La pédagogie Steiner et l’anthroposophie, une vision ésotérique et dangereuse de l’autisme. Vidéo méthode Steiner…

Les centres d’accueil destinés aux enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux et inspirés de l’anthroposophie restent sans contrôle, malgré des dangers ou effets secondaires incontestables.

La pédagogie Steiner et l'anthroposophie, une vision ésotérique et dangereuse de l'autisme

 

S’il est désormais admis que la psychanalyse n’est pas une thérapie adaptée pour les troubles du spectre autistique et que la parole se libère enfin sur les approches biomédicales, ainsi que sur celles proposées, sans preuve, par le collectif Chronimed, les traitements inspirés de la pédagogie Steiner et de la médecine anthroposophique demeurent dans l’ombre. Ils sont pourtant tout aussi infondés.

Sous un abord particulièrement bienveillant –«respecter le développement de chaque enfant et de chaque jeune», peut-on lire par exemple sur le site de l’Institut de pédagogie curative de Chatou–, la pédagogie Steiner propose en coulisses une vision faussée et ésotérique de l’autisme et des traitements aussi inutiles que délétères.

La pédagogie Steiner

Pour le docteur anthroposophique Michael Allen, «l’autisme peut être considéré comme un processus d’incarnation atypique. Cette anomalie spécifique se révèle dans le schéma des symptômes que nous appelons l’autisme.» Selon lui, et dans la suite de Steiner et des principes de l’éducation Waldorf, «l’essence de l’autisme est une disharmonie de la fonction de l’ego. L’ego n’engage pas suffisamment l’organisation inférieure (métabolisme) de la périphérie vers l’intérieur.

Cela se reflète dans le pôle de la conscience, car le centrage de l’ego dans l’organisation supérieure est également déficient. La relation perturbée de l’ego se traduit par un courant éthérique affaibli de l’organisation inférieure, ce qui est trop peu pour une relation saine avec les forces de l’âme. Ainsi, la pensée, le sentiment et la volonté ne peuvent pas être réunis.»

Grégoire Perra, ancien anthroposophe et désormais l’un des principaux critiques de l’anthroposophie en France, décrypte pour nous ce discours nébuleux: «Pour les anthroposophes, l’autisme peut avoir plusieurs causes. D’abord, des causes karmiques individuelles: lenfant naurait pas pu s’incarner complètement. Les trois pôles de l’être humain (pensée, sentiment, volonté) ne sont pas unis correctement. Le moi na pas pu prendre vraiment possession du corps à la naissance.»

Ainsi, les anthroposophes estiment que ce défaut d’incarnation se traduit de manière organique: le cerveau de l’enfant continuerait de grandir et tendrait à devenir trop gros en induisant des déformations. C’est un argument défendu par Emmanuel Guizzo, ostéopathe d’inspiration anthroposophique et découvreur du «cerveau vibratoire quantique». Selon lui, «ces enfants, que j’appelle des enfants-lumière, ont un gros cerveau mais n’ont pas le logiciel pour le faire fonctionner.

Ce cerveau atypique contient davantage d’informations sur le programme qui conduit lhumain vers le futur et sur l’origine vibratoire de lhomme. Grâce à des méthodes manuelles, je parviens à remodeler ce cerveau et à harmoniser ses composantes mécaniques et énergétiques.»

Mais, pourquoi ces enfants, à la fois valorisés comme des êtres supérieurs, plus «conscients», plus «informés», et dépeints comme des monstres par Steiner, seraient-ils autistes?

De prétendues causes sociales

La cause peut être antérieure à la naissance. Pour l’anthroposophie traditionnelle, l’enfant peut avoir décidé de cette incarnation autistique pour compenser un défaut d’une vie antérieure où il aurait été trop «ahrimanien» (pour Steiner, Ahriman est une entité qui, avec Lucifer, s’oppose au développement de l’humanité. Il conférerait aux êtres humains une intelligence froide et abstraite dénuée de sentiments, il les rendrait prosaïques, philistins, et amoraux.) En «choisissant» d’être autiste, l’enfant viendrait alors compenser une dette karmique. Pour Emmanuel Guizzo, le thème astral de l’enfant jouerait également un rôle essentiel.

Grégoire Perra précise, pour ce qui a trait aux causes antérieures à la naissance, qu’il y a aussi une dimension héréditaire: «Les anthroposophes considèrent que le 15e jour après la conception, Lucifer et Ahriman peuvent entrer dans lembryon et y introduire des tares héréditaires en lien avec la faute originelle

Une autre cause de l’autisme peut, tout en restant d’ordre karmique (c’est-à-dire voulue par les dieux), être extérieure à l’enfant. Il pourra s’agir d’atteintes au cerveau ou à l’intestin durant la grossesse ou, plus tard, des vaccins. «Les vaccins, tout comme les grossesses médicalisées ou les échographies bloquent les mécanismes de conscience de l’enfant», considère Emmanuel Guizzo, qui soutient le fait que les vaccins permettent de contrôler ces enfants qui «dérangent» nos sociétés.

Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle, à Dornach, en Suisse. | Wladyslaw via Wikicommons

Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle, à Dornach, en Suisse. | Wladyslaw via Wikicommons

Cela nous amène aux prétendues causes sociales de l’autisme. Michael Allen considère les personnes autistes comme les «miroirs sacrificiels» de nos sociétés: «Si nous considérons les maladies comme des miroirs pour l’âge, nous voyons dans notre miroir actuel, l’indifférence, l’isolement social, la timidité et le manque d’empathie.

Dans l’autisme, nous trouvons des personnes qui partagent ces caractéristiques “d’inspiration” et servent de miroirs sacrificiels pour refléter notre époque.» Considérant que le matérialisme de notre époque nous distrait de notre développement spirituel, il établit un parallèle avec les personnes autistes qui sont, selon lui, «handicapées d’une manière qui empêche leur développement spirituel». Il poursuit: «C’est un signe de notre temps. Le but de l’autisme est d’équilibrer ce matérialisme excessif. Ainsi, l’autisme peut être considéré à la fois comme le résultat et le remède d’un matérialisme excessif.»

Comme le dit en riant jaune Grégoire Perra, «ce qui est fort chez les anthroposophes, c’est qu’ils arrivent toujours à rattacher leur doctrine à des éléments actuels et à en faire un gloubiboulga ésotérique qui part dans tous les sens. Et c’est, évidemment, du gros n’importe quoi.»

Une pratique défavorablement connue

Partant de ces causes multiples, comment la médecine anthroposophique propose-t-elle de prendre en charge les enfants autistes? Pour ceux qui sont pris en charge en ville, le présumé remède (rappelons que l’autisme n’est plus aujourd’hui conçu comme une maladie mais comme un trouble du neuro-développement, voire comme une neuro-atypicité) passe par la pharmacopée anthroposophique dite traditionnelle: médications à base d’algues, bains, solutions d’arsenic injectables ou à boire et homéopathie. Tout cela est évidemment sans efficacité démontrée et comporte des dangers non seulement d’effets secondaires, mais aussi de retard de prise en charge et de perte de chance.

On sera encore davantage inquièt·es concernant le sort des enfants placés dans des instituts de pédagogie curative ou des centres appartenant au mouvement Camphill. En leur sein, les jeunes patient·es sont sans cesse exposé·es à la doctrine anthroposophique. À la cure médicamenteuse, s’ajoute de l’eurythmie, une sorte de danse ésotérique, un «art du mouvement» proposé en tant qu’art-thérapie.

Selon Steiner, elle «fortifie l’âme en la faisant pénétrer vivante dans le suprasensible». Il y a aussi des activités manuelles, des récitations destinées à structurer le temps ainsi que de la gymnastique Bothmer: «C’est une sorte de danse avec des chutes, des sauts et des figures censées rappeler au pratiquant son incarnation ou son excarnation pour le préparer à la mort», explique Grégoire Perra.

Les enfants doivent également assister à des offices et des conférences: «Peu importe qu’ils ne comprennent pas, l’idée est de s’adresser à leur moi-esprit. En entendant de lanthroposophie, les paroles entreraient sous forme de communion avec leur corps astral et les permettraient de les soigner dans une vie prochaine.» Grégoire Perra se montre particulièrement soucieux du vécu de ces enfants dans ces centres: «Il n’y a pas ou peu de contrôle. Il n’y a aucune prise en charge psychologique, il n’y a pas de médecin sur place. On sait qu’il y a eu des accidents et des morts.»

En 2015, le rapport au Premier ministre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDE) mentionnait que la pédagogie Steiner faisait partie des pratiques défavorablement connues de la Mission et indiquait dans une note de bas de page que la pédagogie Steiner partage avec la mouvance New Age des croyances en l’astrologie et l’ésotérisme.

Le rapport de 2017 de la même Mission renchérissait: «Sagissant des écoles, la prise de distance avec la philosophie du fondateur nest pas toujours claire et les parents qui y inscrivent leur enfant ne mesurent pas tous lensemble des fondements théoriques qui ne sont pas sans incidence sur lenseignement dispensé.»7

Aujourd’hui, pourtant, les instituts de pédagogie curative et les communautés Camphill demeurent hors radar.

Source SLATE.

 

Brest. Une maison pour vivre l’autisme autrement…

Ateliers de café philo, d’arts plastiques, d’écriture, de jardinage… Le premier Groupe d’entraide mutuelle autisme de Bretagne ouvre ses portes à Brest pour accueillir différemment ces personnes hypersensibles.

Les derniers travaux se terminent au Gem Ehanva de Brest qui a été inauguré vendredi 3 décembre 2021 à Brest.

 

C’est une maison rose de la rue de Gouesnou plantée au milieu d’un petit jardin. « Les jeunes autistes que nous accueilleront ici pourront y pratiquer le jardinage et aussi suivre de nombreux autres ateliers comme du dessin, de l’écriture, un café philo », se réjouit Véronique Amice, secrétaire de l’association Asperanza à l’origine du projet.

Sur mesure

Associé aux Genêts d’or pour la partie gestionnaire, l’inauguration du premier Groupe d’entraide mutuelle autisme de Bretagne (Gem) Ehanva, voit enfin le jour après quatre ans de travail. L’originalité du projet, puis le Covid, ont retardé le projet.

« Contrairement à d’autres structures, ici ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont imaginé les ateliers et vont donner les cours », explique Véronique Amice. Compte tenu de leur handicap qui les pousse à beaucoup de digressions et leur difficulté à aller à l’essentiel, cela a pris forcément plus de temps. »

Accueillir avec bienveillance

Les participants seront secondés par une animatrice à plein temps, ainsi qu’un jeune autiste. « Cela s’adresse forcément à des personnes qui ont un certain degré d’autonomie. » Le Gem vient compléter l’accueil de jour qui existe pour ceux qui ont plus de difficultés.

« On estime que le trouble autistique concerne environ 1 % de la population globale, souligne Jean Vinot, président d’Asperanza. Sur un bassin de population comme le pays de Brest ou Quimper, faites le calcul… » Eux l’ont fait et estiment le nombre de personnes susceptibles d’être accueillies dans la maison rose à près de 80 personnes, de Quimper à Brest. « Nous sommes le premier Gem de Bretagne, mais d’autres sont en cours de création. » Une bonne nouvelle de plus.

Source OUEST FRANCE.

Orne. Un groupement d’entraide pour les adultes autistes va voir le jour…

L’Agence régionale de santé, l’Udaf de l’Orne et l’association Autistes citoyens s’associent pour créer un lieu où les adultes autistes pourront s’entraider au quotidien.

Le local reste à trouver, pour une ouverture espérée début 2022.

Guillaume, Ornais de 36 ans, est membre de l’association Autistes citoyens.

 

Le groupement d’entraide mutuelle (Gem) autisme de l’Orne doit voir le jour au début de l’année 2022. Trois structures portent ce projet : l’Agence régionale de santé (financeur), l’Union départementale des associations familiales de l’Orne (gestionnaire) et l’association Autistes citoyens (marraine, qui veille à l’éthique).

« L’idée est de permettre aux personnes autistes de se retrouver, de tisser des liens et de s’entraider face aux difficultés de la vie quotidienne, résume Mireille Werneer, présidente d’Autistes citoyens, association basée à Écouché-les-Vallées. Le Gem, c’est surtout faire partie d’un groupe, ne plus se sentir seul. Il ne faut pas croire que chez les autistes la solitude est choisie, c’est plutôt une habitude. »

Comment ça fonctionne ?

Un peu sur le modèle des Maisons des jeunes et de la culture, le Gem est un lieu de rencontres. Ce n’est pas un accueil de jour, ni du médico-social. Les adultes autistes pourront y être accompagnés dans leurs démarches administratives, recevoir des informations sur leurs droits, mais aussi faire des sorties culturelles, sportives ou ludiques ensemble.

Un salarié de l’Udaf animera la structure. « Il faudra aussi un mi-temps pour ouvrir le Gem en soirée et le week-end car ce sont des personnes qui sortent peu le soir ou qui sont bloquées chez leurs parents le week-end », ajoute Mireille Werneer.

Qui pourra en bénéficier ?

Le Gem sera ouvert aux adultes autistes (qu’ils soient autonomes, semi-autonomes ou dépendants), à leurs proches et leurs accompagnateurs professionnels. Les personnes pas encore été diagnostiquées ou qui n’ont pas été orientées par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pourront bénéficier du Gem. « Les adultes autistes sont pratiquement invisibles, on ne connaît pas leur nombre dans l’Orne car très peu ont été diagnostiqués », déplore la présidente d’Autistes citoyens.

Le lieu n’accueillera pas plus de dix personnes en même temps. Déjà six personnes se sont montrées intéressées par le projet.

Où sera-t-il installé ?

« Ce Gem sera le seul du département puisque l’État a décidé de financer cette action dans chaque département pour un seul Gem lié à l’autisme », précise Mireille Werneer. L’association aimerait qu’il se trouve à Argentan mais a des difficultés à trouver un local dans la sous-préfecture. Elle regarde donc aussi du côté de La Ferté-Macé. Elle recherche une maison car les personnes autistes ont « besoin de beaucoup de calme, un espace extérieur leur permettrait de décompresser ».

Autistes citoyens, tél. 09 77 63 70 47, courriel : autistescitoyens@orange.fr

Source OUEST FRANCE.

Deux maisons inclusives pour autistes dans l’Hérault, pour une meilleure ouverture sur le monde…

Autisme Inclusion, une société coopérative d’intérêt collectif, a mis en place un projet de logement et d’accompagnement de jeunes atteints d’autisme.

Deux maisons inclusives ont vu le jour dans l’Hérault depuis 2019. Une à Saint-Gély-du-Fesc et une à Montarnaud récemment.

Fabienne Such et des locataires de la MIA, Béatrice, Marin et Lionel

 

Comment mieux intégrer les personnes qui souffrent de handicap dans la société ? À Saint-Gély-du-Fesc et Montarnaud, des parents ont ouvert deux maisons inclusives pour autistes, des MIA. La première a ouvert il y a deux ans et la deuxième cet été.  es jeunes adultes autistes vivent en colocation à quatre ou cinq, encadrés par des éducateurs et des aides à domicile qui leur apprennent à prendre leur autonomie et cherchent avec eux les activités qui les motivent.  Le tout fonctionne sous le statut de société coopérative d’intérêt collectif avec des aides de l’Agence régionale de santé.

« Ce ne sont pas des monstres. »

Fabienne Such, la présidente de l’association Autistes sans Frontières 34 – Coloc’autisme, elle-même maman d’un adulte autiste de 28 ans, dirige les deux MIA : « Il y quatre ans, il était dans un établissement spécialisé pour adultes autistes et ça se passait pas bien du tout. Il n’y était pas heureux, il n’était pas correctement accompagné au niveau médical et surtout, il était tout le temps enfermé à l’intérieur de cet établissement. Donc, avec d’autres parents, on s’est dit qu’on allait essayer de monter un projet. Dans cette maison pour autistes, ils sont chez eux, mais ils ne sont plus chez papa et maman tous les soirs. C’est quand même un grand pas. Ça met du temps. Il faut que la complicité se crée, qu’on comprenne bien ce qu’ils veulent nous dire. Et puis qu’une distance se crée un peu avec les parents. Et c’est l’attente des parents pour que leurs jeunes volent de leurs propres ailes. Et puis aussi pour montrer aux gens des environs que ce ne sont pas des monstres. Ils n’ont pas besoin d’être cachés avec un grand mur autour. Notre propos, c’est vraiment de sortir ces personnes des établissements spécialisés »

Lionel Papin a 34 ans, il est autiste Asperger et est arrivé dans cette maison pour autistes à Montarnaud au mois d’août. Il partage sa vie avec quatre autres jeunes autistes. « Le courant est passé de suite. Le but c’est qu’on soit inclus dans le village et du coup, on va voir les commerçants, le boulanger, on va même boire une boisson au bar. C’est sympa, je sens que j’ai bien progressé. »

L’objectif est vraiment de les conduire vers davantage d’autonomie : « Ils sont chez eux, ils ne sont plus chez leurs parents, donc on accompagne vers de l’autonomie personnelle plus intensive que quand on est chez papa-maman, c’est à dire je me lave, je m’habille, je prépare à manger et je vais faire les courses toujours en binôme avec des éducateurs. Leur espace privé, c’est leur chambre et le reste, c’est un espace collectif partagé où tout le monde doit se respecter et construire un projet de vie ensemble pour que pour être au mieux, de créer une certaine complicité entre eux. Donc là, il y en a qui sont à la bibliothèque. On travaille sur de la recherche d’activités bénévoles sont inclus dans des activités artistiques, sportives. »  

Ces jeunes adultes ont la possibilité de rester indéfiniment dans la MIA mais ils peuvent choisir aussi de chercher un autre logement où ils seront plus ou moins accompagnés, en fonction de leur besoin.

Le succès de ce projet de maison inclusive pour autistes avait déjà permis à Autisme Inclusion d’ouvrir un second habitat à Montarnaud. Mais il y a encore de la demande. Les membres du projet cherchent désormais à ouvrir une troisième voire une quatrième maison inclusive pour les jeunes atteints d’autisme d’Asperger.

Source FRANCE BLEU.

 

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?…

HANDICAP Trois ans après le lancement de la Stratégie nationale pour l’autisme, « 20 Minutes » fait un premier bilan des plateformes censées faciliter le diagnostic des enfants entre 0 et 6 ans.

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?

 

  • L’occasion de revenir, trois ans après, sur l’ambitieuse Stratégie nationale pour l’autisme lancée par Emmanuel Macron, qui prévoyait une enveloppe de 344 millions d’euros sur cinq ans (2018-2022) pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge.
  • Une des mesures phares, la création d’une centaine de plateformes de coordination et d’accompagnement, vise à améliorer les dépistages chez les 0-6 ans. Non seulement de l’autisme, mais aussi des troubles du neuro-développement.

Petit retard, grosse angoisse. Quand leur enfant a du mal à s’exprimer, à répondre à son prénom, à regarder dans les yeux, beaucoup de parents s’interrogent : rien d’alarmant ? Un trouble du neurodéveloppement ? Un signe d’autisme ?

A l’occasion de la Journée de sensibilisation à l’autisme ce vendredi, 20 Minutes s’intéresse à l’une des mesures phares de la Stratégie nationale pour l’autisme annoncée il y a trois ans :  les plateformes de coordination et d’accompagnement, qui ont essaimé dans le pays pour favoriser un repérage précoce de ces troubles.

Un bilan élargi à tous les troubles du développement

Le gouvernement a créé 63 centres spécialisés pour que les enfants de 0 à 6 ans soient diagnostiqués le plus tôt possible et accompagnés au mieux. « On sait qu’il y a beaucoup d’errance thérapeutique. Or, entre 0 et 6 ans, les enfants ont une plasticité cérébrale qui va permettre, avec des méthodes adaptées, d’aider au développement, justifie Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme et neurodéveloppement. L’objectif, c’est d’arriver à 100 plateformes, soit une par département, en 2022. »

Comment ces plateformes fonctionnent-elles ? Quand un pédiatre, un généraliste, un médecin scolaire ou de PMI se demande si un enfant de moins de 6 ans connaît des troubles du développement, il peut contacter une des plateformes via un formulaire. « Ce document est étudié en commission médicale », explique Sylvie Tatard, responsable de la plateforme TND 22 à Trégueux, en Bretagne. Un médecin va prescrire un bilan, pour savoir si cet enfant est concerné par l’autisme, par un autre trouble du neurodéveloppement (TND), ou rien de tout ça. Puis valider, ou pas, l’entrée dans un forfait. C’est-à-dire que pendant dix-huit mois, les soins chez l’ergothérapeute et le psychomotricien sont remboursés à 100 %. C’est la plateforme, qui connaît le réseau sur le terrain, qui va adresser l’enfant aux professionnels, parfois sous contrat. « Elle offre une garantie de respect des bonnes pratiques, reprend Sylvie Tatard. On connaît le niveau de formation, l’orientation de chaque professionnel. Les bilans normés, c’est à la fois une garantie pour les familles et très utiles pour les médecins. »

Pour un diagnostic précoce

Problème pour certaines associations : ce repérage de tous les TND risque de « noyer » l’autisme, qui a ses spécificités. Mais d’autres enfants, qui seraient sans doute passés sous les radars, trouvent ainsi une réponse. « Dans les troubles de l’attention, on entend encore trop souvent “il est mal élevé”, regrette Delphine Sarrazin, coordinatrice de parcours sur cette plateforme. L’intérêt de prendre les TND dans leur globalité, c’est qu’on évite de mettre l’enfant dans une case. Ce qui change aussi, c’est qu’on est vraiment en amont. Et qu’on essaie d’éviter des situations de surhandicap. C’est un réel changement de paradigme. On ne dit plus : « on le laisse grandir ». Les troubles du neurodéveloppement, ce n’est pas comme la grippe, c’est plein de petits signes subtils. »

Au 1er mars 2021, 10.000 enfants avaient été adressés à ces plateformes, contre 150 en février 2020. Et 4.400 parcours de soins ont été mis en place et remboursés. Un coup de pouce bienvenu pour les familles, qui doivent débourser des fortunes pour régler le psychologue, l’ergothérapeute, l’éducateur… Mais ce forfait d’intervention précoce n’est assuré que dix-huit mois. « La difficulté, c’est l’après-plateforme », reconnaît Sylvie Tatard. Le ministère du Handicap souhaite rallonger ce délai et coordonner les parcours de la même manière pour les 7-12 ans.

Des associations très critiques

Du côté des associations, le son de cloche est beaucoup moins laudatif. « Sur le papier, c’était une excellente nouvelle, assure Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme et mère d’un enfant autiste. Le problème, c’est que les professionnels manquent. Sur Paris et les Hauts-de-Seine, il y a deux psychiatres spécialistes de l’autisme. On a toujours beaucoup d’attente…  » Pour elle, la réponse n’aurait pas dû être liée à l’âge. « Il aurait mieux valu mettre en place des plateformes pour toutes les personnes autistes de 0 à 25 ans, car les jeunes adultes aussi ont besoin d’accompagnement », plaide-t-elle.

Les associations pointent surtout un manque de moyens financiers. « Ce qu’on attendait, c’était le remboursement de toute la prise en charge, reprend Olivier Cattan. Quand vous êtes malade, les frais vous sont remboursés. » Dans l’autisme, seules les séances chez l’orthophoniste le sont (pour le moment). « On est deux coordinatrices pour suivre 700 enfants. Pour continuer à travailler comme on le souhaite, cela demande des moyens » , confirme Sylvie Tatard.

La place des familles en question

« Certaines plateformes essaient de bien faire, nuance Danièle Langloys, présidente d’Autisme France. Mais ce n’est pas le cas partout. » Pour construire ce réseau, le gouvernement s’est appuyé sur ce qu’on appelle la deuxième ligne : les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et les Centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP). « Des services notoirement incompétents sur la prise en charge de l’autisme, tempête Danièle Langloys. Deux enquêtes d’Autisme France et un rapport de l’ Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas) de 2018 montrent un respect des recommandations aléatoires. En France, rien n’est coordonné. Ainsi, le plan Autisme 3 [de 2013 à 2017] avait créé des équipes de diagnostic de proximité autisme dans beaucoup de départements, mais personne n’a pensé à faire coopérer ces unités. »

Autre critique : les plateformes lancées il y a trois ans « ne sont pas accessibles aux familles, c’est un problème », s’agace Danièle Langloys. Vérification faite, si les documents officiels prévoient en effet qu’un soignant oriente les parents vers les plateformes, certaines reçoivent les appels des proches. « La plateforme, ce n’est pas uniquement la coordination de soin, mais aussi du soutien aux familles, assure Sylvie Tatard. Qui sont souvent perdues car il existe plein de dispositifs, qui parfois se chevauchent. » Mais pour les deux associations contactées, si l’ambition semble la bonne, l’amélioration du repérage et de l’accompagnement des enfants autistes sur le terrain se fait encore attendre.

Source 20 MINUTES.

Lyon : A table au Katimavik, le café qui réunit grand public et handicap mental…

SOLIDARITE – Créé par l’association L’Arche en 2012, le café-restaurant-épicerie Katimavik, dans le Vieux-Lyon, participe à l’insertion de personnes porteuses de handicap mental, pour changer le regard du grand public.

Lyon : A table au Katimavik, le café qui réunit grand public et handicap mental

 

  • L’association L’Arche a rénové son café associatif Katimavik pour rapprocher ses pensionnaires, handicapés mentaux, et grand public.
  • Le café propose des déjeuners, des tables d’hôtes, des ateliers thématiques pour valoriser les bénévoles et familiariser les clients avec le handicap.
  • Un concept qui se veut chaleureux et convivial, en synergie avec plusieurs autres associations de la région lyonnaise.

Une façade bleu roi, nichée près du funiculaire, dans le Vieux-Lyon : le café associatif Katimavik est discret et intime. Pourtant, à l’intérieur, serveurs et clients s’interpellent, bavardent, rient dans un joyeux raffut. Un café convivial, ordinaire, à une exception près : les serveurs sont atteints de handicap mental.

Katimavik, dont le nom signifie « lieu de rencontre » dans la langue des Inuits, a été créé par L’Arche en 2012. A l’époque, le lieu était sombre et peu engageant. Convaincu de son utilité publique, l’association a mis à profit les derniers mois de fermeture sanitaire pour effectuer des travaux, financés par des dons, et rendre le lieu plus accueillant, à la fois pour les clients et les pensionnaires de L’Arche.

Des partenariats avec des écoles et des associations

Car c’est tout l’enjeu du lieu : réunir grand public et handicapés pour effacer les craintes et préjugés des premiers, valoriser et épanouir les seconds. Bernard Deschaux, président de L’Arche, souhaite ainsi « révéler le don et le talent d’une personne en handicap mental, dans la relation, leur capacité à transformer durablement les gens, pour construire une société plus humaine ».

« Katimavik, c’est avant tout une équipe de bénévoles : une vingtaine, dont une à trois personnes porteuses de handicap, vient chaque jour accueillir les clients, faire le service » explique Céline de Narp, coordinatrice des lieux. Dont Blandine, qui sert les plats avec une fierté et une bonne humeur contagieuses, en annonçant : « C’est très bon ! » Et ça l’est : un partenariat a été noué avec les Apprentis d’Auteuil, à Perrache, pour fournir une entrée et un plat du jour (formules de 13 à 16 euros). « Cela nous permet de nous implanter dans le tissu associatif local, ajoute Céline de Narp. Nous avons également un partenariat avec les Jardins de Lucie, une association qui fait du maraîchage bio dans le sud de Lyon, et de la réinsertion sociale. »

Coffee-shop, ateliers, épicerie

Les périodes de confinement ayant été particulièrement pénibles pour les protégés de l’Arche, le Katimavik nouvelle formule renforce désormais ses activités pour faciliter les échanges, dont une table d’hôtes les lundis et mercredis : « C’est une grande table partagée avec une équipe de l’Arche, autour d’un menu unique, pour passer un moment convivial, chaleureux », poursuit Céline de Narp.

Un coffee-shop est proposé le mercredi après-midi, divers partenariats ont été noués avec les écoles du quartier, les bibliothèques municipales et le musée Gadagne, et la mezzanine accueillera des ateliers réguliers (yoga, peinture, pâtisserie, photo) dans le même esprit de rencontre entre les deux mondes. Enfin, un marché de Noël ouvrira la semaine du 6 décembre : Katimavik est aussi une boutique-épicerie solidaire, histoire de boucler son cercle vertueux.

Source 20 MINUTES.

Handicap : la société au défi de l’inclusion…

Alors que le handicap reste encore le principal motif de discrimination en France, l’inclusion des personnes en situation d’handicap, dans l’éducation ou dans l’emploi, est largement insuffisante.

La société se doit donc d’être à la hauteur de cet enjeu d’égalité et d’accessibilité fondamental. 

Un travailleur handicapé travaille sur la chaîne d'emballage de produits chimiques dans l'atelier F43 de l'entreprise du Pont de Nemours à Wittelsheim en 2009

 

La France compte aujourd’hui 12 millions de personnes en situation d’handicap. 67% d’entre eux déplorent un manque d’accessibilité des lieux publics et déclarent avoir des difficultés à se déplacer seuls. Il est important de savoir qu’environ 80% de ces personnes souffrent d’une incapacité qui ne se repère pas facilement pour quelqu’un de non averti, soit d’un handicap physique léger, de surdité ou de troubles psychiques, … Ces personnes peuvent, par crainte de discrimination, cacher leur situation personnelle.

Cette crainte de discrimination est absolument légitime, dans un contexte où les personnes en situation d’handicap font face à un chômage deux fois plus important que le reste de la population, de par la réticence des entreprises ou de certaines administrations d’adapter leurs unités de travail à ces besoins particuliers. La libération de la parole autour des questions d’inclusion, d’autonomisation et d’acceptation des personnes en situation d’handicap est donc un enjeu sociétal majeur en vue d’améliorer leur représentativité dans l’ensemble des structures productives et sociales.

Quelle égalité dans l’accès à l’éducation ?

Face à cette inégalité d’accès à l’emploi, il apparait légitime de se demander si celle-ci ne prennent pas leurs racines dans le système éducatif. Les personnes en situation de handicap ont-elles plus de difficulté à accéder à une formation ?
Selon le gouvernement, à la rentrée 2018, 408 000 enfants ou adolescents en situation de handicap sont scolarisés : 83% d’entre eux le sont en milieu ordinaire et les 17% restants dans des établissements hospitaliers ou médico-sociaux.

Cependant, la scolarisation des élèves en situation d’handicap a tendance à baisser avec l’âge,  étant donné qu’ils ont encore aujourd’hui beaucoup de difficultés à poursuivre leurs études dans le secondaire, et à fortiori dans les études supérieures. Ils se tournent ainsi plus fréquemment vers les filières professionnelles.

Cette situation s’explique par des parcours scolaires plus difficiles, une faible adaptation des supports éducatifs et des contenus pédagogiques, des limites quant à l’aménagement des examens ou encore l’autocensure…

… et aux services publics ?

Autre préalable à l’insertion dans l’emploi, la question de l’accès aux services publics n’est également pas encore résolue.
L’exemple le plus évident étant celui de l’accessibilité du réseau de transports publics, d’autant que le paradigme de “l’accessibilité universelle” est encore loin d’être atteint.

Bien que les nouvelles infrastructures et services sont pensés au travers de cette problématique de l’accessibilité, il est encore difficile d’adapter des installations plus anciennes, étant que les gestionnaires de réseau sont réticents à procéder à de tels investissements de par leur couts budgétaires importants. Pourtant, de la même manière que le reste de la population, les personnes en situation de handicap ont besoin de solutions de transports pour accéder à l’emploi.

Quelles conséquences pour l’emploi ?

Les personnes en situation de handicap mettent en moyenne 883 jours à trouver un emploi, contre 668 jours pour l’ensemble des français.
Les salaires à l’embauche des personnes en situation d’handicap ont tendance à être plus faibles, notamment en raison d’une autocensure que ces personnes pratiquent en étant moins regardant sur les conditions d’embauche et en acceptant les emplois les moins bien rémunérés.

Des solutions qui existent et qui doivent être étendues

Cependant, certains dispositifs ont été mis en oeuvre pour améliorer l’autonomie et l’intégration des personnes en situation d’handicap dans le marché du travail, du logement et de la sphère sociale en général.

La nouvelle aide à la vie partagée (AVP) doit permettre de favoriser les collocations de personnes en situation de handicap, ou de dépendance liée au grand âge, pour les maintenir dans un habitat individuel. Par ailleurs, du côté des entreprises, la loi oblige les employeurs à penser à l’inclusion des personnes handicapées dans leurs recrutements. Les entreprises de plus de 20 employés sont ainsi tenues de respecter une part de 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs.

Le levier financier peut aussi être utilisé sous forme d’aides, notamment pour adapter un poste de travail ou plus largement l’environnement productif, si l’employeur démontre l’existence de coûts spécifiques liés à l’intégration d’une personne en situation de handicap dans son entreprise. Pour fonctionner, ces aides doivent être bien connues par les entreprises, et mobilisables facilement et rapidement.

Afin de mieux comprendre la persistance de ces discriminations et d’aborder les mesures mis en oeuvre pour renforcer l’inclusion des personnes en situation d’handicap dans la société, nous avons le plaisir de recevoir Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées, Sophie Crabette, Chargée de plaidoyer de la FNATH et  Anne Revillard, Professeure associée en sociologie à Sciences Po, rattachée à l’observatoire sociologique du changement (OSC) et directrice du laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP).

Source FRANCE CULTURE.

Le handicap de mon fils m’a appris à m’adapter en permanence…

« Vraiment désolée de ne pas toujours réussir à ‘m’adapter’ voire de ne pas toujours vouloir ‘m’adapter' », confie cette mère à son fils, dans son témoignage.

Le handicap de mon fils m'a appris à m'adapter en permanence

 

HANDICAP – Mon grand garçon,

Aujourd’hui je profite de la journée internationale des personnes handicapées pour te dire à quel point je suis désolée.

Désolée d’être encore si marquée par l’injustice, percutée par cette déflagration, d’être aussi choquée des années après.

Cela fait pourtant si longtemps que je te sais handicapé.

Employer un autre terme comme atypique ou différent n’y changerait rien et galvauderait le véritable terme: handicapé.

Les difficultés d’adaptation

Vraiment désolée de ne pas toujours réussir à “m’adapter” voire de ne pas toujours vouloir “m’adapter”.

Je ne sais pas constamment comment t’appréhender, comment t’apaiser, comment te protéger.

J’ai cru choisir les meilleurs professionnels de santé pour nous aider mais je n’ai finalement fait qu’écouter des rassuristes me marteler qu’au fil du temps, ”ça allait s’arranger” et que ”ça s’harmoniserait”.

Réconfort à tort

Je me sentais à tort réconfortée.

J’ai dû si souvent donner l’impression d’avoir attendu, d’avoir espéré te ramener vers la “normalité” et même de te comparer, au lieu d’accepter.

J’adorerais être un de ces parents, que je comprends, en faisant mine de trouver des bénéfices à cette situation, en clamant que tu m’as rendu meilleure.

Ceci, même si j’en conviens volontiers, la différence oblige à l’intelligence.

J’aimerais tellement narrer tes exploits, avoir pour toi une sorte d’admiration béate consolatrice.

«Seule la tolérance est accessible mais pas encore l’inclusion.»

Je suis navrée de ne pas trouver cette “situation” dérisoire.

Je voudrais bien nous tranquilliser en me disant qu’heureusement la société, a évolué, mais je trouve que justement elle n’a pas encore assez évolué.

Ne pas s’abriter derrière le handicap

Seule la tolérance est accessible mais pas encore l’inclusion.

Et pourtant, tu m’as appris à aimer, à aimer vraiment, parce que c’est là qu’est le véritable amour, celui qui est réaliste, sans compromis, sans conditions, envers et contre toutes les situations.

Mais il ne faut pas plier, il ne faut pas s’abriter derrière ton handicap.

Malgré les difficultés, j’ai choisi le bonheur et je ferai tout pour que ce soit aussi ton choix.

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Ce témoignage, initialement publié sur le blog Les billets d’humeur du docteur, a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son autrice, que vous pouvez retrouver sur ses comptes Twitter et Facebook.

Source Huffingtonpost.

Pau : Un homme condamné pour avoir vidé le compte en banque de son père atteint d’Alzheimer…

Au total, près de 26.000 euros ont été retirés sur le compte du retraité entre mai et juin 2021.

Le jeune homme était jugé par le tribunal d'Avignon.

 

Un couple a été condamné ce lundi à neuf mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Pau ( Pyrénées-Atlantiques) pour abus de faiblesse. Avec la complicité de sa compagne, un homme a soutiré de l’argent à son père atteint de la maladie d’Alzheimer, rapporte France Bleu Pays basque. Près de 26.000 euros ont été retirés entre mai et juin 2021.

Un couple avec de « grandes difficultés financières »

Le couple devra rembourser la somme à la victime et également verser 2.000 euros en guise de dommages et intérêts. Les transferts d’argent suspects sur le compte de l’octogénaire avaient été constatés par une assistante sociale. Les gendarmes ont enquêté pendant trois mois. En garde à vue, les deux prévenus ont rapidement reconnu les faits.

Selon les propos de son avocate, le retraité est « profondément affecté ». « Ce n’est pas une histoire d’abus de faiblesse comme les autres », ajoute-t-elle. D’après l’avocate, les prévenus n’avaient pas conscience de la gravité des faits. En situation de handicap, ils avaient de « grandes difficultés financières ». Avec l’argent dérobé, ils ont « acheté des choses de la vie quotidienne » comme des téléphones, un aspirateur ou encore des bonbons.

Source 20 MINUTES.

Un atelier culinaire à Paris pour prévenir la dénutrition chez les malades d’Alzheimer…

A l’occasion de la semaine nationale de la dénutrition, qui commence ce 12 novembre, France Alzheimer et Les Petits Frères des Pauvres ont organisé à Paris un atelier culinaire pour des malades et leurs aidants.

Une façon ludique de prévenir et prendre en charge cette pathologie.

Trois personnes malades d'Alzheimer et leurs maris ont participé à l'atelier culinaire pour prévenir la dénutrition à Paris.

 

En France, environ deux millions de personnes sont touchées par la dénutrition. Pour sensibiliser la population et les professionnels de santé et du social à la prévention et la prise en charge précoce de cette pathologie, la deuxième semaine nationale de la dénutrition est organisée à partir de ce vendredi 12 novembre.
A Paris, les Petits Frères des Pauvres et France Alzheimer et maladies apparentées ont organisé dans la semaine un atelier culinaire pour trois personnes malades et leurs aidants. 

La dénutrition comme conséquence de la maladie

Gérard et Serge ont tous les deux le même profils : peu habitués à cuisiner avant que leurs femmes ne soient diagnostiquées Alzheimer, ils ont dû se mettre aux fourneaux une fois que celles-ci ont arrêté de préparer les repas. « J’essaye de préparer des repas bons et sains » explique Gérard, « et ce genre d’atelier me permet aussi de découvrir des produits que je ne travaille pas, comme le butternut ». Un atelier où aidants et aidés ont mis la main à la pâte, encadrés par la cheffe Ghislaine Arabian, pour préparer un repas entier. Une façon de retrouver le goût à la cuisine et à la nourriture. Car les aidants doivent faire attention à l’alimentation et surtout la dénutrition des malades.

« Parfois, je prépare à manger, et elle va se servir deux cuillères. Alors je lui en rajoute, et elle se sent obligée de manger. Autrement, elle ne trouverait plus la force de se nourrir – Bernard, dont la femme est atteinte d’Alzheimer »

Les malades ont tendance à oublier de se nourrir, ou à perdre l’envie de préparer des repas. Ce qui n’est pas sans conséquence : « la dénutrition accélère la fin de vie si on n’en prend pas conscience », explique Joël Jaouen, le président de France Alzheimer. La dénutrition diminue les défenses immunitaires, ce qui peut entraîner des infections et virus, mais affaiblit aussi les muscle et les os. 

La cheffe Ghislaine Arabian a supervisé la préparation du repas

Manger gras, salé, sucré

Comment alors lutter contre cette dénutrition ? « Le principe est très simple », analyse le professeur Eric Fontaine, « les aliments qu’il faut éviter pour ne pas grossir sont ceux qu’il faut favoriser pour ne pas maigrir : car si les gens ont tendance à manger peu, ce n’est pas grave s’ils mangent gras, salé ou sucré ». Mot d’ordre donc : ne pas se priver, s’autoriser à grignoter.

Au menu du repas préparé lors de l’atelier : potage de butternut, potée de légumes et poulet à la crème, profiteroles au chocolat et caramel au beurre salé. « Ce n’est pas riche : c’est adapté aux personnes qui vont le manger » explique la cheffe Ghislaine Arabian. « Ce qui donne envie de manger, c’est d’abord la vue et l’odorat, le goût vient en dernier. Alors on n’hésite pas à mettre des épices, des couleurs. »

La dénutrition touche particulièrement les malades, mais toutes les tranches de la populations peuvent être touchées. Elle se définit par une perte de poids importante en peu de temps : une perte de 5% du poids en un mois, ou 10% en six mois.

Lorsqu'on est dénutrit, il ne faut pas se priver de manger gras, salé ou sucré, sans excès.

Source FRANCE BLEU.