Haut-Doubs. Un projet d’habitat inclusif pour les seniors à Morteau…

Le projet de Néolia a été retenu sur la commune de Morteau dans le cadre de la démarche « Bien vieillir dans les Petites Villes de Demain ».

Le concept Villa Génération : 17 logements à loyers modérés et adaptés pour favoriser le « bien vivre » des seniors.

Haut-Doubs. Un projet d’habitat inclusif pour les seniors à Morteau

 

Il y a quelques mois, l’État a lancé un appel à manifestation d’intérêt, porté par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), pour accompagner le développement des projets d’habitat inclusif dans des communes qui comme Morteau ont été labellisées « Petites Villes de Demain ».

Destiné à des personnes âgées, faisant le choix d’un mode d’habitation regroupé autour d’un projet de vie sociale et partagé, cet habitat inclusif permet selon l’Etat de rompre l’isolement et constitue un enjeu majeur face à la transition démographique prévue durant les prochaines années. « Notre dossier est aujourd’hui encore à l’état de projet » précise Léontine Perrey, responsable Habitat Génération chez Néolia.

Le choix qui a été fait n’est pas une construction neuve mais la réhabilitation d’un bâtiment existant. « Au cœur de la ville, à proximité des commerces et services ». L’objectif est la création de 17 logements, des T2 et des T3, loués à des personnes de 65 ans et plus, autonomes. « Ils sont parfaitement adaptés avec des équipements intérieur et extérieur sécurisants afin de favoriser l’autonomie, le confort et la sécurité de nos clients ».

Par ailleurs, une salle commune où une hôtesse sera présente tous les jours de la semaine pour faciliter la vie quotidienne des locataires en les aidants si besoin dans leurs démarches administratives, en proposant de la formation informatique, en assurant les relations avec les structures d’aide à domicile, et plus globalement pour accompagner et faciliter le quotidien … mais aussi en générant du lien social et des moments de convivialité avec les locataires et également avec les habitants de Morteau qui pourraient participer aux animations.

« Nous mettrons également en place un comité de pilotage semestriel, où je serai entourée des locataires, de l’hôtesse mais aussi d’élus afin d’écouter les besoins et d’améliorer si besoin certains points ». Précision importante, Néolia proposera ces logements à loyers modérés donc accessibles, 500€ pour un T3 et 400€ pour un T2.

Source HEBDO 25.

ALZHEIMER – Il paie deux fois la même maison et va finalement en être expulsé…!

Fabrice a acheté sa maison en 1995 avec sa conjointe. Il a déposé le bilan après une liquidation judiciaire et sa maison a été saisie.

Après l’avoir rachetée en contractant un crédit au nom de sa compagne, il va devoir quitter les lieux.

En février 2022, nouveau rebondissement, Fabrice reçoit une ordonnance stipulant qu’il doit quitter les lieux dans les deux mois, d’ici le 8 avril.

 

Rocambolesque. L’histoire de Fabrice est pleine de rebondissements, plus surprenants les uns que les autres. Il a acheté non pas une fois mais deux la même maison. Et à présent, il va en être expulsé, selon Actu.fr.

Tout commence lorsque Fabrice et sa conjointe Colette font l’achat d’une maison à Saint-Jean-des-Essartiers dans le Calvados (14), en 1995. Fabrice, peintre en bâtiment, effectue de nombreux travaux pour embellir la maison en pierre. Mais il dépose le bilan après une liquidation judiciaire en mai 2001. Il avait enregistré son entreprise à son nom et n’avait pas créé de Société à responsabilité limité (SARL). Sa maison est alors saisie.

Le couple décide ensuite de la racheter en contractant un crédit, au nom de Colette. Il y a 8 ans, Colette découvre qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ils font le choix de se marier, «lorsqu’elle avait encore toute sa tête», selon Fabrice. Colette est placée sous la tutelle de l’Union départementale des associations familiales (Udaf) de Caen qui leur annonce, trois ans après leur mariage en 2014, que leur union est annulée au motif que Colette a signé l’acte de mariage alors qu’elle souffrait d’un trouble mental.

Une procédure d’expulsion

En mars 2021, l’Udaf fait assigner Fabrice devant le tribunal de Vire pour qu’il soit reconnu comme simple occupant de la maison, «sans droit ni titre». Il est alors condamné à verser à Colette un loyer de 380 € par mois, une décision qu’il respecte.

En février 2022, nouveau rebondissement, il reçoit une ordonnance stipulant qu’il doit quitter les lieux dans les deux mois, d’ici le 8 avril. L’Udaf parle de «procédure d’expulsion» à Actu.fr. Fabrice consulte les annonces de locations dans l’urgence mais avec 1200 € de retraite, il peine à se trouver un logement seul. Christophe Niel, directeur de l’Udaf de Caen, assure qu’ils font «un travail de représentation des droits à la personne», en parlant de Colette.

Source LE FIGARO IMMOBILIER.

« Enfin chez soi » : à Guéret, une résidence « inclusive » pour les personnes en situation de handicap…

Une résidence de cinq logements va être ouverte par l’Apajh à Guéret. Dans cet immeuble, les personnes en situation de handicap auront chacune leur appartement, tout en étant accompagnées au quotidien. 

Romain et Virginie se préparent à vivre seuls en appartement.

 

On sera plus tranquilles qu’au foyer ! » Romain et Virginie visitent les appartements de la résidence inclusive de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh), et s’y imaginent déjà. Dans quelques semaines, les deux amoureux, tous deux en situation de handicap, vont emménager dans un des cinq logements de cet immeuble. Chez eux pour la première fois, mais pas tout à fait seuls. Ils auront la possibilité d’être accompagnés au quotidien par Mathis Portail, l’animateur socio-culturel recruté pour l’occasion.

Une présence rassurante

« Je serai présent six jours par semaine en moyenne, en fin d’après-midi et le soir », explique le jeune homme. Son rôle : « faire de la veille, s’assurer que tout le monde est bien chez soi, assurer une présence et aider dans la vie quotidienne ». Mais pas question de faire à la place des résidents, l’objectif est de les accompagner vers l’autonomie. « S’ils ne savent pas changer une ampoule, je leur montre, mais je ne le fais pas à chaque fois ! »

Une présence qui rassure Romain. « Mathis pourra nous aider si on a un souci, pour la cuisine ou d’autres choses ». L’animateur proposera aussi des ateliers, des animations dans l’espace commun de l’immeuble, un ancien appartement transformé en cuisine et salon. « Chacun aura la possibilité d’y participer, ou pas. L’objectif étant quand même d’avoir un minimum de vie en commun ». 

Les candidatures toujours ouvertes

« La résidence est pensée comme un sas entre l’hébergement collectif, et l’appartement totalement individuel », ajoute Magalie Garcia, directrice adjointe des foyers d’hébergement de l’Apajh. « Quand on ferme la porte on est chez soi, en même temps le semi-collectif permet d’éviter la solitude, et de s’entraider. » Certains resteront ici quelques mois, le temps de s’adapter à leur nouveau quotidien. D’autres peut-être toute la vie. « Il n’y a pas de règle, tout dépend du projet », ajoute Magali Garcia.

Les futurs habitants sont sélectionnés selon le profil et le projet de vie. Six à huit personnes au total peuvent vivre ici. Pour l’instant, l’APAJH a reçu une dizaine de candidatures, et les dossiers peuvent être déposés auprès de l’association en continu.

Source FRANCE BLEU.

Maisons partagées : des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer en colocation à l’Haÿ-les-Roses…

C’est un type de résidence présenté comme une alternative aux Ehpad. A l’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), une colocation intergénérationnelle qui a ouvert cette année accueille huit personnes touchées par la maladie d’Alzheimer.

Elles y vivent en compagnie d’étudiants.

La maison partagée est située à l'Haÿ-les-Roses.

 

Elle aime « vivre ici tranquille« , en se sentant « chez elle« . Françoise Thémire habite dans une maison partagée à l’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne. La résidente y vit avec d’autres colocataires, notamment Marie-Pierre : une quinquagénaire touchée par la maladie d’Alzheimer, qui a rejoint les lieux depuis le début de l’année.

« L’avantage ici, c’est que c’est une petite maison où il y a huit colocataires, explique Clément Saint-Olive, cofondateur de l’entreprise « Biens communs ». On retrouve les codes de là où l’on a habité. On connaît les gens, on connaît les moindre recoins. Donc c’est un lieu où l’on peut vivre sans être désorienté, sans perdre ses repères, comme c’est le cas en Ehpad. »

Dans un contexte de scandale dans certains Ehpad, la maison partagée est présentée comme une alternative. Ici, les instants partagés entre les résidents – comme les repas ou la télé, par exemple – sont intergénérationnels. Françoise et Marie-Pierre vivent en effet avec Omar Niño, un étudiant colombien de 39 ans.

« J’ai l’impression d’être chez moi »

« Je passe ici pour prendre le petit-déjeuner avec eux, l’après-midi pour prendre le déjeuner… Même le soir. Je cuisine aussi, à côté des auxiliaires. C’est un peu en colocation« , raconte Omar Niño.

Dans cette maison, Isabelle Vignaud veille au confort des résidents. Elle décrit une expérience bien différente de celle qu’elle avait vécue en Ehpad au début de sa carrière. « Déjà le cadre est assez extraordinaire, vante l’animatrice de la maison partagée. Et j’ai l’impression d’être chez moi. C’est peut-être ma maison secondaire. »

Pour habiter sur place, les résidents payent entre 2000 et 3500 euros par mois. Les sommes varient en fonction des aides perçues.

Source FR3.

Témoignage. Amputé d’une jambe, il ne trouve pas de logement adapté à son handicap…

Amputé d’une jambe suite à un accident sur la voie publique en mars 2021, Steven Simon n’arrive pas à obtenir un logement adapté auprès des bailleurs privés et sociaux de Nancy.

Le jeune homme propose pourtant de payer un an de loyer d’avance.

Steven Simon a été amputé d’une jambe, suite à un accident sur la voie publique.

 

Au printemps 2021, alors âgé de 27 ans, Steven Simon est percuté par un véhicule sur la chaussée, ce qui entraîne l’amputation de sa jambe gauche. Depuis, il vit chez ses parents dans un appartement situé au troisième étage sans ascenseur. Son état physique nécessite un logement en rez-de-chaussée pour personne à mobilité réduite (PMR). Toutefois, ses recherches sont vaines, malgré l’assurance pour les loueurs d’une avance d’un an de loyers.

« Je vis très mal la situation. J’ai des images de l’accident qui me reviennent tout le temps », explique Steven. « On a beau chercher, c’est très compliqué de trouver un logement. »

Le jeune homme souffre d’une double fracture du tibia, qui ne guérit pas à force de s’appuyer sur sa jambe. Il doit se rendre chez le kiné tous les jours et apprendre à marcher avec une prothèse. Monter les étages sur une jambe lui demande beaucoup d’efforts pour rentrer chez lui. Et sa chaise roulante reste en bas car les portes sont trop étroites.

« Un logement au rez-de-chaussée me permettrait de reprendre une vie normale. De recommencer à marcher sans insister sur ma jambe et craindre les complications. »

Steven Simon

Assistance d’un avocat

Pour tenter de débloquer la situation, Steven Simon a fait appel à un avocat spécialiste en droit du dommage corporel, sur la problématique de l’accès au logement pour les personnes en situation de handicap.

« C’est malheureux, mais oui, on a besoin d’un avocat aujourd’hui pour faire valoir ses droits de personne handicapée. Comme un malheur ne vient jamais seul, après la violence de l’accident, s’ensuit la cohorte des problèmes administratifs », relate Maître Charles-Henri Coppet. « Clairement, combattre avec une assurance malgré sa solvabilité, aurait fini par démoraliser Monsieur Simon. »

Pour les bailleurs, Steven Simon ne rentre pas dans les cases prévues. Malgré la proposition de paiement d’un an de loyer, grâce aux premières provisions d’indemnisation, il n’aurait pas les moyens de régler ensuite la location.

Selon Maître Charles-Henri Coppet, il s’agit d’une discrimination. La santé physique et morale de Steven Simon se dégrade et son cas n’est pas isolé. Dans de nombreux dossiers,  le handicap est encore trop souvent lié à de la précarité et empêche de nombreuses victimes de reprendre le cours de leur vie, faute de pouvoir obtenir un logement adapté.

Source FR3.

Revel : un projet d’habitat partagé pour personnes en situation de handicap dans une ancienne ferme…

L’association Equipollence va aménager plusieurs logements dans une ancienne ferme de la ville.

Ils seront occupés pour la majorité par des personnes en situation de handicap.

Le domaine de la Téoule qui doit accueillir plusieurs logements pour personnes en situation de handicap mais également des espaces de type tiers lieu.

 

C’est une initiative qui remonte à près de six ans et se concrétise aujourd’hui avec le lancement des premiers travaux. L’association Equipollence a pour projet d’aménager plusieurs logements dans les bâtiments du domaine de la Téoule, une ancienne ferme située à quelques centaines de mètres du hameau de Vaure, dans la commune de Revel.

Ces habitations seront pour la majorité occupées par des personnes en situation de handicap selon le modèle de l’habitat partagé. « Ce sont des adultes lourdement handicapés et leurs familles qui sont à l’origine de ce projet tourné vers l’inclusion et le partage. Ils avaient envie de vivre en société, au cœur de la cité, plutôt que dans des centres fermés. L’initiative est accompagnée bénévolement par des professionnels comme des anciens directeurs de centre ou des travailleurs du social », note Olivier Lebrun, l’un des membres de l’association.

Que prévoit le projet ?

Rendue possible grâce à une souscription d’épargne solidaire en lien avec les organismes Urban Solidarité Investissement et Urban Coop, l’opération consiste à créer un « lieu de vie et de rencontre » regroupant de l’habitat partagé pour adultes en situation de handicap, aussi des logements locatifs pour des habitants de Revel et un tiers lieu mis à disposition des associations et autres acteurs du territoire.

« Les travaux de rénovation ont commencé pour la mise à disposition des habitants de Revel de trois logements locatifs (T1, T2 et T3). Le site accueillera, sous l’ancien hangar un logement en colocation pour six personnes en situation de handicap et au premier étage, trois studios et une salle commune pour des personnes en situation de handicap plus autonomes. »

Association Equipollence

L’association Equipollence précise par ailleurs, toujours dans une optique de faire du site un lieu de vie et d’échanges, que le parc offrira également de multiples opportunités : organisation d’évènements culturels, maraichage, jardinage… « La partie tiers lieu verra le jour dans un second temps. La réflexion est engagée mais c’est un projet qui reste à construire notamment en lien avec les associations pour savoir ce qu’elles aimeraient faire de ces espaces qui pourront être mis à leur disposition », souligne Olivier Lebrun.

Pose de première pierre et point de rencontre

Samedi 19 mars, l’association a décidé à convier tout ceux qui peuvent être concernés de près comme de loin par ce projet (personnes en situation de handicap et leur famille, associations, habitants de Revel…) à une après-midi de rencontre organisée à l’occasion du démarrage des travaux. Celle-ci se déroulera de 14 h à 18 h.

L’association espère faire de ce moment une occasion de « discuter ensemble de ce que sera ce lieu d’échange et de rencontre ». Ainsi après un temps d’accueil et une cérémonie symbolique de pose de première pierre, trois points de rencontres seront organisés autour des thématiques suivantes :

  • « Habitat partagé et accompagné à la Téoule » : il concernera principalement les personnes en situation de handicap ou leurs familles intéressées par le projet et désireuses d’en savoir plus sur la vie en location dans l’habitat partagé et accompagné.
  • « Porteurs de projets » : il s’adressera principalement aux personnes désireuses de construire leur propre projet d’habitat partagé et accompagné en partageant l’expérience acquise par Équipollence à Revel.
  • « Faire ensemble et partenariats » : il réunira toutes les personnes physiques ou morales souhaitant échanger sur leur participation et leur apport possible au projet collectif de la Téoule.

Clôture du chantier prévue en fin d’année

L’association Equipollence précise que les travaux d’aménagement des bâtiments du domaine de la Téoule devraient être bouclés d’ici la fin de l’année 2022.

Actuellement, quelques places restent disponibles au sein de la future colocation et des logements sont aussi disponibles sur les différentes parties de l’opération.

Source ACTU.FR

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet…

Si le thème de l’inclusion du handicap a été porté avec force pendant cinq ans, de nombreux sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance. 

Macron et le handicap, un programme partiellement tenu. Point complet...(photo d’illustration)

 

Le candidat Emmanuel Macron avait fait de la lutte contre les inégalités subies par les personnes en situation de handicap une de ses priorités en 2017, avec une ambitieuse liste de promesses. Cinq ans après, il est possible de dresser un bilan de l’action de l’exécutif pour une meilleure intégration des quelque 12 millions de personnes concernées.

Si ce thème a été porté avec force pendant cinq ans, plusieurs sujets sur lesquels le président s’était engagé restent en souffrance, tandis que d’autres, imprévus, ont émergé sans toujours satisfaire le monde du handicap. Ecole, emploi, logement, aidants… : le point sur les grands dossiers du quinquennat.

Ce qui était promis et a été (en partie) tenu

  • Renforcer le droit au travail

Emmanuel Macron, candidat, s’était engagé à « favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées » s’il était élu. Au bout de cinq ans, cette promesse n’est que partiellement tenue.

L’effort de l’Etat en faveur de l’emploi des personnes handicapées durant le quinquennat s’est confirmé en passant à près de 1,8 milliard d’euros en 2020, contre 1,7 milliard d’euros en 2017. Les mesures d’aide à l’embauche (4 000 euros pour chaque handicapé employé) et de soutien à l’apprentissage des travailleurs handicapés ont été particulièrement saluées par les acteurs du secteur.

Toutefois, le taux d’emploi et le taux de chômage des travailleurs handicapés n’ont pas significativement évolué en cinq ans : « Les baisses du chômage doivent être analysées avec prudence car elles résultent notamment d’un fort recul de personnes sans emploi en recherche active d’emploi, lié aux restrictions de déplacement suite à la crise Covid », analyse l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), l’organisme chargé de collecter et de redistribuer les pénalités infligées aux entreprises qui ne respectent pas le quota de recrutement de 6 % de personnes handicapées dans leurs effectifs.

En revanche, le taux de chômage de longue durée (plus d’un an) s’est clairement aggravé. « Les derniers chiffres montrent que lorsque les personnes en situation de handicap sont au chômage, elles y restent durablement, sans perspective de retour sur le marché du travail. La crise Covid a aggravé le phénomène, avec une progression vertigineuse de la durée moyenne d’inscription », décrit APF France handicap.

Les personnes handicapées davantage touchées par le chômage de longue durée


Quant à l’emploi accompagné, dispositif phare de l’exécutif, où un conseiller fait le lien entre l’employeur et l’employé, il ne bénéficie qu’à 6 000 personnes : « Il faut le temps que les accompagnateurs soient formés », justifie la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

  • Améliorer l’intégration scolaire

Quelque 70 000 enfants, souvent les plus lourdement handicapés, sont dans des établissements spécialisés médico-sociaux. Parallèlement, 400 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés dans l’école ordinaire (un nombre en hausse de 19 % depuis 2017) avec 125 000 accompagnants (en hausse de 35 %).

Interrogée sur le nombre d’enfants qui ne trouveraient pas de solution, Sophie Cluzel rétorque : « Les associations parlent de 20 000 enfants, mais il s’agirait plutôt de 300 à 400 enfants. Certains sont sur liste d’attente pour un établissement mais ils ont un accompagnement à la maison. »

Bel effort, mais peut mieux faire, jugent les spécialistes : « A chaque rentrée, la scolarisation demeure un leurre pour un certain nombre d’élèves, qui restent encore sans moyens de compensation, sans école ou avec un nombre limité d’heures d’enseignement », regrette Arnaud de Broca, président de Collectif Handicaps. En cause, le manque de formation et la précarité des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Ces accompagnants, en contrat précaire, recrutés à temps partiel, peuvent accompagner plusieurs élèves handicapés par jour dans différents lieux. Ils perçoivent un salaire de 700 euros net par mois en moyenne. Ils n’ont que soixante heures de formation initiale quand leurs collègues italiens, par exemple, bénéficient de deux ans et demi d’apprentissage.

  • Faciliter les démarches administratives

Qu’il s’agisse de la vie quotidienne, de la scolarité ou de l’insertion professionnelle, la prise en charge administrative est assurée par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces structures locales déterminent le taux d’incapacité des personnes et instruisent chaque année, pour 1,7 million de bénéficiaires, quelque 4,5 millions de demandes d’aides, qu’elles soient financières, matérielles ou humaines.

Emmanuel Macron, qui s’était engagé à faciliter les démarches administratives des personnes handicapées, s’est davantage concentré sur la rapidité de traitement des dossiers (très différente d’un département à l’autre) que sur le « référent facilement accessible » mentionné dans son programme – un numéro vert a toutefois été mis en place.

Ainsi, la durée moyenne de traitement d’un dossier était de 4,4 mois au troisième trimestre 2021 contre 4,6 mois en 2019. La durée moyenne de traitement d’un dossier est encore supérieure à six mois dans quatorze départements, alors qu’elle est inférieure à quatre mois dans quarante-sept départements, souligne le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

D’autres mesures visaient à faciliter les démarches : l’allongement de la durée maximale d’attribution de cinq à dix ans de certains droits (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, allocation compensatrice…) et l’octroi des droits à vie pour les personnes dont le handicap est irréversible, comme la trisomie ou une amputation.

  • Donner de l’aide aux aidants

« Nous favoriserons les périodes de répit pour les aidants », promettait Emmanuel Macron. Une promesse une nouvelle fois partiellement tenue : la prise en compte de la situation des personnes aidantes (qui sont environ 8 millions) dans le calcul de l’âge de départ à la retraite a été repoussée avec la réforme de l’ensemble du système de retraite qui devait la contenir.

Le « chèque bilan santé-social » qui devait leur être proposé n’a pas non plus vu le jour. Une plate-forme d’accompagnement s’appuyant sur des équipes de professionnels (Assist’aidant) a bien été créée, mais elle n’opère pour le moment qu’à Paris et en Indre-et-Loire.

En revanche, les aidants en activité peuvent désormais bénéficier d’une indemnisation du congé pris pour aider un proche : l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) ou de présence parentale (AJPP), pour les parents d’enfants handicapés, qui a été revalorisée à 58,59 euros par jour depuis le 1er janvier. Toutefois, sa durée est limitée à soixante-six jours. « Cette indemnisation empêchera-t-elle le recours aux arrêts maladie ? Cela reste à voir… », note APF France handicap. A l’image des autres associations, elle salue en revanche la défiscalisation du dédommagement que peut verser l’aidé à l’aidant.

  • Améliorer la protection des majeurs sous tutelle

La France compte entre 800 000 et un million de personnes majeures protégées par une mesure de tutelle, de curatelle ou de sauvegarde de justice. Environ la moitié d’entre elles s’appuient sur leur famille – les autres dépendent de professionnels qui suivent jusqu’à soixante personnes chacun.

« Nous améliorerons la protection juridique des majeurs sous tutelle afin de répondre aux recommandations récentes du Défenseur des droits. Nous développerons les moyens des services des tutelles afin de permettre un encadrement individualisé de qualité de ces personnes », affirmait Emmanuel Macron en 2017. Cinq ans plus tard, cette promesse n’a été que partiellement tenue : la loi de programmation et de réforme pour la justice de 2019 a permis aux tuteurs de toucher à des comptes bancaires ou de procéder à des opérations médicales importantes sans autorisation du juge. Les majeurs protégés ont retrouvé le droit de vote et peuvent également se marier, se pacser ou divorcer à condition d’informer la personne chargée de leur protection et que celle-ci ne s’y oppose pas.

Pas d’amélioration toutefois pour les professionnels chargés des majeurs protégés : les tuteurs et curateurs professionnels réclament ainsi une hausse de près de 20 % des fonds publics qui leur sont alloués pour rendre le métier plus attractif et augmenter leurs effectifs. « Il faut repenser leur métier », répond la secrétaire d’Etat, qui préconise plus d’autonomie et moins de protection.

Ce qui était promis et a été oublié

  • Améliorer l’accessibilité du logement

Des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ont des problèmes d’accessibilité au logement, faute d’aménagements de larges portes, couloirs, salles de bains et toilettes où doit pouvoir manœuvrer un fauteuil roulant…

En 2018, la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a douché leurs attentes en ramenant de 100 % à 20 % la part des logements neufs devant être obligatoirement accessibles aux personnes handicapées – trop de normes découragerait la construction de ce type de biens.

Les défenseurs de cette mesure soulignaient en outre que les 100 % évoqués cachaient une importante exception, puisque les logements dans des bâtiments inférieurs à quatre étages sans ascenseur étaient dispensés de normes pour handicapés, sauf au rez-de-chaussée. Le décret rendant obligatoire l’installation d’un ascenseur dès que le bâtiment atteint trois étages va donc mécaniquement étendre à beaucoup plus d’immeubles l’application des normes handicapés. Mais, pour les acteurs du monde du handicap, cette mesure ne compensera pas, tant s’en faut, le quota des 20 %.

  • Favoriser l’accessibilité

Selon la déléguée ministérielle à l’accessibilité, 350 000 établissements recevant du public (ERP) seraient accessibles et 700 000 en sont au début des démarches (les délais de mise en conformité ont été reportés à 2024 au moins). Un effort a été réalisé pour les bâtiments publics comme les écoles ou les mairies, mais les commerces, les restaurants et les transports présentent encore un retard conséquent : malgré de nombreuses initiatives, le métro reste très peu accessible, les arrêts de bus sont rarement aménagés, et moins d’un tiers des gares ferroviaires nationales sont adaptées.

« Les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre », regrette Fabienne Jégu, conseillère auprès de la Défenseure des droits.

Quant à l’accessibilité de l’information politique et citoyenne (obligatoire pour tous les services publics depuis 2012), elle reste largement incomplète : en octobre 2021, 20 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français prenaient en compte l’accessibilité, en ayant préalablement diminué les exigences pour la définir.

Ce qui n’était pas prévu

  • Refuser la déconjugalisation des AAH

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

Prestation sociale permettant d’assurer un revenu minimum, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée en tenant compte des revenus du conjoint. Emmanuel Macron avait promis, durant la campagne de l’élection présidentielle, de la porter à 900 euros – promesse tenue, avec deux revalorisations exceptionnelles durant le quinquennat. Toutefois ces deux revalorisations se sont accompagnées de modifications de la formule de calcul du plafond de ressources de l’AAH limitant, voire annulant parfois, l’impact des augmentations pour les allocataires vivant en couple, soit environ 9 % des bénéficiaires de l’allocation.

Ces mesures ont d’autant plus de mal à passer auprès du monde handicapé que ce dernier réclame de longue date la déconjugalisation de l’allocation et l’autonomisation du conjoint handicapé au sein de son foyer. « Le gouvernement peut rappeler que les partis de l’opposition n’ont pas adopté [la déconjugalisation] lorsqu’ils étaient au pouvoir. Mais jamais un gouvernement n’avait eu auparavant la possibilité de la faire adopter avec le soutien de l’ensemble des partis politiques », déplore Arnaud de Broca, du Collectif Handicaps.

A la place, l’exécutif a mis en place un nouvel abattement forfaitaire de 5 000 euros appliqué sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH, majoré de 1 100 euros par enfant.

  • Stopper l’exil belge

Le problème du manque de places d’accueil en France et du choix fait pour plusieurs milliers de handicapés (7 000 adultes et 1 500 enfants environ) de s’exiler en Belgique n’est pas nouveau. Mais l’exécutif actuel a fait le choix radical d’un moratoire. Concrètement, Paris et Bruxelles se sont mis d’accord pour qu’il n’y ait plus de nouvelles places créées pour les Français, et ces derniers ne seront pas aidés financièrement s’ils décident de partir. Ceux qui sont déjà installés en Belgique continueront toutefois de bénéficier d’une prise en charge.

« Deux mille cinq cents solutions nouvelles sont installées ou programmées en France pour prévenir les départs non souhaités des personnes en situation de handicap en Belgique », a annoncé le secrétariat d’Etat au handicap le 2 février : 1 600 en Ile-de-France, 630 dans les Hauts-de-France et 270 dans le Grand Est.

Cette décision n’a pas complètement satisfait les associations, dont l’Unapei (fédération d’associations de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles), qui se dit très attachée au « libre choix de la personne », notamment pour celles qui résident à proximité de la frontière. Sa vice-présidente, Coryne Husse, rappelle par ailleurs que si ces trois régions sont principalement concernées par les départs, « le manque de solutions est un phénomène global sur tout le territoire ».

Source LE MONDE.

Paris: La mairie du 19e et l’ARS saisies au sujet de l’insalubrité d’un institut médico-éducatif…

Ce mardi, un parent référent de l’IME Cerep-Phymentin a déposé des recours auprès la mairie du 19e arrondissement et de l’agence régionale de santé pour dénoncer l’insalubrité de l’établissement.

Paris: La mairie du 19e et l’ARS saisies au sujet de l'insalubrité d’un institut médico-éducatif...

 

  • Depuis 2018, l’Institut médico-éducatif Cerep-Phymentin subit des inondations et des fuites d’eau récurrentes. Situé dans le 19e arrondissement, l’établissement accueille 35 jeunes en situation de handicap.
  • Les interventions du bailleur, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), ne semblent pas résoudre le problème. De nombreux travaux ont été faits mais les fuites reprennent constamment.
  • Pour faire bouger les choses, un parent d’élève a déposé des recours auprès de la mairie du 19e arrondissement et de l’agence régionale de santé, ce mardi.

« C’est l’équivalent d’une baignoire d’eau qui tombe chaque jour du plafond », lance une psychologue de l’Institut médico-éducatif (IME) en désignant une fuite. Depuis 2018, l’IME Cerep-Phymentin, situé rue Adolphe-Mille, dans le 19e arrondissement de Paris, subit des infiltrations et inondations répétitives. Pour faire bouger les choses, Anne Devillers, parent d’élève, a déposé des recours ce mardi auprès de la mairie d’arrondissement, de l’agence régionale de santé (ARS) et de la Maison départementale des personnes handicapées. Contraint à la fermeture à plusieurs reprises, l’établissement compte encore trois fuites actives. Il accueille 35 jeunes en situation de handicap, âgés de 12 à 20 ans.

La cheffede service de l’IME, Chrystele Bouix-Esnard, a déjà déposé plusieurs recours auprès de la mairie et de l’ARS. Désemparée face à l’absence de solutions, elle a sollicité l’aide d’Anne Devillers. « Souvent les parents d’élèves ont plus de poids dans ce genre de situation », explique cette dernière. Elle a d’abord ouvert une pétition en faveur de la « protection des jeunes en situation de handicap » de l’IME, qui a recueilli 444 signatures. Désormais, elle demande l’aide des institutions.

Les jeunes affectés par la situation

« Cette situation est anxiogène pour le public qu’on accueille », explique la cheffe de service. L’IME s’occupe de jeunes présentant une déficience intellectuelle, atteints de troubles neurologiques, génétiques ou psychiques. « Ils ont besoin d’un rituel, de repères. Ces ruptures de la prise en charge ont vraiment un effet sur eux », explique Armelle Cadoret, médecin directeur de l’IME. Ils sont aidés par les soignants pour travailler sur leurs angoisses et leur relation à l’autre. « Quand ils ne peuvent pas venir à l’IME, certains se sentent abandonnés, ajoute-t-elle. C’est compliqué si l’environnement qui est censé les aider contribue à renforcer leurs angoisses. »

Dans les couloirs, murs et plafonds sont abîmés par les fuites d'eau récurrentes.

Souvent, les fuites d’eau se traduisent par un goutte-à-goutte constant, notamment dans la salle polyvalente de l’établissement. « C’est la salle où ils font des exercices de relaxation, cela les déconcentre considérablement », explique le docteur. Des conditions particulièrement déstabilisantes. « Pour des patients souffrant de graves troubles psychologiques, par exemple, le bruit de la goutte d’eau va le perturber parce qu’il va penser qu’il est lui-même la goutte d’eau, qu’il est en train de se liquéfier », explique Armelle Cadoret. « Un jour, il y en a même une qui a pris peur et s’est enfuie en courant parce qu’elle a cru que c’était un monstre », plaisante une adolescente de l’IME au sujet des bruits de canalisation.

Un nouveau rapport d’expert attendu

« On est à deux doigts de déclarer une insalubrité », confie la chef de service de l’établissement. En trois ans, elle a échangé une centaine de mails à ce sujet avec la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et la MAIF, son assureur. Plusieurs experts mandatés par la RIVP sont intervenus et l’établissement a été refait presque entièrement. « Pourtant les fuites finissent toujours par revenir, dénonce-t-elle. Les réparations ne sont pas pérennes. » L’adjointe au maire du 19e chargée de la réduction des risques, Séverine Guy, est venue constater ces fuites en décembre 2020. « Elle pense que c’est un problème structurel du bâtiment », rapporte Chrystèle Bouix Esnard.

De son côté, Stéphanie Vergnes, responsable de l’agence de la RIVP dans le 19e arrondissement, pense que les fuites ont diverses origines. « Je ne suis pas experte donc j’ai fait appel à une société spécialisée pour établir un bilan de la situation. » Ce mardi après-midi, un expert s’est donc rendu à l’IME. Il devrait délivrer un rapport sous 15 jours. « On entend tout à fait la colère et la lassitude de la Cerep qui subit incontestablement des sinistres, des fuites et des infiltrations depuis trois ans, affirme Stéphanie Vergnes. On espère pouvoir commencer des travaux dès qu’on aura les conclusions de l’expert. »

« La goutte d’eau qui fait déborder le vase »

Le contexte sanitaire n’arrange rien. Contraints de respecter les restrictions sanitaires, les soignants ne peuvent pas regrouper les jeunes dans un même atelier. Quand une salle est inondée, et qu’un atelier est annulé, les jeunes sont donc renvoyés chez eux. « Mais ils n’ont aucune autonomie, explique Anne Devillers. Il faut rester avec eux à la maison ou payer une nounou à chaque fois. Ce sont une quarantaine de jeunes, et autant de familles, qui sont en difficulté. »

Cette situation s’ajoute à la frustration grandissante du manque de reconnaissance de leur profession. Sur les 19 soignants de l’équipe, seulement deux ont accès à la prime du Ségur. Pour une raison inhabituelle, l’IME est de nouveau fermé ce mardi. « La moitié des éducateurs, dont moi-même, se sont déclarés grévistes pour protester », explique Chrystèle Bouix Esnard. La cheffe de service et le médecin directeur s’accordent pour dire que ces fuites, « vraiment, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. »

Source 20 MINUTES.

Ces onze mamies cherchent un logement pour vieillir ensemble et éviter la maison de retraite…

Depuis 2016, une dizaine de femmes âgées de 67 à 84 ans planchent sur un projet d’habitat participatif à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Amies dans la vie, elles ont créé l’association La Maison d’Isis afin de trouver l’endroit idéal où passer leurs vieux jours.

Elles veulent éviter la maison de retraite et rester autonomes le plus longtemps possible.

L'association La Maison d'Isis veut créer un habitat participatif à Montauban (Tarn-et-Garonne) pour une dizaine de retraitées.

 

« Hors de question de vieillir seule dans une maison de retraite ! ». Ginette Pondarrasse, 75 ans, ne peut pas être plus claire. Présidente de l’association La Maison d’Isis, elle réfléchit depuis 2016 à un projet d’habitat participatif pour elle et ses dix amies. « Au départ, nous sommes juste un groupe d’amies qui ne veulent pas vieillir dans leur coin », nous explique-t-elle. Âgées de 67 à 84 ans, elles ont ensuite décidé de fonder une association pour réaliser leur souhait à Montauban (Tarn-et-Garonne).

« Nous voulons créer un endroit où notre petit groupe pourrait encore se côtoyer tout en étant dans des logements adaptés à notre état de santé », ajoute cette retraitée de l’administration financière. Les autres potentielles colocataires sont d’anciennes professeures, d’ex-femmes de ménages ou vendeuses. Aujourd’hui, elles partagent régulièrement des activités. « Nous organisons des cours de gym, des sorties, on fait de la lecture à haute voix et on se réunit souvent pour parler de l’association. » Elles ont également mis en place un système de covoiturage et d’entraide pour effectuer leurs courses.

Un premier projet abandonné

En finalisant ce projet d’habitat, les membres de l’association veulent conserver leur lien d’amitié et trouver une alternative à l’isolement. « Nous avons vu nos parents vieillir isolés chez eux ou seuls en maison de retraite. Et pour nous, c’est inconcevable. » Le groupe recherche des appartements proches les uns des autres, adaptés à la perte d’autonomie et situés proche du centre-ville de Montauban. « Il nous faudrait également une salle à proximité pour se retrouver et développer nos activités », précise Ginette Pondarrasse.

Peu après la création de leur association, les amies avaient déjà travaillé sur un premier projet avec un architecte et un bailleur social. « Il s’agissait d’une résidence comprenant plusieurs appartements avec un jardin suspendu au milieu. On avait aussi imaginé une salle commune pour nos réunions et une chambre pour recevoir nos familles ». Mais le projet n’a finalement pas abouti « à cause de problèmes internes et faute de financement ».

« Être ensemble, c’est notre force »

Après six ans de recherche, les retraitées croient encore en leur rêve. Pour réussir à le concrétiser, les futures locataires ont demandé de l’aide à la mairie de Montauban et au département du Tarn-Et-Garonne. L’association est également en pourparlers avec un bailleur social. « Les discussions sont en cours mais rien de concret ne nous a été proposé, regrette Ginette Pondarrasse. Notre plus gros souci, c’est que nous avons des revenus très hétérogènes. Certaines peuvent prétendre à un logement social, d’autres non. »

La septuagénaire assure cependant que la situation est urgente. « Cela fait des années que l’on rêve de ce projet et nous en sommes toujours au même point. À chaque fois, nous repartons à zéro alors que nous, nous prenons de l’âge. » Mais la présidente de l’association en est sûre, le groupe doit rester soudé. « D’autant plus que notre famille est loin et ne peut pas intervenir en cas d’urgence », glisse la mère de deux filles.

Elles ne veulent pas être « infantilisées en Ehpad »

Les retraitées souhaitent garder une autonomie le plus longtemps possible pour ne pas « avoir l’impression d’être infantilisé comme c’est le cas pour beaucoup de résidents en Ehpad ». Les récentes révélations de maltraitances dans ces établissements n’ont fait que les encourager à concrétiser leur projet. « Cela fait froid dans le dos de lire tous ces témoignages. Notre association organise régulièrement des conférences avec des professionnels sur le thème du bien vieillir et la santé des personnes âgées », explique la présidente de l’association La Maison d’Isis.

Résidant toutes à Montauban, les dix amies souhaitent rester dans cette ville car elles sont toutes engagées dans diverses associations. Ginette Pondarrasse devrait se rendre prochainement en Belgique et en Allemagne pour visiter des habitats participatifs, a repéré France 3 Occitanie. Elle espère y trouver la clé de son « projet de vie ».

Source OUEST FRANCE.

Une infirmière donne naissance à une résidence dédiée aux seniors. A L’Isle-sur-le-Doubs (25)…

Pendant dix ans, Olivia Gaiffe a mûri un projet qui lui tenait à cœur : la construction d’une résidence seniors au concept novateur. Le premier coup de pelleteuse a été donné le 4 février à L’Isle-sur-le-Doubs.

Elle portera le nom de Louis Gaiffe, son cher grand-père décédé le 24 janvier.

Une infirmière donne naissance à une résidence dédiée aux seniors...

Imaginez une colocation d’étudiants. C’est un peu le même principe pour cette résidence qui n’accueillera pas des têtes apprenantes mais des personnes âgées autonomes ou légèrement dépendantes. Car elle ne sera pas médicalisée. Chacun disposera d’une chambre de 25 m² avec une salle d’eau et partagera les repas dans un espace dédié. Sachant que les fins cuistots qui voudront faire partager leurs talents et spécialités culinaires pourront se mettre aux fourneaux.

Une grande maison de 1 000 m² de deux niveaux

Sur le plan architectural, la résidence se démarque encore. Pas de cubes empilés à la verticale ou à l’horizontale. Juste une grande maison de 1 000 m² de deux niveaux, à la toiture à deux pans. Toutes proportions gardées, comme l’ancien chez soi. Elle sera posée sur un terrain de 34 ares rue des Prés-Verts, voisin d’une crèche -idéal pour les rencontres intergénérationnelles- et à quelques encablures du cœur de ville. Particularité encore : l’espace accueillera un terrain de pétanque, des potagers en carrés et surélevés « pour que les résidents puissent jardiner », des espaces fleuris « pour y faire pousser des semences », un poulailler « pour y ramasser des œufs destinés au restaurant » et peut-être même des chèvres. « Je voulais une maison dans le partage via les repas, les animations ou chacun aurait, aussi, son intimité dans un logement meublé et décoré avec des objets et souvenirs personnels, histoire de conserver ses repères », observe Olivia Gaiffe.

Un projet à deux millions d’euros

Comment une infirmière libérale, infirmière capitaine volontaire chez les pompiers l’islois, maman de deux jeunes enfants de 7 et 11 ans, est-elle devenue le promoteur de ce projet à deux millions d’euros ? « De par mon métier de soignante », répond-elle. « J’ai côtoyé des personnes âgées seules, veuves ou veufs, dans des maisons trop grandes dont ils ne pouvaient plus s’occuper, souffrant de l’isolement car les enfants résidaient loin, et de dénutrition faute d’envie de se faire à manger. Dès lors, j’ai été guidée par le besoin impérieux de leur redonner de l’envie et de la vie. C’est valorisant de porter un projet pour le mieux vivre de nos anciens ».

Une résidence de 18 chambres

Ce projet, Olivia Gaiffe l’a « maturé » pendant 10 ans avec le soutien de sa famille dont son grand-père Louis , qu’elle considère comme son papa « car je n’en ai pas eu ». Il l’a toujours épaulée, conseillée. « Même dans les moments de doute, quand je me disais : mais pourquoi te lances-tu là-dedans ». L’ancien buraliste à L’Isle-sur-le-Doubs, champion de France de ping-pong vétéran , vaillant jusqu’au bout, s’est éteint brutalement le 24 janvier. Le premier coup de pelleteuse sur le terrain des Prés-Verts a été donné le 4 février, le jour anniversaire de ses 92 ans : « Un symbole. J’y tenais. C’était un personnage, mon papa-papy. Il était fier de ce projet. La maison s’appellera Louis Gaiffe ». La résidence doit ouvrir ses portes à l’été 2023. Sans faire de publicité sur ce territoire où la population est âgée, les intéressés postulent déjà pour une place dans cette maison de 18 chambres et deux studios.

Source EST REPUBLICAIN.