Le Conseil départemental de la Gironde augmente de 11% le salaire horaire des aides à domicile…

Plutôt que d’opter pour une prime, le Conseil départemental de la Gironde a choisi d’augmenter de façon pérenne le salaire horaire des auxiliaires et aides à domicile.

Le tarif devrait passer de 18,89€ à 21€ de l’heure, sans surcoût pour les bénéficiaires.

Le Conseil départemental de la Gironde augmente de 11% le salaire horaire des aides à domicile. Image d'illustration d'une aide à domicile.

La mesure sera proposée à la prochaine assemblée plénière, en juillet, et pourrait être appliquée à partir de septembre. Jean-Luc Gleyze, président (PS) du conseil départemental de la Gironde souhaite augmenter de 11,3% le salaire horaire des auxiliaires et aides à domicile, le faisant passer de 18,89€ à 21€ par heure. 

Une augmentation pérenne plutôt qu’une prime

« Les  services d’aide à domicile ont particulièrement montré dans la période de crise du covid leur utilité essentielle et vitale pour bon nombre de nos citoyens, soit handicapés soit personnes âgées. […] Il est essentiel qu’elles soient reconnues aujourd’hui. » explique Jean-Luc Gleyze en taclant au passage l’idée d’une prime suggérée par le gouvernement : « L’Etat a proposé une prime mais avec la générosité du porte-feuille des autres puisque c’est aux départements de la financer et nous trouvons que cette prime est une cerise qui cache le véritable gâteau : rémunérer tout le temps correctement les aides à domicile et reconnaître leur travail » affirme le président du conseil départemental.

Aujourd’hui en Gironde, 10 000 auxiliaires de vie interviennent auprès de 22 000 bénéficiaires. Un service en partie pris en charge par le département qui financera 100% de cette augmentation pour qu’il n’y ait pas d’impact sur les bénéficiaires. Cela coûtera un million d’euros cette année, et ensuite 3,5 millions chaque année.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : le quotidien chamboulé des structures accueillant des personnes autistes…

Pendant huit semaines de confinement, et depuis le déconfinement, la manière de travailler a complètement changé dans les structures accueillant des personnes en situation de handicap, et souffrant notamment d’autisme.

Reportage en Vallée d’Aspe.

Alain Quintana, directeur du foyer d'accueil médicalisé pour adultes handicapés Saint-Berthoumieu de Bedous.

À vol d’oiseau, à peine deux kilomètres séparent le foyer de vie l’abri montagnard d’Osse-en-Aspe, et le foyer d’accueil médicalisé (FAM) Saint-Berthoumieu de Bedous. Les deux structures dirigées par Alain Quintana accueillent au total une soixantaine d’adultes atteints de « TSA », les troubles du spectre de l’autisme. Le confinement a mis à l’épreuve les habitudes de fonctionnement.

Une toute nouvelle organisation

L’annonce du confinement a forcé les structures comme le FAM Saint-Berthoumieu à s’organiser différemment. « On a pris du temps à plusieurs avec les équipes et en relation avec l’ARS pour mettre en place toutes les modifications, on n’avait jamais vécu une période aussi mouvementée, reconnait Alain Quintana, chaque résident n’a côtoyé qu’un minimum de personnes par jour, deux encadrants puis deux surveillants de nuit, et on a limité au minimum les interactions avec les autres services, le médecin par exemple ne venait que quand on l’appelait« . Alors qu’en temps normal les activités auxquelles participent les résidents se font dans des salles dédiées, la nouvelle organisation a rapatrié tout ça à l’intérieur des lieux de vie, des bâtiments organisés autour d’un espace central et de chambres individuelles où dorment les résidents. « Le lieu de vie est devenu le lieu central, où manger et dormir, mais aussi, et au contraire de tout ce qu’on pratique depuis quarante ans, le lieu des activités qu’il a fallu adapter ou créer« , explique le directeur de la structure.

Des sorties au grand-air

Dans le même temps, les résidents ont pu profiter du cadre offert par les structures de Bedous et Osse-en-Aspe, pour sortir sans risque : « Nous avons la chance d’être dans cette zone montagnarde pour mettre en place des sorties pédestres autour des établissements en n’allant pas vers les villages, détaille Alain Quintana, dans la limite d’un kilomètre, en petits groupes bien entendu et avec les autorisations et les encadrants qui restent avec le même groupe toute la journée« . Des parenthèses indispensables au bien-être des résidents, dont les aménagements pour les visites de proches étaient plus que délicats.

« Nous pensions avoir à gérer beaucoup plus de difficultés de toute nature, ça ne veut pas dire que nous n’en avons pas eu, liées à ce non-contact, et à cette modification de vie et d’organisation. L’un dans l’autre ça s’est plutôt très bien passé« , loue le directeur des foyers de Bedous et Osse-en-Aspe. Depuis le déconfinement, les retours en famille pour des périodes de quelques jours ont pu s’organiser, dans le respect de consignes pour permettre aux résidents de réintégrer la structure sans risque. D’ailleurs tout le monde a été testé la semaine dernière, sans retour de test positif.

Vers un retour à la normale

Néanmoins, Alain Quintana, après avoir échangé avec les familles, confirme que cette période ne s’est pas passée sans laisser de traces : « J’avais les aveux d’une famille qui a récupéré son protégé pour quelques jours, ils ont trouvé qu’il avait très bien vécu cette période, mais m’ont aussi parlé d’une forme de décompensation : il a passé beaucoup de temps à dormir… Ils ont trouvé que la relation téléphonique qu’il y a eu pendant deux mois était bonne, et ils ont senti ces dernières jours comme un besoin de lâcher-prise. La famille pense qu’il y a eu une forme de tension contenue énorme. Ça nous fait dire que la manière dont on a fonctionné ne peut évidemment pas être un fonctionnement classique amené à continuer« .

Depuis la reprise quasiment normale des structures d’Osse-en-Aspe et Bedous, avec toujours un respect des gestes barrières et certaines adaptations, Alain Quintana est confiant pour la suite, et envisage déjà de pouvoir accueillir de nouveaux résidents très bientôt.

À domicile, les parents parfois démunis

De la même manière, le quotidien des familles ayant une personne atteinte d’autisme à domicile a aussi été bouleversé. Parce qu’il était parfois devenu trop compliqué durant le confinement de continuer à venir pour certains professionnels. « On n’en veut pas aux structures ou aux professionnels, rassure immédiatement Christian Sottou, le président de l’association Autisme Pau Béarn, chacun a fait de son mieux« . Depuis quelques semaines un suivi « normal » a pu reprendre, mais la période a été difficile à traverser reconnait Christian Sottou : « Certains proches ont vu apparaître chez des personnes atteintes d’autisme des troubles du comportement, où constater une aggravation de ces troubles« .

Source FRANCE BLEU.

Dijon : Laura Devillard écrit un premier roman “libérateur” sur le handicap…

A 23 ans, Laura Devillard vient de publier son premier roman « Broken », écrit à quatre mains avec son amie Jane Devraux.

Il raconte l’histoire d’amour de deux adolescents.

Un accident de voiture a pulvérisé leurs corps mais pas leur envie de vivre.

Laura Devillard et son premier roman "Broken" / © M. B / France 3 Bourgogne

Une romance doublée d’un livre sur le handicap

« Ce livre est né entre deux couloirs de lycée, je manquais de confiance en moi. Je me suis dit : ‘‘Ok, on ne te laisse pas parler ! Prouve que tu peux avancer dans la vie !’’ Ce roman est un cri du cœur ! Ça a été libérateur de l’écrire. », se remémore Laura Devillard. Cette jeune Dijonnaise vient de publier son premier roman baptisé « Broken ». Il narre le coup de foudre entre Colyna et Mozart, deux adolescents aux corps meurtris, après un tragique accident de la route, et qui vont lentement se reconstruire grâce à leur amour mutuel.

Laura Devillard a mis beaucoup de son vécu dans cette histoire. Handicapée de naissance, la jeune femme se déplace en fauteuil. Ses personnages ouvrent une fenêtre sur ce qu’on peut ressentir quand on se retrouve amputé ou cloué dans une chaise roulante : les maux du corps et de l’âme. Un récit qu’on sent d’emblée authentique, sincère.

« Comme pour mes personnages, il y a des jours où j’en ai vaiment marre de ne pas pouvoir marcher, d’avoir mal, où je pète un plomb, où je me montre impatiente avec mes proches. Trop de pitié, peu d’autonomie, pas d’intimité ! Dans mon cas, même aller aux toilettes, c’est le parcours du combattant. Je ne compte plus le nombre de personnes qui m’ont déjà vue nue. Les relectrices du roman me disaient que certaines scènes étaient trop dures ! Cela me faisait douter mais j’ai tenu bon. Je voulais être très réaliste. », explique-t-elle. « Mais je souhaitais aussi mettre un peu romance car j’adore lire des histoires d’amour ! », sourit la jeune auteure, qui ne cache pas son côté fleur bleue.

Dijon : Laura Devillard écrit un premier roman “libérateur” sur le handicap

« Aujourd’hui c’est le GRAND JOUR, Broken est enfin disponible aux yeux de tous et prêt à entrer dans vos cœurs.

Je suis particulièrement émue d’enfin vous présenter mon premier roman Officiellement mon roman écrit à quatre mains avec Jane Devreaux, un talentueuse auteure mais avant tout une amie.

J’espère que Colyna et Mozart auront une longue vie à vos côtés. N’hésitez pas à venir échanger avec moi suite à votre lecture.😀
Merci beaucoup à vous tous pour votre soutien et vos mots.💙

Ce livre a une signification particulière pour moi déjà parce que c’est le premier que j’ai écrit mais aussi parce que l’handicap est un sujet qui me touche au quotidien.

Jane et moi avons essayé d’être les plus franches possible avec vous tout(e)s à ce sujet. Mais je dois bien avouer qu’atravers ce livre j’ai voulu aussi rendre les choses plus faciles pour Colyna seulement par rapport à ses études et ses choix de profession (sans vous spoilers pour celles et ceux qui n’auraient pas encore lu Broken). J’ai voulu simplement offrir la chance à Colyna, celle que je n’ai pas eu, comme beaucoup d’autres personnes face à notre société actuelle.

Des bisous Pailletés ! ✨ »

Un travail à quatre mains

Après des années d’écriture, Laura Devillard parvient à un triste constat : le résultat ne lui plaît pas. Grande lectrice, elle noue alors une complicité sur les réseaux sociaux et dans des salons du livre avec une écrivaine à succès qu’elle lit assidûment, Jane Devraux. Cette dernière s’est spécialisée dans la New Romance, un genre littéraire qui pulvérise tous les records de ventes de romans ces dernières années. Laura montre son manuscrit à Jane Devraux. Dès lors, les deux jeunes femmes collaborent sur le roman.

Jane Devraux et Laura Devillard / © D.R

« Je ne me rendais pas compte que c’était un tel travail d’écrire un livre. Je me suis parfois arrachée les cheveux, il m’est arrivé d’en pleurer. Et certains jours, je ne trouvais pas la force d’écrire. », confie Laura Devillard. Les conseils de Jane arrivent à point nommé : en matière d’écriture, de soin à apporter aux personnages secondaires ou encore pour alléger les dialogues.

« Laura écrivait un chapitre, je rédigeais le suivant. Je me chargeais des passages qu’elle ne sentait pas trop ! On a avancé ainsi à quatre mains pendant un an. Et on est contentes car on ne voulait pas faire quelques chose de larmoyant. On voulait rester positives. Et les retours des lectrices sont en ce sens. », renchérit Jane Devraux. Plusieurs blogueuses ont écrit à quel point elles ont été touchées par le récit. 

Dans le roman, on quitte les deux héros sur le point de se marier. Ils sont devenus architecte et musicien. « On a un peu édulcoré la fin. Ce n’est pas aussi facile que ça dans la vraie vie de trouver un travail ou de faire des études quand on a une pathologie. Mais je tenais à donner une note d’espoir dans ce roman : Colyna et Mozart se portent, l’un l’autre, grâce à leur relation. », admet Laura Devillard.

Et après ?

Auto-édité en janvier dernier, « Broken » s’est vendu à ce jour à 1200 exemplaires. De quoi donner des ailes à Laura Devillard ! La jeune femme travaille à un nouveau roman en solo.  « Tout est parti d’un rêve : une femme, dans Londres, elle porte un manteau rouge et tient une lettre à la main. » Depuis, la Dijonnaise tente d’écrire l’histoire qui se cache derrière cette image surgie au détour d’un songe.

Jane Devraux n’est pas surprise que son amie veuille récidiver : «Laura est une battante. Pour « Broken », elle n’a jamais renoncé. Ça lui a fait du bien d’extérioriser tout ça et ça lui a donné confiance en elle. »

Source FR3.

Côtes-d’Armor. Son fils handicapé se tue, la mère en colère…

Isolé par le confinement, Elwood Mandart, un homme de 31 ans de Trégueux (Côtes-d’Armor), s’est immolé par le feu, le 31 mai.

Sa maman lance un cri d’alarme sur Facebook.

Elwood Mandart s'est donné la mort, à Trégueux, le 31 mai. Selon sa maman, son décès est lié au confinement.

Aux environs de 22 h, le dimanche 31 mai, Elwood Mandart s’est donné la mort, à Trégueux. Près du centre culturel Bleu Pluriel, l’homme de 31 ans, qui se déplaçait uniquement en fauteuil roulant, s’est aspergé de gel hydroalcoolique, avant de s’immoler.

Lorsqu’une voisine, alertée par les cris, tente, avec un T-shirt, d’éteindre les flammes sur son corps, il lui répond « laisse-moi partir ». Malgré l’intervention de témoins, de pompiers, puis des médecins du centre hospitalier Yves-Le Foll de Saint-Brieuc, il succombe à ses blessures, peu après minuit.

« Il n’en pouvait plus »

Le 8 juin, la maman d’Elwood, Christine Mandart, qui vit dans les Hauts-de-Seine (92), poste un message sur Facebook, qu’elle intitule « les oubliés du confinement ». Pour que ce drame ait un écho. Contactée, elle estime que le confinement a été le déclencheur du geste fatal : « Il n’en pouvait plus, il en avait marre de ne pas pouvoir sortir, il avait besoin de lien social. Cet isolement a eu raison de son moral ».

Son cerveau ayant été privé d’oxygène durant 15 minutes à la naissance, Elwood avait un problème aux jambes, se déplaçait en fauteuil roulant. Ne pouvait aller seul aux toilettes. Des auxiliaires de vie venaient quotidiennement l’aider, « mais malheureusement, si certaines arrivent à prendre le temps, d’autres, pressées par les cadences imposées, restent 20 minutes pour faire les repas en vitesse, puis s’en vont. »

Une société plus attentive

Un handicap qui crée l’isolement, renforcé par le confinement imposé à toute la nation : « Durant cette période, le côté humain n’a pas été suffisamment pris en compte, cela a été la goutte de trop pour lui. Depuis la région parisienne, au-delà des 100 km, je n’avais pas le droit de venir le voir, alors que ça allait mieux quand on se voyait. Il était tellement mal qu’il avait déjà demandé aux pompiers de venir le chercher, quelques semaines plus tôt. Il avait été hospitalisé… puis était retourné chez lui. »

La cérémonie funéraire a eu lieu à Saint-Brieuc, le jeudi 4 juin. Tandis qu’elle vide la maison que son fils occupait, ce vendredi, Christine évoque Elwood comme un garçon « curieux, passionné de musique, qui avait envie d’avoir une vie normale. » Elle aimerait que la société soit plus attentive aux personnes en situation de handicap, isolées, qui ne trouvent pas de travail. La dernière fois qu’elle l’a eu au téléphone, trois jours avant sa mort, « il m’avait dit je t’aime, maman », raconte-t-elle. La dernière fois qu’elle a vu son visage, après le drame, « il avait l’air apaisé, comme s’il dormait ».

Source OUEST FRANCE.

A 13h15 ce samedi 13 Juin sur FRANCE 2 . Nicolas HUCHET – L’homme bionique….

La vie de Nicolas Huchet bascule en 2002.

A 18 ans, il est ouvrier spécialisé sur une chaîne de travail et sa main droite est arrachée par une presse industrielle.

A 13h15 ce samedi 13 Juin sur FRANCE 2 . L'homme bionique....

Le jeune homme se retrouve alors avec prothèse en forme de pince cachée sous un gant en plastique avant de découvrir, en 2012 aux Etats-Unis, des prothèses électroniques beaucoup plus performantes mais valant plus de… 40 000 euros.

A cette époque, les imprimantes 3D et les Fab Labs (laboratoires de fabrication) commencent à voir le jour un peu partout en France. Nicolas se fait prêter une telle machine et se fabrique une main pour l’équivalent de… 300 euros ! Et cette première main bionique est aujourd’hui exposée au Musée de l’Homme, à Paris.

Faire avancer la vision du handicap et son acceptation dans la société

Pour ce document, signé Bertrand Basset, Henri Desaunay et Anthony Santoro, le magazine « 13h15 le samedi (Facebook, Twitter, #13h15) est allé à la rencontre de celui qui, entouré de quelques personnes, fonde à Rennes l’association My Human Kit « visant à développer la santé pour tous à travers l’invention, le partage et la fabrication d’aides techniques aux handicaps réalisables pour et avec les personnes concernées ».

Motorisation de fauteuils roulants, manettes de jeux vidéo et autres équipements adaptés, le projet s’est rapidement développé pour compter huit salariés en 2020. Avec ce « Human Lab » et son combat plus personnel pour une prothèse de main accessible, fiable et réparable facilement, il fait avancer la vision du handicap et son acceptation dans la société.

Source FRANCE 2.

Coronavirus : les mesures de précaution bouleversent le quotidien des malvoyants et des aveugles en Franche-Comté…

La lutte contre la propagation du coronavirus se traduit par de nombreuses mesures souvent visuelles.

Pour les personnes malvoyantes voire aveugles, une simple sortie peut alors devenir un véritable parcours du combattant.

Les personnes malvoyantes et non-voyantes font face à de nouvelles difficultés depuis la mise en place des mesures de distanciation sociale due à la crise sanitaire. / © Alexandre Marchi - maxPPP

Distanciation sociale, sens de circulation… Ces restrictions sanitaires sont rarement adaptées pour les malvoyants et non-voyants. « On doit se tenir à l’écart de tout le monde en ce moment alors que le touché est important quand on ne voit pas bien » explique Roger Chaudy, malvoyant profond.

« La signalétique mise en place peut représenter un danger pour les malvoyants » alerte Nadia Butterlin, présidente du comité associatif Valentin Haüy du Doubs. Les plots, cônes ou cordes aident au suivi du sens de circulation, en magasin ou ailleurs. Pourtant, ils sont « comme un piège dans lequel les malvoyants peuvent tomber » ajoute-t-elle.

Une règlementation sanitaire difficile à respecter

Dès le confinement, le quotidien des personnes ayant un handicap visuel a été bouleversé. « Je n’avais plus mes repères quand je sortais dans la rue, et il n’y avait personne pour m’aider » se rappelle Patricia Choulet, qui est aveugle.

Et l’arrivée du déconfinement et des nombreuses mesures de précautions n’ont rien arrangé.  « C’est compliqué de gérer les distances quand on est seul » estime-t-elle.

S’adapter à ces nouvelles conditions sanitaires n’a pas toujours été simple pour les personnes avec une déficience visuelle. « On ne sait pas ce que signifie le marquage au sol » entame Roger Chaudy. « Si les explications sont visuelles, comme souvent, on ne comprendra pas ce que ça veut dire » considère-t-il.

« Ma vie n’est plus comme avant », Patricia Choulet, non-voyante.

« Le peu d’autonomie qu’ils avaient, ils l’ont perdue » s’inquiète Nadia Butterlin. « Ils se mettent en danger dès qu’ils sortent seuls » renchérit-elle.

Et ce n’est pas Patricia Choulet qui en dit le contraire. « Je ne sors plus comme avant » confie-t-elle. Même avec un chien-guide, les sens de circulation sont difficiles à respecter. « Quand on dit de sortir à un chien-guide, il se dirige vers la sortie la plus proche qu’il y ait un circuit en place ou pas » détaille-t-elle.

Roger Chaudy a une très faible vue. Il peut distinguer certains éléments qui l’entourent. Les vitres en plexiglas mises en place dans de nombreux magasins sont pour lui un obstacle important. « Les lumières se reflètent dans ces vitres au point qu’elles deviennent opaques pour moi » indique-t-il.

Des solutions existent pour faciliter le quotidien des personnes ayant un handicap visuel

L’association Valentin Haüy aide au développement de l’autonomie des malvoyants et des non-voyants. Pour le comité départemental du Doubs, présidé par Nadia Butterlin, il faut une « compensation auditive. » Elle conseille, par exemple, l’enregistrement de messages vocaux comme alternative aux affiches et signalétiques.

Roger Chaudy et Patricia Choulet, eux, comptent sur l’entraide entre les voyants et les non-voyants. « La solidarité est la solution » explique Patricia Choulet. Et pour respecter la distanciation physique d’un mètre, il suffit d’aider la personne non-voyante en lui parlant. « On peut nous guider à la voix » explique-t-elle, s’imaginant dans la situation où un sens de circulation est à suivre.

Source FR3.

A AIDER D’URGENCE !!! La fondation Frédéric Gaillanne qui offre des chiens guides à des enfants déficients visuels est en difficulté…

Cette fondation certifiée centre européen d’éducation de chiens guide pour enfants est installée à l’Isle-sur-la-Sorgue.

Seulement le confinement a stoppé deux mois et demi ses activités mais surtout gommé le mécénat et les dons.

Le labernois ou Saint-Pierre est réputé pour ses qualités d'assitance : la Fondation Frédéric Gaillanne le privilégie pour les enfants déficients visuels ou atteints d’autres formes de handicap

Ici de jeunes chiens sélectionnés avec soin sont entrainés et éduqués durant deux ans grâce notamment à un  parcours qui recrée le décor et l’ambiance sonore d’une ville et tous ses repères olfactifs ou sensitifs. Des chiens qui coûte pour les soins et l’entrainement en fin d’apprentissage  25 000 euros chacun mais la fondation les offre aux enfants qu’elle dote. Donc le mécénat et les dons sont le moteur de cette générosité et tout cela a été mis en suspens depuis le mois de mars.

Eric Lascar, directeur général de la Fondation a mis notamment les salariés en chômage partiel :  « Ce confinement au même titre que d’autres organisations nous a mis en difficulté et aujourd’hui on fait appel à des donateurs, anciens comme nouveaux , afin de pouvoir nous aider à la remise de chiens guides pour des enfants aveugles mais aussi à la remise de chiens d’assistance à des enfants qui présentent des troubles du spectre autistiques. Cette année nous allons de toute façon remettre moins de chiens que ce qui était initialement prévu puisqu’il y a aussi des enfants qui viennent aussi de l’étranger et qu’aujourd’hui avec les mesures sanitaires on ne peut pas les recevoir. »

La Fondation Frederic Gaillanne organisera ses portes ouvertes le dernier weekend de septembre pour faire connaitre son action et à cette occasion six chiens en fin d’apprentissage cette année seront officiellement remis à leurs jeunes bénéficiaires.

Camille, animalière à la Fondation, en compagnie de quatre des huit jeunes labernois nés sur place il y a deux mois et demi

 

Site :  https://www.fondationfg.org/

Source FRANCE BLEU.

 

Le monde d’Elodie. Gregory Cuilleron : « Le handicap, c’est normal que ça fasse peur. Mais après, on rebondit, on avance !…

Le cuisinier, ancien de Top Chef, se bat pour l’inclusion des handicapés.

Grégory Cuilleron, chef cuisinier et ambassadeur de l'insertion professionnelle des handicapés.

Elodie Suigo : Gregory Cuilleron, vous publiez La vie à pleines mains chez Albin Michel. Vous êtes chef cuisinier français, vous avez été découvert par le grand public à travers le petit écran dans deux émissions sur M6, Un dîner presque parfait et Top Chef. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce livre ?

Gregory Cuilleron : L’idée, c’est d’aborder des thématiques inhérentes au handicap. C’est parti de ma propre expérience. L’idée m’est venue à la suite d’un échange sur les réseaux sociaux entre enfants agénésiques, c’est-à-dire des enfants à qui, comme moi, il manque un bout de bras et des parents d’enfants agénésiques.  Quelque chose m’a beaucoup énervé : des parents qui demandaient comment faire pour faire un procès à l’échographe parce qu’il n’avait pas vu qu’il manquait une main à leur gamin. En soi, je comprends le deuil de l’enfant parfait. Mais ça m’a gonflé, parce que, techniquement, il n’y a pas eu d’erreur médicale. Il n’a juste pas vu. Mais on estime qu’il y a un dommage parce que, « Mon chéri, tu comprends, si tu n’as qu’une main, tu n’es quand même pas ultra viable ! » Passé l’énervement, je me suis dit, il va falloir faire preuve de pédagogie. Le handicap, c’est normal que ça fasse peur. Parce qu’on a peur de ce qui est différent. Il est normal d’être triste quand on a un enfant handicapé. Mais après, on arrête, on rebondit, on avance ! Et on verra que le gamin pourra tout faire dans sa vie, tout simplement.

Dans ce livre, vous parlez de handicap, mais en même temps, il y a beaucoup de pudeur, de sincérité. Et vous expliquez qu’avoir un handicap et se sentir handicapé, ce sont deux choses complètement différentes…Comment avez-vous vécu le fait qu’il soit question de ce handicap quand vous êtes apparu à la télévision ?

Pas trop mal. Ce n’était pas traumatisant mais ça m’a fait me poser des questions. En France, on est très latins, on aime bien mettre les gens dans des petites cases. C’est vrai que du jour au lendemain, on m’a mis dans la case handicapé. On ne me disait pas « Wow, tu cuisines bien ! » on me disait « Wow, tu cuisines bien pour un handicapé ! »  Vous savez, moi je n’ai pas de handicap. Le handicap c’est quelque chose qui t’empêche de faire ce que tu veux. Moi, ce n’est pas le cas. C’est de naissance et ça a été double jeu : ça a été ça, faire ce que je veux et en plus, je me suis retrouvé porte étendard de la cause des personnes handicapées et c’est un monde que je ne connaissais absolument pas.

Ce qui est bien, dans cet ouvrage aussi, c’est que vous rectifiez des choses. Vous dites que dans l’émission un dîner presque parfait, la production ne vous a en aucun cas choisi en raison de votre handicap…

Je ne pense sincèrement. C’est-à-dire que j’ai beaucoup aimé la manière dont ça a été traité par les journalistes. Je me suis dit « Purée, je vais être le handicapé de service, ça va être compliqué ». Et en fait, pas du tout ! Ils n’ont pas joué les trémolos. C’est quand même une chaîne grand public, grande écoute, on sait bien comment ça se passe, pour vendre le truc… Et c’est quelque chose que j’ai grandement apprécié. Alors c’est sûr que, de par mon handicap, j’étais plus visible que d’autres. Mais ça a été assez anecdotique.

Vous parlez beaucoup du handicap et de l’importance de faire changer le regard des gens. Ce qui est important pour vous, c’est l’inclusion des handicapés plutôt que leur intégration.

La vision que les gens ont du handicap, c’est qu’il faut les convaincre de la performance. C’est-à-dire qu’on part du principe qu’un handicap sera un boulet, une contrainte. Alors qu’en fait, il faut d’abord penser à ce que la personne pourra apporter avant de voir tout de suite une notion de contrainte. Contrainte qui n’est pas forcément palpable. On se dit juste « Houla, problème ! » Le handicap n’est pas un problème, je vous rassure.

Quand on va voir votre maman pour lui demander si elle a su avant votre naissance que vous alliez être handicapé, comment l’a-t-elle pris ?

Très naturellement. Moi, ça m’a fait un peu bizarre. Je n’étais pas sûr d’avoir envie d’avoir la réponse. Ce qui est dur, c’est de se dire rétrospectivement que sa naissance a pu être une source de peine. Je pense que dans la famille, il y en a deux-trois qui ont peut-être pleuré, qui ont du être un peu tristes, parce que justement, ils ne connaissaient pas. Ce qui me rassure, c’est quand je vois ce que c’est devenu, dans mes rapports à eux, dans ma famille, avec mes amis. Finalement, on était une famille normale sur laquelle est tombé ce problème entre guillemets et vu ce que c’est devenu et la manière dont ils m’ont traité, je me dis que si eux ont pu faire acte de résilience et avancer comme ça, toutes les familles peuvent le faire.

Les restaurants viennent de rouvrir, les terrasses aussi. Vous êtes inquiet pour le métier ?

Sincèrement, je pense que d’ici à septembre, voire janvier, il va y avoir de la casse. Je n’envie pas ceux qui ont des établissements avec des millions de crédit sur le dos. En ce moment, il vaut mieux avoir un petit chez soi qu’un grand chez les autres. Il va falloir avancer. Ce qui nous interpelle beaucoup, ça va être les nouveaux modes de consommation. Le télétravail s’est bien ancré et je pense que ça va commencer à devenir compliqué, la restauration le midi. À mon avis, les gens vont plus rester chez eux et donc plus déjeuner chez eux. Il va falloir se repenser et c’est difficile parce que moi-même en tant que consommateur, je ne sais pas ce que je veux ! Ce ne sera pas comme avant mais je n’arrive pas à me projeter. On serre les fesses, on essaie d’être imaginatif pour apporter au client ce qui lui aura manqué. Je ne me fais pas de souci pour ces 15 premiers jours, parce que les gens ont été  tellement frustrés qu’ils viendront tous en terrasse !

Source FRANCE INFO.

Rennes. Les changements du « monde d’après » n’effraient pas les employés autistes du Bottega Mathi…

Bottega Mathi, vrai bistrot italien, à Rennes, a repris le service en salle, le 2 juin, avec un protocole sanitaire renforcé.

De nouvelles habitudes à adopter pour le personnel atteint d’autisme, « heureux » de revenir au travail.

L’épicerie-traiteur italien Bottega Mathi, à Rennes, forme des jeunes atteints d’autisme. Ici, Yann, Alexis, Agnès Jamain, la gérante, et Marin.

Il est 11 h, mercredi 3 juin, au Bottega Mathi, un petit bout d’Italie, qui a vu le jour il y a un an, dans le quartier Jeanne-d’Arc, à Rennes. De grandes baies vitrées, donnant sur quelques mètres carrés de terrasse, laissent la lumière terne du soleil inonder la vaste pièce désespérément vide. L’établissement, à la fois bistrot, traiteur et épicerie fine, a redémarré son service en salle, la veille. À l’image de nombreux restaurateurs rennais. Mais le calme qui règne ici tranche avec l’effervescence du centre-ville.

Concentrés et appliqués, Yann et Marin, la moitié du visage dissimulée derrière un masque, dressent les petites tables, espacées de plusieurs mètres, comme l’exige le nouveau protocole sanitaire. Les deux hommes de 23 ans ont un point commun. Ils vivent avec un handicap « invisible » et encore mal connu : l’autisme.

« Heureux » de revenir

Bottega Mathi forme des jeunes atteints, comme eux, de troubles de la communication et de l’interaction sociale aux métiers de la restauration, pendant un ou deux ans maximum. « Ils travaillent ici dans un milieu ordinaire, insiste Agnès Jamain, cogérante de l’établissement. L’objectif est de ressortir avec des compétences et faciliter leur insertion. Disons que nous sommes un palier entre l’école et le monde professionnel. Il existe différentes formes d’autisme. On s’adapte aux problèmes de chacun. Valentin Davaillon, notre éducateur technique spécialisé, les accompagne dans leur apprentissage. On veut qu’ils s’épanouissent. »

Le bistrot Bottega Mathi propose des spécialités italiennes.

La fermeture forcée du bistrot, mi-mars, a été une « grosse claque ». Pour les responsables comme pour les employés. Alexis est venu saluer ses collègues en ce deuxième jour de reprise. Le garçon de 19 ans, toujours au chômage technique, ne tient pas en place. « Je suis frustré, confie-t-il. J’ai hâte de reprendre le travail. »

Comme pour certains autistes, Alexis a besoin d’un « cadre ». La rupture, brutale qui plus est, avec la routine constitue une « perte de repères, explique Valentin Davaillon. Le travail est important car il rythme leur journée. Cette situation peut les désorienter. » La réouverture est une nouvelle cadence à adopter. « L’organisation a changé. La disposition de la salle n’est plus la même par exemple. Il faut l’expliquer. Nous allons également revoir plusieurs choses pour leur faire retrouver certains automatismes. »

Les gestes barrières sont, selon lui, « bien intégrés ». « Ils travaillent dans la restauration. Ils ont l’habitude d’appliquer des mesures d’hygiène déjà très strictes. » Il ajoute : « Je les ai sentis très heureux de revenir. »

Un nouveau site internet

Midi, et toujours pas l’ombre d’un client. « Hier (mardi), on n’a eu personne », se désole Agnès Jamain. Le téléphone sonne par intermittence. Les quelques appels concernent la vente de plats à emporter. Les réservations en salle dans les prochains jours se comptent sur les doigts d’une main. Bottega Mathi a lancé un site internet, géré par des bénévoles, pour « se faire connaître ». « On est un peu inquiets, glisse la cogérante. Mais on veut rester optimistes. »

Bottega Mathi, 36, boulevard Charles-Péguy, à Rennes. Renseignements au 09 72 14 37 27 ou sur bottegamathi.com.

Source OUEST FRANCE.

 

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes…

Des travailleurs de l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan), ont repris le chemin des ateliers depuis le 11 mai 2020.

Un retour au travail salutaire malgré le poids du protocole sanitaire.

Dans l’atelier conditionnement de l’Esat La Chartreuse, de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan) réaménagé pour respecter les gestes barrières, l’effectif a été divisé par deux.

 

 

 Il était temps !  C’est presque un cri du cœur qu’expriment ces travailleurs dans l’atelier de conditionnement de l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) La Chartreuse de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan). Le retour au travail était très attendu.  Certains d’entre eux vivent seuls et cela devenait pesant. On risquait des cas de décompensation psychique , indique Marie-Laure Le Corre, la directrice générale de l’association.

La structure, spécialisée dans l’accueil des handicapés sensoriels (surdité et/ou cécité), accompagne un millier d’adultes et enfants dans 16 établissements et services. À l’Esat, où 46 personnes travaillent habituellement,  on fonctionne en demi-groupe depuis presque un mois et on espère reprendre un fonctionnement normal en septembre », explique Philippe Puill, moniteur de l’atelier conditionnement.

« Leurs mains sont leurs yeux »

Pour le moment, les travailleurs non-voyants ne sont pas encore revenus. La semaine prochaine leur sera réservée pour qu’ils s’approprient les locaux quelque peu adaptés aux gestes barrières.  C’est compliqué pour eux, leurs mains sont leurs yeux, précise Charlotte Delamarre Hoareau, l’animatrice de l’atelier chaiserie. On essaiera de limiter au maximum le toucher des objets, des meubles, et exceptionnellement, pour la reprise, ils auront leur canne pour se déplacer. 

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes

L’organisation évolue au jour le jour

L’organisation évolue au jour le jour.  On s’adapte, assure Céline Le Dref, cheffe de service de l’Esat. On s’était projeté mais parfois le fonctionnement est plus compliqué que prévu. » D’autant que la répétition de certains gestes barrières génère parfois des troubles du comportement, réveille des peurs, chez certains travailleurs.  Les professionnels sont là pour désamorcer ce genre de situations avec bienveillance », explique encore Céline Le Dref. On prend le temps de discuter de leur ressenti devant ces nouvelles manières de travailler », ajoute l’animatrice.

« Rien n’a repris »

Même organisation au sein de l’atelier traiteur, visières de protection, masques, etc. Il continue de fonctionner malgré un carnet de commandes vide.  Rien n’a repris »,souffle Céline Le Dref. Un manque à gagner qui sera impossible à rattraper.  C’est la moitié du chiffre d’affaires des ateliers de l’Esat. 

Mais aux fourneaux, tout le monde s’active pour mitonner le repas des autres travailleurs et des personnels de Gabriel-Deshayes. Sylvie Morisset, l’animatrice d’atelier, s’enthousiasme :  C’est tout nouveau pour eux. Avant, c’était assuré par un prestataire. C’est de la vraie cuisine avec de nouveaux plats, différents de ce qu’on prépare habituellement pour les cocktails. » Et pour preuve, derrière elle, d’alléchantes tartes aux fraises en cours de montage.

Source OUEST FRANCE.