Haut-Rhin : un Alsacien amputé du bras gauche en équipe de France de football handisport…

L’année dernière, Frédéric Fuentes, habitant du Bonhomme (Haut-Rhin), intégrait l’EFFA, l’équipe de France de football des amputés.

Il est le seul représentant du Grand Est, région dans laquelle il voudrait créer son propre club et va participer à la Champions League de football amputés 2021.

Frédéric Fuentes, gardien de l'équipe de France de football des amputés.

 

« Tous sur un pied d’égalité ». Voilà le slogan de l’EFFA, l’équipe de France de football des amputés. Une équipe créée en 2007, composée de sportifs amputés des membres inférieurs et supérieurs, à la suite d’accidents ou de maladies. Parmi la quarantaine de sélectionnés, Frédéric Fuentes.

« Je suis le seul à représenter le Grand Est, c’est une fierté », avance d’emblée cet habitant du Bonhomme, adepte des défis et du dépassement de soi, depuis que sa vie a basculé le 21 septembre 2014.

Une prothèse bionique

Chef d’équipe dans une entreprise de recyclage de matières plastiques à Sainte-Marie-aux-Mines, le père de famille de 32 ans, perd son bras gauche en tentant de débloquer un silo. Un accident du travail, à la suite duquel Frédéric Fuentes sera équipé d’une prothèse bionique, qu’il devra en partie financer à ses frais et pour laquelle il avait lancé une souscription en ligne.

« Aujourd’hui je vais bien, mais les douleurs sont toujours là », confie-t-il. Vivre avec le handicap, une épreuve du quotidien qu’il préfère aborder autant que possible avec optimisme. « Le handicap tout le monde pense que c’est un frein, alors qu’il faut le voir comme un appui ».

Dans cette optique, loin de se laisser abattre, en novembre 2018, l’Alsacien donne de sa personne pour faire avancer la recherche. Il devient l’un des premiers amputés français à participer à un programme inédit lancé par le CNRS. La prothèse se commande en mobilisant un membre fantôme, grâce à des électrodes positionnées sur le muscle et reliées à un système d’intelligence artificielle. Bien loin du système traditionnel parfois compliqué à appréhender pour les personnes détentrices.

Plus récemment, fin 2020, le voilà investi pour promouvoir le football pour personnes amputeés. Une discipline officiellement lancée en 1980 à Seattle, par un Américain, Sir Don Bennett, lui-même handicapé et qui s’est depuis, largement développée avec des équipes de mieux en mieux entraînées et de plus en plus performantes au niveau mondial. En France, elle reste pourtant reléguée au niveau amateur.

« La fédération française de football et la fédération handisport ne jouent pas en notre faveur. Ils ne nous aident pas à recruter des joueurs alors qu’il y a beaucoup de personnes amputées dans notre pays. Nous ne sommes pas mis en valeur. Médiatiquement, on parle également très peu de nous », argumente Jérôme Venzo, président et entraineur adjoint de l’équipe tricolore.

Malgré tout, quelques clubs fleurissent dans l’Hexagone. Région parisienne, Marseille, Annecy, Nantes. Partout, sauf dans le Grand Est. « Il y a pourtant du potentiel », assure Frédéric Fuentes qui rêve de faire émerger la première équipe locale. Pour le sport, pour lui aussi.

L'équipe de France de football des amputés

S’intégrer dans le sport est compliqué avec un handicap

A la différence de ses coéquipiers, le gardien n’a pas trouvé de structures amateurs ou professionnelles prêtes à l’accueillir pour qu’il puisse s’entraîner régulièrement. « Dans d’autres département, certains amputés sont dans des clubs de valides et jouent très bien. Je ne demande pas à être en première division. Juste pouvoir me préparer physiquement. Avec le handicap, trouver du travail c’est compliqué, mais s’intégrer dans le sport, ça l’est aussi ».

Une fois par mois, pendant quelques jours, c’est à Annecy qu’il retrouve les couleurs tricolores. L’EFFA, association en passe de se structurer en fédération, y effectue des stages de préparation pour aborder les compétitions à venir.  « On est soudés. C’est le collectif. On oublie le handicap. On passe par-dessus ça. On se forme pour atteindre le haut-niveau. Représenter la France, c’est super et affronter les meilleurs clubs de chaque pays, ce n’est pas rien », savoure Frédéric.

« Ça leur fait du bien de se retrouver. C’est un vrai soulagement de se restructurer dans le sport. Ils n’ont pas la même histoire, mais tous ont la même passion. C’est comme une seconde famille », renchérit le coach.

La Champions League de football amputés 2021

Dans 15 jours, direction la Turquie et Gaziantep pour la Champions League de football amputés. L’Alsacien y participera pour le compte du club de Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise). Viendra ensuite, un autre gros morceau. La Coupe d’Europe, en Pologne.

« Alors que dans d’autres pays, les équipes comme la nôtre sont professionnelles, nous, on arrive en amateurs, mais on a des chances d’être classés », avance encore Frédéric Fuentes.

Les Français seront dans la poule de l’Angleterre et de la Grèce. Objectif : atteindre le quart de final et se qualifier pour la Coupe du monde, mais aussi « montrer que même sans avoir eu le maximum de soutien, on s’est formés et on est là ».

Source FR3.

En fauteuil roulant, il va parcourir 100 km en dix heures à la force de bras pour « sensibiliser au handisport »…

MARATHON MAN Aurélien Martin a déjà participé à plusieurs marathons dans le monde entier.

En fauteuil roulant, il va parcourir 100 km en dix heures à la force de bras pour « sensibiliser au handisport »

 

  • Aurélien Martin a été renversé par une voiture à l’âge de 7 ans. Depuis, il se déplace, travaille, voyage et fait du sport en fauteuil roulant.
  • Passionné depuis toujours par l’activité physique, il a fait son premier marathon (Nice – Cannes) en 2014 et a décidé de découvrir cette compétition emblématique dans les autres villes du monde.
  • À cause du Covid-19, il ne peut pas atteindre ses objectifs de l’année et à monter avec le comité départemental de handisport des Alpes-Maritimes, un défi pour récolter des fonds et sensibiliser à la discipline.

Sur le quai Rauba Capeu de Nice, Aurélien Martin, 39 ans, apparaît un peu transpirant. « Cette montée, c’est ce qui me fait le plus peur », lâche-t-il en arrivant au niveau de la sculpture #ILoveNice. Dans trois jours, il partira d’ici à 7h30 pour réaliser un défi de taille : parcourir 100 km en moins de dix heures à la force de ses bras. En fauteuil roulant depuis ses 7 ans, ce Niçois a toujours été un passionné de sport et s’est toujours démené pour en faire. Ski, vélo, natation et surtout course.

Depuis trois mois, il se prépare pour ce nouveau challenge. « Je vais faire deux allers-retours jusqu’au fort carré d’Antibes puis finir de la place Masséna jusqu’au Croc-de-Cagnes pour revenir à Rauba Capeu. L’objectif est de finir avec un temps de moins de deux chiffres. Je n’ai jamais fait ça mais c’est l’équivalent de deux marathons et un semi, donc ça, je sais faire ! », sourit-il.

Promouvoir le handisport

Cet amoureux des épreuves a eu cette idée parce qu’il voulait « quelque chose de plus gros » que les courses de 42 km. « J’ai fait mon premier Nice-Cannes en 2014. J’ai tout de suite adoré la sensation et l’ambiance. C’est incroyable ces moments de partages. Je me suis mis en tête de découvrir cette compétition emblématique ailleurs et d’arriver à courir les six plus grands ». New York, Berlin mais aussi Paris ou Valence, les années se sont suivies et les étapes aussi… Jusqu’à la crise sanitaire. « Finalement, c’était maintenant le meilleur moment pour organiser ce genre d’épreuve. La préparation physique est si intense que je n’aurais pas risqué de me blesser et manquer une autre compétition », lance-t-il.

Mais au-delà de ses ambitions personnelles, la course de dimanche a aussi pour but de promouvoir le handisport et de récolter des fonds. « J’ai tellement galéré que je n’ai pas envie de voir les autres dans cette situation ». Pour ça, il a monté le projet avec le Comité départemental handisport des Alpes-Maritimes. Son président, Aurélien Lazzaro, détaille : « Chaque personne qui le souhaite peut l’accompagner, à pied ou à vélo, pendant quelques kilomètres et faire un don en fonction de ce qu’elle peut. Ça permettra de financer du matériel pour ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir un fauteuil adapté à l’activité qu’ils aimeraient faire. Un fauteuil coûte environ 10.000 euros. En plus, Aurélien est notre modèle local. Sans être à haut niveau, il réalise des exploits. Et tout ça, après son boulot à la banque ! ».

L’athlète conclut : « On ne sera pas tous champions mais je veux prouver à tous, les personnes en situation de handicap et les autres, que c’est possible de faire des choses comme tout le monde : bosser, voyager, faire du sport. J’amène même les valides à se surpasser pour qu’ils me suivent, en temps comme en distance ! » Combien tiendront 100 km à 14 km/h ?

Source 20 MINUTES.

Le Département de l’Aube référent national « Sport et handicap »…

Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Sport et handicap », lancé par l’Assemblée des Départements de France et le Comité paralympique sportif français, le Conseil départemental de l’Aube va contribuer à l’élaboration d’un guide national de bonnes pratiques en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap par le sport.

 Le Département de l’Aube référent national « Sport et handicap » 6 mai 2021 12 h 00 min 0 1 Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Sport et handicap », lancé par l’Assemblée des Départements de France et le Comité paralympique sportif français, le Conseil départemental de l’Aube va contribuer à l’élaboration d’un guide national de bonnes pratiques en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap par le sport.  Le Département de l’Aube a candidaté en avril dernier à l’appel à manifestation d’intérêt « Sport et handicap » porté par l’Assemblée des départements de France et le Comité paralympique sportif français. Sur 25 candidatures, le dossier « sport et handicap » de l’Aube a été retenu. L’Aube accède ainsi au groupe de travail aux côtés du Doubs, de la Loire-Atlantique et du Pas-de-Calais, également lauréats. Ensemble, ils partageront leurs expériences en termes de structuration de la politique « sport et handicap » et travailleront conjointement à la formalisation d’un guide de bonnes pratiques – qui sera diffusé à tous les Départements – pour développer la coopération « sport et handicap » dans les territoires et intégrer plus de sport dans la vie et les parcours des personnes en situation de handicap.      « Le handicap est une notion importante pour un Département car il affecte la vie quotidienne des personnes concernées dans de nombreux domaines », confie Philippe Pichery, président du Conseil départemental de l’Aube. « C’est pourquoi le Département souhaite traiter le handicap de manière transversale dans ses politiques publiques. Les Jeux de Paris 2024 sont une opportunité exceptionnelle d’aborder le handicap par le sport et la santé. De nombreuses actions ont été entreprises par le Département dans ce sens, en s’appuyant sur la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés par le sport et le handicap dans l’Aube. » Olivier Navarranne Crédit photos : Icon Sport et  ARTICLES SIMILAIRES Handisport : Le Meeting de Poitiers décisif en vue des Jeux Mai 05, 2021 0 0 Cécile Hernandez-Cervellon : « Pour avoir un arc-en-ciel, il faut avoir des orages » Mai 02, 2021 0 1 Handisport : 4e édition pour le Raid handi-valide des Deux-Sèvres Avr 30, 2021 0 0 PAS ENCORE DE COMMENTAIRE... PUBLIER UN COMMENTAIRE  Enregistrer mes données pour mes prochains commentaires.  Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. RESTEZ CONNECTES  LE MAGAZINE DU MOIS

 

Le Département de l’Aube a candidaté en avril dernier à l’appel à manifestation d’intérêt « Sport et handicap » porté par l’Assemblée des départements de France et le Comité paralympique sportif français. Sur 25 candidatures, le dossier « sport et handicap » de l’Aube a été retenu. L’Aube accède ainsi au groupe de travail aux côtés du Doubs, de la Loire-Atlantique et du Pas-de-Calais, également lauréats. Ensemble, ils partageront leurs expériences en termes de structuration de la politique « sport et handicap » et travailleront conjointement à la formalisation d’un guide de bonnes pratiques – qui sera diffusé à tous les Départements – pour développer la coopération « sport et handicap » dans les territoires et intégrer plus de sport dans la vie et les parcours des personnes en situation de handicap.

« Le handicap est une notion importante pour un Département car il affecte la vie quotidienne des personnes concernées dans de nombreux domaines », confie Philippe Pichery, président du Conseil départemental de l’Aube. « C’est pourquoi le Département souhaite traiter le handicap de manière transversale dans ses politiques publiques. Les Jeux de Paris 2024 sont une opportunité exceptionnelle d’aborder le handicap par le sport et la santé. De nombreuses actions ont été entreprises par le Département dans ce sens, en s’appuyant sur la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés par le sport et le handicap dans l’Aube. »

Source SPORTMAG.

Un stage sportif pour onze personnes en situation de handicap…

Depuis ce mardi et jusqu’à vendredi, onze personnes en situation de handicap participent à un stage sportif de quatre jours organisé par le Comité départemental handisport du Territoire de Belfort.

Il s’agit du premier de la saison.

Un stage sportif pour onze personnes en situation de handicap

 

Sous la houlette de Yannick Calley et Sophie Caumont, salariés de l’association départementale, les personnes en situation de handicap ont débuté la première journée au Malsaucy en roulant sur les pistes autour du lac sur différents engins (quadrix, handbike…) prêtés par les associations des Sept chemins (Giromagny) et SINAPS (Soutien à l’insertion par les Activités Physiques et Spor-tives).

« Un plaisir de se retrouver autour d’activités en extérieur »

« Pour les participants, c’est une vraie bouffée d’oxygène et un grand plaisir de se retrouver autour d’activités en extérieur », précise Yannick Calley. « Ce qui est remarquable, c’est que des personnes elles-mêmes en difficulté motrice accompagnent bénévolement les autres participants », explique, ravi, Yannick Calley. « Mercredi et jeudi, nous serons au centre technique du football de Grandvillars, lieu où nous sommes hébergés, et nous y pratiquerons divers sports comme la boccia, le tennis de table et la cyclo danse. »

Il faut signaler aussi que c’est grâce au prêt de deux véhicules de la Maison d’accueil spécialisée de Chaux et l’Institut d’éducation motrice Thérèse Bonnaymé que les participants du stage peuvent se déplacer.

Vendredi, pour clore les quatre jours de stage, un nouveau rendez-vous sera pris au Malsaucy.

Source EST REPUBLICAIN.

« De l’ombre à la lumière » : Le film choc avec Michaël Jérémiasz qui retrace 150 ans d’histoire du sport et du handicap…

L’ancien champion de tennis-fauteuil prépare un film sur les liens qui unissent le sport et la reconnaissance des personnes handicapées à travers le monde.

« De l'ombre à la lumière » : Le film choc avec Michaël Jérémiasz qui retrace 150 ans d'histoire du sport et du handicap

 

  • Chaque jeudi, dans sa rubrique « hors-terrain », « 20 Minutes » explore de nouveaux espaces d’expression du sport, inattendus, insolites, astucieux ou en plein essor.
  • L’ancien champion de tennis-fauteuil Michaël Jérémiasz et le réalisateur Philippe Fontana préparent actuellement un film intitulé « De l’ombre à la lumière ».
  • Les deux amis veulent montrer à quel point le sport a permis de faire avancer la cause du handicap partout dans le monde depuis plus de 150 ans.

Monter un projet audiovisuel d’envergure relève souvent du parcours du combattant. Ça, l’ancien athlète handisport Michaël Jérémiasz et son ami et réalisateur Philippe Fontana le savent mieux que quiconque. Encore plus quand il s’agit de vendre un sujet sur le handicap, que les plus cyniques du milieu qualifieront de « peu bankable ».

Alors, pour mener à bien leur ambition, celle, dixit le multiple médaillé paralympique en tennis-fauteuil, de faire « des films engagés, des films à impact, des films qui parlent de minorités opprimées et dont on ne parle pas, peu ou mal », ils ont décidé de prendre les choses en main et de créer leur propre boîte de production. Baptisée « Les Gros Films », elle a vu le jour en 2019.

Ainsi, après s’être fait la main sur des mini-métrages traitant de diverses manières des personnes en situation de handicap, les deux amis se sont lancés dans une aventure d’une envergure qui n’a d’équivalent que leur ambition : marquer un tournant dans la question de l’acceptation des personnes handicapées dans nos sociétés en racontant 150 ans d’histoire du handicap par le prisme du sport. Le docu, intitulé « De l’ombre à la lumière », devrait voir le jour d’ici la fin de l’année 2021.

Le sport comme outil d’insertion pour les personnes handicapées

« On va aller à la rencontre d’hommes et de femmes qui se sont battus pour leur droit, pour l’accès à une salle de sport, à un club, à une vie sportive et donc sociale et qui, par leurs combats, ont réussi à ouvrir des portes pour le plus grand nombre », présente Jérémiasz. Des premiers Jeux pour les sourds en 1924 aux premiers Jeux paralympiques de 1960 à Rome en passant par le succès d’audience des Jeux de Londres en 2012, nos deux amis veulent emmener le public à découvrir comment l’histoire du sport et du handicap sont intimement liées.

Pour se faire, en plus du soutien financier de Canal +, de la Fédération française du sport adapté et l’Agence nationale du sport, les deux compères ont lancé une campagne de crownfunding qui a permis de récolter pas moins de 150.000 euros. « On voulait créer une sorte de communauté d’esprit et d’intérêts avec des gens qui ont envie de faire avancer les choses et de bousculer le regard de la société sur la question du handicap », décortique Philippe Fontana. « Le but était de mobiliser au-delà du cercle des personnes handicapées. Ça a très bien marché, c’est une véritable fierté », se félicite quant à lui Michaël Jérémiasz.

Michaël Jérémiasz était le porte-drapeau de l'équipe de France aux Jeux Paralympiques de Rio, en 2016.

 

« Il y a 150 ans, nous étions des bêtes de foire »

Pourquoi traiter la question par le prisme du sport ? Parce qu’ils se sont rendu compte que le sport avait permis de faire avancer la cause du handicap partout dans le monde et de normaliser la perception qu’ont les gens des personnes handicapées. « A titre personnel, le sport m’a permis de me rendre compte que j’étais capable de réaliser des choses, d’être heureux, de découvrir mes propres limites et pas celle que la société m’a imposées », témoigne Jérémiasz. Il mesure d’ailleurs le chemin parcouru depuis un siècle et demi : « Il y a 150 ans, nous, les handicapés, étions des bêtes de foire. Il y a des récits historiques qui retracent les conditions de vie des personnes handicapées à cette époque-là. Elles étaient perçues comme des abominations divines ».

Il faudra attendre les débuts de l’ère industrielle et les guerres de la fin du 19e siècle et du 20e siècle, avec leur lot de mutilés, de gueules cassées et d’accidentés du travail, pour que la société cesse enfin de cacher celles et ceux que jusque-là elle ne voulait pas voir. « C’est le début de l’Etat-providence qui commence à jouer son rôle. On va commencer à considérer et accompagner les personnes que la société a rendues infirmes et le sport va vite embrayer », dit le réalisateur. « La vie que j’ai pu avoir ces 15-20 dernières années en tant que sportif, puis de sportif de haut niveau, c’est grâce à ces personnes-là qui se sont battues pour la condition des handicapés dans le monde », applaudit Jérémiasz.

Les Jeux paralympiques de 2016 et le carton d’audience

Pour Philippe Fontana, « le sport devient un outil de communication pour apparaître aux yeux de tous ». Le point d’orgue étant sans conteste les Jeux Paralympiques de Londres en 2012 qui, selon Michaël Jérémiasz, « ont révolutionné le paralympisme ».

« L’idée de notre film, détaille-t-il, c’est aussi de chercher à comprendre pourquoi un tel succès. Qu’est-ce qui a fait qu’il y a eu des records d’audience sur Channel 4, des stades pleins, qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui on voit chaque jour à la télé des handicapés, du parasport de manière banale. Ça fait totalement partie de la société anglaise désormais et pour ça les Jeux ont été un formidable accélérateur. »

Les Jeux Paralympiques de Londres ont impulsé un profond changement dans la société britannique vis-à-vis de la question du handicap.

« On s’est rendu compte sur ces trois, quatre dernières décennies, que les Jeux paralympiques, quand ils sont diffusés à la télé, deviennent une fenêtre d’exposition du handicap et pas seulement du sport. J’ai la faiblesse de penser que ça influe petit à petit sur le public. Et le public c’est la société », pose le réalisateur. Les chiffres en attestent. Quand en 2016, à l’occasion des Jeux de Rio, France Télévision décide d’accorder une vraie place aux Jeux paralympiques sur ses antennes, le carton d’audience est au rendez-vous.

Les 700 heures de diffusion des Jeux pour valides ont rassemblé 40 millions de téléspectateurs quand les Jeux paralympiques attiraient de leur côté 13,6 millions de personnes pour seulement 100 heures de diffusion. CQFD. Comme le dit Fontana, « ça prouve bien que la société est prête à voir des corps différents du sien ». De son côté, et pour la première fois de son histoire, le CNOSF a annoncé mercredi que l’équipe de France ne ferait qu’une à l’occasion des prochains Jeux de Tokyo, sans distinction entre athlètes olympiques et paralympiques. Plus qu’un symbole, une manière de démontrer dans les faits « l’importance et la force de l’inclusion à travers cet outil magnifique qu’est le sport », selon Marie-Amélie Le Fur, la présidente du comité paralympique.

Paris attendu au tournant en 2024

A trois ans des Jeux de Paris, Jérémiasz et son acolyte espèrent que la France sera au rendez-vous de l’enjeu sociétal. « On a là une merveilleuse occasion de montrer que la société française est capable, pas parce qu’on l’a forcée mais qu’elle en a envie, de célébrer des athlètes paralympiques. Il faut se demander comment on peut se servir des Jeux Paralympiques de 2024 pour transformer la société française sur la question du handicap. Si on y parvient, on aura bien avancé. Et sinon on aura juste fait de beaux Jeux. Mais j’ai la sensation que l’humanité attend autre chose que de faire de beaux Jeux. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’on y arrive. »

A commencer par ce film, donc, qu’il espère pouvoir à terme projeter « dans toutes les écoles de la République ». « Notre documentaire a une vraie visée pédagogique, embraye le réalisateur, que la question du handicap a toujours intéressé. On veut sensibiliser les plus jeunes car c’est dans les écoles qu’on construit la société de demain. Mieux on connaît son passé, plus on a de chance d’appréhender son présent et d’envisager son futur. » « Je voudrais que ce film soit un tournant sur la question de l’acceptation et la normalisation du handicap, n’hésite pas à dire l’ancien athlète. On veut d’une certaine manière qu’il y ait un avant et un après. On veut apporter notre pierre à l’édifice. » Et avec eux les quelques 700 généreux donateurs qui ont aidé à financer ce film hors du commun.

Source 20 MINUTES.

#MeToo dans le handisport : la lutte s’organise pour libérer la parole…

La médiatisation l’an dernier de témoignages de sportives victimes de harcèlement ou de violences sexuelles trouve un écho chez les sportifs en situation de handicap physique ou mental.

Le sujet est encore tabou mais les associations et le Comité paralympique et sportif français planchent sur des moyens d’agir.

Un athlète paralympique lors des Jeux de 2016 à Rio (photo d'illustration)

 

C’était il y a tout juste un an. Marie Rabatel, présidente de l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), participe au colloque organisé par le ministère des Sports contre les violences sexuelles commises dans ce domaine. Nous sommes quelques semaines après les révélations de Sarah Abitbol.

Les jours suivants, Marie Rabatel reçoit une douzaine d’appels : « Des personnes qui ont raconté ce qu’elles ont vécu quand elles étaient enfants, avec des animateurs sportifs dans des centres aérés ou des instituts médico-éducatifs. D’autres qui décrivent des comportements qui ont lieu dans des salles de musculation ou des gymnases : des entraîneurs, des accompagnants ou même des sportifs qui ne sont pas en situation de handicap et qui se permettent des attitudes que l’on peut qualifier de violences sexuelles. »

Une libération de la parole particulièrement difficile

La présidente de l’AFFA croit que la vague #metoo du sport touche enfin le monde du handicap. Rappelant volontiers que les femmes ou les enfants en situation de handicap sont deux fois plus sujets de violences dans la société, elle reste convaincue que le sport n’est pas épargné. Marie Rabatel encourage alors ses interlocuteurs à porter plainte mais tout se referme : « Pourquoi ? Parce que le sport, c’est ce qui leur permet d’être inclus dans la société. Une personne qui a eu un accident de la vie va revivre grâce au sport, se réapproprier son corps. Dénoncer les agressions dans le sport, c’est compliqué parce qu’on a l’impression que tout va s’écrouler. »

L’autre difficulté, c’est que certaines formes de handicap induisent un rapport au corps très différent chez les sportifs. « Les personnes qui ont des troubles autistiques, par exemple, ne comprennent pas le second degré ou le double sens », souligne Marie Rabatel. « Certaines personnes grandissent aussi avec un rapport au médical qui fait qu’elles ont le sentiment que leur corps ne leur appartient plus, toujours touché ou manipulé », explique Valentine Duquesne, sociologique missionnée par le Comité paralympique et sportif français. « Il est l’objet d’un autre. Des personnes ont aussi du mal à formuler ce qui peut être vécu comme une agression. C’est ce qu’on appelle la culture de la soumission. »

Voilà pourquoi à ce stade, très peu de cas sont remontés jusqu’à la plateforme de signalement du ministère des Sports (pour mémoire : plus de 400 témoignages recensés dans 80 disciplines sportives depuis son ouverture début 2020).

Cellule d’écoute et « violentomètre »

Mais le Comité paralympique et sportif français, épaulé par des associations comme l’AFFA ou Colosse aux pieds d’argile, a décidé de libérer la parole. Dès le mois prochain, Valentine Duquesne mènera un groupe de travail pour adapter un outil qui existe déjà en Île-de-France en direction des femmes victimes de violences : un « violentomètre ». Il s’agit d’une réglette très facile d’usage qui permet d’évaluer les situations rencontrées, comme le précise Valentine Duquesne : « Avec un code couleur et des mots et des phrases types, on permet au sportif de se repérer : là vous êtes dans une situation qui est plutôt saine vous pouvez continuer, là attention, vous pouvez être en danger, ou bien tels propos montrent que vous êtes clairement en danger, il faut demander de l’aide. »

Cette réglette pourrait être déclinée suivant les handicaps ou les domaines (les relations avec les entraineurs, avec le monde médical…) Objectif : proposer cet outil dans les fédérations sportives et les clubs en septembre.

L’autre action programmée vise les athlètes du groupe France engagés pour les jeux paralympiques de Tokyo (du 24 août au 5 septembre 2021). Le CPSF veut ouvrir une cellule d’écoute pour les athlètes pendant l’épreuve.

Un choix pour le moins surprenant, mais qui s’explique selon Valentine Duquesne : « Les Jeux, la vie au village des athlètes, etc, peuvent être propices à certains types de débordement. Il ne faut pas avoir honte et il faut en parler. Ce n’est pas destructeur, au contraire, ça peut être libérateur même à ce moment-là de sa carrière. On veut aussi être là pour les encadrants qui pourraient être témoins de choses et ne pas savoir comment réagir. » Le Comité paralympique veut saisir toutes les opportunités pour briser un tabou.

Source FRANCE INTER.

Que seraient des Jeux Olympiques et Paralympiques réussis pour les personnes en situation de handicap ?…

Près de 15% de la population mondiale, soit environ 1 milliard de personnes, vivent à l’heure actuelle avec un handicap. Elles représentent ainsi la plus importante minorité du monde.

Que seraient des Jeux Olympiques et Paralympiques réussis pour les personnes en situation de handicap ?

 

La question du handicap, souvent oubliée, nous concerne pourtant tous et sa prise en compte dans l’organisation de manifestations sportives d’envergure constitue un réel enjeu d’intérêt général, à plus forte raison dans un contexte de vieillissement de la population.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), par leur ampleur et leur impact ne peuvent échapper à la question du handicap, d’autant plus qu’une partie de l’évènement est consacrée aux compétitions des sportifs handicapés. Cette manifestation majeure constitue donc l’opportunité d’apporter un nouveau souffle à la problématique du handicap ainsi qu’une meilleure prise en considération. A ce titre, le comité de candidature de Paris 2024 n’a pas manqué de faire du handicap un atout mais surtout un moteur dans la réalisation d’un véritable héritage sociétal de l’évènement.

Dès lors, depuis le sacre de la France à Lima, la phase de mise en œuvre est enclenchée et deux axes de réflexion se dégagent pour que les Jeux de Paris 2024 soient un succès pour les personnes en situation de handicap. Le droit pourrait d’ailleurs en être l’un des indicateurs de réussite. En effet, le respect de l’obligation d’accessibilité universelle de la cité comme des transports, est d’une part, susceptible de conditionner la fréquentation de l’évènement par les spectateurs handicapés. La visibilité des Jeux pour les sportifs paralympiques pourrait, d’autre part, constituer un levier au bénéfice de l’égalité des droits et la lutte contre les discriminations. En tout état de cause, le handicap réinterroge les pratiques et pourrait bien initier, in fine, une réflexion sur l’avenir des Jeux Olympiques et Paralympiques.

L’accessibilité des Jeux Olympiques et Paralympiques pour les spectateurs en situation de handicap

Pour que les JOP 2024 soient une grande fête citoyenne, encore faut-il que tout le monde puisse s’y rendre et y assister. L’enjeu réside ici dans la garantie d’une accessibilité universelle à l’évènement. Que ce soit au titre de la voirie, des transports, des équipements comme du spectacle, l’accessibilité apparait en effet comme la condition sine qua non au respect des droits fondamentaux des personnes en situation de handicap. D’autant plus qu’elle constitue une obligation légale.

A ce titre, la loi du 11 février 2005 imposait déjà, dans un délai de 10 ans, la mise en accessibilité de la cité, des établissements recevant du public ainsi que des transports collectifs. La France a d’ailleurs réaffirmé cet engagement en ratifiant la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en 2010. Or, le retard de la France en la matière est perceptible et l’échéance olympique de 6 ans très mince pour envisager une métamorphose du tissu urbain. Il n’en demeure pas moins que l’accessibilité de la chaine de déplacement et des équipements conditionneront la fréquentation de la manifestation par les spectateurs en situation de handicap.

Si à l’impossible nul n’est tenu, y compris dans le cadre d’un évènement sportif d’une telle envergure, l’anticipation et la recherche de solutions alternatives innovantes par les organisateurs pour pallier les obstacles qui subsisteront en 2024, contribueront à garantir aux personnes handicapées leur droit de jouir d’une citoyenneté sportive pleine et effective.

La visibilité des Jeux Olympiques et Paralympiques pour les sportifs en situation de handicap

La visibilité des sportifs en situation de handicap et notamment la médiatisation des compétitions constituent un levier au bénéfice de l’égalité des droits et de la lutte contre les discriminations.

Or, le sport et handicap et particulièrement le sport adapté sont quasiment inexistant à la télévision, à l’exception des championnats du monde d’athlétisme et des Jeux Paralympiques. En revanche, la couverture médiatique de ces derniers a fortement évoluée. La retransmission par France Télévision des Jeux Paralympiques de Rio en 2016 a d’ailleurs été un franc succès.

Les JOP 2024 constituent donc une opportunité partagée pour le secteur audiovisuel comme pour les personnes handicapées. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) considère à ce titre « qu’une bonne exposition des disciplines olympiques et paralympiques à la télévision et à la radio est primordiale pour l’accomplissement des objectifs des politiques publiques et sportives ». Il rappelle également l’exemplarité dont doivent faire preuve les chaînes du service public dans la représentation du handicap. Néanmoins, la contribution des médias à la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité, notamment du handicap, semble se heurter à des considérations d’ordre économique comme en témoigne le désintéressement des chaînes privées.

Le rayonnement des Jeux Paralympiques pourrait ainsi, outre un changement de regard sur le handicap, faire évoluer les pratiques des diffuseurs. Dès lors, comme le préconise le rapport du Sénateur Assouline, une renégociation des conventions entre le CSA et les éditeurs de service de TV privés et notamment un renforcement de leurs obligations en matière de représentation de la diversité de la société, pourrait être un outil au service du sport et handicap notamment dans le contexte des JOP 2024.

Pour autant, à l’heure actuelle, il est regrettable que les Jeux Paralympiques ne soient pas inscrits sur la liste du décret du 22 décembre 2004 relatif à la diffusion des évènements d’importance majeure. Outre l’aspect symbolique, cette inscription assurerait la couverture de cette compétition au grand public, sur les chaines en clairs.

Enfin, la concurrence des GAFAN (Google – Youtube, Apple, Facebook, Amazon, Netflix) et leur immixtion sur le marché des droits audiovisuels sportifs pourraient éventuellement contribuer à ce que les géants du Web se saisissent de la diffusion du sport paralympique et améliorent ainsi l’exposition des sportifs en situation de handicap.

En tout état de cause, on peut penser que plus la visibilité des athlètes handicapés sera effective, plus l’héritage culturel de la manifestation sera garanti.

A quand des Jeux Olympiques et Paralympiques unitaires ?

Si l’une des ambitions des JOP 2024 est d’organiser des Jeux inclusifs, l’actuel modèle organisationnel du Comité International Olympique (CIO) et du Comité International Paralympique (IPC), fondé sur la distinction entre Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques, apparait paradoxalement comme discriminant. Ce microcosme sportif révèle ainsi que l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap n’est encore qu’artificielle.

Or, la préservation de l’équité des compétitions peut en effet limiter la conception d’épreuves dites mixtes (handicapés/valides). Pour autant, rien ne semble faire obstacle à ce que la programmation des compétitions soit, quant à elle, réellement inclusive. Ainsi, malgré les avancées réalisées en faveur des sportifs en situation de handicap, repenser l’évènement et concevoir des Jeux unitaires constituent de véritables enjeux pour l’inclusion.

A ce titre, une évolution de la lex olympica aurait été opportune pour que les JOP 2024 soient exemplaires et marquent véritablement l’histoire du sport. Or, sans innovation ni audace, les Jeux Olympiques et Paralympiques qui se veulent inclusifs ne le seront jamais réellement. Les mots de Nelson Mandela trouvent ici un véritable écho, « Cela semble impossible jusqu’à ce qu’on le fasse ».

Source SPORT et CITOYENNETE.

Michaël Jérémiasz produit un documentaire sur le handicap et le sport…

Ancien numéro 1 mondial de tennis fauteuil, Michaël Jérémiasz lance une campagne de financement participatif pour tourner un documentaire historique sur le handicap et le sport, « De l’ombre à la lumière ».

Michaël Jérémiasz produit un documentaire sur le handicap et le sport

 

Porte-drapeau de l’équipe de France aux Jeux Paralympiques de Rio, en 2016, Michaël Jérémiasz s’est lancé depuis un an dans un projet de documentaire sur le sport et le handicap, De l’ombre à la lumière, dont il ne cache pas l’objectif « engagé ».

« Le handicap, ça fait encore peur. On est invisibles dans les médias, invisibles dans la société alors qu’on est nombreux. » Paraplégique depuis l’âge de 18 ans, l’ancien numéro 1 mondial de tennis fauteuil veut changer le regard des gens sur la communauté des personnes handicapées, en racontant à la fois leur histoire et le rôle providentiel joué par le sport auprès d’elle.

« Il y a cent cinquante ans, on était des bêtes de foire, des abominations divines.

« En travaillant sur le film avec Philippe Fontana (le réalisateur), on s’est rendu compte que c’était une histoire méconnue du grand public. Il y a cent cinquante ans, nous, les personnes handicapées, on était des bêtes de foire, des abominations divines », raconte le champion paralympique 2008, en double, avec Stéphane Houdet. Aujourd’hui on est la minorité la plus discriminée dans notre pays et globalement on est une minorité très discriminée dans le monde entier, alors qu’on représente 20 % de la population mondiale. »

Le scénario du documentaire a été conçu comme un road-trip, où Jérémiasz part à la rencontre de grands témoins dans une dizaine de pays, afin de donner un point de vue mondial sur le sujet. Le film a déjà été en grande partie financé par Canal +, la Fédération française du sport adapté et l’Agence nationale du sport, mais Jérémiasz a lancé une cagnotte participative sur Ulule afin de boucler son budget et de lancer la médiatisation de son documentaire.

Cette campagne de financement doit prendre fin le 19 mars, avec un objectif minimal de 80 000 €. Pour l’instant, un peu plus de 15 000 € ont déjà été récoltés. « On veut faire connaître cette histoire-là, que ce soit un sujet dont on parle, dans les écoles, dans les familles… » Dans cette optique, Jérémiasz, aujourd’hui consultant pour Canal +, a d’ailleurs obtenu le soutien de nombreux sportifs (Teddy Riner, Martin Fourcade, Alain Bernard, Thierry Omeyer, entre autres). La crise sanitaire fait évidemment peser quelques incertitudes sur la suite du tournage, mais Jérémiasz espère finir son film avant la fin de l’année.

Source L’EQUIPE.

Handisport : à Saint-Gaudens, une belle initiation de vie pour les élèves…

Sur le parquet du gymnase, il y règne comme une ambiance de stock-car et autres autos tamponneuses chères aux ados.

L’ensemble des participants de l’initiation au rugby fauteuil avec Sébastien (1er à gauche, poing levé) et au-dessus de lui, Maxime et Mélanie.

 

Comme tous les mercredis après-midi, une trentaine d’élèves, internes, externes volontaires, pratiquants du rugby, sont venus découvrir le handisport avec des membres de la section initiation du Stade Toulousain Handisport Rugby.

Invités par le collège, Mélanie, Maxime et Sébastien sont venus de Toulouse avec leur cargaison pour une démonstration participative. Animatrice des modules de sensibilisation au handicap auprès des jeunes, Mélanie, et Maxime son assistant, donne des repères sur le matériel, le maniement des fauteuils.

Sébastien, lui, explique qu’il est tétraplégique depuis 2014, suite à un accident de moto. Il était joueur de rugby. Il l’est toujours au sein de l’équipe handisport du Stade Toulousain. « Pour être handisport, il faut avoir subi un handicap lourd ». Les élèves sont touchés par ce récit, avant de tester les fauteuils. « C’est quand même un peu bizarre de voir les gens sur les fauteuils dans le gymnase », lâche ce jeune élève.

Une fois vérifiées les attaches, Mélanie lance la première prise en mains « Allez, on peut se rentrer dedans, maintenant. » Le temps de s’habituer et cette fois, c’est du sérieux. « Vous êtes prêts ? On va jouer à l’épervier, qui peut se déplacer partout sauf derrière les limites. Vous devez traverser son territoire sans vous faire toucher sinon vous devenez des éperviers. » Les cris, les chocs, l’ambiance, se mouvoir sur un fauteuil à la force des bras, c’est aussi physique que le sport valide, faut être solide.

Un dernier match avec un ballon et la séance se termine. Mais avant de rejoindre le coin du goûter, Mélanie organise le placement du groupe pour la photo rituelle. Ensuite, elle va se charger elle-même de défaire les courroies de chaque fauteuil « pour éviter les fractures » avant de prendre la route. En toute prudence.

Source LA DEPÊCHE.

Qui est Alex Portal, ce nageur handisport qui fait tomber des records du monde ?…

À 18 ans, Alex Portal a fait sensation aux championnats de France handisport qui ont eu lieu à Angers, le week-end dernier.

Le Francilien, qui souffre de déficience visuelle, a battu sept records, dont quatre du monde.

Il a désormais les Jeux paralympiques de Tokyo comme objectif.

 

 

Les records sont faits pour être battus. Voici quelque chose que semble avoir bien assimilé Alex Portal. Ce week-end, le nageur francilien a montré l’étendue de son talent lors des championnats de France handisport, à Angers, dans le Maine-et-Loire.

Âgé de 18 ans, il a rayonné dans le bassin angevin, avec de nombreuses performances tout au long du week-end. Au total, sept records : un de France deux d’Europe et quatre du monde. Rien que ça.

Étudiant en physique-chimie à la fac de Cergy, dans le Val-d’Oise, le nageur souffre d’une déficience visuelle l’empêchant de voir net au-delà d’un mètre. Une maladie génétique appelée albinisme oculaire.

La natation, il a commencé il y a treize ans. Il avait alors 5 ans, et avait tenté l’équitation et le tennis. C’est après ces essais infructueux qu’il se dirige vers les bassins.

« Ma grand-mère était présidente du club au Pecq et c’est là-bas que j’ai appris à nager. Cela m’a plu, j’avais de bonnes sensations et pour une fois, je n’avais besoin de personne pour m’accompagner », retrace-t-il dans Le Parisien .

« Compliqué d’appréhender les virages »

Talentueux, il s’entraîne au CNO Saint-Germain et participe à quelques compétitions, d’abord aux côtés des valides, puis en handisport à partir de 2016, avec les athlètes souffrants de déficience visuelle.

« C’est mon entraîneur, Guillaume Besnoit, qui m’a informé en 2016 que mon handicap me permettait de nager en handisport. Du coup j’ai participé aux championnats de France qui m’ont qualifié en équipe de France », développe-t-il sur le site de l’Open Swim Stars d’Harmonie Mutuelle.

Le nageur doit alors s’habituer, et surmonter quelques difficultés. « Comme je ne vois pas en 3D cela me demande un temps d’adaptation, poursuit-il sur OpenSwimStars.com. J’ai mes repères dans mon bassin d’entraînement et cela se passe bien. Ce n’est bien sûr pas le cas quand j’arrive dans un nouveau bassin, où il est pour moi compliqué d’appréhender les virages. Il m’est arrivé à plusieurs occasions de manquer de me prendre le mur au virage ou à l’arrivée, notamment en papillon, pensant être à trois mètres du mur alors que j’étais à moins d’un mètre… »

« À part cela comme je nage droit naturellement, ce n’est pas trop invalidant pour m’entraîner et nager en compétition dans de bonnes conditions », ajoute-t-il. Malgré cela, les résultats viennent : trois médailles lors des premiers Championnats d’Europe auxquels il participe, à Dublin, en 2018.

Objectif médailles à Tokyo

L’année suivante, il monte à deux reprises sur le podium lors des Championnats du monde à Londres, et composte son billet pour les Jeux paralympiques qui doivent se dérouler à Tokyo, en 2020. Mais le Covid passe par là, et l’événement est repoussé d’un an.

« L’objectif a minima est de repartir de Tokyo avec les mêmes médailles qu’à Londres l’année dernière, avec l’ambition de monter d’un cran au 400 m nage libre et pourquoi pas « d’en gratter » une de plus sur 100 m papillon, soit faire trois médailles. Pour l’or c’est plus compliqué », souffle-t-il au site de l’Open.

Alex Portal a subi, comme tous les sportifs et l’ensemble des Français, le premier confinement et ses effets. Finis les entraînements dans les piscines, celles-ci étant fermées. De quoi plonger les nageurs dans le désarroi, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, partageant les peines qu’ils pouvaient alors ressentir.

Le Francilien a dû composer sans cet accès. Il a quand même pu compenser quelque peu les 20 heures de longueurs hebdomadaires, comme il l’a expliqué au journal Le Parisien. « On a installé une piscine autoportante dans le jardin et je nageais en statique. »

Paris 2024, en famille

Le deuxième confinement était différent, dans la mesure où les sportifs de haut niveau ont pu continuer à s’entraîner, les compétitions ne s’étant pas arrêtées non plus. Tout cela l’a mené à Angers, ce week-end, où il a aligné les records, le plaçant parmi les nageurs à surveiller au Japon, l’été prochain, pour les Jeux paralympiques. Mais lui voit plus loin : Paris, en 2024. À la maison.

Un événement où il espère bien briller, comme il l’explique sur le site Open Swim Stars : « En 2024 j’aurai 22 ans, je serai à la maison et en pleine maturité physique pour obtenir des titres. J’espère vraiment y faire des choses incroyables. »

Ces Jeux sont un objectif personnel, mais aussi familial. Alex a un petit frère, Kylian, qui souffre de la même déficience visuelle que lui, et son souhait serait de participer à l’événement avec lui. Âgé de 14 ans, il a pris une 4e place aux France, à Angers.

« J’ai envie de l’entraîner derrière moi. Tous les deux aux Jeux de Paris, ce serait mon plus grand rêve », conclut-il auprès du Parisien. Nager côte à côte, et se retrouver ensemble sur le podium. Et pourquoi pas ?

Source OUEST FRANCE.