Orpea : ‘’On a peur de dénoncer’’ témoigne une ex-salariée du groupe. « Le groupe m’a déjà menacée », affirme-t-elle !…

À Nîmes, France Bleu Gard Lozère a rencontré une ancienne salariée du groupe Orpea, accusé de maltraitances envers les résidents de ses Ehpad.

« Le groupe m’a déjà menacée », affirme-t-elle.

Orpea : ‘’On a peur de dénoncer’’ témoigne une ex-salariée du groupe. Photographie d'illustration.

 

Le président directeur général du groupe Orpea, Philippe Charrier, a été auditionné mercredi 2 février par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. La ministre chargée de l’Autonomie des personnes âgées a annoncé l’ouverture de deux enquêtes sur le groupe Orpea, au cœur d’une vive polémique sur les conditions d’accueil dans ses Ehpad. L’une est menée par l’Inspection générale des affaires sociales, l’autre est menée par l’Inspection générale des finances.

Ce mardi, à Nîmes, France Bleu Gard Lozère a rencontré une ancienne salariée du groupe Orpea et de Korian. Elle a travaillé dans d’autres départements que le Gard, mais exercice toujours son métier dans ce secteur. Elle préfère rester anonyme, par peur de nouvelles représailles : elle a été licenciée, explique-t-elle, parce qu’elle était handicapée.

Parlez-nous de votre métier quand vous travailliez pour Orpea.

« Mon métier est normalement de m’occuper des personnes, mais là, on n’arrivait pas à en s’occuper parce qu’il manquait beaucoup de personnel, c’est-à-dire que même nous à l’accueil, on devait faire la comptabilité. On devait faire rentrer les chèques, on devait s’occuper des équipes, faire rentrer le côté commercial, donc faire entrer les résidents, enfin on avait tout à charge. Et de l’autre côté, les soignantes. Donc elles étaient trois pour l’étage… 40 résidents. Et deux pour l’unité Alzheimer, sachant qu’il y avait une aide soignante, enfin c’était censé être deux aides soignantes. Et il y avait toujours une aide soignante et une AVS. »

Du coup, le temps consacré à tous ces pensionnaires était extrêmement réduit…

Ah oui, c’est-à-dire que même les ASH avaient tout un étage à faire à elles toutes seules. Et ensuite, elles devaient partir en restauration, faire tout ce qui est hôtellerie, donc donner à manger aux résidents et faire le service hôtelier comme on dit. Enfin c’était censé être du service hôtelier. Les filles, elles étaient formidables, mais on manquait de vaisselle ; c’est-à-dire que quand il fallait acheter de la vaisselle, on n’avait pas le budget ; quand il fallait acheter des serviettes pour essuyer les résidents, on n’avait pas de budget non plus. Il est arrivé que des soignantes aient séché les résidents avec des draps. Il fallait les punir parce qu’elles avaient jeté les serviettes, sachant que les serviettes étaient usagées, donc elles ne pouvaient pas être réutilisées.

« Il est arrivé que des soignantes aient séché les résidents avec des draps. Il fallait les punir parce qu’elles avaient jeté les serviettes, sachant que les serviettes étaient usagées. »

Comment réagissait la direction ?

La direction ? Ça dépend. La directrice, elle cautionnait, celle d’avant, non. C’est pour ça qu’elle est partie. Même moi, j’ai été dans un déni. C’est-à-dire qu’on nous demandait de faire des choses. Et petit à petit, je me suis rendu compte que c’était impossible par rapport au nombre de personnes qu’on était.

Et petit à petit, je m’apercevais que les résidents, on les couchait de plus en plus tôt. Normalement l’heure, c’était 18h30. Mais les soignantes, elles n’avaient pas le temps de s’occuper d’eux. Donc elles couchaient une partie -en fait, les personnes qui ont besoin de grands soins- on les couchait… Je suis émue parce que c’est un grand, un grand souvenir… on les couchait à cinq heures et demie (17h30, ndlr) et on les levait, les premiers, à 11 heures(le lendemain), parce qu’il y avait beaucoup de personnes qui avaient un grand besoin. Et les derniers à midi, jusqu’à midi.

Ça veut dire que pendant tout ce temps là, pour des personnes qui étaient bien sûr incontinentes, elles restaient dans leurs excréments ?

Oui, exactement. Parce qu’il n’y avait pas de soignants pour s’occuper d’eux. Elles étaient occupées ailleurs, donc elles n’avaient pas de temps pour s’en occuper.

Comment réagissaient les familles lorsqu’elles venaient voir ces personnes ?

Elles allaient voir les soignantes. Les familles ont beaucoup de respect pour les soignantes. Donc, du coup, la direction disait toujours : « Allez voir la soignante, allez voir la soignante », c’était toujours comme ça. Donc c’était elle qui était aux premières loges. Ou alors moi, la responsable hôtelière, justement. À peine arrivée, je réglais déjà les problèmes. Même la nuit, on m’appelait. C’était vraiment la catastrophe. Elle sont deux la nuit, une aide soignante et une personne pour faire le ménage, et qui s’occupe finalement des résidents. Donc, elles ne font qu’un change, un seul change la nuit.

Et vous, personnel, vous pouviez vous plaindre ? Vous le faisiez ?

Au début, c’était gentiment. Je me plaignais. C’était : « On n’a pas le choix, c’est comme ça ». Il y avait les produits d’entretien aussi. On avait des restrictions. Il y avait aussi des restrictions sur tout ce qui est nourriture, c’est-à-dire que moi, on m’a demandé de servir du pain, de l’eau avec un peu de brocolis pour faire de la couleur. On nous parlait de ratio, il fallait faire attention au ratio, ratio, ratio. Donc, même les cuisiniers, on n’arrivait pas à les garder parce qu’ils n’étaient pas bien payés. On n’arrivait pas à trouver de bons cuisiniers. Ils n’étaient pas assez payés par rapport à la valeur de leur travail. Quand on recherchait des cuisiniers, on n’en trouvait pas. Du coup, c’étaient les ASH qui allaient cuisiner.

« On m’a demandé de servir du pain, de l’eau avec un peu de brocolis pour faire de la couleur. »

Est-ce qu’aujourd’hui, ce que dénonce le journaliste Victor Castanet avec son livre, ça vous paraît loin de la réalité ?

Non c’est vraiment proche. C’est très, très proche de la réalité. C’est-à-dire que de toute façon, il n’y a qu’à voir le nombre de salariés pour le nombre de résidents. Même avec ça, on fait le calcul, sachant qu’il y a toujours des absents. Donc, faites le calcul. Rien qu’avec le personnel qui est compté dans l’établissement, on ne peut pas s’occuper bien des personnes avec ça. Avec 4 ou 5 ASH, c’est pas possible.

Ça vous inspire quoi vous aujourd’hui ? Maintenant que vous n’y êtes plus…

Un soulagement. Et je continue à me battre pour eux, en fait, actuellement, mais toujours parce qu’on m’a déjà menacé. En fait, le groupe m’a déjà menacée. Donc, j’essaye d’être discrète pour protéger ma famille. Aujourd’hui, j’ai un emploi, je n’ai pas envie de le perdre, parce que ça va très vite. Malheureusement, ça va très vite. J’ai des copines qui travaillaient pour le groupe aussi qui ont perdu leur emploi parce qu’elles ont dénoncé. Et maintenant, du coup, on a peur de dénoncer. Mais il ne faut pas parce que c’est grave ce qu’il se passe, c’est très grave.

Il est vrai que les familles, elles ne peuvent plus s’occuper des personnes et elles ne savent plus comment faire. Elles sont obligées de fermer les yeux, comme on dit, et elles viennent s’occuper elles-mêmes de leurs résidents. C’est-à-dire qu’il y a des familles qui viennent faire prendre la douche à leur mère pour être sûr que ce soit fait. C’est la catastrophe.

« Il y a des familles qui viennent faire prendre la douche à leur mère pour être sûr que ce soit fait. C’est la catastrophe. »

Je me demande sérieusement où part l’argent, parce que quand on voit l’établissement, il est pratiquement toujours au complet. Bon, peut-être moins maintenant, avec le Covid. Mais à chaque fois qu’il y a un résident qui part, on a toujours une personne qui le remplace. Et d’ailleurs, même quand ils décèdent les résidents, on fait en sorte que la personne parte de suite, ce sont les familles qui doivent s’occuper de ça, sinon, c’est facturé. Ça fait froid dans le dos parce que nous, on est là, le personnel, à devoir annoncer le deuil à leurs familles. Mais on nous demande de bien leur dire qu’il faut qu’ils fassent vite, parce que ça va être facturé. Mais on parle de beaucoup d’argent à la journée.

Source FRANCE BLEU.

Var : des balises GPS distribuées aux familles d’enfants autistes pour limiter les fugues…

C’est un problème peu connu du grand public : une majorité des enfants autistes font des fugues, de jour comme de nuit.

Pour répondre aux angoisses des parents, deux associations basées dans le Var et une entreprise spécialisée en balises GPS ont créé ‘Aladin ‘.

Un bracelet qui permet de géolocaliser son enfant et d’être alerté lorsqu’il sort du périmètre de sécurité.

Les balises GPS Aladin sont destinées à réduire les risques de fugue des personnes autistes

 

« Quand il était plus jeune, mon fils était très fugueur. Je devais sans cesse garder un œil sur lui dans les magasins et cacher les clefs de la porte la nuit « , nous explique Stéphanie Losilla, présidente de l’association Louis, Jules et Compagnie basée à Solliès-Toucas dans le Var.

« Ils n’ont pas conscience du danger »

Et son fils est loin d’être un cas isolé. Plus de la moitié des enfants autistes sont potentiellement amenés à faire des fugues. « Ils ne le font pas de manière consciente, ils ont une idée qui leur passe par la tête et ils le font, sans avoir conscience du danger« , nous explique-t-elle.

"Les enfants autistes n'ont pas conscience du danger quand ils fuguent" , Stéphanie Losilla présidente de Louis, Jules et Compagnie

C’est ainsi que Cassandra, 7 ans, a quitté son immeuble vers 4h du matin en pyjama, pour aller retrouver sa maman qu’elle croyait morte après un cauchemar.

« C’était un véritable choc« , nous explique sa grand-mère, Valérie Goujon présidente de l’Association Cassandra également impliquée dans le projet.

« Nous l’avons retrouvée après des heures de recherche dans les rues de Saint-Raphaël, en partie nu car elle avait fait pipi dans son pantalon, et ce grâce à la mobilisation des voisins et des pompiers, » se souvient cette maman encore attristée.

Deux ans plus tard, sa maman doit cette fois aller la chercher au commissariat de police après qu’elle ait à nouveau fugué en pleine nuit, et qu’elle ait été prise en charge par un chauffeur de taxi…

Pour ceux qui ne connaissent pas la maladie, c’est difficile à concevoir que des personne autistes, habituellement renfermées dans leur monde puissent s’échapper. « Ils peuvent fuir et être en même temps dans leur bulle« , nous explique Stéphanie Losilla de Louis, Jules et Compagnie.

« Le souci c’est qu’il n’ont pas la reconnaissance de l’espace. Ils n’ont pas non plus le réflexe de demander leur chemin, car ils ont des troubles relationnels et verbaux »

Stéphanie Losilla, présidente de Louis, Jules et Compagnie

Il y a deux ans à Draguignan, un adolescent de 16 ans a été retrouvé à quelques pas de chez lui, prostré sous un arbre depuis 72 heures, et l’été dernier c’est un enfant de 8 ans qui s’est échappé d’un centre aéré à La Garde.

Une balise pour les géolocaliser

Les fugues sont des expériences extrêmement stressantes pour les parents, « d’autant plus que les agents de sécurité ou les pompiers ne sont pas forcément formés pour entendre les enfants autistes. Comme ils sont hypersensibles et angoissés, ils peuvent facilement déclencher des réactions disproportionnées » nous confie une maman qui souhaite rester anonyme.

C’est pour éviter à de nombreux parents de vivre ces situations traumatisantes, que les deux femmes ont décidé de trouver des solutions de prévention. La rencontre avec Stéphane Brackez, concepteur de balises GPS innovantes à Draguignan dans le Var a été pour elles une révélation.

L’ingénieur a développé un produit innovant et particulièrement adapté.

Les deux association varoises Louis, Jule set Compagnie ainsi que l'Association Cassandra en pleine réflexion sur la balise GPS pour enfants autistes

« La balise a été réduite au minimum en terme de poids ( 25gr) et fait la taille d’une pièce de deux euros. Elle doit passer inaperçue pour l’enfant, et ne pas devenir soit un jouet, soit une source de stress supplémentaire.‘ nous explique Stéphane Brackez d‘Innovmobile. La balise GPS est enrobée dans du caoutchouc est placée dans un bracelet à la cheville de l’enfant, afin qu’il l’oublie.

Ainsi, l’enfant est géolocalisable avec une précision de 5 à 10 m, « sauf dans les bâtiments en béton, où la précision est plutôt d’une centaine de mètres » précise-t-il.

L’autre innovation, c’est de pouvoir définir un périmètre de sécurité que l’enfant ne peut pas dépasser sans déclencher une alarme sur le téléphone des parents, une sorte de barrière virtuelle qui se déplace en même temps que le téléphone si la famille est en balade.

500 balises GPS gratuites

Le coût de la balise Aladin a été comprimé : une trentaine d’euros seulement. L’association Louis Jules et Compagnie ainsi que l’Association Cassandra en ont commandé 500 pièces qu’elles financent grâce à des prix qu’elles ont gagné et un partenariat avec le Crédit Agricole de Draguignan.

Aucune subvention publique pour le moment. Une quinzaine sont déjà en test.

Une quarantaine de familles varoises ont ou vont pouvoir bénéficier de ce dispositif gratuitement.

Il suffira juste de payer l’abonnement mensuel d’une dizaine d’euros, car la balise est reliée par satellite. Les associations vont également en fournir à des institutions qui s’occupent d’enfants autistes et une association parisienne très engagée ‘All Inclusive’. Le reste sera fourni aux familles qui en feront la demande auprès des associations après avoir étudié leur dossier.

« Le but projet Aladin c’est vraiment de sauver des vies » s’enthousiasment Stéphanie Lousilla et Valérie Goujon, toutes deux persuadées qu’Aladin est un outil idéal pour soulager les parents, et les encadrants, et éviter bien des drames.

La balise Aladin, du nom du génie qui exauce les voeux, en porte bien en tout cas très son nom.

Source FR3.

 

Spay, au sud du Mans : la belle histoire de Louis, atteint de trisomie, et qui a trouvé une place de serveur dans un restaurant. Voir la Vidéo…

Il s’appelle Louis, a 24 ans et est atteint de trisomie 21.

Il vient d’être embauché pour un apprentissage dans un restaurant à Spay.

Une belle histoire entre un restaurateur et le jeune homme.

Louis, atteint de trisomie 21, est apprenti serveur au restaurant Le Prélandon, à Spay, en Sarthe, France 3

 

Il en rêvait déjà tout petit, son voeu est exaucé.
A 24 ans, Louis atteint de trisomie 21 entame sa première semaine comme apprenti serveur au Prélandon, à Spay, tout proche du Mans.

Sa place, Louis l’a mérité. Après des mois recherches sans succès, sa soeur, désespérée, publie une annonce sur les réseaux sociaux. Elle sera partagée par plus de 5 800 personnes !

Touché, Sebastien Semonin décide de lui donner sa chance.

« Il a fait un stage d’un mois, et en trois semaines, il a avait déjà fait de nets progrès, et ça se ressentait visiblement aussi à la maison, c’est pour ça qu’on a décidé de le prendre », explique Sebastien Semonin, restaurateur  et patron du « Prélandon ».

Un soulagement pour les parents.

« Louis, le premier jour, quand il est revenu, il a dit, j’ai des copains et des copines, se réjouit Pascal Robert, le papa de Louis, après, c’est une façon pour lui de dire que le lien s’est fait avec les personnes ».

Louis, atteint de trisomie 21, est apprenti serveur au restaurant Le Prélandon, à Spay, en Sarthe

Petit à petit : Louis prend ses marques.

« Il est assez à l’aise avec tout le monde mais avec les clients c’est pareil, ils commencent à le connaitre en plus, raconte Emmanuelle Guerrier, l’une des serveuses du restaurant.

Le rythme de travail a été adapté à ses besoins : 3 jours par semaine de 10h à14h. Et toujours accompagné.

« Des fois, quand ça va un peu plus vite, où nous on l’habitude d’aller vite, il faut lui dire un peu ce qu’il faut faire, explique Mélanie Marquis, serveuse, et puis des fois de lui-même, il va voir qu’il faut remettre du pain ou des choses comme ça ».

A termes, l’équipe en est persuadée, Louis sera très vite autonome. Un serveur passionné, pleinement intégré dans le milieu de la restauration.

Source FR3.

Indre-et-Loire : les heures silencieuses se généralisent dans les centres commerciaux…

Chaque mardi de 14h à 16h, le centre commercial de l’Heure tranquille coupe la musique et baisse les lumières de ses magasins. Objectif : accueillir dans les meilleures conditions possibles les personnes atteintes de trouble autistique.

Une initiative qui a de plus en plus de succès en Touraine .

Maude et Marilène profitent des heures silencieuses aux deux lions, pour faire leurs courses en toute tranquillité, sans être sollicité par le bruit et la lumière.

 

Désormais, chaque mardi de 14h à 16h, le centre commercial de l’Heure tranquille à Tours propose d’éteindre la musique de sa galerie commerciale et de baisser les lumières de ses magasins pour plonger cet espace dans le plus grand silence. L’idée : pouvoir accueillir les personnes atteintes de trouble autistique ou de misophonie (forte sensibilité au bruit).

« Ça nous rend beaucoup plus zen « 

Déjà démocratisée dans plusieurs magasins, cette initiative est aussi profitable pour de nombreux Tourangeaux, à la recherche de calme et d’apaisement. « Ça nous rend beaucoup plus zen, surtout que dans ces moments difficiles, on est beaucoup plus réactif à ce qu’il y a autour. Un peu de zénitude ça fait du bien, et surtout de s’entendre parler« , insiste Sylvie, venue du Loir-et-Cher spécialement pour faire ses achats dans le silence.

Un bruit ambiant insupportable pour certains visiteurs

Plus d’annonce-micro, ou de musique intempestive, seul le bruit de la fontaine et des passants raisonnent dans le cœur du centre commercial. Un moment qui est aussi très appréciable pour Marilène, pour qui le bruit ambiant était devenu insupportable dans les magasins.  » Plusieurs fois, ça m’est arrivé d’entrer dans des boutiques et de leur dire que la musique était beaucoup trop forte. C’est quelque chose qui devient vraiment abrutissant et fatiguant. On arrive plus à se concentrer, et quand on est âgé ça devient encore pire« .

34 commerces sur 54 participent à l’opération

Du côté des commerçants, couper la musique pendant deux heures est quelque chose d’inhabituel voir surprenant, comme l’explique François, il est gérant du magasin Shoes It.  » Nous, dès l’ouverture jusqu’à la fermeture, c’est lumière et musique quasiment h24. Du coup, le fait de couper deux heures en pleine journée, c’est un changement d’habitude. Ça fait bizarre, mais c’est plaisant« , confie le vendeur.

Carrefour et Super-U en précurseur

Au total, 34 commerces sur les 53 de l’Heure tranquille participent à cette opération. Une opération déjà mise en place dans de nombreuses autres enseignes en particulier dans la grande distribution. Les magasins Carrefour du département proposent une heure silencieuse tous les lundis de 14h à 15h, idem pour le Super U de Joué-lès-Tours le mardi de 13h30 à 15h30.

« Il faudrait que ce soit étendu à une journée »

Cette initiative est un très bon point pour Nicolas Guillin, animateur du groupe d’entraide mutuel des autistes de Tours. Même si deux heures dans la journée ce n’est pas encore suffisant. « Quand il y a trop de sollicitations lumineuses et sonores, la personne atteinte de trouble autistique va être complètement déboussolée, ça peut entraîner des crises. La majorité des malades, vont donc fuir ces lieux. Pour que ce soit rassurant et qu’il n’y ai pas de calcul à faire, il faudrait que ce soit étendu à une journée« , propose l’animateur. Pour l’instant, le créneau à l’Heure tranquille restera hebdomadaire et d’une durée de deux heures.

Source FRANCE BLEU.

Manon Courtin transmet la guitare à des personnes handicapées au Pilier Rouge à Brest…

Une belle initiative en ce mois de janvier 2022, pour l’accès de la musique aux personnes en situation de handicap, avec des cours de musique donnés par une musicienne récemment installée en Finistère.

La guitariste Manon Courtin

 

La désormais Finistérienne Manon Courtin, chanteuse et guitariste venue du jazz (Iziak), des musiques traditionnelles latines et orientales (Quatuor Fawaz Baker), formée à Toulouse et récemment parisienne, propose aujourd’hui à Brest des cours de guitare à la MJC du Pilier Rouge (Rue Fleurus), adapté à tous.

Ce cours individuel pour enfant ou adulte a lieu le lundi pendant une 1/2 heure dans le créneau de 17h à 19h. Des séances adaptées qu’elle que soit le handicap : trouble de l’attention, autisme, DYS ou pour les malvoyants. Manon doit faire un vrai travail d’adaptation, un apprentissage basé sur l’écoute, la relation, les émotions. Une approche qu’elle a acquise auprès de l’association « Apte autisme », qui enseigne les arts aux personnes autistes.

Manon Courtin intervient aussi en ce mois de janvier et février auprès d’enfants en groupe, au sein de l’IME (Institut Médico-Educatif) Jean Perrin à Brest, dans le cadre du projet de l’association quimpéroise Aménote, créée avec des médecins, anesthésistes et musiciens, pour rendre la musique accessible à tous, comme c’est encore peu le cas dans les écoles de musique ou les conservatoires.

Source FRANCE BLEU.

La nouvelle éco : « Helpicto » à Toulouse aide ceux qui ne parlent pas à communiquer…

C’est en partant du classeur un peu usé d’Arthur, un jeune autiste toulousain de 16 ans qui ne parle pas, qu’Helpicto s’est développée.

Cette application permet de traduire les paroles en suites d’images.

Lauréate d’un prix, elle va être étendue dans une quarantaine de centres de soin. 

En utilisant des suites de pictogrammes, les personnes qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler sont désormais en capacité de communiquer, à l'aide d'images.

 

C’est une application toulousaine qui va sûrement changer la vie de nombreuses personnes, qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler. Helpicto, une application développée par Corpus Solutions, est une entreprise toulousaine basée à Montaudran.

L’idée est venue à Anthony Allebée et ses associés en rencontrant Arthur. Ce jeune Toulousain a 16 ans, il est autiste et « non verbal », il ne peut pas parler. Depuis des années, il utilise des pictogrammes, des images pour arriver à communiquer avec son entourage. Mais Arthur doit trouver celles qui lui conviennent dans un classeur en papier, un peu encombrant et surtout abîmé.

« Pour faciliter et fluidifier la communication d’Arthur avec son entourage », Corpus Solutions a mis au point Helpicto : ce traducteur de la voix à l’image permet ensuite à « la personne d’aller s’appuyer sur un clavier de pictogrammes pour construire une phrase et s’exprimer ». S’exprimer et même plus puisque qu’Helpicto s’appuie sur l’intelligence artificielle qui permet de détecter l’intention de la personne qui l’utilise.

Anthony Allebée donne un exemple : « Si je pose une question comme ‘est ce que tu as soif ?’, l’enfant peut venir répondre directement en tapotant à l’écran : oui ? non ? Et si je lui dit : ‘va te reposer pendant 10 minutes’, on va proposer une traduction graphique avec le temps qui passe pour lui permettre de bien comprendre ce que j’attends de lui. »

Jusqu’à 2,5% de la population mondiale concernée

L’idée est donc partie d’une structure associative basée à Toulouse, qui accompagne une trentaine de personnes concernées par les troubles du spectre de l’autisme. « On s’est rendu compte qu’Helpicto ne s’adressait pas uniquement à l’autisme mais également à des personnes qui sont polyhandicapées, c’est à dire des personnes qui sont non-verbaux, pour pouvoir exprimer des besoins, des émotions » explique Anthony Allebée : « On peut s’adresser aussi à des personnes qui vivent avec un trouble du langage et qui ne sont pas en capacité de s’exprimer couramment, ou alors encore à des personnes qui sont dysphasiques. » Les personnes dysphasiques ont subi un accident cardio-vasculaire.

Autant de personnes qu’Helpicto peut aider. L’application est actuellement en train de se déployer dans une quarantaine d’établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, on est vraiment dans une phase de déploiement, dans une phase de promotion de notre outil et les retours sont vraiment très positifs », savoure Anthony Allebée. La traduction de la voix à l’image fonctionne aussi en anglais.

Source FRANCE BLEU.

Au Havre, des cours de judo donnés aux porteurs de handicap ou atteints d’autisme…

Professeur de judo au dojo de Bléville, au Havre, Olivier Tredici vient d’obtenir les labels « sport & handicap » et « sport & autisme » du HAC Judo.

Au Havre, des cours de judo donnés aux porteurs de handicap ou atteints d’autisme

 

Olivier Tredici est un véritable passionné. Depuis dix ans qu’il enseigne le judo, il vient d’obtenir la double labellisation « sport & handicap » et « sport & autisme » du HAC Judo décernée par la commission Sport & Handicap de Seine-Maritime.

Formation spécifique

Conscient depuis longtemps de l’importance pour toute personne de pouvoir pratiquer un sport, il a été confronté chaque année à des demandes d’inscription d’enfants atteints de handicaps ou de troubles du spectre de l’autisme (TSA).

Afin de répondre au mieux à cette situation, de comprendre les différentes formes de handicaps et de savoir gérer les besoins individuels spécifiques de chaque enfant, ado ou adulte handicapé inscrit, il a suivi une formation individuelle au Centre ressources autisme Normandie Seine Eure (Cranse) depuis trois ans. Il a obtenu la certification Expertise d’enseignement judo et autisme en 2019.

Des cours dédiés

Le confinement qui a suivi n’a pas freiné son enthousiasme. Déterminé, il a réussi à poursuivre ses cours sur des créneaux dédiés aux publics handicapés à raison de quatre heures par semaine tant pour les enfants que pour les ados et les adultes. Selon les handicaps, les cours regroupent de deux à trois enfants jusqu’à une douzaine.

Des labels rassurants pour les parents

La labellisation du HAC Judo s’est opérée en deux phases : « sport et handicap », suivi de « sport et autisme ». Elle rassure les parents qui confient en toute quiétude leur enfant à un professeur formé, qui sait prendre en charge dans de bonnes conditions, les handicaps moteur, sensoriel ou autre. Les cours se déroulent au dojo de Bléville.

« Valorisation individuelle »

« Le judo vraiment pour tous, qui fait partie de la vie, c’est mon maître-mot », affirme Olivier Tredici qui confie utiliser « du matériel spécifique souvent fabriqué par mes soins pour une meilleure adaptation à chaque enfant. Je travaille à base de pictogrammes, de marquage au sol, de ballons et je joue beaucoup sur la valorisation individuelle. Il faut récompenser et mettre en valeur tout exercice réussi, c’est primordial. »

Informations : 06 21 04 35 85

Source PARIS NORMANDIE.

Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme…

Les policiers ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour maîtriser un jeune homme de 29 ans qui n’avait commis aucune infraction.

Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme

 

  • Une enquête préliminaire pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte après l’interpellation violente début octobre d’un jeune autiste de 29 ans.
  • Les policiers, appelés par l’occupante d’un logement qui ne connaissait pas le jeune homme, ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour le maîtriser, alors qu’il n’avait commis aucune infraction.
  • La Préfecture de police indique qu’une enquête administrative a en outre été ouverte, confiée à l’IGPN, la police des polices.

Depuis le 3 octobre dernier, Eliott* n’est plus tout à fait le même. Interpellé brutalement par des policiers alors qu’il n’avait commis aucune infraction, le jeune autiste de 29 ans « est resté très marqué et réagit mal lorsqu’on lui parle de cette affaire », explique à 20 Minutes l’avocate de sa famille, Me Cosima Ouhioun. « Les infirmières qui le suivent dans le foyer médicalisé où il se trouve ont observé des répercussions psychologiques, il a eu dans les jours qui ont suivi un comportement différent de d’habitude », ajoute-t-elle.

Comme le raconte Libération, les faits sont survenus dans le 11e arrondissement de Paris, alors que le jeune homme revenait d’une sortie avec ses parents dans un jardin partagé situé à proximité du domicile familial. Elliot, qui avait décidé de rentrer, prend de l’avance sur eux. Dans le passage privatif où ses voisins ont l’habitude de le croiser, il se met à faire des allers-retours, à se taper la tête avec les mains, et semble vouloir entrer dans un immeuble sans en avoir le code. Intriguée, l’occupante d’un logement au rez-de-chaussée, qui ne le connaît pas, appelle la police.

« Il marchait simplement dans un passage privé »

« Selon son témoignage, cette dame avait avisé les policiers qu’il semblait un peu perdu. Lorsque les fonctionnaires sont arrivés, elle les aurait avertis que les moyens déployés semblaient manifestement disproportionnés par rapport à ce qu’elle leur avait rapporté au téléphone », poursuit Me Ouhioun. En effet, plusieurs agents font irruption dans la ruelle, s’avancent et crient sur Eliott, qui ne comprend pas ce qu’ils disent. Puis, ils lui tirent dessus avec un LBD (lanceur de balles de défense) et avec un pistolet à impulsion électrique, avant de l’immobiliser en l’écrasant et de le menotter.

L’avocate de sa famille s’étonne de cet usage des armes dites « de forces intermédiaires ». « Clairement, elles ont été dégainées beaucoup trop rapidement. Il n’avait commis aucune infraction. Il n’importunait personne, n’essayait pas de voler une mobylette… Il marchait simplement dans un passage privé. Les policiers n’avaient tellement rien à lui reprocher qu’ils ne l’ont pas placé en garde à vue. Il est juste parti à l’hôpital », souligne-t-elle. Bilan : des dents cassées, une plaie au menton ayant nécessité des points de suture et une petite intervention chirurgicale pour retirer l’hameçon du pistolet à impulsion électrique qui s’était logé dans le cou.

Deux enquêtes confiées à la police des polices

Après cette affaire, les parents d’Eliott ont déposé une plainte. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris indique qu’une enquête judiciaire du chef de violences par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte le 18 novembre, confiée à l’IGPN, la police des polices. De son côté, la Préfecture de police fait savoir qu’une enquête administrative a également été diligentée. Pour Me Cosima Ouhioun, « cette affaire pose également la question de la formation des policiers face aux handicaps des personnes auprès desquelles ils interviennent ». « Ceux qui sont intervenus avaient été avisés que le jeune Eliott souffrait de troubles, mais ils n’ont pas su bien réagir. »

*Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.

Une Maison nationale de l’autisme va ouvrir à Aubervilliers en 2022….

Une Maison nationale de l’autisme ouvrira ses portes au printemps 2022 à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, annonce à France Bleu Paris, l’équipe de Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes en situation de handicap. 

Photo d'illustration crèche spécialisée dans l'accueil de jeunes enfants autistes

 

C’était l’un des engagements pris par Emmanuel Macron lors de la sa conférence nationale sur le handicap en 2020 : créer une maison nationale de l’autisme. Le projet va se concrétiser dès le printemps 2022 avec l’ouverture de cette maison dans la ville d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis.

Un lieu de ressources et de conseils pour les familles

Contactée par France Bleu Paris, l’équipe de Sophie Cluzel, la secrétaire d’État en chargée des personnes handicapées, le confirme. « Le bâtiment sera situé à proximité du campus Condorcet près du métro Front populaire ».

L’endroit sera un lieu de ressources pour les familles et proches de personnes présentant des troubles du spectre autistique. Elles pourront y trouver des conseils auprès des associations, de professionnels de la santé. Cette maison « doit permette de fédérer les acteurs associatifs et guider les familles qui sont souvent en déficit d’informations », explique l’équipe de la ministre. La maison sera aussi un lieu d’accueil pour les chercheurs qui travaillent sur l’autisme.

Le choix de la Seine-Saint-Denis pour implanter cette structure n’est pas anodin : beaucoup de familles sont touchées et ont un proche autiste mais les solutions de prise en charge spécialisée manquent dans ce département.

Ouverture au printemps 2022

Sur twitter, la maire d’Aubervilliers, Karine Franclet (UDI) se dit « très heureuse de la participation » de sa ville « dans ce projet à fort impact pour le quotidien de nombreux français ». Les travaux pour rendre ce bâtiment accessible à tous sont en cours. La Maison nationale de l’autisme doit ouvrir ses portes au printemps 2022.

Source FRANCE BLEU.

Autisme : une dizaine de supermarchés de Bordeaux proposent des heures silencieuses…

Depuis avril, les supermarchés du groupe Carrefour réservent des créneaux pour que les personnes atteintes d’autisme puissent faire leurs courses en toute sérénité.

L’opération baptisée « Les heures silencieuses » se déroule dans une dizaine de magasins bordelais.

Pendant les heures silencieuses,  les 2 tiers des néons ainsi que les hauts parleurs sont coupés.

 

Le rituel est le même tous les lundis dans les supermarchés du groupe Carrefour participant à l’opération. A 14 heures précises, les 2 tiers des néons s’éteignent automatiquement, les hauts parleurs sont coupés et les opérations de nettoyage suspendues. Cette opération baptisée « Les heures silencieuses » vise à améliorer le bien-être des personnes atteintes de troubles autistiques.

De multiples sources de stress à gérer

En effet, les enfants ou adultes autistes, ont une sensibilité aux stimuli extérieurs ultra-développée. Les lumières vives, les néons qui clignotent ou encore la musique et les annonces au micro s’avèrent être pour ces personnes un véritable enfer. « Rajouter à cela la foule à gérer souvent importante dans ces grands magasins, et le simple fait de sortir faire ses courses devient ingérable » explique Marie-Céline Jarretou, présidente du Collectif Alter Z’Egaux elle-même maman d’un enfant autiste.

Suite à l’adoption de la loi sur le handicap en janvier dernier, certaines enseignes de supermarchés comme le groupe Carrefour, ont donc décidé d’instaurer cette heure silencieuse, une fois par semaine, dans leurs magasins. Ainsi, dans  1240 supermarchés du groupe, tous les lundis entre 14h et 15h, les clients peuvent venir faire leurs courses dans cette ambiance tamisée et silencieuse.

Un bien être collectif

L’initiative a de suite soulevé l’enthousiasme des salariés du groupe selon la directrice du Carrefour Market de Bordeaux Bastide Inès Bonafi. « Cela n’est pas du tout compliqué à mettre en place concrètement, et l’ambiance générale s’en ressent » poursuit-elle. Confirmation avec l’un de ses salariés hôte d’accueil: « C’est vrai que travailler toute la journée avec de la musique, c’est parfois un peu fatigant » explique Romain Forestier. « Au début, les clients nous demandent un peu ce qu’il se passe mais ensuite, ils sont ravis. Certains viennent même maintenant faire leurs courses pendant cette heure-là pour profiter de cette ambiance de calme« .

Le groupe Carrefour réfléchit désormais à élargir cette expérience à d’autres créneaux horaires dans les prochains mois.

Source FRANCE BLEU.