Les stations de trail s’ouvrent aux personnes en situation de handicap…

Fin 2021, Rossignol et la Fédération française handisport ont lancé un label d’accessibilité pour les parcours de trail.

Une application regroupant ces tracés vient de voir le jour.

Les stations de trail peuvent désormais obtenir un label d'accessibilité handisport sur certains tracés, comme ici à Niort. (Station Trail Niort Marais poitevin)

 

Depuis la pandémie, de nombreux Français se sont tournés vers les disciplines sportives de plein air. Parmi elles, le trail, qui séduit de plus en plus d’adeptes. D’autant que la pratique fait un grand pas vers la prise en compte des personnes en situation de handicap. En partenariat avec la Fédération française handisport (FFH), la marque Rossignol a lancé fin 2021 un label accessibilité, pour permettre aux personnes en situation de handicap de s’aventurer sur les parcours de trail en toute sécurité. Toutes les stations partenaires sont regroupées depuis jeudi 5 janvier sur une même application, intitulée On Piste.

Des indications supplémentaires

Le principe ? Donner des informations complémentaires sur les itinéraires, essentielles pour jauger la faisabilité ou non du parcours pour une personne en situation de handicap. Si la difficulté générale du parcours, le kilométrage et le dénivelé doivent être mentionnés pour tous les tracés, ces informations ne sont pas toujours assez précises pour certains pratiquants en situation de handicap.

Pour obtenir le label, les stations doivent donc indiquer la typologie du sol sur leurs parcours (terrains meubles ou durs, sentiers), le type d’obstacles rencontrés et leur géolocalisation. Et aussi la largeur des voies, « une information importante pour les personnes en fauteuil roulant, mais également pour les personnes déficientes visuelles et malvoyantes, qui ont l’habitude de courir côte à côte avec leurs guides », souligne Emmanuel Buchoud, directeur sportif randonnée à la FFH. Ces informations vont avoir une importance sur le choix de la prothèse ou du fauteuil à utiliser, explique-t-on à Rossignol.

Le niveau de difficulé des circuits est indiqué par trois couleurs : vert pour les parcours faciles, bleu pour les difficultés moyennes et rouge pour les tracés compliqués. Le dénivelé et le kilométrage sont également mentionnés. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Ne laisser personne « sur le bord de la route »

Le label est le fruit d’un an de travail et de réflexion avec Rossignol et la commission d’athlétisme de la FFH. « L’idée était d’éviter de laisser des gens sur le bord de la route et rendre la pratique la plus accessible possible », souligne Emmanuel Buchoud. Toutes ces informations sont regroupées sur la nouvelle application de Rossignol, On Piste, elle-même pensée pour être utilisable par un maximum de personnes. « Par exemple, les notifications qui indiquent qu’on perd le cap sont à la fois sonores et vibrantes, pour les publics sourds », précise le membre de la FFH.

« Rendre accessible, mais sans dénaturer », c’est le pari de Rossignol, explique Laurent Foissac chargé du développement des stations pour la marque française. Aucun tracé n’est modifié, le but étant de donner les clés aux sportifs pour qu’ils puissent juger s’ils sont en capacité de terminer un parcours. Pour celui qui a chapeauté le projet, il était important de « responsabiliser le pratiquant en lui donnant des informations pour qu’il soit acteur de son choix, parce qu’il y a autant de handicaps que de personnes. »

Plus de 40 circuits accessibles

La démarche de labélisation se fait de manière volontaire par les stations de trail qui le souhaitent. Sur les 800 parcours existant en France et dans les pays voisins, 41 ont reçu le label d’accessibilité. Plusieurs stations aux quatre coins de la France ont démarré le processus. Celle de Niort a été la première à obtenir le précieux sésame, en octobre 2021. Parmi la quinzaine de tracés proposés par la station des Deux-Sèvres, quatre sont accessibles aux personnes en situation de handicap.« Nous voulions donner la possibilité à chacun de pouvoir profiter du parc naturel du Marais poitevin, quel que soit son profil », indique Laurent Gallas, responsable du pôle commercial à l’Office du tourisme de la ville.

Les circuits de Niort ont été testés en amont par des membres du Comité départemental handisport des Deux-Sèvres. (Station Trail Niort Marais poitevin)

La station de Niort a travaillé en étroite collaboration avec le Comité départemental handisport des Deux-Sèvres sur l’inventaire et la validation des parcours. Pour son président, Stéphane Guitard, les tracés ont de multiples atouts. « Les parcours sont très agréables, on longe la Sèvre, c’est très tranquille. Cela montre que le trail a sa place sur des secteurs plats. Et puis, il y a un côté convivial qu’on ne trouve pas partout, puisque tout le monde y a accès », explique le pratiquant en fauteuil après avoir testé les circuits avec un ami déficient visuel et un autre en prothèse.

« Beaucoup nous disent que cela leur permet de franchir le pas, de lever des barrières et cela favorise l’autonomie à la pratique », résume avec satisfaction Emmanuel Buchoud. « Ils apprécient qu’on s’adresse à eux et qu’on les prenne en compte, sans pour autant les mettre dans des cases », complète Laurent Foissac. D’autres stations comme celles de Tourrette-Levens (Alpes-Maritimes) et Bagnoles-de-l’Orne (Orne) devraient être labellisées dans les prochains mois.

Source FRANCE INFO.

À Montivilliers (76), le GMT à la pointe de l’accueil des personnes en situation de handicap…

Depuis vingt-cinq ans, le Groupe Montivillon de tennis (GMT) s’est donné pour devise d’évoluer envers tous ceux qui souhaitent jouer, qu’ils soient atteints d’un handicap ou non.

Nicolas Poissonnière et Gilles martin du GMT au centre, ont reçu la labellisation trois étoiles Sport et Handicap

 

Depuis plus de deux décennies, le Groupe Montivillon de tennis (GMT) a adopté une ligne de conduite claire : s’adapter quelle que soit la personne qui souhaite jouer, avec ou sans handicap. Nicolas Poissonnière son président, revient sur ce parcours : « On est passés du handicap mental au handicap physique.

Nous avons aujourd’hui des joueurs ayant subi un AVC ou victimes d’aphasie. Nous avons décidé de nous spécialiser dans un domaine précis et depuis quelques années Gilles Martin le directeur, a repris celui de l’autisme ». Au total, six entraîneurs sont formés et le GMT a été référencé par la Fédération française de sport adapté (FFSA), qui le labellise chaque année. Les cours ont été adaptés et dotés d’équipements de couleur bleue, de façon à repérer plus facilement les balles.

«  Ils sont accessibles aux personnes à mobilité réduite », précise le responsable. Chaque semaine, de jeunes joueurs en situation de handicap du centre Jules-Guesde du Havre viennent jouer sur les courts du GMT. « Mais on peut aussi travailler en inclusion, par groupes de six enfants de 9 à 13 ans dont deux ayant un handicap. D’ici septembre 2022 notre objectif est d’augmenter l’accueil du nombre de jeunes subissant une pathologie ».

Autre souhait du club, faire revenir sur Montivilliers le trophée Jean-Sorel qui se déroule actuellement à Yvetot et en avril 2022, le club espère concrétiser un projet portant sur le sport pour les personnes souffrant de pathologies cardiaques. « Nous avons aujourd’hui quatre enseignants spécialisés à temps plein et nous avons obtenu la labellisation Sport et Handicap trois étoiles délivrée par la Commission départementale Sport&handicap », se réjouit Nicolas Poissonnière.

Un gage de sérieux et d’adaptation optimale aux contraintes liées à l’accueil du public en situation de handicap.

Renseignements GMT : 02 35 30 54 92

www.gmt-lhmetropole.com

Source PARIS NORMANDIE.

Lavelanet. Au LP Jacquard, une journée liée au handicap…

Les élèves de terminale Bac Pro logistique du LP Jacquard ont été sensibilisés par des ateliers au handicap par le comité Handisport 09.

Cibles, boules, ballon, canne, fauteuil...Les élèves ont vécu les situations du handicap DDM

 

À l’initiative de Magaly Pecceu, professeur de logistique et référente du développement durable au LP Jacquard, Handisport 09 a réalisé une intervention auprès des élèves de terminale Bac Pro Logistique et ceux de l’IMPRO (Institut Médico-Professionnel), de La Vergnière, accompagnés de leur professeur, Estelle Fort.

L’après-midi a vu Marie-Josée Gimenez, secrétaire de Handisport 09, et Lauriane Miquel, du comité ariégeois handisport, aidées de Lucie et Baptiste, emplois civique ESG Sports à Labège, CR Handisport Occitanie, animer divers ateliers liés au handicap visuel en fauteuil. Parmi eux, le jeu de la « Boccia », sport paralympique, a démontré combien, malgré un handicap parfois très lourd, la balle à résonance peut être dirigée près du « cochonnet ».

Cet atelier grandeur nature a commencé en matinée par un volet théorie animé par Magaly Pecceu. Au cours duquel les élèves ont pris connaissance des 17 types de handicap à travers deux jeux, celui de société des 17 familles du handicap (moteur, psychique…), et celui de plateau prêté par la Maïf (visuel, auditif…). Le descriptif, les conseils, l’assistance, les réactions, comment ne pas juger… L’approche du handicap a été visitée, elle a interpellé, c’était l’objectif.

Le tir à l’arc, avec un essai dans la posture d’un valide, puis dans le fauteuil, mais en corsant la difficulté du handicap en tenant l’arc du bras inhabituel, a surpris et fait beaucoup réfléchir les élèves. « Le tir à l’arc, dans ces conditions, permet de se rendre compte et comprendre les difficultés qui sont le quotidien des personnes en situation de handicap, a souligné Magaly Pecceu. Il y a eu la théorie, mais la sensibilisation par la pratique est une approche marquante. »

Tel ce parcours en fauteuil, aller aux toilettes, ouvrir la porte, puis la refermer. « Ce n’est vraiment pas évident », se sont exclamés des élèves. Ils ont donc touché du doigt de très près les vécus de personnes handicapées obligées de se déplacer en fauteuil roulant, et le courage et la volonté à engager pour réaliser des activités sportives.

Au LP Jacquard, cette journée n’était pas sans rappeler l’action de collecte des « Bouchons d’amour », initiée également par Magaly Pecceu. Les lycéens ont pris à cœur cette action qui permet l’achat de fauteuils pour pratiquants handisport, joëlettes, handbikes, handitennis, etc.

Source LA DEPÊCHE.

 

Tours : ils plongent malgré le handicap…

Les clubs de plongée handisub tourangeaux se retrouvent une fois par mois pour « mettre à l’eau » des handicapés et échanger leurs expériences.

Le rendez-vous de novembre avait lieu à la piscine Bozon de Tours. Gilles, paraplégique attend sa mise à l’eau.

 

J’étais plongeur niveau 1 avant mon accident. Je suis venu pour retourner en apesanteur sous l’eau, profiter de cette sensation, témoigne Gilles, de Saint-Pierre-des-Corps, quinquagénaire paraplégique, qui attend au bord de la piscine tandis qu’un jeune handicapé, tout sourire, vient de terminer son baptême de plongée.

Avec six autres personnes aux handicaps divers, ils participaient, dimanche 14 novembre, à l’activité handisub organisée une fois par mois par le Comité départemental de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM).
« On rigole avec eux » Cette fois-ci c’était à la piscine Bozon de Tours d’accueillir cette activité bénévole. « Tous les clubs de plongée participent. Avec ceux de Saint-Cyr et de Chambray c’est l’occasion pour les encadrants de mutualiser nos expériences, nous sommes confrontés à divers cas de handicap, et d’échanger avec des personnes en situation de handicap, paraplégiques, hémiplégiques, aveugles ou ayant des problèmes cognitifs.

La joie qu’ils témoignent lorsqu’ils sortent de l’eau est notre plus belle récompense. On rigole avec eux, on n’est pas dans le pathos », explique Patrick Quesme, vice-président de Tours nage avec palmes, club de plongée de Tours basé à la piscine Bozon, la plus profonde de département.

Pour l’instant ses 3,5 mètres de profondeur ne sont pas accessibles puisque le plafond de la piscine est en réparation. L’accès total devrait être possible à la fin du mois. « Dans l’eau, malgré tout le matériel et grâce à la bienveillance des moniteurs, on se sent libres. On en oublierait presque notre handicap », témoigne un autre participant encadré par le médecin fédéral Christophe Geniès, moniteur handicap EH2, qui compte parmi les quatorze encadrants ce jour-là.

« Si d’autres handicapés veulent se mettre à l’eau, ils peuvent nous contacter. Le prochain rendez-vous, en décembre, sera à la piscine de Saint-Cyr », encourage-t-il.

Contact : handisub.ffessm37@gmail.com

Source LA NOUVELLE REPUBLIQUE.

Michaël Jeremiasz : « Avoir des athlètes en situation de handicap en entreprise banalise la présence de collaborateurs handicapés »…

Quadruple médaillé aux Jeux paralympiques en tennis fauteuil, Michaël Jeremiasz explique pour franceinfo: sport l’importance de l’emploi pour les sportifs de haut niveau en situation de handicap.

Michaël Jeremiasz au palais de l'Elysée lors de la cérémonie en l'honneur des médaillés olympiques et paralympiques des Jeux de Tokyo 2021, le 13 septembre 2021. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

 

À l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées du 15 au 21 novembre, Michaël Jeremiasz, membre de la commission des athlètes Paris 2024 et médaillé à quatre reprises aux Jeux paralympiques (2004, 2008, 2012), analyse pour franceinfo: sport l’évolution de la situation pour les sportifs de haut niveau en situation de handicap. Selon lui, les choses changent, avec des entreprises davantage conscientes du potentiel de ces champions et de ce qu’ils ou elles peuvent apporter au sein de leur structure. Mais le travail de reconnaissance reste long.

Franceinfo: sport : Est-ce aujourd’hui plus facile de concilier son travail et son activité de sportif de haut niveau quand on est en situation de handicap par rapport à vos années d’activité (2001-2016) ?

Michaël Jeremiasz : Il y a une vingtaine d’années, la question du double projet était confidentielle. Peu d’athlètes se posaient la question de ce qu’ils allaient faire après leur carrière sportive, à leur reconversion professionnelle. C’est ce qui a mené à beaucoup de situations dramatiques, avec des athlètes en situation de grande précarité.

Depuis 10 ans, cette question est davantage prise en compte. La plupart des sportifs olympiques et paralympiques ne vivent pas de leur sport, donc c’est devenu une nécessité. C’est toujours compliqué de concilier les deux, surtout parce que si l’on veut être les meilleurs, il faudrait pouvoir pratiquer uniquement notre sport. Aujourd’hui vous avez des sports amateurs, pourtant présents aux JO et aux Paralympiques, où l’on est obligés de se lever plus tôt le matin, d’aller s’entraîner entre midi et deux, et le soir après une journée de boulot. C’est évidemment compliqué et certains explosent en plein vol. Maintenant il y a plus d’argent investi dans le sport, et cela permet aux athlètes de pouvoir aborder plus facilement leur carrière sportive.

Michaël Jeremiasz et Stéphane Houdet sur le podium des Jeux paralympiques de Beijing, le 15 septembre 2008, après leur victoire en finale du tournoi de doubles de tennis fauteuil. (FREDERIC J. BROWN / AFP)

Il y a un enjeu d’accompagnement qui est également central…

Absolument, c’est tout l’enjeu pour les athlètes qui finissent leur carrière. Le fait d’avoir un diplôme n’est pas essentiel. Si je prends mon cas personnel, j’ai fait mes études avant d’être joueur de tennis, puis un peu pendant. Mais les plus grandes compétences que l’on peut acquérir quand on est sportif, c’est toute la richesse de notre parcours pendant une quinzaine d’années au haut niveau. L’enjeu est d’avoir des bilans de compétence affinés pour les sportifs de haut niveau. On n’a pas juste couru vite, sauté haut ou tapé fort dans une balle jaune, c’est bien plus complexe et multiple.

« Les athlètes capables de rendre intelligibles ce qu’ils ont expérimenté pendant 15 ou 20 ans, c’est un vrai atout pour une boîte »

On a l’impression que les entreprises prennent davantage conscience de tout cela, que beaucoup sont plus volontaristes pour s’attacher les services de sportifs de haut niveau, y compris en situation de handicap…

Depuis longtemps les entreprises sont conscientes de ce potentiel, et maintenant cela s’est complètement démocratisé. Avec Paris 2024, il y a une accélération sur l’envie de travailler avec des athlètes sur l’image, sur l’exploitation de ses compétences, la capacité à rebondir, à gérer le stress, à travailler en équipe, à affronter l’adversité, le leadership, la performance… Quand les athlètes sont capables de rendre intelligibles ce qu’ils ont expérimenté pendant 15 ou 20 ans, c’est un vrai atout pour une boîte.

Ce qui est réalisé au niveau sportif pour les athlètes handisport a-t-il des répercussions pour les personnes en situation de handicap, à travers notamment une meilleure visibilité ?

C’est très difficile à mesurer. Ce qui est sûr c’est que de plus en plus d’athlètes paralympiques sont demandés pour faire des conférences, sont sponsorisés… Cela ne suffit pas à financer la saison d’un athlète de haut niveau, mais c’est une aide qui n’existait pas il y a encore quelque temps. Il y a aussi des aides personnalisées avec l’Agence nationale du sport (ANS). On a plus d’outils que jamais pour être performant. Et en entreprises, avoir des athlètes en situation de handicap qui viennent travailler, qui font bien le job, cela va donner des idées aux recruteurs pour qu’il y en ait d’autres, qui ne soient pas forcément sportifs de haut niveau. C’est une façon de banaliser la présence de collaborateurs handicapés dans l’entreprise.

Vous avez créé avec votre épouse et votre frère l’association Comme les Autres il y a 10 ans, qui a pour objectif d’aider les personnes handicapées à se reconstruire. Pourquoi le sport est-il l’un des principaux moteurs de cette reconstruction ?

Quand on a créé l’association, on s’est dit qu’on avait identifié les outils qui permettent de rebondir après un accident de la vie. L’idée, c’était de les mettre à disposition des personnes qui ont vécu ces accidents. Et le sport est un formidable outil, notamment dans un enjeu d’autonomie. C’est l’une des premières choses que l’on fait en centre de rééducation, il intervient tout de suite pour pouvoir se déplacer. Et en termes de confiance en soi, d’image de soi, d’indépendance, de création de lien social, le sport apporte tout cela.

Ensuite, une fois qu’on a commencé ce travail d’accompagnement, l’idée est de ré-accéder à la citoyenneté pleine et entière et l’un des outils est le travail. Il nous donne une autonomie dans nos choix personnels et diffuse un grand sentiment d’utilité. Depuis 10 ans, c’est l’un de nos axes principaux, on a accompagné plus de 800 personnes. On veut encore accélerer la transition vers un retour à l’emploi ou un accès à l’emploi. C’est déterminant pour maintenir un équilibre psychologique.

Vous êtes également membre de la commission des athlètes pour Paris 2024. Quel est votre rôle et comment fonctionne-t-elle ?

La commission est mixte, entre hommes et femmes mais aussi entre sportifs valides et handicapés. On se réunit et on se fait challenger par les équipes de Paris 2024 sur tous les sujets qui concernent le parcours athlètes. On peut parler d’accessibilité, de nourriture, de literie, d’événements sportifs, de médias, de sécurité… Tout ce qui concerne les athlètes. La commission a juste vocation à s’assurer que les Jeux soient organisés avec rigueur et engagement. Après, on sait très bien que l’organisme payeur est le CIO et que c’est d’abord les Jeux olympiques et ensuite les Jeux paralympiques. À part peut-être Londres en 2012, aucun pays n’a réussi à les mettre sur un même pied d’égalité.

Comment expliquez-vous cela ?

C’est toujours pareil : la visibilité. Il faut en parler, montrer le parasport toute l’année, parler du handicap avec la juste approche, ne pas être dans le misérabilisme ou dans le concept de super-héros. Il faut arriver à une banalisation de la différence en en parlant normalement, comme les autres. C’est un gros enjeu, pas que médiatique mais aussi au niveau du législateur et dans la vie de tous les jours.

Source FRANCE INFO.

Nadège, près de Dinan, vit avec le handicap depuis ses 12 ans.Témoignage…

Nadège Simon, de Saint-Carné, est handicapée depuis ses 12 ans, à la suite d’une tumeur.

Elle a créé une antenne des paralysés de France pour les aider à sortir de la solitude.

Nadège Simon, Paralysés de France

 

Nadège Simon, 44 ans, n’est pas du genre à se plaindre. Elle dit même qu’elle a de la chance d’avoir ses parents à côté, à Saint-Carné, commune où elle réside. Dans l’impossibilité de passer son permis de conduire, en raison d’un œil quasi aveugle, elle est dépendante de sa mère qui l’amène faire ses courses.

« Sinon, je pourrais les faire toute seule », assure-t-elle, puisqu’elle est en mesure de marcher. Enfin, pas longtemps.

Je me promène un peu mais j’ai des problèmes d’équilibre, de coordination et je tremble, donc je ne peux pas trop faire d’efforts.

Une tumeur à 12 ans

C’est ainsi depuis ses douze ans. Nadège Simon venait d’entrer en 6e, au collège Broussais, à Dinan, lorsqu’elle fut victime d’une tumeur :

« Un caillot de sang s’était formé au niveau de mon cervelet ».

Elle n’est pas sortie indemne de son opération :

« Il a fallu réapprendre à manger, à marcher, à parler, à écrire. J’étais comme un bébé. »

Volonté de fer

D’une volonté de fer, elle n’est pas restée longtemps sur son fauteuil roulant et a refusé d’utiliser un déambulateur.

Sa scolarité a continué par les cours à distance mais la jeune fille « voulait être comme tout le monde et aller à l’école. Je suis revenue au collège jusqu’à la 3e à raison d’une heure ou deux heures quotidiennes car je fatiguais. J’ai passé le brevet dans une salle à part avec un professeur ».

Mais elle a déchanté.

« Au lycée de la Fontaine des Eaux, où je comptais intégrer la filière des langues, le proviseur m’a invitée à trouver un plus petit établissement car je risquais de me faire bousculer. Je me suis donc retrouvée à Sainte-Marie à Broons, à suivre un BEP secrétariat qui ne me plaisait pas. »

Elle s’y rendait quelques heures par jour, en ambulance, jusqu’à ce que la section ferme.

« On ne m’a pas invitée à poursuivre ailleurs. De toute façon, mon handicap m’a empêchée d’avoir la vie que je voulais. »

Nadège Simon a cependant su transférer son énergie vers le bénévolat. Elle s’était même installée à Saint-Brieuc pour apporter son aide aux Paralysés de France. « Dans la même rue ! »

Elle donne des conseils de lecture aux écoliers et aux abonnés de la bibliothèque de Saint-Carné. Lire, c’est son plaisir, limité par la taille des caractères : « Si c’est trop petit, je prends la loupe. »

Il y a aussi l’activité physique.

Elle a créé Din’Handisports avant de rejoindre Handisports Loisirs Aucaleuc, fondé par Luc Hamoniaux.

Elle y pratique, assise, la sabarcane et la boccia, un jeu de boules en cuir de couleur. Une discipline qui fera l’objet d’une présentation, à l’antenne des paralysés de France qu’elle vient de créer dans la région de Dinan.

Besoin des valides

« Nous ne sommes pour l’instant qu’une dizaine parmi lesquels des bénévoles. »

Autrement dit des personnes valides car les handicapés ont besoin d’être aidés pour certains de leurs gestes :

 » Parfois pour porter une fourchette à la bouche, parfois pour aller aux toilettes ou en ce qui me concerne pour couper la viande. »

Mais aussi pour les transports car le bus Dinamo ne va pas jusqu’à Saint-Carné, où se dérouleront, une ou deux fois par mois des réunions pour aborder des thématiques, faire des jeux de société, de petits repas. Et sortir de la solitude !

« Certaines personnes handicapées sont vraiment seules. Je ne sais pas comment elles font. Imaginez vous ainsi dans un fauteuil, sans aide. »

Nadège Simon, paralysés de France

Nadège Simon connaît, elle aussi, cette solitude :

« Après ma tumeur, j’ai perdu beaucoup d’amis. J’en ai aujourd’hui trois véritables rencontrés depuis. »

Elle s’est notamment reconstruite avec le théâtre :

« J’en ai fait pendant plus de quinze ans. C’était un défi car je m’étais repliée sur moi-même. Là, j’ai pu jouer en public. »

La déception fut de s’entendre dire qu’elle ne devait pas faire d’improvisation car il faut réagir de façon physique et rapide. La quadragénaire ne joue plus depuis la Covid. Son esprit est désormais branché sur l’antenne des Paralysés de France.

Contact : 06 82 11 44 61. Renseignements sur l’APF au 06 96 33 00 75

Source ACTU.

Des jeunes de 7 à 10 ans sensibilisés au handicap à l’accueil de loisirs…

« Quand cela arrive à quelqu’un d’être handicapé, c’est très embêtant, mais on peut quand même faire beaucoup de sports ! », déclare le jeune Pierre.

Des jeunes de 7 à 10 ans sensibilisés au handicap à l’accueil de loisirs...

Le même Pierre qui ajoute, avec une sincérité qui fait plaisir à entendre : « Maintenant, quand je verrai une personne handicapée, je lui demanderai si je peux l’aider. »

Ces réflexions d’enfant sont le résultat d’un travail entrepris par Christopher Boardman, animateur au centre social Jacques-Pillet et qui encadre l’accueil de loisirs du mercredi, à l’espace jeunesse.

Avec l’aide du Comité handisport de la Nièvre (qui regroupe une vingtaine de clubs) et sa présidente, Nathalie Laurent, il a mis en place un projet destiné à sensibiliser ses jeunes (7 à 10 ans) autour du handicap et du handisport, des valeurs s’inscrivant dans les objectifs du CSI, qui travaille au quotidien à toutes les formes d’intégration.

Quatre matinées ont été programmées, pour lesquelles les enfants ont montré beaucoup d’intérêt. Tout a commencé par un atelier de témoignages et d’échanges avec des sportifs en situation de handicap, suivi d’un deuxième temps de sensibilisation, consacré à la découverte puis l’initiation à la langue des signes française, une autre façon de communiquer qu’ils ne connaissaient pas.

Après une troisième séance dédiée à la vie quotidienne (apprendre à se repérer à l’aveugle, à l’aide d’une canne pour malvoyants et d’un chien d’aveugle), la dernière matinée a permis la pratique du basket fauteuil, de la boccia et du goalball.

L’aspect ludique de ces activités n’a pas brouillé le message initial, car tous se sont rendu compte des difficultés que rencontrent les personnes handicapées dans ces situations.

Un enseignement qui fait chaud au cœur de Nathalie Laurent, qui œuvre inlassablement pour sa cause (1.500 jeunes Nivernais sont ainsi sensibilisés chaque année) : « Nous mettons en avant le côté rassembleur du sport, et nous avons la chance de pouvoir surfer sur la vague du succès des Jeux Paralympiques pour sensibiliser la population ».

Source LE JOURNAL DU CENTRE.

« A 20 ans, faire quatre médailles, je n’ai pas les mots » : la consécration pour le cycliste Alexandre Léauté…

Le cycliste français a décroché une médaille de bronze jeudi dans la course en ligne (catégorie C1-C3) au Fuji Speedway.

Il repart de Tokyo avec quatre médailles autour du cou.

"A 20 ans, faire quatre médailles, je n’ai pas les mots" : la consécration pour le cycliste Alexandre Léauté

 

Alexandre Léauté finit ses Jeux paralympiques avec autant de podiums que d’épreuves individuelles. Le cycliste français a décroché une médaille de bronze jeudi dans la course en ligne (catégorie C1-C3) au Fuji Speedway.

« C’est juste fantastique »

« A 20 ans, faire quatre médailles, je n’ai pas les mots, c’est juste fantastique », savoure pour ses premiers Jeux le Breton qui ne pédale que d’une jambe, étant hémiplégique côté droit.

Sous le déluge – « un temps compliqué, avec beaucoup de pluie, des virages dangereux » énumère-t-il – Alexandre Léauté a été le plus rapide parmi le groupe de poursuivants arrivés près de sept minutes après le duo britannique ayant pris les deux premières places à l’issue d’un parcours vallonné de 79 kilomètres.  « Dans ce sprint, je ne me suis jamais mis aussi minable, j’avais des crampes à 500 mètres de la ligne », raconte le médaillé. « Dans la dernière bosse, j’étais vraiment à la limite, ça montait très vite. Je pensais à tous les sacrifices que j’ai faits, livre-t-il. Je suis un compétiteur et trois médailles, ça ne me suffisait pas, j’avais besoin d’une quatrième. »

J’espère être à Paris-2024

Premier médaillé d’or de la délégation française après sa victoire au vélodrome d’Izu en poursuite individuelle (catégorie C2), il avait ensuite pris l’argent dans le kilomètre et le bronze dans le contre-la-montre sur route.

« J’espère être à Paris-2024, il y aura mes proches, se projette déjà Alexandre Léauté. Ce sera en France, je serai attendu, je pense, avec ce que j’ai fait cette année. »

Marie Patouillet, 33 ans, aussi. La médecin généraliste, déjà médaillée de bronze sur piste en poursuite (catégorie C5) a doublé la mise lors de la course en ligne sur route. Née avec une malformation à un pied, la protégée de Grégory Beaugé a pris la troisième place au bout d’un parcours identique à celui d’Alexandre Léauté. Seulement devancée, elle aussi par deux Britanniques, dont Sarah Storey. Cette dernière, avec sa 17e médaille d’or paralympique (dont trois à Tokyo) est devenue l’athlète paralympique la plus titrée de son pays.

Source LE PROGRES.

Jeux Paralympiques de Tokyo: « Ce que les personnes en situation de handicap accomplissent n’est pas assez visible »…

Retransmis plusieurs heures en direct, il s’agit d’un événement sportif mais aussi militant: d’ordinaire les personnes en situation de handicap ont une part de 0,6% de visibilité dans l’audiovisuel.

Zhou Zhaoqian, de l'équipe de Chine, franchit la ligne d'arrivée pour remporter la médaille d'or du 1500...

 

e 24 août ont débuté les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, événement sportif planétaire. Sportif car il s’agit avant tout de compétitions entre des athlètes capables de performances exceptionnelles au prix d’entraînements acharnés. Le dépassement de soi, le dépassement des limites, le propre du sport en somme.

Mais il s’agit également d’un événement militant de sorte qu’il rend visible ce que notre société médiatique tend à invisibiliser.

« Une volonté de créer le plus grand mouvement de défense des droit humains pour promouvoir l’accès aux droits pour celles et ceux qui représentent 15% de la population mondiale. »

Imaginez plutôt, plusieurs heures de direct en pleine journée pendant 15 jours sur France Télévisions alors que le baromètre de la diversité du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) recensait pour 2020 un taux de seulement 0,6% de détection de personnes en situation de handicap à l’antenne.

Une exposition médiatique qui coïncide avec le mouvement “WeThe15” lancé par le comité international paralympique.

Le 19 août dernier 125 monuments dans le monde se sont illuminés en violet (couleur du handicap), de l’Empire State Building à New York au Colisée à Rome en passant par l’Élysée à Paris.

Une volonté de créer le plus grand mouvement de défense des droit humains pour promouvoir l’accès aux droits pour celles et ceux qui représentent 15% de la population mondiale, soit 1 milliard 200 millions de personnes selon les Nations Unies.

Dans le même temps, la France vient d’être auditionnée par l’Organisation des Nations Unies sur sa politique handicap, le comité onusien réaffirmant avec force l’objectif de fonder l’approche du handicap sur les droits de l’Homme.

Audition à laquelle j’ai eu l’honneur de participer en tant que membre de la délégation française qui s’est tenue du 18 au 23 août.

Cette aspiration mondiale d’accès aux droits et de lutte contre la discrimination que subit ainsi la plus large minorité au monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé pourrait ainsi devenir le nouveau combat des minorités après Black Lives Matter et #MeToo.

« Il ne doit pas être question de cliver une société déjà si fracturée. Ce doit être un combat universaliste qui rassemble, qui embarque de telle sorte qu’il permette des avancées pour la société dans son entièreté. »

En effet si la diversité en raison de l’origine, du sexe ou de l’orientation sexuelle a connu de réelles avancées et une grande visibilité sur la scène mondiale ces dernières années, la question du handicap n’a pas été traitée…

À cette différence qu’il ne doit pas être question de cliver une société déjà si fracturée, ce combat pour le plein accès aux droits ne doit pas être le combat d’une partie de la population contre une autre.

Il doit être un combat universaliste qui rassemble, qui fédère, qui embarque de telle sorte qu’il permette des avancées pour la société dans son entièreté.

Ce combat pour plus d’autonomie, pour l’émancipation, doit être universaliste, et doit permettre de réconcilier notre société.

Source HUFFINGTONPOST.

Jeux paralympiques : « tout est possible malgré le handicap », réagit la mère d’Alexandre Léauté…

Il remporte la première médaille d’or française des jeux paralympiques de Tokyo ce jeudi 26 août 2021.

A 20 ans, le Breton Alexandre Léauté, hémiplégique de naissance, devient champion paralympique de cyclisme sur piste.

A Saint-Caradec dans les Côtes d’Armor, sa famille se remémore son parcours.

Les parents, le frère et les sœurs d'Alexandre Léauté chez eux à Saint-Caradec dans les Côtes d'Armor

 

« 20 ans et déjà un grand champion ! ». Emmanuel Macron n’a pas tardé à réagir après la première médaille d’or française aux jeux paralympiques de Tokyo ce jeudi 26 août 2021. Une médaille décrochée par le cycliste breton Alexandre Léauté, originaire de Saint-Caradec dans les Côtes d’Armor.

Fierté et émotion

Ses parents Carine et Ralph ont ressorti pour l’occasion la photo du jour où Alexandre a décidé de se séparer des petites roulettes de son vélo. « Il avait 5 ans ». Que de chemin parcouru depuis l’AVC à la naissance et l’annonce du handicap.

On fait une IRM, on vous dit qu’il y a des séquelles au niveau du cerveau, c’est un peu la douche froide, se souvient Carine, la mère d’Alexandre Léauté.

Mais la vie continue. « On l’a beaucoup accompagné, on l’a emmené voir de nombreux médecins et spécialistes. Et puis un jour, il a voulu faire du vélo, on l’a accompagné dans ce sens aussi. Tout est possible malgré le handicap ».

Les souvenirs ressortent. « Cela nous ramène vingt ans en arrière », avoue Ralph. « On l’a élevé comme un enfant normal et un jour il a dit papa, maman, je veux partir, je veux faire du vélo. On lui a dit : vas-y ! ».

« On est super content pour lui. Il commence sa vie de jeune homme de la meilleure des façons, » sourit Ralph.

Son frère Marius et ses deux sœurs Camille et Ninon se sont bien sûr levés pour suivre la course en direct à la télé. « J’ai pleuré », reconnait Camille. « C’est une belle revanche sur son passé. Il pourrait être un exemple pour des gens qui sont handicapés et qui aimeraient se lancer dans le sport mais qui n’osent pas ».

Une grande fête est déjà prévue pour le retour du champion mi-septembre à Saint-Caradec.

Source FRANCE BLEU.