« Handicap à vendre », le livre-enquête du journaliste mayennais Thibault Petit sur le monde des ESAT. Un autre scandale ?…

Dans « Handicap à vendre » aux éditions Les Arènes, le journaliste mayennais Thibault Petit dévoile les coulisses du monde des ESAT, les établissements d’aide par le travail.

Il a enquêté partout en France pendant six ans.

"Handicap à vendre", le livre-enquête du journaliste mayennais Thibault Petit sur le monde des ESAT. Illustration

« Plus de 120 000 Français travaillent sans dépendre du code du travail.

Ils gagnent une moitié de SMIC. » Pourquoi ?

Qui s’en soucie ?

Quels contrôles ?

UN NOUVEAU SCANDALE ?? La Rédaction HANDICAP INFO.

Des impératifs de productivité, des cadences à respecter, des gens sous payés et qui sont en dehors du code du travail… Thibault Petit a pénétré dans le monde méconnu des ESAT, ces centres d’aide par le travail. Des établissements qui font travailler des personnes handicapées. Et ce qu’il met au jour dans son livre « Handicap à vendre » est édifiant : « J’ai découvert d’abord des travailleurs handicapés qui étaient en grande souffrance car on leur demande de travailler beaucoup alors qu’ils sont considérés comme non adaptés au monde du travail et c’est pour cela qu’ils ont été dirigés vers ces établissements. Il y a aussi leur statut, celui d’usager, pas de syndicat, pas de prud’homme, pas de salaire minimum. »

Les ESAT sont devenus des entreprises

Thibault Petit a pénétré à visage découvert dans les établissements : « Moi je me suis d’abord intéressé aux personnes handicapées parce qu’on ne les entend jamais, il y a beaucoup de gens qui parlent pour eux, les associations, les porte-paroles, mais eux on ne les entend pas. Je suis allé dans ces ESAT avec un regard assez naïf, je leur disais ‘montrez-moi ce que vous faites c’est super !’ Ils ont été d’une grande franchise avec moi, leur discours c’était de dire regardez c’est magnifique, _on travaille comme une entreprise classique_, c’est cette contradiction qui m’a intéressée entre d’un côté des gestionnaires et des associations qui disent ‘on fonctionne comme une entreprise ordinaire’ et de l’autre un statut d’usager qui est hors code du travail. »

« Handicap à vendre », le livre-enquête de Thibault Petit, est paru aux éditions Les Arènes.

Handicap : un restaurant inclusif le Bistro Papillons ouvre ses portes à Marcq-en-Barœul : « la mixité ça tire vers le haut »….

Tenu par l’association des Papillons Blancs, le restaurant inclusif a ouvert ce lundi 31 janvier. A la manoeuvre, six cuisiniers et serveurs avec un handicap intellectuel.

Une première réussie.

Alexandre passe des salades de chèvre chaud à Kamel qui file en salle

 

Sur les 28 places que compte le restaurant, pour la première, il y avait 14 réservations. Bien préparée, l’équipe de Jérôme, chef cuisinier, avait la semaine précédente, en phase de test, fait le plein de convives : « Des personnes de l’association des Papillons Blancs qui étaient venues manger un menu complet. Là il n’y aura pas forcément d’entrée ou de dessert… Ca devrait le faire », explique Jérôme.

L'équipe de la cuisine : Sarah, Alexandre et Jérôme, le chef cuisinier.

Stress ? « Non, ce n’est pas le cas et même si c’était le cas, je ne le montrerai pas. Mes co-équipiers sont des éponges à émotions. Après, il peut y avoir quelques petits ratés, ou un peu plus d’attente ; le client doit en être conscient ». 

Ancien du restaurant étoilé l’Huitrière à Lille, Jérôme estime que son travail d’encadrement en cuisine avec Sarah et Alexandre n’est « pas facile » mais « gratifiant » : « on offre à des personnes la possibilité d’exister dans la société… Et, contrairement à ce que dit Eric Zemmour, l’inclusion, il n’y a que ça de vrai. La diversité fait évoluer, les gens dits ‘normaux’ les tirent vers le haut ».

« L’inclusion, il n’y a que ça de vrai. La diversité fait évoluer »

Jérôme, chef cuisinier

Et si Jérôme ne veut pas communiquer de stress, il ne ménage pas non plus son équipe, à qui il demande d’acquérir des réflexes professionnels, le but étant pour chacun d’être complètement intégré ensuite dans l’équipe d’un restaurant.

Alors que Sarah et Alexandre s’activent en cuisine pour notamment préparer les frites, Kamel, 33 ans, termine de dresser les tables. Il est à peu près 10h30. Le contact facile, Kamel semble partagé entre crainte et espoir. Il a déjà travaillé au restaurant inclusif Le garage, de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche, à Roubaix. S’il espère toujours travailler dans un restaurant non inclusif, il s’est déjà heurté à de nombreux refus.

L'équipe des serveurs du Bistro Papillons : Alice et Benjamin au premier plan. Kamel en arrière plan.

Avec Jérôme, il semble penser que la raison est une question d’image. « Le handicap invisible fait peur », explique Jérôme.

Les premiers clients arrivent, il y a là Jean-Michel et Nathalie qui passaient dans le coin en voiture et ont entendu parlé à la radio de l’ouverture de ce restaurant. « C’est une très bonne initiative, c’est excellent pour l’insertion de ces jeunes », explique Jean-Michel.

Jean-Michel et Nathalie au Bistro Papillons

Il y a aussi Capucine et Noémie qui commandent deux saumons grillés avec frites pour l’une et patates douces pour l’autre. Petit stress : « Comment s’écrit « avec », demande le serveur. Capucine donne la réponse et ajoute : « en marquant ‘+’, ça va plus vite ». Sourires. La commande est passée. Qu’à cela ne tienne, les tablettes tactiles pour passer commande vont bientôt arriver !

« Le bilan de cette première a été hyper positif. Nous avons servi 18 personnes qui ont apprécié service, présentation et dégustation. Aujourd’hui, on remet ça avec 17 réservations ! » conclut Bertrand, l’un des deux accompagnants avec Jérôme.

En pratique : 

93 rue du Fort à Marcq-en-Barœul, à l’intérieur de la Ligue de tennis des Hauts-de-France (grand parking gratuit). Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 15. Il est conseillé de réserver au 06 78 62 98 35. Prix : entrée, plat et dessert à 18,90 € (entrée-plat ou plat-dessert à 14,90 €). Trois plats au choix à la carte, le menu change chaque semaine.

Source FR3.

Spay, au sud du Mans : la belle histoire de Louis, atteint de trisomie, et qui a trouvé une place de serveur dans un restaurant. Voir la Vidéo…

Il s’appelle Louis, a 24 ans et est atteint de trisomie 21.

Il vient d’être embauché pour un apprentissage dans un restaurant à Spay.

Une belle histoire entre un restaurateur et le jeune homme.

Louis, atteint de trisomie 21, est apprenti serveur au restaurant Le Prélandon, à Spay, en Sarthe, France 3

 

Il en rêvait déjà tout petit, son voeu est exaucé.
A 24 ans, Louis atteint de trisomie 21 entame sa première semaine comme apprenti serveur au Prélandon, à Spay, tout proche du Mans.

Sa place, Louis l’a mérité. Après des mois recherches sans succès, sa soeur, désespérée, publie une annonce sur les réseaux sociaux. Elle sera partagée par plus de 5 800 personnes !

Touché, Sebastien Semonin décide de lui donner sa chance.

« Il a fait un stage d’un mois, et en trois semaines, il a avait déjà fait de nets progrès, et ça se ressentait visiblement aussi à la maison, c’est pour ça qu’on a décidé de le prendre », explique Sebastien Semonin, restaurateur  et patron du « Prélandon ».

Un soulagement pour les parents.

« Louis, le premier jour, quand il est revenu, il a dit, j’ai des copains et des copines, se réjouit Pascal Robert, le papa de Louis, après, c’est une façon pour lui de dire que le lien s’est fait avec les personnes ».

Louis, atteint de trisomie 21, est apprenti serveur au restaurant Le Prélandon, à Spay, en Sarthe

Petit à petit : Louis prend ses marques.

« Il est assez à l’aise avec tout le monde mais avec les clients c’est pareil, ils commencent à le connaitre en plus, raconte Emmanuelle Guerrier, l’une des serveuses du restaurant.

Le rythme de travail a été adapté à ses besoins : 3 jours par semaine de 10h à14h. Et toujours accompagné.

« Des fois, quand ça va un peu plus vite, où nous on l’habitude d’aller vite, il faut lui dire un peu ce qu’il faut faire, explique Mélanie Marquis, serveuse, et puis des fois de lui-même, il va voir qu’il faut remettre du pain ou des choses comme ça ».

A termes, l’équipe en est persuadée, Louis sera très vite autonome. Un serveur passionné, pleinement intégré dans le milieu de la restauration.

Source FR3.

Nancy : après le buzz de sa vidéo pour dénoncer ses difficultés à trouver un emploi, un jeune sourd décroche son premier CDI…

Yasin Celik, ancien pensionnaire de l’Institut des jeunes sourds à Nancy, qui avait fait le buzz sur Internet avec une vidéo qui racontait la galère d’un jeune sourd pour trouver un emploi en pleine pandémie, vient de décrocher un CDI après avoir reçu une trentaine de propositions.

Yasin Celik a décroché un CDI

 

Dans une vidéo postée le 17 janvier 2022 sur les réseaux sociaux, Yasin Celik laisse éclater toute sa joie après avoir décroché un contrat en CDI en décembre 2021. Il faut dire que ce jeune homme singulier n’avait pas ménagé sa peine. Il a fait de son handicap une force.

« Je n’ai eu que des refus avec des motifs discriminants comme la peur d’employer un sourd en cas d’incendie et d’autres raisons plus incroyables encore »

Yasin Celik

La surdité ne l’empêche pas de poursuivre ses rêves, bien au contraire. Après avoir obtenu son diplôme, il avait réussi à décrocher un contrat en CDD en 2020 dans sa branche quand l’épidémie de Covid-19 est venue tout remettre en question. L’entreprise dans laquelle il travaillait, comme beaucoup, a mis fin à tous les contrats CDD et a fermé ses portes pendant un mois au premier confinement.

Yasin s’est alors retrouvé sans emploi, confronté à la difficulté de se faire recruter en période de pandémie avec un handicap supplémentaire, celui de sa surdité. Mais, il a fallu aussi faire face à l’absurdité de la situation : impossible de lire sur les lèvres en raison des masques, impossible d’être convié à un entretien d’embauche en visioconférence, impossible d’accéder à une entreprise, car il fallait passer par un interphone, etc.

Il en a fait une vidéo grinçante et drôle postée sur les réseaux sociaux. Nous l’avions interviewé en mars 2021 et il nous avait dit vouloir dénoncer cette discrimination qui s’ajoutait à d’autres. Yasin n’a pas baissé les bras. Il s’est battu avec son énergie et les outils de son époque. Il nous a confié : « je n’ai rien lâché. Je n’ai eu que des refus avec des motifs discriminants comme la peur d’employer un sourd en cas d’incendie et d’autres raisons plus incroyables encore. »

« Yasin a été embauché pour ses compétences de technicien en courants faibles. Quand j’ai lu son CV, son parcours, j’ai compris qu’il avait travaillé plus dur que n’importe qui d’autre »

Olivier Poyard, responsable des travaux chez EIMI

« Après le buzz fait par la vidéo, j’ai reçu une trentaine de propositions de partout en France, et même du Luxembourg et de Suisse. Mais j’ai choisi l’entreprise EIMI à Etupes dans le Doubs, où j’avais travaillé avec un contrat CDD. J’ai signé un CDI en décembre. J’ai réalisé un de mes rêves : avoir un travail comme n’importe qui. Je suis heureux. Ma famille est fière de moi, de mon parcours ».

Yasin est  reconnaissant à l’entreprise qui l’a recruté. Du côté de l’entreprise, embaucher Yasin n’a rien d’une faveur comme nous l’explique Olivier Poyard, responsable des travaux : « Yasin a été embauché pour ses compétences de technicien en courants faibles. Quand j’ai lu son CV, son parcours, j’ai compris qu’il avait travaillé plus dur que n’importe qui d’autre. Je savais que la motivation était là. Malgré les difficultés, il arrive toujours avec le sourire. Il a une joie de vivre communicative. »

Yasin Celik signe son contrat avec EIMI en décembre 2021

« Nous utilisons une application « transcription instantanée » qui permet de communiquer avec lui »

Olivier Poyard, reponsable des travaux chez EIME

EIMI est un groupe familial indépendant spécialisé dans les services d’efficacité énergétique et environnementale, dont le siège est à Etupes (Doubs). L’entreprise a été fondée en 1979 par Bartolino Nardis, père de Sandro Nardis, actuel Président. Elle compte aujourd’hui une trentaine de sites en France, dont un en Lorraine, mais aussi en Suisse et plus de 800 collaborateurs. La société n’a pas hésité à mettre en place des outils pour faciliter les échanges avec Yasin. « Nous utilisons une application « transcription instantanée »  qui permet de communiquer avec lui. Si nous sommes en réunion à l’extérieur, nous enlevons les masques pour qu’il puisse suivre en lisant sur les lèvres. Pour les grandes réunions, nous faisons appel à une interprète en langue des signes en visioconférence. »

« Transcription instantanée » est un « service d’accessibilité Android », une application capable de détecter des sons, des bruits ou des voix. Et dans ce dernier cas, elle les transforme en texte.  Mais, ce n’est pas tout, un groupe de six salariés volontaires a entamé une formation en langue des signes. « Ces personnes travaillent en contact direct avec Yasin. On a fait ce choix, car c’est une démarche qui a du sens. Elle permet une autre approche du handicap »Yasin est dans une bonne dynamique. Il poursuit ses rêves » conclu Olivier Poyard. Et  il ne croit pas si bien dire.

« Rien n’est impossible »

Yasin Celik

Yasin a d’autres rêves. Depuis de nombreuses années, il parvient à rencontrer ses idoles, des stars du football. Il réussit même à les convaincre de participer à des vidéos avec lui. Il se rêve aussi comédien et crée ses propres sketches qu’il publie sur les réseaux.

Il tire une leçon de cette aventure : « j’ai décroché un travail, car rien n’est impossible. Je vais continuer à faire mes vidéos avec de grands joueurs de foot même si pour le moment, c’est compliqué à cause de l’épidémie. Mes prochains défis : devenir comédien et participer à des programmes d’aventure à la télévision ».

Yasin s’est fait une liste de rêves à réaliser. Il n’exclut pas de revenir à Nancy, pourquoi pas comme prof de sport à l’Institut des jeunes sourds ou pour enseigner l’électricité. Lorsqu’il vient dans la cité ducale, c’est pour rendre visite à son frère et à ses amis et pour aller voir un match de l’ASNL.

Source FR3.

Dans un café de Tokyo, des robots pilotés par des personnes handicapées assurent le service…

Le service au Dawn café est bien plus chaleureux qu’il n’y paraît : les robots qui assurent le service en salle sont télécommandés par soixante-dix personnes handicapées de tout le Japon.

Au Dawn café, à Tokyo, ce sont des robots, téléguidés par des personnes handicapées, qui assurent le service à table.

 

Grâce à la technologie développée par une start-up, Orihime, des « pilotes » ​handicapés ont décroché un emploi probablement unique au monde : ils sont serveurs en télétravail. En tout, soixante-dix personnes handicapées travaillent ainsi au Dawn café, dans le quartier d’affaires de Nihombashi, à Tokyo. Elles opèrent depuis les quatre coins du Japon.

Plusieurs types de robots défilent dans cet établissement expérimental qui affiche complet les midis : les plus grands gèrent l’accueil et le service, tandis que de plus petits, posés sur les tables, assurent la présentation des plats et font la conversation.

Rompre la solitude

Les pilotes peuvent voir les clients, mais pas l’inverse. « Nous avons discuté avec une personne qui vit à Toyama​, racontent madame Watanuki et son amie, Kyoko Toda, deux clientes visiblement ravies. ​On lui a posé des questions sur sa vie là-bas. » ​Ce que l’on vient chercher dans ce café, c’est « un moment de convivialité, une connexion​, souligne Keiko Hamaguchi, chargée de communication d’Orihime. ​À Tokyo, les serveurs n’ont pas le temps de parler avec les clients. Ici, on veut permettre à tous de rompre la solitude. »

Des robots posés sur les tables présentent la carte et leurs pilotes font la conversation.

Les robots sont dirigés à l’aide d’un doigt ou de la bouche. Le café crée un espace où les personnes handicapées peuvent, virtuellement, se mouvoir librement et se socialiser. « Ils gagnent aussi leur vie comme tout le monde​, souligne Keiko Hamaguchi. ​C’est valorisant. »

Masahiro, 20 ans, dirige le robot de l’accueil du Dawn café depuis Fukuoka, dans le sud du pays. Il travaille par sessions de deux heures, quatre fois par semaine, depuis février. « Je cherchais du travail, mais dans ma situation, c’était très compliqué, explique-t-il. ​Les clients ont très envie d’échanger, et moi aussi ! »

Derrière le robot de l’accueil, Mahiro, 20 ans, travaille depuis Fukuoka, dans le sud du Japon.

​Chifuyu, 43 ans, vit, elle, au nord de Tokyo. Des soucis cardiaques la clouent chez elle. Depuis l’ouverture du café, elle y travaille tous les jours. « Je suis chez moi à longueur de journée. Grâce à cet emploi, je rencontre des gens. Cela a illuminé mon quotidien. »

Ce modèle de télétravail pourrait s’étendre et répondre à d’autres contraintes de mobilité dans le futur – problèmes de santé, parents au foyer… –, estime Kentaro Yoshifuji, directeur d’Orihime, qui souhaite « participer à construire ensemble de nouvelles communautés, même lorsque nous sommes confinés chez nous ».

Source OUEST FRANCE.

Handicap : en Seine-Maritime, le foyer du Pré de la Bataille multiplie les initiatives inédites…

Cartes de vœux 100% locales et coworking unique en France, l’inclusion est une réalité dans cet établissement ou service d’aide (Esat) près de Rouen.

Michel comme ses camarades a dû apprendre à se servir du pistocolle. / #PRESSE30

 

Un Établissement ou services d’aide par le travail (Esat) n’est pas un lieu clos et austère où sont enfermées des personnes en situation de handicap. Voilà le leitmotiv quotidien de l’Esat du Pré de la Bataille. Dans les quinze établissements répartis en Seine-Maritime, les 900 travailleurs handicapés multiplient les missions dans le câblage électrique, le conditionnement, les espaces vers, la blanchisserie, la confiserie, la couture ou encore depuis quelques semaines, la rénovation de mobilier et d’objets recyclés. À Saint-Étienne-du-Rouvray (proche de Rouen), ils se sont lancés aussi deux nouveaux challenges : la confection de cartes de vœux 100 % locales en sous-traitance et l’ouverture d’un coworking unique en France.

Comme chaque année, la ville de Saint-Étienne-du-Rouvray va souhaiter ses vœux à travers une carte originale, imaginée par le service communication et illustrée par l’artiste rouennais Arnaud Nebbache. La municipalité a confié l’impression à l’entreprise locale Iropa avec pour consigne de voir si l’Esat pouvait réaliser le montage manuel des 17000 unités dans le laps de temps nécessaires : « la contrainte était le délai de deux semaines et demie. Au premier abord, ce n’était pas évident pour les ouvriers, car il fallait utiliser un pistocolle. On a fait des essais et on s’est engagé. Au fur et à mesure, ils ont pris la cadence du collage, du pliage et du conditionnement des documents. Nous avons respecté les délais avec une quinzaine de personnes », indique Jessica Serres la monitrice principale d’atelier.

Mission accomplie

Une opération qui semble anodine pour l’association, mais non ! « C’était important que nous répondions présents pour cette opération 100 % locale. C’est valorisant pour nos employés dont 40 % habitent dans la commune. Certains ont déjà reçu chez eux le fruit de leur travail. Cela avait donc du sens, car ils voient le cheminement, les notions de cadence. Ici, le coût n’était pas le plus important. C’est avant tout une belle opération d’inclusion, de mise en avant du handicap qui entre dans tous les foyers pour les fêtes » complète Isabelle Briet la responsable du site.

Et ce n’est pas une première, cette volonté de se démarquer en faveur du handicap. Après un grand retard dû à la crise sanitaire, l’Esat du Pré de la Bataille a ouvert Inwork, un coworking inclusif unique en France avec de grandes salles de réunion, cinq bureaux privatisables, un Mail avec des postes de travail et des cabines d’isolement. Labellisé Tiers-lieu, « comme nous allons chez nos clients, l’idée est de les faire venir au sein de l’Esat. C’est gratuit s’ils signent notre charte et s’ils s’engagent à une interaction avec nous, à donner un peu de leur temps. Cela crée des liens. C’est l’esprit pour notre petite communauté » détaille Isabelle Briet. Bien entendu, le site n’est pas fermé aux autres. Là, sur réservation sur le site, il faut payer les espaces et les consommations.

Source LE PARISIEN.

Handicap : Maif signe un nouvel accord d’entreprise…

La mutuelle niortaise souhaite traduire son statut de société à mission dans un engagement renouvelé en faveur des travailleurs handicapés.

Handicap : Maif signe un nouvel accord d’entreprise

 

Maif annonce la signature d’un nouvel accord d’entreprise en faveur de l’insertion et du maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés, le 5ème depuis la création d’une « Mission Handicap » en 2004.  Cet accord, qui couvre le période 2022-2024, se décline en 4 axes majeurs, dont le premier est l’embauche de personnes handicapées, la mutuelle s’engageant à recruter au minimum 40 travailleurs handicapés sur le période concernée, dont 15 en CDI.

Autre axe : le maintien dans l’emploi et la dynamisation des parcours professionnels. Sur recommandation du médecin du travail, le travailleur handicapé pourra bénéficier d’un temps partiel tout en cotisant à taux plein pour sa retraite, dès 5 ans d’ancienneté.
Des autorisations d’absence liée au handicap, à raison de 5 jours rémunérés, pourront aussi être accordés.

Des dispositions pour les aidants

Les relations avec les secteurs protégés et adaptés seront également renforcées, Maif s’engageant à poursuivre les contrats de prestations de sous-traitance avec des entreprises du secteur adapté. Enfin, la mutuelle prévoit des actions de sensibilisation et de formation pour l’ensemble des salariés sur le handicap.

Maif indique aussi proposer des mesures en faveur des salariés aidant un conjoint ou enfant en situation de handicap. Concrètement, une autorisation d’absence est possible pour accompagner son proche pour des rendez-vous liés au handicap, jusqu’à 4 jours par an. Ces salariés aidants pourront aussi bénéficier d’un dispositif de cessation anticipée d’activité entre 57 et 62 ans, à partir de 15 ans d’ancienneté.

Source ARGUS DE L’ASSURANCE.

HANDICAP – Le handiwashing ou la diversité mise en scène…

Mises en avant dans les campagnes de publicité, les personnes handicapées peinent à trouver du travail en France.

HANDICAP - Le handiwashing ou la diversité mise en scène...

 

Entre le marketing et la réalité, l’écart est souvent important. Pour la cause environnementale, cela s’appelle le greenwashing, pour les personnes handicapées, on parle de handiwashing. Ce mot valise désigne les sociétés qui s’achètent une image de marque en vantant l’inclusion dans leurs effectifs, quand en interne peu de mesures sont effectivement mises en place.

« On est d’abord vu comme des personnes handicapées avant d’être considérées comme des employées », lâche Céline Extenso, co-fondatrice des Dévalideuses, une association handi-féministe. Ce double-discours des marques, elle le nomme, elle, « la pornographie de l’inspiration ». « Partout on nous parle de sensibiliser au handicap, de leçons de vie ou autre. Ce qui est déshumanisant à souhait. De plus, si l’on travaille moins que les personnes valides, c’est aussi parce que l’on ne nous laisse pas de place. » Un constat qui se vérifie en entreprise mais aussi dans l’accès aux études, les deux étant intimement liés : une personne sur cinq (19%) bénéficiant de la reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) est au chômage, et seulement 36 % des demandeurs d’emploi en situation de handicap ont un niveau équivalent ou supérieur au bac, contre 53 % pour l’ensemble de la population.

Manque de candidats qualifiés et recours à la sous-traitance

A ce jour, les entreprises de plus de 20 salariés doivent avoir 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs. Une loi peu appliquée et dont les sanctions sont peu dissuasives, à en croire les associations. La Dares estime que dans les faits le taux français oscille autour de 3,5%.

Parmi les sociétés sous la barre des 6%, se trouve Nature et Découvertes. La seule entreprise qui a accepté de répondre à 20 Minutes. En 2018, la société embauchait 1,7% de personnes en situation de handicap, explique la firme. Depuis, Nature et Découvertes a lancé une classe d’alternants pour former 7 nouveaux vendeurs en Ile-de-France ainsi qu’une série d’actions pour tenter de parler du handicap en interne voire même inciter les travailleurs à se déclarer en situation de handicap s’ils le sont.

Mesures prises chez Nature et Découvertes

La firme emploie, à ce jour, 34 personnes en situation de handicap en France, soit 3,6% de leur effectif total, et continue, en parallèle, de faire appel à des Esats. Ces établissements ou services d’aide par le travail sont des structures médico-sociales où les personnes en situation de handicap sont payées entre 55 à 110 % du SMIC. A ce jour, environ 120.000 travailleurs sont répartis dans 1.400 Esat en France, selon les chiffres de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Point important, le recours à la sous-traitance auprès d’entreprises du secteur adapté donne droit à une déduction sur la contribution Agefiph/Fiphfp. Cette « taxe » sanctionne toutes les sociétés de plus de 20 salariés qui comptent moins des 6% de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs.

Sylvain Delagneau, directeur de l’Esat Les Robinsons du Plessis-Robinson, raconte que cette structure n’a pas pour finalité le travail mais l’accompagnement et que « les personnes qui sont en Esat ont un taux de handicap trop fort et elles ne trouveraient pas d’emplois en dehors ». Ce qu’explique aussi l’Igas : « l’accès aux Esat est réservé aux personnes […] n’étant pas en mesure, momentanément ou durablement, de travailler dans une entreprise ordinaire ou dans une entreprise adaptée, ou d’exercer une activité professionnelle indépendante, et dont la productivité est inférieure au tiers de celle d’une personne valide. »

Source 20 MINUTES.

Christophe Harnois : « Il est fondamental de favoriser le recrutement d’agents en situation de handicap »…

Christophe Harnois est le nouveau référent ministériel et responsable du pôle handicap au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Christophe Harnois : « Il est fondamental de favoriser le recrutement d’agents en situation de handicap »...

 

À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées (ONU) du 3 décembre, il présente ses fonctions ainsi que les objectifs du ministère en matière d’inclusion et de visibilité d’agents en situation de handicap.

Quelle est la mission du pôle handicap ?

En tant que responsable du pôle, mon rôle est d’impulser, d’animer et de coordonner les travaux de mise en œuvre de la politique handicap au ministère. Celle-ci est définie dans le plan handi-Cap, avec la convention financière associée du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

Je suis également chargé de conseiller et d’accompagner les services dans leurs recrutements d’agents handicapés. Concernant les agents handicapés en poste, je dois veiller à leur bonne intégration, leur faciliter l’accès aux aides techniques et humaines auxquelles ils ont droit pour aménager leur poste de travail en fonction de leur situation.

Sur quels réseaux vous appuyez-vous pour mener à bien vos missions ?

En interne, nous avons constitué un réseau de correspondants handicap, composé des secrétaires généraux des Directions régionales de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la forêt (DRAAF/DAAF), et un réseau d’ambassadeurs handicap et compétences, relais de terrain indispensables à la remontée d’informations sur les situations de nos agents en administration centrale et en régions. La politique du handicap ne peut se faire sans l’implication de l’ensemble de ces acteurs.

Par ailleurs, ma participation au réseau interministériel des correspondants handicap devrait me permettre de m’enrichir des pratiques professionnelles de mes homologues pour impulser de nouvelles actions au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Quels dispositifs sont déployés au ministère pour favoriser le recrutement des personnes handicapées ?

Il est fondamental de favoriser le recrutement d’agents en situation de handicap.

L’objectif du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation pour 2022 est de recruter 50 travailleurs en situation de handicap et 5 apprentis.

La loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique va dans ce sens, en favorisant l’accès des personnes en situation de handicap à l’emploi. À titre expérimental, jusqu’au 6 août 2025, il est possible de titulariser des agents bénéficiaires de l’obligation d’emploi à l’issue de leur contrat d’apprentissage s’ils obtiennent le diplôme ou le titre préparé dans ce cadre, après vérification de leur aptitude professionnelle par une commission de titularisation.

De plus, toujours à titre expérimental, une procédure ad hoc est prévue pour favoriser l’accès des fonctionnaires en situation de handicap à un corps ou un cadre d’emplois de niveau supérieur ou de catégorie supérieure par voie de détachement suivi, le cas échéant, d’une intégration dans le corps ou le cadre d’emplois concernés.

Enfin, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation participe depuis plusieurs années au DuoDay. Cette année, plus de 15 agents se sont portés volontaires pour former un duo avec une personne en situation de handicap, afin de lui faire découvrir son métier, ses missions et son environnement professionnel. Un binôme a également été formé avec le ministre, Julien Denormandie, ainsi qu’avec la Secrétaire générale, Sophie Delaporte.

Source Agriculture.gouv

Nouvelle Calédonie – L’Hanvie, une structure qui facilite l’accès à l’emploi des personnes handicapées

La boutique d’objets recyclés Hanvie accueillera trois personnes en situation de handicap, dès le 3 janvier.

Agréée depuis le 22 décembre et située à Magenta, elle sera également un atelier de formation pour les demandeurs d’emploi en situation de handicap.

L'Hanvie, une structure qui facilite l’accès à l'emploi des personnes handicapées

 

Avec leurs sapins de Noël fabriqués à partir de bouteilles de couleur verte recyclées, les membres d’Hanvie, ne sont pas passées inaperçues, aux Halles de Magenta, en cette fin d’année. Sacs cabas en aile de kitesurf, lampes en feuil de métal, une dizaine d’objets sont en vente au sein de cette boutique d’objets recyclés. Depuis le mardi 22 décembre, ce projet a obtenu un agrément de structure d’insertion par le travail pour les personnes handicapées.

Dans leur local, trois professionnelles proposent des objets de décoration à partir de produits recyclés. Dès début janvier, elles accompagneront des demandeurs d’emploi en situation de handicap. « Toutes ces créations vont être réalisées justement par des travailleurs en situation de handicap qui seront sous contrat d’insertion, pendant huit mois », explique Rébecca Frolla-Miñana, directrice d’Hanvie.

Quatre parcours subventionnés par an

« Dans ce contrat d’insertion, le gros atout c’est que, durant ces 30 heures de travail hebdomadaire, il y a une partie où ils développent leurs compétences en atelier, mais il y aussi une partie du temps où ils sont rémunérés. Cela fait partie de leurs tâches », poursuit la directrice. « Nous allons travailler avec eux tout ce qui est création du projet professionnel et développer leur employabilité »

Le projet Hanvie, une boutique pour accompagner vers l’emploi les personnes en situation de handicap.

Au total, quatre parcours par an seront subventionnés par le fonds d’insertion professionnel pour le handicap, à hauteur de 18 millions de francs CFP. Des entreprises et associations ont également participé financièrement, ainsi que l’OPT. La directrice, elle, a souscrit un prêt. Un nouveau dispositif nécessaire sur le territoire, pour améliorer l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés.

Une loi de pays qui remonte à 2009

« Nous sommes un peu bloqués en Nouvelle-Calédonie. Notre loi de pays est assez vieille, puisqu’elle date de 2009, et elle mériterait aussi que les choses évoluent », estime Rébecca Frolla-Miñana. « C’est pour cela que le schéma directeur du handicap avait été demandé. Nous sommes surpris que depuis cette demande, en 2016, il n’y a toujours pas eu un soutien de la part des institutions. Tant que cela ne passe pas au Congrès, au niveau de la loi, rien ne peut être mis en place ».

Dès les 3 janvier, deux personnes en situation de handicap commenceront à exercer au sein de la structure. Un accompagnement que la directrice espère pouvoir développer au fil des années.

Source FRANCE INFO.