Lorient Agglomération se rêve en Silicon Valley du handicap….

La collectivité fait avancer d’un cran son projet Handicap Innovation Territoire avec la création d’un centre unique d’expertise et de moyens, implanté au Centre mutualiste de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Kerpape.

De quoi constituer une filière économique dédiée au handicap.

Le projet d'exosquelette Wandercraft constitue un des 61 projets du projet Hit.

 

Lorient Agglomération rêve de devenir la Silicon Valley du handicap en créant une filière économique dédiée. Ce qui contribuera à améliorer la vie des personnes concernées mais aussi de faire du handicap un levier d’innovation sociale et technologique tout en favorisant l’attractivité du territoire.

Cette ambition passe notamment par la création d’un centre unique d’innovation, d’expertise et de moyens. Lequel vient tout juste de prendre forme avec la création du Cowork’Hit. Celui-ci sera opéré par une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui compte dix actionnaires. Dont Lorient Agglomération, la mairie et la CDC mais aussi des banques (Arkea et Crédit coopératif), la CCI du Morbihan, la Mutualité française et le Centre mutualiste de rééducation et de réadaptation fonctionnelles (CMRRF) de Kerpape.

Les actionnaires ont prévu d’apporter au capital de la SCIC 1,65 million d’euros et plus de 400.000 euros en compte courant d’associé.

37 partenaires pour 61 opérations

Le Cowork’Hit s’inscrit dans le cadre des 61 opérations prévues par le projet Handicap Innovation Territoire (Hit). Porté par Lorient Agglomération, ce dernier fait partie des 24 lauréats sélectionnés en septembre 2019 lors de l’appel à projets « Territoires d’innovation » lancé par le gouvernement.

Hit est mené en partenariat avec le CMRRF de Kerpape et le centre d’innovation breton ID2Santé. Il réunit 37 partenaires (entreprises, associations, collectivités et établissements de santé) engagés dans des projets de recherche et de développement. Le projet Hit recouvre 61 opérations qui seront financées à hauteur de 8 millions d’euros sur huit ans par l’Etat et la région Bretagne. D’ores et déjà, une vingtaine ont déjà été lancées dont le Cowork’Hit.

4.000 adultes et enfants reçus par an

« L’idée de ce centre est de réunir sur un même lieu des professionnels de santé, créateurs d’entreprises, des universitaires et des patients qui testeront les solutions développées dans notre centre », résume Olivier Bonaventur, le directeur du CMRRF de Kerpape.

Créé en 1913, ce centre reçoit chaque année 4.000 adultes et enfants par an lors de séjours ou en consultation. Cette institution fait travailler 600 personnes exerçant 73 métiers allant du personnel de soins aux moniteurs d’auto-école et couturières en passant par les ingénieurs en électronique et domotique. Ces derniers au nombre de quatre développent des solutions pour améliorer le quotidien des personnes souffrant de handicap. Le CMRRF vient d’ailleurs de recevoir un prix pour une solution d’aide à la communication par synthèse vocale. Celle-ci a la particularité de s’adapter à la pathologie des patients soufrant de déficience sensorielle, d’autisme ou de handicap moteur.

Source LES ECHOS.

Comment Thibault Couturier, tétraplégique, a pu marcher grâce à un exosquelette…

InnovationEn 2019, Thibault Couturier, un patient tétraplégique, a pu marcher et bouger ses bras par la pensée grâce à un exosquelette.

Retour sur cet exploit made in France.

« Je me suis relevé aussi avec ma tête », confie Thibault.

 

  • Rendu tétraplégique après un accident de voiture, Thibault Couturier a pu marcher avec l’aide d’un exosquelette qu’il contrôlait par la pensée

Un pas après l’autre, et recommencer. Des gestes simples que Thibault Couturier, 31 ans, ne pouvait plus réaliser depuis une grave chute qui l’a rendu tétraplégique, en 2015. Aujourd’hui, il réussit la prouesse de marcher et de bouger ses bras grâce à un exosquelette qu’il dirige par la pensée. Une première mondiale réalisée dès 2019 avec les équipes de Clinatec, un centre de recherche biomédicale du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Grenoble.

Après de longs mois passés dans les hôpitaux lyonnais, Thibault découvre le projet d’exosquelette de Clinatec. Une chance qu’il ne laisse pas passer. « J’ai commencé à faire des recherches sur les études et les innovations en rapport à la tétraplégie, se rappelle le jeune homme. C’était hallucinant car, d’habitude, ces projets sont aux Etats-Unis. Celui-ci était à Grenoble, à une heure de chez moi ! » L’aventure pouvait donc commencer.

Environ quatre mois de tests furent nécessaires avant une opération indispensable pour la suite, car l’exosquelette ne fonctionne pas tout seul. Guillaume Charvet, en charge de la gestion du projet Brain computer interface (BCI) de Clinatec, explique le dispositif : « L’idée est de capter l’activité électrique cérébrale via un implant installé à la surface du cortex. » Pas moins de 64 électrodes analysent l’activité cérébrale créée par la volonté du patient de se déplacer, de bouger. « Ces données sont envoyées à un ordinateur, spécialisé dans l’apprentissage automatique, et placé dans le dos de l’exosquelette. L’intelligence artificielle traduit les activités cérébrales en prédiction de mouvements telles qu’imaginées par le patient afin de commander les mouvements directement à l’exosquelette. »

Comment Thibault Couturier, tétraplégique, a pu marcher grâce à un exosquelette

« Je me suis relevé avec ma tête »

Pour contrôler le mécanisme, « Thibault a dû s’entraîner à réaliser des tâches mentales. On lui a demandé d’imaginer marcher comme avant son accident. Un mois après son implantation, on a pu faire les premiers essais. » Deux ans d’exercices, à condition de trois séances hebdomadaires en simulateur à domicile et de multiples tests avec le dispositif, ont ensuite été nécessaires pour maîtriser le mouvement des bras.
« Je me suis relevé avec mes jambes, mais aussi avec ma tête », se réjouit Thibault, qui espère désormais que le prototype débouchera sur un modèle définitivement viable, même si un bras exosquelette sur son fauteuil lui conviendrait afin de « pouvoir commander mon fauteuil électrique, appuyer sur une tablette, attraper un verre, ouvrir et fermer une porte… » Et continuer à avancer, car il ne s’est jamais vraiment arrêté.

Source 20 MINUTES.

 

Cybathlon : Kevin Piette, un athlète qui fait évoluer les exosquelettes…

La deuxième édition du Cybathlon, qui voit s’affronter des athlètes handicapés équipés de prothèses bioniques, s’est déroulé ce week-end sur internet.

Kevin Piette, 32 ans, paraplégique, représente la France avec un exosquelette qu’il a participé à améliorer au fil du temps.

La société Wandercraft a créé un exosquelette dont l'objectif est de "rendre la marche aux gens qui ne marchent plus". (PHILIPPE DE POULPIQUET / MAXPPP)

C’est en quelque sorte les Jeux olympiques de la robotique. La deuxième édition du Cybathlon se tient les vendredi 13 et samedi 14 novembre sur internet en raison du Covid-19. Des athlètes handicapés du monde entier équipés de prothèses bioniques s’affrontent dans des tâches du quotidien à réaliser le plus rapidement possible, sous la surveillance d’un arbitre. La France est représentée par Kevin Piette, un jeune homme de 32 ans devenu paraplégique il y a huit ans.

Dans son salon, Kevin Piette expose une vingtaine de trophées sur des étagères : « à droite, ce sont des coupes de tennis, à gauche, des coupes de moto », les souvenirs d’une vie de sportif dévasté après un accident en mars 2012 qui lui fait perdre complètement l’usage de ses jambes. « Suite à ça, ça engage la découverte d’une nouvelle manière de vivre, confie Kevin. J’ai eu cet accident à 23 ans et pour moi, il était hors de question de passer tout le reste de ma vie assis dans le canapé, à zapper. Je pense que j’étais déjà quelqu’un de dynamique et du coup, ça m’a aidé. »

Kevin Piette reprend alors le sport, le paratennis, et rencontre l’équipe de l’entreprise Wandercraft, qui développe Atalante, un exosquelette, sorte d’armure motorisée qui permet aux paraplégiques de remarcher en équilibre sur leurs jambes. Wandercraft lui propose alors de participer au Cybathlon. « Quand j’ai eu mon accident, si on m’avait dit que j’allais participer à une compétition d’exosquelettes, c’est clair que je vous aurais dit : dans quel monde je vais aller vivre? Je me serais dit : qu’est ce que ça va être, toute cette histoire ? »

Kevin Piette se familiarise avec cet exosquelette de 70 kilos et s’entraîne quatre à six heures par semaine. A force de travail acharné, Kevin a révélé tout le potentiel de la machine. « Il était dans un super état d’esprit, raconte Mathieu Masselin, patron de Wandercraft. C’est un compétiteur, on sentait qu’à chaque fois qu’il y avait une épreuve qui ne passait pas, il le prenait vraiment à cœur, il voulait recommencer tout de suite, faire des entraînements très, très longs. »

Il a fait évoluer la technologie

Kevin a aussi participé à l’évolution de la machine, comme l’explique Véyi Yuine, l’ingénieure en charge de la compétition. « Il a apporté énormément de retour sur tout ce qu’on faisait. Il était vraiment capable de nous dire les points difficiles, les points critiques et il nous a vraiment permis d’améliorer notre produit. » Kevin Piette pense déjà à la prochaine compétition de Cybathlon, en 2024, mais il veut continuer à travailler sur les exosquelettes pour, un jour, améliorer sa vie quotidienne. Et celle des personnes en situation de handicap.

Source FRANCE INFO.

 

Ils ont fait l’actu. Thibault, paralysé, qui remarche grâce à un exosquelette : « une première porte vers un monde que je pensais inaccessible »…

Thibault, 31 ans, a remarché grâce à un exosquelette dirigé par la pensée.

Thibault, paralysé a remarché grâce à un exosquelete.

3 octobre 2019. Paralysé depuis une chute accidentelle, quatre ans plus tôt, Thibault remarche pour la première fois. Malgré son handicap, le Lyonnais de 31 ans parvient à se déplacer sur quelques mètres, harnaché dans un exosquelette. Grâce à des capteurs implantés dans son cerveau, et après deux ans d’entraînement,Thibault contrôle – par la pensée – les mouvements de cette armure motorisée. « Cela a été à la fois un bouleversement et une première porte vers un monde que je pensais inaccessible. Être comme le premier homme sur la Lune, réussir à faire un pas puis un autre alors que je n’avais pas marché depuis deux ans. Malgré mon fauteuil, malgré mon handicap ».

Les bras après les jambes

Après ces premiers pas porteurs d’espoir, Thibault a poursuivi l’expérience. Cette fois, le Lyonnais et les chercheurs ont tenté de développer le bras et la main motorisés de l’exosquelette. C’est la prochaine étape pour Thibault, qui reste impressionné par les prouesses que le robot lui a permis d’accomplir : « Cela a été un choc psychologique que je parvienne à reprendre le contrôle » dit le jeune homme, « mais on est sur des mouvements assez basiques, la marche c’est tout droit, je ne peux pas tourner. C’est le début et donc ça reste à travailler ». Thibault espère maintenant retrouver de l’autonomie avec ses bras et ses mains, « pourquoi pas attraper un verre, tenir des couverts, saisir des objets ». Après une interruption dûe à la crise sanitaire, les essais avec l’exosquelette vont reprendre en septembre. En parallèle, le centre de recherche biomédicale du CEA à Grenoble – qui a conçu la neuroprothèse de Thibault – poursuit ses essais cliniques sur d’autres patients.

Source FRANCE INFO.