Covid-19 : les personnes hospitalisées sont âgées de 9 à 101 ans …

Comme le souligne l’Agence régionale de santé dans son point quotidien, toutes les classes d’âges sont touchées par le Covid-19 en Bourgogne Franche-Comté.

Covid-19 : les personnes hospitalisées sont âgées de 9 à 101 ans

Selon le point quotidien établi dimanche soir par l’Agence régionale de santé (ARS), le Covid-19 était responsable à ce jour de 1 120 hospitalisations dans notre région, dont 275 admissions en réanimation. On dénombrait précisément 341 décès à l’hôpital et 224 en établissements médico-sociaux alors que 942 patients sont sortis d’hospitalisation.

Le nombre de patients admis à l’hôpital continue d’augmenter mais celui de patients admis en réanimation augmente plus faiblement que les jours précédents , probablement en raison des effets du confinement.

20 % des personnes hospitalisées ont moins de 60 ans

Une étude de la cellule régionale de Santé Publique France est aussi venue préciser l’incidence de la maladie par classe d’âge dans notre région. Au 2 avril, l’âge des personnes hospitalisées s’établit ainsi entre 9 et 101 ans, avec une médiane à 73 ans. 20 % des hospitalisations concernent des personnes âgées de moins de 60 ans et 60 % des personnes de 70 ans et plus.

Un adolescent de 13 ans en réanimation

L’âge des personnes hospitalisées en réanimation varie entre 13 et 97 ans avec une médiane à 68 ans. 75 % des hospitalisations en réanimation touchent des personnes âgées de 60 ans et plus.

Les personnes décédées ont entre 38 et 98 ans (médiane : 82,5 ans). 87 % des décès impliquent des personnes âgées de plus de 70 ans. Et 4 % des personnes décédées ont moins de 60 ans.

Pour autant, les sorties d’hospitalisation concernent tout le monde. 35 % concernent des personnes âgées de 70 ans et plus et 45 % des personnes de moins de 60 ans.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : la ville de Nice accompagne les personnes handicapées pendant le confinement…

Pour faire face à la crise du Covid-19, une plateforme téléphonique et une appli dédiée ont été lancées à Nice pour informer sur la situation sanitaire, aider, et écouter les personnes en situation de handicap ou vulnérables.

La ville de Nice lance un site Internet et une plateforme téléphonique pour les personnes en situation de handicap

Une plateforme téléphonique est opérationnelle, c’est le 04 97 13 56 00. Au bout du fil, des médecins et des professionnels de santé (infirmières, psychologues, etc.) se relaient pour apporter un maximum d’informations sur la situation sanitaire, les consignes de confinement, répondre aux questions.

Pour les personnes sourdes ou malentendantes : une application

L’isolement et le confinement peuvent accentuer la situation de vulnérabilité, alors pour être informé, exprimer un signalement, un besoin : une application est aussi à disposition des personnes sourdes ou malentendantes. Elle propose une visio-interprétation en langue des signes française ou de la transcription instantanée de la parole.

Il suffit de télécharger l’application Elioz sur Smartphone :

Une fois celle-ci téléchargée, rendez-vous sur le site Nice.fr et cliquer sur mise en relation avec un traducteur, il fera le lien avec un téléopérateur de la plateforme téléphonique. Celle-ci est accessible pour les personnes sourdes et malentendantes de 9h à 17h30.   

Par ailleurs, la Mission Handicap se mobilise pour aider les personnes en situation de handicap et leurs familles dans leur quotidien, en les informant selon leurs demandes et besoins. Elle assure également un relais avec les associations. Vous pouvez lui écrire à cette adresse : handicaps@ville-nice.fr 

Les attestations de sorties accessibles aux personnes en situation de handicap ont été transmises aux associations et sont également directement accessibles via Nice.fr.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : Olivier Véran « ne peut imaginer » qu’un « tri » des malades handicapés puisse exister…

Le ministre réagissait samedi à des inquiétudes exprimées par le milieu associatif et médical, que les personnes handicapées puissent se voir refuser des soins hospitaliers si elles contractaient le Covid-19.

Le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'un point-presse à l'Elysée, à Paris, le 24 mars 2020.  | LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné, samedi 4 avril, que les personnes atteintes de handicap « doivent bénéficier des mêmes soins que le reste de la population », refusant même d’« imaginer » un « tri » des patients atteints de coronavirus, lors d’une conférence de presse. « Je ne peux pas imaginer que cette pratique existe », a insisté le ministre, qui s’exprimait par visioconférence avec la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.

Il réagissait à des inquiétudes exprimées par le milieu associatif et médical, que les personnes handicapées puissent se voir, du fait de leur handicap, refuser des soins hospitaliers si elles contractaient le Covid-19.

« Le handicap ne doit pas être un critère de refus de soins, que l’on parle d’une hospitalisation simple ou d’une réanimation. Je réagis ainsi à une polémique qui s’est faite jour, suite à la publication interne au sein d’une Agence régionale de santé, de documents qui émanaient d’une société française et qui auraient pu laisser penser que la présence d’un handicap psychique ou d’un handicap cognitif puisse constituer un frein à l’admission en réanimation de malades du Covid-19 », a précisé Olivier Véran.

Des « remontées de terrain » inquiétantes

Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps, avait fait état vendredi de « remontées de terrain » nourrissant sa « forte inquiétude » que des personnes handicapées puissent se voir refuser des soins si elles contractaient le coronavirus.

Un médecin du Grand Est, qui a requis l’anonymat, avait indiqué de son côté avoir été choqué par l’e-mail d’un hôpital de proximité qui jugeait « nécessaire d’adopter une stratégie de prise en charge proportionnée », pour « maximiser les chances de survie des résidents pouvant potentiellement passer un cap », et « accompagner » (sans hospitaliser) « celles ou ceux qui malheureusement ne le passeront pas ».

Source FRANCE INFO.

Covid 19 – « Il faut faire ce sacrifice » : une jeune médecin généraliste confie son quotidien bouleversé…

Le caractère sournois du Covid-19, les changements radicaux provoqués par celui-ci sur sa pratique mais aussi sa vie de famille.

Une médecin généraliste, qui tient son cabinet depuis sept ans dans l’Aire urbaine Belfort – Montbéliard, s’est confiée sans tabou sur le bouleversement que signifie, pour elle, cette pandémie mondiale.

 

"Il faut faire ce sacrifice" : une jeune médecin généraliste confie son quotidien bouleversé

Comme pour mieux réfléchir à la portée de sa phrase, elle marque un léger temps d’arrêt. Puis lâche, d’un ton solennel : « C’est vrai que c’est cauchemardesque. Quand je sors du cabinet et que les rues sont vides, je crois que je vais me réveiller. Mais ce n’est pas le cas ».

Cette médecin généraliste, installée depuis sept années dans le Pays de Montbéliard, ne voulait pas spécialement s’exprimer, dans un premier temps, sur l’interminable tunnel de tension et de solitude dans lequel elle s’est engouffrée il y a plusieurs semaines maintenant. Au fil des minutes, sous couvert d’anonymat, les mots sortent pourtant avec toujours plus de force, images d’un quotidien bouleversé par la pandémie de Covid-19 qui frappe le monde entier.

« Est-ce que j’ai fait assez, pris suffisamment de précautions ? »

Ce tsunami n’épargne personne. La jeune femme le subit de plein fouet actuellement. Dans son travail. Dans sa vie de famille. Dans chaque petit rien qui, désormais, peut se transformer en danger potentiel. « Je me pose souvent cette question : est-ce que j’ai fait assez, pris suffisamment de précautions pour mes patients ou ma propre famille », lâche-t-elle.

« Ce n’est pas parce que l’été arrive, ou que le confinement est levé, que ce sera fini. On devrait subir d’autres vagues par la suite. »

Le fameux masque de protection FFP2, absolument nécessaire au personnel soignant depuis plusieurs semaines. Photo ER /Jean-Noël PORTMANN

Une médecin généraliste du Pays de Montbéliard.

Désinfection complète (salle d’attente comprise) entre chaque patient, porte d’entrée constamment ouverte, mise à la poubelle des revues : l’hygiène est devenue une obsession vitale. « Le plus compliqué, c’est quand des enfants viennent en consultation. J’essaie de repérer ce qu’ils touchent pour tout désinfecter ensuite », reprend celle qui, dès les premiers jours, a bénéficié d’un élan de solidarité de proches et patients lui ayant notamment procuré un masque FFP2, bien avant la première dotation de l’État.

Son quotidien, lui, n’a plus grand-chose à voir avec celui d’il y a quelques jours. Quelques semaines. Une éternité. Son mari et ses trois enfants le savent désormais : le rituel du retour au domicile s’est considérablement allongé, histoire de ne prendre aucun risque de contagion.

« On ne peut pas se défiler »

« Je désinfecte tous mes vêtements à haute température, puis me douche immédiatement avec un savon antiseptique », énumère la jeune femme. « Je ne sais pas si je ne suis pas porteuse saine de ce virus, il faut donc faire très attention à tout. C’est difficile à vivre, bien sûr : je n’embrasse pas mes proches, je ne touche pas les mains de mes enfants, et je porte constamment un masque à la maison. J’ai une petite fille d’un an qui a fait les gros yeux, au début, en me voyant comme ça. Elle a dû s’imaginer que je prenais de la distance avec elle, c’est délicat à comprendre à son âge ».

Elle n’a toutefois pas le choix. Le danger rôde dans son cabinet. Il guette sournoisement son heure. Épie la moindre inattention. « Vous savez, je me demande souvent comment j’aurais agi et réagi pendant une période de guerre », termine-t-elle pensive. « Là, on y est, et on a les compétences nécessaires à la lutte. Alors il faut y aller. Ne pas compter ses efforts. En tant que médecin, il faut faire ce sacrifice, on ne peut pas se défiler. Impossible. Pas maintenant ».

« Je pense en termes de présumés infectés »

Cette généraliste en est informée depuis quelques jours par de nombreux médecins encore plus exposés à la prise en charge des infectés par le Covid-19, et elle l’a de toute manière rapidement compris : le coronavirus revêt une grande variété de symptômes, difficiles à cerner.

« Certains patients ont de la fièvre, d’autres pas ou très peu. La présence de diarrhée, douleurs abdominales ou nausées précède souvent la fièvre, la rhino-pharyngite, la toux… Le goût et l’odorat disparaissent parfois. Sans parler des porteurs sains, ou des patients consultant pour une autre raison et qui sont simplement en incubation », énumère celle qui va débuter ces jours-ci la fabrication personnelle de solution hydroalcoolique, à partir de la composition officielle de l’Organisation mondiale de la santé communiquée par les autorités.

« Les troubles intestinaux sont également à surveiller, puisqu’ils précèdent souvent, dans cette infection, les autres symptômes. Je conseille tout de même de porter un masque, pour limiter au plus vite la contagiosité alentour. En fait, comme on parle, dans le milieu de la justice, de présumés innocents, moi je pense en termes de présumés infectés. Il faut que tout le monde soit très vigilant ».

Pour aider à limiter la propagation du virus, elle fournit également des masques à ses patients (prélevés dans son maigre stock antérieur), « car le discours affirmant qu’il n’est pas nécessaire d’en porter est faux », lâche-t-elle. Autre initiative : la mise à jour d’un fichier informatique à usage professionnel pour mieux suivre les patients probablement infectés, afin de les appeler durant l’évolution de la maladie. Une corde de plus à cet arc permettant de combattre, tant bien que mal, le virus sournois tapi dans l’ombre.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Covid-19 : quand un Ehpad s’enferme dans le déni… ! Inquiétant !

Jusqu’au bout, le groupe Korian a nié avoir le moindre cas de Covid-19 dans son Ehpad de Clamart. Le virus a pourtant contaminé plusieurs de ses salariés et une de ses pensionnaires.

La petite-fille de cette dernière reproche à l’établissement un manque de rigueur et de transparence.

Covid-19 : quand un Ehpad s’enferme dans le déni... ! Inquiétant ! (illustration).

Côté pile, l’Ehpad Bel Air de Clamart (Hauts-de-Seine), qui héberge une centaine de pensionnaires au sud de Paris, ressemble à un havre de paix. Sur son site, son propriétaire, le groupe Korian, promet aux familles, « un accompagnement fondé sur le respect de la personne âgée, de ses habitudes, de ses volontés et de son rythme de vie« . On y pratique le positive care, un concept un peu pompeux mais en même temps rassurant.

Côté face cependant, c’est là que, seule dans la chambre 309, Hermine, 96 ans, a été contaminée par le Covid-19, sans que personne ne s’en aperçoive. En apparence, elle serait donc une victime de plus de la fatalité, dans un de ces établissements où les personnels se dévouent corps et âme avec peu de moyens, pour rendre la fin de vie la moins pénible possible. Mais cette vision angélique est mise en cause par la petite fille d’Hermine, Olivia Mokiejewski. Elle se demande si l’établissement n’a pas fait prendre des risques à sa grand-mère, avant de minimiser la gravité de la situation.

Le fils de la directrice à l’intérieur de l’Ehpad

Hermine était arrivée en décembre 2015, dans cet Ehpad racheté par le groupe Korian il y a huit ans. Lorsqu’éclate la crise du Covid-19, dans un premier temps, on constate que pas ou peu d’encadrants portent des masques, comme c’est le cas dans beaucoup d’autres établissements. Mais à cela s’ajoutent des soupçons de négligences.

Ainsi, le mercredi 18 mars 2020, alors que les visites sont interdites et que le confinement est de rigueur, la directrice de l’établissement autorise son fils de 13 ans à venir séjourner dans l’Ehpad. Des familles s’en émeuvent. N’a-t-on pas fermé les écoles en expliquant que les enfants peuvent être un vecteur de contamination ? Comment justifier une telle intrusion parmi les personnes âgées alors que l’épidémie se développe ? Jean-Pierre Corre, le directeur régional du groupe Korian, reconnait dans un mail adressé aux familles qu’un passe-droit lui a été accordé : « Concernant la présence du fils de la directrice au sein de l’Établissement, écrit-il, je vous indique que cette dernière, consciente de l’enjeu et ne trouvant pas de solution de garde immédiate, a, sur mon autorisation, amené son enfant dans son bureau pour quelques heures dans une journée. Je pense que la directrice, qui ne compte ni ses heures, ni ses jours, pour veiller à ce que l’Établissement fonctionne au mieux, n’avait pas d’autre solution. Cette situation exceptionnelle ne s’est pas reproduite, pas plus qu’il n’a été permis aux soignants de venir avec leurs enfants. »

Un animateur qui postillonne

La petite fille d’Hermine s’interroge également sur le comportement d’un des animateurs de l’Ehpad, récemment recruté. Il passait de chambre en chambre pour permettre aux personnes âgées de communiquer avec leur famille via Skype. Problème : elle explique l’avoir d’abord vu sans blouse, portant les vêtements qu’il avait dans le métro, et manipulant la tablette qu’il présente aux pensionnaires sans gants. Elle dit aussi l’avoir vu entouré de trois autres résidents en train de postillonner sur sa grand-mère.

Trois jours plus tard, alors qu’elle se connecte de nouveau à Skype, la jeune femme raconte avoir aperçu le jeune homme sortir un masque de sa poche pour le mettre au dernier moment, en lui expliquant qu’il était trop grand, et qu’il le gênait pour respirer. Au cours de ces échanges par internet, la petite-fille s’inquiète. Sa grand-mère se montre de plus en plus amorphe.

Hermine est déjà contaminée

Le lundi 30 mars, alors qu’une nouvelle connexion est programmée, Olivia Mokiejewski reçoit un mail de l’animateur. « Votre grand-mère dort, lui écrit ce dernier, puis-je vous contacter pour un Skype entre elle et vous dès qu’elle est réveillée ? » Inquiète de son état de santé, la jeune femme interroge la direction qui lui répond : « Comme vous le savez, l’équipe de la Résidence Bel Air est mobilisée en continu depuis plusieurs semaines pour mettre en place toutes les mesures de protection afin de limiter l’exposition de nos résidents au virus. À ce jour, grâce à cela, nous n’enregistrons aucun cas de coronavirus parmi nos résidents, ni nos salariés. »

Le problème, c’est qu’Hermine ne fait pas que dormir. Elle est déjà malade. Un membre de la famille, lui-même médecin généraliste, est finalement autorisé à l’examiner. Il la trouve fiévreuse et prostrée en position fœtale. Olivia Mokiejewski alerte la direction du groupe Korian, ainsi que l’agence régionale de santé :

« L’infirmière est toute seule pour quatre étages, plusieurs patients présentent de la fièvre, notamment à l’étage de ma grand-mère. Le personnel est débordé, pas assez nombreux, ils disent avoir réclamé des masques que la direction ne souhaitait donner qu’en cas de Covid-19, donc quand il serait trop tard. » Olivia Mokiejewski

La directrice se veut toujours rassurante : « Aujourd’hui, je peux vous certifier que tout notre personnel porte un masque, y compris à Korian Bel Air, dit-on aux familles. La résidence applique strictement les recommandations édictées par les autorités publiques et aujourd’hui cet établissement n’est pas affecté par le virus. Nous nous en réjouissons car ce résultat est le fruit des efforts déployés sans relâche par l’ensemble du personnel. »

Plusieurs membres du personnel infectés

L’état de santé d’Hermine ne cesse pourtant de se dégrader. Le 31 mars, le médecin de la famille intervient pour que le SAMU la transporte au service de soins intensifs de l’hôpital Antoine-Béclère. Le verdict tombe : Hermine a bien été infectée par le Covid-19. Sa charge virale est si importante que sa contamination remonterait à plusieurs jours, ce qui permet de s’interroger sur l’état de santé d’autres patients du troisième de l’Ehpad où Hermine résidait. « Plutôt que de dire rapidement qu’il y avait un problème, déplore une personne qui connait bien l’établissement, que d’appeler rapidement les familles, d’enlever rapidement les personnes qui étaient à proximité d’un malade, et de faire le nécessaire, on a perdu du temps et on a fait n’importe quoi. »

« Lorsqu’on parlait de coronavirus, on était démunis, explique-t-on en interne. On nous répondait toujours que ce n’est pas un problème et qu’il ne fallait pas nous inquiéter tant que personne n’était testé positif.« 

Et pourtant, la cellule investigation de Radio France a pu établir qu’un agent d’accueil était bien en arrêt maladie depuis le 24 mars pour cause de Covid-19. Mais ce n’est pas tout. Deux aides-soignantes sont tombées malades, l’une d’elles ayant dû être hospitalisée. Un psychologue présentait également les symptômes du Covid-19 avant le 30 mars. Quant à l’animateur qui s’occupait des liaisons Skype, il a dû quitter l’établissement le jeudi 2 avril à la mi-journée, parce qu’il souffrait de symptômes préoccupants. Nous avons proposé à la direction de l’établissement ainsi qu’à la direction régionale du groupe Korian de s’exprimer sur ce sujet, mais aucune suite n’a été donnée à nos sollicitations.

Un décès qui n’en est pas un

La conclusion de cette affaire est aussi sordide que surréaliste. Alors qu’Hermine est à l’hôpital, et avant de quitter son poste, l’animateur de l’Ehpad s’excuse auprès d’Olivia Mokiejewski. « Un Skype ne sera pas possible aujourd’hui, lui écrit-il, car votre grand-mère n’est pas disponible. » Puis le 2 avril, la petite fille reçoit ce mail de la direction : « Toute l’équipe se joint à moi pour vous présenter nos plus sincères condoléances à la suite du décès de votre grand-mère. Elle a marqué la vie de notre résidence par sa douceur, sa gentillesse et ses sourires quotidiens. Elle nous manquera de toute évidence beaucoup. » Un mail qui se conclut ainsi : « Je suis au regret de constater que notre système de facturation automatisé va vous faire parvenir une facture informative ne tenant pas compte du décès de de votre grand-mère. »

Sauf qu’au moment où ce mail part, Hermine est toujours en vie, dans son lit d’hôpital. Elle décédera trois jours plus tard.

Source FRANCE CULTURE.

Coronavirus: Le maire de Mougins lance un ultimatum après 29 décès dans un Ehpad…! Une situation « apocalyptique » !

CORONAVIRUS – CATASTROPHE SANITAIRERichard Galy, à la tête de la ville depuis 2001, demande que les résidents et le personnel soient tous dépistés sans délai.

Coronavirus: Le maire de Mougins lance un ultimatum après 29 décès dans un Ehpad. La maison de retraite Korian à Mougins (illustration).

Le maire de Mougins n’en peut plus de voir la situation dans sa ville se dégrader et veut le faire savoir dans l’espoir que le gouvernement réagisse. Le nombre de décès dans un Ehpad de cette ville située près de Cannes a en effet encore augmenté et atteint 29 morts en lien avec le coronavirus. Le docteur Richard Galy, médecin généraliste et maire de la ville depuis 2001, a donc lancé vendredi un « ultimatum » pour que résidents et personnel soient tous dépistés sans délai.

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Une situation « apocalyptique »

« De jour en jour, le nombre de personnes touchées a augmenté ainsi que le nombre de morts, maintenant on en est à 29. C’est quelque chose d’apocalyptique, c’est une hécatombe », a fustigé le maire. « A la suite de la réunion de crise de ce jour dont il n’est sorti aucune décision concrète, je ne peux plus faire confiance ni à Korian (propriétaire de cet établissement pour personnes âgées dépendantes) ni à l’ARS (Agence régionale de santé) dans la gestion de cette tragique situation où chaque minute compte », a-t-il ajouté dans un communiqué intitulé « coup de gueule du maire ».

« Ça fait quasiment deux semaines que je demande de tester tout le monde (…) Nous sommes le 3 avril et aujourd’hui il semblerait que la moitié du personnel soit testée mais les résidents toujours pas », a poursuivi Richard Galy en ajoutant : « C’est un ultimatum : d’ici à lundi matin, il faut que tout le personnel et tous les résidents soient testés, et des travaux réalisés pour isoler de manière hermétique le bloc sain du bloc malade ». « Si ce n’est pas possible, je demanderai la réquisition de l’hôtel pour sauvegarder les personnes qui sont pour l’instant en bonne santé car à mon avis, elles n’ont aucune chance de s’en sortir en restant dans l’établissement, c’est dramatique », a-t-il protesté.

Un porte-parole de l’établissement a confirmé « avoir communiqué 29 décès à l’ARS » et « démarré le dépistage des soignants ce vendredi avant un dépistage des résidents prévu lundi ». « L’établissement doit être organisé en deux secteurs distincts et étanches », a-t-il précisé.

Un problème de normes

Lors d’une nouvelle réunion de crise vendredi, le docteur Galy a déjà proposé que les résidents non malades soient relogés dans un hôtel réquisitionné sous la surveillance d’une petite équipe médicalisée mais il a essuyé un refus, en raison de normes invoquées lors de la discussion associant l’ARS, la sous-préfecture de Grasse et le groupe Korian. « De quelles normes parle-t-on lorsqu’il s’agit de sauver des vies ? La seule norme absolue est de secourir au plus vite les résidents », écrit-il dans son communiqué.

Le maire LR a aussi exigé « que l’établissement Korian assure la communication qu’il doit aux familles livrées à elles-mêmes et qui m’interrogent chaque jour car sans nouvelles de leurs proches ». Rien n’interdit aux familles de venir chercher leurs proches ou parents, sous réserve de certaines précautions sanitaires, a rappelé le maire de Mougins.

Source  MINUTES

Coronavirus : comment savoir si vous souffrez d’une forme légère de l’infection ?…

Plus de 80 % des personnes atteintes par le coronavirus ne présentent qu’une forme bénigne de la maladie, avec pas ou peu de symptômes.

Comment savoir si l’on est concerné ?

Coronavirus : comment savoir si vous souffrez d’une forme légère de l’infection ?

Si le coronavirus inquiète par sa propagation rapide, il est toutefois bénin dans plus de 80 % des cas. Ainsi, la majorité des patients ne développent qu’une forme légère à modérée de Covid-19. Mais comme la maladie peut aller de totalement asymptomatique à grave, et mettre en danger la vie du patient, il peut être difficile de savoir ce que les experts entendent par “une forme légère”.

Il convient aussi de rappeler que les patients peuvent passer de symptômes bénins à des signes beaucoup plus graves, nécessitant des soins médicaux. Et nous n’avons aucun moyen de savoir qui pourra connaître ce type de dégradation soudaine. En effet, une étude publiée dans The Lancet Infectious Diseases et menée sur les premiers patients hospitalisés en France, montre que la pathologie peut évoluer de trois formes différentes :

  • Une présentation clinique très peu symptomatique, qui s’améliore rapidement.
  • Une phase initiale rassurante, suivie d’une aggravation environ 10 jours après le début de la maladie.
  • Une présentation grave d’emblée, qui évolue rapidement vers une défaillance multiviscérale.

D’où l’importance de bien surveiller ses symptômes pendant le confinement – en particulier si vous êtes seul.e dans votre foyer.

À quoi ressemble un Covid-19 “léger” ?

“Les symptômes principaux sont la fièvre ou la sensation de fièvre et la toux”, indique le ministère de la Santé sur son site. Mais au fil des découvertes, cette liste s’est élargie pour inclure : maux de tête, nez qui coule, maux de gorge, faiblesse, fatigue, douleurs musculaires, nausées, maux d’estomac, vomissements, diarrhée, perte de l’odorat, perte du goût et conjonctivite.

Une liste particulièrement longue, qui sème la confusion. Peut-on avoir le coronavirus sans fièvre ? Maux de ventre et diarrhée peuvent-ils être nos seuls symptômes ? Est-il possible d’avoir déjà eu le Covid-19 sans même le savoir ?

Toutes ces questions sont légitimes et ont la même réponse : oui, cela est possible. Il semble en effet que cette maladie puisse prendre des formes extrêmement différentes. La probabilité de contracter le coronavirus dépend en partie du possible contact avec une personne contaminée – d’où l’intérêt de respecter les gestes barrières et le confinement.

À l’heure actuelle, la plus grande inconnue est de savoir s’il y a beaucoup de cas dans votre entourage, puisque les tests ne sont pratiqués que sur les patients qui présentent les symptômes les plus graves. A priori, si vous présentez un ou plusieurs des signes listés plus haut, il est tout à fait possible que vous ayez développé la maladie – bien que seul un test puisse véritablement le confirmer.

Infographie : les symptômes fréquents du Covid-19Infographie : les symptômes fréquents du Covid-19

Que faire en cas de symptômes légers ?

En pratique, si vous ne vous sentez pas bien, vous devez vous isoler. Cela suppose de rester chez vous et d’éviter de sortir, même pour faire vos courses ou promener votre chien (lorsque cela est possible). À la maison, restez à l’écart des membres de votre famille : isolez-vous dans une autre pièce, et évitez de les croiser à moins d’un mètre. Pensez aussi à nettoyer et désinfecter les surfaces et objets utilisés par plusieurs personnes (poignée de porte, plan de travail, lavabo, télécommande…).

Surveillez également vos symptômes : prenez votre température tous les jours, et guettez si vos signes respiratoires (toux, essoufflement) ont tendance à s’aggraver ou à s’améliorer. En cas de dégradation des symptômes ou de difficultés à respirer, contactez immédiatement un médecin. Celui-ci pourra vous proposer une téléconsultation, et vous orienter vers le SAMU si cela est nécessaire.

Que faire en cas de symptômes légers ?

Gardez toutefois à l’esprit que de nombreuses autres causes provoquent des signes respiratoires, notamment la grippe, dont la saison est toujours en cours, ou encore les allergies, qui commencent à se déclarer avec le retour des beaux jours.

Au bout de combien de temps guérit-on ?

Les symptômes du Covid-19 apparaissent après une période d’incubation pouvant s’étendre de deux à quatorze jours, mais celle-ci est de six jours en moyenne. Les personnes atteintes d’une forme légère de l’infection montrent des signes de rétablissement au bout d’une semaine environ.

Certaines données suggèrent que les personnes qui souffrent d’une forme plus sévère (nécessitant une hospitalisation) développent des symptômes qui s’aggravent après le cinquième ou sixième jour, ou au cours de la deuxième semaine de la maladie. Si votre rythme respiratoire commence à dépasser les 24 respirations / minute, et que votre état s’aggrave, un avis médical peut être nécessaire.

Pour d’autres encore, les signes vont tout de suite être forts. Cela est particulièrement le cas pour les personnes âgées ou les patients atteints d’un autre problème de santé (maladie cardiaque ou pulmonaire, diabète, hypertension, obésité, cancer…). Néanmoins, des cas de Covid-19 sévères ont aussi été observées chez des personnes jeunes et en bonne santé : tout le monde peut donc être concerné.

Source MEDISITE.

 

Le Grand Est s’empare des masques de la Bourgogne Franche-Comté…!

L’avion qui transportait les masques de protection, dont 1,3 million commandé par Marie-Guite Dufay, s’est posé à Bâle-Mulhouse.

Sans prévenir la présidente, qui l’a découvert une fois l’affaire réglée, l’ARS et la Région Grand Est en ont profité et récupéré la part réservée à aux départements de la Bourgogne Franche-Comté.

Le Grand Est s’empare des masques de la Bourgogne Franche-Comté

C’est le récit d’une inélégance, même si nul n’ignore le drame sanitaire qui se joue dans la Région Grand Est. Dans un avion arrivé de Shanghai et posé à Bâle-Mulhouse, donc sur son territoire, se trouvaient plusieurs millions de masques correspondant à trois commandes : l’une, passée par l’ARS Grand Est, la deuxième par la Région Grand Est et la troisième par la Région Bourgogne Franche-Comté. Chacun devait être servi au prorata de ses achats.

Sans surprise, l’État, mal à l’aise dans ce dossier devenu très politique, est passé en premier, récupérant sa part. Mais, avec son ARS, il a également fait pression sur le transporteur – pour ne pas parler de réquisition puisqu’une partie du paiement avait été effectuée par Marie-Guite Dufay – pour que soit livrée à Grand Est la cargaison qui devait être acheminée à Dijon. Laquelle Grand Est s’est bien gardée d’en informer la présidente qui n’a découvert le détournement qu’ensuite.

Silence radio

Certes, cette dernière sait le désarroi de Grand Est. Elle n’aurait pas jugé indécent qu’on lui demande de céder la priorité, d’autant qu’un second avion avec les compléments de commandes, qui n’ont pu être chargées et sont restées sur le tarmac chinois, doit arriver sous peu… si les Américains qui payent cash et cher pour les récupérer , ne s’en mêlent pas d’ici là.

Mais le silence radio que son collègue de Strasbourg et ses services ont opposé à ses demandes lui a fortement déplu. « J’ai été choquée sur la forme plus que sur le fond », a-t-elle confirmé lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 3 avril par visioconférence. La présidente avait en effet programmé un plan de distribution rapide dans chacun des huit départements, qui est donc tombé à l’eau. « Je ne l’ai appris que dans la soirée, alors que tout était fini », déplore-t-elle.

Éviter une réquisition sauvage

« Que nous n’avions ce jour-là que 1,3 million de masques chacun, nous le savions », poursuit-elle. « J’avais proposé à Grand Est d’en prendre les trois quarts et expliqué qu’il m’en fallait un quart pour le Territoire de Belfort qui est une banlieue exposée de Mulhouse. Il n’y a eu aucune suite, jusqu’à ce que je découvre ce qu’il s’était passé. Mais pourquoi, même au milieu d’une telle crise, ne pas respecter les formes ? »

L’espoir de Marie-Guite Dufay, c’est que Grand Est lui restitue tout ce qu’elle a indûment préempté quand arrivera le second chargement, en plus de la partie de la livraison qui revient cette fois encore à la Bourgogne Franche-Comté. Elle mise aussi sur une plus petite quantité (400 000 masques) commandée avec l’industriel haut-saônois Bernard Streit qui a tout payé d’avance et lui refacturera sa part. Ce qui devrait éviter que les États-Unis ne s’en emparent. Restent l’État et la Région Grand Est. Afin d’éviter une autre réquisition légale mais un brin sauvage, la présidente a demandé à Bernard Streit de prendre toutes les mesures utiles pour l’empêcher dès que ce troisième avion se sera posé à Bâle-Mulhouse.

La Région Bourgogne Franche-Comté a inauguré, vendredi 3 avril, son nouveau mode de fonctionnement numérique, avec consultation des élus à distance avant qu’une assemblée plénière virtuelle ne soit convoquée le 24 avril prochain, pour un débat et un vote publics. À l’ordre du jour, diverses mesures de soutien aux acteurs économiques dans la tourmente, en particulier les indépendants, les micro-entrepreneurs et les responsables de TPE. Nous reviendrons en détail, dans notre prochaine édition, sur ces différents dispositifs. En préambule, après avoir détaillé les circonstances du « détournement » des masques qu’elle avait commandés, notamment à l’intention des associations humanitaires locales, Marie-Guite Dufay a rendu un hommage appuyé aux personnels de santé en faveur desquels plusieurs dispositions ont déjà été prises : gratuité des transports régionaux, rémunération des stagiaires en formation pour devenir infirmiers et qui ont rejoint les hôpitaux afin d’y renforcer les équipes soignantes face à la pandémie.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : pourquoi l’Allemagne semble-t-elle mieux gérer l’épidémie que la France ?…

Franceinfo a comparé la situation française avec celle de notre voisin outre-Rhin autour de trois critères : la politique sanitaire, l’état du système hospitalier et le financement de la recherche.

Coronavirus : pourquoi l'Allemagne semble-t-elle mieux gérer l'épidémie que la France ?

Alors que le Covid-19 sévit en Europe depuis bientôt deux mois, l’Allemagne affiche un taux de mortalité bien plus faible que ses voisins. Selon le dernier bilan de l’Institut Robert-Koch (RKI), du vendredi 3 avril, 1 017 Allemands sont morts du virus, pour 79 696 cas recensés (soit un taux de mortalité de 1,3%). Dans le même temps, la France affiche un bilan bien plus lourd avec 4 503 morts à l’hôpital pour 59 105 cas recensés (soit 7,6% de mortalité), selon les données rendues publiques le 2 avril.

De plus, les hôpitaux allemands sont encore loin d’être saturés. A tel point que, depuis la mi-mars, plusieurs dizaines de malades de la région Grand Est sont transférés par l’armée allemande vers les hôpitaux des régions frontalières, comme la Sarre ou la Rhénanie-Palatinat. L’Allemagne fait figure de modèle dans sa prise en charge de l’épidémie. Stratégie sanitaire, systèmes hospitaliers et avancée de la recherche : franceinfo a identifié trois domaines de comparaison entre les deux pays pour savoir où se situe l’Hexagone par rapport à son voisin.

Deux stratégies sanitaires très différentes

En Allemagne. Le pays a commencé très tôt à faire tester ses habitants. « Les tests sont le pilier de la stratégie allemande », analyse Laurent Desbonnets, correspondant de France Télévisions outre-Rhin. Dès le premier cas avéré en Bavière, à la mi-janvier, une politique massive de dépistage a été mise en place, à l’initiative de l’Institut Robert-Koch, établissement de référence pour la recherche appliquée et la santé publique en Allemagne. « Le gouvernement s’appuie sur les laboratoires indépendants, disséminés sur le territoire. Dès janvier, il leur a communiqué à chacun le modèle pour réaliser le test », décrit Laurent Desbonnets.

« Je crois que l’Allemagne a très rapidement pris conscience du début de l’épidémie. Nous l’avons fait deux ou trois semaines plus tôt que certains de nos voisins. Nous y sommes arrivés parce que nous avons énormément diagnostiqué, beaucoup testé », explique le professeur Christian Drosten, directeur de l’Institut de virologie de la Charité à Berlin, à l’hebdomadaire Die Zeit (en allemand). 

Chaque semaine, entre 300 000 et 500 000 personnes sont testées en Allemagne. Et le gouvernement d’Angela Merkel ne compte pas s’arrêter là : un document du ministère de l’Intérieur, révélé le week-end dernier par plusieurs médias, prescrit une stratégie inspirée de la Corée du Sud, avec pas moins de 200 000 tests par jour. Les tests ciblent principalement deux catégories de personnes : celles qui présentent des symptômes de la maladie (même bénins) et toutes celles qui ont été en contact avec des malades.

Ces tests sont réalisés dans les centres hospitaliers et chez les généralistes, parfois aussi directement sur les patients installés dans leur véhicule. L’objectif ? Isoler les malades le plus vite possible.« N’importe qui testé positif se retrouve strictement confiné », explique Laurent Desbonnets. Car en Allemagne, il n’y a pas de confinement strict, même si, dans les faits, les règles sont presque les mêmes qu’en France : seuls les commerces de première nécessité sont ouverts, et les déplacements sont drastiquement limités. « Le fait que l’on identifie autant de personnes infectées nous permet de limiter leurs contacts, donc de limiter le nombre de morts », explique le professeur Thomas Schulz, médecin à l’institut de virologie de Hanovre (Allemagne), interrogé par franceinfo.

En France. Côté français, le rythme de dépistage n’a rien à voir avec celui de l’Allemagne, ce qui suscite l’indignation d’une partie du corps médical. Cela s’explique notamment par le manque de tests nasaux PCR, qui permettent une détection immédiate du virus, car ceux-ci sont majoritairement produits à l’étranger. « On est totalement incapables de tester à très grande échelle parce qu’il n’y a pas d’industrie de biologie moléculaire en France », explique Michel Bendahan, pharmacien biologiste, à L’Opinion (article abonnés).

Pour rationner les kits de dépistage, les tests n’étaient pratiqués jusque récemment qu’en cas de symptômes graves, sur les personnes ayant été en « contact étroit » avec un cas confirmé ou ayant voyagé dans une « zone d’exposition à risque », comme l’expliquait Le Parisien, mi-mars. Mais le 16 mars, l’OMS a appelé les Etats à dépister massivement tous les cas suspects, obligeant la France à revoir sa doctrine. Les autorités sanitaires réalisaient alors 10 000 tests par jour. Le 24 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré que la France allait « démultiplier le nombre de tests sur le territoire », ce qu’il a répété quatre jours plus tard, affirmant vouloir parvenir à 30 000 tests quotidiens d’ici « une grosse semaine ». Puis ce chiffre devrait être porté à « 50 000 fin avril », a précisé le ministre, « 60 000 en mai et 100 000 en juin ». Des « drive-tests » ont d’ores et déjà été mis en place depuis la fin de la semaine dernière dans plusieurs villes.

Des dépenses de santé plus élevées outre-Rhin

En Allemagne. « Nous avons peut-être le meilleur système de santé au monde », a déclaré Angela Merkel dans son discours télévisé, mercredi 18 mars. Il est vrai que l’Allemagne est particulièrement bien dotée en soins intensifs, avec 28 000 lits, selon le ministre allemand de la Santé. Cela représente 6 lits pour 1 000 habitants, soit l’un des taux les plus élevés des pays de l’OCDE. Au total, 25 000 sont équipés d’une assistance respiratoire. Il faut dire que les principaux fabricants mondiaux de respirateurs, Draeger et Löwenstein, sont implantés outre-Rhin.

Comme l’explique franceinfo dans cet article, l’Allemagne fait également partie des Etats les mieux dotés de l’OCDE en lits pour « soins aigus », c’est-à-dire les lits d’hôpitaux régulièrement entretenus et dotés de personnel (hors psychiatrie et soins de longue durée). Le système allemand possède 6,02 lits pour 1 000 habitants et talonne ainsi la Corée du Sud et le Japon.

Mais la pandémie révèle tout de même certaines faiblesses du système hospitalier allemand. « Ces derniers mois, certains lits de soins intensifs ont été fermés parce qu’il n’y avait pas assez de personnel » compétent disponible, a récemment décrit Reinhard Busse, spécialiste en économie de la santé à l’Université technique de Berlin. Depuis plusieurs années, quelque 17 000 postes d’infirmier ne sont pas pourvus. La situation est telle que nombre d’établissements, dont le grand CHU berlinois de La Charité, ont dû appeler à l’aide étudiants en médecine ou retraités du secteur.

Autre difficulté majeure dans un pays à la population vieillissante : le départ d’une grande partie des 200 000 aides-soignantes à domicile polonaises, ukrainiennes ou des pays baltes qui portent quotidiennement assistance à des personnes âgées, dont le nombre est estimé entre 300 000 et 500 000. Des départs qui font craindre un nouveau désastre sanitaire.

En France. Si le système hospitalier français est réputé comme l’un des plus performants en Europe, la vague épidémique survient alors que l’hôpital public traverse une crise sociale sans précédent depuis plus d’un an, mettant en tension des services qui fonctionnaient déjà à flux tendu.

Le nombre de lits disponibles est un indicateur intéressant pour situer la France par rapport à ses voisins. L’Hexagone est ainsi un peu en dessous de la moyenne des 35 pays « développés » membres de l’OCDE, avec 3,1 lits pour 1 000 habitants, soit moitié moins que l’Allemagne, selon les données d’Eurostat. Un chiffre en baisse de près de 10% sur dix ans, en raison du développement des opérations en ambulatoire (sans nuit à l’hôpital) et de réductions budgétaires.

Confronté à une surcharge des services de réanimation, le gouvernement souhaite augmenter le nombre de lits, « pour atteindre un objectif de 14 000 à 14 500 lits de réanimation sur tout le territoire national », a indiqué Olivier Véran, samedi 28 mars,  contre 5 000 lits actuellement. En Ile-de-France, la situation est de plus en plus tendue : sur 1 500 places dans les services de réanimation de la région parisienne, 1 300 sont actuellement occupées. Par endroits, comme en Seine-Saint-Denis, les hôpitaux sont déjà saturés.

Les statistiques 2019 de l’OCDE indiquent que la France se place en troisième position mondiale pour les dépenses de santé calculées par rapport au pourcentage du produit intérieur brut. Mais elle tombe à la douzième place lorsqu’on rapporte ces dépenses au nombre d’habitants. « En 2018, selon l’OCDE, les dépenses de santé par habitant représentaient 5 847 dollars (5 200 euros) en Allemagne, 4 931 dollars (4 300 euros) en France », relève Le Monde diplomatique (article abonnés).

Un budget recherche en augmentation en France… mais pas à la hauteur de l’Allemagne

En Allemagne. Si le pays a été si réactif dans sa politique de dépistage, c’est aussi parce qu’on doit la découverte du premier test mondial de détection du Covid-19 à l’un de ses ressortissants, le scientifique Olfert Landt, et son équipe de chercheurs. Le 17 janvier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) officialisait la validation de ce test, avant même le protocole chinois (approuvé le 24 janvier). Fin février, Olfert Landt affirmait à CNN (article en anglais) avoir produit 4 millions de tests.

L’Allemagne est l’un des leaders de l’OCDE en matière de dépenses dans le domaine de la recherche. Et le ministère allemand de la Recherche compte accélérer les choses. Il a déclaré vouloir débloquer 150 millions d’euros pour soutenir la mise en place d’un réseau permettant d’améliorer les échanges entre laboratoires et hôpitaux universitaires. Ce réseau aura aussi pour mission de compiler des données sur tous les patients atteints du Covid-19 afin d’avoir une vue d’ensemble de leurs antécédents médicaux et de leur constitution, et d’aider à concevoir un vaccin.

En France. Le budget 2020 de la recherche en France a été « sanctuarisé », c’est-à-dire qu’il n’a pas baissé par rapport à l’année précédente. Il atteint 25,49 milliards d’euros, soit 500 millions d’euros de plus que l’an dernier. Déjà, en 2019, le budget était en hausse. « Ces augmentations sont par définition positives, mais beaucoup de rapports ont rappelé qu’une nation comme la France, pour se comparer et se maintenir par rapport à ses voisins, devrait faire un effort bien plus considérable », explique David Larousserie, journaliste scientifique au Monde, sur France Culture.

Par rapport à l’Allemagne, les dépenses de recherche, publiques et privées confondues, sont vraiment différentes. Plus de 90 milliards d’euros par an [en Allemagne], 50 milliards en France.David Larousserie, journaliste au « Monde »Sur France Culture

Un constat partagé par Samuel Alizon, directeur de recherche sur les maladies infectieuses au CNRS. « Le financement de la recherche et du développement en France est risible par rapport à l’Allemagne », affirme-t-il à franceinfo. Il pilote depuis peu les recherches sur un modèle prédictif, qui consiste à explorer les différents scénarios de sortie du confinement. « Les Britanniques ont fait beaucoup de modélisations de l’après-confinement. En France, rien n’a été lancé. On s’y est donc mis avec mon équipe, début mars, alors que ce n’est pas notre cœur de métier », déplore le chercheur.

« Désormais, quand un virus émerge, on demande aux chercheurs de se mobiliser en urgence et de trouver une solution pour le lendemain. Or, la science ne marche pas comme cela. Cela prend du temps et de la réflexion », renchérit Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus, dans une interview donnée au Monde (article abonnés). Le scientifique dénonce « le temps perdu » sur la recherche concernant le Covid-19 à cause d’une baisse des investissements. Ses études sur les coronavirus ont débuté en 2002, quelques mois avant que l’épidémie de Sras n’émerge en Chine. Mais, comme l’explique LCI, qui cite Bruno Canard, les crédits ont fondu au fur et à mesure que cette épidémie se retirait de l’actualité, dès l’été 2003.

Source FRANCE INFO.

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