Journée mondiale des mobilités : le Covid-19, « une double peine » pour les personnes à mobilité réduite… La situation en Corse…

A l’occasion de la journée mondiale des mobilités, ce 30 avril, Florian L’Autellier, directeur territorial d’APF France Handicap, témoigne des conséquences du Covid-19 sur le quotidien des personnes à mobilité réduite.

Il évoque également les progrès encore à faire pour l’accessibilité en Corse.

Illustration. Le 30 avril marque la journée mondiale des mobilités et de l'accessibilité.

 

Quelles conséquences ont eu les confinements sur le quotidien des personnes à mobilité réduite ?

Les confinements ont aggravé la situation de certaines personnes en situation de handicap. Les confinements à répétition ont accentué leur isolement. Cela a été une double peine pour elles.

En France, il y a 12 millions de personnes en situation de handicap et seulement, 9 millions d’aidants. Ils sont nécessaires aux personnes en situation de handicap pour pouvoir fonctionner au quotidien. Mais, avec le confinement, beaucoup de ces aidants ont resserré leur lien à leur famille et à leur cercle proche. En Corse, ce phénomène s’est particulièrement illustré, avec la notion de la famille qui est très importante.

Les problématiques de confinement ont forcément touché les aidants. Et cela a donc eu des conséquences sur la vie des personnes dépendantes.

Les personnes en situation de handicap ont donc perdu en lien social, selon vous ?

Oui, il y a vraiment eu une problématique liée à l’isolement. Mais cette solitude ne date pas du confinement non plus.

On avait réalisé un spot publicitaire à ce sujet. Un individu était filmé chez lui, à sa fenêtre. Il ne pouvait pas sortir, pas avoir accès à l’éducation, à la culture. Avec un mouvement de caméra, on finissait par découvrir qu’il s’agit d’une personne en situation de handicap. On voulait interpeller les pouvoirs publics et les personnes valides, leur dire : « Regardez, quand vous nous avez placés en confinement, vous avez touché du doigt la situation de ceux qui ne peuvent pas se déplacer« .

Pratiquement chaque personne en situation de handicap doit avoir un aidant au quotidien pour pouvoir fonctionner dans sa journée. En Corse, on a donc essayé de maintenir ce lien. Malgré les confinements, on s’est débrouillé pour procurer des petites aides, faire des courses ou des réparations à domicile quand la personne ne pouvait pas se déplacer…

Au niveau de l’accessibilité des personnes en situation de handicap, quelle conséquence a eu la crise sanitaire ?

En Corse, l’accessibilité aux bâtiments n’a pas été aggravée par le confinement, vu qu’elle n’existe pratiquement pas. Très peu de choses ont été réalisées ces dernières années pour permettre aux personnes handicapées d’accéder à un lieu physique ou à des informations.

Quand vous regardez la Corse maintenant, elle est constituée de villes à trois étages, avec des dénivelés importants, des géographies urbaines parfois anarchiques, comme à Bastia. Ce sont autant d’éléments qui favorisent la rupture de la chaîne d’accessibilité.

Cette chaîne d’accessibilité se définit par l’ensemble des services mis à disposition d’une personne en situation de handicap pour lui permettre de relier un point A à un point B sans recourir à l’aide d’une personne extérieure. En Corse, cette chaîne est trop souvent cassée.

Il suffit d’un défaut pour rompre cette chaîne. Il peut être lié au trottoir, à certaines parties de la voie publique qui ne sont pas aménagées, des erreurs de conception ou un mobilier urbain qui a été posé sans concertation…

Rien n’est fait pour remédier à cette situation ?

Ce n’est pas encore parfait mais des progrès ont été accomplis ces dernières années. Par exemple, dans le domaine des transports en commun, je pense que près de 90 % des bus insulaires sont désormais dotés d’une rampe. Mais certains problèmes persistent. Là est l’objectif de notre semaine d’action pour la journée mondiale de l’accessibilité.

On veut dénoncer les problématiques actuelles : le peu de mise en accessibilité, malgré la loi de 2015 (loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ndlr). A partir de cette loi, tous les propriétaires ou exploitants d’ERP (Etablissement recevant du public) devaient présenter un Agenda d’Accessibilité Programmée et s’engager à réaliser des travaux dans un délai donné.

Mais aujourd’hui en France, il y a 4 millions d’ERP en France. Seulement 400 000 sont vraiment accessibles, malgré la loi. On est loin du compte.

En Corse, quelle est la situation ?

Il existe 15 000 ERP sur l’île. Bien sûr, tous sont loin d’être accessibles. Il existe des sanctions pour les établissements qui manquent à leur obligation. Mais elles ne sont pas appliquées.

En 2018, nous avions poussé la direction départementale des territoires et de la mer, (DDTM) dans leur retranchement pour faire bouger les choses. Le service est chargé de l’aménagement des territoires. Alors, on leur avait envoyé 50 courriers en un an pour rappeler que certains ERP avaient un devoir de mise en accessibilité.

Il n’y a aucun motif de satisfaction ?

Si, bien sûr ! En Corse, aujourd’hui, tout ce qui est neuf répond aux normes d’accessibilité, notamment grâce à la loi ELAN. On peut tout de même regretter que l’obligation de 100 % de logements accessibles au handicap moteur dans l’immobilier neuf ait été supprimée et remplacée par un seuil de 10 %. Cela montre, en quelque sorte, la considération que l’on porte à notre combat.

Malgré tout, le logement doit pouvoir se rendre accessible avec des travaux simples. Globalement, pour ce qui est du neuf, tout est mis en accessibilité, au moins sur les accès à l’immeuble, les largeurs de porte, le hall, les ascenseurs…

En ce qui concerne les ERP dans le secteur public, des efforts ont été faits. Mais parfois avec beaucoup de maladresse. Je pense par exemple à l’académie de Corse à Ajaccio. Il y a des escaliers à l’entrée et aucun panneau qui indique que l’entrée pour les personnes en situation de handicap se trouve sur le côté. Si vous regardez un petit peu, vous trouvez cette entrée. Mais, après, vous avez la surprise de découvrir que l’interphone ne fonctionne pas. Cela illustre les progrès encore à faire en Corse. Si aucune sanction n’est appliquée, il n’y a pas de réel effort.

Source FR3.

“Le handicap n’est pas une tragédie” : cet internaute explique aux parents comment parler du handicap aux enfants…

Sur Tik Tok, un utilisateur atteint de handicap s’est improvisé “guide de bonnes pratiques” sur les réponses à donner aux enfants face à une personne handicapée, sa vidéo est rapidement devenue virale.

“Le handicap n’est pas une tragédie” : cet internaute explique aux parents comment parler du handicap aux enfants

 

Selon une enquête de l’INSEE, 12 millions de personnes sont porteuses d’un handicap en France. À niveau d’enfant, cette réalité est difficilement concevable et les plus jeunes se posent généralement beaucoup de questions. Nous, parents, ne savons pas toujours comment répondre, par peur de blesser ou stigmatiser la personne visée. Pourtant, cette réaction n’est pas la bonne. Sur Tik Tok, Danilo Stankovic, un utilisateur lui-même atteint de handicap, a publié une vidéo informative sur la manière dont les parents devraient parler aux enfants de handicap.

À la vue d’une personne en fauteuil roulant, il suggère donc de ne surtout pas dire « Chut. Ne dis pas ça. Arrête de le regarder », mais plutôt : « Il n’y a rien qui cloche chez lui… Il a un handicap, ce qui signifie simplement qu’il bouge et se déplace d’une manière différente. Nous nous déplaçons sur nos pieds. Il se déplace en fauteuil roulant ». Massivement partagée, cette vidéo a été visionnée plus de 1,7 million de fois en une journée.

Un rapport plus inclusif

En expliquant le handicap aux enfants plutôt que de leur apprendre à ne surtout pas le regarder, les parents construisent une perception bien plus inclusive dans l’esprit de leurs enfants. À la fin de sa vidéo, Danilo Stankovic établit deux rappels. « Évitez d’utiliser un langage d’altération et de considérer les handicaps comme une tragédie », une bonne manière de dire de ne pas visualiser les personnes handicapées comme des victimes, qui se trouveraient blessées à chaque fois que l’on aborde leur différence.

Ces mamans organisent des shootings photos pour les enfants handicapés.

Cette approche a été unanimement adoptée par les internautes. « Excellent choix de mots », a déclaré l’un d’eux. « En tant que père d’un enfant de deux ans, je stresse souvent à propos de questions comme celles-ci. Je veux m’assurer que je leur enseigne bien », ou encore « Vous êtes un grand professeur pour nous tous », a complimenté un autre.

Certains utilisateurs handicapés, souvent confrontés à des conversations « étouffées », ont été particulièrement reconnaissants. « Merci. Je suis tellement fatiguée d’expliquer aux parents qu’il n’est pas impoli de souligner mes handicaps, et que faire taire leurs enfants ne leur apprend rien », a commenté un utilisateur. En effet, en posant des questions sur le handicap, un enfant n’est pas impoli, simplement curieux d’en apprendre plus sur une différence. Si les parents leur disent de ne surtout pas la fixer, cela renvoie le message qu’être handicapé est embarrassant. Parler et expliquer la différence permet de la normaliser et ne plus la considérer comme telle.

Source AU FEMININ.

 

Une semaine de mobilisation pour APF France handicap…

Du 26 au 30 avril, APF France handicap se mobilise, partout en France, pour mener des actions en faveur de l’accessibilité.

Une semaine de mobilisation pour APF France handicap

 

C’est à l’occasion de la Journée mondiale des mobilités et de l’accessibilité, le 30 avril, que la délégation APF France handicap du Cher se mobilise. « Nous avons plusieurs thématiques chaque jour, indique Linda Gomant, représentante APF départementale. Il faut mener des actions pour rendre effectif le droit au logement car, à l’heure actuelle, ils ne sont pas conçus pour les personnes handicapées ».

Double direction et des projets pour APF France Handicap Cher et Indre

Plus de 50 % des communes du Cher hors la loi

« Garantir l’accès de toutes et tous aux services de proximité par l’accessibilité, c’est aussi ça l’accès à la citoyenneté », précise Pascal Bureau, membre du conseil départemental APF. Plus de la moitié des communes du département manquent d’accessibilité pour les personnes handicapées. « Certains bâtiments de la ville de Bourges ne sont pas (ou mal) accessibles. On est carrément face à un manque de volonté politique », se désole Linda Gomant.

Rendre les transports plus accessibles

57 % des arrêts de bus sont accessibles au sein de l’agglomération. Il y a toutefois des problèmes de fiabilité et de maintenance. Et de formation, estime l’APF. « Rendez-vous compte, les chauffeurs ne peuvent même pas m’aider à monter dans un bus, faute de formation et d’habilitation », confie-t-elle.

Fabrice Giordano, directeur territorial APF du Cher, rappelle : « Nous sommes tous concernés par le handicap. Cela peut arriver à tout le monde. »

Onze millions de personnes sont en situation de handicap (visible et invisible) en France, dont 10.5 millions vivent en société, chez eux. « Il faut sensibiliser au fait que nous vivons tous ensemble », précise-t-il. n

Pratique. APF France Handicap, 81, rue Ernest-Renan à Bourges.  Tel : 02.48.20.12.12.

Source LE BERRY REPUBLICAIN.

Reims : les salariés de Trëma, transporteur de personnes handicapées, sont en grève, 250 transports annulés…

Un mouvement de grève reconductible a débuté ce mardi 27 avril au sein du service Trëma, spécialisé dans le transport de personnnes handicapées dans le Grand Reims. 250 transports ont dû être annulés.

Les salariés de Trëma réunis ce mardi 27 avril à Tinqueux près de Reims.

 

Ils ne prendront pas la route, ils ne transporteront pas les personnes handicapées situées dans le périmètre du Grand Reims qui pourtant les attendent avec impatience pour se déplacer. Cette fois, le ras-le-bol est trop lourd à porter. Les salariés de Trëma, un service de transport adapté, sont en grève depuis ce mardi 27 avril. Ils demandent à être écoutés par le Grand Reims et par le groupe qui les emploie, basé dans l’Oise.

Les salariés du site de Reims parlent de dégradation de leurs conditions de travail, après la reprise de l’entreprise, il y a deux ans, par un nouveau prestataire, Lucky Star. « Une entreprise résolument tournée vers le handicap et entièrement dédiée à la mobilité des personnes sensibles, en situation de handicap et à mobilité réduite« . Une grève de 24 h reconductible a été lancée. Au total, 24 salariés sont grévistes sur 28 chauffeurs. Conséquence, ce mardi, 250 transports de personnes ont été annulés.

Une dette pointée du doigt

Depuis le 1er janvier 2019, le Grand reims a changé de prestataire, mais les salariés ne s’y retrouvent pas. « On a alerté les élus du Grand Reims, mais pour l’instant, personne ne nous répond. On manque de moyens, pour vous dire, le directeur est obligé d’acheter les fournitures dans des magasins de déstockage« , affirme Frédéric Michel, syndicaliste. Selon lui, il resterait trois ans d’apurement de dettes pour ce groupe. « C’est insupportable de travailler pour rembourser des dettes. on transporte des personnes à mobilité réduite ».

Contacté, le groupe Lucky Star répond par un communiqué. « Lors des négociations annuelles obligatoires, un désaccord s’est fait jour entre les revendications salariales de la CGT et les propositions de la direction des Transports Adaptés de la Marne (TAM), entreprise titulaire du service de transport des personnes en situation de handicap Trëma. 

Malgré une revalorisation de la masse salariale de plus de 4%, proposée par la direction, une partie du personnel a décidé de se mettre en grève à compter du 27 avril 2021. Durant cette période, les équipes non-grévistes assurent en priorité les déplacements pour motif de santé et de travail, en fonction des disponibilités. Nous présentons nos excuses à tous nos usagers pour les difficultés générées par cette situation », précise Loïc Baudry, côté direction de Trëma.

Les salariés eux veulent être écoutés, obtenir plus de moyens, et « on demande que l’argent du Grand Reims serve au service pas à rembourser la dette. On a lancé une grève reconductible. On aimerait au moins que le Grand Reims nous reçoive« .

La réponse du Grand Reims

Contactée, la présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin précise que ce contrat avec Lucky Star est « un marché, d’une durée de quatre ans, ils l’ont obtenu en 2019. On va le relancer en 2021 pour 2023. Leur sujet c’est la négociation salariale. Ce que l’on sait c’est que Trëma subit une baisse d’activité liée au confinement, il y a moins de courses.

Trëma transporte des gens vers des activités de loisirs. Ce service a un contrat avec la ville de Reims qui l’oblige. Il y a un marché public avec des règles, ils ont obtenu le marché et il n’a pas été cassé. Il n’y a pas de difficulté. L’élément important c’est de savoir qu’on va relancer le marché. On va ouvrir une discussion. Les missions sont effectuées, c’est l’essentiel. Quant aux demandes de la CGT Trema, je n’ai rien reçu. Mais je vais les recevoir. En revanche, le sujet des négociations salariales est interne à Lucky Star ».

Ce service de transport adapté de la Marne, Trëma, propose des transports collectifs « en porte à porte et à la demande, réalisé par des professionnels de l’accompagnement de personnes en situation de handicap, financé par la Communauté Urbaine du Grand Reims ». 7

Le service fonctionne tous les jours de 6h à minuit trente, sur 16 communes du territoire. Le réseau Citura propose également des solutions de transports adaptés sur certaines lignes, précise le site internet dédié.

Source FR3.

Covid à Alençon. Handicapé, son fils ne supporte plus les restrictions sanitaires…

Habitant près de La Ferté-Macé, Marie-Madeleine rend visite à Meddy chaque dimanche, à la MAS Les Passereaux à Alençon.

L’éloignement déchire la mère et le fils.

La retraitée souffre de l’éloignement de son fils, lourdement handicapé, qu’elle ne peut garder chez elle.

 

Quand la crise sanitaire s’ajoute à un lourd handicap, l’hospitalisation devient une prison difficile à supporter. Témoignage de Marie-Madeleine, qui voit son fils de 44 ans souffrir chaque semaine davantage.

« Meddy est hémiplégique et épileptique. Vers l’âge de 5 ans il a fait une mauvaise chute qui lui a occasionné un hématome au cerveau. Mal soigné, il souffre depuis de handicaps. Il a fréquenté en externe des établissements spécialisés jusqu’à ses 18 ans. Mais en 1996, j’ai eu un accident de voiture et suis restée dans le coma pendant deux ans. Comme j’étais seule à m’occuper de lui, il a été mis sous tutelle et placé au CPO (Centre psychothérapique de l’Orne), à Alençon (Orne). Il a beaucoup souffert durant cette période.

À présent, il est hospitalisé à la MAS (N.D.L.R. Maison d’accueil spécialisée pour adultes handicapés en situation de grande dépendance) Les Passereaux, rue Anne-Marie-Javouhey. Habitant à Magny-le-Désert, je voudrais qu’il vienne à la MAS de La Ferté-Macé, ouverte depuis deux ans. Mais on me dit qu’il n’y a pas de place. Et je ne peux faire aucune démarche par moi-même puisque Meddy est sous tutelle.

Des visites trop courtes

Je vais le voir chaque dimanche mais depuis un an et le début de la crise sanitaire, la situation se complique encore plus. Bien qu’il soit vacciné, je n’ai pas le droit de le prendre chez moi pour le week-end. À son retour, il devrait alors être isolé des autres pensionnaires durant huit jours. Il ne le supporterait pas.

Je n’ai droit qu’à trois quarts d’heure de visite. C’est bien trop peu compte tenu de la distance que je parcours à cause de mon lieu d’habitation. C’est épuisant moralement et physiquement, ça me coûte cher également. Suivant le personnel de service, on m’accorde parfois un peu plus de temps mais il arrive que je me fasse gronder parce que je le ramène en retard de notre balade dans le parc. En quoi cela gêne-t-il ? Il n’y a pas d’autres visiteurs.

Je n’ai plus non plus l’autorisation de lui apporter des friandises. « Rien ne doit rentrer de l’extérieur » me dit-on. Que ce soit des gâteaux ou nos vêtements, quelle différence ? On peut porter le virus sur nous. La première chose que Meddy me demande en arrivant ce sont ces gâteaux. Il n’a plus de plaisirs.

Il se blesse volontairement pour se révolter

Mon fils va mal. Il ne supporte plus cette situation. Lui qui était joyeux plus jeune, il est devenu triste. Il s’ennuie. Il ne comprend pas cette histoire de Covid. Il ne veut pas croire que ça dure encore et encore. Il écoute, se révolte, fait des colères. Il ne parle plus du tout et garde la tête dans les épaules. Dernièrement, il a trouvé comme défense de se blesser volontairement en se laissant tomber de son fauteuil. Les soignants me disent qu’il joue la comédie devant moi, qu’avec eux il n’est pas le même. Je ne peux pas le croire.

Malgré le confinement, j’y vais quand même. Je ne veux pas qu’il se sente abandonné. Pour lui, c’est pire qu’être prisonnier. Mais pour moi c’est hyper dur, je n’en peux plus. En France, les handicapés sont mal perçus. Quand on entend les témoignages de parents, on nous culpabilise.

Quand je le laisse le dimanche soir, Meddy est en pleurs. Moi, je suis mal, j’ai envie de tout casser. Je n’ai personne à qui parler, alors je me défoule sur Facebook. J’y déverse ma peine et ma colère. »

Source OUEST FRANCE.

Handicap : 15000 briques, 50 heures de travail… une rampe d’accès en Lego installée à Charleville-Mézières…

APF France Handicap avait lancé une collecte de Lego à l’automne dernier.

L’objectif est rempli : plus de 15 000 petites briques ont été collectées et ont servi à améliorer l’accessibilité d’un bar de cette ville des Ardennes.

Les Lego utilisés pour construire cette rampe, installée devant un bar de Charleville-Mézières, ont été collectés par la délégation APF France Handicap des Ardennes. LP/Marie Blanchardon

 

Devanture bleu ciel, avec une double porte aux carreaux vitrés, la Bourbonade, bar situé dans une rue piétonne de Charleville-Mézières, a exceptionnellement ouvert ses portes, ce lundi, pour une installation inédite. Une rampe en Lego, baptisée RampEgo, a été mise en place par la délégation APF France Handicap des Ardennes. L’association avait présenté son prototype de rampe construite à base de briques colorées en octobre 2020 et une trentaine de points de collecte avaient été ouverts au même moment.

Sept mois plus tard, la première voit le jour grâce aux dons de Lego. « On a utilisé 15 000 briques, car elle fait 12 cm de haut et 80 cm de large. Ça a nécessité près de cinquante heures de travail par nos bénévoles, détaille Emmanuelle Pascal, chargée de développement. Le but, c’est de sensibiliser au handicap, mais aussi de soutenir un engagement sur l’accessibilité. »

L’opération prend une tournure nationale

Car la gérante du bar ne compte pas en rester là : son objectif est de faire construire une rampe pérenne quand elle aura obtenu le crédit pour poursuivre le chantier initié. « Jusqu’ici on se débrouillait, on portait les fauteuils avec les autres clients. Mais ça devenait compliqué, j’ai donc décidé de faire installer une rampe à l’intérieur du bar pour accéder aux toilettes que j’ai mis aux normes d’accessibilité aux personnes handicapées. Il me manque 40 000 euros pour finir, mais ma banque ne m’a pas suivie à cause du Covid. D’ici deux ans, j’espère y arriver. »

Quant à l’association APF France Handicap, elle donne rendez-vous à Reims en juin, puisque la ville a financé un premier projet de rampe. « Les restaurants, les écoles, les magasins nous sollicitent et on va devoir refaire un stock de briques Lego », souligne Emmanuelle Pascal. Dans les semaines à venir, l’opération va prendre une tournure nationale grâce à un partenariat mis en place avec la Mutuelle générale de l’Education nationale. Une cinquantaine de points de collecte de Lego vont ainsi fleurir en Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, Centre Val-de-Loire, ou encore Normandie et Ile-de-France.

Source LE PARISIEN.

Handicap : un trompe-l’œil choc pour sensibiliser les passants à l’inaccessibilité de l’espace public…

Trottoirs trop hauts ou trop étroits, nombreux escaliers, circuler dans l’espace public s’avère encore souvent un parcours du combattant.

D’où l’opération #MarchesAttaque menée par APF France Handicap à Paris et dans d’autres grandes villes.

Cette énorme faille qui est apparue sur les marches de l'escalier qui mène au Sacré-Cœur n'est qu'un trompe-l’œil réalisé par un collectif d'artistes de rue pour dénoncer les contraintes auxquelles doivent faire face les personnes en situation de handicap. LP/Jean-Baptiste Quentin

 

L’événement n’a causé ni chute ni dégât matériel. Au réveil, les habitants du quartier du Sacré-Cœur à Montmartre (Paris XVIIIe) ont découvert l’un de leur escalier fétiche sous un jour nouveau. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un collectif d’artistes de rue s’est emparé des marches de la rue de la Bonne qui mènent vers la fameuse basilique, deuxième monument le plus visité de France. En trompe-l’œil, une large fissure recouvre désormais l’escalier historique. « C’est un arbre ? Une grosse racine ? », interroge Camilla, interloquée. Je n’y comprends rien mais c’est très joli », opine la sexagénaire qui se promène ici avec son chien tous les matins.

« On la voit de loin. Visuellement, c’est frappant ! », assure Corentin, son fils de 15 mois dans les bras avant de lire la petite pancarte explicative située à côté. « Je me fais souvent la réflexion que cette ville est mal faite pour les personnes âgées et handicapées », opine le jeune père. Mission accomplie pour l’association APF France Handicap (anciennement « association des paralysés de France ») qui entend, à travers cette œuvre de rue, sensibiliser les passants et les pouvoirs publics à la question de l’accessibilité de l’espace public.

Un collectif de street-artistes a réalisé ce trompe-l'oeil sur les marches de la rue Bonne du quartier Montmartre.

« Le chemin de nombreux citoyens reste semé d’embûches. Pour certains, c’est une forme d’exclusion de l’espace public. C’est un enjeu de société et de droits de l’homme et ça ne peut plus durer ! », martèle Pascale Ribes, présidente d’APF France handicap.

9 personnes sur 10 en difficulté lors de leurs déplacements

Escaliers, trottoirs trop hauts, trop étroits, encombrés, pavés, absence de bancs publics, entrées trop étroites, portes trop lourdes… l’association entend dénoncer toute forme d’entraves à la liberté de circuler qui peut se dissimuler sur le parcours des femmes enceintes, familles avec poussettes, personnes âgées et handicapées… Ce vendredi, l’opération suscitait même de petits débats de rue. « Cette ville, c’est l’enfer ! », lance Rebecca, 30 ans accompagnée, en poussette, de sa fille de 9 mois. « J’ai vécu à Londres et je peux le dire. La France a du retard sur ce type de sujets », assure-t-elle quand Camilla, elle, semble peu encline à voir sa rue changer d’allure : « Vous ne voulez tout de même pas installer des ascenseurs ici ? Il y a le funiculaire déjà ! ».

Source LE PARISIEN.


Elsamakeup : elle répond aux préjugés sur le handicap…

La jeune femme, qui a presque 1 million d’abonnés sur Youtube, a posté une vidéo dans laquelle elle parle des préjugés sur le handicap.

Elsa se confie en tant que personne en situation de handicap et tente de déconstruire les clichés.

Elsamakeup : elle répond aux préjugés sur le handicap Elsamakeup : elle répond aux préjugés sur le handicap Elsamakeup : elle répond aux préjugés sur le handicap

 

Elsamakeup, comme son pseudonyme l’indique, parle souvent de sa passion pour le maquillage sur sa chaîne Youtube où elle ne cumule pas moins de 940 000 abonnés. Elle a publié une vidéo dans laquelle elle tente de déconstruire certains clichés sur le handicap. Pour ce faire, elle a demandé à ses abonnés Insta, où elle est suivie par 744 000 abonnés, de lui partager leurs préjugés à ce sujet. Santé, douleurs, amour, sexualité, rien n’est laissé de côté.

« Je ne voulais pas […] qu’on me mette dans une case juste parce que j’étais en fauteuil »

Elsa se maquille et répond, un à un, aux préjugés envoyés par ses abonnés. Elle commence par souligner qu’elle ne souhaite pas être la porte-parole des personnes en situation de handicap et que, quand elle est arrivée sur YouTube, son but était de partager sa passion et d’oublier son handicap. Elle ajoute « Je ne voulais pas me retrouver à avoir une étiquette plus ou moins collée, à ce qu’on me mette dans une case juste parce que j’étais en fauteuil et encore moins devenir porte-parole par la suite ». Elle confie cependant être consciente que sa plateforme et sa voix peuvent avoir un certain impact. Elle veut apporter sa pierre à l’édifice « sans pour autant être considérée comme une porte-parole ».

Handicap : un « big frein pour être dans une bonne relation amoureuse » ?

Entre l’application de fard à paupières et d’highlighter, Elsa répond au fait qu’être en situation de handicap puisse être un frein pour entamer une relation amoureuse. Elle confie « Franchement non, je ne pense pas que le handicap soit un big frein, pas plus encore une fois que pour une personne valide. Je trouve juste que de nos jours, de manière générale, c’est hyper compliqué de trouver quelqu’un déjà et quelqu’un de bien encore plus. »

Elle confirme cependant que oui, « en étant en fauteuil, forcément il y a la situation à prendre en compte, à accepter, parce qu’il y a plein de choses qui sont différentes ». Côté sexualité, une internaute lui demande si elle est « inexistante » et la jeune femme explique que « C’est un vrai préjugé qui n’a absolument pas lieu d’être » même si elle le comprend parfaitement. Elsa ironise « De manière générale, parce que c’est bien connu apparemment, quand nous sommes en fauteuil nous n’avons pas de vie intime, on est un peu des mollusques et voilà quoi. » Elle rassure ses abonnés « Alors pas du tout, même si je ne vais pas faire de généralités, je ne peux parler que pour moi. L’un n’empêche absolument pas l’autre […] la vie ne s’arrête pas là et heureusement ».

« Je suis hyper heureuse dans ma vie »

La Youtubeuse beauté assure mieux vivre son handicap même si elle avoue « Je ne vais pas vous dire que je me fous complètement de mon handicap parce que c’est pas quelque chose que je peux oublier, mais ça ne m’empêche pas de dormir et franchement je suis hyper heureuse dans ma vie ». Pour elle, l’important est l’acceptation de soi et l’épanouissement qui en découle. Sur l’idée reçue que les personnes en situation de handicap minimisent parfois leurs douleurs pour ne pas susciter la « pitié », Elsa confie que c’est à la fois vrai et faux.

Elle explique que pendant ces périodes douloureuses physiquement, elle ne se confie pas forcément et développe « Pour moi, le dire c’est comme si j’avouais être faible et je déteste ça ». Enfin, sur le fait qu’elle ne puisse pas être indépendante à 100 % car en fauteuil roulant, elle répond que c’est faux et qu’elle se débrouille très bien à la maison. La Youtubeuse ajoute en rigolant qu’elle n’est pas contre l’idée qu’on lui tienne la porte quand on la croise parce que ça l’arrange mais qu’elle déteste le fait d’être infantilisée car même si ça part d’une bonne intention, cela peut aussi être « humiliant sur certains aspects ».

www.elsamakeup.com

Source PUBLIC.

Castres : Il enferme dehors son épouse handicapée pour qu’elle le couche sur l’assurance vie…

« Quand je regardais les émissions sur les femmes battues, je me reconnaissais, mais il ne m’a jamais frappée », a déclaré devant le tribunal correctionnel de Castres une quinquagénaire clouée à son fauteuil roulant par une maladie.

Le tribunal de Castres

 

Une confession qui démontre que « vouloir faire peur ou rabaisser une victime a des effets non pas physiques, mais dans sa psyché, peut s’inscrire dans le temps et mener à la dépression », comme le soulignera le représentant du ministère public lors de ses réquisitions à l’encontre d’un homme poursuivi pour des violences sur sa conjointe handicapée.

Des poursuites qui ont eu l’air de surprendre l’intéressé, tout comme la sanction de 4 mois de prison avec sursis probatoire qui lui a été infligée provoquant chez lui une moue et un haussement de sourcils n’ayant pas manqué de faire réagir la présidente du tribunal. « Les faits sont graves », a-t-elle rappelé à l’individu, qui ne semblait pas avoir pris la mesure de ses actes et donnait l’impression de ne pas s’être débarrassé de sa fixation sur l’assurance vie que sa conjointe a reçue de ses parents.

Et c’est bien là le point de départ de toute cette triste histoire qui s’est déroulée du côté d’Aiguefonde entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020.

Durant cette période, plusieurs épisodes désagréables se sont succédé, poussant la famille de la victime, de plus en plus renfermée sur elle-même, à saisir les services départementaux de protection des personnes vulnérables afin que ces derniers se penchent sur les origines du mal. L’enquête va révéler une scène totalement consternante.

Sous prétexte qu’elle ne voulait pas lui révéler le nom du bénéficiaire de l’assurance vie, le conjoint de la victime s’est emporté. Parvenant à déplacer son fauteuil roulant malgré la mise en place des freins, il poussera son épouse à l’extérieur du domicile et refermera la porte. « Il a ouvert la porte à quatre ou cinq reprises en demandant qui était bénéficiaire, il voulait l’être.

Ça m’a choquée, il faisait froid et il pleuvait ».. Ajoutez à cela des menaces de s’en prendre à l’intégrité physique de ses parents et des propos humiliants, et vous aurez une idée du calvaire enduré par la victime.

Source LA DEPÊCHE.

« Je me suis cogné partout, c’était horrible » : en fauteuil roulant, il raconte sa venue à La Poste…

Las d’être entravé dans ses déplacements, le Breton Armel Guéguen a affiché sa colère sur la porte vitrée du bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix (Finistère), d’où il est difficilement sorti, jeudi 15 avril 2021.

Des aménagements améliorant l’accessibilité sont prévus d’ici la fin de l’année.

En réaction à ses difficultés, Armel Guéguen a placardé un sens interdit sur la porte vitrée du bureau de poste.

 

En fauteuil roulant depuis 2017 à cause d’une maladie génétique héréditaire, Armel Guéguen ne cesse depuis lors de dénoncer les problèmes d’accessibilité rencontrés par les personnes handicapées dans l’espace public. Jeudi 15 avril 2021, il a placardé un sens interdit sur la porte vitrée du bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix (Finistère), accompagné du texte « Inaccessible, interdit en fauteuil roulant ».

Le jeune homme explique s’être rendu à l’agence postale un peu plus tôt dans l’après-midi, « en sachant que ça allait être sportif ». Habituellement, le Plourinois privilégie en effet le site de La Boissière, à Morlaix, « le seul accessible sur le secteur ».

« Humilié »

Il indique être entré sans encombre « grâce à quelqu’un m’ayant ouvert les deux portes en bois très lourdes, sas de sécurité oblige », mais les choses se sont corsées à la sortie. « Ça a été horrible. Je n’arrivais pas à ouvrir la porte et à avancer avec mon fauteuil en même temps. » Armel Guéguen dit s’être fait mal « en [se] cognant aux murs et aux battants de porte », et être rentré chez lui « humilié ».

S’il a choisi « d’afficher [sa] colère » sur la façade du bureau de poste, c’est pour « que cesse cette discrimination qui dure depuis plus de 45 ans (N.D.L.R. : la ​première loi sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées remonte à 1975). »

Mise en conformité fin 2021

« La Poste a neuf ans à compter de 2015 pour réaliser l’ensemble des aménagements en termes d’accessibilité intérieure, répond le service communication du groupe. Sur le bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix, il est prévu une mise en conformité d’ici fin 2021, une étude technique sera réalisée, avec une attention particulière à porter sur la suppression du SAS. » Et de préciser que « dans le Finistère, 60 % des bureaux de poste ont été mis en conformité et le déploiement se poursuit progressivement jusqu’à 2024 ».

En ce qui concerne l’accessibilité extérieure, « nous travaillons en étroite collaboration avec les bailleurs car la mise en conformité relève de leur responsabilité. C’est le cas du bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix, dont la mairie est propriétaire ».

Source OUEST FRANCE.