Déconfinement : pour les personnes en situation de handicap, reprendre le sport reste complexe…

La Fédération française handisport indique dans un plan de déconfinement détaillé que le besoin d’être assisté par un guide ou un pilote pour pratiquer une activité sportive ne permet pas de reprendre dans de bonnes conditions sanitaires.

En tandem, la distanciation physique est impossible à respecter.

Alors que les activités sportives commencent à reprendre, en extérieur, en petit groupe, à distance les un des autres, un public se trouve particulièrement en difficulté : les sportifs handicapés. En effet, si pour les personnes les plus autonomes et aux pathologies les moins sévères, il suffit de reprendre dans les mêmes conditions que tout le monde, certains ont besoin d’accompagnateurs ou d’assistance. Dans ces cas-là, la Fédération française handisport recommande d’appliquer le principe de précaution.

« On a une question récurrente ; des déficients visuels veulent savoir s’ils peuvent faire du sport du tandem, par exemple, avec leur binôme. Pour l’instant, la réponse est non. Quand on fait du tandem, forcément il y a de la transpiration, des gouttelettes qui peuvent s’échapper et même masqués on n’est pas sûrs », explique Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération française handisport.

Pratique « sans contact »

Dans un guide d’une vingtaine de pages, la FFH recense toutes ces préconisations en fonction des différents sports, des différents handicaps. Un guide amené à évoluer, mais valable pour le moment jusqu’au 2 juin. « La circulation du virus étant encore active sur le territoire, la Fédération Française Handisport fait le choix, en attendant les nouvelles décisions gouvernementales, de ne pas exposer ses membres les plus vulnérables ou dépendants aux aides humaines dans le cadre de leur activité sportive, pour limiter les risques encourus et conserver une forte maîtrise sanitaire », écrit la fédération.

À partir du 11 mai 2020, la Fédération redonne donc la possibilité « d’une reprise conditionnée des activités physiques et sportives par les associations affiliées, les comités départementaux et régionaux. (…) Cette réouverture de la pratique fédérale devra systématiquement mettre en avant la pratique ‘sans contact’, en extérieur et dans une logique individuelle et autonome », insiste-t-elle.

« Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant ? »

Le protocole précise que la présence d’encadrants sportifs est autorisée, « en respectant les gestes barrières, les règles sanitaires et de distanciation physique (1m minimum et espace par individu de 4m2, en situation statique) » mais que celle d’un guide ou d’un pilote ne l’est pas car elle « ne permet pas de respecter les mesures de prévention et de sécurité face à la transmission du Covid-19 (distanciation de 10 mètres minimum entre 2 personnes dans la pratique de la course à pied, du vélo, du ski, ou de 5  pour la marche ou la randonnée) ».

Une préconisation très difficile à recevoir, admet Candide Codjo, président de l’ASLAA, l’un des principaux clubs de tandem handisport en France : « Elle est violente parce que nous, on se sent totalement discriminés. Il faut partir du principe que beaucoup de personnes aveugles ne peuvent, en règle générale, pas sortir. » « Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant et le copilote à cinq mètres derrière…? », ironise-t-il.

Source FRANCE INTER.

Déconfinement : ne pas toucher et respecter la distanciation, un vrai défi pour les aveugles…

Respecter les gestes barrières et appliquer la distanciation physique s’avèrent très compliqué pour les personnes malvoyantes et aveugles.

Les malvoyants et les non-voyants sortent souvent accompagnés au bras d'une personne. (Illustration)

Depuis le lundi 11 mai, il n’y a plus besoin de sortir dans la rue muni d’une attestation. Mais la prudence est de mise car le virus est toujours présent. La distanciation physique et les gestes barrières restent donc de rigueur. Des mesures difficiles à appliquer pour les malvoyants et les aveugles. 

Difficile de garder ses distances

François Laspéras habite à Limoges. « J’ai 80 ans et j’ai la pêche » dit-il pour se présenter. Aveugle depuis ses 50 ans, le confinement n’a pas été simple pour lui. Privé d’une auxiliaire de vie, c’est un bénévole qui lui a livré ses courses. Habitué à partager son temps entre yoga, piscine, cours de cuisine, peinture et randonnées, l’octogénaire hyper actif s’est adaptée à une vie plus calme chez lui. Il a fallu aussi trouver une solution pour les promenades de son chien-guide, lui aussi habitué à se dépenser. Une amie de François s’est proposée pour s’en charger.

Jusqu’à présent « il garde le moral » mais il sait que le déconfinement s’annonce aussi compliqué. « C’est difficile pour moi de respecter la distance. J’avance avec prudence, je demande. Et puis les vigiles sont très vigilants, c’est le cas de le dire ! » dit-il en riant. « La dernière fois je suis passé devant la poste Carnot (à Limoges), il y avait une grande foule et un vigile m’a aiguillé pour traverser la masse sans trop les frôler, mais c’est pas évident. » 

« On tient le bras de la personne »

D’ordinaire François va faire ses courses accompagné d’une auxiliaire de vie. Là encore, il est difficile de garder ses distances. Marie-Claude Carl habite à Limoges, elle aussi est aveugle : « Quand on est accompagné, on tient le bras de la personne. Donc le mètre de distance n’est pas possible pour nous », indique-t-elle. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreuses activités et les voyages du groupe Voir Ensemble en Haute-Vienne et en Creuse sont reportés explique Angélique Classe, malvoyante et présidente de l’association : « Fin août, on avait un séjour qui a dû être repoussé à l’année prochaine parce que pendant les voyages nous sommes guidés au bras par des personnes qui voient. Comme nos membres sont âgés, on a voulu éviter cette proximité. »

Le toucher est inévitable

Depuis le début de la pandémie, il est recommandé se laver les mains régulièrement car le virus peut se transmettre par les mains si elles sont portées à la bouche par exemple. Le toucher est pourtant un sens dont les malvoyants et les non-voyants ne peuvent se priver. « L’autre jour, je cherchais mes billets dans mon porte-monnaie et le boucher m’a proposé d’utiliser la carte », raconte François Laspéras. « Mais ce n’est pas plus simple, pour mettre ma carte, même avec le sans contact, il faut que je repère le récepteur, il faut que je touche », conclut l’ancien kinésithérapeute.

Actuellement, de nombreuses associations de malvoyants et de non-voyants lancent des appels aux dons pour venir en aide à leurs adhérents.

Source FRANCE BLEU.

 

Confinement et créativité : des Toulousains créent leur premier clip sur le handicap….

Ils sont musiciens, en couple, et ont profité de cette période de confinement pour créer le clip de leur chanson “Why ?” qui parle de leur fille Clélia, poly-handicapée.

Johanna Dorso et sa fille Clélia qui leur a inspiré, à elle et son mari, la chanson "Why ?". / © Anadjoh

Johanna et Christophe Dorso sont musiciens, elle chanteuse, lui auteur-compositeur-arrangeur. Tous deux sont amateurs des musiques noires américaines des années 30 à aujourd’hui. Ils ont créé un groupe Anadjoh. Mais la naissance de leur fille Clélia a bouleversé leurs vies.

Clélia a 7 ans. Elle est sourde et souffre d’une maladie auto-immune rare, associée à de nombreux troubles qui nécessitent un accompagnement permanent. Johanna et Christophe se sont consacrés à elle et à son frère en mettant leurs vies de côté. Mais ce confinement les a ramenés à la création. Ils viennent de réaliser le clip « Why ? »
Entretien avec Johanna Dorso.

Ce clip “Why ?” évoque votre ressenti de mère par rapport à Clélia et à sa maladie. De quoi souffre-t-elle ?

Quand Clélia est née, on a découvert très vite sa surdité. Puis des handicaps additionnels sont apparus. Ils se sont traduits notamment par de l’hyper-activité. L’année dernière, on a découvert qu’elle souffrait d’une maladie auto-immune très rare, dont le génome porte le nom barbare de 10P15.14.

L’annonce a été un coup de massue car les conséquences sont lourdes. C’est une anomalie qui en plus de générer la surdité, emporte les reins et s’associe à d’autres handicaps. Les rares enfants qui en souffrent sont, à notre connaissance, sous dialyse dès l’âge de 6 mois. Nous, on a une « pépette » qui court partout, qui a la banane, mais elle n’accède pas à certaines choses dès qu’elles se compliquent un peu, elle a des troubles du sommeil malgré les médicaments et n’a, par exemple, aucune notion du danger.

La chanson « Why ? », c’est votre façon d’exprimer l’injustice que vous avez ressentie face à ce handicap ?

Oui. Il fallait que ça sorte après toutes ces années où on nous a annoncé, un à un, les troubles innombrables dont elle souffrait. A l’annonce de sa surdité, on a eu un choc. Il a fallu encaisser puis on a fait face. Mais pendant les 7 années qu’on vient de vivre, on a dû prendre en pleine figure un à un tous les handicaps associés qui sont le fruit de cette maladie.

Pendant ces 7 années, on n’a pas créé, on n’a pas existé. On s’est enfermé. On ne travaillait que sur du bouche à oreille. Je me suis perdue en temps que musicienne. On a été accaparés, envahis presque par tout ce qui concernait sa santé et on a pris soin aussi de s’occuper de son frère pour qu’il ne se sente pas oublié. Pas une semaine sans rendez-vous, examens, suivi psychomoteur, orthophoniste, etc. Je n’ai pas fait une nuit depuis 7 ans. Cette chanson, c’est tout ça : pourquoi elle ? Pourquoi nous ? Pourquoi tout ça car on n’est pas les seuls à vivre ça ?

Quel a été le déclencheur ?

Christophe avait commencé à composer cette chanson un peu avant le confinement. Là, avec de nouveau un peu de temps, je me suis mise à écrire en français d’abord mais je n’arrivais pas à exprimer ce qu’il y avait au fond de moi. L’anglais est venu naturellement. Je crois qu’on avait besoin d’exprimer notre tristesse, notre révolte : qu’est-ce qui fait qu’on en est arrivé là ? Il y a depuis 2002, en France, une augmentation de 136 % du nombre d’enfants handicapés et de 73 % concernant les moins de 6 ans. La malbouffe, la pollution ? Quelle en est l’origine ? On ne sait pas. Ça a été très dur. Je ne suis pas allée voir de psy, mais il y a eu une nécessité d’exprimer et la musique, c’est mon mode d’expression.

C’est une chanson plutôt sombre…

Oui. Je l’assume mais tout l’album n’est pas comme ça. Simplement, j’assume de n’avoir pas 20 ans et une carrière devant moi. Je fais ma musique, mes compos sur les sujets qui me tiennent à coeur. Cette chanson, elle est pour Clélia, pour moi. J’ai énormément souffert même si ça ne s’est jamais vu. Il y a eu des périodes très sombres. Heureusement qu’on est deux ! Beaucoup de parents divorcent. Nous, on a cette chance.

Quand on m’a annoncé l’an dernier qu’elle avait cette maladie génétique en même temps quasiment que la prise d’un nouveau psycho-stimulant, j’ai vu tout en noir. Ça faisait 6 ans qu’on nous annonçait des handicaps supplémentaires. J’ai commencé à griffonner. J’avais besoin de faire sortir tout ça. Quand on le vit au quotidien, on ne réagit pas. Mais quand on fait un bilan… Je me demande comment j’ai fait pour ne pas sauter d’un pont.

Il fallait soutenir la famille mais tu te dis : on va où ? Cette année seulement, on a accepté qu’on ne sait pas où on va. Et on s’octroie le droit de réexister. Le fait de rentrer dans cette acceptation, ça nous a libéré. C’est une porte qui s’ouvre, la lumière qui rentre.

C’est une chanson pour les autres aussi ?

Oui. Nous on sait qu’on n’est pas seul. Mais certains parents sont totalement isolés et ne savent pas comment s’y prendre. Pour Clélia, on n’a pas choisi par exemple la langue des signes et on veut faire savoir qu’il y a d’autres méthodes, comme le codage syllabique, la LFPC (Langue française parlée complétée, voir encadré) qu’on a adoptée. Ce codage permet à Clélia de lire très bien sur les lèvres et elle a une très bonne diction.

Et il y a aussi, pour revenir à l’isolement par rapport aux autres, le regard sur le handicap. Vous êtes jugés quand votre enfant pique une crise en public : « quelle enfant mal élevée ! », « les parents sont démissionnaires »… C’est très dur. A part nous, personne ne sait ce dont Clélia a besoin en attention, en vigilance. Même des proches pensent qu’ils peuvent la garder, mais ils ne mesurent pas. Elle peut se mettre en danger très vite.

Même le regard de la famille, des proches peut être lourd. Mais j’ai changé par rapport à ça. Un jour, Clélia avait 5 ans. Elle a pêté les plombs. Elle a commencé à renverser les étals de l’entrée d’un supermarché. Ça a bouleversé ma vie. Je l’ai prise dans mes bras. Mon seul souci était de la calmer, de la sécuriser. Je n’en avais rien à faire des gens ! Pour la première fois de ma vie. Clélia m’a fait grandir. Elle fait ma joie aussi. Pour elle, quand elle ne pète pas les plombs bien sûr (rire), tout est bonheur, tout est plaisir !

Donc maintenant, place à la création ?

On est déjà en studio en train de mixer le reste de l’album et dès que le déconfinement nous le permettra, on commencera les répétitions en vue d’un live. J’ai envie de jouer mes compos sur scène, que des gens puissent les entendre. On a plein d’idées. Si on peut maintenant exprimer notre musique, c’est comme une renaissance. C’est le fait d’être confiné à la maison et d’avoir cet espace de création, qui nous a permis de créer à nouveau. Et ça, on a envie de le partager !

Il n’y a pas que la langue des signes…

La Langue française Parlée Complétée (LfPC) est un codage qui permet aux personnes atteintes de surdité de communiquer. Elle diffère de la langue des signes. Il s’agit d’un code gestuel qui accompagne la lecture labiale. Il permet aux personnes souffrant de surdité, de recevoir visuellement l’intégralité du message oral. Il apporte des informations complémentaires à celles données par les mouvements des lèvres. La main réalise les codes correspondants aux syllabes prononcées. C’est un codage syllabe par syllabe. 8 positions de la main correspondent aux sons consonnes, et 5 aux sons voyelles. Tous les sons de la langue sont rendus visibles.

Source FR3

VIDEO. Amputé des 4 membres, Théo Curin nous montre, avec humour, comment mettre un masque…

Avec le déconfinement, nous allons tous devoir apprendre à mettre un masque.

Un geste technique que le champion Théo Curin, amputé des 4 membres, vous propose de maîtriser grâce à une vidéo pleine d’humour postée sur les réseaux sociaux.

Dans une vidéo publiée par Paris 2024, Théo Curin parvient sans difficulté à enfiler un masque. / © Capture écran tweeter Paris 2024

Plus de 30 000 vues en 3 heures. La vidéo mise en ligne par l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 fait le buzz. Dans cette courte vidéo, Théo Curin, nageur amputé des 4 membres, apparaît et nous montre comment mettre un masque en tissu afin de se préparer au déconfinement. Marie Portolano, journaliste, assure le commentaire et dit en voix off : « Alors comment bien mettre un masque ? C’est le champion de natation Théo Curin qui va nous le montrer aujourd’hui. On peut admirer ce masque réalisé à partir d’élastiques de slip de bain il me semble, l’élégance à la française ». Théo parvient à mettre correctement les élastiques sur ses oreilles. Marie Portolano commente les actions sur le ton d’une journaliste sportive commentant un match de football : « C’est exactement ça qu’il faut faire, bravo Théo. Théo c’est pas le gars qui tire le maillot aux abords de la surface : c’est pas Di Meco, Théo ! On me dit à l’oreillette qu’il n’a jamais mordu dans le couloir de nage d’à-côté, bravo ». Le nageur retire parfaitement bien le masque par la suite : « C’est parfaitement exécuté, c’est magnifique » lance Marie Portolano. La vidéo se conclut par le message suivant : « Un geste bien maîtrisé peut tous nous faire gagner ».

Dans les coulisses du tournage

Théo Curin, qui habituellement s’entraîne dans les bassins de Vichy dans l’Allier, raconte comment la vidéo a été réalisée : « C’est une idée de Paris 2024. J’ai la chance de faire partie de la commission des athlètes de Paris 2024 et j’assiste à la progression de tout ce qui se met en place pour les JO. On m’a demandé il y a quelques jours si j’étais d’accord pour faire une vidéo avec eux afin d’inciter les gens à porter un masque pour le déconfinement, et de préférence en tissu. C’était un peu particulier, il fallait être rapide et tourner chez soi. Malheureusement avec le confinement, on ne pouvait pas faire venir une équipe de tournage. J’ai dû faire cela avec un réalisateur, via une webcam et mon père qui filmait au portable. Au final on a fait un truc plutôt cool et qui cartonne sur les réseaux sociaux. J’ai des retours de Paris 2024 et ils sont tous super contents. Je suis ravi de participer à ma manière à ce déconfinement ».

Faire passer un message

Avec cette vidéo, le nageur handisport met sa notorité au service d’une cause. Il explique : « Il faut jouer de ça. Je trouve cela normal. C’est ma manière de remercier ceux qui travaillent pour nous : on parle des médecins, par exemple. J’ai la chance d’avoir une petite communauté qui me suit sur les réseaux sociaux et du coup c’était à moi de faire passer un message pour les masques ».

« Je me suis éclaté à faire ça et je trouve la vidéo top »

Pour Théo, pas d’excuse, valide ou pas, chacun doit savoir mettre un masque pendant le déconfinement. Il souligne : « J’ai trouvé le commentaire super cool. Paris 2024 a eu une super idée en tournant cela avec de l’humour. J’ai trouvé sympa qu’ils me demandent de mettre un masque, car évidemment je ne le mets pas de la même façon qu’une personne lambda. Cela prouve que l’on peut mettre un masque, on n’a aucune excuse, de la bonne manière, même en ayant une différence. Je trouvais le message super cool et tourné avec de l’humour. Je me suis éclaté à faire ça et je trouve la vidéo top. C’est juste génial ».

Pas encore de certitude pour la reprise de l’entraînement

Théo Curin vit toujours le confinement en famille, en Lorraine. Il ne sait pas encore pour l’heure quand il pourra reprendre le chemin de l’entraînement en piscine : « Je vis encore le confinement comme au début mais évidemment j’ai encore plus hâte de retrouver mes proches, de revoir mon coach. Je suis un peu impatient même s’il va falloir reprendre progressivement les choses. Je ne vais pas revoir tout le monde tout de suite, y compris mes grands-parents. Je vais prendre encore pas mal de précautions. La priorité est de voir mes proches et ça va me faire beaucoup de bien, comme tout le monde. Je ne sais pas encore quand je vais retrouver les bassins, ça reste un grand mystère. A Vichy ça reste encore un peu compliqué et incertain. Je suis dans les starting-blocks ». Avec cette vidéo postée pendant le confinement, Théo Curin montre une fois encore son grand sens de l’humour et marche sur les traces de Philippe Croizon, lui aussi amputé des 4 membres, très prolifique sur les réseaux sociaux avec de nombreuses vidéos humoristiques.

Source FR3.

Impact du confinement : Vortex, société leader du transport de personnes handicapées en Occitanie, en liquidation…

Fin avril, la société Vortex a été mise en liquidation.

Cette entreprise, spécialisée dans le transport de personnes handicapées, employait 300 salariés dans la région et véhiculait des dizaines de personnes chaque jour.

Tous se posent des questions sur leur avenir.

L'entreprise Vortex, installée à Saint-Jean de Védas (Hérault), oeuvre à transporter des élèves handicapés scolarisés dans toute la région Occitanie, de Montpellier à Toulouse ou encore Perpignan. / © FTV/France 3 Occitanie

Le 29 avril dernier, le tribunal de commerce de Montpellier annonce la liquidation de la société Vortex dont le siège social est basé à Saint-Jean-de-Védas (Hérault).

Vortex, c’est le leader français du transport de personnes handicapées, notamment vers les établissements scolaires. Jusqu’à 2 500 salariés répartis un peu partout en France, et notamment à Toulouse, Montpellier et Perpignan.

Mais l’histoire, commencée en 1999 à Evry dans l’Essonne, a peu à peu connu des soubresauts.

Vortex, c’était du dumping social. La grande majorité des salariés gagnaient entre 200 et 500 euros. C’étaient souvent des retraités qui avaient là un complément de salaire. Ils étaient assez malléables.

témoigne William Pascucci, de la CFDT Transports.

En décembre 2016, des salariés avaient manifesté devant le siège social de Saint-Jean-de-Védas : ils contestaient l’amputation selon eux du nombre d’heures de travail effectuées sur leur bulletin de salaire.

En décembre 2016, les salariés de Vortex avaient manifesté devant le siège à Saint-Jean de Védas (Hérault) contre des décomptes horaires de travail faussés selon eux et qui ne comptabilisaient pas toutes leurs heures de travail. / © FTV/France 3 Occitanie

Contentieux aux Prud’hommes et impact du confinement

Mais les temps changent. Confrontée à de nombreux contentieux devant les Prud’hommes et à des ruptures de contrats de la part de donneurs d’ordre comme les conseils départementaux, Vortex voit sa situation financière se détériorer.

Placée en redressement judiciaire en février dernier, la société subit de plein fouet la période de confinement imposée face à l’épidémie de coronavirus. Avec la fermeture des établissements scolaires, les transports d’élèves handicapés s’arrêtent. Les choses s’accélèrent et la liquidation judiciaire est prononcée.

Que vont devenir les personnes handicapées transportées ?

Outre plusieurs centaines de salariés qui se retrouvent au chômage, la disparition de Vortex a d’autres conséquences :

Que vont devenir les centaines de personnes handicapées qui étaient transportées par Vortex ?, s’interroge William Pascucci.
J’ai posé la question à Jean-Luc Gibelin, vice-président aux transports de la Région Occitanie. Il paraît qu’une société est prête à reprendre les activités de Vortex au niveau local mais je n’en sais pas plus.

Contactée par nos soins, la direction de Vortex n’a pas pour l’instant donné suite. Avec le déconfinement qui approche, la question du transport des personnes handicapées pourrait se poser de manière plus insistante.

Source FR3.

Des masques pour tous : n’oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles …

Une partie de la population a besoin de voir le visage pour pouvoir communiquer.

Pour elle, il faut donner accès à des masques transparents et former les soignants.

Des masques pour tous : n'oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles

Le 11 mai, la France débutera son déconfinement progressif, après cinquante-cinq jours au ralenti où les uns œuvrèrent pour maintenir le pays à flot tandis que les autres se consacrèrent chez eux au télétravail, aux études, aux exercices de sport ou à l’art de la coupe de cheveux improvisée.

Mais le 11 mai, nous le savons, ne sera pas un retour immédiat à la normale. Nombre de Français·es auront recours au port d’un masque, pour certains artisanal. Une fois la crise sanitaire derrière nous, il est possible que le port spontané d’un masque en cas de maladie devienne un réflexe plus répandu chez nos concitoyen(ne)s qu’avant l’année 2020. Dès à présent, l’Afnor met à disposition des citoyens un ensemble de recommandations pour la confection de tels masques. Ils sont en passe d’intégrer notre quotidien à plus ou moins long terme.

Avancée majeure

Sauf qu’une partie de la population demeure démunie face à ce bout de papier ou de tissu. Un ensemble hétérogène, composé de personnes sourdes ou malentendantes qui lisent sur les lèvres et de leurs proches, mais aussi d’orthophonistes, de l’entourage de personnes autistes, de seniors ou de très jeunes enfants ainsi que des professionnels exerçant auprès de ces publics, qu’ils soient soignants, rééducateurs ou encore enseignants.

En cette période de crise sanitaire inédite, le président de la République et le gouvernement ont accordé une importance majeure à l’accessibilité de leurs interventions. Appuyés par la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel, ils ont veillé à la présence d’un·e interprète en langue des signes française à leurs côtés et toute la France a découvert la vélotypie permettant de sous-titrer en direct les allocutions d’Emmanuel Macron. Les Français se familiarisent avec la langue des signes et il s’agit d’une avancée majeure, qui a vocation à être rendue durable par la loi audiovisuel à venir. Quatre-vingts pour cent des handicaps sont invisibles. Il nous appartient, citoyens, élus, associations, entreprises, administration publique, d’acquérir un réflexe «handicap» visant à permettre à tous nos concitoyens de comprendre et d’être compris au quotidien.

Communiquer avec ceux qui nous entourent

Si ce réflexe doit être acquis au plus vite dans un domaine particulier, c’est bien dans le domaine de l’urgence sanitaire. A commencer par la capacité des personnes sourdes à comprendre les soignants. Impossible, quand on lit sur des lèvres masquées. Comme le souligne Sophie Cluzel, «la crise est un levier d’accélération de la transformation de l’offre proposée aux personnes en situation de handicap». Alors, tandis que la France se masque peu à peu, des initiatives fleurissent de part et d’autre de notre territoire pour développer des masques transparents permettant à la fois à tou·te·s d’être protégé·e·s et d’être compris·es. Un élan de solidarité qui se traduit sur les réseaux sociaux et par bouche-à-oreille par des prototypes, des partages d’expérience, des tuyaux sur telle ou telle matière transparente. La créativité de ces couturiers et couturières est sans limites. Il faut dire que le choix des matières et des tissus, la durabilité au lavage ou encore la limitation de la buée sur le masque incitent ces volontaires à se creuser les méninges. L’une des facettes de la France unie !

Pendant qu’avance cette recherche et développement, nous considérons que deux voies complémentaires auraient le mérite d’être explorées. Tout d’abord, l’élaboration de normes ou de recommandations propres à la confection de masques transparents répondant à l’ensemble des besoins de ces citoyens. Tous les Français n’ont pas nécessairement vocation à porter un tel masque transparent spécifique ; néanmoins, la possibilité pour les publics cible et leur entourage de s’en procurer ou de s’en confectionner soi-même est essentielle. Ainsi, même masqué·e·s, nous pourrons tou·te·s communiquer avec ceux qui nous entourent, y compris si l’on a besoin de voir le visage de notre interlocuteur en maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou encore à l’hôpital. Nous pourrons tou·te·s communiquer, sans exception. Par ailleurs, pourquoi ne pas envisager un module spécifique dans les facs de médecine et les formations d’infirmiers ? Le but : sensibiliser nos soignants à la communication avec des patients signant en LSF, lisant sur les lèvres ou échangeant en LfPC, à commencer par exemple par les soignants qui se destinent à une carrière d’urgentiste.

Près de 7 % de Français souffrent d’un déficit auditif. Parmi eux, 80 000 personnes pratiquent la langue des signes française, qui s’appuie notamment sur les expressions du visage, et plusieurs dizaines de milliers d’autres citoyens ont recours à la langue française parlée complétée (LfPC) ou encore à la lecture labiale. Enfin, 700 000 Français vivent avec l’autisme, dont beaucoup s’appuient sur les expressions du visage pour comprendre les autres. Nous faisons ici le souhait que, protégés de la maladie comme leurs concitoyens, tous ceux qui en auraient besoin aient à leur disposition une solution respectueuse de leur communication propre. Ensemble, on y arrivera !

Source LIBERATION.

À Tours, un “Truc en Plus” pour soulager les parents d’enfants et ados handicapés, épuisés par le confinement…

Pour les parents d’enfants handicapés, le confinement peut vite tourner au cauchemar.

Si la situation est perturbante pour nombre d’entre nous, elle l’est encore plus pour des enfants déjà en souffrance.

Pour donner un peu de répit aux parents, une structure d’accueil éphémère vient d’ouvrir à Tours.

"Un Truc en Plus" à Tours pour soulager les parents d'enfants et ados handicapés / © Sonia Pareux

À Amboise, Chloé Poirier est aujourd’hui seule avec ses trois enfants âgés de 2, 5 et 8 ans.

L’aîné souffre d’un handicap proche de l’autisme : « Avec ses troubles, Sofiane dort peu la nuit et en journée, ce sont des cris, des pleurs, de l’agressivité. Il avait un emploi du temps très structuré, exactement le même chaque semaine. Aujourd’hui, il a énormément de frustration ».

Un peu de répit pour cette maman très éprouvée, Sofiane va être accueilli deux jours consécutifs à Tours, au sein de la structure éphémère baptisée « Le Truc en Plus ».

Proposer une offre complémentaire

Référente handicap pour l’APAJH 37 (Association pour jeunes et adultes handicapés), Sonia Pareux est à l’origine de cette initiative :

À Tours, un “Truc en Plus” pour soulager les parents d'enfants et ados handicapés, épuisés par le confinement.Sonia Pareux / © Le Truc en Plus

« J’ai appelé les familles que je suis habituellement et j’ai bien entendu leur souffrance. Parmi les IME (instituts médico-éducatifs), par exemple, qui accueillent certains de ces enfants, bien peu sont restés ouverts. Les éducateurs vont à domicile 2 ou 3 heures, cela ne soulage pas complètement les familles. Je me suis dit que je pouvais proposer une offre complémentaire. »

Un bénévole pour chaque enfant accueilli

Un « Truc en Plus », donc. Sonia a décroché le soutien de la Préfète d’Indre-et-Loire, puis a mis en place cette nouvelle structure en quelques jours seulement :

« Avec le festival Autrement Dit (dédié au handicap NDLR) dont je suis la présidente, j’ai lancé un appel à bénévoles et ça a bien répondu. J’ai 5 bénévoles professionnels tous les jours, un par enfant accueilli. Et tous les protocoles sanitaires ont été mis en place ».

La structure éphémère ne pouvait être déclarée en établissement médico-éducatif, elle a donc ouvert sous la forme de centre de loisirs.

Les enfants sont accueillis jusqu’à dimanche soir dans les locaux de l’école Buisson-Molière, place de la Liberté, à Tours.

Un accompagnant et un enfant / © Sonia Pareux

Sonia n’a qu’un regret : le côté trop éphémère, justement, du « Truc en plus ». Car les difficultés des familles ne vont certainement pas s’arrêter avec le déconfinement :

« La scolarité des enfants handicapés est déjà compliquée en temps normal alors, là, qu’est-ce qui les attend ? Ça va être encore plus difficile. Moi j’aimerais bien continuer cette structure ».

Quelques places sont encore disponibles d’ici à dimanche soir, pour une matinée ou un après-midi. Pour en bénéficier, il faut contacter Sonia Pareux au 06.24.21.02.77

Source FR3.

Covid-19 – Les grandes lignes du plan de déconfinement pour les personnes en situation de handicap…

Dans la continuité des mesures annoncées par le Gouvernement, le plan de déconfinement des personnes en situation de handicap est en cours d’élaboration, en concertation avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées et les associations du secteur.

Le secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées en précise aujourd’hui les lignes générales.

Covid-19 – Les grandes lignes du plan de déconfinement pour les personnes en situation de handicap.

Un principe d’action : le refus d’une discrimination du handicap au regard d’une vulnérabilité supposée

Les personnes en situation de handicap sont sujets de droits, avant d’être objets de soins. En cela, il n’est pas envisageable de leur imposer des règles de confinement spécifiques. Pour autant, se pose une exigence d’accompagnement renforcé, tenant compte d’une fragilité intrinsèque pour certaines personnes face au Covid-19 et d’une vulnérabilité contextuelle liée au confinement.

Protéger les personnes handicapées les plus exposées au risque Covid-19 en accompagnant leur choix

Aucune personne en situation de handicap ne se verra imposer de confinement prolongé : il s’agira d’accompagner le choix des personnes et des familles, notamment au travers d’une communication accessible et adaptée, d’outils d’aide à la décision ainsi que de mesures de soutien renforcées.

Le critère de vulnérabilité peut s’apprécier au regard de l’avis rendu par le Haut conseil en santé publique du 20 avril dernier, qui cite comme catégories de personnes les plus à risque : les plus de 65 ans ; les sujets avec antécédents cardiovasculaires ; les diabétiques non équilibrés ou avec complications ; les sujets ayant une pathologie chronique respiratoire ; les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique dialysée ; les malades atteints de cancer évolutif sous traitement ; les personnes obèses (IMC > 30kg/m2) ; les personnes immunodéprimées ; les malades de cirrhose B aggravée ; les femmes enceintes à partir du 3ème mois de grossesse ; les sujets présentant un symptôme drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie.

Il est fortement recommandé que les personnes handicapées à risque portent un masque grand public à domicile en présence de visiteurs et lorsqu’elles sont amenées à sortir de chez elles.

Pour soutenir ces personnes, l’accompagnement à domicile sera renforcé, en particulier en appui de sorties d’hospitalisation mais également pour accompagner les personnes en situation de handicap ayant des difficultés d’appropriation des gestes barrières. Cela se fera en fonction des contraintes du territoire et selon des protocoles précis.

Les proches aidants seront accompagnés avec l’amplification et la diversification des solutions de répit déjà proposées.

Dans un souci de garantir la continuité des soins des personnes restant confinées, le secrétariat d’Etat travaille en lien avec le ministère de la Santé pour favoriser la reprise des soins, et accompagner les besoins spécifiques attachés aux difficultés apparues avec le confinement.

Accompagner le retour à l’école et l’emploi dès le 11 mai

Le Gouvernement, fidèle à son engagement en faveur d’une société inclusive, a souhaité que les enfants et personnes en situation de handicap puissent retourner à l’école et au travail en même temps que tout le monde, tout en bénéficiant des mesures de protection appropriées.

Ainsi les élèves en situation de handicap pourront faire leur rentrée comme les autres écoliers, selon le même calendrier et la même méthode que ceux fixés par le Premier ministre. Ils font partie des publics prioritaires identifiés par l’Education nationale. Les externats seront également progressivement réouverts, quel que soit l’âge des enfants, dans le respect des consignes sanitaires, et selon un projet de reprise travaillé avec les personnes elles-mêmes et leur famille. La protection sanitaire des élèves et des professionnels constitue, dans ce cadre, une priorité, de même que la poursuite de l’accompagnement à domicile en tant que de besoin.

Aussi, pour préparer avec les enfants et les familles au déconfinement (évaluation de leur situation, travail d’appropriation des gestes barrières) ainsi que permettre davantage de répit à ces dernières, les plateaux techniques des externats et accueils de jour pourront être mobilisés, dès avant le 11 mai, à la condition de respecter les mesures de protection sanitaire et d’accueillir un seul enfant / adulte par plateau.

Les travailleurs en situation de handicap dont le confinement avait conduit leur entreprise à arrêter son activité sur site, sans possibilité de télétravail, pourront reprendre le travail au même titre que les autres salariés.

Dans le cadre de la reprise de l’activité économique, les fiches conseils métiers édités par le ministère du Travail, outils des entreprises pour maintenir ou reprendre l’activité en protégeant la santé des salariés, rappelleront la nécessité d’évaluer et mettre en oeuvre les adaptations et aménagements des conditions de travail nécessaires pour les salariés en situation de handicap.

Le télétravail reste la modalité de travail à privilégier lorsqu’elle est possible. Des aides existent auprès de l’Agefiph ou du Fiphfp (pour le secteur public), pour adapter les équipements de télétravail lorsque cela est nécessaire aux besoins des personnes en situation de handicap pour poursuivre leur activité.

Les Etablissements et services d’aide par le travail (ESAT) pourront engager la reprise progressive et adaptée de leur activité dès avant le 11 mai, pour permettre à la fois le renforcement de l’accompagnement des travailleurs qu’ils comptent en leur sein et la relance de leur activité commerciale.

Poursuivre les mesures de simplification administrative

Durant la période de confinement, des mesures visant à protéger les personnes en situation de handicap dans leurs droits ont été prises. Toutes les personnes ayant des droits ou des prestations arrivant à expiration entre le 12 mars et le 31 juillet, ou arrivés à expiration avant le 12 mars mais n’ayant pas été renouvelés, voient ces derniers automatiquement prolongés pour 6 mois sans aucune démarche à accomplir auprès des Maisons départementales des personnes handicapées.

C’est dans ce même esprit que des simplifications complémentaires d’accès aux droits seront mises en oeuvre après le 11 mai, tout particulièrement s’agissant des orientations scolaires. Ces assouplissements permettront d’assurer la préparation de la rentrée scolaire 2020/2021 dans les meilleures conditions pour les enfants en situation de handicap et leurs familles, en prévenant tout risque de rupture d’orientation.

Les MDPH, en cohérence avec les modalités de reprise des autres services publics et notamment les services départementaux, maintiendront durant la période de déconfinement les modalités d’accueil téléphonique renforcé et l’usage des outils de communication à distance pour les rendez-vous, et reprendront progressivement et de manière adaptée aux situations locales leur accueil physique.

La mise en place courant mai d’un numéro de téléphone pour répondre, dans le cadre de la crise, aux situations complexes d’accompagnement

A l’occasion de la Conférence nationale du handicap du 11 février dernier, le Président de la République a annoncé l’ambition forte d’un accompagnement inconditionnel pour les personnes en situation de handicap et leurs proches. Avec en premier relais la mise en place en 2021 d’équipes d’accompagnement de proximité, mobilisées au plus près des personnes et joignables par un N° unique, en tout point du territoire. Ce N° unique est destiné à venir en aide aux personnes handicapées et à leurs proches aidants, en subsidiarité des dispositifs existants, quand aucun des acteurs de l’accompagnement ne peut proposer seul une solution, et pour éviter que ne s’installent des sur-handicaps.

Au regard du contexte et des difficultés qui émergent spécifiquement avec la crise sanitaire, il a été décidé d’anticiper la mise en place de cette organisation territoriale et du N° de téléphone associé, selon des modalités adaptées pour soutenir prioritairement les personnes et les aidants qui seraient en grande difficulté et sans relai en cette période de crise sanitaire et de déconfinement.

Selon un travail collaboratif avec les associations de personnes et les fédérations gestionnaires, les acteurs de l’accompagnement, les acteurs institutionnels, les collectivités territoriales, ce projet sera lancé courant mai. Il s’appuiera et renforcera les innovations mises en place en temps de crise par tous les acteurs.

Qui concerne-t-il ?

  1. Les personnes en situation de handicap, en attente de solution(s) ou privées d’accompagnement ou de soins en raison de la crise.
  2. Les proches aidants, en situation d’épuisement du fait de la crise sanitaire et de la prolongation pour certains du confinement.
  • Les personnes en situation de handicap ou les aidants diagnostiqués positifs au Covid-19 et qui ne trouvent pas de solutions pour organiser leur prise en charge tout en protégeant leurs proches.

L’ensemble de ces axes d’action seront détaillés dans les prochains jours par le Secrétariat d’Etat.

Source Handicap.gouv

ENTRETIEN. Frédéric Lopez suit des personnes handicapées dans « Comme les autres » sur France 2…. ce soir 5 Avril !

Absent de l’antenne depuis 2018, l’animateur revient, mardi 5 mai à 21 h 05, sur la chaîne publique, dans « Comme les autres ».

Une expérience forte.

Frédéric Lopez et Michaël Jeremiasz, au centre, entourés de personnes en situation de handicap, prêts à partir en Corse pour vivre une semaine forte en émotions à découvrir dans « Comme les autres », sur France 2.

En 2016, Frédéric Lopez rencontre Michaël Jeremiasz, champion de tennis en fauteuil. Le sportif lui demande d’être le parrain de son association, Comme les autres, qui propose un accompagnement social aux personnes en situation de handicap. De leur rencontre est née cette émission sur France 2 mêlant valides et invalides. Entretien.

Comment avez-vous rencontré Michaël Jeremiasz ?

Je l’ai invité dans mon émission Mille et Une Vies et, honnêtement, ce n’est pas possible de pas l’aimer. Pour lui, il n’y a pas de question gênante ou idiote, c’est le meilleur ambassadeur des personnes handicapées. Il m’a demandé d’être le parrain de son association et, plus tard, m’a proposé de participer à l’un des séjours qu’il organise.

Dans quel état d’esprit étiez-vous avant de partir ?

Je voulais être comme les autres et ne rien savoir de ce qui allait se passer. Je savais juste que je faisais partie des cinq personnes valides qui accompagneraient les cinq handicapés. J’avais des appréhensions qui sont universelles, car, pour plein de raisons, le handicap ne met pas tout le monde à l’aise. Personnellement, j’avais toujours rencontré des super-héros, des gens qui font en sorte que vous n’ayez jamais pitié. Là, j’allais être avec des personnes venant tout juste de subir un accident. J’avais peur de les voir souffrir et d’être renvoyé à ma propre impuissance.

Comment cela s’est-il passé ?

Les participants reprennent confiance en eux en participant à des sports à sensations fortes et ils peuvent poser toutes les questions qu’ils veulent. J’ai appris beaucoup de choses. Pendant le séjour, Céline, une jeune femme, a confié que, quand elle entre dans un café, elle a l’impression de déranger. Je n’avais jamais réalisé ça. C’est fascinant de voir, d’un côté, les valides qui sont gênés parce qu’ils ont peur de dire une bêtise et, de l’autre, les personnes en fauteuil qui ont l’impression de déranger… Le film sert à ça : faire voler en éclats toutes ces gênes et ces quiproquos.

Comment s’est passé le tournage ?

Même s’il y avait des caméras, il était très important pour Michaël que les gens participent au même voyage que les autres. Il n’y a pas eu de concessions et c’est ce qui donne son authenticité au documentaire. On aurait pu faire quelque chose de mélo, de triste. Moi, je trouve ça léger et profond.

Que retenez-vous de cette expérience ?

Je rêverais de vivre dans un monde comme celui-là où l’on peut se parler sans se blesser, dans lequel il n’y a pas de tabou. Je retiens aussi ce que réalise Michaël en une semaine. Maëlys, l’une des participantes qui avait peur de tout au début de l’aventure, termine le séjour en disant : « Je n’ai plus honte de rien ». Ça m’a énormément ému…

Comme les autres, à 21 heures, sur France 2.

Source OUEST FRANCE.

À Saint-Denis, un parc rouvre uniquement pour les enfants porteurs de handicap… notamment les autistes…

Depuis une semaine, le parc de la Légion d’Honneur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), rouvre ses grilles mais uniquement aux enfants porteurs de handicap, notamment les autistes.

Une vraie bouffée d’oxygène pour ces jeunes et leurs parents qui vivent très mal le confinement.

La petite Eden, accompagnée par ses parents, au parc de la Légion d'Honneur à Saint-Denis

Les associations de Saint-Denis qui travaillent au quotidien avec ces familles, réclamaient la réouverture du parc depuis le début du confinement, soutenues par le maire, Laurent Russier (PCF). L’élu attendait une dérogation du préfet de la Seine-Saint-Denis. Ce dernier l’a accordée il y a une semaine :  le parc de la Légion d’Honneur, peut rouvrir mais uniquement pour les familles d’enfants porteurs de handicap et uniquement trois après-midi par semaine.

Souffler et décompresser

Les enfants concernés peuvent venir avec leurs parents et leur frère et sœur. Des agents vérifient à l’entrée les cartes d’invalidité ou les attestations fournies par la maison départementale du handicap. « C’est une réelle décompression », avoue Sonia, venue profiter du parc avec sa fille qui souffre de dyspraxie et qui vit très mal tout ce qui se passe en ce moment.« Plus ça allait et plus elle avait l’appréhension de remettre le nez dehors, elle était stressée. J’ai vu un vrai changement de comportement chez elle »

« Besoin de se défouler »

Sur l’aire de jeux, près du toboggan, Eddie observe Eden, 7 ans. La petite fille qui souffre d’un retard mental, a retrouvé « ses marques » et ça rassure son papa. « Il y a beaucoup de travail à faire avec elle, si elle perd ses repères, c’est très compliqué de reprendre après« , explique-t-il. Kenza, elle aussi, profite de cette sortie avec son fils, Mohamed qui présente un trouble d’hyperactivité. « Avant il avait des cours de basket, d’équitation, d’équithérapie et puis, plus rien du jour au lendemain, donc c’est compliqué pour lui le confinement, il a besoin de se défouler ».

Aider les parents

Pour ces parents et ces enfants, ce bol d’air était indispensable, explique Daoud Tatou, le fondateur du Relais Île-de-France, association qui prend en charge des jeunes autistes en journée et accompagne leur famille. « Les papas et les mamans ne peuvent pas faire des activités H24 avec leur enfant donc à un moment donné vous avez de la violence physique et psychique qui monte de la part des enfants mais aussi parfois des parents qui sont excédés ».

Cette réouverture du parc est donc la bienvenue même si elle aurait pu être autorisée bien plus tôt, regrette Daoud Tatou. Le président de la République a promis dans une vidéo, publiée le 2 avril, des aménagements au confinement pour les personnes autistes. Mais entre le 17 mars et le 2 avril, certains ont peut-être perdu des acquis, s’inquiète Daoud Tatou : « La reprise, risque d’être très compliquée« .

Source FRANCE BLEU