Clément, 20 ans, étudiant confiné dans 9 mètres carrés…

Comme plusieurs milliers d’étudiants en France, Clément n’a pas pu rejoindre sa famille à la mi-mars, quand le confinement a été décrété.

Il se retrouve coincé dans son logement de Cité universitaire à Angers, depuis près d’un mois.

Un lieu exigu qui commence à peser sur son moral.

Batiment de cité universitaire, ici à Nanterre (Hauts de Seine)

Neuf mètres carrés : c’est la taille d’une chambre de cité Universitaire. « Un couloir avec toilettes, lavabo, un lit et un micro-ondes pour faire réchauffer des conserves » décrit Clément Guyou, 20 ans, étudiant en deuxième année de psychologie. Il est coincé là depuis le 17 mars, comme quelques dizaines d’autres jeunes gens sur le campus – ils viennent de toute la métropole, mais aussi des Outre Mer et extra-communautaires aussi.

Impossible évidemment de pousser les murs du logement. Et l’exiguïté devient franchement pesante. « Je suis dans un tout petit espace, je me sens vite à l’étroit« , concède t-il. Et il commence vraiment à tourner en rond. : « Ça me donne envie de sortir. Très, très envie de sortir, ne serait-ce que prendre l’air. Mais ça me fait mal aussi de me dire que je dois retourner ensuite dans ma petite chambre ». 

Des journées qui se ressemblent

L’emploi du temps de Clément Guyou tient de la routine : coups de téléphone à des amis, un appel vidéo avec la famille de temps en temps, jeux en ligne avec des copains et travail universitaire en fin de journée quand le réseau Internet vacille moins. Avec juste une heure de sortie quotidienne, ses journées sont interminables. « Quand je vais en cours, dit-il, j’ai toujours des cours variés, j’ai des journées différentes. Là, c’est tout le temps la même journée qui se répète. Une journée en boucle quoi ! » D’autant plus rageant qu’il a fait un temps printanier ces derniers jours, et que la chaleur s’accumule dans la pièce. Cela fait ainsi quelques nuits qu’il dort mal à cause de la chaleur. « Ça commence à être embêtant » reconnait Clément. « J’ouvre la fenêtre mais du coup les bestioles rentrent. »

L’étudiant voit peu de monde, un peu piégé dans sa petite pièce. Il appréhende aujourd’hui, autant la poursuite du confinement que la perspective du déconfinement. « Ah, oui. Ça m’a fait bizarre, l’autre jour, de m’adresser à la caissière quand je suis allé faire mes courses » admet-il. « Je perds l’habitude de parler à des gens. Je suis tellement éloigné et isolé, qu’au moment où l’on me parle en vrai, je me trouve gêné ».

Source FRANCE INTER.

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