Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »…

Le ministre de la Santé a justifié le reconfinement d’une partie du pays par la rapidité de la propagation de cette nouvelle souche du virus

Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »

Une nouvelle souche du coronavirus « hors de contrôle ». C’est ainsi que le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a justifié le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre. « Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire, est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. Et d’ajouter : « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé. »

Le gouvernement du conservateur Boris Johnson a annoncé samedi soir le reconfinement de Londres, du sud-est de l’Angleterre et d’une partie de l’est, contraignant plus de 16 millions d’habitants à rester chez eux et à renoncer aux retrouvailles de Noël. Les commerces non essentiels ont fermé et tous les déplacements en dehors de ces zones, placées sous le niveau d’alerte le plus élevé, que ce soit pour aller ailleurs au Royaume-Uni ou à l’étranger, sont interdits. Les pubs, restaurants et musées y étaient déjà fermés depuis mercredi.

Une propagation plus rapide

« C’est un énorme défi jusqu’à ce que nous ayons déployé le vaccin pour protéger les gens. C’est ce à quoi nous serons confrontés au cours des deux prochains mois », a prévenu Matt Hancock. Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation plus rapide de la nouvelle souche, « jusqu’à 70 % » selon le Premier ministre Boris Johnson.

De précédentes mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été observées et signalées dans le monde. Le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, avait indiqué samedi que cette nouvelle variante, en plus de se propager rapidement, devenait aussi la forme « dominante », ayant entraîné « une très forte hausse » des hospitalisations en décembre. Elle serait apparue mi-septembre à Londres ou dans le Kent (sud-est), selon lui.

Source 20 MINUTES

Coronavirus : La France doit-elle s’inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?…

La France et de nombreux pays, ont mis en quarantaine le Royaume-Uni où circule un variant du coronavirus, suspecté de rendre le Covid-19 plus contagieux.

Coronavirus : La France doit-elle s'inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?

  • Des frontières qui se ferment, un baromètre de l’angoisse qui augmente… L’apparition d’une nouvelle souche du Covid-19 au Royaume-Uni a provoqué un certain chaos en Europe à quelques jours de Noël.
  • En effet, il est soupçonné de rendre le coronavirus plus contagieux, en revanche il n’y a pas d’alerte sur une augmentation des cas graves et de la mortalité. L’Organisation mondiale de la Santé a rassuré lundi soir : la nouvelle variante du virus « n’est pas hors de contrôle ».
  • La France a suspendu ses liaisons terrestres et aériennes avec le Royaume-Uni depuis dimanche soir. Mais cela suffira-t-il à éviter l’arrivée sur le territoire de ce variant ? « 20 Minutes » fait le point.

La liste des pays qui suspendent leurs vols vers ou depuis le Royaume-Uni s’allonge ce lundi. Après la France et l’Allemagne, dimanche, le reste de l’Europe et du monde met en quarantaine le Royaume-Uni, où un nouveau variant du coronavirus a été détecté ces derniers jours. Le président de la République Emmanuel Macron a appelé lundi à « redoubler de vigilance » après une « mutation problématique » du coronavirus qui a justifié la suspension pour 48 heures de toutes les arrivées en provenance du sol britannique. Si la communauté scientifique a encore peu de certitudes sur ce variant et ses conséquences, l’inquiétude est de mise. 20 Minutes vous explique pourquoi.

Pourquoi ce variant inquiète tant ?

Ce n’est pas la première fois qu’on observe que le coronavirus évolue. « C’est normal qu’il y ait des variants, puisque le virus a tendance à muter, nuance Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’  Institut Pasteur. Un virus ARN est composé d’une séquence d’environ 30.000 lettres. Quand il entre dans une cellule, il va faire de nouvelles copies de cette séquence grâce à une enzyme. De temps en temps, cette enzyme peut faire des erreurs. » La plupart du temps, cette mutation désavantage le coronavirus. « Si elle produit un avantage sélectif, ce dernier virus sera sélectionné, car il peut se multiplier plus efficacement que le virus parental, reprend le virologue. C’est un phénomène qui arrive souvent et qui montre la capacité d’adaptation du virus à son hôte. »

Ce variant venu de Grande-Bretagne peut inquiéter pour plusieurs raisons. « Au Royaume-Uni, il a été observé une progression rapide de la part de ce variant parmi les virus séquencés », relève Florence Debarre, chercheuse au CNRS et spécialiste de la modélisation en épidémiologie. Est-ce dû au hasard ? A des événements super-propagateurs ? Ou le signe que ce variant rend le coronavirus plus contagieux ?

« Pour le moment, on a seulement des études épidémiologiques, balbutiantes, qui montrent qu’il se propage vite », nuance le virologue. Les autorités britanniques ont en tout cas signalé au reste du monde que ces mutations pourraient rendre le coronavirus plus contagieux. Une hypothèse que des études en laboratoire doivent venir infirmer ou confirmer. « Il faut purifier le virus pour voir comment il se comporte, souligne le virologue. « On a des suspicions, mais pas de preuve, insiste Florence Debarre. On sait en revanche que ce variant est caractérisé non par une, mais par une vingtaine de mutations. Un nombre plus élevé que les autres variants qu’on observe. » « Et que ces mutations concernent la protéïne spicule [aussi appelée la protéine Spike, qui agit comme une clef pour entrer dans la cellule], reprend Olivier Schwartz. Il y a donc un risque de contagiosité accrue, mais ces mutations n’ont pas l’air d’avoir un effet sur la gravité de la maladie. » Ni sur la mortalité. « Nous n’avons pas encore assez de données pour dire si ce variant aurait un effet sur la sévérité de la maladie », complète Florence Debarre.

Est-ce que ce virus mutant est déjà en France ?

Interrogé lundi matin sur Europe 1, Olivier Véran a souligné que « sur ces derniers jours, 500 souches virales ont été identifiées et analysées en génétique, ce variant n’a pas été retrouvé ». En effet, certains tests PCR en France peuvent identifié ce variant. « Pour l’instant, il n’a pas été détecté en France », nous confirme le ministère des Solidarités et de la Santé ce lundi soir. On sait toutefois qu’il circule beaucoup au Royaume-Uni et qu’ un cas a été détecté en Italie dimanche. Deux pays frontaliers de la France. Autant dire qu’il serait assez surprenant que notre pays ne repère pas ce variant sur son territoire, en dépit des vols suspendus dimanche soir. Le ministre a d’ailleurs prévenu : « Il est tout à fait possible que le virus circule en France. »

Quelle stratégie la France peut-elle adopter pour limiter ses conséquences ?

Sur le plan matériel, pour le moment donc, toutes les personnes en provenance du Royaume-Uni ne peuvent rejoindre la France et devraient sans doute à l’avenir faire un test PCR. Mardi, l’Union européenne doit tenter d’harmoniser les mesures décidées par les Etats membres pour empêcher les arrivées depuis le Royaume-Uni. Des mesures discutées au niveau des experts vont être soumises mardi aux ambassadeurs des Etats membres. Ils devront s’entendre sur leur durée et se coordonner sur leur ampleur. « Il appartient à l’Union européenne d’établir une ligne de conduite sans quoi un patient anglais pourrait très bien rejoindre la France en passant par la Belgique », illustre l’entourage du ministre de la Santé. Par ailleurs, les Centres nationaux de référence redoublent de vigilance pour identifier si ce variant se retrouve dans le séquençage des virus en circulation à partir des tests PCR. »

Si cette vigilance se révélait insuffisante, la stratégie « tester, tracer, isoler » reste d’actualité. La ou les personnes infectées seraient isolées avec le plus grand soin. La bonne nouvelle, c’est que les gestes barrières fonctionnent toujours contre ce variant du coronavirus. « Il ne faut pas être alarmiste, mais continuer à surveiller et à prendre des précautions », rassure Olivier Schwartz. L’attention, les moyens pour en apprendre plus sur ce variant et la communication entre les pays sont décuplés aujourd’hui. Ce variant fait l’objet d’un suivi au Royaume-Uni. « Des appels en faveur d’une surveillance de ce variant émanent également du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », précise Florence Debarre.

Quel impact éventuel sur les traitements et vaccins ?

Ce lundi, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé le vaccin de Pfizer et BioNTech. Une décision qui ouvre la voie à une campagne de vaccination avant la fin de l’année dans l’Union européenne. Problème, comme pour Moderna, ce vaccin s’appuie sur une nouvelle technique dite à ARN messager. Son principe ? Au lieu d’injecter le virus atténué ou désactivé, on va injecter un ARN messager codant pour la protéïne Spike, celle qui est présente à la surface du coronavirus SARS-CoV-2. Or, si cette protéine évolue énormément, est-ce que notre système immunitaire, malgré le vaccin, sera encore capable de la reconnaître ? « Seul un petit bout de la protéine Spike serait modifié par ce variant, les autres parties restent les mêmes », rassure Florence Debarre, qui participe au site Adioscorona. Le régulateur européen des médicaments a déclaré lundi qu’il n’existait « aucune preuve » permettant de dire que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protégerait pas contre une nouvelle souche du coronavirus, constatée principalement au Royaume-Uni.

Olivier Véran s’est montré tout aussi rassurant sur la question des tests comme des vaccins, ce lundi sur Europe 1. « A priori, le (test) PCR reste tout aussi performant pour diagnostiquer ce variant du virus et les anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent ne ciblent pas cette zone mutée du virus. Donc, a priori, il n’y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficaces ».

Même questionnement sur les traitements. « Certains, comme celui utilisé par Donald Trump, sont fondés sur des anticorps monoclonaux qui se fixent sur la protéine Spike, explique Olivier Schwartz de l’ Institut Pasteur. Il faudra voir si ce genre de traitements restent toujours actifs contre ce variant ou s’ils ne reconnaissent pas cette protéine modifiée. »

Source 20 MINUTES.

Isolement en Ehpad : « Il faut que les familles des résidents en France se révoltent », estime un médecin…!

Alors qu’Emmanuel Macron a appelé ce mardi à ne pas « isoler nos aînés », Marcellin Meunier, ancien médecin coordinateur en Ehpad juge « indigne » la limitation des visites aux résidents dans certaines villes.

Un Ehpad de Ploudalmezeau (Finistère), le 7 août 2020. Photo d'illustration.

« Nous ne souhaitons pas, collectivement, isoler à nouveau nos aînés », a affirmé Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans un Ehpad du Loir-et-Cher.« Il faut que les familles des résidents en France se révoltent », a réagi sur franceinfo le docteur Marcellin Meunier, ancien médecin coordinateur en Ehpad en Vendée, démissionnaire en juin dernier pour protester contre le manque de moyens. « Il y a certains Ehpads qui se sont transformés en établissements pénitentiaires », juge-t-il. 

franceinfo : Le chef de l’Etat a-t’il raison de ne pas vouloir « isoler à nouveau nos aînés », comme ce fut le cas lors du confinement ?

Marcellin Meunier : Oui. Est-ce que l’on veut que nos aïeux meurent en bonne santé, c’est à dire indemnes du Covid, ou est-ce que l’on veut qu’ils puissent vivre en voyant leurs proches, leurs amis, qu’ils puissent avoir leurs activités ? C’est la seule raison qu’ils ont de vivre. J’ai vu tant de gens qui sont tombés dans la déprime, qui ont présenté des complications psychologiques et physiques en rapport avec le déconfinement. C’est une grande tristesse ce qui se passe en France ces dernières semaines.

Est-ce qu’aujourd’hui, les moyens sont là, est-ce que le personnel n’est pas trop épuisé, alors que l’épidémie de coronavirus semble repartir avec 121 clusters déjà détectés dans différents Ehpad de France ?

On part de très bas. La situation en France est bien, bien pire que dans les autres pays. L’OCDE, en juillet dernier, a sorti un rapport qui mettait en évidence le fait qu’en France, on a un ratio de 2,5 soignants pour 100 personnes de plus de 65 ans, contre une moyenne de 5 soignants dans les pays de l’OCDE. Et donc, il faudrait déjà rattraper la moyenne des pays comparables à la France pour partir à égalité. On parle de très loin avec du personnel épuisé, non reconnu financièrement et dans la formation, la progression de carrière.

« Quelle tristesse de traiter des anciens comme des prisonniers alors qu’ils n’ont rien commis. » Marcellin Meunier à france info.

Il y a certains Ehpad qui se sont transformés en établissements pénitentiaires. J’ai des patients qui ont survécu, dans trois mètres sur trois mètres pendant six semaines, sans sortir, sans aller dans les espaces communs. Qu’est-ce qu’ils ont fait, ces gens à qui on appliquerait cette sanction, cette punition alors qu’ils ne peuvent rien dire ? Je trouve ça hautement indigne.

Dans plusieurs métropoles, les contraintes sanitaires se sont durcies, les visites réduites à deux personnes à Lyon, à Marseille, par exemple. Et à Nice, le maire Christian Estrosi a même stoppé les visites dans les Ehpad municipaux. Qu’en pensez-vous ?

Franchement, si on avait du personnel en nombre, plutôt que d’enfermer des personnes avec les précautions d’usage, avec du personnel protégé, on pourrait les promener individuellement dans les parcs et dans les stades. On pourrait les faire sortir, à trois mètres de distance, pour permettre de voir leurs familles en extérieur ou dans des grands espaces aérés. Il y a possibilité de ne pas transformer à nouveau les Ehpad en prison. Ce n’est pas possible. Il faut que les familles des résidents en France se révoltent. Traiter leurs anciens de cette façon avec Covid ou sans Covid, c’est indigne. Ça n’est pas possible. On n’a rien à leur reprocher. On ne doit pas leur infliger de telles peines.

La protection des personnes âgées sera évoquée lors du prochain conseil de défense. Quelles décisions faut-il prendre pour protéger au maximum, dans cette période, nos aînés ?

Il faut les protéger, mais il faut leur permettre de vivre. C’est l’équilibre dont parlait monsieur le Président, qu’il faut trouver. Il faut un véritable équilibre qui leur permette de vivre, d’espérer vivre et d’espérer la vie et de profiter de la vie. Les derniers moments qu’ils leur restent, qui consistent à voir les gens qu’ils aiment, le peu de personne qu’ils aiment. Ils ont perdu leurs amis, ils ont perdu leur travail, ils ont perdu beaucoup de leurs congénères et leurs familles. Le peu de visites qu’ils ont, il faut préserver ce lien social. Il est vital pour eux.

Source FRANCE INFO.

Régression, troubles du sommeil, colères… Les enfants (aussi) ont beaucoup souffert du confinement…

PARENTS Certains enfants ont développé des troubles du langage, du sommeil ou de l’alimentation après le confinement, une période pas simple pour eux.

Régression, troubles du sommeil, colères… Les enfants (aussi) ont beaucoup souffert du confinement

  • Quel va être l’impact de ces deux mois sans amis, sans sortie et sans grands-parents en vase clos sur des enfants en pleine construction ? Il est bien trop tôt pour le savoir.
  • Mais déjà, certains ont développé des troubles variés pendant ou après le confinement, qui inquiètent parfois les parents.
  • Pour assurer une rentrée en toute sérénité, les médecins conseillent aux parents de ne pas sous-estimer ces petits symptômes.

Un bégaiement qui apparaît, le pipi au lit qui revient, une phobie de sortir qui s’installe… Autant de petits signaux que beaucoup de parents ont remarqué pendant ou après le confinement chez leurs enfants. Et auxquels il faut prêter attention.

C’est le message que beaucoup de pédiatres et psychiatres. Car le confinement a rimé avec emmerdements pour bien des parents, et avec troubles du comportement chez certains enfants.

« Même dans nos bras, il demandait les bras ! »

« Au bout de dix nuits blanches et de journées où mon fils était hyperactif, on n’en pouvait plus, raconte Stéphanie*, 35 ans. On essaie d’être patient, mais bon, au bout d’un moment… » Son garçon de 2 ans a commencé à parler au début de confinement. « Dès les premiers jours, il était hyperdemandeur d’apprendre des mots. Il y a eu une surstimulation à notre contact. En temps normal, c’est fatigant, mais en plus en vase clos avec ses parents, au bout de trois semaines, il avait enrichi son vocabulaire d’une centaine de mots et comptait jusqu’à dix. » Sa nervosité s’est également décuplée. Au prix de nuits sans sommeil, de demandes de contact perpétuelles et de régressions…

illustration d'un enfant qui demande un câlin.

« Même dans nos bras, il demandait les bras ! reprend Stéphanie. Et j’avais l’impression de le retrouver à 6 mois, impossible qu’il s’endorme seul. Du coup, je l’endormais dans mes bras, et dès que je le reposais, il se réveillait. C’était du délire total. » En plus de l’épuisement, la culpabilité s’invite. A bout, les parents décident de téléconsulter le 1er mai. Un véritable soulagement. « Notre pédiatre nous a expliqué que les raisons pouvaient être nombreuses : l’âge, à 2 ans, c’est le moment de la séparation, le stress du coronavirus et du confinement, la surstimulation… Il nous a prescrit un sirop homéopathique pour retrouver le sommeil, Quiétude, qui a bien marché. Il nous a rappelés à plus de fermeté : il s’endort dans son lit. Et on prenait notre heure de balade quotidienne, pour qu’il repose son cerveau dans la poussette. »

« Un besoin en santé mentale largement au-delà des patients qui consultent »

Une situation pas rare. Fabienne Kochert, pédiatre, a vu dès le 11 mai, coup d’envoi du déconfinement, arriver dans son cabinet beaucoup d’enfants qui avaient pris du poids ou souffraient de troubles du sommeil. « Les enfants ne sont pas la cible du Covid, mais ils ont souffert du confinement », assure la présidente de l’ Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). Autre preuve :  une étude britannique de l’université d’Oxford sur 10.000 parents montre que les enfants de 4 à 10 ans présentaient une hausse des difficultés émotionnelles après un mois de confinement. Ce qui n’étonne pas Richard Delorme, chef de service de pédopsychiatrie à l’ hôpital Debré. « Globalement, on suit dans notre département entre 10.000 et 20.000 patients. Avec notre site pedopsydebre, on a vite atteint les 30.000 consultations et le 11 mai, on était à 600.000 visites. On a été surpris par la demande. Qui dénote d’un besoin en santé mentale largement au-delà des patients qui consultent. »

Le médecin précise que les signaux du mal-être sont très divers. « Il ne s’agit pas de troubles psychiatriques au sens strict, mais on note une augmentation des troubles alimentaires, du sommeil, de l’anxiété… Beaucoup de parents ont repéré des symptômes de faible intensité, qu’il ne faut pas ignorer : des enfants qui ont pris 5 kg, qui restaient collés à leurs parents, qui devenaient plus irritables… » Ces signaux s’installent de façon insidieuse. « Un enfant ne se réveille pas en disant qu’il est déprimé », reprend-il. Surtout à un âge où il découvre et apprivoise ses émotions, les parents doivent redoubler de vigilance s’ils constatent un changement dans son attitude.

« Accumulation des facteurs de risque »

Pas évident d’évaluer le rapport bénéfice-risque de ce confinement sur les plus jeunes. Certains paient un lourd tribut, quand l’équilibre alimentaire est chamboulé ou qu’ils sont victimes de violences familiales.

« Le 119 n’a jamais aussi bien marché, malheureusement, souffle Richard Delorme. Cela montre, à mon avis, que les défenseurs de l’enfance ne sont pas assez entendus. On est début juillet et une enquête sur le bien-être des adolescents entre 9 et 14 ans vient seulement d’être lancée, alors que le début de déconfinement est déjà loin et que les enfants vont partir en vacances. »

Or, pour lui, cette période a pu être traumatisante. Plus d’école, plus de copains, plus de grands-parents, plus de sortie… « Une enquête a montré qu’après la crise du Sras, un tiers des enfants interrogés souffrait d’un syndrome de stress post-traumatique. Ce qui est impressionnant, c’est l’accumulation des facteurs de risque. Nous avons des enfants qui aujourd’hui subissent les alertes attentat à l’école, pour certains ont vécu des attentats, un stress quotidien sur l’environnement et là, le confinement. Sans parler de la crise sociale qui va s’accentuer. »

Cet impact sur la santé psychologique, qu’on ne pourra évaluer qu’à long terme, a encouragé les pédiatres à insister pour que l’école rouvre. Même deux semaines. « C’est drôlement important de revoir les amis, de dire au revoir, ça a permis de conclure une situation, assure Richard Delorme. On serait sinon resté sur l’idée d’une crise. Et cela a permis de soulager les parents, qui pour certains étaient au bord du burn-out parental. »

« Sans ce retour à la normalité avant les grandes vacances, on aurait eu plus de complications », renchérit Fabienne Kochert. Qui craint tout de même que ces troubles soient ravivés par la rentrée. « Chez ceux qui avaient des difficultés d’apprentissage, après plusieurs mois loin de l’école, on risque d’avoir de grosses angoisses ». Mais aussi chez les enfants anxieux, d’autant qu’on ne sait pas trop comment va évoluer le Covid à l’automne. « Il y a eu beaucoup d’ordres et de contre-ordres pour la population générale, mais aussi concernant les enfants. Certains ont développé une peur du monde extérieur. »

Comment aider ces enfants perturbés ?

Les grandes vacances devraient permettre d’apaiser angoisses et tensions. Mais si elles perdurent, « il est important de rétablir le dialogue, de les rassurer, d’en parler avec les grands-parents, ce qui permet de décaler les conflits, d’aborder la question de la souffrance, liste Richard Delorme. Et de remettre de la joie et de la spontanéité dans le quotidien. » Mais aussi de se reposer, car « des parents qui vont bien, ce sont des enfants qui vont mieux. Je pense que l’objectif des vacances, c’est que les parents prennent du temps pour eux ». « Et de reprendre le rythme, avoir des journées bien organisées, fixer un cadre ferme, mais bienveillant », conseille Fabienne Kochert.

Deuxième réflexe : « il faut voir pourquoi l’enfant ne va pas bien », insiste-t-elle. Si les parents s’interrogent, deux sites peuvent les aider : mpedia, qui répond à certaines questions concrètes et pedopsydebré, qui propose des fiches et des tests pour évaluer les difficultés de son enfant. Et ne pas hésiter à consulter son pédiatre, son généraliste ou un psy si les troubles persistent. « On a vécu un truc dingue et je serai curieuse de voir comment les enfants s’en remettent, interroge Stéphanie. Ce n’est pas dans la culture française de demander de l’aide, c’est vu comme un échec, alors que c’est juste faire preuve d’intelligence. Beaucoup de parents n’ont pas ce réflexe, alors que c’est important dans cette période. Et même toute la vie. »

* Le prénom a été changé.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : va-t-il falloir se reconfiner ?

Reconfinement en Espagne, fermeture des frontières en Grèce, réouverture incontrôlée des pubs en Angleterre : la situation sur le front de l’épidémie inquiète alors que les vacances débutent et que le secteur du tourisme espérait un répit estival.

Coronavirus : va-t-il falloir se reconfiner ?

Que se passe-t-il ? En l’espace d’un week-end, l’Espagne a annoncé le reconfinement de près de 300 000 personnes dans deux régions : la Galice et la Catalogne. La Grèce qui a besoin des touristes pour relancer son économie a également décidé de fermer ses frontières à la Serbie qui s’est déclarée en état d’urgence après une flambée de nouveaux cas.

Aux États-Unis, des élus s’alarmaient dimanche de la forte hausse des nouveaux cas de coronavirus dans leurs villes du sud et de l’ouest américain minimisée par le président Donald Trump. L’Amérique, qui enregistre depuis plus d’une semaine des infections records, célébrait ce week-end sa fête nationale, réputée pour ses réunions familiales, barbecues et feux d’artifice, en dépit de la pandémie.

Pourquoi, c’est important. Alors que l’Europe pensait que le plus dur de la crise était passé, le spectre d’un reconfinement plane alors que l’épidémie continue de faire des ravages dans le reste du monde. Les scènes de liesse et d’embrassades dans les pubs anglais à l’occasion de leur réouverture ont également engendré des craintes dans le pays européen le plus touché (44 000 morts) par la pandémie.

Dimanche matin, de nombreuses photos de Britanniques, joyeusement alcoolisés et peu soucieux des consignes sanitaires, ont inondé réseaux sociaux et journaux. « Soho se transforme en une fête de rue géante, où les buveurs ignorent les règles, titrait l’hebdomadaire Sunday Mirror.

Le cri d’alarme de l’OMS. L’Organisation mondiale de la santé a exhorté vendredi à sortir du déni et réellement « engager le combat » contre la pandémie qui est toujours en pleine flambée, notamment aux Amériques.

L’organisation avait déjà souligné mercredi que les sept derniers jours avaient été les pires en termes de contaminations (plus de 160 000 cas quotidiens) depuis que l’épidémie de Covid-19 est partie de Chine fin 2019, et que 60% de tous les cas recensés jusqu’à présent l’avaient été au cours du mois écoulé.

Le responsable des urgences sanitaires à l’OMS, Michael Ryan, a fait résonner l’alarme. « Il est vraiment temps que les pays regardent les chiffres. S’il vous plaît, n’ignorez pas ce que vous disent les chiffres », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse.

« Les gens doivent se réveiller. Les chiffres ne mentent pas et la situation sur le terrain ne ment pas », a-t-il poursuivi. « Il n’est jamais trop tard, dans une épidémie, pour prendre le contrôle ».

Et en France ? L’épidémie est aujourd’hui au plus bas en France, avec environ une quinzaine de décès quotidiens, mais une reprise n’est pas exclue selon plusieurs épidémiologistes. La ville de Nice par exemple a entrepris ce week-end d’effectuer des tests sérologiques sur plus de 53 000 habitants. Résultat : seulement 1,3% des testés auraient été contaminés par le Covid-19.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : a-t-on oublié les foyers de handicapés ?…

Parmi tous ceux qui ont besoin d’équipements de protection, il y a les personnels des foyers d’accueil pour personnes handicapées qui ont le sentiment d’avoir été mis de coté.

C’est le cas du foyer médicalisé de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), où 4 résidents sont décédés du Covid-19.

Les personnels des les foyers d’accueil des handicapés, eux-aussi en première ligne, ont le sentiment d'avoir été oubliés

La course aux équipements de protection est depuis longtemps l’un des enjeux de cette crise et elle ne concerne pas les seuls personnels soignants des hôpitaux ou des Ehpad. Parmi ceux qui en ont également un grand besoin, il y a les personnels des foyers d’accueil de personnes handicapées, eux aussi en première ligne. Des personnels qui ont le sentiment d’avoir été mis de côté : un sentiment d’abandon difficile à accepter.

« On s’est pas senti soutenus »

Le foyer médicalisé Villebois-Mareuil de Gennevilliers compte 32 résidents handicapés mentaux. Le premier cas de Covid-19 a été diagnostiqué le 20 mars. Dans les jours qui ont suivi, quatre pensionnaires lourdement handicapés sont décédés, beaucoup ont été contaminés. « On savait que nous n’avions pas de réserves de tenues recommandées pour se protéger du virus », explique Charline Mahieux, infirmière dans cet établissement.

« Ça a été vécu par une partie des équipes comme une panique, une panique contrôlée, mais nous savions que nous serions confrontés au coronavirus. Il y avait un très gros risque. »

Une grande partie des salariés de ce foyer a été malade. Charline Mahieux elle-même a été arrêtée une dizaine de jours, sans être remplacée.

Les personnes handicapées, que cette période de confinement fragilise beaucoup, ont du mal à respecter les gestes barrières. Elles doivent être accompagnées au plus près. Mais dans cette période, les foyers médico-sociaux pour handicapés n’ont jamais été prioritaires, déplore Charline Mahieux. « Nos réserves d’équipements étaient bloqués par l’État pour les hôpitaux qui étaient prioritaires, et on avait pour seule réponse que les protections arriveraient quand elles arriveraient. On est en colère parce que nous ne nous sommes pas senti soutenus et protégés. On a commencé à avoir des masques grâce à la ville de Gennevilliers mais aussi par les parents qui ont fait jouer leurs contacts et qui ont pu nous fournir ce qu’ils pouvaient. » 

Un sentiment d’abandon largement partagé par le secteur du handicap

L’association des parents d’enfants inadaptés de la Boucle de la Seine gère plusieurs foyers dans les Hauts de Seine, dont celui de Gennevilliers. « C’est un sentiment d’être oublié et d’être laissé de côté », s’agace la présidente de l’APEI qui s’occupe de 800 handicapés et de 450 salariés dans le département. Catherine Harpey a alerté à plusieurs reprises les autorités, dont le ministre de la Santé.« Il y a de grandes déclarations qui sont faites : la personne handicapée, c’est un citoyen à part entière, elle a les mêmes droits que les autres. Mais le jour où survient une crise, il y a des priorités et on a l’impression que les personnes handicapées passent au deuxième plan. »

L’établissement vient de recevoir des stocks de masques chirurgicaux, mais pas d’autres équipements type blouses, charlottes ou lunettes. « Nous avons fait une demande précoce pour obtenir ce genre d’équipements complets mais la réponse est : ‘il n’y en a pas beaucoup et ce n’est pas pour vous’. Il faut donc se débrouiller par ses propres moyens », déplore Catherine Harpey, « mais on s’organise pour tenir le coup, il y a beaucoup de solidarité. » Et ce ne sera pas de trop pour affronter le prolongement du confinement.

Source FRANCE INTER.

Déconfinement : les annonces surprises du gouvernement…

Le gouvernement a annoncé une accélération du déconfinement pour l’été, dans la nuit de vendredi à samedi. Ecoles, cinéma, voyage…

Voici tout ce qui change à partir du 22 juin et en cas de deuxième vague épidémique.

 Déconfinement : les annonces surprises du gouvernement

Un déconfinement accéléré dès le lundi 22 juin. Cette annonce surprise survient à la suite d’un Conseil de défense et de sécurité nationale tenu vendredi 19 juin. Durant cette réunion, sous l’autorité d’Emmanuel Macron, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a indiqué que les indicateurs de suivi de l’épidémie « restent globalement bien orientés ». Si « la vigilance reste toutefois forte », une nouvelle étape dans le processus de déconfinement est bien lancée.

« L’amélioration de la situation sanitaire permet de lever certaines interdictions à condition que chacun maintienne une posture vigilante face à l’épidémie, a fortiori pendant la période estivale », a précisé le gouvernement dans un communiqué.

1. Déconfinement accéléré : ce qui rouvre le 22 juin 2020

Alors que les enfants reprendront le chemin de l’école dès lundi, comme l’avait annoncé le chef de l’Etat lors de son allocution le 14 juin dernier, les Français pourront à nouveau retourner au cinéma, rapporte franceinfo.

Les casinos et les centres de vacances rouvrent également le 22 juin, « dans le respect de règles sanitaires strictes », affirme Matignon.

Fait plus étonnant, le gouvernement a aussi autorisé la reprise des activités de sports collectifs « avec des mesures de prévention adaptées » contre le nouveau coronavirus. Toutefois, les sports de combat demeurent, eux, encore interdits.

Qu’en est-il par ailleurs des stades, croisières, salles de théâtre et autres discothèques ? Pour ces activités, les Français devront patienter encore un peu…

2. Acte 3 du déconfinement : tout ce qui change à la fin de l’état d’urgence

Sur le territoire métropolitain, l’état d’urgence, entré en vigueur le 24 mars face à l’épidémie de Covid-19, prendra fin le 10 juillet prochain. Ainsi, dès le lendemain, soit le 11 juillet, les stades et hippodromes pourront à nouveau accueillir du public. Le nombre maximal est toutefois limité à 5 000 spectateurs. A noter que les activités rassemblant plus de 1 500 personnes, devront, tout comme pour les salles de spectacle, être préalablement déclarées.

Quant aux croisières fluviales, elles seront de nouveau autorisées en Europe. Là aussi, la capacité sera limitée.

En revanche, les discothèques et salles de théâtre devront attendre au moins jusqu’en septembre. « Sous réserve d’une nouvelle évaluation de la situation épidémiologique, la rentrée pourra être marquée par de nouveaux assouplissements », note le gouvernement.

Par ailleurs, que se passera-t-il en cas de deuxième vague épidémique ?

3. Coronavirus : pas de confinement généralisé en cas de deuxième vague

Si le nombre global des personnes hospitalisées est passé sous la barre des 10 000 (9 970 personnes), « le virus est toujours présent sur l’ensemble du territoire national et la prudence doit rester de mise », a cependant mis en garde la Direction générale de la santé (DGS), vendredi 19 juin.

Or, une résurgence de l’épidémie ne sera pas synonyme d’un nouveau confinement sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement semble en effet avoir écarté cette idée. « La stratégie de réponse, notamment pour protéger les personnes les plus vulnérables sans recourir à un reconfinement général, ainsi que le dispositif sanitaire seront présentés par le gouvernement dans les prochains jours. Des dispositions particulières seront prises pour l’été », peut-on lire dans le communiqué.

Source PLANET.

Covid-19 : les promesses d’un corticoïde dans les cas graves…

Les responsables de l’essai britannique Recovery assurent avoir obtenu de très bons résultats, mais sans publier leurs données.

 

La dexaméthasone, le corticoïde de l’essai Recovery qui semble donner des résultats prometteurs.

«C’est une avancée majeure», promettent les promoteurs de l’essai britannique Recovery. «En tant que médecin, j’aime bien avoir des résultats publiés…», nuance immédiatement auprès du Figaro le Pr Yves Le Tulzo, chef du service de médecine intensive et réanimation au CHU de Rennes. Après tant d’autres, les très sérieux chercheurs de l’université d’Oxford usent donc, à leur tour, d’une recette qui n’a que trop servi depuis le début de l’épidémie de Covid-19: des annonces tonitruantes, mais partielles, et la promesse de la publication prochaine des données complètes dans une revue référencée à comité de lecture.

Commençons par les résultats dévoilés mardi. «La dexaméthasone est le premier médicament dont on observe qu’il améliore la survie en cas de Covid-19», annonce un communiqué. Quelque 2104 patients hospitalisés ont reçu pendant dix jours une faible dose (6 mg) de ce corticoïde. Leur devenir a ensuite été comparé à celui de 4 321 patients recevant les soins habituels. La molécule aurait réduit la mortalité d’un tiers chez les patients intubés et d’un cinquième chez ceux simplement placés sous oxygénothérapie. «Selon ces résultats, un décès est évité tous les 8 patients ventilés traités, et 1 tous les 25 patients sous oxygène traités.» Une bonne nouvelle, semble-t-il, qui plus est avec un médicament peu cher et disponible.

De nombreuses questions restent cependant en suspens. D’abord, la mortalité dans le groupe témoin est très élevée: 41 % chez les patients intubés, 25 % chez ceux sous oxygène. «Dans quelles structures ont-ils été ventilés, et l’ont-ils été dans les mêmes que le groupe traité? s’interroge Yves Le Tulzo. Avant de conclure, il faudra bien vérifier que les patients étaient comparables en termes de gravité et de soins reçus…» L’efficacité d’un médicament est plus «visible» lorsque la mortalité de base est importante, et «dans la plupart des essais positifs, il y a une mortalité globale très élevée par rapport à ce que les cliniciens connaissent dans leur service», note le Pr François Stephan, du service de réanimation adulte à l’hôpital Marie-Lannelongue (groupe Paris-Saint-Joseph).

Gare à l’automédication

Le concept reste néanmoins «intéressant», juge le Pr Stephan, qui a lui-même lancé une étude avec ce même médicament (actuellement au point mort faute d’un nombre de malades suffisant, l’épidémie régressant). «Les corticoïdes ont deux types de propriétés, explique le Pr Nicolas Picard, pharmacologue à l’université de Limoges. D’une part, ce sont des anti-inflammatoires» ; c’est l’effet recherché dans ce contexte, les malades graves souffrant d’une inflammation des poumons très importante. «Par ailleurs, à forte dose ils sont immunosuppresseurs.» Un risque lorsque le patient a encore une charge virale forte, mais pas aux très faibles doses utilisées dans l’essai Recovery, juge le pharmacologue.

L’utilisation de corticoïdes dans les syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA) n’est pas nouvelle. Dans un avis du 23 mars, le Haut Conseil à la santé publique évoquait la possibilité d’une «corticothérapie par méthylprednisolone ou dexaméthasone à discuter au cas par cas» chez les patients Covid-19 avec «aggravation secondaire et absence d’excrétion virale». «Cela fait plus de 40 ans qu’on essaye de moduler la réponse inflammatoire grâce aux corticoïdes dans les SDRA», indique le Pr Stephan. Depuis, les études se suivent et sont… peu concluantes ; certaines ont même observé une hausse de la mortalité. Un article récemment publié dans le Lancet Respiratory Medicine sur une étude menée en Espagne auprès de 277 patients souffrant de SDRA (dont 139 traités avec de la dexamethasone) retrouvait une baisse de la mortalité (-15,3 %) et une diminution du nombre de jours sous respirateur (-4,8 jours) dans le groupe traité, à des doses plus fortes que dans l’essai Recovery. L’étude souffrait cependant de plusieurs faiblesses et n’appelait pas à «un changement des pratiques cliniques de routine», estimaient les auteurs d’un éditorial accompagnant la publication.

Conclusion du Pr Yves Le Tulzo: «Il y a peut-être pour la dexamethasone une fenêtre de tir pour certains patients, quand la charge virale est basse et que l’inflammation persiste.» Il faudra attendre la publication des résultats détaillés pour en juger vraiment. En attendant, une certitude: gare à l’automédication avec ces molécules très faciles d’accès. Il n’y a aucune raison d’en espérer une efficacité en prévention ou au décours d’une infection non grave ; et leurs propriétés immunosuppressives risquent même d’en faire les pires ennemis des patients, en empêchant leur organisme de combattre la croissance du virus…

Source LE FIGARO.

Coronavirus : les maisons de retraite se préparent à leur déconfinement…

Les maisons de retraite « qui ne déclarent plus de cas possible ou confirmé de Covid-19 » doivent présenter d’ici lundi un « plan de retour progressif à la normale », pour autoriser notamment les visites sans rendez-vous et les sorties des résidents, a annoncé mardi Olivier Véran.

Coronavirus : les maisons de retraite se préparent à leur déconfinement.

Cette « étape supplémentaire dans le déconfinement » des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) doit être « adaptée à la situation » de chaque structure, a précisé dans un communiqué le ministre des Solidarités et de la Santé.

Communiqué  Mise en oeuvre de la phase suivante de déconfinement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD et USLD).

Ces « plans de retour à la normale » doivent « permettre d’assurer prioritairement, le plus vite possible, la reprise des visites des proches sans rendez-vous », ajoute le ministère.

Progressivement, les directeurs d’Ehpad devront également autoriser à nouveau les « sorties individuelles et collectives et la vie sociale au sein de l’établissement », ainsi que la visite sur place des personnels paramédicaux. Et ils devront mettre fin au confinement en chambre, selon la même source.

Dans son intervention dimanche soir, le président Emmanuel Macron avait annoncé que les visites aux personnes âgées dans les maisons de retraites « devront désormais être autorisées », sans plus de précisions.

« Ce sont des annonces importantes, car il faut permettre aux personnes âgées d’avoir plus de libertés. Faciliter les visites, ça va dans ce sens-là », a réagi auprès de Romain Gizolme, de l’association de directeurs de maisons de retraite Ad-pa.

La déléguée générale du Synerpa (Ehpad privés), Florence Arnaiz-Maumé, s’est également félicitée de cette annonce, soulignant que le secteur était demandeur d’une « progressivité des mesures » d’assouplissement, pour accompagner le déconfinement d’ici la fin de l’état d’urgence sanitaire. « On se laisse la possibilité d’un bouton rouge, c’est-à-dire de revenir en arrière au moindre cas de Covid détecté », a-t-elle ajouté.

Des annonces faites sans concertation

A contrario, la fédération de gestionnaires de maisons de retraite Fnaqpa a critiqué des annonces faites « sans concertation » et qui renvoient « encore la patate chaude aux responsables d’établissements ».

« Ballotés et méprisés, les professionnels se retrouvent, encore une fois, confrontés à des injonctions paradoxales, entre des pouvoirs publics incapables de porter un message clair d’un côté, et de l’autre des familles à l’impatience légitime de retrouver une relation normale avec leurs parents », estime dans un communiqué cette organisation.

« Dans l’attente d’un message clair et précis de l’État », la Fnaqpa « recommande » à ses adhérents de ne pas fournir le « plan de retour progressif à la normale » demandé.

Les visites interdites depuis le 11 mars

Les visites dans les établissements pour personnes âgées en perte d’autonomie avaient été interdites dès le 11 mars, six jours avant le confinement généralisé, pour freiner la propagation du coronavirus.

Elles avaient été autorisées progressivement à partir du 20 avril, mais dans des conditions très strictes, les familles étant notamment obligées de prendre rendez-vous au préalable.

Un léger assouplissement supplémentaire avait été décidé début juin, autorisant la visite de plus de deux personnes à la fois et la possibilité de faire venir des mineurs, sous réserve qu’ils portent un masque.

Le ministère de la Santé avait alors indiqué que « près de 45% des Ehpad déclarent encore au moins un cas de Covid-19 ».

Source EST REPUBLICAIN.

 

Le premier test salivaire mondial pour dépister le Covid-19 est 100 % français…

À l’initiative du laboratoire Sys2Diag, le premier test salivaire mondial pour dépister le Covid-19 va voir le jour fin juin. Moins désagréable, plus simple à réaliser, moins coûteux, il dispose de nombreux avantages.

 

 

Le premier test salivaire au monde pour dépister le Covid-19 va voir le jour, et il sera 100 % français. EasyCov, comme il s’appelle, a été créé à une vitesse express. Développé par les chercheurs du laboratoire montpelliérain Sys2Diag, le test va commencer à dépister les premiers patients à la fin du mois de juin.

Parmi les scientifiques de Sys2Diag, on trouve Franck Molina, son directeur et l’un des douze membres du comité de chercheurs (Care) qui conseille le gouvernement sur la crise sanitaire.

Et le laboratoire n’est pas tout seul dans cette aventure. Une autre entreprise a pris part au projet, Vogo, une entreprise montpelliéraine spécialisée dans le traitement de l’image.

Un savoir-faire français

Pour le côté biologie médicale, c’est le groupe Inovie qui sera en charge des tests. À la fabrication, on retrouve l’entreprise vendéenne Tronico, et la société alsacienne Firalis.

Côté tests, fini les PCR nasopharyngés, qui consistent à recueillir les cellules en enfonçant un écouvillon, une sorte de long coton-tige, au fond du nez et en frottant pour récupérer les mucus. Pas agréable du tout.

Cette fois, le patient fait le test tout seul. Avec une petite pipette, il attrape quelques gouttes de salives sous sa langue, et délivre ensuite la pipette au professionnel de santé, qui aura été formé par la société Inovie.

Un test avec des avantages

Les gouttes de salive sont ensuite déposées dans un tube à essai qui est chauffé à 65 degrés dans l’appareil de chauffe créé par la société Tronico. Une heure plus tard, selon la couleur du réactif, le résultat est connu.

Un test facile, rapide, indolore, complètement sécurisé pour le personnel de santé, délocalisable et surtout moins coûteux. Avec EasyCov, il sera possible de se faire dépister pour environ 40 €, quand les tests PCR nasopharyngés coûtent environ 54 €, remboursés par la sécurité sociale si le patient dispose d’une ordonnance. Pour ces derniers, il faut également compter environ 24 heures pour recevoir un résultat, quand EasyCov offre un résultat en une heure.

Thomas Hottier, codirecteur de la société Inovie, espère d’ailleurs que ce test deviendra aussi remboursé par la sécurité sociale : « Ce serait mieux car dans tous les cas c’est moins coûteux, tout le monde serait gagnant. »

En termes de transparence aussi, car pour être dépisté avec EasyCov, le processus est bien précis. Le patient doit s’inscrire sur une plateforme internet avant d’aller en laboratoire.

Des données centralisées

Les résultats doivent ensuite être remontés à différents niveaux : « Ils sont directement envoyés aux agences régionales de santé (ARS), à Santé publique France, aux médecins. Car il faut savoir dans quel milieu le patient a été infecté, dans quelle région, afin de recenser les cas et d’éviter les clusters », détaille Thomas Hottier.

Pour se faire tester, il suffira de se rendre à un laboratoire près de chez soi. Ce dispositif pourrait être bienvenu pour les sportifs professionnels, car si les entraînements reprennent au fur et à mesure, ils doivent être régulièrement dépistés avec les tests PCR nasopharyngés. Qui, en plus d’êtres désagréables, commencent à coûter cher aux clubs, car dans ce cas, ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

« De nombreux clubs de football, rugby ou handball professionnels sont très intéressés et on va commencer fin juin à tester les sportifs directement dans leur club, en amenant les appareils et du personnel qualifié pour effectuer les tests », explique le codirecteur d’Inovie.

200 000 tests par semaine

La société avance d’ailleurs que 200 000 tests par semaine vont être produits, car les usages peuvent être nombreux assure Thomas Hottier : « En précisant que notre test vient en complément des tests PCR nasopharyngés, on peut imaginer que les sportifs soient testés avant les compétitions. Et que lorsque des événements avec du public vont être organisés, il sera possible de tester rapidement et sans risque. »

Source OUEST FRANCE.