L’Assemblée rejette l’individualisation de l’allocation adultes handicapés dans une ambiance électrique…

Débattu ce jeudi dans l’hémicycle, le texte de « déconjugalisation » de l’AAH a été rejeté par les députés LREM. L’opposition dénonce «un gouvernement buté».

L'allocation adultes handicapés est versée à plus d'un million de bénéficiaires. (Photo d'illustration)

 

Entre accusations de «sectarisme», «froideur technocratique» ou «cynisme» électoraliste, l’Assemblée nationale a rejeté une nouvelle fois jeudi 7 octobre «l’individualisation» de l’allocation adultes handicapés (AAH) des personnes en couple, au terme d’un débat mouvementé.

De LR à LFI, l’opposition réclamait à l’unisson cette «déconjugalisation» de l’allocation, c’est-à-dire de la calculer sans tenir compte des revenus du conjoint, contrairement à ce qui est pratiqué aujourd’hui. La majorité, quant à elle, hurle à la «démagogie» électoraliste à six mois de l’élection présidentielle. Elle a rejeté la mesure, qu’elle juge inéquitable car bénéficiant sans distinction aux modestes comme aux fortunés. «Nous assumons le fait de donner plus à ceux qui en ont vraiment besoin», a martelé Sophie Cluzel. La secrétaire d’État chargée des personnes handicapées voit dans la « déconjugalisation » une «impasse» de nature à remettre en cause «l’ensemble du système de protection sociale français fondé sur la solidarité familiale et nationale», avec un effet boule de neige pour tous les minima sociaux et la fiscalité.

Le LR Aurélien Pradié a remis à l’ordre du jour un thème qui avait déjà suscité une séance houleuse dans l’hémicycle fin juin. Le député a ouvert les hostilités contre un «gouvernement buté» et la «sale méthode» de la majorité, pour supprimer un à un les articles de sa proposition de loi. Son texte était débattu lors d’une «niche» parlementaire LR, une journée réservée à un groupe minoritaire à l’Assemblée nationale. Le Sénat, dominé par la droite, a aussi mis le sujet à son ordre du jour le 12 octobre prochain.

Le «prix de l’amour»

En juin, le gouvernement avait privilégié une formule jugée «plus redistributive» : un abattement forfaitaire de 5000 euros sur les revenus du conjoint, soit un gain moyen estimé à 110 euros mensuels pour 120.000 couples à partir du 1er janvier 2022. Jeudi, Sophie Cluzel a à nouveau loué cet «investissement supplémentaire» de «185 millions (d’euros) qui permettront à 60% des bénéficiaires en couple de conserver l’allocation à taux plein».

Créée en 1975, l’AAH est destinée à compenser l’incapacité de travailler. D’un montant maximal de 904 euros mensuels, elle est versée sur critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270.000 en couple, pour une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros. La « déconjugalisation » de cette allocation représenterait environ 600 millions d’euros selon une parlementaire de la majorité.

Le fait que certains sont amenés à choisir entre vivre en couple au risque de voir leur allocation diminuer, ou la conserver mais en renonçant sur le plan légal à leur union, est au centre des polémiques. L’opposition, soutenue par quelques voix dans la majorité, s’indigne de ce «prix de l’amour» pour les handicapés. Vingt-deux organisations et associations, dont APF France handicap, ont adressé mardi une lettre au président Emmanuel Macron, l’appelant à «une réforme historique», pour «considérer cette allocation avant tout comme un revenu individuel d’existence».

Outre l’AAH, le groupe LR défend notamment jeudi des propositions de loi de Julien Aubert pour «dire stop à la prolifération anarchique des éoliennes» et d’Anne-Laure Blin réclamant «un ticket restaurant étudiant», visant les zones blanches sans restaurants universitaires.

Source LE FIGARO.

Handicap : des experts de l’ONU appellent la France à améliorer sa copie…

Problèmes d’accessibilité des logements ou de scolarisation des enfants, approche « paternaliste » : des experts de l’ONU ont appelé la France mercredi à améliorer sa politique en faveur des personnes handicapées.

Handicap : des experts de l’ONU appellent la France à améliorer sa copie

Le gouvernement a certes posé quelques jalons positifs ces dernières années, comme le rétablissement du droit de vote de toutes les personnes atteintes d’un handicap mental. Mais les politiques publiques en matière de handicap sont encore trop marquées par une approche « médicale » qui cantonne les personnes concernées dans des foyers spécialisés, a estimé le Comité des Nations unies pour les droits des personnes handicapées.

Ces experts indépendants, chargés de surveiller l’application par les États de la Convention des droits des personnes handicapées (en France depuis 2010), ont rendu ces conclusions après trois séances d’auditions de responsables gouvernementaux, organisées en août.

Le Comité onusien s’étonne que les associations représentant les personnes handicapées soient en même temps gestionnaires d’institutions spécialisées financées par les pouvoirs publics : selon lui, cela conduit à des « conflits d’intérêts » et constitue un « obstacle » pour que les personnes concernées puissent « passer des soins médico-institutionnels à une vie indépendante ».

Lenteur

L’association APF France handicap, elle-même gestionnaire de nombreux lieux de vie, a réagi à ce rapport en soulignant qu’elle en partageait de nombreuses conclusions, notamment sur la lenteur des progrès en matière d’accessibilité des infrastructures.

Le gouvernement « partage la volonté du comité de changer le regard de la société sur le handicap » et « lever les préjugés », a réagi de son côté la secrétaire d’État en charge du dossier Sophie Cluzel. Concernant les critiques sur la trop grande place laissée aux institutions spécialisées, elle a souligné que la France avait « engagé une mutation ».

Les experts de l’ONU critiquent par ailleurs les modalités d’octroi de l’Allocation pour adulte handicapé (AAH), qui ne devraient pas selon eux dépendre des revenus du conjoint, car cela va à l’encontre de l’« autonomie » des femmes handicapées. Une vision partagée par l’APF, qui organise justement une journée de mobilisation sur ce thème jeudi.

Source SUD OUEST.

Le calcul de l’allocation aux adultes handicapés organise une dépendance intenable dans le couple…

Aujourd’hui, en France, quasiment 1,2 million de personnes touchent l’AAH, l’allocation aux adultes handicapés.

 

Cette allocation de solidarité est destinée à assurer aux personnes en situation de handicap un revenu minimum. Elle est attribuée sous réserve de respecter des critères d’incapacité, d’âge, de résidence et de ressources. Son objectif majeur est de palier l’absence ou la faiblesse de revenus d’activité d’une personne en situation de handicap. En effet, non seulement certaines de ces personnes ne sont tout simplement pas en mesure de travailler, mais nombreuses sont celles qui sont victimes de discrimination à l’embauche. Ainsi, 18% des personnes en situation de handicap sont au chômage, soit environ deux fois plus que la moyenne nationale.

Mais, l’AAH est ce que l’on appelle une allocation différentielle: c’est-à-dire que son montant peut varier selon les ressources du foyer. Et, c’est là que le bât blesse.

En effet, comme l’explique Kevin Polisano dans une courte vidéo mise en ligne en 2017, si une personne handicapée touchant l’AAH (dont le montant est aujourd’hui de 900 euros mensuels) se met en couple avec une personne valide dont le salaire dépasse 1.625,40 euros par mois (soit 19.505 euros par an), l’AAH lui est supprimée. C’est-à-dire que la personne handicapée se retrouve sans aucun revenu personnel.

Une accentuation de la dépendance

Pour les associations qui dénoncent cette disposition, ce conditionnement du versement de l’AAH crée des situations intenables autant financièrement que socialement et psychologiquement. Pour Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social, les conséquences sont triples: «La conséquence pour la personne handicapée, c’est qu’elle se retrouve en situation de dépendance financière vis-à-vis du conjoint ce qui peut entraîner des relations conflictuelles et de la violence et un sentiment d’infériorité. Il y aussi une conséquence sur la personne valide: elle accepte volontairement de se mettre en situation de pauvreté parce qu’elle a choisi de vivre avec quelqu’un en situation de handicap. Il y a enfin une conséquence sur le couple: on met les deux conjoints dans une situation de pauvreté.»

Le premier point est essentiel et témoigne d’une vision validiste du handicap, comme l’explique Cécile Morin porte-parole du Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation: «Les politiques mises en œuvre par ce gouvernement organisent une dépendance des personnes handicapées. Cette mesure conduit à reproduire dans l’ordre des relations familiales la dépendance, la domination et le risque d’infantilisation dont les personnes handicapées font déjà l’objet de manière systémique. Ça accrédite l’idée que les personnes handicapées ne seraient pas des sujets de droit, adultes, autonomes, capables de choisir avec qui elles ont envie de vivre. Cela renforce l’idée que les personnes handicapées seraient des objets de charité et de protection soumises à une domination au sein de foyer.»

Même son de cloche du côté de Clémentine du collectif Les Dévalideuses: «On intériorise l’idée que les personnes handicapées sont des fardeaux au sein d’une société validiste, qu’elles sont dépendantes, qu’elles n’ont pas le droit d’avoir leur revenu propre, que leur autonomie ne vaut pas le coup.»

«Certaines personnes handicapées ne s’installent pas avec leur partenaire parce que l’autre ne pourra pas faire vivre le foyer seul.»

Clémentine du collectif Les Dévalideuses

Stéphane, qui souffre d’un syndrome d’Ehlers-Danlos et touche l’AAH depuis dix ans témoigne: «Avec ce fonctionnement l’État nous fait comprendre que nous sommes un poids dont quelqu’un doit se charger, et que si quelqu’un vit avec nous, c’est à lui d’assumer. Quand on est handicapé, on subit une pression à la performance. On n’arrête pas d’être remis en question, tout le temps. Qui veut de ça dans un couple?»

Le jeune homme dénonce le prix de l’amour subi par les personnes handis: «Vous imaginez si une loi vous dictait qui vous avez un peu le droit d’aimer, mais pas trop, et qui vous n’avez pas du tout le droit d’aimer? C’est ce qu’il se passe avec l’AAH. Le mariage ne nous est pas rendu illégal, mais il est quand même passible de sanctions.» Clémentine ajoute: «Les personnes handicapées peuvent se se dire: “Je ne vais pas m’installer avec la personne dont je suis amoureuse parce que la CAF va me retirer mon AAH”. Certaines ne s’installent pas avec leur compagnon ou leur compagne parce que l’autre ne pourra pas faire vivre le foyer tout seul.» Cécile Morin complète: «Cela nous renvoie au fait qu’au regard de la société, la vie affective et psychologique des personnes handicapées ne compte pas.»

Les femmes exposées à la violence

Cette vision validiste est aussi une vision patriarcale du couple, comme l’exprime Stéphane: «Notre société considère le couple comme un genre d’individu unique composé de sous-individus pas vraiment distincts. Et si on prétend être sortis de cette vision rétrograde depuis les années 1960, ça reste l’approche fondamentale de l’État.»

En effet, la personne en situation de handicap devient totalement dépendante financièrement. «Cela crée un rapport de domination, explique Clémentine. Si le conjoint valide gagne plus que le salaire moyen des Français, la personne handicapée dépend totalement de lui et devra demander pour la moindre dépense. Dans un couple valide/handicapé, il peut déjà y avoir des biais de pouvoir par rapport à la dépendance physique. On ajoute une dépendance financière qui peut être source de tensions au sein du couple, et de violences.»

34% des femmes handicapées ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des valides.

Étude de la Dress

La dépendance financière accroît le risque de violences physiques et psychologiques chez les femmes en situation de handicap, qui constituent déjà la population la plus concernée par les violences au sein du couple. En 2014, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne estimait en 2014 que 34% des femmes handicapées avaient subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19% des valides. Une étude rendue publique le 22 juillet 2020 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) confirme ces chiffres dramatiques. «Soumission et violences peuvent s’installer du fait de cette dépendance», explique Clémentine.

Et, en cas de violences subies, il est extrêmement compliqué de quitter son compagnon. «C’est évidemment très difficile de quitter son conjoint dans ces conditions, d’autant plus s’il est aidant familial», note Cécile Morin. Quitter l’autre signifie vivre plusieurs mois sans aucun revenu: «La CAF va mettre plusieurs mois à recalculer puis payer l’AAH» déplore Odile Maurin.

Obstination de l’administration

Le cabinet de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées –qui n’a pas répondu à nos sollicitations par mail, campe sur son leitmotiv: «La solidarité nationale complète la solidarité familiale, elle ne doit pas s’y substituer. Que la personne soit en situation de handicap ne constitue pas un motif qui permettrait de déroger à ce principe au cœur de notre organisation sociale.» Selon Odile Maurin, «sa conception de la solidarité nationale est une conception du XIXe siècle, une conception où la femme est toujours dépendante de l’homme». Clémentine ajoute: «Cette vision arriérée est accompagnée d’une volonté de dénaturaliser l’AAH en en faisant quelque chose conditionné à la recherche d’emploi sous prétexte de promouvoir l’indépendance des personnes handicapées.» Sauf que rien n’est fait pour aménager le travail pour ces personnes.

Depuis le 10 septembre 2020 et jusqu’au10 mars 2021 a circulé une pétition déposée au Sénat pour la désolidarisation des revenus du conjoint pour le paiement de l’allocation aux adultes handicapés.

Source SLATE.

Mais où sont les études françaises sur le handicap ?…

Tandis que les études pluridisciplinaires existent aux États-Unis depuis plus de vingt ans, il n’y a en France à ce jour aucun département d’études du handicap.

 

La semaine dernière s’est tenu le dernier jour de l’évaluation de la France pour le respect de la Convention relative au droit des personnes handicapées (CDPH) de l’ONU.

Cette convention, ratifiée par la France en 2010, définit les conditions du respect de l’intégrité, de l’autonomie et de la juste représentation des personnes handicapées, dans tous les aspects de leur vie. L’axe majeur de la convention réside dans son premier article qui donne une définition dite sociale du handicap (le handicap est le résultat de la rencontre entre un corps et des aménagements sociaux) contre une définition dite médicale du handicap (le handicap est uniquement interne au corps).

L’ONU met ainsi l’accent sur la responsabilité des États signataires dans les changements structurels permettant l’intégration des personnes handicapées. L’objectif général de l’évaluation du respect de cette convention est ainsi d’assurer le passage d’un modèle dit médical du handicap à un modèle dit social.

La France accuse non seulement un retard en matière de handicap, au niveau de l’emploi notamment, mais persévère dans son retard à coups de mesures dilatoires, de rétropédalage concernant l’inclusion et d’inaction pour la représentation des personnes handicapées dans la fonction publique, dans la recherche et l’enseignement –entre autres. Il est ainsi ressorti des synthèses des associations, comme des retours des rapporteurs, une non-conformité de la France à une série de points de la Convention (ici la liste des rapports des associations) et, plus largement, une absence d’adhésion à l’esprit général de la Convention.

La France peut-elle rattraper son retard?

Pour sortir du modèle médical du handicap, il faut bien entendu changer nos infrastructures, débloquer des aides et des fonds permettant aux personnes d’obtenir les soins et les accompagnements qu’elles souhaitent, et rendre notre société inclusive pour les personnes handicapées. Néanmoins, il faut entreprendre des changements de fond dans la société dans son ensemble, afin de changer les connaissances et les pratiques autour du handicap. Il ne suffit pas de fermer les institutions et de financer de nouvelles structures: il faut produire des savoirs et des pouvoirs en accord avec ce modèle afin de garantir la pérennité de cette transition.

Lors de son évaluation d’août 2021, la France est restée muette face aux questions du rapporteur Jonas Ruskus concernant les soutiens humains et financiers à destination des chercheurs handicapés. Cela s’explique par une absence d’initiatives de la France dans ce domaine.

Tant que le handicap sera uniquement abordé par les cursus de médecine, et en creux des sciences de l’éducation et de la sociologie de la santé, et ce sans inclure les personnes concernées, les connaissances scientifiques autour du handicap resteront médicales et la transition vers le modèle social ne pourra être opérée.

« Il est impossible de ne pas reproduire le modèle médical et une vision stéréotypée du handicap si les personnes handicapées sont absentes des universités. »

En effet, tandis que les disability studies, les études pluridisciplinaires sur le handicap, existent aux États-Unis depuis plus de vingt ans, il n’y a en France à ce jour aucun département d’études du handicap, ni même de master de sciences humaines et sociales spécialisé dans ce domaine, et ce malgré la présence de chercheurs, chercheuses, enseignant·es et militant·es concernée·es, proposant une telle perspective.

L’histoire des luttes des personnes handicapées, les recherches théoriques faites par des personnes handicapées à partir de leur vécu, les innovations esthétiques et technologiques permises par l’activisme dans le champ du handicap, sont peu évoquées en France. Il est dès lors impossible de ne pas reproduire le modèle médical du handicap et une vision stéréotypée du handicap si non seulement les personnes handicapées sont absentes des universités, mais si leur histoire politique et leurs innovations sont absentes des contenus d’enseignement.

Un appel

La création, dans un véritable effort interministériel, d’Unités de formation et de recherche (UFR) dédiées aux handicaps, est l’élément clé d’une longue chaîne de transformations à opérer au sein du système actuel. La migration du modèle médical au modèle social du handicap doit en effet impliquer tous les acteurs de la société civile, à commencer par les acteurs de la recherche qui produisent les discours légitimes concernant le handicap.

Il règne encore, en France, un malaise vis-à-vis des différences psychiatriques, neurologiques et motrices de l’humain. Celui-ci est largement entretenu par certains décrets d’État, établissant des liens excessifs entre handicap et violence, voire entre handicap notamment pyschique et terrorisme. Néanmoins ce malaise peut aussi s’expliquer par un double silence: le silence des corps handicapés (leur absence de l’enseignement supérieur et de la recherche notamment) et le silence de la communauté scientifique.

Lorsque l’on sait que les personnes handicapées forment l’une des plus grandes minorités au monde, avec près de 15% de la population mondiale, et que ce pourcentage est en nette augmentation, le silence de la communauté scientifique résonne comme un déni des enjeux scientifiques futurs.

« Il règne encore, en France, un malaise vis-à-vis des différences psychiatriques, neurologiques et motrices de l’humain. »

Plus largement, l’absence de dialogue au sein de la société française sur la question du handicap agit comme une dénégation de la réalité du corps humain contemporain. En effet, parce que l’on vit de plus en plus vieux, parce que l’on manipule un environnement technique toujours plus incertain à des échelles de plus en plus complexes, l’humain a plus de chances de traverser plus ou moins durablement une situation de handicap et/ou de vivre une situation de handicap et/ou de rencontrer une personne en situation de handicap. Le Covid nous l’a en outre montré: des réflexions sociologiques, juridiques et philosophiques originales sont amenées à naître de ces nouvelles situations de handicap.

Tant que le handicap sera uniquement perçu comme une vulnérabilité et non comme un champ de recherche à part entière, réfléchissant une pluralité d’enjeux (de genre, de classe, d’âge, etc.) et de disciplines (comme c’est déjà le cas dans les pays anglo-saxons pour la philosophie, la sociologie, les sciences cognitives, etc.), c’est toute notre réflexion collective sur le corps humain qui restera enfermée dans un modèle capacitaire unique. Par extension, ce sont nos institutions, nos représentations de nous-mêmes et du monde qui se figeront sur un modèle unique du corps humain.

À force de contourner les recommandations de l’ONU et de minimiser l’expertise des associations de personnes concernées, la France risque de s’engager dans la pente glissante de l’archaïsme politique et intellectuel.

Source SLATE.

 

Sarthe : en situation de handicap, elle perd son procès contre la mairie de Vaas…

Un couple de Vaas (Sarthe) dont la femme est en situation de handicap demandait à la mairie la matérialisation d’une place de stationnement réservée.

Il a été débouté. 

Le couple de requérants a été débouté et devra verser 1 000 € à la mairie de Vaas (Sarthe).

 

Le tribunal administratif de Nantes a débouté une femme handicapée à 80 % et son mari, qui s’étaient retournés contre la mairie de Vaas (Sarthe) après que cette dernière ait refusé en 2018 de supprimer la ligne blanche qui les empêche de se garer juste devant chez eux.

Le couple de requérants – qui habite rue Alexis-Heurteloup – voulait au moins que la municipalité leur crée une place de stationnement réservée aux personnes handicapées.

La ligne blanche qui avait été peinte au sol en 2015 juste devant chez eux matérialise en fait le passage réservé aux piétons dans cette rue « étroite » : plus de 3 700 véhicules l’empruntaient chaque jour en 2007, dont « 7,6 % de poids lourds », selon un document communal.

« Une ligne jaune préexistante […] interdisait tout stationnement de véhicule avant même l’apposition de la ligne blanche », relève par ailleurs le tribunal administratif de Nantes.

« De plus, il n’est pas contesté qu’aucune place de stationnement n’était antérieurement matérialisée à proximité immédiate de la maison des requérants ».

Sécuriser la circulation des piétons

Et si le stationnement a précisément été interdit sur le côté pair de la rue Alexis-Heurteloup, entre la rue Louise-Nion et celle du 14-Juillet, c’est précisément « dans l’objectif de prévenir les accidents » et « sécuriser la circulation des piétons » au vu du « trafic important » que connaît cet « axe important d’accès au centre-bourg ».

Source ACTU.

Handicap : le gouvernement veut « accélérer » et « rattraper le retard » après la crise sanitaire…

Le gouvernement souhaite « rattraper son retard » pour aider les personnes en situation de handicap, en présentant une série de nouvelles mesures lundi.

Handicap : le gouvernement veut « accélérer » et « rattraper le retard » après la crise sanitaire

Campagne sur « la différence », communication officielle plus accessible, simplification des droits, amélioration de l’accès à la vie intime et sexuelle : le gouvernement présente lundi des mesures en faveur des personnes handicapées, voulant montrer qu’il « accélère pour rattraper le retard » dû notamment à la crise sanitaire.

Autour de Jean Castex, une dizaine de ministres sont réunis lundi après-midi à Matignon pour le 5e comité interministériel du handicap (CIH) de cette mandature. L’occasion de « faire un bilan des réformes, s’engager pour accélérer leur déploiement et en porter de nouvelles », a déclaré la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.

« Il faut rattraper le retard pris dans certains domaines. La crise sanitaire a impacté tout le monde, y compris le champ du médico-social et ses professionnels », a poursuivi Sophie Cluzel, citant notamment l’attribution de droits « à vie », le déploiement des équipes mobiles appuyant les établissements scolaires comptant des élèves handicapés, et le développement des plateformes de coordination et d’orientation qui permettent le diagnostic précoce d’enfants autistes.

Expliquer le handicap

Le gouvernement veut aussi accélérer la mise en accessibilité des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français, dont seuls 16 % sont accessibles actuellement (contre 12 % en janvier), tout comme l’adaptation à tous de ses sites officiels. À moins d’un an de l’élection présidentielle, il s’engage aussi à renforcer l’accessibilité des campagnes électorales et des programmes audiovisuels jugés « essentiels ».

Parmi les nouvelles actions, une campagne de communication de plusieurs mois sera lancée à l’automne pour expliquer le handicap au grand public. « Le handicap ne circule pas encore suffisamment dans la cité, soit par un manque d’accessibilité pour les personnes, soit car il y a énormément de préjugés et de méconnaissance autour », a expliqué Sophie Cluzel, prônant « l’acceptation de la différence ».

Accès aux soins

Le CIH va aussi évoquer une « feuille de route » pour « améliorer l’accès aux soins, à la santé, à la vie intime, affective et sexuelle » des personnes handicapées, un sujet qui donnera lieu à un colloque à l’automne. Sur tous ces sujets, la France est attendue : fin août, Sophie Cluzel sera auditionnée par l’ONU sur la politique nationale en matière de handicap.

Dans une rare unité, personnes handicapées, associations et personnalités politiques d’opposition se sont mobilisées ces dernières semaines pour que le calcul de l’Allocation adulte handicapé (AAH) ne soit plus dépendant des revenus du conjoint de la personne handicapée.

Opposé à cette réforme, le gouvernement a bloqué son vote au Parlement, proposant à la place un abattement forfaitaire de 5 000 euros sur les revenus du conjoint, une mesure qui sera opérationnelle dès le 1er janvier 2022.

Source SUD OUEST.

 

De Grabels à la Tour Eiffel, une maman et son âne vont traverser la France pour parler de l’autisme…

Parties de Grabels vendredi 2 juillet, Alizée Casail et son ânesse Clémentine vont parcourir plus de 800 kilomètres.

Loin d’une promenade de santé, la mère de famille veut faire de cette épopée un acte politique en faveur de l’autisme.

Grabels - Tour Eiffel : une maman et son âne vont traverser la France pour parler de l'autisme

 

On pourrait croire à un remake d’Antoinette dans les Cévennes, sauf qu’Antoinette s’appelle Alizée, et qu’elle ne court pas après l’amour, mais vers une meilleure prise en charge de son fils, autiste. Dans le rôle principal de la maman, il y a donc Alizée Casail, ex-monitrice d’équitation devenue assistante auprès d’élèves en situation de handicap (AESH). Sa vie, et celle du père de ses enfants, basculent lorsque que leur cadet, Mathieu, est diagnostiqué autiste à 2 ans.

Commence alors un parcours du combattant pour donner à son fils les meilleures chances de vivre le plus normalement possible. Mathieu a aujourd’hui 11 ans, il a déjà franchi de nombreux obstacles au prix d’importants efforts et de sacrifices pour ses parents.

Pour mettre en valeur ce travail accompli et alerter les autorités sur la nécessité de mieux encadrer les enfants atteints de troubles autistiques, Alizée Casail a donc décidé de se rendre à Paris. Mais plutôt que d’aller rencontrer un parlementaire en TGV, c’est avec une ânesse qu’elle va parcourir les 850 kilomètres qui séparent sa ville, Grabels, de la Tour Eiffel.

Le top départ de la première étape a été donné le vendredi 2 juillet au matin, devant l’école primaire Pierre Soulages de Grabels. L’objectif est d’atteindre le cœur de Paris le 26 août prochain. Après deux ans de préparation, les premiers pas sont donc chargés en émotions pour Alizée Casail :

« Je suis très émue car je me dis que le chemin est encore long, mais en même temps ce départ est un aboutissement. »

Top départ pour Alizée Casail et son ânesse Clémentine

Dans les sacoches endossées par Clémentine, l’ânesse, un carnet servira à Alizée Casail de recueil de témoignages. Elle y consignera également les bonnes idées glanées auprès des familles touchées par l’autisme : « J’espère que notre cahier de doléances sera bien plein et que j’aurais plein d’idées à partager au gouvernement. » A minima, l’Héraultaise espère être reçue dans un ministère « ne serait-ce que pour parler de ce que c’est que l’autisme au quotidien ».

« Suivre la route tracée par Mathieu »

Regard furtif dans le rétroviseur. Lorsque Mathieu a 4 ans, un médecin spécialiste de l’autisme indique à ses parents qu’il « ne parlera sans doute jamais ». Une « sidération » pour Alizée Casail qui a toujours eu à cœur de « prendre les choses comme elles viennent ».

Suite à cette rude nouvelle, la famille redouble d’efforts pour aider Mathieu. Le petit garçon enchaîne ainsi les séances chez l’orthophoniste, l’ergothérapeute et le psychomotricien. Des rendez-vous qui reviennent cher pour ce foyer aux revenus modestes. A tel point qu’Alizée se résout finalement à vendre sa maison. Et pour être disponible pour Mathieu, elle change également de métier. Ce qui lui importe, raconte-t-elle, c’est de « suivre la route tracée par Mathieu ». De se mettre à sa portée en quelque sorte.

Mathieu, 11 ans, a reçu le soutien de plusieurs personnalités à l'instar de l'équipe de France de volley

Un engagement du quotidien, qui pèse sur tous les membres de la famille. D’autant plus que les démarches administratives sont longues et fastidieuses. Malgré de multiples dossiers, « Mathieu n’a toujours pas obtenu sa notification MDPH », soupire Alizée Casail, inquiète car son fils entre au collège en septembre. Or, les recommandations de la Maison départementale des personnes handicapées déterminent les aménagements et moyens humains mis à la disposition de Mathieu dans sa future scolarité.

A travers son épopée, Alizée Casail tient donc à mettre en valeur le combat de Mathieu et le sien. Son fils n’étant pas éligible à une des (rares) places en centre spécialisé, il a été scolarisé dans une école ordinaire. Très tôt, il a donc fait face aux regards des autres et au poids de la différence.

Si Mathieu ne marchera pas sur l’intégralité du parcours, il retrouvera régulièrement sa maman afin de témoigner. Parmi ses victoires sur la vie, il a par exemple à cœur de raconter que : « Quand j’étais petit, je ne pouvais rien faire. On a diagnostiqué que je ne parlerai pas. Je me suis battu et j’ai réussi. Et pour ça, je tiens vraiment à remercier mes parents. »

La première rencontre avec les CE1 de l’école primaire Pierre Soulages a en tout cas porté ses fruits, à entendre Anna : « On n’est pas tous pareils. Il ne faut pas se moquer de l’apparence d’un autre et il ne faut pas rigoler s’il a un problème. » Un regard bienveillant qui découle également d’un travail pédagogique de fond, mené dans cette classe, sur la tolérance.

Des revendications

Si le premier objectif de cette marche est donc de faire tomber des préjugés sur l’autisme, le second est en revanche de montrer les manquements du système français dans la prise en charge de ce handicap invisible. Pour Sylvie Casail, la grand-mère de Mathieu, il est notamment essentiel que toutes les consultations paramédicales soient remboursées par la sécurité sociale.

Autre volet, la tendance à la mutualisation des AESH, ces personnels qui aident l’enfant handicapé dans sa scolarité. Selon Alizée Casail, ces aidants constituent « un repère » pour l’enfant. En changer en permanence « nuirait beaucoup » à son accompagnement. Tout au long de leur aventure, Alizée Casail et Clémentine tiennent en outre une cagnotte en ligne. La moitié des fonds récoltés sera reversée à l’association Autisme France à l’issue du périple. Et pour suivre leur progression, rendez-vous est donné sur les réseaux sociaux.

Source FRANCE BLEU.

Allocation aux adultes handicapés : un couple divorce par amour, pour contourner la loi…

Pour continuer de percevoir son Allocation adultes handicapés, William Renault a décidé de divorcer de sa femme Catherine à la suite d’une décision des députés jugée injuste.

Une décision difficile et émouvante pour un couple marié depuis 39 ans.

William et Catherine Renault.

 

L’histoire ubuesque d’un couple obligé de se séparer par amour. À Lavaur, dans le Tarn, William Renault, handicapé, espérait que les revenus de son épouse ne soient plus pris en compte dans le calcul de son allocation. Mais les députés en ont décidé autrement, il y a deux semaines, à l’Assemblée nationale.

Il y a dix ans, une maladie cruelle et inconnue a précipité William dans un fauteuil roulant. Mais en raison du travail de son épouse, il ne peut pas percevoir l’intégralité de l’allocation aux adultes handicapés, l’AAH. C’est environ 450 euros par mois, soit le niveau de ses dettes mensuelles. Alors il reste une solution : divorcer, lui permettant ainsi d’économiser 6.000 euros.

« On est heureux ensemble. Mais malheureusement, aujourd’hui, on n’a pas le choix. L’AAH qui est là pour compenser le fait que je ne puisse pas travailler et bien aujourd’hui, cette AAH m’est enlevé parce que mon épouse travaille« , raconte William Renault.

Son épouse, Catherine, est très émue. Ils ont quatre enfants et sept petits-enfants. « On se bat pour nous, mais on se bat aussi pour des centaines de couples qui ne peuvent pas se marier, qui ne peuvent pas avoir d’enfants, les élever ensemble. C’est pour ça que quand il m’en a parlé, j’ai dit ok, tant pis. Ça fera ce que ça fera, mais on divorce », explique Catherine. Une épreuve difficile pour ce couple marié depuis 39 ans.

Source RTL.

Toulouse : Juchée sur une grue, une mère d’enfants handicapés lance un appel au secours et obtient une réponse…

Pour alerter les pouvoirs publics sur sa situation, la mère de deux enfants handicapés a décidé de monter dans une grue jeudi matin.

Elle est redescendue en milieu de journée après avoir obtenu un logement et deux places dans des instituts spécialisés pour ses enfants.

Toulouse : Juchée sur une grue, une mère d’enfants handicapés lance un appel au secours et obtient une réponse

 

  • Depuis ce jeudi matin, 5h30, une mère d’enfants handicapés est juchée sur une grue.
  • Epuisée, cette Gersoise demande l’intervention des pouvoirs publics afin d’obtenir un logement à Toulouse et se rapprocher des centres de soins de ses deux enfants.
  • En milieu de journée, elle est redescendue après avoir obtenu un logement au sud de Toulouse et deux places en institut spécialisé

Ce jeudi matin, vers 5h30, une femme s’est réfugiée dans la cabine d’une grue sur un chantier en cours à Toulouse, dans le quartier de Purpan. C’est l’ultime moyen qu’a trouvé Leila Ketrouci, mère de deux enfants lourdement handicapés, pour se faire entendre. A bout, cette Gersoise qui élève ses trois enfants, a indiqué avoir épuisé tous les recours pour pouvoir obtenir un logement adapté et se rapprocher du CHU de la Ville rose, fréquenté par son fils de huit ans et sa fille de cinq ans, tous deux lourdement handicapés, atteints d’une maladie génétique rare et de  troubles autistiques.

« Aujourd’hui, mon action, c’est plus qu’un appel au secours », a-t-elle confié à l’AFP, brandissant une banderole où l’on peut lire « handicap scandale français ». Si elle cherche à se rapprocher de la Ville rose c’est aussi pour accéder aux établissements et services médico-sociaux spécialisés et adaptés, qui n’existent pas dans le Gers.

En milieu de journée, après des discussions avec les autorités, elle a réussi à obtenir deux places à temps complet dans des instituts spécialisés et le conseil départemental de la Haute-Garonne a réussi à lui trouver un logement social au sud de la Ville rose.

Il y a quelques années, en 2014, une autre maman d’enfant autiste était montée sur une grue pour se faire entendre.

Sophie Cluzel alertée

Depuis Estelle Ast se bat pour faire entendre les parents et a plaidé il y a encore peu la cause de Leila Ketrouci auprès de la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées Sophie Cluzel, qui s’est dite « attentive ».

« Depuis sept ans, ça a très peu évolué, c’est pour ça que les parents continuent de monter sur des grues », a regretté Estelle Astn déplorant une situation « scandaleuse » en France, « qui fait partie des derniers de la classe » en Europe concernant la prise en charge des enfants autistes.

Source 20 MINUTES.

Le Mans. Handicap : clip parodique pour une nouvelle loi…

Un collectif composé en grande majorité de Sarthois a réalisé une chanson pour défendre l’indépendance financière des handicapés en couple. Son titre : « Les Restreints du cœur ».

Dessin de la Sarthoise Stéphanie Simon, de l’APF-France Handicap. Le collectif souhaite l’adoption de la loi, en débat ce jeudi, qui permettrait de verser l’allocation adulte handicapé sans prendre en compte les revenus du conjoint.

 

Ce jeudi 17 juin 2021, doit être votée une loi qui pourrait rendre leur indépendance financière aux personnes handicapées vivant en couple. Problème : un amendement déposé par LREM limiterait cette indépendance.

Pour défendre la loi sans cet amendement, un collectif de personnes handicapées, baptisé Les Restreints du cœur et composé en grande partie de Sarthois, a écrit et enregistré une chanson parodique, à laquelle ont été ajoutées des images filmées avec les handi-danseurs de l’association Okyame, au Mans. La vidéo de la chanson, inspirée par celle des Restos du cœur, est en ligne sur YouTube.

Ce jeudi 17 juin 2021, doit être votée une loi qui pourrait rendre leur indépendance financière aux personnes handicapées vivant en couple. Problème : un amendement déposé par LREM limiterait cette indépendance.

Pour défendre la loi sans cet amendement, un collectif de personnes handicapées, baptisé Les Restreints du cœur et composé en grande partie de Sarthois, a écrit et enregistré une chanson parodique, à laquelle ont été ajoutées des images filmées avec les handi-danseurs de l’association Okyame, au Mans. La vidéo de la chanson, inspirée par celle des Restos du cœur, est en ligne sur YouTube.

Ce clip a pour objectif de participer artistiquement à la lutte pour la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé, au côté d’autres collectifs, d’associations, de politiques, qui se battent depuis des mois pour que nous puissions vivre en couple sans perdre notre revenu, indique, au nom du collectif, l’artiste manceau Famo, auteur de la chanson parodique.

Source OUEST FRANCE.