Dépistage du cancer du col de l’utérus : « Il y a déjà eu trop de dégâts en cancérologie à cause du Covid-19″…

Ce lundi marque le début de la semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus.

Dans la région, la campagne de dépistage est lancée pour les femmes de 25 à 65 ans.

Le président du Centre de coordination de dépistage des cancers de Nouvelle-Aquitaine est l’invité de France Bleu Gironde.

La campagne de dépistage du cancer du col de l'utérus va concerner les femmes de 25 à 65 ans en Nouvelle-Aquitaine.

 

« Le dépistage du cancer du col de l’utérus est totalement compatible avec la pandémie actuelle, il ne fait pas l’objet d’actes extrêmement lourds », indique Denis Smith, invité de France Bleu Gironde lundi 25 janvier. Alors que commence la semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, le président du Centre de coordination de dépistage des cancers de Nouvelle-Aquitaine assure que « le dépistage ne sera pas déprogrammé ». « Les campagnes se préparent quelques années auparavant. Nous avions décalé nos démarrages mais il y a déjà eu trop de dégâts en cancérologie à cause du Covid-19 », déplore-t-il. Une campagne de dépistage est lancée dans la région pour les femmes de 25 à 65 ans.

Car l’urgence est là. Depuis le début de la pandémie, les mammographies ont diminué de 20 à 30%. « Ce qui freine, c’est la peur d’être contaminé, mais aussi et surtout la peur d’encombrer les salles d’attente et les plateaux techniques », explique Denis Smith. « Ce n’est pas du tout justifié ! Le Covid-19 mobilise du personnel de santé très spécifique dans des salles dédiées, et aujourd’hui tout est organisé pour assurer les soins pour les patients cancéreux et pour ceux qui sont prêts à se soumettre à un dépistage. »

Des cancers faciles à dépister

« J’espère que ces examens qui ne sont pas faits ont été reportés », continue le président du Centre de coordination de dépistage des cancers de Nouvelle-Aquitaine. « Ces fluctuations d’activité peuvent faire perdre des chances à des patients. On constate tous les jours des gens qui arrivent avec des maladies plus avancées. » D’où la solution de se faire fréquemment dépister, pour « repérer des lésions pré-cancéreuses ou des cancers sur des formes extrêmement peu avancées », explique-t-il.  « Ils pourront être guéris avec des soins moins toxiques que les traitements habituels. »

Le médecin oncologue au CHU de Bordeaux rappelle également que les cancers féminins sont les plus faciles à dépister. « C’est le modèle de cancer qu’on peut prévenir », indique Denis Smith. « On va axer notre dépistage vers les 40% de femmes qui ne se soumettent pas encore au frottis. On sait que ce sont des patientes qui ont parfois des difficultés d’accès aux soins et qui se retrouvent dans des groupes à risque. » Il évoque enfin l’importance de la vaccination des enfants entre 11 et 14 ans contre le papillomavirus, « un vaccin pratiqué par 25% des jeunes filles ».

Source FRANCE BLEU.