À Paris, le nombre de fraudes à la carte « handicapé » explose. Permettant un stationnement sur des places réservées et gratuites, le nombre de ces cartes, facilement falsifiable, a sensiblement augmenté.
Les fraudeurs risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Deux fois plus de cartes que de conducteurs handicapés ? C’est l’information que révèle l’Œil du 20 heures, la pastille décryptage du journal télévisé de France 2. Une enquête menée dans le nord de Paris révèle l’étendue de la fraude à la carte « handicapé ». Suivant les agents de Moovia, une société spécialisée dans les contrôles de stationnement, les journalistes s’aperçoivent bien vite que « sur dix voitures inspectées, neuf présentent une carte « handicapé », comme l’explique un des agents de Moovia. « Depuis que les usagers savent que c’est gratuit pour les handicapés, on voit de plus en plus de cartes. On ne verbalise pas, on est juste habilités à les prendre en photos avec la plaque et à envoyer l’information ».
Car, selon les calculs de l’Œil du 20 heures, 6,7 % des conducteurs parisiens seraient invalides. Pourtant, Moovia a réalisé une étude au printemps démontrant que 13 % des véhicules stationnés dans Paris sont munis d’une carte « handicapé ». Soit… deux fois plus de cartes de circulation que de conducteurs handicapés.
Cinq ans de prison, 75 000 euros d’amende
La difficulté tient à la nature de cette carte : les agents n’ont aucun moyen de distinguer s’il s’agit d’une vraie ou d’une contrefaçon. Interrogée, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées explique avoir « pris le taureau par les cornes. On a changé radicalement la façon de faire, justement pour éviter les fraudes. Sur la CMI [la nouvelle carte] vous avez un QR code, fait par l’Imprimerie nationale, qui sécurise les personnes handicapées. »
Si la préfecture n’a pas pu communiquer sur le nombre de fraudeurs punis chaque année, ces derniers risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Source OUEST FRANCE.