Covid-19 : selon une étude, une forte concentration de pollens dans l’air facilite l’infection…

Selon une étude publiée la semaine dernière dans la revue scientifique PNAS, portant sur 31 pays, le risque d’être infecté par le Covid-19 est plus élevé lorsque l’air est très concentré en pollens et ce, même les personnes n’y sont pas allergiques.

Covid-19 : selon une étude, une forte concentration de pollens dans l'air facilite l'infection

 

Au printemps dernier, alors que le Covid-19 commençait à paralyser le monde, des chercheurs ont constaté que la pandémie était un peu plus forte dans des pays – à majorité dans la zone tempérée du globe – où les pollens d’arbres se diffusaient. Un lien de cause à effet qu’une étude internationale, publiée le 8 mars, a réussi à démontrer : le risque d’être infecté par le coronavirus est plus élevé lorsque l’air est chargé en pollens, que ceux-ci soient de bouleaux, de cyprès, de platanes, de graminés, d’ambroisie et d’herbacées (les principaux allergènes en France).

D’après les conclusions de l’étude publiée dans la revue scientifique PNAS, et supervisée par l’université technique de Munich (Allemagne), une forte présence de pollens dans l’air augmente le taux d’infection de 10 à 30% dans une région donnée.

Même les personnes qui ne sont pas allergiques sont concernées

Les chercheurs, qui ont collecté des données entre le 27 février et le 3 avril 2020 dans 31 pays de tous les continents, ont constaté qu’une augmentation de 100 particules de pollen par mètre cube équivaut à un taux d’infection par le coronavirus supérieur de 4%. L’étude démontre par ailleurs que cette incidence concerne toute la population, et pas seulement les personnes allergiques aux pollens.

Selon eux, les pollens, en se déposant à l’intérieur du nez, sur la muqueuse nasale, neutralisent certains gènes impliqués dans la réaction immunitaire. Le Covid-19 peut alors profiter de cette fragilité pour mieux infecter la zone.

Dans une précédente étude, publiée en septembre 2019, l’équipe de l’université de Munich avait déjà confirmé que l’exposition au pollen augmentait les risques d’infection au rhinovirus et au virus respiratoire syncytial. Elle a réussi à démontrer que les coronavirus, comme le Covid-19, profitait aussi la saison des pollens. Alors que cette dernière débute, le masque est donc d’autant plus utile.

Source JDD.

Handicap, précarité ou maladie chronique : l’accès aux soins reste insuffisant…

46% des professionnels de santé estiment que les personnes handicapées pourraient être davantage victimes de refus de soins que la population générale.

Handicap, précarité ou maladie chronique : l'accès aux soins reste insuffisant...

 

Alors que différentes études ont démontré que l’accès aux soins est plus compliqué pour les handicapés, personnes précaires et malades chroniques que pour la population générale, un sondage réalisé auprès de professionnels de santé montre que la prise de conscience au sujet de ce phénomène est encore insuffisante.

Moindre accès aux soins des personnes fragiles : les sociologues sont unanimes

D’après une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les personnes mal logées ont un faible recours aux soins et ont 40% de risque en plus de se déclarer en mauvaise santé. Et selon l’INSEE, l’écart d’espérance de vie peut aller jusqu’à 13 ans entre les Français les plus aisés et les Français les plus modestes. En dépit de ces constats, force est de constater que la prise de conscience du moindre accès de ces personnes aux soins n’est pas encore au rendez-vous. Et ce, même au sein de la communauté médicale.

Seul 1 professionnel de santé sur 2 est persuadé du moindre accès aux soins des personnes fragiles

Selon un sondage Odoxa pour la Mutuelle Nationale des Hospitaliers, seuls 45% des professionnels de santé et 51% des infirmières estiment que les personnes en situation de précarité ou de difficultés financières ont un moins bon accès à la santé que les autres. S’agissant des personnes handicapées, seuls 33% des professionnels de santé pensent qu’elles ont un moins bon accès aux soins que les autres.

Seul 1 professionnel de santé sur 2 pense que les personnes handicapées seraient désavantagées en ce qui concerne : la prise en compte de leur sante? (51% des professionnels de santé), les discriminations ou refus de soins (46% des professionnels de santé), l’accès aux soins (48%) et leur financement (47%). 62% des professionnels de santé pensent que les personnes en situation de handicap sont désavantagées car les professionnels de santé s’occupant d’elles souffrent d’une rémunération insuffisante.7

Source ECONOMIE MATIN.

Quand les banques et leurs assurances scrutent votre carnet de santé…

Certaines personnes souffrant d’une maladie ou d’un handicap finissent même par renoncer à leur projet d’emprunt.

Financement -

 

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Comme environ 58% des foyers français, beaucoup de personnes comptent acheter un bien immobilier. Cet engagement commun dans une vie relève du parcours du combattant pour certaines. Âge, troubles mentaux ou physiques chroniques, cancer, IMC jugé trop élevé sont autant d’obstacles exposant à devoir payer une surprime souvent exorbitante, ou à se faire refuser le prêt ou l’assurance de celui-ci.

Même si l’assurance n’est pas une obligation légale dans la demande d’un prêt immobilier, les banques en font un élément incontournable en cas d’incapacité totale de travail et de décès. La convention AERAS (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), créée en 2007, fait valoir le droit à se faire offrir d’autres possibilités pour assurer le prêt en cas de défaut d’assurance ou de garanties incomplètes pour y souscrire. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 permet à chaque personne de signer un contrat d’assurance emprunteur auprès du prestataire de son choix, puis ce texte a été complété par la loi Bourquin du 21 février 2017 autorisant à résilier ce contrat à chaque date d’anniversaire.

Une application mal comprise, voire malhonnête

L’application de la convention AERAS semble cependant avoir ses limites, comme le raconte Hélène. «J’ai une tumeur au cerveau bénigne, mais récidivante. Ce n’est pas quelque chose d’aussi grave qu’un cancer, mais ça ne rentrait pas dans les cases. Je n’ai pas de risques de mourir, ni d’être handicapée, ni de ne pas pouvoir travailler… et pourtant.» Au final, seul son compagnon, à la santé irréprochable, est assuré. «C’est légal, mais pas très rassurant. J’ai songé à faire la démarche a posteriori, mais ayant eu une nouvelle intervention, je ne l’ai pas fait. Je pense refaire la démarche d’ici cinq ans, lorsque le délai de prescription sera dépassé.»

Même constat pour Emmanuel, qui a dû persévérer pour obtenir une assurance de prêt à cause de son IMC élevé et son apnée du sommeil. «J’ai très, très mal vécu cette période car j’ai dû remplir un nombre absurde de documents pour me faire refuser en boucle par les assurances. Ces entreprises en connaissent au final plus sur moi que mes parents. Seule une assurance spécialisée m’a accepté. AERAS est censée nous protéger mais les assurances font ce qu’elles veulent et ont le dernier mot.»

Certaines personnes doivent carrément renoncer à leur projet d’emprunt immobilier, faute de solution: «J’ai un handicap moteur assez lourd et non identifié depuis très jeune, explique Dominique. Je vendais un appartement afin d’en acheter un plus adapté à mes besoins, mais plus cher. Grâce à l’aide de mes parents et mes revenus, je comptais acheter le nouvel appartement de suite, mais j’ai finalement eu besoin d’un prêt relais durant six mois. La banque a refusé à moins d’avoir une assurance en béton. J’ai contacté pas mal de courtiers et de banques. Aucun n’était prêt à m’assurer à cause de mon handicap, à moins de présenter un dossier médical complet avec une batterie de nouveaux tests. Au final, je n’ai obtenu ni assurance ni prêt. J’ai pu heureusement décaler l’achat du nouvel appartement pour qu’il se fasse après la vente de l’ancien, mais j’étais dans le flou pendant quasi un an, ce qui m’a causé pas mal d’ennuis personnels.»

Pour Clair Caillon, courtier d’assurance chez Handi-Assur depuis 1995, le problème n’est pas la convention AERAS mais son application, souvent mal comprise par les personnes emprunteuses sous le stress d’un tel engagement financier, et malhonnête de la part des assureurs. «Les banques ont signé cette convention en connaissance de cause, mais jamais elles n’étudient les garanties alternatives car elles n’en voient pas l’intérêt, et n’ont pas le niveau de compétence. Elles font du travail à la chaîne.»

Le courtier se présente comme «un artisan» ne faisant «que du sur-mesure» pour les personnes à risques aggravés de santé. Il collabore avec des prestataires expérimentés, proposant par exemple «le prêt sur assurance si ça me pète à la figure» et cherche des solutions adaptées à toute personne, sans être pour autant dans «le déni face à la situation de certaines». Un travail discret, mais reconnu, qui gagnerait à être davantage visibilisé, ainsi que celui des dizaines d’agences spécialisées dans ce domaine.

L’importance du droit à l’oubli

Quant au «délai de prescription» évoqué par Hélène, c’est celui du droit à l’oubli. L’association d’adultes guéris du cancer pédiatrique Les Aguerris a signé en mars 2015 un protocole d’accord avec l’AERAS à ce sujet. Anne-Laure, membre du conseil d’administration, nous éclaire notamment sur le questionnaire de santé qui angoisse –à raison– les personnes voulant emprunter, et quand intervient le droit à l’oubli: «L’assureur aura connaissance que vous avez eu un cancer dans l’enfance (mais pas le détail du cancer, pas le détail sur les différents traitements, aucune date précise). Et il ne pourra pas prendre en compte cette information dans son analyse de risque car vous êtes dans le cas du droit à l’oubli. Il ne pourra donc pas vous imposer une surprime ou des exclusions à cause de ce cancer. En revanche, comme c’est le cas pour moi, il pourra éventuellement vous imposer une surprime ou des exclusions de garantie pour des séquelles du cancer ou pour d’autres problèmes de santé connexes.»

Les cancers pédiatriques restent rares (0,5% et 4,6% de l’ensemble des cas de cancers, selon l’OMS en 2015) mais leur fréquence tend à augmenter, notamment dans certaines zones géographiques françaises impactées par la pollution des pesticides. Ce seront donc autant d’adultes qui feront probablement face un jour au parcours complexe d’une demande de prêt bancaire.

Faire la demande d’un prêt immobilier auprès de sa banque quand on a une santé fragilisée est une démarche exigeant de la patience et surtout un bon accompagnement auprès de professionnels spécialisés.

Cependant, les difficultés commencent bien avant pour certaines personnes handicapées, dès l’accès au logement. La militante Elena Chamorro l’illustre ainsi: «Que l’on ne puisse pas avoir accès au sommet du Mont Blanc car on ne peut pas faire de l’alpinisme du fait de sa paraplégie est une chose, mais que l’on ne puisse pas accéder dans les mêmes conditions qu’une personne valide à un logement en est une autre. Dans le deuxième cas, cela relève de choix politiques qui violent les droits fondamentaux des personnes handicapées, qui sont les mêmes, rappelons-le, que ceux des valides.»

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Source SLATE.

Santé mentale : les adolescents touchés de plein fouet par la pandémie…

Les adolescentes sont tout particulièrement touchées par une aggravation ou un nouveau trouble de la santé mentale depuis le début de la pandémie, rapporte une étude américaine.

Les adolescentes sont tout particulièrement touchées par une aggravation ou un nouveau trouble de la santé mentale depuis le début de la pandémie, rapporte une étude américaine.

 

Pointés du doigt pour leur manque de solidarité envers leurs aînés depuis le début de la pandémie, les adolescents sont loin d’être épargnés par cette période morose. Cours à distance, interactions sociales en berne, absence d’activités physiques et culturelles : la Covid-19 a durement impacté la santé mentale des adolescents, comme le révèle un nouveau sondage mené aux Etats-Unis.

Quelle plus belle époque que celle de l’adolescence, entre expérimentations en tout genre, nouvelles rencontres, et sentiment d’indépendance ? Enfin ça, c’était avant… Avant qu’une pandémie mondiale vienne bousculer les habitudes d’une génération qui ne peut s’épanouir sans interactions sociales. Un nouveau sondage national réalisé par le centre médical de l’Université du Michigan révèle que les adolescents sont tout particulièrement affectés sur le plan mental par la pandémie, et davantage encore par les mesures de restriction prises pour tenter de l’enrayer.

Le sondage se base sur les réponses de 977 parents d’adolescents âgés de 13 à 18 ans. Près de la moitié des parents interrogés (46%) affirment que leur adolescent souffre d’un nouveau trouble de santé mentale ou d’un trouble en aggravation depuis le début de la pandémie en mars 2020. Les adolescentes semblent plus touchées que leurs homologues masculins, notamment en ce qui concerne les troubles de l’anxiété et les symptômes dépressifs.

L’absence d’interactions sociales chez ces adolescents depuis près d’un an est à prendre en compte dans la dégradation de leur santé mentale. Confinement et autres mesures sanitaires obligent, trois parents sur quatre déclarent que la Covid-19 a eu un impact négatif sur les interactions sociales de leurs adolescents; chose pourtant primordiale à cette étape de la vie.

Anxiété et comportement agressif

Le rapport révèle que plus d’un tiers des adolescentes (36%) souffrent d’un nouveau trouble – ou d’une aggravation – de l’anxiété, contre 19% des adolescents. Mais ce n’est pas tout, les parents interrogés font également état d’une hausse des symptômes dépressifs (31% des adolescentes, contre 18% des adolescents), des troubles du sommeil (24% et 21% respectivement), et même d’un comportement plus agressif (9% et 8% respectivement).

« Les pairs et les interactions sociales sont un élément essentiel du développement pendant l’adolescence. Mais ces opportunités ont été limitées pendant la pandémie. Beaucoup d’adolescents peuvent se sentir frustrés, anxieux et déconnectés en raison de l’éloignement social et du manque d’activités sociales habituelles, comme le sport, les activités parascolaires et le fait de passer du temps avec des amis », explique Gary L. Freed, co-directeur du sondage.

Le rôle essentiel des parents

Face à la dégradation de la santé mentale de leur(s) adolescent(s), les parents n’ont pas lésiné sur les moyens pour tenter d’inverser la tendance. La moitié d’entre eux ont notamment assoupli les mesures d’éloignement liées à la pandémie pour permettre à leur progéniture de retrouver un minimum de vie sociale. Une chose qui semble avoir particulièrement fonctionné, puisque 81% des sondés confient que cela a aidé leur ado sur le plan psychologique.

Il a également été question d’assouplir certaines restrictions vis-à-vis des réseaux sociaux pour permettre à leur ado d’y passer plus de temps que d’ordinaire, mais aussi de faire appel à des spécialistes de la santé mentale, voire de se tourner vers les nouvelles technologies et plus particulièrement vers des programmes et applications destinés à améliorer la santé mentale des adolescents.

« Les parents jouent un rôle essentiel en aidant leurs adolescents à faire face au stress de la pandémie. Il existe des stratégies que les parents peuvent adopter pour aider, que leur adolescent montre ou non des signes révélateurs d’un potentiel trouble. L’une des choses les plus importantes que les parents doivent faire est de garder les voies de communication ouvertes; demander à leur adolescent comment il va et créer un espace pour qu’ils parlent sans tabou afin de pouvoir fournir de l’aide en cas de besoin », conseille Freed.

Source LA DEPÊCHE.

À Toulouse, une molécule oubliée permet de traiter une maladie rare du rein…

Une patiente de la région Occitanie a bénéficié d’un traitement unique pour tenter de soigner sa maladie rénale ultra-rare.

Cyrille Tupin, directeur général d'Abionyx, et le Pr Stanislas Faguer, néphrologue au CHU de Toulouse ont collaboré pour proposer un traitement à une patiente en insuffisance rénale.

 

Grâce à une molécule développée à Balma en Haute-Garonne et une collaboration avec le CHU de Toulouse, la jeune femme a pour l’instant évité la dialyse.
Une lueur d’espoir pour les personnes atteintes de maladies rares ou orphelines.

Sa maladie est extrêmement rare (moins de 40 cas ont été décrits dans le monde) et quasi méconnue. Mais cette patiente de la région Occitanie, âgée d’une quarantaine d’années, a pu bénéficier d’un traitement unique grâce à une molécule toulousaine qui était en train de tomber dans l’oubli.
Dans le cas de cette patiente, reçue à l’automne 2019 au CHU de Toulouse, une insuffisance rénale sévère, un taux de HDL cholestérol trop faible pour être dosé, et un flou visuel conduisent à des analyses plus poussées. Un test génétique montre un déficit en LCAT, une enzyme qui intervient dans le traitement du cholestérol à l’intérieur des cellules. L’absence de LCAT provoque alors une accumulation du cholestérol dans les tissus, essentiellement les reins, la rate et les yeux. Chez cette patiente, une biopsie rénale avait confirmé la présence de dépôts de cholestérol ; des dépôts lipidiques étaient également visibles sur sa cornée.

« Il n’existait pas de traitement »

« Il n’existait pas de traitement spécifique. Elle avait perdu 30 % de sa fonction rénale en six mois, ses reins fonctionnaient à peine à 20 % de leur capacité au mois d’octobre 2019. On se dirigeait malheureusement vers la dialyse », résume le Pr Stanislas Faguer, néphrologue dans le Département de Néphrologie et Transplantation d’Organes et membre du Centre de référence pour les maladies rénales rares (Hôpital de Rangueil, CHU de Toulouse).

Le médecin se tourne alors vers la société Abionyx Pharma dont le siège se trouve non loin de là, à Balma. La Biotech, qui a hérité des actifs de la société Cerenis Therapeutics, dispose d’une molécule, CER001, au départ développée pour le traitement des infarctus mais qui n’a jamais montré son efficacité dans cette indication. Or, ce bioproduit mimant le HDL cholestérol et contenant une protéine (APOA1) pouvait compenser une partie de l’activité de LCAT.
« CER001 contenait ce qu’il manquait dans le bilan lipidique de la patiente. Nous avons pensé que cet apport pourrait arrêter l’inflammation rénale observée chez cette patiente et extraire le cholestérol des tissus. Ce phénomène avait déjà été démontré chez l’animal et on savait que cette molécule était très bien tolérée chez des patients atteints de pathologies cardiovasculaires », explique Cyrille Tupin, directeur général d’Abionyx.

Soutenu par le CHU de Toulouse, le Pr Faguer demande une autorisation temporaire d’utilisation de CER001 à l’Agence Nationale de Sécurité du médicament. L’accord est obtenu en janvier 2020.
Dans un climat sanitaire tendu en raison du Covid-19, la patiente reçoit des doses par voie intraveineuse pendant 4 mois.
« Nous avons vu trois effets incroyables (1) : en quinze jours, il n’y avait plus de fuite urinaire de protéine, sa fonction rénale s’est stabilisée – elle l’est toujours après 14 mois et elle a pour l’instant évité la dialyse-, son flou visuel a disparu au bout du premier mois. Notre intuition était la bonne, elle plaide pour un repositionnement des molécules d’intérêt dans les maladies rares et pour des évaluations de cette molécule dans d’autres pathologies plus courantes qui impliquent un déficit de LCAT », conclut le Pr Stanislas Faguer.

(1) Les résultats de cet essai clinique unique ont été publiés dans la revue Annals of Internal Medicine
Source LA DEPÊCHE.

Une partie des morts du Covid-19 seraient « de toute façon » décédés d’une autre cause, selon une étude…

Quelque 68.000 personnes sont mortes du Covid-19 en France l’an dernier.

Une partie des morts du Covid-19 seraient "de toute façon" décédés d'une autre cause, selon une étude

 

Mais le nombre de décès total n’a augmenté « que » de 55.000, parce qu’une partie des morts du Covid « seraient de toutes façons » décédés d’une autre cause, et que la grippe et les accidents de la route ont été moins meurtriers, analyse une étude démographique publiée mercredi.

Sur les 55.000 décès supplémentaires, toutes causes confondues, constatés par les services d’état-civil en 2020 (par rapport à 2019), 13.000 sont statistiquement imputables au vieillissement de la population « qui s’observe chaque année en l’absence de gain d’espérance de vie », ce qui entraîne mécaniquement une hausse annuelle du nombre de décès, indépendamment de tout contexte épidémique.

« Restent donc 42.000 décès supplémentaires en 2020, liés à la pandémie de Covid-19 », observent les auteurs de cette étude, Gilles Pison et France Meslé, de l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Or, Santé Publique France a comptabilisé environ 65.000 victimes du virus en 2020, bilan que les auteurs de l’étude préfèrent réestimer à « un peu plus de 68.000 » car il faut y ajouter selon eux les morts à domicile, soit « environ 5% des décès, si l’on s’aligne sur les taux observés à l’étranger ».

Les deux démographes avancent plusieurs explications à cette différence entre les 68.000 morts du virus et les 42.000 décès supplémentaires constatés, une fois défalqués les 13.000 décès dus au vieillissement de la population.

D’une part, la grippe saisonnière a été beaucoup moins meurtrière début 2020 que début 2019, et les accidents de la route ont également fait nettement moins de victimes, conséquence des restrictions de circulation pendant les périodes de confinement.

D’autre part, « d’autres causes de décès ont aussi probablement reculé comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance respiratoire chronique », observent les auteurs. « Une partie des personnes fragiles souffrant de ces maladies sont en effet mortes de Covid-19 », alors que, sans la pandémie, « elles seraient de toute façon décédées en 2020 » de l’une de ces pathologies.

Source ORANGE.

Covid-19: les réinfections restent rares, mais un peu plus fréquentes chez les plus de 65 ans, selon une étude…

Les chercheurs se sont également penchés sur la protection contre la réinfection des agents de santé, en raison de leur risque élevé d’exposition au virus, et ont estimé qu’elle atteignait 81,1%.

Les personnes de 65 ans ou plus ont un risque accru d'attraper à nouveau le Covid-19, selon une étude danoise.

 

Les personnes de 65 ans ou plus ont un risque accru d’attraper à nouveau le Covid-19, même si dans l’ensemble les réinfections restent rares, selon une vaste étude danoise publiée jeudi. En 2020, dans le cadre de la stratégie de tests PCR gratuites du Danemark, environ 4 millions d’individus (69% de la population) ont subi 10,6 millions de tests, notent le professeur Steen Ethelberg du Statens Serum Institut (Copenhague) et ses collègues, expliquant qu’ils ont utilisé ces données pour estimer la protection contre réinfection par le SARS-CoV-2.

L’évaluation à grande échelle des taux de réinfection confirme que seule une petite proportion de personnes (0,65%) a eu un test PCR positif à deux reprises. Le taux d’infection (3,3%) était cinq fois plus élevé chez les personnes testées positives au cours de la deuxième vague après avoir eu un test négatif lors de la 1ère. Mais en prenant en compte l’âge, l’étude montre que 0,60% (55/9.137) des moins de 65 ans qui avaient eu le Covid-19 lors de la première vague, ont été testées à nouveau positives pendant la 2e vague, contre 0,88% (17/1.931) parmi les 65 ans ou plus.

La protection contre une réinfection, conférée par l’infection naturelle, n’était donc que de 47% parmi les personnes âgées de 65 ans ou plus, contre 80% chez les plus jeunes, selon leur étude parue dans The Lancet comparant des résultats de tests PCR effectués lors de la première vague (entre mars et mai 2020) et la deuxième vague épidémique (de septembre à novembre) au Danemark.

Les chercheurs se sont également penchés sur la protection contre la réinfection des agents de santé, en raison de leur risque élevé d’exposition au virus, et ont estimé qu’elle atteignait 81,1%. Un niveau qui rejoint celui rapporté dans des études précédentes. Ils indiquent n’avoir «trouvé aucune différence» dans la protection estimée contre les infections répétées entre les deux sexes, ni preuve d’une diminution de la protection pendant les six à sept mois observés.

Leur analyse s’est concentrée sur la souche Covid-19 historique et ne comporte aucune évaluation concernant des variants.

Les cas de réinfection confirmés par le séquençage génétique du virus font apparaître la réinfection comme un événement extrêmement rare, remarquent dans un commentaire dans la revue, les Prs. Rosemary Boyton et Daniel Altmann de l’Imperial College de Londres. «Seulement 80% de protection contre la réinfection en général, diminuant à 47% chez les personnes âgées de 65 ans et plus, sont des chiffres plus préoccupants que ceux proposés par les études précédentes», ajoutent-ils. A leurs yeux, «un programme mondial de vaccination avec des vaccins de haute efficacité est la solution durable».

Source LE FIGARO.

 

Coronavirus : Un an de confinement, un an d’ostracisation pour les « personnes fragiles »…

EPIDEMIE – La crise sanitaire a engendré la banalisation d’un discours de plus en plus violent envers les « personnes fragiles ».

Coronavirus : Un an de confinement, un an d’ostracisation pour les « personnes fragiles »

 

  • Depuis le premier confinement, de plus en plus de critiques émergent envers les « personnes fragiles », accusé de paralyser toute la société française.
  • Une pensée qui se popularise et s’exacerbe au fur et à mesure que la crise se prolonge.
  • Cette situation est particulièrement violente à vivre pour les personnes concernées.

Ce vendredi, devant le discours d’ouverture des César se plaignant que les lieux culturels soient fermés au nom d’une maladie ne tuant que « les vieux » et « les gros ». Chloé*, trentenaire en obésité morbide, a fondu en larmes : « La seule chose que les gens trouvent triste chez la mort des « vieux » ou des  » gros » comme ils disent, c’est que ça empêche les autres d’aller au cinéma. Voilà où on est dans l’empathie ». Au téléphone, c’est moins l’amertume que la lassitude qui mine sa voix. Alors que la France souffle sa première bougie du confinement ce mercredi 17 mars, pour les personnes dites fragiles face à la Covid-19, cette année a consisté à suivre la montée d’un discours de plus en plus violent et ostracisant contre elles. « J’espérais avec les César échapper à cette pensée ambiante, mais j’ai compris qu’elle était désormais omniprésente dans la société », soupire Chloé.

L’union sacrée nationale contre le coronavirus et la solidarité envers les personnes vulnérables s’est vite effritée devant les conséquences psychosociales et économiques des mesures sanitaires. Le débat s’est d’abord posé : si la maladie n’est principalement dangereuse que pour une partie de la population souffrant de comorbidité, pourquoi appliquer les mesures à l’ensemble des personnes ? Avant de rapidement se transformer en pugilat. « Petit à petit, une part de la société a oublié le contrat social, et plus la crise dure, plus la solidarité disparaît au profit d’une intolérance et d’un « Chacun pour soi » délétère », déplore Hélène Rossinot, médecin spécialiste en santé publique.

Société coupée en deux

Catherine Grangeard, psychanalyste spécialiste des discriminations : « Ce discours a toujours existé, mais il était plus refoulé avant. Il y a désormais une autorisation de pensées violentes et discriminantes qu’on n’osait verbaliser avant. Le Covid a divisé à la hache la société en deux : les fragiles et les soi-disant non-fragiles. À partir du moment où il y a une séparation de groupe, où il y a eux et nous, il y a violence ». Chloé note le triste changement : « Avant, quelqu’un qui me traitait de « sale grosse » savait au fond de lui que c’était un con. Maintenant, il a l’impression en plus de le faire pour la bonne cause ».

Dans son avis du 2 avril 2020, le Conseil scientifique estimait à 17 millions le nombre de personnes à risque en France, soit un quart de la population susceptible de faire une forme grave du Covid-19, que ce soit en raison de comorbidités ou de leur âge. Un nombre largement sous-estimé par la population, comme l’analyse Hélène Rossinot : « C’est le mal des maladies et des handicaps invisibles, tant que la personne a l’apparence d’être en bonne santé, on pense qu’elle l’est. Et moins on voit la vulnérabilité, plus on y est intolérant. » De nombreuses associations notent au cours de cette année une envolée des discriminations, qu’elles soient verbales, physiques ou pour l’accès au travail. Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), rappelle : « Même en temps ordinaire, les personnes fragiles et vulnérables ne sont pas des vrais citoyens à part entière. Toute crise ne fait qu’empirer ces discriminations. Quelque part, le Covid enlève les faux-semblants : les personnes vulnérables ne sont que tolérées dans la société, et encore du moment qu’elles ne dérangent pas, elles ne sont pas intégrées. »

« On est devenu les parasites, les gâcheurs de fête, les empêcheurs de vivre. Avant, quand je parlais de ma maladie auto-immune, les gens m’avaient en pitié. Maintenant, ils me haïssent », dépeint Loïc*, quarantenaire. Pourtant, il le rappelle, c’est bien les personnes fragiles les principales victimes de cette pandémie : « C’est nous qui mourrons, c’est nous qui souffrons le plus de la déprogrammation des opérations ou des plans blancs à l’hôpital, c’est nous qui faisons le plus attention. Pendant que le pays se déconfinait dans l’insouciance cet été, on continuait d’éviter au maximum les contacts. » À ce sujet, Jean-Louis Garcia rappelle que les personnes vulnérables seront également les premières et les plus impactées par la crise sociale et économique en cours.

Personnaliser la haine

Alors pourquoi une telle colère contre ceux et celles qui ont le plus à souffrir de cette situation ? Hélène Rossinot énonce : « Pointer les autres et vouloir distinguer les vulnérables, c’est du coup s’en exclure et se considérer comme protégé d’une maladie qui, au fond, terrifie tout le monde. » Sans parler de la recherche de coupable. « C’est tellement compliqué de se battre contre le virus, il faut un bouc émissaire plus facilement attaquable et qu’on peut rendre responsable. C’est plus facile de s’en prendre à des personnes qu’à une maladie », appuie Catherine Grangeard, rappelant notamment la montée du racisme anti-asiatique au début de la pandémie.

Une humanisation de l’épidémie et une déshumanisation des personnes, réduites à leur comorbidité, comme le regrette Loïc, désormais uniquement résumé à sa « fragilité ». Le discours actuel est très violent pour les personnes concernées, qui finissent parfois par y adhérer elles-mêmes. Chloé concède : « Bien sûr que je culpabilise quand je vois les files d’attente alimentaires des étudiants, la précarité et les inégalités exploser. On se sent responsable… Je me prends encore plus pour la pire des merdes avec mes 120 kg. Et si les gens avaient raison, et si tout ça, c’était en partie ma faute ? »

La dangereuse pente de l’eugénisme

Cette colère pourrait engendrer encore bien pire que des discours culpabilisants. Petit à petit, des voix sortent de l’ombre, plaidant pour laisser le virus agir afin de « libérer » la société – de la pandémie et des fragiles, « qui finiront bien par mourir de leurs comorbidités ». Du docteur Martin Blachier regrettant dans l’émission Punchline sur Cnews que  les vaccins soient mis « dans des Ehpad où les gens attendent la mort » au polémiste Yann Moix sur Balance ton poste décrivant « un pays qui pétrifie tout pour une part de la population qui devrait être prête à s’en aller », en passant par de nombreuses autres figures médiatiques (Frédéric Beigbeder, Christophe Barbier, Alexandre Jardin, etc.), le discours ne se cache même plus. Encore ce mercredi, à la suite d’une étude de l’Institut national d’études démographiques, l’Agence française de presse publiait une dépêche au titre brut : « Une partie des morts du Covid-19 seraient « de toute façon » décédés en 2020 d’une autre cause », titrage repris comme tel dans de nombreux médias.

De quoi alerter Loïc sur cet eugénisme plus ou moins revendiqué : « On est sur une ligne de crête, et on sent le reste de la population de plus en plus prêt à nous laisser crever avec le sourire tant que ça leur permet de vivre ». Pour lui, plusieurs lignes rouges sont sur le point de céder : « Lors du premier confinement, on pleurait à chaque mort. Cet hiver, on laisse 400 personnes mourir chaque jour dans une totale indifférence pour ne pas avoir à reconfiner. »

Et s’il est vrai que l’espérance de vie avec comorbidité est moins élevée que celui de la population générale, « ce n’est pas pour ça qu’on est d’accord de mourir encore plus tôt que ce qui nous est réservé », ironise Joseph*. Qui nous gratifie d’une petite leçon de sagesse pour la route : « La vie ne se résume pas à avoir 20 ans. Moi, j’en ai 79, et je les trouve belles mes années de senior, et j’espère bien en vivre encore plein, même si les autres personnes peuvent les trouver moins intéressantes que leurs années à eux. Mais vous savez, je suis comme tout le monde : moi aussi j’ai hâte de profiter des beaux jours et moi aussi j’attends le printemps. »

*Les prénoms ont été modifiés

Source 20 MINUTES.

Urgences: Les réunions entre médecins permettraient d’éviter de nombreuses erreurs médicales…!

ETUDE – Des réunions systématiques entre les médecins permettraient de faire diminuer le taux d’erreurs médicales aux urgences…

Urgences: Les réunions entre médecins permettraient d'éviter de nombreuses erreurs médicales

 

Un grand nombre d’erreurs médicales survenues aux urgences pourraient être évitées grâce à des réunions systématiques permettant aux médecins d’échanger sur les cas de leurs patients. C’est la conclusion d’une étude menée dans six services d’accueil d’urgences en France (cinq à Paris et un à Grenoble), et parue dans la revue américaine JAMA Internal Medicine.

« Le but, c’est que tous les malades puissent avoir plus d’un médecin qui s’intéresse à leur cas » afin de réduire le risque d’erreurs, explique le docteur Freund, urgentiste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et responsable de l’étude.

Plus de réunions, moins d’erreurs médicales

Au cours de cette étude, 1.680 dossiers de patients ont été examinés. Le taux d’erreurs médicales était moins élevé (6,4 %) dans le groupe de patients pour lesquels « des réunions de vérifications croisées systématiques et régulières » étaient organisées. En revanche, le taux d’erreurs médicales grimpait à 10,7 % (+4.3 points) quand ces réunions n’avaient pas lieu.

Plus de la moitié de ces erreurs étaient ce qu’on appelle des « near miss », des événements indésirables qui auraient pu créer un danger pour le patient mais sont finalement restés sans conséquence. « Le type d’erreurs est très varié : une fracture mal vue à la radio, un malade à qui on met trop de temps à donner des antibiotiques car on n’a pas décelé une infection », détaille le docteur Freund.

Trois fois dix minutes, chaque jour

Dans le cadre de l’étude, les médecins se retrouvaient deux par deux, trois fois par jour pendant une dizaine de minutes pour une réunion de vérifications. « Chacun décrit les dossiers des malades dont il a la charge à ce moment-là, puisqu’on en a toujours entre cinq et dix, explique le docteur Freund. C’est un peu comme les transmissions qu’on fait à la fin d’une garde ».

L’utilité de ces réunions peut sembler évidente, pourtant elles ne vont pas de soi. « Pendant longtemps, on pensait que quand on transmettait un malade à un autre médecin, il y avait un risque de perte d’information », rappelle le docteur Freund.

Prendre le temps

Au départ, ces réunions systématiques peuvent entraîner des réticences dans des services d’urgence déjà saturés. « Certains urgentistes se demandent s’ils auront le temps. Mais une fois mises en place, les médecins apprécient ces réunions car ils se rendent compte qu’elles améliorent la gestion des urgences, plus efficaces et productives », conclut le docteur Freund.

Selon lui, ces réunions ont perduré dans « la plupart des services » où elles ont été instaurées dans le cadre de l’étude. Et il plaide pour qu’elles soient systématisées partout.

Source 20 MINUTES.

« Faire valoir ses droits », le message du livre de l’avocat des victimes du Mediator et de la Dépakine…

Jean-Christophe Coubris est un avocat spécialisé dans la défense des victimes d’erreurs médicales et son cabinet défend plus de 2.500 victimes du Mediator.

Il sort chez Flammarion son livre « Au nom de toutes les victimes ».

« Faire valoir ses droits », le message du livre de l’avocat des victimes du Mediator et de la Dépakine

 

  • L’avocat bordelais Jean-Christophe Coubris sort un livre, « Au nom de toutes victimes », chez Flammarion.
  • Il y raconte les cas emblématiques de sa carrière marquée par les affaires du Mediator, de la Dépakine, des prothèses PIP, des pilules troisième génération, par exemple.
  • Il espère inciter les victimes d’erreurs médicales à ne pas penser que le combat est perdu d’avance contre les laboratoires et à faire valoir leurs droits.

Présenté par son éditeur comme « l’avocat qui fait trembler les hôpitaux, les lobbies et les labos », Jean Christophe Coubris, a sorti ce mercredi un livre intitulé Au nom de toutes les victimes chez Flammarion. Depuis 25 ans, ce conseil bordelais s’est spécialisé dans la défense des victimes d’erreurs médicales, intervenant dans les affaires retentissantes du Mediator, de la Dépakine, des prothèses PIP, des pilules contraceptives troisième génération par exemple. Aujourd’hui à la tête d’un cabinet regroupant une quinzaine d’avocats spécialisés, il veut inciter les victimes à faire valoir leurs droits.

Quel est le message que vous avez voulu transmettre en écrivant ce livre ?

J’ai voulu briser le pessimisme et le sentiment d’injustice que certaines victimes peuvent ressentir, en partant de l’idée qu’elles ne pourront pas avoir de moyens efficaces de défense sans dépenser des sommes astronomiques. J’ai voulu faire comprendre à travers le combat de mes clients qu’il y a la possibilité de faire valoir ses droits et d’obtenir des résultats efficaces, même si on s’attaque à des structures aussi puissantes que les laboratoires.

Ce sont néanmoins des combats semés d’embûches. A l’aune de votre expérience, quels sont les obstacles les plus difficiles à franchir ?

Ce que je crains le plus, ce sont les experts qui pourraient être mal influencés mais heureusement c’est une situation qui disparaît. Nous avons de plus en plus d’experts de qualité en France. C’est en partie grâce au scandale du Mediator car on a accepté l’idée que les laboratoires pouvaient sciemment commettre des infractions graves, lourdes. Je crois le corps médical de bonne foi quand il pensait que les laboratoires agissaient toujours de façon à respecter la santé des gens. Le laboratoire Servier a prouvé le contraire.

Quels sont les cas les plus marquants de votre carrière ?

Je fais état dans mon livre d’un de mes tout premiers combats (en 1998), une petite fille qui suite à une opération des amygdales est décédée le lendemain de son intervention, avec une chute de potassium non diagnostiquée. Elle s’est étouffée dans ses propres glaires dans les bras de sa mère, qui avait appelé je ne sais combien de fois sans qu’on vienne à son secours. Ce drame a permis de faire reconnaître la responsabilité d’un des praticiens et aussi de faire fermer la clinique, située près de Bordeaux. Pour moi, cela avait été un choc de savoir qu’il pouvait se passer d’aussi graves dysfonctionnements au sein d’une clinique privée et qui avaient pour conséquences le décès d’une petite fille.

Marion Larat fait aussi partie des exemples les plus criants. Lorsqu’elle prend conscience du fait qu’elle a été probablement victime d’un AVC suite à la prise de sa pilule, j’étais à des milliers de lieux de penser que la pilule pouvait provoquer des thromboses et des AVC. Et c’est vrai que c’était une situation totalement nouvelle, je n’avais pas intégré, comme beaucoup d’autres, le fait que ce moyen de contraception, la pilule, est un médicament avec des effets indésirables. J’ai des difficultés à avancer sur le plan pénal mais sur le plan civil on a obtenu gain de cause. 

A quel moment avez-vous décidé de vous spécialiser ?

Mon premier enfant était un grand prématuré, pour lequel le suivi de grossesse pourrait être remis en question. La situation de ma fille a été pour ainsi dire ignorée pendant les 15 premiers mois, on a plutôt culpabilisé les parents de l’éducation qu’ils donnaient, en la surprotégeant, ce qui expliquait pourquoi elle ne marchait pas et pourquoi elle avait des difficultés de motricité. En fait, elle avait une hémiplégie du côté droit. Je suis rentrée assez brutalement en tant que jeune papa dans le monde du handicap. Parallèlement, à la même époque, le docteur Courtois, président de l’Association d’Aide aux Victimes d’Accidents Corporels (A.A.V.A.C) recherchait des avocats et j’ai décidé d’embrasser cette cause.

Comment entretenez-vous vos connaissances sur le plan scientifique pour gérer ces dossiers complexes ?

J’ai la chance, au bout de plus de 25 ans, d’avoir rencontré des médecins et professeurs exceptionnels qui ont spontanément apprécié notre façon de travailler et les causes que nous défendions. Ils m’ont traduit dans bien des cas des situations que j’avais du mal à comprendre. On n’est pas dans ce clivage entre avocat et médecin mais sur un échange, avec la volonté de permettre aux victimes d’accéder à leurs droits.

Je ne suis pas anti médecins, antilabos, antivaccin, ni antipilule, loin de là, je trouve que c’est plus intelligent de s’asseoir autour d’une table et de discuter des difficultés pour qu’elles ne se reproduisent plus. C’est dans ce sens-là que je souhaite mener la politique du cabinet, avec la prétention de croire qu’on peut aussi améliorer le système de santé, quand il est défaillant ou pire.

Source 20 MINUTES.