»Cash Investigation » sur les Ehpad : le groupe Korian répond à la polémique…

Le n°1 des Ehpad privés commerciaux a tenu ce mercredi à répondre à la polémique déclenchée par la diffusion, mardi soir, d’une enquête glaçante de  »Cash investigation ».

''Cash Investigation'' sur les Ehpad : le groupe Korian répond à la polémique...

 

A la suite de la diffusion de l’émission  »Cash Investigation » consacrée au scandale des Ehpad, mardi soir sur France 2, le groupe Korian, n°1 des Ehpad privés commerciaux, qui exploite dans 7 pays d’Europe un réseau de plus de 1 000 établissements de santé et médico-sociaux pour les personnes âgées et fragiles, a tenu ce mercredi à répondre à la polémique en apportant plusieurs précisions.

Alors que le reportage annonçait dévoiler, après l’affaire Orpéa, comment le système de ces établissements était basé sur une « obsession de la rentabilité », Korian affirme dans un communiqué qu’il contenait des « allégations trompeuses ou inexactes, principalement fondées sur les dires de deux anciens salariés, dont l’un reste anonyme et l’autre, ancien directeur d’établissement jusqu’en juin 2016, est aujourd’hui en contentieux avec l’entreprise. Ce dernier, venu d’Orpéa, était d’ailleurs déjà cité par le journaliste Victor Castanet dans le chapitre de son livre Les Fossoyeurs » concernant Korian, « chapitre auquel nous avions apporté des réponses détaillées ».

L’affaire des croûtons ? «  Il s’agit d’un ajustement des menus »

En outre, l’organisme estime que « les faits et documents dont ces deux personnes font état dans l’émission se réfèrent tous sans exception, à une période ancienne, antérieure à 2016 ou à 2017, pour les plus récents, soit il y a plus de cinq ans. Ils ne correspondent en rien aux méthodes ou à l’organisation actuelle du groupe Korian, profondément remaniée depuis 2016 ».

Assurant que les dotations publiques sont « intégralement allouées aux dépenses de soin et de dépendance », sans qu’aucune marge ne soit réalisée, la société dément formellement procéder à quelque rationnement que ce soit, notamment sur l’alimentation et les achats externes : « Les faits allégués dans Cash Investigation, à savoir la suppression, en février 2016, pour des seules raisons d’économie, de croûtons dans une recette de soupe à l’oignon servie lors de la fête des grands-mères, ne correspondent absolument pas à la politique de l’entreprise. (…) Il s’agit d’un ajustement des menus sur trois semaines, avec des modifications apportées sur 23 recettes. (…) La présentation faite par Cash Investigation du document apparaît donc totalement tronquée » ajoute le texte.

Un poste « qui ne requiert pas de diplôme particulier »

Quant à la journaliste qui s’est fait recruter sans diplôme dans une maison de retraite du groupe, c’était « en qualité d’auxiliaire de vie pendant une durée de trois jours », un poste « qui ne requiert pas de diplôme particulier », selon Korian, qui condamne par ailleurs le recours au procédé de la caméra cachée pour tourner une séquence, en septembre 2020.

En revanche, concernant la politique de remplacement du personnel, l’entreprise avoue que « le remplacement à 100% n’est pas toujours possible, surtout en cas d’absences non programmées » mais que les établissements en tiennent compte « lorsqu’ils établissent leur budget prévisionnel ».

Elle souligne enfin qu’elle a investi depuis 2017 plus de 500 millions d’euros pour moderniser et développer le réseau de maisons de retraite français, et prévoit d’investir 600 millions d’euros supplémentaires sur les quatre prochaines années.

Source LE DAUPHINE.

Voici l’âge à partir duquel le cerveau commencerait à décliner, selon la science. Vidéo…

Non, le cerveau ne décline pas dès que l’on a passé la vingtaine.

Voici l’âge à partir duquel le cerveau commencerait à décliner, selon la science...

 

Une équipe de chercheurs allemands a récemment mis en évidence que notre capacité à réfléchir plus ou moins vite ne diminuait pas avant l’âge de 60 ans. Précisions avec Thomas Boraud, directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives de l’université de Bordeaux.

Plus on vieillit, plus notre cerveau ralentit. Ce cliché, communément accepté par la communauté scientifique et le grand public, est remis en cause par une nouvelle étude scientifique, portant sur plus d’un million de participants, publiée le 17 février 2022 dans la revue Nature Human Behaviour, rapporte le quotidien anglais The Guardian. Des chercheurs de l’université de Heidelberg, en Allemagne, y établissent que la capacité de l’être humain à réfléchir plus ou moins vite ne diminuait pas avant l’âge de 60 ans, et non à partir de 20 ans comme différentes études l’avaient avancé par le passé.

Une découverte « encourageante »

Vidéo, cliquez ici.

« Notre découverte est encourageante, car nos résultats montrent que les niveaux moyens du temps de réaction de notre cerveau, dans des contextes exigeant des décisions rapides et contraintes, ne diminuent que relativement tard dans la vie », précise dans The Guardian le Dr Mischa von Krause, de l’Institut de psychologie de l’université de Heidelberg, auteur principal de l’étude.

« Nos résultats indiquent que le ralentissement du temps de réaction commence dès l’âge de 20 ans, soulignent les chercheurs dans leur étude, citée également par le journal britannique The Independent. Mais ce ralentissement est attribuable à une plus grande prudence dans la prise de décision et à des processus non-décisionnels plus lents, plutôt qu’à des différences de vitesse mentale », écrivent-ils.

Et, ajoutent-ils, ce n’est « qu’après l’âge de 60 ans environ que les sujets commencent à présenter un déclin négatif accéléré lié à l’âge ».

Plus d’un million de participants

En tout, 1 185 882 volontaires, âgés de 10 à 80 ans, ont participé à l’étude, réalisée en ligne. Les participants ont répondu à différentes questions, puis ont classé une suite de mots dans deux catégories : l’une positive et l’autre négative. Tous avaient pour thématique les préjugés sociétaux, notamment portant sur le sexe et la race.

« C’est assez inédit comme résultat, nous confirme Thomas Boraud, directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives de l’université de Bordeaux. Il y a une réelle nouveauté, notamment sur l’échantillon proposé par l’étude, plus d’un million de personnes c’est énorme ! La méthode est aussi nouvelle, car c’est de la science participative, qui est un peu à la mode ces derniers temps. »

Prévenir les maladies dégénératives

Thomas Boraud, qui est aussi directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), estime que ces résultats pourraient dans un futur plus ou moins proche être utilisés pour mieux prévenir les risques de maladies dégénératives du cerveau.

« Dans une finalité purement médicale, cette étude est intéressante, souligne-t-il, car si l’on arrivait à faire chez des patients des tests montrant qu’ils ont un ralentissement psychomoteur, tout en mettant en évidence que leur temps de réaction mentale a augmenté par rapport à des sujets du même âge, cela pourrait permettre de révéler un signe précoce de la maladie d’Alzheimer, de démence et éventuellement de Parkinson. »

Source OUEST FRANCE.

Ces onze mamies cherchent un logement pour vieillir ensemble et éviter la maison de retraite…

Depuis 2016, une dizaine de femmes âgées de 67 à 84 ans planchent sur un projet d’habitat participatif à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Amies dans la vie, elles ont créé l’association La Maison d’Isis afin de trouver l’endroit idéal où passer leurs vieux jours.

Elles veulent éviter la maison de retraite et rester autonomes le plus longtemps possible.

L'association La Maison d'Isis veut créer un habitat participatif à Montauban (Tarn-et-Garonne) pour une dizaine de retraitées.

 

« Hors de question de vieillir seule dans une maison de retraite ! ». Ginette Pondarrasse, 75 ans, ne peut pas être plus claire. Présidente de l’association La Maison d’Isis, elle réfléchit depuis 2016 à un projet d’habitat participatif pour elle et ses dix amies. « Au départ, nous sommes juste un groupe d’amies qui ne veulent pas vieillir dans leur coin », nous explique-t-elle. Âgées de 67 à 84 ans, elles ont ensuite décidé de fonder une association pour réaliser leur souhait à Montauban (Tarn-et-Garonne).

« Nous voulons créer un endroit où notre petit groupe pourrait encore se côtoyer tout en étant dans des logements adaptés à notre état de santé », ajoute cette retraitée de l’administration financière. Les autres potentielles colocataires sont d’anciennes professeures, d’ex-femmes de ménages ou vendeuses. Aujourd’hui, elles partagent régulièrement des activités. « Nous organisons des cours de gym, des sorties, on fait de la lecture à haute voix et on se réunit souvent pour parler de l’association. » Elles ont également mis en place un système de covoiturage et d’entraide pour effectuer leurs courses.

Un premier projet abandonné

En finalisant ce projet d’habitat, les membres de l’association veulent conserver leur lien d’amitié et trouver une alternative à l’isolement. « Nous avons vu nos parents vieillir isolés chez eux ou seuls en maison de retraite. Et pour nous, c’est inconcevable. » Le groupe recherche des appartements proches les uns des autres, adaptés à la perte d’autonomie et situés proche du centre-ville de Montauban. « Il nous faudrait également une salle à proximité pour se retrouver et développer nos activités », précise Ginette Pondarrasse.

Peu après la création de leur association, les amies avaient déjà travaillé sur un premier projet avec un architecte et un bailleur social. « Il s’agissait d’une résidence comprenant plusieurs appartements avec un jardin suspendu au milieu. On avait aussi imaginé une salle commune pour nos réunions et une chambre pour recevoir nos familles ». Mais le projet n’a finalement pas abouti « à cause de problèmes internes et faute de financement ».

« Être ensemble, c’est notre force »

Après six ans de recherche, les retraitées croient encore en leur rêve. Pour réussir à le concrétiser, les futures locataires ont demandé de l’aide à la mairie de Montauban et au département du Tarn-Et-Garonne. L’association est également en pourparlers avec un bailleur social. « Les discussions sont en cours mais rien de concret ne nous a été proposé, regrette Ginette Pondarrasse. Notre plus gros souci, c’est que nous avons des revenus très hétérogènes. Certaines peuvent prétendre à un logement social, d’autres non. »

La septuagénaire assure cependant que la situation est urgente. « Cela fait des années que l’on rêve de ce projet et nous en sommes toujours au même point. À chaque fois, nous repartons à zéro alors que nous, nous prenons de l’âge. » Mais la présidente de l’association en est sûre, le groupe doit rester soudé. « D’autant plus que notre famille est loin et ne peut pas intervenir en cas d’urgence », glisse la mère de deux filles.

Elles ne veulent pas être « infantilisées en Ehpad »

Les retraitées souhaitent garder une autonomie le plus longtemps possible pour ne pas « avoir l’impression d’être infantilisé comme c’est le cas pour beaucoup de résidents en Ehpad ». Les récentes révélations de maltraitances dans ces établissements n’ont fait que les encourager à concrétiser leur projet. « Cela fait froid dans le dos de lire tous ces témoignages. Notre association organise régulièrement des conférences avec des professionnels sur le thème du bien vieillir et la santé des personnes âgées », explique la présidente de l’association La Maison d’Isis.

Résidant toutes à Montauban, les dix amies souhaitent rester dans cette ville car elles sont toutes engagées dans diverses associations. Ginette Pondarrasse devrait se rendre prochainement en Belgique et en Allemagne pour visiter des habitats participatifs, a repéré France 3 Occitanie. Elle espère y trouver la clé de son « projet de vie ».

Source OUEST FRANCE.

Maltraitances en Ehpad : cacophonie dans le suivi des alertes et des contrôles…

Le gouvernement ne donne pas de chiffres sur les signalements de mauvais traitements dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Il s’est pourtant doté dès 2004 d’outils pour faire remonter ces informations. 

Dans la salle commune d’un Ehpad de Kaysersberg (Haut-Rhin), en avril 2020.

 

Sur les 7 500 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) que compte la France, combien sont contrôlés chaque année ? « Je suis incapable de vous le dire comme ça », a reconnu Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, mardi 1er février sur France Inter.

Les révélations du livre Les Fossoyeurs (Fayard, 400 p., 22,90 euros), du journaliste indépendant Victor Castanet, sur les dérives au sein d’établissements de ce type du groupe Orpea, posent une question d’échelle. A quel point la maltraitance est-elle répandue ? Combien de potentielles victimes compte-t-on parmi les 700 000 personnes âgées en perte d’autonomie qui vivent en Ehpad ? Et de quels moyens les autorités sanitaires se dotent-elles pour les protéger ?

Sollicité par Le Monde, le gouvernement a refusé de communiquer tout élément chiffré pour répondre à ces questions. Impossible de savoir, donc, combien de cas de maltraitances en Ehpad remontent chaque année aux autorités sanitaires, ni combien de contrôles sont réalisés par celles-ci.

Officiellement, c’est la qualité des chiffres qui serait en cause. « Les données pour lesquelles vous nous sollicitez ne sont pas, à ce stade, suffisamment consolidées », plaide-t-on au cabinet de Brigitte Bourguignon. Mais notre enquête montre que l’Etat a multiplié les initiatives depuis vingt ans pour, précisément, être en mesure de livrer de telles statistiques. L’absence de telles données dans le débat public s’explique-t-elle par un manque de transparence ou par des carences dans le suivi des maltraitances en établissements ?

Les débuts de l’« ambitieux » projet Prisme ont été laborieux

L’Etat s’est doté dès 2004 d’outils pour recenser les signalements de maltraitances dans les établissements sociaux et médico-sociaux, Ehpad compris, et analyser les suites qui y sont données. Une base de données spécifique a été créée à ces fins, nommée Prisme (pour « prévention des risques, inspections, signalements des maltraitances en établissement »). Dès sa création, Prisme a été présenté comme un outil utile au ministère de la santé « à des fins de statistiques et de pilotage », tant sur les contrôles des établissements que sur les signalements de violences et maltraitances.

Ce projet est « ambitieux », mais ses débuts ont été laborieux, constate un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) en 2006. Prisme est alors « peu et difficilement utilisé » par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales, ancêtres des agences régionales de santé (ARS). Son utilisation varie fortement d’un département à l’autre : certains ne l’utilisent pas, d’autres n’y renseignent que des cas avérés de maltraitance lourde ou, à l’inverse, y notent la moindre réclamation. Difficile de tirer des conclusions nationales de ces données faute de pratiques uniformes dans leur saisie, estime l’IGAS.

Quatre circulaires ministérielles successives (en 2008, 2010, 2011 et 2014) ont ensuite poussé les ARS à remplir correctement la base de données. « Toute situation de maltraitance signalée dans le secteur médico-social et toute inspection réalisée (…) doivent être saisies », clarifie la dernière, publiée dix ans après la création de Prisme.

Depuis le 30 décembre 2015, les établissements ont l’obligation légale de signaler « tout dysfonctionnement grave dans leur gestion », ce qui inclut les situations de maltraitance. En outre, le logiciel Prisme a été remplacé par un nouveau portail de signalement, le SI-VSS, censé faciliter la tâche des ARS.

Des bilans statistiques ont pourtant été annoncés

Malgré tous ces efforts cumulés depuis 2004, l’Etat ne dispose donc toujours pas de chiffres fiables, affirme le cabinet de Brigitte Bourguignon. L’entourage de la ministre déléguée a refusé de répondre à nos questions précises sur les raisons de ce blocage, le sujet faisant « partie des enjeux abordés dans les annonces du gouvernement, qui interviendront d’ici à la fin février ». Mais il précise que l’Etat a « lancé en 2019 une étude de faisabilité pour mettre en place une nouvelle interface de signalement » à destination des établissements. Ce travail « se poursuit actuellement »… Les remontées d’incidents sont actuellement signalées par les Ehpad dans un simple fichier de traitement de texte. Consolider des informations au niveau national relève de la gageure.

« Je ne peux pas me prononcer sur ce sujet », a également éludé l’ancienne ministre des affaires sociales et de la santé (de 2012 à 2017) Marisol Touraine lorsque nous l’avons interrogée sur le sujet. La socialiste se souvient bien de la circulaire de 2014 clarifiant notamment l’utilisation du logiciel Prisme, qu’elle a signée. Mais « mon sujet de préoccupation à l’époque était qualitatif et pas quantitatif, développe-t-elle. J’avais déjà eu connaissance de situations difficiles dans des Ehpad en tant que présidente de conseil départemental [d’Indre-et-Loire, de 2011 à 2012]. Ce texte pose un cadre pour faciliter les remontées d’informations par les ARS, car la culture de transmission était inégale d’une structure à l’autre. »

Reste que la circulaire en question pose bien l’utilisation du logiciel Prisme comme « un enjeu de statistiques nationales », notamment pour réaliser un « bilan statistique national annuel ». Sollicité par Le Monde pour savoir si de tels bilans statistiques ont bien été réalisés par la suite, le ministère de la santé n’a pas donné suite.

La circulaire du ministère de la santé de 2014, à l’époque où Marisol Touraine était ministre, mentionne bien l’intérêt statistique des données du logiciel Prisme.

Le Défenseur des droits déplore également l’absence de données nationales sur le sujet dans un rapport de 2021. Pour les auteurs de ce rapport, un tel outil permettrait « d’évaluer, d’objectiver et de comparer les différentes situations de maltraitance ».

« La question, c’est de savoir sur quoi débouchent nos rapports »

Les différents groupes d’Ehpad interrogés, quant à eux, assurent qu’ils font remonter les problèmes dont ils ont connaissance. Certains freins ont pu être levés récemment. La direction de Korian, poids lourd du secteur en France, indique par exemple que « les alertes peuvent être réalisées de manière anonyme » dans ses établissements, depuis 2021. Le groupe Colisée insiste quant à lui sur sa « charte d’incitation à la déclaration des événements indésirables graves » et Orpea s’est doté d’une charte comparable.

En revanche, tous jugent les procédures de signalement trop complexes et plaident en faveur d’un système unique, et simplifié, pour les recenser. La transparence sur les données aurait également le mérite d’éclairer le travail des ARS. Parmi les éléments recensés par la base de données Prisme, puis par celle qui lui a succédé, on trouve en effet le suivi des contrôles réalisés en Ehpad, qu’ils soient consécutifs à des signalements ou inopinés. Dans les points qui doivent en principe y figurer, on trouve les suites données aux inspections. Or, pour Victor Castanet, le journaliste auteur du livre Les Fossoyeurs, les rapports des ARS n’ont que peu de conséquences sur la marche des groupes comme Orpea.

Ce constat est partagé par Marianne Pladys, consultante chez Scop Copas, responsable d’évaluations externes d’établissements – chaque établissement évalué l’est tous les sept ans. « Lors de nos évaluations, nous faisons remonter d’éventuels facteurs de risques aux ARS et à la direction des établissements. Il peut y avoir des faisceaux d’indicateurs qui alertent sur des situations à risque. C’est faux de dire qu’il n’y a pas de visite des Ehpad, la question serait plutôt de savoir sur quoi débouchent nos rapports. »

La directrice de l’ARS Ile-de-France, Amélie Verdier, a reconnu, mercredi 9 février à l’Assemblée nationale, que les sanctions sont plutôt rares, sans être inexistantes, citant notamment les huit injonctions et deux mises sous administration provisoire prononcées par ses services depuis 2018, sur les quelque 700 Ehpad de la région.

Source LE MONDE.

AUTISTES – Maltraitance, plaintes pour harcèlement, turn-over des salariés : l’institut Albert Calmette de Camiers dans le Pas-de-Calais en pleine tourmente…

L’Institut Départemental Albert Calmette de Camiers a reçu la visite de deux inspecteurs de l’ARS le 4 février.

Deux signalements de maltraitance avaient été formulés par deux mamans d’enfants autistes de cette structure.

Entrée de l'Idac de Camiers, juste au nord de la Canche, qui borde la station balnéaire bien connue du Touquet

 

L’Institut départemental Albert Calmette est un établissement public composé d’un secteur sanitaire (psychiatrie et pédopsychiatrie) et d’un secteur médico-social avec une Maison d’Accueil Spécialisée, un Institut Médico Educatif dont une section pour enfants autistes et un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes.

Selon les témoignages recueillis, tout commence en février 2015 avec l’envoi de lettres aux parents d’enfants polyhandicapés annonçant la transformation de l’IME en internat pour autistes. Pour les parents des autres enfants jusque-là pris en charge, il va falloir trouver une autre structure. Grosse frayeur relayée dans la presse, sans conséquence finalement.

Octobre 2015, une cadre de santé socio-éducative quitte l’institut, cinq cadres différents la remplaceront jusqu’à aujourd’hui. Ce serait alors le début d’un turn-over conséquent parmi les agents des différents services, déclare Cathy Van Den Eede, maman du jeune Rémi, autiste dans le groupe des 8 « grands » accueillis à l’IME.

Présidente du conseil de la vie sociale, instance consultative, qui fait la passerelle entre l’établissement et les parents d’enfants dans cette structure, Cathy ne comprend pas aujourd’hui comment l’institut a pu tourner, il y a quelques années, avec un psychologue absent 14 mois de la structure, un pédopsychiatre présent une journée par semaine pour 30 jeunes (ils sont également 8 autistes, dans le groupe des « petits » et d’autres enfants souffrant de handicaps). Et surtout, en fonctionnant dans le groupe des grands avec trois agents sur cinq non-spécifiquement formés pour encadrer des enfants autistes.

C’est un article des Echos du Touquet, du 9 février 2022, intitulé « Signalements pour maltraitance sur des enfants autistes » qui annonce que Cathy et une autre mère ont écrit à l’Agence Régionale de Santé pour signaler un changement de comportement de leurs enfants.

Insultes, agressions physiques envers ses parents, Rémi fait désormais des clés de bras, des croche-pieds. L’autre enfant ne supporte pas que l’on mette la main sur son ventre. « Rémi avait pourtant été très calme durant tout le confinement« , assure sa mère.

« Angoisses et crises réapparues »

Des témoignages comme celui-ci, le journal assure en avoir reçu de très nombreux depuis la parution du premier article, un autre suivra le 16 février qui rend compte des angoisses et crises des enfants réapparues alors qu’elles avaient cessé depuis plusieurs années, de traces d’hématomes, de la peur des hommes ou de retourner à l’IME.

« Je pense qu’il y a de gros dysfonctionnements et de la maltraitance« , explique Cathy Van Den Eede. « La difficulté, c’est que je ne les ai pas vus et que peu de personnes parlent ou alors sous couvert d’anonymat, par peur de représailles. Mais vous savez, reprend Cathy, ne pas dénoncer des maltraitances, c’est devenir complice« .

Alors Cathy a signalé les constats qu’elle avait effectués sur l’état de santé général de son fils. « Cela ne m’empêche pas de respecter la présomption d’innocence. Je l’ai d’ailleurs expliqué dans le courrier que j’ai fait à l’ARS« 

En 2016, deux plaintes de familles d’enfants autistes avaient été classées sans suite. Mais aujourd’hui, suite au signalement de Cathy, deux inspecteurs de l’ARS sont venus de façon inopinée, le 4 février. Leurs conclusions sont attendues d’ici quelques semaines.

Selon Cathy, depuis les deux premiers signalements, au moins quatre autres ont été déposés à l’ARS.

Par ailleurs, selon nos informations, trois plaintes pour harcèlement ont été déposées (en 2017 et 2018) par des salariés administratifs et soignant contre la direction.

Sollicité, le directeur Bruno Delattre, en poste depuis septembre 2014, a prévenu qu’il s’exprimerait dès réception du rapport de l’ARS, réception qui doit se faire dans les deux mois. « Je ne connais pour le moment pas l’identité des plaignants et la nature des maltraitances reprochées », nous a-t-il précisé par téléphone.

Source FR3.

Affaire Orpea : « Le travail est fait à la chaîne… » Nos lecteurs décrivent la maltraitance vécue par leurs proches en Ehpad…

Pour de nombreuses personnes dont un parent réside en maison de retraite, les révélations récentes ne sont malheureusement pas une découverte.

Affaire Orpea : « Le travail est fait à la chaîne… » Nos lecteurs décrivent la maltraitance vécue par leurs proches en Ehpad

 

  • Le livre Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (éditions Fayard), a jeté une lumière crue sur les maltraitances subies par les personnes âgées dans les établissements du groupe Orpea.
  • La situation ne se limite toutefois pas aux Ehpad de ce groupe privé, comme le démontrent les réponses des lectrices et lecteurs de 20 Minutes à notre appel à témoignage.
  • Manque de personnel entraînant de la maltraitance, problèmes de communication, récrimination à l’égard des repas… Les griefs sont nombreux.

« C’est toujours la même chose : on a l’impression que le travail est fait à la chaîne, sans place pour l’humain, avec un manque évident de personnel. » Depuis les révélations sur les Ehpad du groupe Orpea, les proches de personnes vivant dans une maison de retraite sont partagées entre l’impression d’être enfin entendues sur les conditions de vie dans les établissements, l’inquiétude de voir leur parent subir de la maltraitance, et la conscience que le manque de personnel dans les établissements conduit à de mauvais traitements. C’est en tout cas ce qui ressort des témoignages des lectrices et lecteurs de 20 Minutes qui ont accepté de partager leur expérience.

« Quand on confie un proche à ce type d’établissement on s’attend à plus d’attentions et de soins », poursuit Dominique, dont la mère de 93 ans réside en Ehpad « depuis juin dernier ». Perte fréquente d’équipements médicaux, toilette insuffisante, « changement de traitement médicamenteux » après une crise… La sexagénaire liste les mauvais traitements et regrette « le travail fait à son domicile par un cabinet infirmier et des aides à la personne ».

« Un mouroir »

Dans le Gers, la mère de Frédérique résidait dans un établissement public. « Levée à 11h, couchée à 15h. Une seule personne pour 40 résidents […]. Je suppose que ma mère est morte de faim. Ce n’était plus qu’un sac d’os », témoigne aujourd’hui sa fille. Un manque de personnel pointé également par Thomas, dont le père a, avant son décès, résidé en Ehpad pendant une année en Charente-Maritime. Un établissement « malheureusement en sous-effectif chronique, obligeant les soignants à [faire] la course et donc à ne pas avoir le temps de s’occuper correctement et dignement des pensionnaires ». « C’est une honte ! J’assimile ça à un mouroir où la considération humaine est bafouée », dénonce-t-il.

Ce terme de « mouroir », nombreux sont les proches à l’utiliser. C’est également le terme qui vient à l’esprit d’Estelle, 42 ans, pour décrire l’établissement où réside son père septuagénaire : « On les traite mal, on ne leur donne pas à boire, [ils] ne sont pas toujours propres… » Et d’ajouter : « Ca fait tellement de mal de voir les siens comme ça et de se sentir impuissante car on ne peut pas les reprendre à la maison. »

« Maltraitance médicamenteuse »

Plusieurs de nos lectrices et lecteurs estiment que le manque de personnel conduit à une « maltraitance médicamenteuse », comme le formule Fabienne, avant de décrire l’entrée de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer, dans une « structure communale rurale » : « Affolée par la détermination et la tonicité du nouveau résident, refusant que la famille vienne calmer le jeu, l’équipe a administré de bonnes doses de calmants. » Après une importante perte d’autonomie, Fabienne parvient à le faire admettre dans établissement spécialisé francilien. Mais la situation ne s’améliore pas : « Pierre fait maintenant 53 kg pour 1m75, est en fauteuil roulant et n’a plus envie de vivre. Grabatisation en accéléré d’un homme joyeux et sportif. »

Au manque de personnel s’ajoutent parfois d’autres difficultés, comme le décrit Christine : « Le souci principal, ce sont les repas. C’est une honte ! […] Parfois, maman ne peut rien avaler tellement c’est mauvais, et se venge sur des petits pains au lait qu’elle a en chambre. Il faudrait qu’un contrôle soit fait à l’improviste. » Même son de cloche pour Sophie, 64 ans, dont la mère vit dans une unité pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : « La nourriture est de mauvaise qualité et insuffisante. Il y a deux semaines, 20 résidents se sont retrouvés à l’hôpital après une intoxication alimentaire ! »

« Je suis heureuse que ce soit médiatisé »

« Lorsque je viens voir mes grands-parents, je vois des personnes âgées abandonnées dans des couloirs dans leur fauteuil », déplore Sophie, 32 ans, qui pointe pour sa part la communication défaillante avec la direction de l’établissement, un Ehpad du groupe Orpea situé en région parisienne. « Mes grands-parents ont été diagnostiqués positifs au Covid-19 et que ma grand-mère a été hospitalisée et mise sous oxygène. Le directeur ne m’a même pas contactée, je l’ai appris via un cousin éloigné qui a appelé et a dû insister. »

La mère de Marie-Josée a récemment été victime d’une fracture et soignée par « des points à la tête ». « On l’a laissée seule aux toilettes le temps de s’occuper d’une autre personne, et maman est tombée plusieurs fois. » Pour la retraitée, la publication du livre Les Fossoyeurs, à l’origine des révélations dans les Ehpad Orpea, a le mérite de rendre la question de la maltraitance audible. « Oui, je dénonce la maltraitance et je suis heureuse que ce soit médiatisé enfin ! »

Source 20 MINUTES.

Covid: la forte mortalité dans les Ehpad aggravée par le manque de personnel, selon la Cour des comptes…

34.000 personnes sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021.

Une mortalité importante qui révélait, avant même le scandale Orpea, des difficultés structurelles du secteur.

L'âge moyen des résidents en Ehpad était de 86 ans et six mois en 2015.

Sur les 600.000 personnes résidant dans l’un des 7500 établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), près de 34.000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Un lourd bilan humain qui ne s’explique pas uniquement par la fragilité des résidents, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel 2022 publié mercredi, mais résulte également de difficultés structurelles. On peut en lister au moins trois.

D’une part, alors que les personnes accueillies sont de plus en plus âgées – la proportion des plus de 90 ans est passée de 29% à 35% entre 2015 et 2019 -, les médecins représentent moins de 1% des 377.000 équivalents temps plein que comptent les Ehpad. Si tous les établissements doivent normalement disposer d’un médecin coordonnateur, 32% n’en déclaraient aucun en 2015, et un quart fonctionnait avec des temps de présence inférieurs aux seuils.

D’autre part, les établissements font face à de fortes tensions sur le personnel, qui ont pénalisé la qualité de la prise en charge. Le taux d’absentéisme se situait en 2019 autour de 20%, selon la Cour, et l’instabilité des équipes rend difficile la formation et la montée en compétences du personnel.

Ainsi, la rotation annuelle des infirmiers était montée jusqu’à 83 % en 2017 dans l’Ehpad de La Filature à Mulhouse. À l’Ehpad Maison bleue de Villeneuve-lez-Avignon, en 2019, près de 159 personnes distinctes travaillant le jour se sont succédé, pour un effectif théorique de 40 personnes – avec un taux de rotation de 50 % pour les infirmiers et de 38 % pour les aides-soignants. Compte tenu des difficultés à recruter des aides-soignants, nombre d’entre eux sont remplacés par des personnels «faisant fonction» d’aides-soignants, bien qu’ils ne disposent pas des diplômes nécessaires.

Enfin, les bâtiments sont parfois inadaptés. Ainsi, 15% des Ehpad sont installés dans des bâtiments de plus de trente ans et leur configuration architecturale n’a pas toujours permis la mise en place de zones Covid-19 séparées, ni l’isolement des résidents atteints par la maladie. Seuls 45 % des Ehpad sont à même de ne proposer que des chambres individuelles, affirme la Cour. Enfin, à l’exception de ceux faisant partie d’établissements de santé, ils ne sont pas équipés de systèmes de distribution de gaz médicaux, notamment d’oxygène.

Face à la crise, les pouvoirs publics ont consenti «un effort financier pérenne considérable» souligne la Cour: compensation des pertes de recettes, couverture des dépenses liées à la pandémie, prise en charge par l’Assurance maladie (soit 1,7 milliard d’euros en 2020) de la «prime Covid» allouée aux personnels, revalorisations salariales du «Ségur de la Santé» allant de 10% à 15% (soit un coût de plus de 2,2 milliards d’euros en 2022). À cela s’ajoutent des investissements importants pour la rénovation de l’immobilier (1,5 milliard sur 4 ans) et le numérique (600 millions d’euros).

Au-delà de cet effort financier pour renforcer l’attractivité des métiers, il convient encore d’améliorer les conditions de travail des personnels: formation, évolution des carrières, prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles etc. D’autre part, il faut éviter les Ehpad isolés et pour cela favoriser leur insertion dans un réseau : adossement à un hôpital ou à un groupe, afin de permettre une mutualisation des ressources.

Source LE FIGARO.

Mayenne – Alzheimer et maladies apparentées : des actions pour rompre l’isolement des familles sur le territoire de l’Ernée…

Des actions sur le territoire d’Ernée ont pour but d’accompagner les familles touchées par la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées.

Paul Choisnet de France Alzheimer avec Colette, bénévole, accueillent pour un temps d’écoute et de partage.

 

Depuis plusieurs années, Paul Choisnet, président de France Alzheimer 53, et une équipe de bénévoles, animent des groupes de parole sur le territoire de l’Ernée, pour venir en aide aux familles touchées par la maladie.

Ce temps de soutien et d’écoute se déroule tous les deux mois dans les locaux de la communauté de communes de l’Ernée.

« Nous essayons de toucher un maximum de familles par le biais de nos différents partenaires, comme l’ADMR, le SSIAS, le CIAS, l’Accueil de jour, mais aussi les professionnels de la santé. Cette centaine de destinataires sont de véritables relais auprès des aidants. »

Paul ChoisnetPrésident de France Alzheimer 53

Le baluchonnage

« La crise sanitaire a sans nul doute accentué un sentiment d’isolement. Quand une personne est malade, c’est tout une famille qui souffre et qui a besoin d’aide. »

Pour venir en aide à ces familles qui se sentent isolées et en grande souffrance, un certain nombre de propositions existent sur le territoire.

À l’initiative du Centre Intercommunal d’Actions Sociales, (CIAS), la journée du 23 septembre 2021 a permis à des participants, qui accompagnent au quotidien un proche en situation de fragilité, de partager leurs difficultés avec différents professionnels : stress, fatigue, impact sur la vie professionnelle et personnelle, mais aussi problèmes administratifs et financiers.

« Le logement, l’environnement et le cadre de vie sont importants à prendre en considération. Il existe des alternatives comme le baluchonnage qui est en Mayenne porté par la fédération ADMR. Ce dispositif qui consiste à accueillir à son domicile un professionnel qui prend le relais de l’aidant pour quelques jours, est reconduit jusqu’en 2023. L’hébergement d’urgence pour ces malades d’Alzheimer, suite à l’hospitalisation de l’aidant, est un réel problème car il n’y a pas de prise en charge personnalisée et surtout immédiate. Il faut obligatoirement passer par un dossier Via Trajectoire. La possibilité d’accueillants familiaux peut être une solution. »

Ateliers de prévention

L’association mayennaise réfléchit également à une proposition de formations communes aux maladies chroniques évolutives, avec un tronc commun pour les parties techniques, administratives et financières et une partie spécifique pour les maladies d’Alzheimer ou Parkinson.

Des ateliers de prévention au profit des aidants avec différents partenaires s’inscrivent au calendrier 2022.

Des temps de répit

C’est le cas à Andouillé avec des séances proposées par Gaétane Raulo, sophrologue, et Virginie Ricourt, psychologue ; des séances dès ce mois de février avec l’association Siel Bleu qui propose des activités physiques adaptées pour les personnes aidantes et aidées ; des ateliers de musicothérapie avec Florian Ségrétain sont également en réflexion.

Pour tous ces temps de répit, des solutions peuvent être trouvées pour la prise en charge de la personne aidée.

D’autres démarches sont sur les rails, comme la plateforme de répit et d’accompagnement aux aidants, mais aussi l’écriture d’un contrat local de santé (CLS) en lien avec le Bocage Mayennais.

« Des actions novatrices dans les établissements se mettent également en place, comme à l’Ehpad Bellevue de St-Denis-de-Gastines avec des ateliers une fois par mois, gratuits, accessibles aux personnes dont l’un des proches vit une dépendance liée à l’âge, à une maladie, ou à un handicap. »

Renseignements : Clarisse Hérouard, CIAS de l’Ernée au 02 43 05 98 80.
Source ACTU.FR

 

Saint-Valentin : le coup de foudre de Monique et Alfred, fiancés à l’EHPAD de Saint-Amand-les-eaux…

Ce 14 février, c’est la Saint-Valentin, jour des amoureux. A Saint-Amand-les-eaux, un jeune couple d’amoureux vit à la résidence du Bruille.

Monique, 67 ans et Alfred, 75 ans, se sont rencontrés dans les couloirs de l’EHPAD il y a trois ans.

Ils sont fiancés depuis le mois de juin.

Monique, 67 ans et Alfred, 75 ans, se sont rencontrés à la résidence du Bruille à Saint-Amand-les-eaux. A l'occasion de la Saint-Valentin, ils célèbrent leurs 8 mois de fiançailles.

 

En ce jour de Saint-Valentin, France Bleu Nord a décidé de déclarer sa flamme à un jeune couple d’amoureux : Monique, 67 ans et Alfred, 75 ans, se sont rencontrés dans un EHPAD, à la résidence du Bruille à Saint-Amand-les-eaux, entre Lille et Valenciennes. Le couple a été immortalisé, juste après le deuxième confinement, alors que l’épidémie de Covid-19 était encore très sévère, par une photo de la Voix du Nord qui les montrait s’embrassant langoureusement dans les couloirs de la maison de retraite.

Depuis ils se sont fiancés et filent le parfait amour. Les fiançailles ont eu lieu le 12 juin 2021, le jour de l’anniversaire d’Alfred. Le matin où nous les rencontrons, ils célèbrent leurs huit mois de fiançailles. Monique reçoit un bouquet de roses rouges de la part de l’équipe de l’EHPAD et montre fièrement sa bague montée d’une émeraude, Alfred, lui, porte une chevalière offerte par son amoureuse.

A la résidence de Bruille, on célèbre volontiers l'amour entre Alfred et Monique

Alfred, grand timide, célibataire, est arrivé à la maison de retraite après Monique, veuve, et c’est elle qui a fait le premier pas, il y a trois ans. « Il était dans le hall » raconte Monique, « je lui ai dit de venir s’asseoir à côté de moi. On se faisait la bise. Le lendemain, je lui ai dit de m’embrasser sur les lèvres, directement« .

« Les personnes âgées ont droit à une vie amoureuse, à une sexualité »

Chacun a sa chambre mais, sourit Monique, « il passe les trois quart des nuits chez moi« . Toute l’équipe est ravie de cette relation. Tony Dumonceau, médecin coordonnateur de l’EHPAD, estime que « les amourettes ne s’arrêtent pas à la porte de l’EHPAD. Les personnes âgées ont droit à une vie amoureuse, à une sexualité, comme tout être humain. Pour nous, le fait que ce couple se crée, ça met du baume au cœur. Ca fait du bien de penser à autre chose qu’au Covid« .

Pour l’instant il n’est pas question de mariage, Monique et Alfred se voient bien rester éternellement fiancés. « C’est un coup de foudre, il me rend heureuse« , lance Monique, « ça me rajeunit« .

Source FRANCE BLEU.

Indre : un an de prison avec sursis requis contre un ancien soignant soupçonné de maltraitances en Ehpad…

Un ancien aide-soignant de l’Ehpad de Sainte-Sévère dans l’Indre comparaissait ce lundi au tribunal de Châteauroux, pour des violences contre les résidents de cet établissement.

A la barre il nie les faits. La procureur a requis un an de prison avec sursis, avec obligation de soins psychologiques.

Salle d'audience palais de justice de châteauroux (Tribunal de grande instance)

 

Des propos dégradants, ou encore des gestes brusques pendant les toilettes. Voilà une partie des faits reprochés à un ancien aide-soignant de l’Ehpad le Castel, à Sainte-Sévère. Il comparaissait ce lundi 14 février au tribunal de Châteauroux pour violences sur personnes vulnérables. Au total, 14 résidents ou leurs familles. La procureur a réclamé 12 mois de prison avec un sursis probatoire de 2 ans, avec obligation de soins psychologiques, et interdiction d’exercer un métier en lien avec des personnes âgées. Le prévenu, lui, nie les faits. Son avocate demande la relaxe. Le tribunal de Châteauroux rendra sa décision le 7 mars.

Des violences physiques..

Les faits reprochés se seraient étalés sur trois ans, entre 2017 et 2020, pendant les gardes de nuit auquel le mis en cause était affecté. Il s’agit en grandes partie de gestes brusques, observés par des collègues : des résidents retournés parfois de manière brutale dans leur lit par l’ancien aide-soignant, qui amène leur tête à cogner la barre du lit. Le prévenu nie en bloc : « Il n’y avait pas de barre sur les lits la nuit, les personnes n’ont donc pas pu s’y cogner » explique-t-il. Les anciens collègues du prévenu évoquent également des toilettes assez peu délicates, des frottements brusques et appuyés.

Des jambes écartées avec force pour exercer la toilette, malgré les protestations ou la résistance de certaines pensionnaires. « Ce sont des personnes qui souffrent de troubles cognitifs, et qui sont donc parfois réticentes » précise l’ancien aide-soignant, qui précise n’avoir jamais eu la sensation de forcer ces toilettes. On reproche aussi à cet ancien salarié d’avoir aspergé d’eau de Cologne les parties intimes de certains résidents; là aussi, il conteste catégoriquement : « sur les fesses ou les jambes oui, mais jamais sur les parties intimes. »

.. et verbales

On reproche aussi à cet ancien aide-soignant des remarques dégradantes à l’encontre de certains pensionnaires de l’Ehpad. Une ancienne collègue évoque ainsi un change souillé qui aurait été brandi sous le nez d’une résidente, accompagné d’une remarque crue. Ou encore cette résidente, qu’il aurait menacée de laisser « dans sa pisse ». Là encore, le prévenu conteste fermement : « On m’appelait Mr Propre, je l’ai appris pendant ma garde à vue (…) je ne vois pas pourquoi j’aurai fait ça« .

Le prévenu dénonce « une cabale »

L’ancien aide-soignant mis en cause dénonce une « cabale » lancée par ses anciens collègues contre lui. Il évoque un possible conflit, après l’annonce de son mariage. L’une de ses collègues aurait été vexée de ne pas en avoir été prévenue. Un argument qui convainc peu les avocats des parties civiles. « Cela fait 25 ans que je travaille dans cet établissement, je n’ai jamais été maltraitant » affirme le prévenu.

En effet, avant 2017, ses collègues ne témoignent d’aucun agissement déplacé. Dans ses réquisitions, la procureur évoque « une cassure » à un moment donné, un « glissement vers la maltraitance » que personne ne peut expliquer, mais qui auraient démarré lorsque le prévenu a été assigné aux gardes de nuit.

Les conditions de travail qui s’invitent dans les débats

L’avocate de l’ex aide-soignant, maître Florence Chaumette, a souligné à plusieurs reprise les conditions de travail de son client. À savoir : 87 résidents, laissé aux soins de deux salariés pendant le service de nuit. Avec une cinquantaine de change à effectuer à la ronde de 4 heures du matin. « J’ai fait le calcul : ca fait trois minutes par change » détaille l’avocate, qui souligne un manque de nuance dans les plaidoiries des parties adverses, et un manque de précision dans les dates des témoignages à charge contre son client. Maître Chaumette interroge aussi la notion de maltraitance; un qualificatif qui lui pourrait disproportionné dans le cas présent.

« Que les familles de résidents se rassurent : il n’y a pas eu de maltraitances au Castel » déclare-t-elle dans son plaidoyer. Un avis que ne partage évidement pas maître Sébastien Robin, qui défend l’Ehpad et plusieurs familles de résidents. Selon lui, ce sont les collègues de l’aide-soignant, donc des professionnels, qui ont estimé qu’il s’agit de maltraitances, il n’y a donc aucun doute. Il rejette aussi l’idée d’une violence « institutionnalisée » par le fonctionnement de l’Ehpad; selon lui, les faits reprochés relèvent uniquement de la responsabilité du prévenu, et non de l’établissement.

Le mot de la fin à l’audience revient à ce prévenu, les yeux rougis par les larmes, qui déclare : « À 55 ans, après avoir donné tout ce que j’avais dans un établissement, le ciel m’est tombé sur la tête (…) Je ne suis pas quelqu’un de méchant« .

Source 20 FRANCE BLEU.