Les travailleurs sociaux ne veulent pas être les « oubliés du Ségur » de la santé…

En Occitanie, ils sont 55.000 infirmiers, éducateurs spécialisés et auxiliaires de vie à travailler dans des structures privées.

En conséquence, ils ne sont pas éligibles à la prime Ségur de 183 euros mensuels et dénoncent une rupture d’égalité salariale.

Les personnels médico-sociaux du privé ne sont pas éligibles à la prime du Ségur de la santé

 

Depuis sa signature en juillet dernier, le Ségur de la santé a suscité plusieurs levées de boucliers. Cet accord, qui prévoit notamment une revalorisation salariale de 183 euros mensuels pour les personnels soignants, s’est heurté à la définition de « première ligne ».

À l’automne, ce sont les travailleurs médico-sociaux des établissements publics qui sont montés au créneau. Ils ont été entendus par le gouvernement début février et percevront la revalorisation du Ségur dès le 1er juin prochain.

Restent sur la touche les travailleurs médico-sociaux du privé. Ils peuvent être éducateurs spécialisés, psychologues ou auxiliaires de vie. Parmi eux, seuls les personnels exerçant dans des Ehpad (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou dans des centres de rééducation peuvent prétendre à la revalorisation du Ségur.

Une distinction source d’incompréhension. Lundi 15 mars, une quarantaine de ces travailleurs médico-sociaux se sont retrouvés devant la permanence de la députée Patricia Mirallès (LREM). Ils espèrent ainsi sortir de l’ombre et être inclus dans le Ségur de la santé.

Selon les deux principales fédérations professionnelles, ils seraient 55.000 à l’échelle de l’Occitanie.

Un impact direct sur le recrutement

Pour Philippe Jourdy, directeur général de l’ASEI, les effets de la prime Ségur se font déjà ressentir sur les recrutement. Au sein de cette association qui accompagne chaque année 10 000 personnes handicapées ou dépendantes, les postulants se font rares :

« On a d’énormes problèmes de recrutement. Actuellement je recherche deux infirmières et je ne trouve personne. L’un de ces postes a été pourvu mais ça n’a pas duré très longtemps car la personne est partie dans l’hôpital d’à côté qui offrait 183 euros de plus. »

Sur le terrain, Stéphane Tailhades fait partie des 3 500 salariés de l’ASEI, parmi lesquels 3 000 sont exclus du Ségur. Il dit « vivre mal » que ses efforts ne soient pas reconnus. L’éducateur spécialisé auprès de personnes handicapées se sent même « oublié » derrière les personnels soignants :

« Nous aussi on a fait un travail colossal pendant le confinement. Il a fallu gérer de grosses angoisses. Je n’ai pas de formation médicale mais il a quand même fallu que je rentre dans la chambre des personnes qui avaient le Covid dans mon établissement. »

Source FRANCE BLEU.