Manche : ils dénoncent le manque de moyens et de personnel pour les dossiers handicap…

Des agents du secteur social du Département de la Manche ont manifesté ce jeudi 17 juin, pour réclamer plus de moyens humains et financiers pour le secteur du handicap.

Une partie des agents qui ont manifesté dans la cour de la Maison du Département.

 

À trois jours du premier tour des élections, soixante agents du secteur social du Département de la Manche ont manifesté dans la cour du conseil départemental, ce jeudi 17 juin 2021 à Saint-Lô.

La colère et le ras-le-bol des agents sont légitimes. Cette manifestation est le vœu des agents. Ils ont demandé son organisation pour dénoncer le manque de moyens et la dégradation des délais de traitement des dossiers handicap. On a fait des alertes avant de lancer cette nouvelle action.

Laure AbissetDéléguée CGT

Un malaise dénoncé depuis plusieurs mois

Le malaise au sein de la Maison départementale de l’autonomie (MDA) mais aussi des centres médico-sociaux ne date pas d’hier. Le 6 mai dernier, un rassemblement avait déjà eu lieu à la Maison du département, et d’autres se sont tenus, toujours pour les mêmes problèmes, au cours du dernier mandat.

Les tensions sont apparues avec la création de la MDA qui regroupe la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et les services autonomie du Département. La MDA traite, entre autres, les prestations PCH, AAH, et les dotations de moyens pour l’inclusion scolaire. Des milliers de demandes sont en souffrance.

« À ce jour, plus de 6 000 dossiers sont en cours d’instruction et 700 ne sont toujours pas traités. » Le délai de traitement, qui devrait être de moins de quatre mois, atteint « les onze mois ».

Le département de la Manche a été pointé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) comme faisant partie des dix pires départements en France en matière de traitement de dossiers.

Pas assez d’agents

Une nouvelle organisation a été mise en place en janvier 2020, mais elle n’a pas réglé les problèmes qui se sont aggravés avec « un turn-over important des agents mais aussi des encadrants », des arrêts maladies, un manque de remplaçants.

L’objet du mouvement en mai avait pour but d’obtenir des postes pérennes sur des services où les besoins ont été quantifiés et des renforts sur des temps longs afin de permettre aux agents renforts d’être plus stables.

Le Département a mobilisé une enveloppe supplémentaire de 500 000 euros pour des remplacements. « Ces moyens sont insuffisants pour faire face aux besoins. Cette année, l’enveloppe initiale de 480 000 euros a été consommée en quatre mois. Cela représente 15 postes pour 380 agents », relève Laure Abisset.

Les événements ont accru le mal-être des agents : il est plus que temps de les écouter !

Lors d’une rencontre du dialogue social liée au préavis de grève, le président du Département a annoncé un renfort de douze postes à la rentrée de septembre dont les deux tiers financés par le CNSA.

Les agents demandent des moyens pérennes pour pouvoir faire face à une situation qui n’a cessé de se dégrader depuis plusieurs années. Une délégation a été reçue ce jeudi par des élus.

Source LA PRESSE DE LA MANCHE.