Enquête accablante dans une usine de pizzas Buitoni… Voir PHOTOS ! « Bon appétit !!! » Inquiétant !…

En novembre 2019, l’usine mère de l’enseigne Buitoni ouvrait exceptionnellement ses portes au public pour qu’il constate l’irréprochabilité du lieu.

 

Son directeur souhaitait ainsi montrer au consommateur que “peut-être, il fait pareil à la maison” . Pourtant, derrière ces opérations de communication, se cache une toute autre réalité qu’un employé nous rapporte en exclusivité sur Mr Mondialisation. Insalubrité, gaspillage alimentaire systématique, omniprésence du plastique, sous-effectifs, provenances douteuses des produits : le site de production de 15 000 m2, situé à Caudry dans le nord de la France, fabrique des pizzas surgelées dans des conditions accablantes. Enquête en images, depuis l’intérieur du bâtiment.

Buitoni, c’est 150 000 à 200 000 pizzas surgelées produites par jour dans le monde et une pizza vendue toutes les deux secondes en France. Une telle quantité n’est possible qu’avec des procédés industriels un maximum automatisés. Mais encore aujourd’hui, la marque aime se présenter comme une petite entreprise familiale : “Depuis plus de 180 ans, avec BUITONI® c’est toute la générosité et la convivialité italienne que l’on invite à sa table pour partager de vrais bons moments simples et chaleureux, en famille ou entre amis. Fondée en 1827 par Giulia Buitoni (« Mamma Giulia ») à Sansepolcro, petit village au cœur de la Toscane, BUITONI® est une marque authentiquement italienne. La qualité des produits BUITONI® s’appuie sur un savoir-faire hérité de ses racines italiennes” .

Si l’histoire commence bien en 1827 sur l’idée et le savoir-faire d’un couple d’artisans italiens, dès 1988, elle prend un tournant radicalement industriel avec le rachat de l’enseigne par le géant Nestlé. Depuis plus de 20 ans, le groupe aux mille et uns scandales – allant du lait infantile contaminé au travail des enfants, en passant par la déforestation et l’exploitation de l’eau douce – est donc aux commandes du logo italien.

L’influence n’a pas tardé à se faire sentir : en 2013, Buitoni se retrouve également pris dans un méfait notoire, celui de la viande de cheval, et doit retirer les produits concernés de la vente. Mais quand le mot d’ordre d’un modèle est rendement, l’ampleur des infractions commises ne se limite pas à quelques esclandres. Vers de farine, huile de moteur en contact avec les ingrédients, machines insalubres, gâchis alimentaire routinier, usage intensif de plastique… loin des discours marketing, immersion dans le quotidien de l’usine de production des pizzas surgelées Buitoni, grâce à notre lanceur d’alerte.

Le gaspillage alimentaire : partout, tout le temps

Garnissage pizza jeté à la poubelle cause d’imperfections et_ou panne, (mélangées avec des gants plastique) – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation

Bien qu’il n’y ait rien d’étonnant à imaginer que les industriels jettent fréquemment de la nourriture encore consommable, pour des raisons qu’on suppose de “conformité” ou de calibrage propres au mode de production mécanisé et intensif, il est moins courant de pouvoir en prendre la mesure à travers un cas précis. Dans le centre Buitoni, qu’on appelle aussi la SPAC (société de produits alimentaires de Caudry), ce ne sont pas quelques produits qui sortent des lignes de fabrication, mais des tonnes journalières, à toutes les étapes.

Et tout commence dès le pétrissage de la pâte. Travaillée dans des robots dédiés, elle repose ensuite dans des cuves. Problème ? Il arrive fréquemment qu’au moment des relèvements d’équipes, en sous-effectifs et principalement composées de postes précaires en intérim, la pâte reste seule trop longtemps. De quoi laisser agir la levure : la pâte gonfle et une grande partie tombe au sol. Selon l’employé, ce genre d’événements n’est pas accidentel, mais la conséquence d’une ligne de conduite généralisée et assumée au sein de l’usine : la priorité est au rendement, et il est plus avantageux sur le plan organisationnel et financier de maintenir la course sans se soucier des pertes importantes jugées inévitables. Ce dogme donne lieu à une normalisation des pertes sur tout le circuit. Une problématique dont la direction a totalement conscience, l’information lui étant remontée quotidiennement via des bilans et registres papiers.

Perte alimentaire, les cuves débordent faute de traitement – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation

À l’image de ce principe ? Les phases d’arrêts des machines. Lors d’un problème sur la ligne, plutôt que de l’éteindre pour mieux la réparer, synonyme de perte d’activité, les salariés sont appelés à laisser tourner le circuit, mais à jeter massivement les pâtes en cours de préparation, afin d’éviter un bourrage. Cette manœuvre durera le temps que le dysfonctionnement soit résolu. S’il s’avère insolvable après 20 minutes de gaspillage, l’usine est enfin mise à l’arrêt. Des cas exceptionnels ? Pas vraiment, puisque le centre connaît entre 5 et 10 pannes par jour, selon les observations rapportées. Les journées sans aucun incident avoisinent les un à deux jours par an seulement. Conséquence : un gaspillage monstrueux.

Perte alimentaire – pâte a pizza – SPAC Buitoni Caudry @libre de droit CC /Mr Mondialisation

Avant un nettoyage, toutes les chaînes doivent, en revanche, obligatoirement être mises en pause. Mais cette opération doit être calculée pour qu’il y ait le moins de pizza lancées sur les tapis, de façon à en jeter le moins possible. En effet, s’il reste des produits sur le parcours lors des extinctions, ils sont automatiquement sortis. En pratique, aucun calcul n’est opéré faute de temps. À nouveau, avec ses objectifs de 80 pizzas par minute pour le premier ensemble de montage et 120 pour le second, il est plus avantageux pour l’usine de continuer sa route avec fracas et précipitation que de programmer dans le détails. Résultat ? De la pâte encore jetée par fournées.

Surplus de pâte après arrêt de la production jeté – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation

La pâte n’est bien sûr pas la seule concernée. Tout le long du roulement, les ingrédients pleuvent sous les tapis dans des bacs de récupération destinés à la poubelle. Les machines, bien qu’avancées, ne permettent pas une précision exacte, si ce n’est à condition de savoir les calibrer au chiffre près ce qui s’avère chronophage. Conséquence : les produits sont projetés sur le sol, les machines, les câbles,.. s’accumulent dans des conditions qui donnent la nausée. La petite pizza familiale semble déjà très loin.

Hormis ces étapes clefs, l’usine génère continuellement des tonnes de déchets alimentaires comestibles chaque jour au motif de la non-conformité. Taille du Chorizo inexacte, pâte trop large, sauce mal étalée, viande mal émiettée, les raisons sont infiniment nombreuses. La production industrielle, très formalisée, impose que les pizzas soient “parfaites” sur le plan marketing impliquant un énième gaspillage de masse automatisé.

À chaque poste de production, des tonnes de pâtes, pâtes saucées, pizzas finies et pizzas emballées sont envoyées directement dans des bennes. Sur un seul poste, les pertes peuvent ainsi facilement aller jusqu’à une demi tonne par jour. Une demi tonne de pizzas comestibles sous plastique prêtes à la vente, parce que la forme, le grammage ou la taille ne correspondaient pas aux standards arbitraires de l’industrie.

Si on prend de plus en plus conscience du gâchis qui sévit dans la grande distribution, parce que les poubelles des grandes surfaces sont plus ou moins accessibles aux glaneurs, les industriels ne sont pas en reste, rappelant que le scandale du gaspillage prend sa source au sommet du modèle productiviste mondialisé, depuis son idéologie jusque dans nos assiettes. Et ce n’est malheureusement pas le seul scandale que connaît la filiale de Nestlé.

A cause du froid, la viande hachée forme des boulettes non conformes, jetées par kilos/jour – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation
Conditionnement pizza non conforme jeté a la poubelle (chaque photo représente un gaspillage différent) – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation

 

Ligne 1, graisse et saletés – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation
Ligne 2, ver de farine après nettoyage sur la ligne – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation
Cuve de levure liquide avec du plastique a l’intérieur, utilisé ou non – SPAC Buitoni @libre de droit CC /Mr Mondialisation

À ces images s’ajoutent les témoignages et réclamations des consommateurs, ceux dont on entend peu parler dans les médias. Vis, morceau de caoutchouc, verre, cheveux : ils sont rapportés dans un tableau d’affichage “Corps Étrangers” pour chaque mois, de manière à encourager les travailleurs à les “chasser” des produits. Visiblement, sans succès.

Ces exemples de failles répétées rendent compte d’un problème bien plus large, dont Buitoni permet l’étude de cas : l’échelle industrielle ne favorise pas la propreté mystifiée de la nourriture, bien au contraire, elle en empêche la surveillance à cause de sa taille déshumanisée et de ses objectifs uniquement économiques. Par ailleurs, les consommateurs n’ont jamais concrètement accès à la chaîne de production, sauf quand des employés laissent fuiter des images comme celles-ci.

Confirmant cette fatalité, la profusion de plastique. Le jetable n’est en effet pas l’apanage de l’alimentaire, il est également celui de l’emballage. Palettes filmées à foison, bennes doublées de sacs plastique, tabliers jetables, disques en carton low-cost par tonnes, 1 charlotte par jour par employé, 15 masques par semaine par employé, paires de gants jetables : des précautions qui ne permettent pas de protéger les produits, puisque le plastique n’est pas une surface imperméable aux bactéries et virus. Il est cependant plus simple de jeter en masse que de laver des matériaux réutilisables, plus coûteux et dont l’entretien demanderait plus de temps, d’effectifs ou une taille de production artisanale… Loin d’être maison, la pizza Buitoni exige une productivité élevée, à l’instar d’autres marques similaires, générant des dérives. La marque se vante malgré tout de sa qualité. Qu’en est-il vraiment ?

La nourriture industrielle, un gage de propreté ?

Parce que les mains humaines ont été remplacées par du métal, on imagine que les usines sont des endroits aseptisés, sans vie, sans bactérie et donc propres. Plastique, machines, protocoles, procédures : on imagine que ces espaces mystérieux sont soumis à de nombreux contrôles et à une surveillance accrue. Pourtant, Buitoni n’aurait fait l’objet d’aucune inspection d’hygiène depuis au moins un an, témoigne la source. Les documents font froid dans le dos. Champignons au mur, peinture qui s’écaille, moisissures, croûtes sur sol et machines, graisse accumulée sur des grilles et rouages, huile moteur en contact avec les aliments et même des vers de farine qui se baladent sur les tapis : l’usine mère, promue dans certains médias mainstream comme un modèle de rendement et d’efficacité, peine manifestement à tenir ses lieux salubres.

Les cycles de nettoyage ? Ils sont en principe imposés toutes les 24h et doivent durer 5 heures. En pratique ? Selon la source, les procédures ne sont pas respectées et les heures sont consacrées à un simple dégrossissement des surfaces apparentes de l’usine. D’abord à grande eau, rappelant combien les industriels sont gourmands en énergie, puis avec des détergents qui posent en moyenne 5 minutes au lieu des 20 minutes requises.

Ces manquements font inévitablement émerger des incidents. Telle ligne est en contact direct avec des parties où se sont accumulées graisses et saletés. Telle chaîne subit une fuite d’huile moteur, en provenance d’un simple seau ouvert et exposé aux pieds des pizzas. Tel tapis voit fleurir des vers de farine, à l’endroit où seront posées les prochaines fournées. Telle cuve contient un étrange liquide stagnant depuis des semaines. Telle autre contenant de levain laisse flotter des morceaux de plastique à sa surface.

Ces exemples de failles répétées rendent compte d’un problème bien plus large, dont Buitoni permet l’étude de cas : l’échelle industrielle ne favorise pas la propreté mystifiée de la nourriture, bien au contraire, elle en empêche la surveillance à cause de sa taille déshumanisée et de ses objectifs uniquement économiques. Par ailleurs, les consommateurs n’ont jamais concrètement accès à la chaîne de production, sauf quand des employés laissent fuiter des images comme celles-ci.

“Les pizzas Buitoni, c’est toute la générosité italienne” ?

D’aucuns ont l’habitude des manipulations marketing et ont depuis longtemps désacralisé les messages publicitaires et les promesses des emballages. Mais beaucoup se sentent encore en confiance. “N’y a-t-il personne pour vérifier le produit avant qu’il soit mis en rayon ?” , “Les marques ne sont-elles pas surveillées ?” . L’étendue gargantuesque de l’industrie agro-alimentaire rend quasiment impossible sa surveillance rigoureuse en l’état, c’est-à-dire sans les moyens à la hauteur de l’opération. Cette réalité laisse libre court au marché et à toutes les manœuvres de vente, y compris parfois mensongères. Mais les marques, comme Buitoni, se gardent bien de fabuler de manière ouverte. Par des détours, elles suggèrent, font appel à nos références, ciblent l’imaginaire collectif, afin de délivrer une certaine image de leurs produits sans l’avoir juridiquement promise.

“Four à pierre” , “ingrédients de qualité” , “fabriqué en France” , labels “blé 100% français” , Eco-score vert et gammes de type “Fraich’up” tendant à laisser penser que la pizza est un produit soigné et pensé au millimètre, dans des cuisines familiales et consciencieuses. Dans les faits, il s’agit de matières premières extrêmement transformées, d’arrivages de poudres et d’épices par palettes sous plastique ou de “fromage” chimique qui n’a plus rien de semblable. Quant à la viande ? Le “jambon” est directement fourni par Herta, appartenant également au groupe Nestlé et sujet à de nombreuses révélations par L214 sur les coulisses de ses abattoirs. Les blocs de viandes arrivent par palettes ou prédécoupés dans des sachets. Le poulet, lui, provient de Thaïlande. À des années lumières de ses slogans subliminaux, Buitoni n’a définitivement plus rien d’artisanal ou même d’italien.

Buitoni, un cas isolé ?

Évidemment, ces révélations n’ont rien à envier à ces autres usines dont on ne sait pas encore l’envers du décor. Mais en faire le constat concret, à travers l’une d’entre elles, oblige à prendre conscience de l’importance du problème et de son origine : le modèle industriel. Dans une société de l’image et face aux belliqueux outils publicitaires sollicités par les géants de l’agro-alimentaire, les preuves visuelles permettent une vue d’ensemble immédiate : l’industrie dénature notre alimentation, désinforme à ce sujet, et profite de la confusion.

Comment est-ce possible d’en arriver là ? D’abord, sur le terrain, l’usine se dirige, comme ses consorts, vers une précarisation de l’emploi. Un noyau C.D.Isé qui n’a jamais connu que ce métier occupe les mêmes postes répétitifs depuis 30 ans. Ces employés sont incités à ne pas questionner les dérives grâce à quelques avantages et une sécurisation de l’emploi, convoitée dans nos sociétés modernes. Ce groupe référent est complété d’une majorité d’intérimaires, formés à l’indulgence à laquelle ont été accoutumés les plus anciens. Tous, en plus de travailler un produit qu’il n’y aurait pas lieu de valoriser et donc de surveiller, sont également restreints en termes d’effectifs et de moyens, dans un contexte d’objectifs de rentabilité à tenir quotidiennement.

La direction, elle, est au courant des failles, mais n’a sans doute pas intérêt à investir du temps dans leur réparation. Malgré la hausse des ventes de 27% qui a touché le secteur de la pizza surgelée pendant les confinements, le siège assume ne pas avoir augmenté ses rangs à hauteur : “Au départ, on a du faire face à l’absentéisme. On a pu combler avec des nouveaux collaborateurs pour retrouver un niveau de fonctionnement qui était dans la continuité de ce qu’on faisait jusque là. Nous sommes environ 200 personnes dans l’usine. Nous travaillons en 5 jours sur 7 pendant le confinement. Après le confinement, nous avons du faire quelques heures supplémentaires pour faire face à la tendance en hausse des pizzas surgelées” rapporte L’Observateur qui fait au passage la promotion des lieux… Le schéma est incessamment le même : élargir les marges au détriment de tout le reste.

Comment y échapper ? Pas si facile. Les mastodontes industriels comptent sur plusieurs fronts de lutte pour nous tenir dans leurs rangs. Publicité omniprésente, agressive et répétitive, garantis de confiance en tout genre, promesses de transitions, images familières et chaleureuses, disponibilité permanente des produits dans des supermarchés, déployés à des endroits stratégiques et centralisant tous les besoins. Pour nous maintenir dans leurs filets : les produits sont sucrés et gras, réconfortants et addictifs. Certaines générations en mangent même depuis leur enfance : effet nostalgie garanti. 

Par dessus le marché, leur consommation est amplifiée par les restes d’une “American way of life” persistante. A grand renforts de monopolisation des secteurs et invisibilisation des véritables artisans et commerçants sur le déclin, ils rendent difficiles l’accès au local et responsable. Et ces structures peuvent compter sur le capitalisme néolibéral pour boucler la boucle. En se nourrissant de plus en plus du temps libre des individus, via les écrans, le modèle actuel laisse peu d’échappatoires aux individus pour réfléchir leur consommation en profondeur. Travail, enfants, famille, relations sociales, urgences, aléas, injonctions culturelles, repos et divertissement numérique : la brèche est fine qui permet à certains de s’extirper. Et encore, rien n’est gagné, quand l’ailleurs s’avère tout aussi incertain, avec du bio pas vraiment éthique ou de l’écologique en réalité polluant. Alors, tout est perdu ? Ne déclarons pas si vite forfait.

Perspectives : déconstruire et reconstruire sont les deux faces d’une même transition.

Les coulisses de l’usine centrale de Buitoni montrent en définitif à quel point les attributs qui pouvaient encore en convaincre certains de défendre l’industrie agro-alimentaire sont infondés. La nourriture, transformée en junk food méconnaissable, prend l’apparence de recettes familières et artisanales, à un coût défiant toute concurrence. Mais loin des écrans et supermarchés, se déroule en réalité une fuite en avant incontrôlable que l’être humain ne sait pas maîtriser. Nocive à sa santé, construite sur des dérives, dont l’exploitation d’animaux voués à finir à la poubelle, elle est qui plus est délétère pour l’environnement.

Face à un tel constat, avoir peur d’en passer par une phase de culpabilisation sans issue ou sacrificielle peut conduire au déni, mais l’urgence est, quel que soit sa consommation actuelle, à la déconstruction d’évidences imposées par des titans comme Nestlé. Reconnaître la déliquescence du modèle tout en s’y servant peut sembler paradoxal, mais s’avère essentiel. Chacun, selon ses moyens, pourra ensuite se permettre plus facilement une phase de réapprentissage en favorisant les AMAP, la cuisine maison, les artisans engagés et locaux, les restaurateurs indépendants et les producteurs consciencieux. Mais également, parce que notre marge d’action ne saurait se limiter à notre consommation pour être efficace, les actions citoyennes, dont font partie la sensibilisation et réinformation.

Source Mr MONDIALISATION.

ALERTE – Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni…

Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d’évaluation.

La gamme Fraich'Up de pizzas surgelées Buitoni à l'origine de la présence de la...

Les autorités sanitaires ont établi un lien entre des pizzas surgelées de la marque Buitoni, du groupe Nestlé, et plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli, alors que des dizaines d’enfants français sont tombés malades, et que deux sont morts. La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas, qui provoquent une insuffisance rénale, se manifestent chez les enfants. Selon Santé Publique France, 75 cas sont en cours d’investigation à la date de ce mercredi, dont 41 pour lesquels des syndromes hémolytiques et urémiques «similaires» ont été identifiés, et 34 pour lesquels des analyses supplémentaires sont en cours.

Les enfants malades sont âgés de 1 à 18 ans. Deux enfants sont décédés, même si le lien avec les pizzas n’a pas été confirmé dans leurs deux cas. Des analyses confirment «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la Santé, qui dépend du gouvernement, alors qu’un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines.

«Aujourd’hui on ne comprend pas ce qui a pu arriver, mais nous allons développer un protocole d’analyse que nous allons soumettre aux autorités», dit de son côté Jérôme Jaton, directeur général industriel de Nestlé, lors d’une conférence de presse mercredi. «Je suis de tout cœur avec ces familles qui ont des cas d’intoxication, souvent avec de jeunes enfants», a-t-il ajouté, en rappelant qu’un numéro vert était mis en place (0800 22 32 42).

Action en justice envisagée par les familles

D’après les informations de RMC, les familles des enfants malades envisagent une action en justice. Les cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (16 cas), Nouvelle Aquitaine (11 cas), Pays de la Loire (10 cas), Ile-de-France (9 cas), Bretagne (7 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Centre Val-de-Loire (4 cas), Provence-Alpes-Côte d’Azur (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Normandie (2 cas) et Occitanie (2 cas). Jusqu’à maintenant, les autorités sanitaires estimaient qu’il y avait un lien «possible» entre ces contaminations et les pizzas de la gamme Fraîch’Up. Sans attendre, elles avaient lancé le rappel des pizzas mi-mars, demandant aux consommateurs de les détruire s’ils en avaient dans leurs congélateurs. Désormais, le lien est confirmé avec certaines contaminations.

Depuis le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de son usine près de Caudry (Nord) afin de procéder à des analyses, a expliqué Jérôme Jaton. «Nous n’avons aucune information sur les liens entre les pizzas et les personnes contaminées», affirme le directeur général chargé de la communication de Nestlé France, Pierre-Alexandre Teulié. «Nous sommes prêts à nous remettre totalement en cause sur les causes potentielles», assure Jérôme Jaton, qui n’exclut pas une contamination au niveau de la pâte à pizza. La gamme de pizzas Fraîch’Up se décline en neuf produits différents. Nestlé affirme produire entre 100 et 150.000 pizzas par semaine.

Les autorités de santé rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d’apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, de douleurs abdominales ou de vomissements. La consultation s’impose aussi si, dans les 15 jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur, ou une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées. «En l’absence de symptômes dans les 15 jours suivant la consommation, il est également rappelé qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter», explique la DGS.

Source LE FIGARO.

La maladie de Parkinson, un handicap peu reconnu !…

A mesure que cette pathologie neurodégénérative progresse, elle devient de plus en plus handicapante, car elle provoque une perte d’autonomie. C’est pourquoi certains patients sont contraints d’arrêter de travailler.

Mais à ce jour, la maladie de Parkinson est une affection progressivement invalidante peu reconnue.

Plusieurs malades rencontrent des difficultés pour faire valoir leurs droits, selon l’association France Parkinson.

La maladie de Parkinson, un handicap peu reconnu !

 

L’ESSENTIEL
  • L’enquête a été menée auprès de 3.579 adultes atteintes de la maladie de Parkinson, dont 3.087 patients et 492 aidants.
  • 30 % des malades interrogés disposent de la reconnaissance de handicap.

La maladie de Parkinson constitue la deuxième cause de handicap moteur après les accidents vasculaires cérébraux. Pourtant, 70 % des personnes souffrant de cette affection neurodégénérative depuis plus de dix ans ne bénéficient pas d’une reconnaissance de handicap. C’est ce qu’a révélé une enquête, réalisée par Opinionway pour l’association de patients France Parkinson, présentée le 24 mars lors d’une conférence de presse.

« Si cette reconnaissance n’est pas nécessaire dans les premières années de la maladie, le caractère neurodégénératif de la pathologie induit nécessairement une perte d’autonomie à terme », a indiqué l’association. Selon France Parkinson, cinq facteurs peuvent expliquer cette absence de reconnaissance, sans toutefois la justifier.

1 / La limite d’âge pour la reconnaissance de handicap

L’association précise que la limite d’âge à 60 ans exclut d’emblée les adultes qui ont été diagnostiqués après 60 ans. « Ces dernières ne pourront plus obtenir le statut de personne handicapée octroyée par la Maison départementale des personnes handicapées. On parle ensuite d’une perte d’autonomie liée à la vieillesse, alors que l’apparition du handicap n’est en rien corrélée à l’âge de la personne », peut-on lire dans le sondage.

2 / Aucune systématisation des démarches

L’enquête révèle que le caractère évolutif de la perte d’autonomie empêche toute systématisation de démarches. Contrairement à un handicap lié à un AVC, à un accident de la route ou à une affection neuro-développementale qui survient immédiatement, l’apparition du handicap lié à la maladie de Parkinson se fait de manière progressive mais aussi aléatoire, en fonction de l’efficacité des traitements ou encore du degré d’atteinte de la pathologie.

3 / La complexité des démarches administratives

Les démarches pour faire valoir les droits des patients souffrant de cette affection neurodégénérative sont complexes sur le plan administratif. D’après l’association, les malades n’ont pas forcément de repères dans le champ du handicap et du médico-social en général.

4 / Le déni de la maladie par les patients

« Il existe chez certains malades une forme de déni, l’acceptation du handicap équivalant pour eux à une forme de renoncement à lutter contre la maladie. Cela les empêche d’entamer les démarches administratives souvent longues qui sont nécessaires pour la reconnaissance du handicap », explique France Parkinson.

5 / Des pratiques différentes d’un département à l’autre

Le sondage spécifie que les pratiques de la Maison départementale des personnes handicapées peuvent varier d’un département à l’autre. Résultat : plusieurs demandeurs rencontrent des difficultés pour faire valoir leurs droits auprès de cet organisme, selon leur lieu de résidence.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Plainte de l’État contre Orpéa : un responsable syndical FO demande « des condamnations » et « que l’argent soit récupéré »…

Le gouvernement se réserve également le droit de demander « la restitution des dotations publiques non utilisées », indique Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie des personnes âgées.

Plainte de l'État contre Orpéa : un responsable syndical FO demande "des condamnations" et "que l'argent soit récupéré"

 

« Orpéa a volé l’argent des Français », assure samedi 26 mars sur franceinfo le secrétaire général de la branche santé privée de Force Ouvrière, Franck Houlgatte. Il dit attendre de la justice que les dirigeants du groupe d’Ehpad privé « soient condamnés et que l’argent soit récupéré et rendu à la Sécurité sociale ».

franceinfo : Quelle est votre réaction à cette plainte de l’Etat contre Orpéa ?

Franck Houlgatte : On avance, ça va dans le bon sens. Ça fait 20 ans qu’on dénonce cette affaire Orpéa. Le livre de Victor Castaner nous a aidé à mettre au jour plein de choses que nous n’arrivions pas à prouver. On a interpellé les ministres pour demander le remboursement des sommes. L’argent détourné, c’est de l’argent public. Orpéa a volé l’argent des salariés et des Français. On regrette en revanche que le rapport ne soit pas public.

Qu’attendez-vous de la justice ?

Qu’ils soient condamnés et que l’argent soit récupéré et rendu à la Sécurité sociale. On veut aussi des enquêtes sur tous les licenciements et que l’enquête s’élargisse au-delà d’Orpéa. Nous ne sommes pas dupes, il y a d’autres groupes lucratifs et nous sommes persuadés qu’ils font la même chose. Il faut même aller jeter un oeil dans le non-lucratif, parce qu’il s’agit de l’argent de la Sécurité sociale.

Les contrôles de tous les Ehpad annoncés par le gouvernement éviteront-ils de nouvelles dérives ?

On est pour, mais on aimerait que ce soit fait par des instances indépendantes, comme pour les prisons. Aujourd’hui, ce sont les agences régionales de santé qui font le travail. On ne leur fait pas confiance, même quand on nous annonce 150 postes dans les ARS pour contrôler les Ehpad. On sait comment ça se passe. Huit jours avant le contrôle, il y a du personnel et du matériel qui arrive, et qui repart après le contrôle. Le problème de maltraitance institutionnelle, c’est le manque de personnel. Il faut embaucher 200 000 personnes pour le grand âge pour que nos collègues puissent travailler correctement.

Source FRANCE INFO

Poêles antiadhésives : quels sont les meilleurs modèles pour la santé selon 60 millions de consommateurs ?…

Si l’on écoute les fabricants de casseroles, les poêles antiadhésives seraient sûres pour notre santé et pour l’environnement. Néanmoins, selon 60 millions de consommateurs, ce ne serait pas toujours le cas. Zoom sur les meilleurs modèles pour notre santé.

Poêles antiadhésives : quels sont les meilleurs modèles pour la santé selon 60 millions de consommateurs ?...

 

Selon une enquête du groupe SEB en 2019, 98% des ménages français possèderaient au moins une poêle chez eux. Pratiques et polyvalentes, les poêles sont les reines de nos cuisines. Et leurs fabricants vantent leurs multiples qualités : elles permettraient de cuisiner sainement et de protéger sa santé tout en respectant l’environnement.

Et s’ils insistent sur ces deux points, c’est que les poêles antiadhésives ont été au cœur de scandales sanitaires. Depuis plusieurs années, des soupçons pèsent sur le Téflon, matériau organique au cœur de la technologie antiadhésive permettant de repousser l’eau et les graisses. La raison du scandale sanitaire ? Un composé chimique utilisé dans sa fabrication : l’acide pentadécafluorooctanoïque ou le PFOA. Cancérogène et reprotoxique notoire, le PFOA a été interdit le 4 juillet 2020 par un règlement européen.

Des études scientifiques ont déjà montré que ce composant était présent dans le sang de 99% de la population aux États-Unis. Or, selon 60 millions de consommateurs, le PFOA peut altérer le développement du fœtus, affaiblir le système immunitaire et augmenter le risque de développer des maladies cardiovasculaires, des cancers du rein ou des testicules.

Comment bien choisir ses poêles ?

Le magazine 60 Millions de consommateurs a souhaité vérifier les affirmations des fabricants sut l’innocuité et les performances de leurs produits en testant neuf poêles antiadhésives de type Téflon et « céramique » ainsi que cinq poêles en fer ou en acier. Ils ont cherché à voir si elles pouvaient libérer des composés perfluorés ou des métaux dans la nourriture.

Les essais de 60 Millions de consommateurs ont été réalisés sur des poêles légèrement abîmées, afin d’obtenir un vieillissement correspondant environ à 10 semaines d’usage. En effet, si les fabricants recommandent aux consommateurs de ne plus utiliser des poêles dès lors que le revêtement est abîmé, 60 millions de consommateurs s’est demandé qui le faisait réellement ?

Résultat : sur les neuf poêles antiadhésives, trois ont montré des traces de PFOA. La substance n’aurait néanmoins pas été utilisée dans la fabrication des poêles, mais plutôt introduite de façon accidentelle lors de la conception, du conditionnement ou du transport des poêles. D’autres composés perfluorés ont également été décelés dont de l’aluminium, à un niveau inférieur au seuil recommandé de 5 mg/kg. Et la « céramique » mise en avant par les fabricants ne serait en fait qu’un dérivé du Téflon.

La meilleure des poêles antiadhésives est le modèle « Healthy Ceramic » de la marque Green Chef. Elle n’émettrait aucune substance potentiellement toxique selon les essais de 60 Millions de consommateurs. En ce qui concerne les poêles en acier, c’est le modèle « Poêle tout inox » de la marque Mathon qui remporte la palme de la meilleure poêle avec une note de 17/20. Elle résiste mieux au temps que les poêles antiadhésives, comme le reste des poêles en acier en règle générale.

Combien de temps garder ses poêles ?

Si les poêles en fer sont conçues pour durer 20 ans ou plus, ce n’est pas le cas des poêles antiadhésives qui doivent être jetées après deux ou trois ans selon Darty, et après cinq ans selon certains fabricants. Si tous les fabricants ne se sont pas accordés sur une même durée, une règle reste à respecter : à partir du moment où le revêtement est rayé ou très abîmé, il est important de jeter la poêle, ou de la recycler.

Retrouvez le classement des poêles antiadhésives et des poêles en acier dans le numéro d’avril 2022 de 60 millions de consommateurs.

Source TOP SANTE.

 

Désert médical. Comment réduire la pénurie de soignants, à la ville comme à la campagne…

Echange d’expérience et de propositions pour lutter contre la pénurie de soignants en Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans les zones rurales comme dans les grandes agglomérations, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins ou encore des infirmiers. C’est ce phénomène, de plus en plus répandu, que l’on appelle « le désert médical »

 

Autour de la table, un médecin généraliste lyonnais, un infirmier libéral dans la Loire, une élue départementale dans l’Ain et un responsable d’association de patients en lutte dans l’Allier.

La santé, c’est un sujet essentiel pour les français. Selon l’Agence régionale de santé, les dépenses de santé des habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont avoisiné  les 23 milliards d’euros en 2015. Ce qui représente tout de même 11,6% des dépenses nationales, et pas moins de 2935 euros par personne.

Et pourtant, dans cette région, dans les zones rurales comme dans les grandes agglomérations, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins ou encore des infirmiers. C’est ce phénomène, de plus en plus répandu, que l’on appelle « le désert médical ». Il fait désormais partie des thèmes de la campagne présidentielle. Sur le terrain, les soignants, les patients et les élus locaux sont déjà très impactés.

Profession : infirmier libéral

Mathieu Ferlay, 33 ans, est infirmier libéral dans la Loire, au Chambon-Feugerolles. Avant cela, il a travaillé dans les hôpitaux « Pas très longtemps, en raison des problèmes de gestion des équipes, ce que je trouvais trop compliqué » précise-t-il. Il a également fait beaucoup d’intérim pour gagner une polyvalence dans sa pratique. Dès qu’il a pu, il a cumulé une expérience en Ehpad et des remplacements en tant qu’infirmier sur le terrain.

Aujourd’hui, son quotidien est fait de visites et de soins à domicile. « On fait très peu de soins au cabinet. On va principalement au domicile des gens pour faire toutes sortes de soins, de la simple injection jusqu’à des soins un peu plus complexes, comme des perfusions. Une prise en charge plus globale, avec des soins d’hygiène, de confort… » Il effectue jusqu’à 50 visites par jour, cinq jours par semaine. « On commence vers 5h45 le matin, pour finir vers 21h avec une petite coupure d’une heure ou deux. »

Il soigne majoritairement des personnes âgées. « Elles ont principalement des difficultés pour se déplacer, souffrant de maladies chroniques, comme des personnes diabétiques. » Pour les rencontrer, il effectue de nombreux kilomètres dans la Vallée de l’Ondaine… jusqu’à 150 kilomètres par jour. « Ca fait des journées intensives. On a eu un étudiant, récemment. Au bout d’une journée, il m’a dit qu’il avait l’impression que plusieurs jours s’étaient écoulés » raconte-t-il, en souriant.

Malgré cette charge, Mathieu a la passion de son métier. Il l’a notamment démontré le 31 décembre 2021. Ce matin-là, en sortant d’une visite, il s’est fait très violemment agressé par deux individus qui ont tenté de lui voler sa voiture. Malgré les importantes blessures, il pense alors d’abord… à contacter une collègue pour s’assurer qu’elle pourra faire sa tournée à sa place, avant de se rendre à l’hôpital, et ensuite de porter plainte. « J’ai pensé à tout mon travail qui attendait. Je ne pouvais pas tout laisser comme ça », confirme-t-il.

Un attachement à sa profession qu’il revendique, même si il implique, pour ces professionnels, une vie sociale parfois compliquée. « Je vis correctement, mais c’est parce que je travaille énormément. J’ai deux enfants, mais ma compagne travaille à temps partiel. Lorsqu’on a fondé le cabinet, je collaborais avec une amie. Elle a dû s’arrêter parce qu’elle s’est séparée de son mari, alors qu’ils avaient un enfant. Ce n’était plus possible, car elle ne voyait plus son enfant. »

Ce métier est intéressant, varié. Il a un sens. On se sent utile

 

Mathieu n’est pas du genre à se plaindre. « Je parviens à profiter de mes enfants lorsque l’on a, quelquefois, des semaines un peu plus légères », balaye-t-il. « On a quand même des liens privilégiés avec nos patients. Pour certains, on va jusqu’à trois fois par jour chez eux. Ce métier est intéressant, varié. Il a un sens. On se sent utile. Quand je me lève le matin, je sais que c’est important que je le fasse. »

Médecin généraliste dans un quartier populaire

Le docteur Florence Lapica est médecin-généraliste dans le 8ème arrondissement de Lyon. Elle exerce dans une maison pluridisciplinaire, en zone urbaine, dans un quartier populaire, proche du boulevard périphérique. « On alterne des consultations de bébés, des femmes enceintes, des personnes âgées. On a un métier passionnant. Je pense que l’on apporte beaucoup aux patients, mais qu’ils nous apportent, eux-aussi, énormément, sur le plan humain. » C’est tout de même une charge importante. « On a à la fois les décisions médicales et aussi beaucoup de prise en charge médico-sociale. Ça signifie qu’il faut s’assurer, presque systématiquement, que le patient va pouvoir, par exemple, aller faire sa prise de sang, se rendre à l’hôpital. »

Elle a évidemment fait ce choix de devenir soignant au plus près du terrain, en cœur de ville, en cabinet. « Par rapport à l’hôpital, ce sont des enjeux différents. Les parents ne viennent pas nous voir dans les mêmes conditions. C’est vraiment la médecine de proximité. C’est se demander comment, avec les patients, dans leur milieu de vie, avec tout ce qui leur arrive à côté, on peut mettre en place leurs traitements. Parfois, on ne peut pas. D’autres fois, d’autres problèmes de santé surviennent. Il faut parvenir à adapter tout ça, en fonction de la vie des gens. »

Plus on est en lien entre soignants, plus on parvient à nous aider nous-même

 

Cette généraliste compose, elle-aussi, autant qu’elle le peut sa vocation prenante, avec une vie personnelle équilibrée. « J’ai pu un peu organiser mes semaines. Le lundi, je fais surtout des visites au domicile, puis dans les maisons de retraite. Ce qui me permet de finir un peu plus tôt ce jour-là. Mais en général, je commence à 8h et je finis à 20h. » Travailler dans une maison de santé lui apporte une forme de soutien. « Cela soulage de pouvoir échanger entre nous, avec les pharmaciens, les infirmiers, les kinés, la psychologue, les orthophonistes. Je crois que c’est encore plus riche dans un quartier comme le nôtre, où il y a des difficultés sociales, de l’addictologie à l’alcool, parfois la drogue. Plus on est en lien entre soignants, plus on parvient à nous aider nous-même, mais aussi à aider nos patients », témoigne Florence Lapica.

Aucun des deux n’envisage de changer de carrière. « Pour l’instant, je ne me pose pas la question », répond Mathieu Ferlay, infirmier. « Cela ne fait que cinq ans que je me suis installé. Donc je ne me pose pas cette question. Je suis bien dans ce que je fais. D’ailleurs, j’ai dû prendre un arrêt suite à ce fait divers. Au bout de dix jours, je l’avoue, ça me manquait. Le rythme me manquait. »

Un patient… de longue date

Habitant à Vaux, près de Montluçon, dans l’Allier, Patrick Aufrère est atteint, depuis l’âge de 18 ans, de diabète de Type1. Durant de longues années, il se bat au sein d’association pour dénoncer le manque de soignants dans les zones rurales, notamment. Il est aujourd’hui membre de l’Association des citoyens en lutte contre les déserts médicaux.

Pour lui, connaître son médecin ou son infirmier, ce n’est évidemment pas anodin. « C’est vraiment important. Avec plus de quarante ans de vie avec une maladie chronique, je veux dire que je pense que le patient doit être un vrai partenaire de ses soignants, et vice-versa. Personnellement, j’ai dû me prendre en charge très jeune. Je me considère acteur de ma santé. A condition que les personnels médicaux soient faciles à trouver, on doit éviter de graves complications. Tous les ans, il y a un parcours de soins à effectuer, avec le cardiologue, le diabétologue, si on le trouve… ce qui est touchant, c’est lorsque ces professionnels de santé me disent : on a plus rien à vous apprendre, vous savez tout. »

Là où je suis, on avait deux médecins. Maintenant, seulement un

 

Durant ces longues années, Patrick a connu de nombreux généralistes. Vivant d’abord en ville à Montluçon –fortement impactée par les déserts médicaux-, il a ensuite changé de secteur. « Automatiquement, comme la Sécurité sociale l’exige, il faut trouver les médecins traitants, et c’est très compliqué aujourd’hui. Même pour moi, qui suis suivi. Là où je suis, on avait deux médecins. Maintenant, seulement un. »

11% de Français sans médecin traitant

Le problème prend de l’ampleur. Le 15 mars dernier, le quotidien Le Monde l’a encore largement confirmé dans une grande enquête. Selon ce journal, pas moins de 11% de la population se retrouve aujourd’hui sans médecin traitant. Ce qui correspond à 6.3 millions de personnes. On recense également 3.8 millions de français installés dans un territoire sous doté en médecine de proximité.

En Auvergne-Rhône-Alpes, le département de l’Ain est un exemple flagrant. On y dénombre en moyenne 6.4 généralistes pour 10 000 habitants (contre 9 pour les français). Le problème n’est pas le département. Au contraire. Particulièrement attractif, à proximité de Lyon, Macon, Genève, l’Ain est même victime de son succès, et compte pas moins de 6000 nouveaux habitants par an.

Désert médical dans l'Ain

Sauf que… le nombre de médecins ne suit pas. « Comme dans tous les départements, les départs en retraite ne sont pas pourvus. La moitié de nos médecins ont plus de 55 ans. Donc on n’est pas sur une phase où cela va s’améliorer », confirme Martine Tabouret, qui assume la vice-présidence du département et surtout une délégation consacrée entièrement à ce sujet, devenu une priorité départementale. « On est même à 15% de nos habitants sans médecin traitant. Et même jusqu’à 30% sur le bassin burgien ou vers Oyonnax. »

Pour s’en sortir, la collectivité met les moyens, en débloquant 5.3 millions d’euros. Et pourtant, il ne s’agit nullement d’une compétence départementale. « Vous savez, un élu départemental est à proximité des gens, et les rencontre souvent. Et on se fait interpeller. Quand on est élu sur certaines communes, on voit les cabinets qui se ferment parce que les médecins partent en retraite, et leur cabinet n’est pas repris. Il y a même des maisons de santé pluridisciplinaires dans lesquelles il n’y a pas de médecin. Donc ça interpelle.»

Même si vous avez un médecin traitant, vous le contactez. Comme ils sont rares et surbookés, vous obtenez un rendez-vous dans les quinze jours

 

La situation se tend. L’impatience provoque même des incivilités. « Quand vous avez une pathologie, telle qu’une otite, par exemple, c’est assez banal. Mais cela vous fait souffrir. Même si vous avez un médecin traitant, vous le contactez. Comme ils sont rares et surbookés, vous obtenez un rendez-vous dans les quinze jours. Alors, c’est avec le premier interlocuteur que vous avez face à vous que votre colère, à un moment, finit par s’exprimer. Cela peut être le pharmacien, la secrétaire médicale du cabinet… ce genre d’incivilité est compréhensible car il traduit le désarroi de la population », témoigne l’élue.

Désert des villes, désert des champs

Oubliez rapidement cette association d’idée, un peu facile : le désert médical n’est pas réservé aux zones rurales. Les centres-villes n’y échappent pas. Comme le confirme Florence Lapica, qui exerce dans le 8ème arrondissement de Lyon. « Tous les jours, des patients appellent au cabinet et cherchent des médecins-traitants. Notre secrétaire a des appels de ce type quotidiennement », raconte la soignante. « Parfois, on craque quand même. Quand les gens sont très proches du cabinet, par exemple. On essaye de prendre en priorité les familles de notre quartier. Pour les visites, c’est même pire. On a de nombreuses personnes âgées, en situation de handicap depuis pas très longtemps, qui cherchent des médecins capables de venir à leur domicile, et c’est très compliqué. »

L’une des solutions est probablement le regroupement en maisons de santé

 

En ville aussi, on constate de nombreux départs en retraite de médecins qui ne trouvent pas de repreneurs. « Beaucoup de confrères étaient installés dans des appartements isolés et non-accessibles. Désormais, il y a forcément une restructuration de tous ces cabinets. L’une des solutions est probablement le regroupement en maisons de santé. » Mais cela ne suffit pas toujours. « Depuis 2019, on s’est beaucoup agrandit. Malgré cela, les nouveaux médecins ont été surbookés complètement en 3 mois. 3500 patients, qui n’avaient pas de médecin traitant, sont arrivés rapidement. »

Dans la Loire, le problème est également très présent. Sur un total de près de 763 000 habitants, on compte un peu moins de 700 médecins. 9000 ligériens vivent également dans un désert médical. Mathieu Ferlay, infirmier au Chambon-Feugerolles, connaît un peu cette situation. « On a eu deux départs de médecins qui n’ont pas été remplacés. Sur ma tournée, j’ai constaté qu’un tiers de ma patientèle n’a pas de médecin dans la ville. Du côté infirmiers, c’est plus fluide. Le zonage imposé par l’Assurance-maladie n’autorise plus d’installation sur toute la vallée de l’Ondaine. Il est extrêmement rare que l’on refuse des patients. »

Le manque de médecins pose problème au quotidien et, sans doute, davantage en période de crise, comme celle du Covid, ces dernières années. «  On vaccinait seulement les populations les plus fragiles. Ceux qui avaient du mal à se rendre dans les centres de vaccination. Ils avaient, aussi, besoin d’être rassurés auprès de nous », témoigne Florence Lapica, médecin à Lyon.

Les patients alertent depuis des années

Le problème des déserts médicaux inquiète les patients depuis longtemps. Dans l’Allier, Patrick Aufrère a lancé, dès 2011, avec une association locale, un projet de véhicule itinérant. « On allait au début de toutes les populations. On a commencé à avoir des petites aides. Ce véhicule permettait de récolter les avis de tous types de patients, autant dans les quartiers dit prioritaires que dans les zones rurales. Déjà, les gens témoignaient de leurs difficultés à trouver des médecins, et pas seulement des généralistes. Le problème est aussi cruel concernant les spécialistes

Certains sont obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour voir des praticiens

 

Pour ces habitants, le sentiment d’être laissés à l’abandon ne date pas d’hier. Cela crée des peurs. Celle de ne pas trouver de soins en cas d’urgence, ou encore de subir une rupture de suivi. « Cela peut vite être catastrophique. Alors certains sont obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour voir des praticiens, et surtout de le prévoir. Malheureusement, le Covid a aggravé cette situation. Et on a pu constater une réelle surmortalité, liée à la cartographie d’un département comme le nôtre. »

Contraindre ou inciter ?

Face à la pénurie de soignants de proximité, l’Etat agit. Par le biais des agences régionales de santé, un plan a été mis en place, comprenant de multiples mesures pour pallier, au mieux, à ces carences. « L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a engagé de nombreuses actions, en particulier dans les territoires fragiles » nous explique-t-on dans une vidéo. « Avec l’Assurance-maladie, elle propose de nombreuses mesures incitatives pour encourager les médecins à s’y installer. Des aides financières, des stages, et un nouveau dispositif qui donne la possibilité au généraliste d’exercer comme salarié, afin de bénéficier de congés payés et de mieux gérer leurs horaires. En clair, d’allier vie professionnelle et vie personnelle. »

Mais l’une des mesures les plus réclamées, notamment par l’Association des citoyens en lutte contre les déserts médicaux, est la contrainte. C’est aussi une proposition très présente dans le programme de nombreux candidats à l’élection présidentielle. Pourquoi ne pas obliger les médecins, et notamment les nouveaux formés à s’installer prioritairement dans les zones où le besoin est impérieux ? « Fausse bonne idée », estime le syndicat MG France, soutenu par l’actuel gouvernement.

Le docteur Florence Lapica, vice-présidente de MG France, estime que cela serait inefficace. « Aujourd’hui, on est dans une réelle pénurie dans tous les domaines, y compris la salariat dans les PMI, les Ehpads, les services d’urgence…Si on met en place une contrainte à l’installation en libéral, les médecins resteront salariés. On nous attend de partout, dans toutes les villes, les campagnes. La contrainte va nous éloigner du libéral. » Elle estime que l’offre est trop importante. « On en reçoit tous les jours. Moi, qui suis installée en cabinet, on cherche à me débaucher pour aller travailler en salariat. On risque donc de déshabiller la médecine libérale. »

Certains programmes électoraux proposent tout de même de contraindre les jeunes à finir leurs études dans les déserts médicaux, en échange de soutiens financiers. « Mais ils ne sont pas si jeunes que ça », répond Florence Lapica. « Quand on termine nos études, on a 27 ou 28 ans. Quand j’ai terminé mon internat, j’avais deux bébés. On m’aurait forcée à aller quelque part ? On ne parle pas de jeunes de 20 ans qui débutent leurs années de médecine. Quand on finit notre internat, quasiment la moitié des internes ont déjà une situation de famille. »

Le médecin reçoit même le soutien de l’infirmier. Mathieu Ferlay ne dit pas autre chose. « Je partage son avis. Il en manque partout, des médecins. Et des candidats, je pense qu’il y en a. Est-ce que la solution ne serait pas plutôt la formation ? »

Accompagner financièrement les internes

Dans l’Ain, on privilégie notamment les incitations financières. « Pour le moment, on apporte des aides aux internes. On soutient ceux qui viennent faire un stage dans le département. En espérant qu’ils feront le choix de rester. » explique la vice-présidente du département. Et ça semble fonctionner « C’est très humain, on s’installe plus volontiers dans un lieu que l’on connaît déjà un peu », souligne le docteur Lapica.

Nous n’avons pas les moyens d’imposer quoi que ce soit

Martine Tabouret, Vice-présidente de l’Ain

L’Ain va plus loin en finançant davantage les années d’internat en contrepartie d’un engagement d’installation minimum de quelques années. « On se dit que s’ils restent deux ou trois ans, peut-être feront ils leur vie sur le territoire ? » sourit Martine Tabouret « On essaye de travailler sur toutes les pistes incitatives car nous n’avons pas les moyens d’imposer quoi que ce soit. »

Moi je le vis très mal, et je ne suis pas le seul. Au bout d’un moment, ce n’est plus possible

Patrick Aufrère, Association des citoyens en lutte contre les déserts médicaux

Pour parvenir à attirer les nouvelles installations, la nécessité du maintien –ou du retour- des services publics est nécessaire. C’est ce que rappellent les syndicats de médecins. « On voit bien que dans les quartiers populaires, les services public se désengagent. Si on s’y retrouve tout seul, c’est vrai que l’on ne restera plus. Le service public doit rester engagé aussi. Et dans les campagnes, c’est pareil. »

Face à ces arguments, Patrick Aufrère fait la comparaison avec d’autres corps de métiers. « On a eu des échanges avec les pharmaciens, les policiers, les gendarmes. Ils n’ont pas le choix de leur implantation. » Il rappelle que les déserts médicaux constituent une rupture d’égalité territoriale et une inégalité d’accès aux soins. « Et pourtant, le principe d’égalité figure dans la Déclaration des droits de l’homme. »

Il parle avec son cœur. « Moi je le vis très mal, et je ne suis pas le seul. Au bout d’un moment, ce n’est plus possible. Lorsqu’on a rencontré les représentants des candidats à la présidentielle, on leur a rappelé qu’on ne pourra pas attendre dix ans de plus. Il y a une urgence sanitaire. Nous, on compte saisir les candidats aux législatives, car c’est eux qui vont décider. » Le combat se poursuit, même, encore en janvier dernier, une proposition de loi d’urgence sanitaire a été rejetée à l’Assemblée nationale.

Une meilleure collaboration entre infirmiers et médecins

Pendant ce temps, les initiatives diverses se multiplient. Dans l’Ain on a installé plusieurs cabines de consultation à distance (voir la vidéo ci-dessous). D’autres solutions sont testées. Parmi elles, la collaboration entre médecins et infirmiers. « On se rend compte qu’on peut, sans doute, voir moins souvent certains patients et être relayés par les infirmiers, dans un parcours de soins bien organisé », explique le docteur Lapica, en faisant référence notamment aux IPA (Infirmiers en pratique avancée).

Ces derniers sont formés davantage et se chargent du suivi des maladies chroniques. « Ils ont un droit de prescription étendu. Mais c’est vraiment tout récent. Cela a été créé en 2018 et ils sortent doucement des formations. C’est juste une spécialisation. Leur rôle est différent et ils doivent trouver leur place », confirme Mathieu Ferlay.

Dans l’Ain, cette idée de collaboration séduit. « On a ce projet de développer des binômes médecins-infirmiers. L’ensemble serait accompagné d’une mallette de télémédecine. Les mesures sont faites par l’infirmier, qui gère le dialogue avec le médecin. On y gagne un contact avec le patient, et cela permettrait au médecin de faire davantage de consultations », détaille Martine Tabouret. « A condition de ne pas mettre tout dans le même sac. Le diagnostic doit rester une compétence du médecin. Mais je pense tout de même que l’infirmier a l’habitude de voir si le patient n’est pas comme d’habitude et alerter. A mon avis, on peut étendre ce système » ajoute le docteur Lapica.

En attendant, on développe la formation. « On a beaucoup travaillé avec l’Université Lyon1 pour avoir une première année de médecine. Nous allons ouvrir 50 places à Bourg-en-Bresse à la rentrée de septembre 2022, dans les mêmes conditions que les étudiants lyonnais. Et le département financera le tutorat afin d’assurer une égalité de chances aux étudiants burgiens et lyonnais », annonce la vice-présidente de l’Ain.

Autant d’efforts suffiront-ils pour soulager suffisamment les attentes et les craintes des patients ? Ils répondent autant que possible à un problème urgent.

A priori, la modification, durant l’actuel mandat, du Numérus Clausus –devenu Numerus apertus en 2020- devrait permettre, à plus long terme, de parvenir à endiguer ce fléau. Cette évolution législative doit en effet augmenter leur nombre de 20% dans les 10 à 15 prochaines années.

C’est aussi une question de patience…

Source FR3.

Les femmes handicapées ont des grossesses plus compliquées (et ce n’est pas normal)…

Alors que très peu d’études ont été publiées sur les grossesses des femmes handicapées, une nouvelle recherche démontre que les risques de complications sont plus importants au sein de cette population. 

Les femmes handicapées ont des grossesses plus compliquées (et ce n'est pas normal)

 

L’ESSENTIEL
  • 9 % de la population française est considérée comme handicapée (hors enfants de 15 ans ou moins).
  • Au 31 décembre 2018, environ 165 000 personnes étaient accueillies dans des structures pour enfants handicapés et 346 000 dans des structures pour adultes handicapés.

Selon une nouvelle étude, les femmes handicapées ont plus de risques que les autres d’avoir des complications pendant ou après leur grossesse.

« Les femmes handicapées ont longtemps été ignorées »

Plus de 12% des femmes en âge de procréer présentent un handicap physique, sensoriel ou intellectuel, et les données de l’enquête américaine Medical Expenditure Panel Survey montrent que les femmes handicapées ont des taux de grossesse similaires à ceux des femmes valides. Pourtant, « les femmes handicapées ont longtemps été ignorées par la recherche obstétrique et la pratique clinique. Leur invisibilité dans ce domaine découle d’abord des pratiques eugéniques imposées aux personnes handicapées tout au long du 20e siècle, mais aussi des préjugés qui persistent aujourd’hui concernant la sexualité, la grossesse et les capacités éducatives des personnes handicapées, et ce malgré la Convention des Nations Unies qui protège leurs droits reproductifs », déplorent les scientifiques dans un éditorial.

Pour pallier ce manque de données, les chercheurs ont étudié le parcours obstétrique de 223 385 Américaines, dont 2 074 (0,9%) femmes handicapées. Parmi les femmes souffrant d’un handicap, 1733 (83,5 %) étaient diminuées physiquement, 91 (4,4%) intellectuellement et 250 (12,1 %) souffraient de problèmes sensoriels.

Diabète gestationnel, prééclampsie, hémorragie….

Après analyse, comparativement aux femmes valides, les femmes handicapées présentaient un risque plus élevé de diabète gestationnel, de placenta praevia, de rupture prématurée des membranes, de fièvre post-partum, de décès maternel, de prééclampsie/éclampsie sévère et d’hémorragie, le péril le plus élevé étant observé pour les thromboembolies, les problèmes cardiovasculaires et les infections. Les femmes souffrant d’un handicap, quel qu’il soit, présentaient également une probabilité plus élevée d’interventions chirurgicales pendant leur grossesse, comme les césariennes.

« Ces données montrent qu’il est nécessaire de disposer d’informations sur les grossesses des femmes handicapées afin d’éclairer la pratique clinique, d’autant plus qu’elles sont confrontées à d’importants problèmes sociaux et sanitaires avant la conception de leur (s) enfant (s) (taux élevés de pauvreté, de maladies chroniques, de dépression, d’anxiété, ect… », concluent les chercheurs.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Laval : deux futurs Ehpad à la pointe de la technologie, livraisons prévues début 2023…

Le chantier des deux futures Ehpad près du quartier Saint-Nicolas de Laval avancent bien.

Des établissements pour personnes âgées qui se veulent à la pointe de la technologie et qui accueilleront 264 résidents l’an prochain. 

Le futur Ehpad Jeanne Jugan de Laval

 

Ce lundi 21 mars, le centre hospitalier de Laval, aux côtés du conseil départemental de la Mayenne et la mairie de Laval, ont organisé une visite de chantier des Ehpad qui remplaceront les résidences Jeanne Jugan et Le Rocher-Fleuri. Les livraisons sont prévues pour le premier trimestre 2023.

Créations d’unités spécialisées

Ces résidences accueilleront chacune 132 personnes âgées. 24 places (contre 16 aujourd’hui) ont été créées dans une future Unité pour Personnes Âgées Désorientées (UPAD) qui seront réparties sur les deux sites. Il s’agit de résidents souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Ces structures prévoient aussi la création de 30 lits en Unités pour Personnes Handicapées Vieillissantes (UPHV), et la création d’un espace « snoezelen » avec une salle de stimulation sensorielle rassurante et sécurisée.

« Ce sont des établissements à la pointe. Nos personnels soignants vont pouvoir donner toute la mesure de leur professionnalisme et accueillir avec bienveillance et qualité les résidents qui font le choix de venir » déclare le directeur du centre hospitalier de Laval, Sébastien Tréguenard. Le coût total de ces deux investissements est estimé à 35.100.000 euros, dont plus de trois millions subventionnés par le conseil départemental de la Mayenne, et plus de deux millions d’euros de l’Agence Régionale de Santé.

Source FRANCE BLEU.

 

Un projet de plainte collective à l’encontre d’un EHPAD de Gonfreville-l’Orcher…

Plusieurs familles de résidents d’un EHPAD situé près du Havre ont la volonté de porter plainte contre l’établissement auprès duquel ils ont confié leurs proches.

L'EHPAD "les Charmettes" à Gonfreville l'Orcher près du Havre.

 

Après la publication du livre enquête de Victor Castanet « Les Fossoyeurs », la parole se libère sur le traitement des personnes âgées dans les EHPAD. En Seine-Maritime, un EHPAD géré par la Croix-Rouge a été condamnée en 2021. Le tribunal correctionnel de Rouen avait été saisi après un empoisonnement accidentel dans la maison de retraite médicalisée la Ruche à Elbeuf. La famille d’une résidente de 82 ans était décédée après avoir bu de la soude. Elle était dans une unité « protégée » pour malades d’Alzheimer.

Une unité réservée aux personnes âgées atteint d’Alzheimer fait également partie des prestations proposées par l’établissement « Les Charmettes » située à Gonfreville-l’Orcher près du Havre. Plusieurs familles de résidents se sont réunies pour porter plainte contre la structure. Ils rapportent des négligences à l’encontre de leurs parents. Nous avons pu les rencontrer et donner également un droit de réponse à la direction et aux salariés.

Toilette non réalisée, malnutrition, manque d’attention

De sa maman, Nadine Bachelet n’a plus que des photos en souvenir. Sur celles qu’elle montre à notre journaliste Medhi Weber, la vieille dame porte des traces d’ecchymoses sur le visage. Elle est morte en début d’année 2022 et avait passé 4 ans aux Charmettes. Selon sa fille, cette pensionnaire a été victime de négligence : « quand vous laissiez le vendredi soir votre maman avec une tenue et que vous la retrouvez 5 jours plus tard habillée pareil avec une mauvaise odeur quand elle sort de son lit, si ce n’est pas de la maltraitance il faudra qu’on m’explique ce que c’est !».

Nadine Bachelet compte porter plainte contre l'EHPAD les Chaumettes situé à Gonfreville-L'Orcher.

Une dizaine de familles fait le même constat : toilette non réalisée, malnutrition, manque d’attention. Elles évoquent une maltraitance institutionnelle. : »On doit se battre aujourd’hui pour que nos anciens, nos parents puissent avoir une fin de vie décente. Le problème il est là : on les voit mourir et on est impuissant. En face, il y a des gens qui n’ont aucune empathie » explique Delphine Fauvel, fille d’un ancien résident.

Plainte pour délaissement

Toutes ces familles veulent porter plainte collectivement contre l’EHPAD.

« On va pouvoir identifier des faits qui sont qualifié dans le code pénal de délaissement, qui est une infraction spécifique pour laquelle est encouru 5 ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amendes. » Me Benoît Le Velly, avocat des familles.

Les familles des résidents des Chaumettes comptent déposer une plainte commune.

L’incompréhension du personnel des Charmettes

Aux Charmettes, c’est l’incompréhension. Le personnel, épuisé par la crise sanitaire, ne digère pas les accusations des familles. Pendant deux ans, ils étaient aux premières loges des ravages du COVID 19. Certains d’entre eux sont en pleurs quand notre journaliste leur évoque les plaintes des familles : « Ça va faire 5 ans que je travaille ici et je viens toujours avec la même envie de travailler, avec le sourire. Malheureusement quand on entend cela on est démotivé ! » Amélie Gouelle, employée de l’EHPAD

Manque de temps et de personnel

La direction de l’établissement rappelle que l’implication de ses salariés est totale. Pour les manquements parfois observés, elle refuse le terme de négligence et parle d’une insuffisance de temps et de personnel «ce ne sont pas les acteurs qui sont maltraitants c’est parfois l’organisation qui le devient du fait qu’on n’a pas tous les moyens qui sont dédiés. Quand on a un professionnel qui s’occupe de plusieurs résidents la qualité ne va pas être la même que si on est dans du 1 pour 1, ce qui n’est pas le cas dans un établissement collectif malheureusement » regrette Virginie Georges, Directrice CCAS Gonfreville-L’Orcher Pôle Solidarité.

Dans une étude publiée récemment, la fédération hospitalière de Normandie recommande la création de 1800 postes dans les EHPAD publics de la région pour en assurer le bon fonctionnement. Actuellement, 14000 ETP (Equivalent Temps Plein) travaillent dans les EHPAD normands.

Lors de sa visite en Normandie en novembre 2021, Brigitte Bourguignon la ministre déléguée, chargée de l’Autonomie avait annoncé qu’une enveloppe de 6,5 millions d’euros avait été allouée en 2021 pour 10 EHPAD en Normandie. 7 millions d’euros pour doter 200 établissements en petits équipements et 4.5 millions d’euros destinés au numérique. En évoquant l’EHPAD du futur, la ministre avait cité en exemple la maison de retraite de Maromme conçue comme un village en plein centre-ville.

Source FR3.

« Tout Sexplique » : Comment la maladie d’Alzheimer impacte la vie des malades ?…

De quelle manière la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée peut affecter la vie intime et la sexualité d’une personne malade et de son couple ? 

« Tout Sexplique » : Comment la maladie d’Alzheimer impacte la vie des malades ?...

 

De quelle manière la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée peut affecter la vie intime et la sexualité d’une personne malade et de son couple ? Quelles sont les expressions inhabituelles, engendrées par la maladie, dans les comportements sexuels ? Malgré la maladie, quels sont les besoins d’intimité et de sexualité des personnes malades d’Alzheimer ? Comment peuvent aider les aidants ? Christel Koëff, psychologue clinicienne, neuropsychologue et formatrice à l’association France Alzheimer, qui accompagne les malades et les aidants, répond à ces questions.

Le rendez-vous  Tout Sexplique est un podcast hebdomadaire de 20 Minutes. Vous pouvez l’écouter gratuitement sur toutes les applications et plateformes d’écoute en ligne, comme Apple podcast, Spotify ou Podcast addict par exemple. N’hésitez pas à vous abonner pour faire grandir notre communauté, nous laisser des commentaires et des petites étoiles sur Apple podcast. Pour nous écrire, notre courriel : audio@20minutes.fr

Dans notre podcast Minute Papillon!, on retrouve notre rendez-vous hebdo Tout Sexplique, où l’on échange sur la  sexualité, la santé et la société. Si vous avez des questions sur ces thèmes, on les transmet à des professionnels pour qu’ils y répondent. Comment faire ? Vous déposez un message vocal sur notre répondeur, à partir du bouton ci-dessous.

On évoque dans cet épisode la maladie d’Alzheimer, une maladie neuro-dégénérative, c’est-à-dire une atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale, selon la définition du ministère des solidarités et de la santé. Elle est caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles qui a des répercussions dans les activités de la vie quotidienne. Il y a 1,2 million de personnes malades en France. Et plus de 225.000 nouveaux cas sont diagnostiqués, dont 35.000 ont moins de 65 ans, selon l’association France Alzheimer.

Source 20 MINUTES.