Avec Omicron, faites-vous tester quelques heures avant une fête, pas la veille…

Vous pouvez passer d’un niveau indétectable à des niveaux très élevés de virus en 24 heures.

 

Face au variant Omicron qui sévit depuis peu, les experts sont inquiets et émettent de nouvelles recommandations pour les fêtards. Ils recommandent de réaliser un test quelques heures avant de se rendre à un événement plutôt que la veille. Cette nouvelle mesure préconisée par les scientifiques est due à la rapidité avec laquelle une personne porteuse d’Omicron devient infectieuse.

«Peu importe le type de test, le plus important est de se tester juste avant l’événement auquel on participe», a tweeté Michael Mina, ancien professeur adjoint en immunologie et maladies infectieuses à la Harvard School of Public Health. Selon lui, il est possible de passer de particules virales «indétectables» à «très élevées» en très peu de temps. Tim Spector, professeur d’épidémiologie génétique au King’s College de Londres, dit exactement la même chose. Lui aussi recommande de réaliser un test «quelques heures avant de quitter la maison» et ajoute qu’il faut désormais porter un «masque de haute qualité» dans les transports en commun bondés avant de se rendre à un événement.

Un variant plus mortel?

Le professeur du King’s College gère l’application de suivi des symptômes de Covid-19, Zoe, qui compte aujourd’hui 4,5 millions d’utilisateurs dans le monde. Jeudi, il affirmait sur Twitter que les données auto-déclarées suggéraient que le temps d’infection était d’environ 48 heures. Dans le meilleur des cas, les tests doivent être réalisés 12 heures avant de se rendre à une fête.

Cette contagiosité est probablement due au nombre élevé de mutations du variant Omicron qui en comporte 32. Elles infectent les cellules humaines et se propagent rapidement parce qu’elles échappent probablement à la réponse immunitaire des infections précédentes et des vaccins existants.

L’Organisation mondiale de la Santé ne sait pas si Omicron sera plus mortel que le variant Delta –qui reste à l’heure actuelle le variant le plus courant dans le monde.«Évitez les grands rassemblements et divisez vos groupes en plus petits, où vous pouvez contrôler l’environnement et faire tester chaque individu ce jour-là», préconise-t-il. Tim Spector a illustré ses propos d’un exemple. Un utilisateur de l’application Zoe a assisté aux 60 ans d’un ami au Royaume-Uni où tous les invités avaient été vaccinés, certains avaient reçu leurs doses de rappel et tous avaient été testés négatifs 24 heures avant l’événement. Sur les 18 participants, 16 auraient attrapé le variant Omicron.

Source SLATE.

Vaccin Covid-19 : pourquoi la protection apportée par les deux premières doses baisse rapidement ?…

Plusieurs études ont signalé qu’au fil du temps, les deux doses du vaccin contre la Covid-19 ne sont pas suffisantes pour nous protéger du virus. Mais comment expliquer cette baisse d’efficacité ?

La troisième dose recommandée par les autorités permet-elle réellement de limiter les risques d’infection ?

Explications.   

Vaccin Covid-19 : pourquoi la protection apportée par les deux premières doses baisse rapidement ?

 

Allemagne, Hongrie, Belgique… Tout comme la France, plusieurs pays européens ont décidé de généraliser la troisième dose du vaccin contre la Covid-19 à tous les adultes à cause d’une hausse des cas de coronavirus et de la propagation du variant Omicron. Les gouvernements ont opté pour cette décision après la publication de nombreuses études, dont les résultats soulignent que les vaccins deviennent moins efficaces au fil du temps.

Une baisse progressive de l’efficacité des vaccins

Parmi ces travaux, on retrouve une recherche publiée le 6 octobre dans la revue médicale The New England Journal of Medicine. Cette dernière a été réalisée en Israël et menée auprès de 4.868 personnes qui ont reçu deux doses du vaccin Pfizer. Les scientifiques ont constaté que « six mois après l’administration de la deuxième dose, la réponse immunitaire humorale était considérablement réduite, en particulier chez les hommes, chez les personnes âgées de 65 ans ou plus et chez les patients immunodéprimés. » 

Un mois après, une autre étude, effectuée par des chercheurs américains et publié dans la revue Science, a également mis en évidence une diminution progressive de la protection conférée par tous les vaccins. Au total, 780.225 personnes vaccinées ont participé à ces travaux. Les scientifiques ont précisé que, de février à octobre 2021, la protection contre l’infection a baissé de 87,9 % à 48,1 %. « La réduction a été la plus importante pour le vaccin Janssen », ont-ils ajouté.

Des résultats similaires ont été révélés dans un rapport paru le 26 novembre. L’institut de santé publique Sciensano, un établissement scientifique fédéral belge, a indiqué que, depuis juillet dernier, une baisse de l’efficacité des vaccins a été observée chez les plus de 65 ans.

Les raisons de cette diminution d’efficacité des vaccins

D’après Eric Muraille, biologiste et immunologiste, et Oberdan Leo, professeur d’immunologie à l’université Libre de Bruxelles en Belgique, l’émergence régulière de variants du coronavirus, qui accumulent plusieurs mutations sur la protéine Spike, peut être une des raisons de cette baisse de la protection conférée par les vaccins. « Plus ces variants diffèrent de la souche originelle du virus et moins ils sont reconnus par le système immunitaire, en particulier par les anticorps neutralisants », peut-on lire dans leur publication parue sur le média The Conversation.

Autre hypothèse émise par les deux belges : la brièveté de la production de la protéine Spike par nos cellules après l’administration de vaccins à ARN messager ne permet pas de développer une mémoire immunitaire protectrice de longue durée. « Il faut souligner qu’à partir de 65 ans, la capacité du système immunitaire à maintenir une mémoire immunitaire protectrice contre un agent infectieux décline de manière significative », ont développé Eric Muraille et Oberdan Leo. Cette catégorie de la population a ainsi besoin de recevoir une dose de rappel.

La troisième dose, une solution pour réduire le risque d’infection  

Pour éviter une flambée des cas de Covid-19, plusieurs gouvernements ont misé sur une dose de rappel. Mais cette approche réduit-elle réellement les risques de contracter le virus ? Une étude publiée dans la revue scientifique JAMA Internal Medicine le 30 novembre a apporté des éléments de réponse. Ces travaux, réalisés en Israël où le rappel vaccinal est recommandé depuis fin août, ont montré que la troisième dose permettait de limiter les risques d’être infecté par le coronavirus.

« Dans cette étude portant sur 306 710 adultes israéliens âgés de 40 ans et plus, on a constaté une réduction significative du risque d’infection par le SARS-CoV-2 quelques semaines après l’administration de la dose de rappel. Les personnes ayant reçu la dose de rappel avaient également moins de chances d’être hospitalisées », ont indiqué les chercheurs. D’après les résultats, les personnes ayant reçu trois doses auraient 86 % de risques de moins d’être testées positives à la Covid-19.

Source POURQUOI DOCTEUR ?

 

Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?…

On sait que l’immunité acquise après la vaccination contre le Covid-19 tend à diminuer au fil du temps. Un rappel vaccinal semble à même de contrer ce phénomène, comme le montrent de nombreux travaux scientifiques.

On fait le point.
Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?

Confrontés à une augmentation alarmante du nombre d’infections par le variant delta du coronavirus SARS-CoV-2 causant le Covid-19, plusieurs gouvernements européens, dont les gouvernements français et belge, recommandent à présent à tous les adultes une dose de rappel pour la vaccination contre le Covid-19. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) voudrait plutôt que ce rappel soit limité aux individus à risque, afin de réserver le plus de doses de vaccins possibles pour les pays ne disposant pas encore d’une couverture vaccinale d’au moins 70 %. Cette troisième dose est-elle justifiée ? Comment l’expliquer ? Aidera-t-elle l’Europe à faire face aux nouveaux variants du SARS-CoV-2 ?

L’érosion de l’immunité vaccinale

Israël a lancé sa campagne de vaccination contre le Covid-19 dès le 20 décembre 2020. Elle a été le premier pays à vacciner complètement près de 80 % de sa population de plus de 12 ans. Cette vaccination de masse s’est traduite dès février 2021 par une réduction considérable du nombre de cas d’infection et d’hospitalisations. Cependant, une forte hausse du nombre d’infections symptomatiques par le variant delta du SARS-CoV-2 a été observée durant l’été 2021.

Une étude évaluant la protection conférée par une double dose du vaccin BNT162b2 de Pfizer/BioNtech en Israël a documenté une chute importante du taux d’anticorps neutralisants, dont la présence a été clairement corrélée à la protection contre une réinfection par le SARS-CoV-2. La chute est plus importante chez les hommes, les individus de plus de 65 ans et ceux souffrant d’immunodépression.

Aux États-Unis, des travaux similaires ont comparé, sur 6 mois, l’efficacité des vaccins BNT162b2, mRNA-1273 (Moderna) et JNJ-78436735 (Janssen) chez plus de 780 225 individus vaccinés. Les résultats indiquent une diminution progressive de la protection conférée par tous les vaccins, tant contre les infections qu’en matière de mortalité. En 6 mois, la protection contre l’infection a en moyenne chuté de 87,9 % à 48,1 %. La diminution de la protection contre la mortalité est heureusement moindre : après 6 mois, elle reste de 73 %-84 % pour les moins de 65 ans et de 52-75 % pour les plus de 65 ans.

En Belgique, un rapport de l’institut de santé publique Sciensano, institution scientifique placée sous l’autorité du ministre fédéral de la Santé publique et du ministre de l’Agriculture, pointe également une chute de la protection conférée par les vaccins. Publié le 26 novembre, il indique que si, au mois de juillet 2021, les individus ayant reçu deux doses de vaccin étaient protégés à hauteur de 80 à 90 %, cette protection a chuté pour atteindre, fin octobre, 52 % chez les 18-64 ans et à peine 13 % chez les plus de 65 ans. Ce recul est documenté pour tous les vaccins et tous les âges.

Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?

Nombre d’individus infectés par jour (gauche) et de décès par jour (droite) en Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas. (Source : graphique extrait de worldometers.info/coronavirus, les données de vaccination proviennent de ourworldindata.org/covid-vaccinations, au 3 décembre 2021) 

Pour quelles raisons les vaccins sont-ils devenus moins efficaces ?

Plusieurs explications, non exclusives, permettent de comprendre la baisse progressive d’efficacité des vaccins contre le Covid-19.

La première fait appel à ce que nous connaissons du fonctionnement du système immunitaire. Il faut savoir que le développement d’une mémoire immunitaire protectrice de longue durée est un mécanisme complexe, qui implique plusieurs populations cellulaires ainsi que la formation de structures tissulaires spécifiques comme les centres germinatifs. Ce processus prend du temps et il est en partie dépendant de la présence d’éléments appartenant à l’agent infectieux, dont la détection déclenche une réponse immunitaire de notre organisme (on appelle ces éléments étrangers des « antigènes »).

La technologie vaccinale qui s’est imposée en raison de sa rapidité de mise en œuvre et de son efficacité face aux infections virales a été celle des vaccins ARN. Ceux-ci contiennent des particules constituées d’une membrane lipidique protectrice enveloppant un morceau d’ARN messager (ARNm) qui permet de fabriquer la protéine Spike du coronavirus SARS-CoV-2. Après l’injection intramusculaire de ce type de vaccin, l’ARNm est principalement capturé par des cellules immunitaires spécialisées, les cellules dendritiques. Celles-ci fabriquent alors brièvement la protéine Spike et la présentent à d’autres cellules immunitaires, les lymphocytes, qui vont alors produire des anticorps neutralisants.

En raison de la brièveté de la production de la protéine Spike par nos cellules, une injection de rappel est indispensable pour permettre l’amplification des lymphocytes spécifiques du virus et la formation d’une population de mémoire. Plusieurs études ont démontré que l’intervalle entre les deux injections de vaccin est un facteur clé dans l’établissement d’une mémoire de longue durée. Un mois est une durée minimum. Si elle peut parfois être suffisante, en général une durée plus longue, de 4 à 6 mois, semble préférable. En raison de l’urgence sanitaire, la durée de 1 mois entre les deux injections a cependant été sélectionnée, car ce protocole garantissait le développement rapide d’une protection face au Covid-19.

La seconde explication à la baisse d’efficacité des vaccins est l’apparition régulière de variants du SARS-CoV-2 accumulant un nombre de plus en plus élevé de mutations sur la protéine Spike. Plus ces variants diffèrent de la souche originelle du virus et moins ils sont reconnus par le système immunitaire, en particulier par les anticorps neutralisants. Ce phénomène a été observé pour plusieurs variants dont le variant Bêta.

Enfin, il faut souligner qu’à partir de 65 ans, la capacité du système immunitaire à maintenir une mémoire immunitaire protectrice contre un agent infectieux décline de manière significative. Il était donc prévisible dès le départ qu’une dose de rappel serait nécessaire pour les plus de 65 ans, catégories d’âge concernées au premier chef par le risque de développer des formes sévères de Covid-19.

Les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin

En juillet 2021, les responsables israéliens ont décidé de lancer une campagne massive de vaccination de rappel avec le vaccin à ARNm BNT162b2 de Pfizer/BioNtech, bien que ne disposant pas d’information sur l’efficacité de cette approche. Cette décision a fait de ce pays un véritable « laboratoire » de la vaccination. Avec le recul, que nous apprend la situation d’Israël ? Trois études réalisées sur la population israélienne ont documenté l’effet sur le terrain de ce rappel.

La première étude, publiée le 29 octobre 2021, compare la protection entre des individus vaccinés avec deux doses depuis au moins 5 mois ayant reçu ou non une dose de rappel. Chacun des deux groupes comprend 728 321 individus. On observe que les individus ayant reçu une dose de rappel depuis au moins 7 jours montrent une forte augmentation de la protection, atteignant 93, 92 et 81 % respectivement contre l’infection, l’hospitalisation et la mort.

La seconde étude, publiée le 28 novembre, compare les individus de 60 ans vaccinés avec deux doses depuis 5 mois et ayant ou non reçu une dose de rappel et montre une réduction d’un facteur 11,3 du taux d’infection chez le groupe ayant reçu un rappel depuis 12 jours. Le taux de forme sévère est également réduit de 19.5 fois. Enfin, une troisième étude publiée le 30 novembre confirme ces bons résultats.

La comparaison des données de santé publique de la Belgique, au 24 novembre, et de son voisin les Pays-Bas est édifiante. En Belgique, le taux d’infection croît pour tous les âges, sauf pour les plus de 85 ans dont 65 % ont reçu une dose de rappel. Aux Pays-Bas, où cette dernière classe d’âge n’a pas encore reçu de rappel, le taux d’infection de ses membres monte en flèche.

Ces résultats s’expliquent en partie par le fait que la qualité de la réponse immunitaire évolue au cours du temps, grâce au phénomène dit de maturation de l’affinité des anticorps.

Covid-19 : quelles sont les preuves scientifiques en faveur d’une troisième dose de vaccin ?

Des anticorps qui gagnent en efficacité

Après avoir été stimulés par un antigène (lors d’une infection naturelle ou d’une vaccination comprenant deux doses de vaccin), les lymphocytes B producteurs d’anticorps se divisent rapidement. Ce faisant, ils vont accumuler des mutations. Ces mutations concernent les régions de la molécule d’anticorps impliquées dans la liaison à l’antigène (en l’occurrence, la protéine Spike du coronavirus). Les lymphocytes ayant accumulé les mutations les plus favorables (fabriquant donc les anticorps potentiellement plus efficaces) sont alors sélectionnés.

Ce processus nécessite 3 à 6 mois, comme le démontrent des études réalisées chez des patients infectés par le SARS-CoV-2 ou après vaccination. Une troisième dose administrée 6 mois post-vaccination permet donc très probablement de restimuler et d’amplifier encore ces lymphocytes mieux adaptés à l’agent infectieux.

Dans d’autres contextes vaccinaux, plusieurs vaccins sous-unitaires composés de protéines utilisés en médecine humaine nécessitent trois injections pour conférer une protection de longue durée. C’est par exemple le cas du vaccin Engerix B contre le virus de l’hépatite B, ou des vaccins Gardasil et Cervarix, contre le papillomavirus humain.

Un rappel à effectuer régulièrement ?

La nécessité d’une troisième dose dans le cas des vaccins contre le Covid-19 ne représente donc pas une rupture méthodologique, et n’est pas le signe que les vaccins à ARNm seraient moins efficaces que les vaccins sous-unitaires protéiques utilisés plus traditionnellement.

Cependant, les données disponibles pour l’instant ne permettent cependant pas de garantir que la protection conférée par une dose de rappel sera de longue durée. On peut seulement l’espérer, sur base de nos connaissances générales en vaccinologie.

Certes, les vaccins sous-unitaires protéiques contre le virus de l’hépatite B et le papillomavirus humain offrent des protections de plus de dix ans après trois doses. Mais ces deux virus sont des virus à ADN double brin, dont le génome évolue beaucoup moins vite qu’un virus à ARN simple brin comme le SARS-CoV-2. On ne peut donc faire de prédictions raisonnables sur ce point.

De la nécessité de penser à court et à long terme

On peut se demander s’il est pertinent d’effectuer une dose de rappel avec un vaccin dirigé contre la souche originelle du virus, alors qu’émergent de nouveaux variants, comme le variant B1.1.529 – Omicron (dont le nombre élevé de mutations dans la protéine Spike laisse craindre qu’il puisse échapper en partie aux vaccins actuels). La réponse semble actuellement pencher en faveur du « oui ».

Développer, produire et valider un vaccin adapté à un nouveau variant prendrait plusieurs mois, car ce nouveau vaccin devrait a minima démontrer non seulement sa capacité à induire une réponse immunitaire, mais aussi à le faire de façon sûre, lors de tests de phase clinique 1 et 2. Or, aujourd’hui, ce sont des patients infectés par le variant Delta qui menacent de saturer les hôpitaux européens. Puisque les données disponibles démontrent clairement l’efficacité d’un rappel avec le vaccin BNT162b2 de Pfizer/BioNtech contre Delta, il ne serait pas raisonnable d’attendre un vaccin spécifique d’un nouveau variant pour réaliser un rappel vaccinal.

Les gouvernements doivent cependant prendre conscience qu’une stratégie uniquement basée sur les vaccins sera insuffisante à long terme. En effet, on ne pourra empêcher complètement la circulation du SARS-CoV-2 et donc l’apparition de nouveaux variants grâce à la vaccination, et on ne peut exclure que certains d’entre eux soient un jour capables d’échapper aux vaccins. De plus, de nombreux individus immunodéprimés, en raison, par exemple, d’une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), d’une déficience génétique, d’un traitement ou d’une greffe, ne seront jamais pleinement protégés par les vaccins.

Il est donc indispensable de réaliser des investissements structurels afin de faire face à l’inévitable endémicité du SARS-CoV-2 ainsi qu’aux futures épidémies. On peut, par exemple, réduire mécaniquement la dissémination des virus respiratoires, notamment en améliorant l’aération des lieux publics. Enfin, il est bien évidemment nécessaire de refinancer les services de santé afin d’augmenter leurs capacités de réaction.

La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

Par Éric MURAILLE, Biologiste, Immunologiste. Maître de recherches au FNRS, Université Libre de Bruxelles (ULB), et Oberdan LEO, Professeur d’immunologie, Université Libre de Bruxelles (ULB)

Source OUEST FRANCE.

 

 

 

 

Trois morts en quelques jours : une famille non vaccinée décimée par le Covid-19…

Ils s’appelaient Robert, Odile et Dominique Py. Le père, la mère et le fils sont morts en une semaine, tous emportés par le Covid-19.

Leur belle-fille, sous le choc, lance un appel à la vaccination.

Trois morts en quelques jours : une famille non vaccinée décimée par le Covid-19

 

« Ici, c’est la sidération… » A Courcelles-sous Châtenois, un petit village des Vosges d’à peine 80 habitants, on ne s’en remet pas. En une semaine, le Covid-19 a emporté une famille, raconte Vosges Matin. Le père, la mère et le fils. Tous trois non-vaccinés.

Le premier à avoir succombé est le fils, Dominique Py, 48 ans. Il avait été retrouvé mort dans son lit, le dimanche 14 novembre. Sa maman, Odile, 82 ans, lui a à peine survécu une journée, puisqu’elle est morte le lundi 15. Enfin, le père, Robert Py, 89 ans, mourait samedi 20 novembre au  centre hospitalier de Neufchâteau. Effroyable.

« Trois personnes d’une même famille emportées par le virus, on n’a jamais vu cela, souffle un élu du village. […] Dans le quartier, ça fait drôle quand même. C’est plutôt choquant, non ? On en parle sans arrêt. C’est une catastrophe. »

« Vaccinez-vous », exhorte leur belle-fille

« C’est trop d’un seul coup. Nous sommes sous le choc et ne nous attendions pas à cela. C’est affreux… » Ouafa, la belle-fille de Robert et Odile Py, est brisée par cette situation.

Elle a lancé un appel : « Vaccinez-vous ! ». « La Covid est encore présent. Aux enfants qui vont à l’école et qui ont leur mamie : s’ils ne sont pas vaccinés, qu’ils laissent leurs grands-parents tranquilles durant cette période. »

Ouafa, aide-soignante qui reconnaît avoir été longtemps contre le vaccin (jusqu’à ce que sa fille la convainque), ajoute : « On prenait un peu tout cela à la rigolade. Il a fallu que ça touche une famille entière pour comprendre… »

Source LE DAUPHINE LIBERE.

 

Covid-19 : les vaccins efficaces à 90% contre les formes graves, selon une étude française…

Cette vaste étude française s’est basée sur les données de 22 millions de Français et sur une période de sept mois. 14 jours après l’injection de la seconde dose, les chercheurs ont observé «une réduction du risque d’hospitalisation supérieure à 90%».

Ces données françaises confirment d'autres observations faites en vie réelle ailleurs dans le monde.

 

La vaccination contre le Covid-19 réduit de 90% le risque d’hospitalisation et de décès chez les plus de 50 ans et semble aussi efficace face au variant Delta, sur lequel on manque toutefois encore de recul, selon une vaste étude française en vie réelle publiée lundi. «Cela signifie que les personnes vaccinées ont 9 fois moins de risque d’être hospitalisées ou de décéder de la Covid-19 que les personnes non vaccinées», explique à l’AFP l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, directeur de la structure Epi-Phare, qui associe l’Assurance maladie (Cnam) et l’Agence du médicament (ANSM).

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs d’Epi-Phare ont comparé les données de 11 millions de personnes vaccinées de plus de 50 ans avec celles de 11 millions de personnes non-vaccinées dans la même tranche d’âge, sur une période allant du 27 décembre 2020 (début de la vaccination en France) au 20 juillet dernier. À partir du 14e jour après l’injection de la seconde dose, les chercheurs ont observé «une réduction du risque d’hospitalisation supérieure à 90%».

Efficace contre le variant Delta

Ce constat vaut pour les vaccins de Pfizer/BioNtech, Moderna et AstraZeneca (le quatrième autorisé en France, celui de Janssen, l’a été plus tardivement, a été utilisé dans des proportions moindres et n’est donc pas inclus dans l’étude). «Cette réduction est du même ordre de grandeur pour le risque de décès au cours d’une hospitalisation pour Covid-19», selon Epi-Phare. Cette efficacité sur les formes graves de la maladie «ne semble pas diminuer sur la période de suivi disponible, qui allait jusqu’à 5 mois».

Pour cerner l’impact du variant Delta, aujourd’hui dominant, les chercheurs ont estimé de manière spécifique la réduction du risque d’hospitalisation au cours de la période où il a pris de l’ampleur en France, à partir du 20 juin (donc un mois avant la clôture de l’étude). Ils ont trouvé des résultats comparables aux périodes antérieures: une efficacité de 84% chez les 75 ans et plus, et de 92% chez les 50-74 ans. Cela permet de fournir «de premiers éléments», mais «cette période reste très courte pour évaluer l’impact réel de la vaccination sur ce variant», préviennent les chercheurs, qui poursuivent leur étude pour en savoir plus. Ces données françaises confirment d’autres observations faites en vie réelle ailleurs dans le monde.

Source LE FIGARO.

Covid-19 : les autorités de santé recommandent une troisième dose de vaccin pour les soignants…

La Haute autorité de santé ouvre également la voie à une généralisation du rappel à tous les adultes, même si elle juge la mesure encore prématurée.

Des soignants dans un hôpital de Guyane française.

 

Tous les soignants devraient pouvoir recevoir une «troisième dose» de vaccin anti-Covid 19, ainsi que l’entourage des personnes immuno-déprimées et les personnels du transport sanitaire, ont estimé mercredi 6 octobre les autorités sanitaires françaises, ce rappel étant jusqu’alors réservé aux personnes âgées et à risque.

La Haute autorité de santé (HAS) recommande d’étendre ce rappel aux «soignants, transports sanitaires et professionnels du secteur médico-social», annonce-t-elle dans un communiqué, deux jours après que son homologue européenne a ouvert la voie à une généralisation de la troisième dose. «Elle préconise également de le proposer à l’entourage des personnes immunodéprimées», ajoute-t-elle dans cet avis que le gouvernement doit désormais choisir de suivre ou non.

En France, une campagne de rappel est déjà en cours depuis septembre, face à la perte d’efficacité des vaccins anti-Covid au cours du temps, malgré une protection toujours élevée contre les formes graves de la maladie. Mais jusqu’à maintenant, seuls les plus de 65 ans et les personnes à risque, comme les diabétiques, pouvaient en bénéficier. Cela concernait 18 millions de personnes.

Près de quatre millions de personnes concernées

L’Autorité européenne du médicament a changé la donne mercredi. Elle a autorisé la généralisation d’un rappel à tous les adultes, laissant aux autorités de chaque pays de l’Union européenne (UE) le choix précis des personnes concernées. Cette dose de rappel doit pour l’heure forcément venir d’un vaccin Pfizer/BioNTech, basé sur la technologie de l’ARN messager.

En recommandant la troisième dose aux soignants, à d’autres professions semblables et aux proches des immunodéprimés, la HAS l’ouvre à près de quatre autres millions de personnes en France. Surtout, l’autorité de santé ouvre la voie à une généralisation du rappel à tous les adultes, même si elle juge la mesure encore prématurée. Même si les circonstances ne «justifient pas à ce stade de recommander l’administration d’une dose supplémentaire en population générale, (…) la HAS souligne toutefois que l’administration d’une dose de rappel deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent».

La nécessité d’une dose de rappel fait encore l’objet de nombreux débats dans le monde scientifique, son intérêt restant à évaluer pour l’ensemble de la population. Pour prendre sa décision, la HAS cite principalement une étude menée en Israël, pays où la vaccination a commencé très tôt. Elle témoigne d’une nette réduction des risques de forme grave chez les personnes ayant reçu une dose de rappel, mais l’étude ne concerne que les plus de 60 ans.

Source LE FIGARO.

À partir du 15 octobre, les tests PCR devraient coûter 44 euros et les antigéniques 22 euros minimum…

Les personnes déjà vaccinées ou disposant d’une ordonnance continueront de bénéficier de tests gratuits.

Les tests antigéniques pourraient coûter jusque 30 euros le week-end.

 

C’est la grande question autour du déremboursement des tests Covid à compter du 15 octobre. Le futur tarif des dépistages. D’après les informations de Franceinfo ce jeudi matin, le prix d’un test PCR devrait s’élever à 44 euros pour les Français majeurs non-vaccinés qui veulent se faire dépister sans raison médicale. Celui d’un test antigénique devrait atteindre 22 euros en laboratoire et 25 euros en pharmacie, voire 30 euros le week-end.

À l’inverse, les personnes déjà vaccinées continueront à bénéficier de tests gratuits. Tout comme les personnes majeures non-vaccinées qui présentent des symptômes pourront également accéder à un test gratuit sur présentation d’une ordonnance, à condition qu’elle date de moins de 48 heures. Cela concerne aussi ceux qui ont besoin d’un test pour se faire opérer ou bénéficie un certificat de contre-indication au vaccin. Enfin les mineurs ou les personnes majeures mais encore scolarisées au lycée auront accès à un dépistage gratuit en milieu scolaire.

Source LE FIGARO.

Les personnes non vaccinées contre le Covid se comportent-elles comme des enfants gâtés ?..

N’est-ce pas céder à une certaine facilité que de comparer les réfractaires à la vaccination à des gamins qui refuseraient leur assiette de brocolis alors que des enfants de leur âge meurent de faim dans d’autres pays ou d’autres familles ?

 

D’Arthur à Abnousse Shalmani, de Nathalie Heinich à Vie de Carabin, diverses et nombreuses voix se sont élevées au cours des derniers mois pour fustiger les réfractaires à la vaccination en les qualifiant d’«enfants gâtés».

Alors que seulement 20% des habitants des pays à revenu faible et moyen inférieur ont reçu une première dose de vaccin contre 80% dans les pays à revenu élevé et moyen supérieur, la comparaison semble être une évidence. Comment peut-on refuser quelque chose qui contribue à notre santé, à celle des autres et qui de surcroît est gratuit, alors que ce quelque chose n’est même pas une option à la portée de milliards de personnes à travers le monde? L’égoïsme, l’intolérance à la frustration, la propension à faire des «caprices» ou l’égocentrisme sont autant de caractéristiques pointées du doigt.

Pourtant, n’est-ce pas céder à une certaine facilité que de comparer les réfractaires à la vaccination à des gamins qui refuseraient leur assiette de brocolis tandis que des enfants de leur âge meurent de faim dans d’autres pays ou d’autres familles? La posture paternaliste et culpabilisante est-elle réellement pertinente? Pour aborder cette question, il convient de comprendre qui sont les personnes réfractaires et quelles sont leurs raisons, exprimées ou intériorisées.

Précarité sociale, économique et numérique

En premier lieu, il est absolument crucial de comprendre que les 14% de Français éligibles à la vaccination et n’ayant, à ce jour, reçu aucune dose, ne forment pas un groupe homogène. Parmi eux, il y a une proportion conséquente de personnes qui ne sont pas antivax mais qui subissent des inégalités sociales face au soin et/ou se trouvent dans une situation d’indifférence vaccinale.

Le Dr Thierry Lang, épidémiologiste, professeur émérite de l’Université Toulouse III et membre du bureau du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), est très clair: «Plus on est bas dans l’échelle sociale, plus la santé –et le rapport à la santé et à la prévention– sont dégradés. À ce titre, ce que l’on voit dans les hôpitaux est exemplaire: les médecins sont davantage vaccinés que les infirmiers et infirmières, eux-mêmes davantage vaccinés que les aides-soignants. Lorsque l’on est bas dans l’échelle sociale, on n’a pas les mêmes priorités en matière de prévention. Le rapport au temps est différent.»

On comprend fort bien que la priorité n’est pas forcément de prendre a minima une demi-journée pour se faire vacciner quand chaque heure travaillée est essentielle, que l’on doit se déplacer, faire garder les enfants, etc.

«Le système de soin n’a pas su prendre en compte les patients qui sont exclus ou qui ne fréquentent pas les supports numériques.»

Dr Thierry Lang, épidémiologiste

L’éloignement du soin ainsi que la précarité sociale et économique participent également d’un retrait de la stratégie vaccinale. Le spécialiste en santé publique poursuit: «Ce n’est que très récemment que la politique de vaccination a pris en compte le gradient social de santé en mettant en place des bus et en accentuant l’effort d’“aller vers” en employant des médiateurs. Auparavant, rien n’avait été fait pour se rapprocher des personnes éloignées du soin –y compris lorsque cela est dû, simplement, à un défaut de littératie numérique.»

Nous nous rappelons combien il a pu être difficile de prendre rendez-vous en centre de vaccination autrement que par des supports numériques… «Le système de soin n’a pas su prendre en compte les patients qui en sont exclus ou qui ne les fréquentent pas», signale Thierry Lang.

Aujourd’hui, aller vers ces patients, vers les populations les plus précaires qui subissent de plein fouet les inégalités sociales demeure une gageure. Mais, pour reprendre les termes de l’épidémiologiste, saisir tous les facteurs qui freinent la vaccination et les caractéristiques des personnes réticentes relève d’un patchwork indémêlable.

Perte de confiance en Macron, gain de méfiance envers «son» vaccin

Les facteurs sociaux peuvent faire le lit de l’antivaccinalisme, surtout lorsqu’il s’agit d’un antivaccinalisme que l’on pourrait qualifier d’opportuniste puisqu’il ne vise parfois que les vaccins anti-Covid.

Nous avons ici des vaccins proposés dans un contexte très particulier de crise sanitaire aussi majeure qu’inédite, crise qui a notablement augmenté les inégalités sociales. «L’épidémie accentue les inégalités sociales et le confinement a eu des effets très différenciés en fonction des populations», a révélé Nathalie Bajos, directrice de recherche Inserm, sociologue-démographe et cocoordinatrice du projet Sapris (Santé, perception, pratiques, relations et inégalités sociales en population générale pendant la crise Covid-19).

«Grâce à Sapris, nous avons pu observer que le confinement a davantage diminué les risques d’infection chez les cadres supérieurs que parmi les classes populaires, qui présentent par ailleurs une plus grande prévalence de comorbidités.» En outre, la pandémie a accru les inégalités économiques en aggravant les difficultés des plus pauvres tandis que les cadres et autres CSP+ demeurent plutôt privilégiés et n’ont pas vu leur pouvoir d’achat diminuer.

Alors même que le contexte pré-pandémique était celui d’une grogne sociale importante –on se souvient bien sûr du mouvement des «gilets jaunes»–, on comprend aisément la perte de confiance des plus fragiles et des plus démunis en un gouvernement qui les a délaissés.

Cette perte de confiance s’incarne dans une méfiance envers les vaccins contre le Covid, perçus comme étant les vaccins de Macron et de son gouvernement. «La vaccination demande une certaine confiance», expose Françoise Salvadori, docteure en virologie et immunologie, maîtresse de conférences à l’Université de Bourgogne et coautrice de Antivax – La résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours. «Or on voit aujourd’hui que le motif politique est très présent dans les débats sur la vaccination, vue comme le bras armé de Macron. L’antivaccinalisme est devenu un motif des partis anti-système, de La France insoumise jusqu’au RN en passant par Debout la France ou l’UPR.»

C’est ce dont atteste d’ailleurs un sondage Odoxa de juillet 2021: «Plus d’un quart des sympathisants des partis antisystème, Insoumis (25%) et RN (28%) sont contre la vaccination alors que les sympathisants des partis classiques de gouvernement y sont largement favorables (seulement 2% des LaREM, 7% des LR et 8% des PS ne veulent pas se faire vacciner)», détaille Gaël Sliman, président d’Odoxa.

Se dessine alors cet antivaccinalisme opportuniste porté par des personnalités anti-système et intégré par des populations appartenant aux classes sociales délaissées durant la crise et qui entretiennent une méfiance –sinon une défiance– à l’égard du gouvernement.

«C’est historiquement une nouveauté», indique l’historien Laurent-Henri Vignaud, maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Bourgogne et également coauteur de Antivax – La résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours. «Traditionnellement, l’antivaccinalisme est davantage porté par les classes moyennes et supérieures. Au XIXe, par exemple, on a l’histoire d’une campagne de vaccination qui se heurtait à la réticence des habitants des communes les plus riches. Les communes les plus pauvres n’étaient pas vaccinées principalement parce que le vaccinateur ne venait pas jusqu’à elles. Lorsqu’il se déplaçait, les habitants se faisaient massivement vacciner, comprenant fort bien l’intérêt immédiat», relate-t-il.

On retrouve ici –et cela nous permet de ne pas généraliser un propos simpliste faisant des plus pauvres des antivax– ce que nous disions précédemment: pour peu que l’on mette en place une politique d’«aller vers» associée à de la pédagogie, nombreuses sont les personnes précarisées qui franchissent le pas de la vaccination par pragmatisme: c’est un moyen efficace de ne pas tomber malade et ainsi de pouvoir continuer à travailler, subvenir aux besoins de la famille, etc.

«Les personnes issues des classes populaires manifestent assez peu. Ces manifestations sont davantage portées par des gens des classes moyennes/supérieures.»

Laurent-Henri Vignaud, historien

Ces antivax politiques sont-ils des gamins capricieux? Sans doute pas. On peut penser qu’ils font un amalgame impropre entre lutte contre la pandémie et politique gouvernementale, que certains s’adonnent à des dérives idéologiques et adoptent une posture publique outrancière injustifiable et inexcusable. Mais pas que leur antivaccinalisme soit un «truc de riches».

Voilà pour ce qui relève d’un antivaccinalisme opportuniste profondément politique qui s’explique assez bien par la paupérisation et la fragilisation de certaines populations, et ce même si elles ne partagent pas l’outrance sinon l’obscénité des manifestations. «Les personnes issues des classes populaires manifestent assez peu, observe Laurent-Henri Vignaud. Ces manifestations sont davantage portées par des gens des classes moyennes/supérieures.»

L’antivax 2021 n’existe pas

En outre, et hors motifs politiques ponctuels, il y a bel et bien des bastions antivax dans les classes moyennes et supérieures. Ceux-ci sont davantage traditionnels et moins opportunistes. Il s’agit de personnes globalement rétives à la vaccination, quelle qu’elle soit.

Leurs motifs relèvent davantage de l’alterscience et d’une propension à penser que la nature fait bien les choses. «Il s’agit plutôt de cols blancs, de personnes issues des classes moyennes très attachées à la structure famille. Leur antivaccinalisme se construit autour de la famille vue comme un sanctuaire qui doit se protéger des agressions extérieures –dont le vaccin», décrit Laurent-Henri Vignaud. «Il s’agit souvent de femmes, ayant fait des études, et très perméables aux médecines et à l’éducation alternatives. Elles ont un certain bagage culturel qui leur permet d’aller chercher des informations alterscientifiques pour se forger une opinion demi-savante», note-t-il.

Les travaux de la géographe Lucie Guimier montrent que ces personnes traditionnellement antivax mettent souvent leurs enfants dans des écoles privées alternatives et sont proches des médecines dites «non conventionnelles», comme l’homéopathie et la naturopathie. Ceci peut d’ailleurs expliquer en partie le fait qu’elles vivent précisément dans des régions où les médecins qui pratiquent ce type de thérapeutiques sont plus nombreux, comme le sud de la France. Pour elles, les parents –et non les médecins, l’Éducation nationale, les politiques ou les journalistes– sont les meilleurs garants de la santé et du bien-être de leurs enfants et de la famille en général. Tout cela prend du temps et coûte cher… Dans leur cas, être antivax est un vrai luxe, une attitude de privilégiés. Pour autant, est-ce un caprice? Difficile à dire car ces personnes pensent vraiment bien faire.

Tout autant qu’il est impossible de dresser un portrait robot de l’antivax 2021, il est impossible de démêler toutes les raisons qui mènent ces gens à refuser l’injection. Toujours est-il que dire qu’ils font la fine bouche semble par trop simpliste.

Source SLATE.

Déconfinement : Le QR Code, outil infaillible ou technologie risquée ?…

PASS SANITAIRE – Créé au milieu des années 1990 au Japon, le QR code connaît son heure de gloire en cette période de déconfinement.

Déconfinement : Le QR Code, outil infaillible ou technologie risquée ?

 

  • Le QR code – pour « Quick Response Code » – est un code-barres en deux dimensions passé au premier plan en France dans le cadre du déconfinement.
  • Deux usages distincts ont été développés. Ils peuvent être scannés à l’entrée de certains lieux par un smartphone pour aider les autorités sanitaires à retracer les chaînes de contaminations, et ils peuvent être utilisés comme document de contrôle pour accéder à certains événements ou se déplacer dans le cadre du fameux « pass sanitaire ».
  • Si la technologie est présentée comme infalsifiable, selon les concepteurs de l’application de contrôle, des risques existent. On fait le point sur les bonnes pratiques à observer.

On les voit fleurir sur les devantures des bars et restaurants depuis plusieurs semaines. Les QR code – pour « Quick Response Code », « code à réponse rapide », en anglais – connaissent leur moment de gloire en cette période de déconfinement. En France, depuis le 9 juin dernier, deux usages majeurs reposent ces codes-barres numériques.

Ils peuvent soit être scannés à l’entrée de certains lieux par un smartphone pour aider les autorités sanitaires à retracer les chaînes de contaminations, soit être utilisés comme document de contrôle pour accéder à des événements ou se déplacer dans le cadre du fameux « pass sanitaire ». Mais en quoi consiste exactement cette technologie et quels sont les risques ?

  • Comment utiliser un QR code ?

Né en 1994 au Japon, le QR code se présente sous la forme d’un code-barres en deux dimensions, constitué de carrés noirs sur fond blanc, qui se décrypte après avoir été flashé ou scanné avec l’appareil photo d’un smartphone. Dans cette nouvelle phase de déconfinement, les Français peuvent désormais obtenir une preuve de non-contamination avec un QR code : il peut s’agir d’un résultat négatif à un test PCR ou d’un certificat de vaccination. Ces QR codes apparaissent sur le certificat papier fourni par le laboratoire ou le centre de vaccination et peuvent être stockés directement sur le téléphone. Cette fonctionnalité est disponible sur l’application mobile gouvernementale TousAntiCovid.

Un onglet intitulé « mon carnet » propose à l’utilisateur de scanner le QR code figurant sur ces certificats. En cas de contrôle pour assister à un événement de plus de 1.000 personnes ou pour se déplacer à l’étranger, en Corse ou en outre-mer, il suffit ensuite de présenter ce code-barres. « En réalité, deux codes sont utilisés dans le pass sanitaire », précise Bastien Le Querrec, juriste au sein de l’association de défense des libertés numériques, la Quadrature du Net (QDN). « Un QR code pour importer son document dans l’appli TousAntiCovid, et un autre code, intitulé « 2D-Doc » ou encore « Cachet électronique visible (CEV) », qui a pour objectif de s’assurer de la validité de ce document en cas de contrôle », explique-t-il.

  • Quelles données figurent dans ces QR codes ?

Dans un avis rendu le 7 juin dernier, la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) indique : « Conformément au principe de minimisation des données, les personnes habilitées à contrôler les justificatifs à l’aide de l’application TousAntiCovid […] n’auront accès qu’aux seuls noms, prénoms et date de naissance de la personne concernée, ainsi qu’au résultat positif ou négatif de détention d’un justificatif conforme. »

Pour La Quadrature du Net, ces données d’identification sont jugées superflues et dangereuses. « Selon nous, cela revient à banaliser et à systématiser le contrôle d’identité. Pour savoir si une personne entre dans les critères sanitaires fixés par la loi, on n’a pas besoin de vérifier son état civil ! Il suffit de savoir si les certificats présentés sont valables ou pas », souligne Bastien Le Querrec. Pour contester cette modalité, La Quadrature du Net a déposé un recours, le 11 juin dernier devant le Conseil d’Etat.

  • Quels sont les risques ?

Dans son avis du 7 juin, la Cnil, gardienne de la vie privée des Français, rappelle que lors des contrôles effectués par les autorités habilitées, « il est possible, pour une personne mal intentionnée, d’accéder à l’intégralité des données personnelles intégrées aux codes QR présents sur les justificatifs, y compris des données de santé ». Or, à l’ère du Covid-19, ces données de santé peuvent se monnayer très cher, rappelle Bastien Le Querrec. « Les « data brokers », des entreprises spécialisées dans l’achat et la vente de nos données personnelles, sont très intéressées par les données de santé », explique-t-il.

Si la possibilité de falsifier un QR code est faible, le risque de fuites de données existe, pointe le juriste : «  On a réussi à développer en quelques jours une application qui permet d’extraire, de lire et d’exporter les données comprises dans ces codes en deux dimensions. » Un développement qui nécessite des connaissances techniques, mais invite les utilisateurs de l’application à la prudence au moment de présenter leur code.

Enfin, certaines mauvaises habitudes numériques peuvent aussi exposer les internautes à des usages malveillants, note Matthieu Audibert, capitaine de gendarmerie au sein du pôle national de lutte contre les cybermenaces : « Depuis que la vaccination s’est développée, on voit des internautes partager des photos sur les réseaux sociaux avec, parfois, leur certificat de vaccination. En faisant ça, ils exposent leurs données personnelles. » Une pratique qui peut avoir pour conséquence des fraudes à l’identité ou des collectes illégales de données.

  • Comment s’en prémunir ?

Sur les réseaux sociaux, les forces de l’ordre tentent de sensibiliser les internautes sur les risques encourus à publier des données personnelles. « L’idée ne viendrait à personne de publier sur Instagram ou Twitter une photo de sa carte bleue ou de sa carte d’identité. Il faut que ce soit la même chose vis-à-vis de ces QR codes », illustre Matthieu Audibert. La Cnil, de son côté, a invité le gouvernement à « mettre en place des mesures d’informations afin de sensibiliser le public sur la nécessité de protéger leurs justificatifs et de ne pas les exposer en dehors des contrôles prévus par le pass sanitaire ».

La Quadrature, elle, plaide pour un changement radical de technologie : « Des solutions autres que les QR codes existent pour lutter contre la fraude aux documents. Ce sont des mesures physiques, déjà développées par l’Imprimerie nationale pour les permis de conduire ou les certificats d’immatriculation des véhicules. La question qui se pose, désormais, c’est : « Jusqu’où est-on prêt à aller en matière de protection de la vie privée pour lutter contre cette fraude ? » »

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Une faille informatique rend accessible les données personnelles de milliers de personnes testées…

Les noms, prénoms, dates de naissance, adresses, numéros de téléphone, numéros de Sécurité sociale, adresse e-mail et résultat des tests étaient accessibles.

Coronavirus : Une faille informatique rend accessible les données personnelles de milliers de personnes testées

 

Une faille sur un site transmettant les résultats de tests Covid réalisés en pharmacie vers la plateforme gouvernementale a rendu accessible les données personnelles et les résultats de tests de milliers de personnes, a révélé Mediapart.

Les noms, prénoms, dates de naissance, adresses, numéros de téléphone, numéros de Sécurité sociale et adresse e-mail, ainsi que le résultat des tests de 700.000 personnes étaient disponibles jusqu’à vendredi grâce à « un mot de passe trouvable, en clair, dans un dossier accessible à tous » sur le site de Francetest, écrit le site d’information.

Un euro par transmission

Francetest est une société fondée en janvier dernier qui s’est spécialisée dans le transfert de données de tests Covid réalisés en pharmacie vers la plateforme SI-DEP. Le SI-DEP (système d’information de dépistage) est une plateforme sécurisée où sont systématiquement enregistrés les résultats de tests Covid-19 afin « de s’assurer que tous les cas positifs sont bien pris en charge » et d’identifier les cas contacts, explique le ministère de la Santé sur son site.

Cette plateforme, « fabriquée par l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) en urgence en décembre (…) n’est pas très ergonomique », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Résultat : nombre de pharmaciens ont recours à des intermédiaires pour rentrer les résultats des tests réalisés dans le SI-DEP. Francetest facture ainsi un euro par transmission, d’après Mediapart.

Des logiciels pas assez sécurisés

Dimanche, la Direction générale de la santé (DGS) a envoyé un mail aux pharmaciens pour leur rappeler les logiciels agréés et compatibles avec le SI-DEP, dont Francetest ne fait pas partie. « Ca fait des semaines et des semaines que nous alertons les autorités sur ces sociétés qui se présentent comme labellisées et facilitent la tâche des pharmaciens pour aller sur le SI-DEP », rappelle Philippe Besset.

« Nous avons absolument besoin que les autorités nous fournissent un outil permettant de transmettre les données au SI-DEP avec notre logiciel métier, qui est sûr et agréé », a-t-il insisté, précisant que même les logiciels autorisés par la DGS n’étaient pas suffisamment sécurisés. Contactée, la société Francetest n’était pas joignable dans l’immédiat.

Source 20 MINUTES.