A Margon, job-dating pour les personnes en situation de handicap…

À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, le CBE du Perche nogentais a organisé une nouvelle édition de Handi’Perche à Margon.

Le CBE, avec de nombreux partenaires, a organisé un job dating dans le cadre de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées.

 

Réunir les entreprises et les personnes handicapées, tel est le but de la rencontre Handi’Perche mise en place par le Comité de Bassin d’Emploi (CBE) de Nogent-le-Rotrou. Organisé « sous forme de visio suite à la crise sanitaire en 2020, cette année, nous avons eu l’idée de faire un job dating » souligne Annabel Chalier, directrice du CBE. Accompagnée par de nombreux partenaires.

Quinze entreprises présentes

Contactées, « quinze entreprises du secteur ont répondu à notre invitation pour se rendre une matinée à la salle polyvalente de Margon ». .

Des sociétés de secteurs différents. Venues avec des postes à pourvoir et ainsi les proposer. Comme Eurowipes. Spécialisés dans la fabrication de lingettes et en plein essor, « nous sommes venus ici tout d’abord pour nous faire connaître » note Jean-Maxime Hatton, en charge du recrutement.

Mais pas que, « actuellement, nous recrutons. Des postes pour la production et nous recherchons également des contrôleurs de gestion et de qualité ».

Prise de contacts

Lors de ce job dating, « j’ai pu rencontrer sept ou huit personnes. Des profils intéressants qui connaissent peu le monde de l’industrie. Les Temps modernes de Charlie Chaplin, c’est fini » lance-t-il.

Cette prise de contacts « a permis de faire découvrir notre société et notre milieu professionnel ». Et « nous envisageons – pour les personnes intéressées – une visite d’Eurowipes pour qu’ils puissent voir l’intérieur de notre entreprise ».

Pour Jean-Maxime, « ce cheminement est parfait. Aujourd’hui, on se rencontre dans un contexte extérieur à l’entreprise et ensuite, ceux qui veulent peuvent poursuivre la démarche et venir chez nous ».

Source ACTU.

Emploi des personnes handicapées : les entreprises limousines font mieux que la moyenne nationale…

C’est en ce moment la 25ème semaine européenne Emploi-Handicap, destinée à favoriser l’emploi personnes handicapées.

Il y a encore beaucoup à faire, a expliqué ce jeudi matin Christelle Peyre, Déléguée Régionale adjointe à l’Agefiph Nouvelle-Aquitaine.

Elle était l’invitée de France Bleu Limousin.

Christelle Peyre, déléguée Régionale adjointe à l'Agefiph Nouvelle-Aquitaine

 

C’est en ce moment la 25ème semaine européenne Emploi-Handicap, destinée à favoriser le recrutement des personnes handicapées. Il y a encore beaucoup à faire, a expliqué ce jeudi matin Christelle Peyre, Déléguée Régionale adjointe à l’Agefiph Nouvelle-Aquitaine. L’Agefiph, c’est l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

Le Limousin plutôt bon élève

Invitée de France Bleu Limousin, Christelle Peyre a effectivement confirmé « qu’on constate aujourd’hui une durée plus longue de chômage pour les personnes en situations de handicap, mais les choses progressent« , a-t-elle précisé « notamment en Limousin, désormais en Corrèze neuf entreprises de plus de vingt salariés sur dix emploient au moins une personne en situation de handicap, et c’est 86% des entreprises en Haute-Vienne, et c’est mieux que la moyenne nationale« , a-t-elle dit.

Pourquoi est-ce malgré tout toujours plus difficile d’être recruté lorsqu’on est en situation de handicap ?  « Tout d’abord certaines entreprises ont simplement peur de mal faire », explique Christelle Peyre, « elles ne savent pas comment aborder le sujet avec des candidats, comment poser les bonnes questions et on est là pour les accompagner« , a-t-elle martelé. « Les entreprises ne sont pas seules, et pas seulement au recrutement mais aussi sur la durée », car le handicap peut apparaître aussi au fil d’une carrière. « Une personne sur deux sera concernée par le handicap durant sa vie professionnelle » a conclu la Déléguée Régionale adjointe à l’Agefiph Nouvelle-Aquitaine.

Source FRANCE BLEU.

Deux-Sèvres : handicap et Département, un rapprochement vers l’insertion professionnelle…

Dans le cadre de l’opération DuoDay, des personnes en situation de handicap ont découvert les métiers du Département et ont commencé à choisir ou encore valider leur orientation.

Deux-Sèvres : handicap et Département, un rapprochement vers l'insertion professionnelle

L’amélioration des infrastructures, considérées comme peu accessibles, et la mise aux normes des espaces publics sont le cheval de bataille des personnes en situation de handicap.(©Département des Deux-Sèvres)

A l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap, le Conseil du départemental des Deux-Sèvres a invité plusieurs personnes en situation d’handicap à venir découvrir les différents métiers du Département.

Vers une meilleur insertion professionnelle ?

En 2020, la France comptait près de 12 millions de personnes en situation de handicap. Parmi elles, 18 % était au chômage, soit le double de la moyenne nationale.

Un chiffre encore largement en dessous de l’objectif de 6 % défini par la loi « handicap » de 2005.

Au-delà de l’insertion professionnelle, d’autres problématiques comme l’accessibilité des lieux publics posent aussi question et freine cette insertion dans la vie active.

67 % de ces personnes déclarent le manque d’accessibilité des lieux publics et avoir des difficultés à se déplacer.

Mais ces contraintes ne doivent plus être un frein à la recherche d’un emploi. C’est pour cette raison que le Département des Deux-Sèvres a souhaité participer à l’opération DuoDay.

Cet événement a permis aux personnes en situation de handicap de mieux connaître les métiers au sein du Conseil, et surtout, de mieux se familiariser avec le monde du travail.

Les Deux-Sèvres montrent la voie

» Le Département des Deux-Sèvres s’inscrit aux côtés des personnes en situation de handicap tout au long de leur parcours de vie et les accompagne dans leur projet de vie », souligne Nathalie Vinatier, conseillère départementale en charge du handicap, jeudi 18 novembre 2021, à la Maison du Département à Niort.

Six personnes ont été accueillies pour cette édition 2021 dont Gohar Hovhannisian qui découvre aux côtés d’Alexandre Arnault, agent de la collectivité, le métier de technicien de restauration.

Quelques chiffres sur le handicap en Deux-Sèvres (2021) :

– Le Département consacre 54 millions d’euros aux personnes en situation de handicap (hébergement, aide à la vie à domicile, aides à l’accompagnement à la vie sociale, aides médico-sociales, transport scolaire adapté, accès à la pratique sportive, etc.)

– 366 450 euros de travaux de mise aux normes pour les personnes en situation de handicap dans les collèges, bâtiments administratifs et logements sociaux.

– 4 accompagnements spécifiques d’agents en situation de handicap.

– taux d’emploi direct dans la collectivité des personnes en situation de handicap 6,76 % (6 % fixé par la loi du 11 février 2005).

– 321 enfants en situation de handicap transportés entre leur domicile et leur établissement scolaire.

– 4 000 reconnaissances de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) notifiées chaque année par la MDPH.

« Toutes ces missions tendent vers un même objectif : apporter une réponse au plus près des besoins de la personne en situation de handicap, dans chaque situation de sa vie, là où la vie sociale et professionnelle se joue « , précise Nathalie Vinatier.

Sur le territoire, près de 18 000 personnes ont obtenu la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) issue de la Maison départementale des personnes handicapées. Environ 4000 RQTH sont recensés chaque année.

Dans la collectivité départementale, par exemple, 102 agents sont en situation de handicap d’après Sylvie Renaudin, conseillère départementale en charge de l’autonomie.

L’objectif est donc de leur permettre de s’adapter aux postes et de faciliter leur accès pour pouvoir s’insérer dans une société qui doit dorénavant devenir plus inclusive.

Le gouvernement souhaite notamment mettre l’accent sur la formation en doublant le nombre d’apprentis en situation de handicap pour obtenir des résultats concrets.

Source ACTU.

L’accueil du handicap en entreprise par l’exemple…

Pour la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, Cap emploi et Pôle emploi ont invité Éric Laviolette, malvoyant, à témoigner.

Guillaume Dudoigt (à gauche) et Éric Laviolette qui présente son parcours.

 

Dans le cadre de la 25e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, Guillaume Dudoigt (Cap emploi) et Alice Camus (Pôle emploi) étaient les organisateurs d’une matinée de rencontre, vendredi 19 novembre à Civray. Ils avaient réuni des demandeurs d’emploi handicapés et les personnes qui les accompagnent dans une table ronde.

L’idée était de faire la promotion de l’apprentissage en alternance ce qui permet d’acquérir une expérience et une formation. Ces atouts seront par la suite un tremplin pour l’emploi.
« Me confronter à la réalité pour ne plus dépendre des autres » Plutôt que de prêcher la bonne parole, les organisateurs se sont appuyés sur l’exemple d’Éric Laviolette, malvoyant, venu présenté son parcours, sa démarche de reconstruction et sa réussite. Éric est actuellement en BTS en alternance à la résidence autonomie des Coudrais à Civray comme assistant de direction et prouve ainsi que l’insertion c’est possible.

Il explique son parcours sans minimiser les obstacles, les doutes, les phases de deuil et d’acceptation qui bouleversent le quotidien et l’équilibre familial. En 2015, Éric est victime d’un grave accident qui lui laisse un handicap visuel très important. « Lorsque je suis enfin en capacité d’envisager un avenir, dit-il, il me faut accepter les limites, me confronter à la réalité pour ne plus dépendre des autres. »
Sa mobilité devient alors problématique, lui qui habite un village de campagne doit déménager à Civray. Il est accepté dans des stages en collectivité territoriale, en entreprise.

« Est-ce que je vais donner une bonne image dans l’entreprise, est ce que je vais assurer un travail correct et suffisant ? » Ses employeurs sont unanimes, le handicap n’enlève pas les compétences. Ces aménagements mènent à la réflexion et les autres employés peuvent en bénéficier. À 50 ans il décroche donc cette formation en alternance en deux ans, il fait passer le message à l’assistance « l’âge et la maturité peuvent être une force à la disposition de l’employeur. »

« J’ai eu la chance ou la malchance de rencontrer Guillaume Dudoigt », plaisante-t-il pour souligner l’importance de l’accompagnement et l’intervention de nombreux organismes qui lèvent un à un tous les obstacles.

Source LA NOUVELLE REPUBLIQUE.

Handicap : dans l’Eure, un premier concours de cuisine inclusif !…

Chefs, apprentis et travailleurs handicapés se sont unis pour remporter les prix de « l’H’apprenti cuistot » organisé par le CFAIE (Centre de formation des apprentis interconsulaire de l’Eure) à Val-de-Reuil.

Chefs, apprentis et personnes en situation de handicap ont conçu en commun un menu pour le jury de l’H’apprenti cuistot » organisé par le CFAIE (Centre de formation des apprentis interconsulaire de l’Eure) à Val-de-Reuil. FRED.D / #PRESSE30

 

La journée du lundi 22 novembre au CFAIE (Centre de formation des apprentis interconsulaire de l’Eure) à Val-de-Reuil ne pourra se résumer que par deux mots : « sourire et lien ». Alors que le métier de la restauration est sous tension face à leurs besoins de main-d’œuvre et que les personnes en situation de handicap ne trouvent pas facilement des emplois ou n’osent pas pousser les portes alors qu’elles ont la capacité, l’organisme de formation s’est associé à l’AKTO, opérateur de compétences et l’association CAP EMPLOI 27 qui accompagne des personnes et des employeurs sur la question du handicap pour organiser les 1ère Gourman’hand’ise, un concours de cuisine inclusif.

Dans les deux cuisines du centre de formation, huit brigades se sont retrouvées tôt le matin. Composée par un chef d’un restaurant local, d’un apprenti en brevet professionnel et d’une personne en situation de handicap sélectionnée par les missions locales, l’équipe a dû, en deux heures, réaliser un menu composé d’une goujonnette de poulet sauce curry et sa mousseline de carotte et d’une tarte normande. Un concours pour apprendre à travailler ensemble, communiquer et partager une passion.

Après quelques de minutes pour repérer les lieux, toutes et tous se sont attelés à la tâche toujours avec bienveillance. Vers 13 heures, huit juges choisis parmi les partenaires ont goûté tous les plats avec des présentations différentes et quelques ajouts gustatifs comme de la truffe, fruits ou fleurs comestibles pour décerner le prix de la créativité, le prix gastronomique et le prix esthétique. Des choix difficiles tant la qualité fut au rendez-vous.

Poser un cadre rassurant

Mais au-delà de ces prix « symboliques », pour les organisateurs, c’est le retour d’expérience le plus important : « connaître vos besoins pour recruter des travailleurs handicapés ». C’est aussi la prise de conscience des deux parties. Pour Benjamin Revel, chef et gérant de La Musardière à Giverny, « cela me parle complètement ce côté inclusif et formation. L’idée de ce concours est très sympa. Il permet de voir comment faire dans la cuisine, alors que nous venons d’embaucher un premier apprenti, Mathis porteur de trisomie pour la salle.

Ici, il a fallu mettre la personne en confiance, car ça chauffe, ça brûle, il y a du bruit. Cela peut être déstabilisant. Il faut poser d’abord un cadre rassurant, poser des questions, vraiment faire sentir que la personne est intégrée. Et puis, ça fonctionne, car je suis persuadé qu’importe sa situation, on peut faire presque tous les métiers. C’est une histoire de motivation et le manager doit s’adapter ». À 21 ans, Kevin Duval est apprenti à La Chaîne d’Or aux Andelys.

En 2e année de brevet professionnel, « c’est mon premier concours et c’était magnifique. Il restera gravé dans ma mémoire et inscrit sur mon CV. Dans ce trio, avec ma patronne et Zoé, on a tous eu notre rôle à jouer. Plus tard, je veux ouvrir ma propre entreprise et devenir chef. Il est clair que je trouverais toujours une place pour les personnes en situation de handicap ». Avec son handicap dit psychique, Chloé Cauchois est détentrice d’un CAP Cuisine obtenu au lycée Jean-Baptiste d’Écretot à Louviers. Elle a accepté de venir, « car je suis à la recherche d’un emploi. C’est dur pour moi alors que j’ai la formation. On m’a proposé ce concours et franchement, je suis tombée sur une équipe très gentille.

Mon handicap n’est pas géant, mais pour certaines personnes excluant. Cette journée restaure une confiance en moi. J’espère qu’elle va permettre aux professionnels de comprendre la situation des travailleurs handicapés. J’y ai pris du plaisir et de la motivation pour poursuivre ce métier ». La journée s’est terminée bien entendu par une remise de diplômes et de lots, mais surtout « pour montrer que cette action est une démonstration que tous les liens sont possibles », a conclu le chef Benjamin Revel.

Source LE PARISIEN.

Handicap : dans la peau d’Erwan, chauffeur de poids lourds à un bras…

Erwan Gandin est un chauffeur routier particulier : marqué par un accident de voiture, il ne possède qu’un bras.

C’est avec ce bras qu’il conduit pourtant des poids lourds. Il sillonne les routes avec son poids lourd comme des milliers de chauffeurs routiers en France. Mais Erwan Gandin le fait qu’avec un seul bras. Le jeune homme n’envisageait pas de faire carrière dans ce métier, mais un accident de voiture provoqué par un automobiliste en état d’ébriété a changé son destin.

Après plusieurs mois d’opérations et de rééducation, Erwan a fini par s’orienter vers le métier de chauffeur routier en démarchant les entreprises. Un homme plein de valeurs Lors de ses candidatures, son handicap surprend. « On n’a pas l’habitude d’avoir des gens qui se présentent avec un bras, ce n’est pas courant dans notre profession », témoigne Jérôme Saudrais, gérant de la société ATF. Après des efforts répétés,

Erwan obtient finalement un CDI dans l’entreprise ainsi qu’un camion adapté à son handicap. Mais pour son patron, « l’handicap vient après ». « L’important, ce sont les valeurs, est-ce que la personne va nous apporter quelque chose ? Est-ce qu’elle va être moteur dans l’entreprise ? », ajoute Jérôme Saudrais. Des qualités humaines qui redonnent la joie à Erwan.

Source FRANCE INFO.

Handicap : Une plateforme pour favoriser l’emploi dans les PME et TPE…

La Confédération des petites et moyennes entreprises et Microsoft France créent une plateforme pour former les entreprises à l’inclusion de personnes en situation de handicap.

Handicap : Une plateforme pour favoriser l’emploi dans les PME et TPE

 

  • En Ile-de-France, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap est de 2,5 %, tandis que l’Etat impose un taux d’emploi de 6 % minimum aux entreprises.
  • Les très petites entreprises (TPE) ainsi que les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus en retard sur la question. Or elles représentent 98 % des entreprises en France.
  • Avec la plateforme de formation à l’inclusion des personnes en situation de handicap, la CPME Ile-de-France et Microsoft France veulent sensibiliser les entreprises à l’importance de changer les politiques de recrutement.

Où sont les salariés en situation de handicap ? A l’école, « il y a en moyenne 6 % des élèves qui sont en situation de handicap », affirme Philippe Trotin, directeur de l’inclusion chez Microsoft France, or en entreprise, le pourcentage est bien plus bas. Pourtant, « ces 6 % n’ont pas disparu, ils dissimulent simplement leur handicap de peur d’être mal perçu par leur collègue ou leur patron », ajoute-t-il.

De nombreuses entreprises sont loin du taux d’emploi minimum de 6% de personnes en situation de handicap imposé par la loi. Microsoft France, la Confédération des petites et moyennes entreprises ( CPME) Ile-de-France et Make.org collaborent pour créer une plateforme de formation au recrutement des personnes en situation de handicap.

Où en est la situation en Île de France ?

En Ile-de-France, le taux d’emploi pour les personnes en situation de handicap est de seulement 2,5 %. « Deux types de profil sont particulièrement marginalisés chez les personnes en situation de handicap : les seniors, qui sont à 48 % chômeurs de longue durée, et les jeunes », détaille Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Ile-de-France. « Ce sont surtout les grosses PME ou les grandes entreprises qui sont bonnes élèves et respectent ce taux. La plupart frisent les 6 %, certaines même le dépassent », affirme Philippe Trotin.

Dans les très petites entreprises (TPE) ainsi que les petites et les moyennes entreprises (PME) « on est clairement en dessous des minima », rapporte Bernard Cohen-Hadad. Dans la région, 62.000 demandeurs d’emploi sont en situation de handicap.

Pourquoi les TPE et PME embauchent moins de personnes en situation de handicap ?

Le taux d’emploi de personnes handicapées est de 2,1 % pour les entreprises de moins de 50 salariés, de 3 % pour celles de plus de 500 employés et proche des 6 % pour les grandes entreprises. La taille de l’entreprise joue donc un rôle dans la facilité d’inclusion de ces personnes. « C’est difficile dans les petites structures, souvent il n’y a pas de services de ressources humaines », explique Bernard Cohen-Hadad.

« La différence réside surtout entre les entreprises qui ont signé des accords agréés et celles qui sont simplement accompagnées par l’AGEFIPH, souligne Philippe Trotin. Les premières sont autorisées à garder l’argent qu’elles devraient payer comme taxe pour être en dessous des 6 % réglementaires et l’utiliser pour mettre en place une véritable politique handicap. » Un procédé très rare pour les PME et souvent réservé aux entreprises plus importantes.

Quels sont les freins à l’embauche ?

« C’est avant tout le frein de la connaissance, souligne le président de la CPME. Les entrepreneurs sont volontaires mais ils ne sont pas spécialistes du handicap ou de la responsabilité sociétale des entreprises [RSE] ». La plateforme de formation en ligne, encore en préparation, comprendra une dizaine de vidéos destinées en priorité aux managers. « Rien ne changera si les managers ne se forment pas puisque ce sont eux qui recrutent et forment leurs équipes », explique Bernard Cohen-Hadad.

« Bien souvent, ils se mettent des barrières parce qu’ils pensent que telle tâche ou telle situation sera trop compliquée pour une personne handicapée », complète Philippe Trotin. La pudeur, la honte ou le manque d’accompagnement contribuent également à dissimuler les handicaps. « Quand on pense au handicap, on pense souvent aux extrêmes. Mais ce n’est pas la réalité, rappelle Bernard Cohen-Hadad. Souvent ils sont invisibles ou plus légers. »

Pourquoi lancer une plateforme de formation destinée aux TPE/PME ?

Ces entreprises sont les plus en retard sur les politiques d’inclusion des personnes en situation de handicap, et elles représentent 98 % des entreprises en France. « Si chacune de ces entreprises accueillait juste une personne handicapée, cela ferait une grande différence », explique le directeur de l’inclusion chez Microsoft. Entre 18 et 20 % de la population se trouve dans cette situation. En lançant cette plateforme, les deux hommes entendent sensibiliser les entreprises à l’importance de changer leurs politiques de recrutement. « Embaucher ces personnes va permettre aux managers d’apprendre à mieux gérer les différences et va modifier les comportements des collaborateurs, explique Philippe Trotin. C’est une vraie chance. »

Une évolution avec la transformation digitale

À la suite de la crise sanitaire, la situation est plus favorable à l’embauche des personnes en situation de handicap. « Plus que la crise, c’est la transition numérique qu’elle a entraînée qui va changer les choses », estime Philippe Trotin. « L’accès à Zoom ou à Times change quelque chose pour les petites entreprises. Avant la crise, ils étaient trop chers pour qu’on puisse se les fournir », ajoute Bernard Cohen-Hadad.

Certaines personnes qui seraient gênées par le bruit des open spaces ou par la fatigue des trajets pendulaires peuvent désormais travailler plus facilement de chez eux. « Mais je ne suis pas pour que ces personnes se voient ainsi excluent de l’entreprise », avertit le président de la CPEM. « Nos entreprises ont besoin d’être en miroir avec la société. Et la société est faite de ceux qui avancent vite et de ceux qui avancent moins vite. Ce qu’on veut, nous, c’est avancer tous ensemble », conclut Bernard Cohen-Hadad.

Source 20 MINUTES.

« Le fait d’être en situation de handicap multiplie par trois le risque de discrimination au travail »…

Pour Fabienne Jégu, conseillère experte Handicap auprès de la Défenseure des droits, la situation professionnelle des personnes handicapées reste préoccupante en France, malgré une dynamique à l’œuvre. 

« Le fait d’être en situation de handicap multiplie par trois le risque de discrimination au travail »...

 

Pour les personnes en situation de handicap, la route vers l’emploi est semée d’obstacles, voire totalement obstruée, comme le décrypte Fabienne Jégu, conseillère experte Handicap auprès de la Défenseure des droits (DDD). Cette autorité indépendante a été désignée par le gouvernement pour veiller à l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH) des Nations unies de 2006, ratifiée par la France et entrée en vigueur dans le droit national en 2010.

Quel est votre regard sur la situation de l’emploi des personnes en situation de handicap ?

Depuis bientôt cinq ans, le handicap est le premier motif de saisine de la Défenseure des droits en matière de discrimination, et l’emploi le premier domaine dans lequel s’exercent ces discriminations. D’après notre baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi réalisé chaque année avec l’Organisation internationale du travail (OIT), le fait d’être en situation de handicap ou de souffrir de maladies chroniques multiplie par trois le risque de discrimination au travail.

Le faible niveau de qualification des personnes handicapées constitue le principal frein à leur accès à l’emploi. Et, lorsqu’elles arrivent à décrocher un emploi, elles sont le plus souvent cantonnées à des postes sous-qualifiés et rencontrent des obstacles pour progresser. Environ 80 % des saisines que nous recevons concernent l’évolution de carrière et le maintien dans l’emploi. La plupart de ces situations soulèvent la question de l’effectivité des aménagements raisonnables.

C’est-à-dire ?

Depuis 2005, la loi impose à tous les employeurs, quel que soit leur effectif, de prendre au cas par cas, des mesures d’aménagement pour permettre aux personnes handicapées d’accéder à un emploi, de le conserver, de l’exercer ou d’y progresser. Si l’employeur refuse de prendre ces mesures sans justifier qu’elles constituent une charge disproportionnée, il y a discrimination. Nos saisines révèlent que cette obligation reste mal connue des employeurs et donc mal respectée.

Nous avons été saisis, par exemple, du refus d’un employeur de respecter les préconisations du médecin du travail concernant les aménagements de poste d’un travailleur handicapé. Avec pour conséquence, l’aggravation de son handicap qui a mené à son inaptitude et, au final, à son licenciement. Le droit du travail oblige les employeurs à reclasser le salarié reconnu inapte. Or, l’employeur qui licencie un travailleur handicapé sans avoir mobilisé les dispositifs susceptibles de le maintenir en emploi est considéré comme n’ayant pas respecté son obligation de reclassement. Dans ce cas, le licenciement est considéré par le juge comme discriminatoire, donc nul.

Quels sont les autres freins à l’emploi ?

L’accessibilité est une condition essentielle à l’inclusion des personnes handicapées. Pourtant elle est encore loin d’être effective dans la plupart des domaines. Ainsi, les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. Par ailleurs, la majorité des établissements recevant du public (ERP) ne sont toujours pas accessibles, et les contrôles et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mis en œuvre. Les transports sont également loin d’être tous accessibles. Et, désormais, il suffit, pour être dans les règles, d’aménager quelques points d’arrêt pour être en phase avec la loi.

D’une manière générale, la France accuse depuis de nombreuses années un retard important en matière d’accessibilité et, à ce jour, le bilan reste très inquiétant. Les objectifs et les échéances fixés par les lois successives ne sont pas respectés. Pire, la France continue aujourd’hui de construire et de produire des biens et des services inaccessibles, mettant ainsi en péril l’égal accès aux droits fondamentaux des personnes handicapées pour les années à venir.

Par exemple, depuis la loi ELAN de 2018, seulement 20 % des logements neufs doivent être accessibles dès leur construction, les autres devant simplement être évolutifs. Par ailleurs, de l’aveu même du gouvernement, seulement 16 % des 250 démarches administratives en ligne les plus utilisées par les Français sont accessibles à ce jour.

Le Comité des Nations unies reproche à la France d’avoir une approche trop médicale du handicap et pas assez centrée sur les droits de l’homme, qu’est-ce que cela signifie, et quelles en sont les conséquences ?

La Convention se fixe comme objectif de garantir aux personnes handicapées « la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes libertés fondamentales ». Elle considère que le handicap est le résultat de l’interaction entre, d’un côté, les incapacités de la personne – elle ne peut pas marcher, car elle est paraplégique, par exemple – et, de l’autre côté, les obstacles environnementaux – l’absence d’ascenseurs dans le métro empêche la personne de se rendre au travail. Les barrières environnementales, y compris comportementales, sont donc clairement identifiées comme étant des obstacles sur lesquels il convient d’agir, au même titre que sur les incapacités, pour garantir la participation effective des personnes handicapées.

Si l’on se contente de donner une aide technique à la personne, elle ne pourra pas pour autant se déplacer en toute autonomie si son environnement reste inaccessible. En France, la définition du handicap introduite par la loi de 2005 impute aux seules déficiences et incapacités de la personne la cause de ses limitations d’activité et et de ses restrictions de participation. Cette approche a pour conséquence de n’agir sur les barrières environnementales que de façon secondaire, ce qui est inadapté.

Au-delà des freins évoqués, quel regard porte la Défenseure des droits sur les politiques publiques en matière d’emploi et de handicap ?

En France, l’emploi est un axe majeur des politiques du handicap. Beaucoup d’efforts sont faits, une dynamique est à l’œuvre. Pourtant, la situation de l’emploi des personnes handicapées reste préoccupante. Leur taux de chômage est deux fois plus élevé, leur durée de chômage plus longue, et leur taux de retour à l’emploi plus faible. Plus globalement, l’absence de données homogènes et fiables sur le handicap au niveau national est patente. C’est regrettable : comment bien piloter ce que l’on ne mesure pas ou très mal ?

Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre d’un partenariat avec l’Agefiph.

Source LE MONDE.

Semaine européenne du handicap : à Limoges, des entreprises s’engagent…

Une meilleure visibilité aux personnes en situation de handicap, pour une meilleure insertion sur le marché de l’emploi.

C’est l’objectif de la Semaine Européenne pour l’emploi des personnes handicapées.

A Limoges, des entreprises déploient des dispositifs d’accompagnements. 

Alors que le taux de chômage est deux fois plus important chez les personnes en situation de handicap en France, des entreprises limougeaudes mettent en place des dispositifs pour remédier à ces inégalités - Image d'illustration.

 

Alors que le taux de chômage est deux fois plus important chez les personnes en situation de handicap en France, des entreprises limougeaudes mettent en place des dispositifs pour remédier à ces inégalités. C’est le cas de Eveha, bureau d’études archéologique situé dans la zone nord industrielle. L’entreprise de 50 salariés, compte à son actif huit travailleurs en situation de handicap.

Comme chaque année, une conférence de sensibilisation à ces questions était organisée auprès des employés et ce mercredi 17 novembre, le thème portait sur les troubles cognitifs et psychiques.

Des handicaps invisibles

Une conférence était animée par deux psychiatre, ouverte à tous les salariés, elle avait pour but de « sensibiliser chacun, qu’il soit en situation handicap ou non à ces problématiques. Cela permet notamment d’amener des personnes dont les pathologies ne sont pas encore identifiées au sein de l’entreprise à se faire reconnaître en tant que telles et se faire accompagner dans leur carrière professionnelle », souligne Natacha Lavergne, référente handicap au sein de l’entreprise. Si l’imaginaire collectif associe souvent la notion de handicap à une invalidité physique, Eveha tenait cette année à mettre en lumière les troubles invisibles.

« Ca ne m’empêchait pas de vivre mais ça me faisait perdre confiance en moi »

Une démarche saluée par Sandrine, employée chez Eveha depuis 2015. Pour cette archéologue, le chemin avant de déceler son handicap a été « un véritable parcours du combattant. Ça ne m’empêchait pas de vivre mais ça me faisait perdre confiance en moi. » Titulaire d’un bac+8, c’est à 35 ans seulement qu’elle se découvert une dysorthographie, une dyspraxie et un trouble déficit de l’attention. « Nous vivons dans une société régie par l’écrit, quand quelqu’un écrit un mail avec des fautes, on pense immédiatement à de la négligence. J’en ai souffert pendant des années. Je me faisais relire par ma mère. »  

Rongée par la honte et le manque d’informations sur le sujet, Sandrine se retrouve à travailler soirs et week-ends pour « compenser« .  Jusqu’en 2019, où un burn-out, lui impose un arrêt de travail. « C’est au moment où j’ai pété les plombs que je me suis dit que je devais entamer des démarches pour comprendre mon cerveau. »

Des dispositifs mis en place par Eveha

A l’instar de Sandrine, d’autres employés soulignent la difficulté de la prise de conscience de leurs handicaps. « Devoir cocher des cases et s’apercevoir que notre trouble est peut-être plus grave que ce que l’on imaginait, c’est une claque », raconte Karine, employée souffrant d’une allergie sévère aux métaux.

Depuis son diagnostic, Sandrine peut bénéficier désormais d’un accompagnement adapté chez Eveha. _ »On est en train d’estimer s’il est possible de prendre en charge le temps que je vais dépasser en raison de cette difficulté à écrire. Mais ça avance ».  _A cet effet, deux collègues volontaires, ont un temps alloué à la relecture de son travail, et un ordinateur avec un logiciel de dictée vocale devrait être mis à sa disposition très prochainement.

Source FRANCE BLEU.

Saint-Lô. Emploi et handicap : convaincre les entreprises…

L’Adapt Manche a invité des entrepreneurs, au conseil départemental, mercredi 17 novembre 2021. Pour les sensibiliser à l’emploi des personnes handicapées.

Afin d’oser passer du stage à l’embauche.

Sabrina Lecluse, adjointe de direction IEM, Elise Moure, adjointe de direction à l’Adapt, Isabelle Lebreton, conseillère en insertion professionnelle, certaines des chevilles ouvrières de la journée auprès d’employeurs, du stage à l’emploi des personnes handicapées.

Sabrina Lecluse, adjointe de direction IEM, Elise Moure, adjointe de direction à l’Adapt, Isabelle Lebreton, conseillère en insertion professionnelle, certaines des chevilles ouvrières de la journée auprès d’employeurs, du stage à l’emploi des personnes handicapées.

« Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, L’adapt Manche (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) et l’IEM (Institut d’éducation motrice) de Saint-Lô ont proposé une session auprès d’employeurs. Afin de les sensibiliser, les informer et les conseiller à passer du stage à l’embauche », expliquent Sabrine Lecluse, adjointe de direction à l’IEM de Saint-Lô, et Isabelle Lebreton, conseillère en insertion professionnelle.

« Employeurs, vous n’êtes pas tout seuls »

« Nous avons convié à l’hôtel du Département des industriels, la grande distribution, des services pour expliquer comment s’y prendre pour faire de jeunes adultes handicapés stagiaires de véritables salariés. » Beaucoup d’entreprises ignorent trop souvent les différents dispositifs qui existent pour accompagner la personne handicapée en stage mais aussi une fois embauchée.

« Il existe des aides financières bien sûr mais aussi des personnes qualifiées et habilitées à épauler la personne handicapée tout comme son employeur. » Cette rencontre a été voulue « pour démontrer aux futurs employeurs qu’ils ne sont pas tout seuls », assure Isabelle Lecluse.

Des CV numériques en vidéo

« Il faut savoir se donner du temps pour permettre à la personne handicapée et future salariée de s’intégrer, de s’adapter, de trouver ses marques dans l’entreprise : les personnels dans nos services sont là pour faciliter l’ensemble de la démarche. »

Un employeur de bonne volonté ne devrait pas hésiter « parce qu’il ne se sent pas capable de faire face au handicap. Nous, ce que l’on souhaite, c’est que la personne handicapée stagiaire voie son stage déboucher sur un véritable emploi. » Certains handicapés se sont mis aussi aux CV numériques, façon, face caméra, de faire connaître leur parcours et leurs ambitions sans entraves et sans gêne.

« Un profil sur You Tube ou Vimeo, c’est une façon aussi de désamorcer un a priori que l’employeur peut avoir en lisant un CV sur papier. Avec un CV numérique, il est quasiment face à la personne handicapée », explique Elise Moure, adjointe de direction à l’Adapt.

Un taux de chômage plus important

Elle poursuit : « Aujourd’hui, on explique tous les dispositifs existants pour faciliter et garantir une embauche. On veut faire tomber les craintes des employeurs qui auraient peur de ne pas savoir comment s’y prendre. » Avec des témoignages concrets de stagiaires et travailleurs handicapés.

Comme celui de Benjamin, 35 ans, souffrant d’une déficience intellectuelle qui a connu un parcours du combattant stagiaire, avant de trouver sa place sur le marché du travail. « Aujourd’hui, il est aide cuisinier au collège Lavalley, est parvenu à sécuriser son emploi, a gagné en autonomie et a une vie sociale. » Il est nécessaire que d’autres employeurs se mobilisent afin de permettre que ce qui a été possible pour Benjamin le soit pour d’autres jeunes handicapés en recherche d’emploi. Car le taux de chômage des personnes atteintes d’un handicap est deux fois plus important que celui des autres travailleurs en France.

Source OUEST FRANCE.