Ces onze mamies cherchent un logement pour vieillir ensemble et éviter la maison de retraite…

Depuis 2016, une dizaine de femmes âgées de 67 à 84 ans planchent sur un projet d’habitat participatif à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Amies dans la vie, elles ont créé l’association La Maison d’Isis afin de trouver l’endroit idéal où passer leurs vieux jours.

Elles veulent éviter la maison de retraite et rester autonomes le plus longtemps possible.

L'association La Maison d'Isis veut créer un habitat participatif à Montauban (Tarn-et-Garonne) pour une dizaine de retraitées.

 

« Hors de question de vieillir seule dans une maison de retraite ! ». Ginette Pondarrasse, 75 ans, ne peut pas être plus claire. Présidente de l’association La Maison d’Isis, elle réfléchit depuis 2016 à un projet d’habitat participatif pour elle et ses dix amies. « Au départ, nous sommes juste un groupe d’amies qui ne veulent pas vieillir dans leur coin », nous explique-t-elle. Âgées de 67 à 84 ans, elles ont ensuite décidé de fonder une association pour réaliser leur souhait à Montauban (Tarn-et-Garonne).

« Nous voulons créer un endroit où notre petit groupe pourrait encore se côtoyer tout en étant dans des logements adaptés à notre état de santé », ajoute cette retraitée de l’administration financière. Les autres potentielles colocataires sont d’anciennes professeures, d’ex-femmes de ménages ou vendeuses. Aujourd’hui, elles partagent régulièrement des activités. « Nous organisons des cours de gym, des sorties, on fait de la lecture à haute voix et on se réunit souvent pour parler de l’association. » Elles ont également mis en place un système de covoiturage et d’entraide pour effectuer leurs courses.

Un premier projet abandonné

En finalisant ce projet d’habitat, les membres de l’association veulent conserver leur lien d’amitié et trouver une alternative à l’isolement. « Nous avons vu nos parents vieillir isolés chez eux ou seuls en maison de retraite. Et pour nous, c’est inconcevable. » Le groupe recherche des appartements proches les uns des autres, adaptés à la perte d’autonomie et situés proche du centre-ville de Montauban. « Il nous faudrait également une salle à proximité pour se retrouver et développer nos activités », précise Ginette Pondarrasse.

Peu après la création de leur association, les amies avaient déjà travaillé sur un premier projet avec un architecte et un bailleur social. « Il s’agissait d’une résidence comprenant plusieurs appartements avec un jardin suspendu au milieu. On avait aussi imaginé une salle commune pour nos réunions et une chambre pour recevoir nos familles ». Mais le projet n’a finalement pas abouti « à cause de problèmes internes et faute de financement ».

« Être ensemble, c’est notre force »

Après six ans de recherche, les retraitées croient encore en leur rêve. Pour réussir à le concrétiser, les futures locataires ont demandé de l’aide à la mairie de Montauban et au département du Tarn-Et-Garonne. L’association est également en pourparlers avec un bailleur social. « Les discussions sont en cours mais rien de concret ne nous a été proposé, regrette Ginette Pondarrasse. Notre plus gros souci, c’est que nous avons des revenus très hétérogènes. Certaines peuvent prétendre à un logement social, d’autres non. »

La septuagénaire assure cependant que la situation est urgente. « Cela fait des années que l’on rêve de ce projet et nous en sommes toujours au même point. À chaque fois, nous repartons à zéro alors que nous, nous prenons de l’âge. » Mais la présidente de l’association en est sûre, le groupe doit rester soudé. « D’autant plus que notre famille est loin et ne peut pas intervenir en cas d’urgence », glisse la mère de deux filles.

Elles ne veulent pas être « infantilisées en Ehpad »

Les retraitées souhaitent garder une autonomie le plus longtemps possible pour ne pas « avoir l’impression d’être infantilisé comme c’est le cas pour beaucoup de résidents en Ehpad ». Les récentes révélations de maltraitances dans ces établissements n’ont fait que les encourager à concrétiser leur projet. « Cela fait froid dans le dos de lire tous ces témoignages. Notre association organise régulièrement des conférences avec des professionnels sur le thème du bien vieillir et la santé des personnes âgées », explique la présidente de l’association La Maison d’Isis.

Résidant toutes à Montauban, les dix amies souhaitent rester dans cette ville car elles sont toutes engagées dans diverses associations. Ginette Pondarrasse devrait se rendre prochainement en Belgique et en Allemagne pour visiter des habitats participatifs, a repéré France 3 Occitanie. Elle espère y trouver la clé de son « projet de vie ».

Source OUEST FRANCE.

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