En Haute-Loire, les colocations pour personnes âgées se développent et sont une alternative aux Ehpad…

La Haute-Loire compte désormais une dizaine de colocations pour séniors, retardant d’autant l’entrée dans des structures d’accueil plus médicalisées que sont les Ehpad.

Pourtant l’administration a encore du mal à les reconnaitre et les occupants de ces maisons ne bénéficient pas de toutes les aides financières.

La Maison Buissonnière accueille des personnes âgées seules en colocation.

 

La sortie du livre « Les fossoyeurs » le 26 janvier 2022 dans lequel le journaliste Victor Castanet dénonce les pratiques et dérives mises en place dans certains Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes a mis en exergue la question de l’accueil des séniors. Pour les personnes en perte d’autonomie qui ont besoin d’une prise en charge, c’est une nécessité.

Mais pour celles qui sont dans une période intermédiaire, qui ne peuvent rester seules chez elles mais n’ont pas recours à cet accompagnement médical, la colocation pour séniors est une nouvelle proposition qui connait un certain succès. En deux ans à peine, une dizaine de maisons de ce type a ouvert en Haute-Loire, une des dernières créées se situe en plein centre d’Yssingeaux. Cinq dames âgées de 88 à 93 ans y vivent sous le même toit.

Avant d’être invités à entrer dans la Maison Buissonnière, on croise une des colocataires, Fernande Morisson, qui revient de la boulangerie où elle est allée chercher le pain du jour pour toute la maison : « Là j’ai l’infirmière le matin et après je peux partir, mais il faut être là à l’heure des repas ce qui est tout à fait normal. Ici, tout de suite, ça m’a plu ! ». C’est bientôt l’heure du repas, préparé en commun avec Guillaume Chastel, le maître de maison.

Pourtant il ne déjeunera pas avec les colocataires car il veut que cela reste un moment privilégié qu’elles partagent entre elles : « Elles ne sont pas seules et l’idée c’est qu’on est là pour les aider dans le quotidien, le ménage, le repassage et surtout la nourriture, parce que c’est ce qu’elles aiment, c’est le moment où elles se rassemblent ».

Ne pas rester seules

Elles sont même 6 à table aujourd’hui, il y a Marinette Jardin, une voisine : « Je suis veuve, je mangeais très mal. J’habite juste à côté, à 15 mètres à peine alors on m’a proposé de venir de temps en temps. Moi ça me permet de parler parce que je ne vois personne et ça m’oblige aussi à très bien manger et à m’habiller parce que parfois toute seule, il y avait des jours où je restais en robe de chambre. Et parfois je viens aussi quand il y  a une activité. Ça me fait un bien fou. Je viendrais là dans quelques temps car j’ai des problèmes d’équilibre ».

Quant à Mairie Moulin, elle habite ici depuis 2 ans : « J’étais la première, j’ai vu construire cette maison alors j’ai dit : si j’en ai besoin, j’irai là. Ce n’est pas un hôpital, c’est une petite maison, ça me plaisait. On n’est pas seul c’est sûr, mais ma maison était trop grande ».

Pour Jacques, un de ses neuf enfants : « Pour nous elle ira dans une structure comme un Ehpad que le jour où elle sera obligée d’y aller. Aussi longtemps qu’elle peut l’éviter, elle n’ira pas. C’est vraiment la formule tampon entre rester à la maison et l’obligation de soins quotidiens, contraignants qui sont dans un Ehpad qui feront qu’aussi longtemps qu’elle pourra rester autonome, elle restera dans une structure comme celle-ci et celle-ci lui va très bien ».

Une coloc’ presque comme une autre Guillaume Chastel, qui organise la vie de la maison, assisté par deux salariés. « On fait des colocations étudiantes et bien là c’est des colocations pour personnes âgées et l’intégration des mamies se passe très bien » dit-il. « On a de la demande mais c’est vrai qu’aujourd’hui, on aimerait que ça rentre dans les mœurs c’est à dire que ce n’est pas encore connu de tout le monde. Les personnes pensent essentiellement à l’Ehpad mais c’est vrai qu’entre le domicile et l’Ehpad, il y a encore une petite marge de manœuvre où elles peuvent intégrer une colocation pour séniors comme ici et retarder cette entrée en Ehpad ».

« Elles sont vivantes car elles participent à la vie de la maison »

Guillaume Chastel, maître de la Maison Buissonnière

Précurseur, il constate que la formule connait un réel succès, les colocations pour séniors sont de moins en moins un phénomène anecdotique : « Ça se développe de plus en plus et je trouve ça intéressant, c’est-à-dire c’est un bon compromis avant l’entrée en Ehpad. L’Ehpad, il y en a besoin forcément, mais pour des personnes qui ne peuvent pas rester chez elles, qui ont besoin d’être médicalisées. Ici, elles ont leur infirmière, leur kiné comme si elles étaient chez elles, mais en colocation et partagent la maison. Une grande maison où toutes les pièces sont chauffées plutôt que chez elles où elles ne chaufferaient qu’une pièce, on mutualise les coûts. C’est intéressant pour elles ».

L’administration à la traine

Tout serait formidable dans ce tableau, pourtant la nouveauté a pris de court les administrations, qui ne reconnaissent pas encore totalement ce mode d’habitation pour les personnes âgées. Pour l’instant, les colocataires ne peuvent pas toucher l’APA, l’allocation destinée à les aider à régler certaines dépenses liées à la perte progressive de leur autonomie dans la vie quotidienne. Ce que déplore Guillaume Chastel : « Pour l’instant ce n’est pas reconnu. Aujourd’hui l’APA, c’est de l’Aide Personnalisée à l’Autonomie, pour chaque personne. Mais il y a ici des communs, des salons, salles à manger, des terrasses, la cuisine alors oui quand on fait le ménage ce n’est pas personnalisé. Pour l’instant les colocations, c’est nouveau, il faut que l’administration se mette en route, la case n’existe pas. Maison individuelle, ça existe, Ehpad, ça existe et entre les deux il y a la colocation et cette case doit exister le plus rapidement possible car je trouve que les mamies sont bien dans cette forme d’habitat ».

Par son développement, ce système de partage d’habitat adapté au grand âge prouve pourtant son intérêt, d’autant qu’il s’articule autour de mécanismes plutôt simples : « Financièrement, les personnes louent une maison en commun. Il y a une partie loyer, il y a une partie charges, une partie nourriture qui est intégrée ;  comme dans une colocation quand on part en vacances on va mettre chacun de l’argent et il y a la partie services à la personne : ménage, repassage, entretien de la maison qui donne droit à un crédit d’impôts sur cette partie-là. Ça couvre également la téléassistance pour la nuit. Ça coûte 600 €, avec le crédit d’impôts ça revient à 300 €. En gros elles sont nourries, logées, blanchies pour 1330 € de reste à charge. L’APA permettrait la prise en charge d’une partie des services à la personne ».

Le département, « compétent pour mettre en œuvre toute aide ou action relative à la prévention ou à la prise en charge des situations de fragilité, au développement social, à l’accueil des jeunes enfants et à l’autonomie des personnes » comme l’indique l’article L3211-1 du code général des collectivités territoriales dit « réfléchir à une dérogation pour ce type de colocation pour personnes âgées » et l’Etat est en train de mettre en place une aide à la vie partagée, mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour en Haute-Loire.

Source FR3.

 

Finistère. Elle lance un SOS pour trouver un logement adapté à sa mère en situation de handicap…

Nina a 20 ans et vit avec sa maman qui est en situation de handicap depuis mai 2021, à Landivisiau (Finistère).

Nina, 20 ans, dans sa maison de Landivisiau, inadaptée pour le handicap de sa maman, Laëtitia.

 

Leur logement n’est plus du tout conforme à leur situation et la jeune femme a lancé une bouteille à la mer pour trouver quelque chose d’adapté, ne voyant pas leur situation évoluer. Sa demande a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux.

« Je lance un SOS… », introduit Nina, dans son post Instagram. La jeune fille de 20 ans a vu l’état de sa maman, Laëtitia, se dégrader brutalement, à Landivisiau (Finistère). « En mai 2021, elle a perdu la vue progressivement. Jusqu’ici, elle vivait normalement », raconte la jeune femme.

Hospitalisée, sa mère apprend que ses nerfs optiques sont touchés de manière irréversible. « J’ai senti des fourmillements aux pieds, puis c’est remonté, souligne Laëtitia. Il y a quatre mois encore, je pouvais encore bouger. Mais là, c’est fini. » Aucun diagnostic ne correspond à ses douleurs. « En sortant de l’hôpital, personne ne s’est inquiété de notre situation », balbutie sa fille, Nina.

Coincée au premier étage

Diplômée dans l’accompagnement éducatif et social, elle met sa vie entre parenthèses, pour s’occuper de sa maman. Problème : leur maison ne convient plus. Laëtitia est coincée dans son lit médicalisé au premier étage, là où se trouve la salle de bains. Le rez-de-chaussée « est trop petit ». Et impossible de trouver un kiné localement. « Aucun ne veut se déplacer à domicile… »

La mairie de Landivisiau les a aidées dans leurs démarches, et la Maison départementale des personnes handicapées a reconnu la situation de handicap. Un dossier a été déposé à Finistère Habitat. Selon le bailleur social, une proposition leur a été faite à Landivisiau, ce que la famille dément. « Nous sommes attentifs à ces situations. On n’a pas beaucoup de rotations dans le parc immobilier en ce moment, mais nous allons les recontacter prochainement », souligne Finistère Habitat.

« On a juste besoin d’un endroit où un fauteuil peut passer pour être autonome », complète Laëtitia. « J’espère que les réseaux sociaux feront bouger les choses », ajoute sa fille. Sa bouteille à la mer virtuelle a été partagée plus de 21 000 fois.

Source OUEST FRANCE.

Aménager un logement adapté au handicap: comment obtenir un crédit d’impôt ?…

Afin d’adapter un logement aux personnes souffrant d’un handicap, d’importants travaux sont nécessaires.

Il est possible d’alléger la facture en bénéficiant d’un crédit d’impôt spécifique.

Aménager un logement adapté au handicap: comment obtenir un crédit d'impôt ?...

 

Il existe plusieurs formes de crédits d’impôt actuellement en vigueur. Les plus connus sont assurément le crédit d’impôt transition énergétique destiné notamment à réduire le nombre de passoires thermiques en France, mais aussi le crédit d’impôt services à la personne. Un dispositif moins connu concerne l’aménagement des logements pour les personnes handicapées. Il s’agit du crédit d’impôt aide à la personne, un dispositif qui a été prolongé par le biais de la loi de finances 2021, et ce jusqu’au 31 décembre 2023. Un point important doit être souligné, le fait que le crédit d’impôt ne constitue pas une réduction d’impôts.

Dans le cadre d’une réduction, si vous n’êtes pas imposable, il est impossible d’en bénéficier, et si le montant de la réduction est supérieur à l’impôt dû, elle est de fait limitée. En revanche, le crédit d’impôt donne lieu à un remboursement complet, que vous soyez ou non imposable. En ce qui concerne le crédit d’impôt aide à la personne, il peut atteindre 5.000 euros pour une personne seule et 10.000 euros pour un couple dont l’imposition est commune (plus 400 euros par enfant à charge, ou 200 euros en cas de garde alternée).

Qu’est-ce que le crédit d’impôt aide à la personne?

Le crédit d’impôt aide à la personne existe depuis le 1er janvier 2005. Il concerne tout d’abord les travaux réalisés au sein d’une résidence principale, destinés à permettre l’accessibilité du logement à des personnes handicapées ou âgées. Sont également prises en compte un grand nombre de dépenses liées à l’équipement du logement afin de l’adapter à des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie. À noter que ce crédit d’impôt peut être accordé aussi bien au propriétaire du logement qu’à un locataire ou un occupant à titre gratuit.

Néanmoins, pour en bénéficier, il est indispensable que les travaux soient réalisés pour une personne titulaire d’une carte de pension d’invalidité (au minimum 40%) ou pour une personne souffrant d’une perte d’autonomie la classant dans les catégories allant de 1 à 4 de la grille nationale Aggir (Autonomie gérontologique et groupe iso ressources). Une dernière catégorie de personnes peut également bénéficier de ce dispositif fiscal, à savoir les titulaires d’une carte mobilité inclusion ou priorité pour personne handicapée.

Quels travaux éligibles au crédit d’impôt aide à la personne?

Il est important de souligner que le crédit d’impôt aide à la personne peut être accordé aussi bien pour des travaux réalisés dans un logement en construction, du neuf ou de l’ancien. Avant de déposer une demande de crédit d’impôt aide à la personne, il est important de savoir quelle est la nature des travaux qui y sont éligibles. Il existe tout d’abord les travaux dits d’accessibilité. Cette catégorie comprend notamment des rampes d’accès fixes, des lavabos ou éviers réglables en hauteur, des sièges de toilette surélevés, la pose d’appareils élévateurs (qu’ils soient à déplacement incliné ou vertical), l’installation de poignées de porte spécifiques ou de barres de maintien et/ou d’appui…

Des travaux d’adaptation du logement sont également envisageables. Dans ce cadre, il est notamment possible de citer l’installation de volets électriques, de portes coulissantes de garde-corps, de portes et fenêtres adaptées aux personnes handicapées, mais aussi d’un receveur de douche extraplat ou de dispositifs facilitant l’accès aux systèmes de commande des installations de chauffage, de gaz, d’eau et d’électricité… Cette liste n’étant pas exhaustive, pour en savoir plus vous pouvez vous référer à l’arrêté du 30-12-2017 paru au Journal officiel.

Modalités pratiques du crédit d’impôt aide à la personne

Comme indiqué ci-dessus, le montant du crédit d’impôt peut atteindre 5.000 euros pour une personne seule et 10.000 euros pour un couple imposable conjointement. Un montant non négligeable et à prendre en compte si vous envisagez un projet immobilier et voulez calculer votre budget au plus juste. À noter que ce crédit d’impôt (prolongé jusqu’à fin décembre 2023) s’étend sur une période pluriannuelle de cinq années consécutives et qu’il peut donc s’appliquer de manière rétroactive sur cette période. Le montant des dépenses doit être indiqué dans votre déclaration de revenus (case 7WJ de la déclaration n° 2042 Rici).

À noter enfin un point essentiel, à savoir que pour avoir droit à ce crédit d’impôt aide à la personne, les matériaux utilisés doivent être achetés et posés par une entreprise. Vous ne pouvez donc pas acheter de matériel, effectuer des travaux vous-même et prétendre à ce crédit. L’entreprise sollicitée doit vous remettre une facture détaillée comprenant l’adresse où ont été réalisés les travaux, leur nature, le prix des équipements et la date de paiement.

(Par la rédaction de l’agence HREF)

Source CHALLENGES.

Paraplégique après un accident de vélo, Max galère pour trouver un appartement adapté à Lyon…

Depuis sa chute à vélo en mai dernier, Max Méroth est paraplégique.

Après avoir obtenu une licence de géographie à Lyon, Max aimerait retourner vivre dans cette ville qu’il connaît bien.  « Je veux retrouver un peu ma vie d’avant. J’ai mes amis et mes repères dans cette ville. Retourner à Lyon c’est aussi un moyen d’être un peu moins perdu ».

 

À sa sortie du centre de rééducation prévue en février, le jeune Savoyard de 21 ans aimerait retourner vivre à Lyon où il faisait ses études. Mais trouver un appartement adapté est un vrai défi.

Une route déformée par les racines des arbres. Cycliste expérimenté, Max Méroth chute 25 mètres après la première racine lors d’une sortie avec son club de vélo en mai dernier à Uzès (Gard). Après un mois d’hospitalisation, le jeune Savoyard de 21 ans est diagnostiqué paraplégique.

Depuis, il se bat en centre de rééducation pour réapprendre l’autonomie. À sa sortie en février Max aimerait retourner vivre à Lyon, où il faisait ses études. Mais il ne parvient pas à trouver un logement adapté.

Un sportif sans limite

8000 kilomètres annuels de vélo au compteur. Dans la famille Méroth, le cyclisme est une passion entre père et fils. « Encore ce matin il m’a envoyé un message pour me montrer une photo Instagram d’un vélo couché pour paraplégique » témoigne son père François qui a démissionné de son poste pour être à ses côtés.

Pour Max, rouler à nouveau est devenu un objectif : « maintenant que je ne peux plus bouger par moi-même, j’ai envie de bouger par tous les autres moyens y compris le vélo. J’aimerais beaucoup rouler en Haute-Savoie comme avant. Ce n’est pas gagné mais c’est un projet ».

Vélo, escalade, photographie animalière en montagne … Pour ses proches Max était un battant avant même l’accident. « Il était capable de rester trois jours non-stop dans la neige sans tente juste en grignotant pour photographier des animaux. Aujourd’hui, il a encore cette volonté de ne rien lâcher. Moi je le trouve courageux, même s’il n’aime pas qu’on le dise » insiste son père.

Une parenthèse avant le grand départ

Étape par étape, il réapprend les gestes du quotidien. Séances de kiné, travail avec l’ergothérapeute, activités sportives ou soirées entre amis au centre de rééducation à Montpellier, Max a un programme bien chargé.

Après l’accident sa famille a créé une cagnotte pour permettre à ses amis de se déplacer de Lyon ou de la Haute-Savoie au centre de rééducation. « Pendant les vacances d’été, il avait un agenda de ministre. Il avait des visites presque tous les jours » se souvient François.

« On se marre bien avec les autres jeunes du centre. Des fois, on rigole même de nos accidents et de la situation dans laquelle on se retrouve maintenant » détaille Max. Cette parenthèse avant le grand départ prendra fin en février.

Un appartement équipé pour retourner à Lyon

Après avoir obtenu une licence de géographie à Lyon, Max aimerait retourner vivre dans cette ville qu’il connaît bien.  « Je veux retrouver un peu ma vie d’avant. J’ai mes amis et mes repères dans cette ville. Retourner à Lyon c’est aussi un moyen d’être un peu moins perdu ».

Mais trouver un appartement en ville équipé et adapté aux déplacements en fauteuil relève du défi pour ses proches. Pour que Max puisse être entièrement autonome, il faudrait un T1, sans marche, une douche qui ne soit pas surélevée, au rez-de-chaussée ou avec ascenseur.

En attendant, le jeune Savoyard continue de progresser dans chacun de ses mouvements et espère rouler au plus vite avec ses amis du club de vélo. « On ne se rend pas compte quand tout va bien. Maintenant que je suis en fauteuil, je me dis qu’il faut profiter de tous les instants ».

Source FR3.

Un nouveau concept d’habitat partagé pour les seniors à la Tour des Argonautes à Reims…

La société Plurial Novilia inaugure un concept inédit d’habitat senior partagé à la Tour des Argonautes à Reims.

Patrick est l'un des premiers locataires de ses appartements spécialement conçus pour les personnes de plus de 65 ans et adaptés aux personnes à mobilité réduite.

 

Les premiers locataires ont emménagé en septembre dans ces appartements tout équipés, reliés à d’autres logements par un espace de vie commun.

Dix-huit logements ont été aménagés par la société Plurial Novilia dans la tour des Argonautes du quartier Châtillons à Reims, pour accueillir des seniors dans le cadre d’un habitat partagé. Un dispositif composé de logements équipés et sécurisés, d’un espace de vie commun et d’un service d’accompagnement.

Ces habitats partagés sont conçus par « îlots » de trois logements, qui partagent chacun une buanderie et une salle commune. Chaque locataire dispose de son appartement neuf, et entièrement adapté aux personnes à mobilité réduite : « Il y a beaucoup plus d’espace, une salle d’eau impeccable, la disposition est bien meilleure que là où nous étions avant » témoigne Paul, 90 ans. Son épouse, qui a besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer, dispose désormais de sanitaires adaptés.

Confort et sécurité

Chaque logement est équipé d’un système de capteurs qui analyse les habitudes du locataire et permet de donner l’alerte en cas de comportement habituel, comme la présence d’une personne au sol. Un changement bienvenu pour Patrick, 71 ans, tout premier locataire de l’opération : « Avant j’habitais au 17e étage et j’étais tout seul, et je suis tombé plusieurs fois. Maintenant j’ai la sécurité ici, je suis bien. »

Je vois Robert et puis Pierrette. Je vois Daniel. Avant j’étais tout seul – Patrick, locataire

Au delà de la modernité des équipements, c’est la proximité avec d’autres locataires seniors au sein de cet immeuble qui rassure ces habitants et leurs familles : « Pour nos parents, d’avoir ces espaces très spacieux, un gardien dans l’immeuble et les services d’une société qui vient en plus, cela représente beaucoup d’avantages. C’est vraiment un beau projet » témoigne Annick, en visite chez sa mère, Monique, âgée de 90 ans.

Patrick , 71 ans, est le premier locataire d'un de ces six îlots de trois logements reliés par une pièce commune.

Lien social

Plurial Novilia a choisi de travailler avec une société de services à la personne, Verveine Citron, pour la mise en place de ce concept inédit : « Je suis là pour que tout se passe bien entre les voisins et pour organiser le lien » témoigne Jennie, employée de l’entreprise, qui organise un goûter une fois par mois avec les locataires pour les inciter à faire connaissance. L’objectif est d’accompagner cette nouvelle communauté au moins dans les premiers temps de leur installation, pour susciter leur envie de se rencontrer, prévenir d’éventuels conflits et pourquoi pas, mettre en oeuvre de nouveaux projets entre habitants.

Entre sécurité et convivialité, la recette séduit ces locataires, seuls ou en couple : « Ici on connait les voisins, on sait qu’on peut appeler quelqu’un, on peut faire appel à beaucoup de monde, témoigne Paul, alors qu’avant on habitait dans un immeuble où tout le monde travaillait, donc il n’y avait personne la journée. »

Tous les locataires se rencontrent une fois par mois dans une des six salles commune pour un gouter.

On est quand même chez nous, mais si on s’entend bien, cela permet de faire des choses ensemble – Murielle, 70 ans

La salle commune permet bien évidemment d’organiser des rencontres et peut servir d’espace pour partager des activités communes : « On est quand même chez nous, mais si on s’entend bien, cela permet de se rendre des petits services, de faire des choses ensemble. C’est plus convivial, c’est différent ! » s’enthousiame Murielle, 70 ans. Au programme pour la suite : former un club de scrabble ou de belote.

Il reste encore des appartements disponibles à la location dans ces îlots de la Tour des Argonautes.

Source FRANCE BLEU.

Istres : en situation de handicap, elle va dormir dans sa voiture devant la mairie…

Dorine Cramagnac veut se faire entendre. Pour protester contre son logement social dont les murs sont fissurés, elle s’installe devant la mairie d’Istres.

La municipalité et le gestionnaire expliquent qu’il n’y a pas de danger immédiat.

Dorine Cramagnac souhaite quitter son logement social.

 

Ce lundi 27 décembre, Dorine Cramagnac, une quadragénaire en situation de handicap, s’est installée dans sa voiture devant la mairie d’Istres. « Malgré mon handicap, je vais y dormir, jusqu’à ce que ça bouge. » 

La raison de sa colère : les fissures qui parcourent les murs et le plafond de son logement social, situé allée de la Barque. « J’ai passé Noël toute seule et je passerai aussi le nouvel an seule. Il est hors de question que je mette en danger des invités. »

« La résidence n’a que trois ans : les fissures sont rapidement apparues, se rappelle Dorine Cramagnac. On nous a dit que c’était la peinture, mais ça a continué d’empirer. » 

Des fissures, également visibles sur la façade extérieure, dans la partie du bâtiment où elle vit. Ce qui inquiète la locataire.

 » Derrière ma tête de lit, il y a une fissure dans laquelle je peux planter un couteau. » De l’autre côté de ce mur, sa voisine et sa famille ont été relogées par le gestionnaire de l’immeuble.

Un expert pour janvier

CDC habitat, explique avoir fait cette proposition. Même si l’étude de l’expert envoyé sur place « a conclu qu’il ne se trouve aucun péril pour les locataires », précise le gestionnaire.

« S’il n’y a pas de danger, comment se fait-il qu’ils aient relogé ma voisine, s’étonne la quadragénaire. C’est bien la preuve qu’il y a un vrai risque. » Elle aimerait avoir accès à cette expertise.

Le gestionnaire annonce que l’expert reviendra en janvier, cette fois-ci pour étudier l’appartement de Dorine Cramagnac.

Relogement

De son côté, le cabinet du maire explique avoir à deux reprises proposé un relogement.

Une affirmation que Dorine Cramagnac réfute. Elle soutient que la mairie ne lui a fait aucune proposition de la sorte.

« Ça devait être mon appartement pour toujours, celui où j’allais faire ma vie, explique la quadragénaire. Maintenant, je veux juste quitter Istres. Je ne demande pas de dédommagement, juste qu’on finance mon déménagement. »

La mairie indique avoir aussi envoyé son expert insalubrité. Il n’y aurait aucun danger immédiat.

Un rendez-vous avec la locataire est prévu le 6 janvier, annonce le cabinet du maire.

Source FR3.

 

Deux maisons inclusives pour autistes dans l’Hérault, pour une meilleure ouverture sur le monde…

Autisme Inclusion, une société coopérative d’intérêt collectif, a mis en place un projet de logement et d’accompagnement de jeunes atteints d’autisme.

Deux maisons inclusives ont vu le jour dans l’Hérault depuis 2019. Une à Saint-Gély-du-Fesc et une à Montarnaud récemment.

Fabienne Such et des locataires de la MIA, Béatrice, Marin et Lionel

 

Comment mieux intégrer les personnes qui souffrent de handicap dans la société ? À Saint-Gély-du-Fesc et Montarnaud, des parents ont ouvert deux maisons inclusives pour autistes, des MIA. La première a ouvert il y a deux ans et la deuxième cet été.  es jeunes adultes autistes vivent en colocation à quatre ou cinq, encadrés par des éducateurs et des aides à domicile qui leur apprennent à prendre leur autonomie et cherchent avec eux les activités qui les motivent.  Le tout fonctionne sous le statut de société coopérative d’intérêt collectif avec des aides de l’Agence régionale de santé.

« Ce ne sont pas des monstres. »

Fabienne Such, la présidente de l’association Autistes sans Frontières 34 – Coloc’autisme, elle-même maman d’un adulte autiste de 28 ans, dirige les deux MIA : « Il y quatre ans, il était dans un établissement spécialisé pour adultes autistes et ça se passait pas bien du tout. Il n’y était pas heureux, il n’était pas correctement accompagné au niveau médical et surtout, il était tout le temps enfermé à l’intérieur de cet établissement. Donc, avec d’autres parents, on s’est dit qu’on allait essayer de monter un projet. Dans cette maison pour autistes, ils sont chez eux, mais ils ne sont plus chez papa et maman tous les soirs. C’est quand même un grand pas. Ça met du temps. Il faut que la complicité se crée, qu’on comprenne bien ce qu’ils veulent nous dire. Et puis qu’une distance se crée un peu avec les parents. Et c’est l’attente des parents pour que leurs jeunes volent de leurs propres ailes. Et puis aussi pour montrer aux gens des environs que ce ne sont pas des monstres. Ils n’ont pas besoin d’être cachés avec un grand mur autour. Notre propos, c’est vraiment de sortir ces personnes des établissements spécialisés »

Lionel Papin a 34 ans, il est autiste Asperger et est arrivé dans cette maison pour autistes à Montarnaud au mois d’août. Il partage sa vie avec quatre autres jeunes autistes. « Le courant est passé de suite. Le but c’est qu’on soit inclus dans le village et du coup, on va voir les commerçants, le boulanger, on va même boire une boisson au bar. C’est sympa, je sens que j’ai bien progressé. »

L’objectif est vraiment de les conduire vers davantage d’autonomie : « Ils sont chez eux, ils ne sont plus chez leurs parents, donc on accompagne vers de l’autonomie personnelle plus intensive que quand on est chez papa-maman, c’est à dire je me lave, je m’habille, je prépare à manger et je vais faire les courses toujours en binôme avec des éducateurs. Leur espace privé, c’est leur chambre et le reste, c’est un espace collectif partagé où tout le monde doit se respecter et construire un projet de vie ensemble pour que pour être au mieux, de créer une certaine complicité entre eux. Donc là, il y en a qui sont à la bibliothèque. On travaille sur de la recherche d’activités bénévoles sont inclus dans des activités artistiques, sportives. »  

Ces jeunes adultes ont la possibilité de rester indéfiniment dans la MIA mais ils peuvent choisir aussi de chercher un autre logement où ils seront plus ou moins accompagnés, en fonction de leur besoin.

Le succès de ce projet de maison inclusive pour autistes avait déjà permis à Autisme Inclusion d’ouvrir un second habitat à Montarnaud. Mais il y a encore de la demande. Les membres du projet cherchent désormais à ouvrir une troisième voire une quatrième maison inclusive pour les jeunes atteints d’autisme d’Asperger.

Source FRANCE BLEU.

 

Vendée : malgré son handicap, la sexagénaire est contrainte de vivre dans un mobile-home cet hiver…

Impossibilité d’accéder à un logement privé, logements sociaux trop rares : elle doit affronter le froid dans un mobile home qu’il lui faudra de toute façon quitter au printemps.

Mireille est contrainte de passer l'hiver dans un mobile-home.

 

En ce petit matin de la fin du mois de novembre, le thermomètre affiche 6 degrés dans la pièce de vie de Mireille. « Rien n’est isolé ici, et comme l’éthanol est cher, je ne chauffe plus la nuit », explique la sexagénaire.

Et pour cause : Mireille (prénom d’emprunt) vit dans un mobile-home, sur la commune de Talmont-Saint-Hilaire. Et son histoire illustre toute la difficulté à trouver un logement social en Vendée.

Divorcée, Mireille est originaire de Mayenne. Elle est arrivée en Vendée en 2017 pour se rapprocher de sa fille. Elle s’installe alors dans un pavillon de deux chambres dont elle devient locataire. « Un loyer de 650 euros par mois. C’était compliqué. J’étais toujours à découvert. Heureusement que je touchais l’APL et j’ai toujours eu de bonnes relations avec ma banque. »

En mobile-home malgré son handicap

Hélas, la maison est vendue le 31 mars dernier. Mireille est donc contrainte de quitter son logement. 

Entretemps, elle dépose une demande de logement social sur Talmont-Saint-Hilaire ou aux Sables-d’Olonne. Des démarches qui demeurent infructueuses. Elle admet avoir refusé deux propositions pour un logement de 20 m2 « qui ne correspondait pas à ma fiche demandeur. » Et pour cause : Mireille est atteinte d’un handicap consécutif à de graves problèmes de santé : embolie pulmonaire, deux comas, quatre interventions chirurgicales abdominales. Au-delà de la fragilité générale de sa santé, l’un de ses genoux a perdu toute sensibilité. Le deuxième est très fragile.

Il n’a pas été possible de donner suite à une troisième proposition, Mireille n’étant pas en mesure de répondre à temps à des demandes de compléments d’information.

La voici donc contrainte de se rabattre sur un mobile-home. Une solution qu’elle espérait temporaire, mais qui se prolonge alors que l’hiver s’installe. 

Aux 385 euros par mois plus les charges, il faut désormais ajouter le coût de cinq bidons d’éthanol par mois pour le chauffage. Des bidons qui peuvent coûter jusqu’à 39 euros. La retraite de l’ancienne assistante maternelle s’élève à 795 euros.

Le froid et l’humidité

Une solution coûteuse et insuffisante, le mobile-home n’étant évidemment pas conçu pour une vie à l’année. Surtout pas pour la période hivernale. Le froid et l’humidité abiment les affaires de la locataire. Surtout, ils nuisent à sa santé. « Elle doit impérativement être relogée en raison de son état de santé », écrit son médecin qui évoque « des pathologies multiples avec des troubles articulaires multiples. » La locataire désespère de trouver une solution :

 » Je ne me reconnais plus. Je ne tiens pas à retourner à l’hôpital. »

Le chauffage d'appoint peine à apporter une température acceptable dans la pièce de vie.

Une urgence qui a été prise en compte par le service logements de la ville des Sables-d’Olonne, selon un courrier adressé début novembre. Après examen du dossier de Mireille, cette dernière est « positionnée en rang 2 et rang 3 en tenant compte des dossiers similaires. »

Les places en logement social sont rares et Mireille est désormais disposée à accepter toute proposition. D’autant que les logements privés accessibles à la location sont également rares, mais aussi inaccessibles :  « On exige une caution qui correspond à trois mois de loyer. »  Une somme impossible à avancer.

Outre les difficultés qui sont les siennes aujourd’hui, il y a urgence pour Mireille. Le mobile-home dans lequel elle vit va être vendu et elle devra quitter les lieux, quoi qu’il en soit, le 31 mars 2022.

Source ACTU.FR

Handicap et habitat. A Rennes, Imène et Ercan privés d’un logement faute d’assurance pour leur prêt…

Imène et Ercan, tous les deux en situation de handicap ont souhaité s’investir dans un projet d’habitat participatif à Rennes et acheter un logement pour y vivre avec leur fils.

Alors qu’un appartement les attend, les assurances refusent d’assurer leur prêt. 

Ercan et Imène devant le logement dans lequel ils veulent habiter mais pour l'instant la banque ne leur accorde pas le prêt car Imène ne trouve pas d'assurance pour la couvrir

 

« C’est un projet humain, avec des valeurs d’entraide, de vivre ensemble, d’écologie, de mixité ». Voilà comment Ercan résume l’habitat participatif de la Bara-K à Rennes, qu’il veut intégrer avec sa compagne Imène et leur fils de 5 ans. Sauf que pour l’instant, l’appartement qu’ils devaient occuper est vide, alors que tous les autres habitants ont pu s’installer comme prévu fin juin.

Imène et Ercan ne peuvent y accéder sans avoir un prêt immobilier, inaccessible aujourd’hui car ils n’arrivent pas à trouver une assurance.

« C’est un dossier compliqué, on ne rentre pas dans les cases »

Imène

Imène et Ercan se déplacent en fauteuil roulant. En 2017, lors du lancement du projet, ils font appel à un courtier en banque. Ce dernier estime qu’ils sont en capacité de supporter un prêt, avec l’AHH (allocation adulte handicapée) dont ils bénéficient tous les mois. Pour donner un peu plus de poids à leur demande, il conseille tout de même au couple de se constituer un apport. « C’est ce que nous avons fait. En quatre ans, nous avons mis 16 000 euros de côté », explique Imène.

En octobre 2020, la banque d’Imène accepte le dossier et donne un pré-accord. Mais là tout se complique, il faut forcément une assurance. Ercan se voit assuré sans difficulté, sans surcoût. Imène, elle, voit se fermer toutes les portes à cause de sa maladie neuro-musculaire. « Parfois on me dit non direct, juste en lisant un mot dans mon questionnaire médical. On ne me pose pas plus de questions. Je n’ai jamais été vue par un expert. Je sais que d’autres personnes ayant la même maladie que moi ont déjà pu accéder à un prêt. Je ne comprends pas ». L’assurance pourrait être totalement imputée à Ercan mais la banque refuse.

« Il faut soit être riche, soit être en bonne santé »

Ercan

Pour l’instant, la situation d’Ercan et Imène est bloquée. Les habitants de la Bara-K se mobilisent pourtant autour d’eux. Certains ont même voulu se porter caution. Aiguillon, le bailleur social et partie prenante du projet propose aussi de s’engager, bien au-delà de son rôle.

« Toutes les démarches auprès des banques et assurances sont pesantes mais nous mettons encore toute notre énergie pour concrétiser ce projet. Si nous nous accrochons toujours, c’est grâce au soutien indéfectible des habitant de la Bara-K et d’Aiguillon. Ce n’est pas le combat de David contre Goliath car nous ne sommes pas seuls »

Imène et Ercan

« On savait que ce serait difficile, depuis le début, banque et assurances se renvoient la balle », résume Thomas Duke directeur général d’Aiguillon – La Coop. Il se dit pourtant prêt à se mettre en limite avec la loi et en a fait un combat. « Nous on est un bailleur social, on ne peut pas prêter d’argent mais pour leur permettre d’aller au bout de leur projet, nous sommes prêts à bloquer la somme qui correspond à leur bien et à la mettre de côté comme une garantie ». Selon lui, une garantie existe déjà « en cas de pépin » dans le cas d’un achat auprès d’un bailleur social. Cette dernière prévoit le rachat, le relogement, la revente pendant 10 ans, même en cas de décès. Mais rien à faire. « Pour les banques, ce n’est pas entendable ».

Il rappelle qu’Imène et Ercan se sont investis dès le début de la Bara-K, que c’est un projet de vie. « Rennes Métropole leur a accordé une dérogation, parce qu’ils n’avaient pas d’accord de prêt au départ ».

Il poursuit : « Le logement dans lequel ils vivent actuellement n’est pas adapté. L’appartement à la Bara-K a été construit pour eux, il est fait pour eux ». Il souligne également que sur les dix ménages de l’habitat participatif, certains présentent des ressources plus faibles que celles d’Imène et Ercan.

Des discussions sont en cours, dit-il, avec une compagnie d’assurance qui pourrait accepter la proposition d’Aiguillon. « Nous on ne veut pas faire machine arrière ». 

Sollicitée et après plusieurs échanges, la banque du couple répond mercredi soir que « c’est un dossier complexe » mais indique « une volonté d’aider ces gens ». « Le dossier est en cours d’instruction. Un travail est en cours pour trouver une solution et aboutir à une réponse positive », précise-t-on. Et d’insister sur son éthique qui est « d’accompagner les projets de vie ».

Handicap et accès à la propriété

Les personnes handicapées peuvent rencontrer d’importante difficultés, voire être carrément exclues des circuits de prêt classiques, tout spécialement lorsqu’elles présentent une pathologie ou un handicap constituant un risque de santé aggravé. L’octroi d’un crédit sur une longue durée va de pair avec la souscription d’une assurance emprunteur, que les personnes malades peinent à trouver, ou qui deviennent hors de prix du fait des majorations sur la prime.

Depuis 2007 pourtant, la Convention AERAS doit faciliter l’accès à l’assurance et à l’emprunt des personnes ayant ou ayant eu un problème de santé. Dans les faits, les obstacles se font si nombreux que certains acheteurs finissent par renoncer à l’accès à la propriété.

« AERAS est censée nous protéger mais les assurances font ce qu’elles veulent et ont le dernier mot. »

Témoignage de Emmanuel sur Slate

Dans un article paru sur le site de Slate, les témoignages recueillis évoquent la lourdeur des démarches et la violation du secret médical, les délais pour obtenir gain de cause, pour finalement devoir payer plus cher pour une couverture qui exclut l’handicap.

Source FR3.

Rouen. En situation de handicap, ils ont enfin leur propre logement : « J’ai pris mon envol »…

Grâce au dispositif d’habitat inclusif, et au soutien d’associations locales, Cyrille et Fabienne ont pu s’installer dans un appartement situé dans une belle résidence, à Rouen.

Fabienne et Cyrille sont installés depuis mai 2021 dans une résidence à Rouen (Seine-Maritime) grâce au dispositif d'habitat inclusif.

 

« Avant, je vivais chez ma mère. Maintenant, j’ai le sentiment d’avoir pris mon envol », confie avec le sourire Cyrille. En situation de handicap, cet habitant de Rouen nous a ouvert les portes de son appartement mardi 28 septembre 2021 à l’occasion de la journée de l’habitat inclusif organisée par le Département de Seine-Maritime. Avec Fabienne, sa colocataire, il est installé dans une résidence moderne depuis le 3 mai 2021, située dans le quartier Ouest. Et tout cela a notamment été rendu possible grâce au soutien de l’ARRED (Association Rouennaise de Réadaptation de l’Enfance Déficiente).

L’habitat inclusif est une solution de logement destinée aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Les bénéficiaires, comme Cyrille et Fabienne, y vivent dans des espaces privatifs, mais partagent des lieux de vie communs et un projet de vie. Ils peuvent, selon leurs besoins, solliciter une aide sociale ou médico-sociale, comme c’est le cas avec l’ARRED.

S’approprier son logement

Retour chez Cyrille et Fabienne, qui assurent en cœur, que « tout se passe bien avec les voisins. On est vraiment bien installés ». Fan d’automobiles, Cyrille a ramené ses petites voitures d’enfance qu’il a installées sur une étagère. Il montre aussi ses nombreux films en Blu-ray, ses jeux vidéos et sa console, et surtout, la grande télévision du salon, dont il est très fier.

Fabienne, elle, préfère plutôt la tranquillité de ses puzzles, qui sont dispersés dans l’appartement. Le dernier en cours, exposé sur la table de la cuisine, comporte plusieurs milliers de pièces. Dans ce petit cocon moderne et finement aménagé, les deux résidents se situent juste en face du foyer de l’ARRED, un lieu d’hébergement pour travailleurs handicapés. Là-bas, ils peuvent s’y retrouver avec les équipes de l’association, échanger et boire un café avec les pensionnaires du foyer, ainsi que les autres bénéficiaires de logements inclusifs dans le secteur.

Nous avons 13 habitants accompagnés par l’ARRED depuis le mois de juin. C’est un projet mené depuis 1 an et demi, et dont nous sommes très fiers.

Fabrice Barthélémy,directeur général de l’ARRED.

Mélanie, Coralie et Armand vivent ensemble dans une grande collocation.

« Depuis que l’on m’a proposé cette possibilité d’habitat inclusif, j’ai dit oui, car je veux avancer dans ma vie », confie Armand. Avec Coralie et Mélanie, il est depuis mai installé dans un grand appartement situé au sein de la même résidence que Fabienne et Cyrille.

« On se connaissait avant au foyer avec Coralie et Mélanie. La colocation se passe très bien. On se fait à manger, chacun nos tours. On est vraiment plus indépendants », informent les résidents. Travaillant dans la région rouennaise, les trois colocataires ont ainsi pu découvrir le plaisir d’avoir un lieu de vie qu’ils ont pu s’approprier.

Une aide personnalisée

S’ils jouissent d’une autonomie propre au fait d’habiter dans un appartement qui leur appartient, les résidents ne sont pas livrés à eux-mêmes. Emeline Lesage est éducatrice à l’ARRED. C’est elle qui s’occupe d’accompagner les pensionnaires de la résidence. « On fait le lien avec leur lieu de travail, on organise des activités en groupe, comme des sorties à la piscine, dans des parcs », explique-t-elle, insistant sur le fait que l’accompagnement est fait « selon leurs besoins et leur demande ».

Sous curatelle, les résidents sont aussi assistés pour des tâches comme le paiement de leurs charges et de leurs loyers. « Même s’ils vivent en autonomie, ils ont besoin de repères », poursuit l’éducatrice.

Une initiative soutenue par le Département

À l’occasion de la journée de l’habitat inclusif, le département de Seine-Maritime a, via son Président Bertrand Bellanger, rappelé le fait que « nous militions depuis de nombreuses années pour valoriser et soutenir l’habitat inclusif. Il faut être dans une logique de proximité avec chacun de nos habitants » et « continuer à développer l’habitat inclusif dans la région ».

Le président a aussi insisté sur l’engagement de la collectivité dans la création de l’aide à la vie partagée (AVP), une aide individuelle aux personnes qui font le choix de l’habitat inclusif, et dont l’objectif est d’accélérer le déploiement de ce type de dispositif.

Permettre à des personnes en situation de handicap de ne pas se sentir exclues et isolées, et leur offrir la possibilité d’avancer dans leur projet de vie, tels sont les objectifs auxquels tentent de répondre les habitats inclusifs.

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Source ACTU 76.