Hausse des prix des carburants : « On n’a plus de marge du tout », alertent les ambulanciers…

Les ambulanciers privés sont frappés de plein fouet par la hausse des prix des carburants.

Ils ne peuvent pas répercuter ces augmentations sur leurs prix et voient donc leur marge fondre comme neige au soleil.

Hausse des prix des carburants : "On n'a plus de marge du tout", alertent les ambulanciers

 

Ces dernières semaines, chaque passage à la pompe est un peu plus douloureux pour Pascal. « On voit tous les jours que ça augmente de centime en centime et ça devient infernal », témoigne cet ambulancier qui exerce depuis 38 ans. « En général, on fait entre un plein et un plein et demi par semaine. Le prix du carburant est en effet très élevé : 1,74 euro en moyenne pour un litre de diesel, plus d’1,80 euro pour du Sans Plomb 95. Et ces prix devraient encore augmenter à cause de la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe du Donbass jeudi 24 février.

Pour certains professionnels, comme les ambulanciers, la facture devient donc de plus en plus salée. « On a une hausse comprise entre 30 et 40% par mois », détaille le patron de Pascal, Stéphane Baude. Son entreprise basée à Sannois (Val-d’Oise), possède cinq ambulances pour 17 salariés.

« Il y a encore un mois et demi ou deux mois, on était aux alentours de 800 euros par mois. Aujourd’hui, je suis à plus de 1300 euros »

Stéphane Baude, gérant d’une entreprise d’ambulances privées

à franceinfo

En France, environ 5 000 entreprises de transport sanitaire gèrent à 100% les déplacements programmés ainsi qu’entre 15 et 20% des urgences. Elles se font rembourser les trajets par l’Assurance maladie mais sur la base d’un forfait qui n’a pas évolué depuis des années. Le prix du carburant est donc la hausse de trop. « À aucun moment, on ne peut réimpacter toutes les augmentations auxquelles nous devons faire face à ce jour sur le patient qu’on va prendre en charge. »

La marge de Stéphane Baude s’est donc réduite à peau de chagrin. « On n’a plus de marge du tout. En tant que chefs d’entreprise, on se bat pour la survie. Ce n’est même pas la vie mais la survie de nos entreprises et de nos salaires », assure-t-il. À tel point que des ambulanciers disent parfois non à des voyages qui seront réalisés à perte. « Certains de mes confrères refusent les transports ‘hors secteur’, comme les grandes distances. » Avec des risques pour les patients.

« Étant donné qu’on a tous la même problématique, certains patients ne vont pas en consultation. Or, ce ne sont pas des colis. »

Stéphane Baude, gérant d’une entreprise d’ambulances privées

à franceinfo

Selon la Fédération nationale des ambulanciers privés, la situation n’est plus tenable. « La marge nette de l’ambulancier est de l’ordre de 0,5% à 1%. Vous imaginez qu’avec l’augmentation des prix des carburants, vous pouvez rentrer très rapidement dans quelque chose de non rentable », assure Claude Delesse, son président.

Pour lui, la solution vient de l’Assurance maladie, « sauf qu’ils payent mal et sont en train de faire des économies. C’est très bien pour les finances de l’État mais c’est l’assuré qui en subit les conséquences. » Parmi les autres solutions évoquées par les ambulanciers, celle d’une détaxation partielle du carburant, comme en bénéficient aujourd’hui les taxis.

Source FRANCE INFO.

Affaire Orpea : « Le travail est fait à la chaîne… » Nos lecteurs décrivent la maltraitance vécue par leurs proches en Ehpad…

Pour de nombreuses personnes dont un parent réside en maison de retraite, les révélations récentes ne sont malheureusement pas une découverte.

Affaire Orpea : « Le travail est fait à la chaîne… » Nos lecteurs décrivent la maltraitance vécue par leurs proches en Ehpad

 

  • Le livre Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (éditions Fayard), a jeté une lumière crue sur les maltraitances subies par les personnes âgées dans les établissements du groupe Orpea.
  • La situation ne se limite toutefois pas aux Ehpad de ce groupe privé, comme le démontrent les réponses des lectrices et lecteurs de 20 Minutes à notre appel à témoignage.
  • Manque de personnel entraînant de la maltraitance, problèmes de communication, récrimination à l’égard des repas… Les griefs sont nombreux.

« C’est toujours la même chose : on a l’impression que le travail est fait à la chaîne, sans place pour l’humain, avec un manque évident de personnel. » Depuis les révélations sur les Ehpad du groupe Orpea, les proches de personnes vivant dans une maison de retraite sont partagées entre l’impression d’être enfin entendues sur les conditions de vie dans les établissements, l’inquiétude de voir leur parent subir de la maltraitance, et la conscience que le manque de personnel dans les établissements conduit à de mauvais traitements. C’est en tout cas ce qui ressort des témoignages des lectrices et lecteurs de 20 Minutes qui ont accepté de partager leur expérience.

« Quand on confie un proche à ce type d’établissement on s’attend à plus d’attentions et de soins », poursuit Dominique, dont la mère de 93 ans réside en Ehpad « depuis juin dernier ». Perte fréquente d’équipements médicaux, toilette insuffisante, « changement de traitement médicamenteux » après une crise… La sexagénaire liste les mauvais traitements et regrette « le travail fait à son domicile par un cabinet infirmier et des aides à la personne ».

« Un mouroir »

Dans le Gers, la mère de Frédérique résidait dans un établissement public. « Levée à 11h, couchée à 15h. Une seule personne pour 40 résidents […]. Je suppose que ma mère est morte de faim. Ce n’était plus qu’un sac d’os », témoigne aujourd’hui sa fille. Un manque de personnel pointé également par Thomas, dont le père a, avant son décès, résidé en Ehpad pendant une année en Charente-Maritime. Un établissement « malheureusement en sous-effectif chronique, obligeant les soignants à [faire] la course et donc à ne pas avoir le temps de s’occuper correctement et dignement des pensionnaires ». « C’est une honte ! J’assimile ça à un mouroir où la considération humaine est bafouée », dénonce-t-il.

Ce terme de « mouroir », nombreux sont les proches à l’utiliser. C’est également le terme qui vient à l’esprit d’Estelle, 42 ans, pour décrire l’établissement où réside son père septuagénaire : « On les traite mal, on ne leur donne pas à boire, [ils] ne sont pas toujours propres… » Et d’ajouter : « Ca fait tellement de mal de voir les siens comme ça et de se sentir impuissante car on ne peut pas les reprendre à la maison. »

« Maltraitance médicamenteuse »

Plusieurs de nos lectrices et lecteurs estiment que le manque de personnel conduit à une « maltraitance médicamenteuse », comme le formule Fabienne, avant de décrire l’entrée de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer, dans une « structure communale rurale » : « Affolée par la détermination et la tonicité du nouveau résident, refusant que la famille vienne calmer le jeu, l’équipe a administré de bonnes doses de calmants. » Après une importante perte d’autonomie, Fabienne parvient à le faire admettre dans établissement spécialisé francilien. Mais la situation ne s’améliore pas : « Pierre fait maintenant 53 kg pour 1m75, est en fauteuil roulant et n’a plus envie de vivre. Grabatisation en accéléré d’un homme joyeux et sportif. »

Au manque de personnel s’ajoutent parfois d’autres difficultés, comme le décrit Christine : « Le souci principal, ce sont les repas. C’est une honte ! […] Parfois, maman ne peut rien avaler tellement c’est mauvais, et se venge sur des petits pains au lait qu’elle a en chambre. Il faudrait qu’un contrôle soit fait à l’improviste. » Même son de cloche pour Sophie, 64 ans, dont la mère vit dans une unité pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : « La nourriture est de mauvaise qualité et insuffisante. Il y a deux semaines, 20 résidents se sont retrouvés à l’hôpital après une intoxication alimentaire ! »

« Je suis heureuse que ce soit médiatisé »

« Lorsque je viens voir mes grands-parents, je vois des personnes âgées abandonnées dans des couloirs dans leur fauteuil », déplore Sophie, 32 ans, qui pointe pour sa part la communication défaillante avec la direction de l’établissement, un Ehpad du groupe Orpea situé en région parisienne. « Mes grands-parents ont été diagnostiqués positifs au Covid-19 et que ma grand-mère a été hospitalisée et mise sous oxygène. Le directeur ne m’a même pas contactée, je l’ai appris via un cousin éloigné qui a appelé et a dû insister. »

La mère de Marie-Josée a récemment été victime d’une fracture et soignée par « des points à la tête ». « On l’a laissée seule aux toilettes le temps de s’occuper d’une autre personne, et maman est tombée plusieurs fois. » Pour la retraitée, la publication du livre Les Fossoyeurs, à l’origine des révélations dans les Ehpad Orpea, a le mérite de rendre la question de la maltraitance audible. « Oui, je dénonce la maltraitance et je suis heureuse que ce soit médiatisé enfin ! »

Source 20 MINUTES.

Covid: la forte mortalité dans les Ehpad aggravée par le manque de personnel, selon la Cour des comptes…

34.000 personnes sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021.

Une mortalité importante qui révélait, avant même le scandale Orpea, des difficultés structurelles du secteur.

L'âge moyen des résidents en Ehpad était de 86 ans et six mois en 2015.

Sur les 600.000 personnes résidant dans l’un des 7500 établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), près de 34.000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Un lourd bilan humain qui ne s’explique pas uniquement par la fragilité des résidents, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel 2022 publié mercredi, mais résulte également de difficultés structurelles. On peut en lister au moins trois.

D’une part, alors que les personnes accueillies sont de plus en plus âgées – la proportion des plus de 90 ans est passée de 29% à 35% entre 2015 et 2019 -, les médecins représentent moins de 1% des 377.000 équivalents temps plein que comptent les Ehpad. Si tous les établissements doivent normalement disposer d’un médecin coordonnateur, 32% n’en déclaraient aucun en 2015, et un quart fonctionnait avec des temps de présence inférieurs aux seuils.

D’autre part, les établissements font face à de fortes tensions sur le personnel, qui ont pénalisé la qualité de la prise en charge. Le taux d’absentéisme se situait en 2019 autour de 20%, selon la Cour, et l’instabilité des équipes rend difficile la formation et la montée en compétences du personnel.

Ainsi, la rotation annuelle des infirmiers était montée jusqu’à 83 % en 2017 dans l’Ehpad de La Filature à Mulhouse. À l’Ehpad Maison bleue de Villeneuve-lez-Avignon, en 2019, près de 159 personnes distinctes travaillant le jour se sont succédé, pour un effectif théorique de 40 personnes – avec un taux de rotation de 50 % pour les infirmiers et de 38 % pour les aides-soignants. Compte tenu des difficultés à recruter des aides-soignants, nombre d’entre eux sont remplacés par des personnels «faisant fonction» d’aides-soignants, bien qu’ils ne disposent pas des diplômes nécessaires.

Enfin, les bâtiments sont parfois inadaptés. Ainsi, 15% des Ehpad sont installés dans des bâtiments de plus de trente ans et leur configuration architecturale n’a pas toujours permis la mise en place de zones Covid-19 séparées, ni l’isolement des résidents atteints par la maladie. Seuls 45 % des Ehpad sont à même de ne proposer que des chambres individuelles, affirme la Cour. Enfin, à l’exception de ceux faisant partie d’établissements de santé, ils ne sont pas équipés de systèmes de distribution de gaz médicaux, notamment d’oxygène.

Face à la crise, les pouvoirs publics ont consenti «un effort financier pérenne considérable» souligne la Cour: compensation des pertes de recettes, couverture des dépenses liées à la pandémie, prise en charge par l’Assurance maladie (soit 1,7 milliard d’euros en 2020) de la «prime Covid» allouée aux personnels, revalorisations salariales du «Ségur de la Santé» allant de 10% à 15% (soit un coût de plus de 2,2 milliards d’euros en 2022). À cela s’ajoutent des investissements importants pour la rénovation de l’immobilier (1,5 milliard sur 4 ans) et le numérique (600 millions d’euros).

Au-delà de cet effort financier pour renforcer l’attractivité des métiers, il convient encore d’améliorer les conditions de travail des personnels: formation, évolution des carrières, prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles etc. D’autre part, il faut éviter les Ehpad isolés et pour cela favoriser leur insertion dans un réseau : adossement à un hôpital ou à un groupe, afin de permettre une mutualisation des ressources.

Source LE FIGARO.

Une entreprise lyonnaise réconcilie handicap et informatique…

Un lyonnais a eu l’idée, pendant le confinement, de développer des formations et des outils informatiques adaptés aux publics handicapés.

L’idée est devenue l’entreprise Servatech.

L'entreprise prévoit de recruter au moins 7 personnes dans les prochaines semaines.

 

Les confinements ont parfois fait naître de bonnes idées. L’entreprise lyonnaise Servatech, lancée en octobre 2020, propose des formations et des outils informatiques adaptés aux personnes en situation de handicap. En décembre 2021, elle a remporté le programme Lyon Start-up, soutenu par la Métropole et la Région Auvergne Rhône-Alpes.

Née pendant le confinement

Nous sommes en octobre 2020, en plein confinement. Responsable commercial pour le groupe Fnac Darty, Valentin Delorge est chez lui, en chômage partiel. Il se questionne sur son avenir professionnel. « J’avais envie d’un travail avec davantage de sens, d’être réellement utile à la société. Et, à cette époque, ma sœur de 13 ans était également confinée avec moi et suivait ses cours à distance. Elle a une malformation de la main gauche depuis sa naissance et je voyais qu’elle avait des difficultés, car elle n’avait pas d’outils adaptés. Ça a été une révélation « , explique ce jeune homme de 24 ans.

« Réduire la fracture numérique »

En quelques semaines, Servatech est sur pied et se tourne vers deux activités : proposer des outils informatiques adaptés et des formations aux personnes en situation de handicap. « La moitié de ces personnes ont du mal à utiliser l’outil informatique. Il y a une vraie fracture numérique les concernant. Notre mission principale est donc de les rendre plus autonomes, d’être leur épaule. On propose à la fois des formations personnelles pour apprendre à créer des documents simples, rechercher des informations sur le net ou utiliser une messagerie électronique, mais aussi des formations plus spécifiques, en entreprises, pour être formé sur un logiciel précis », détaille Valentin Delorge.

12 millions de personnes concernées

Toutes les formations sont dispensées soit au domicile du client, soit au sein de son entreprise. « Nous accompagnons des personnes qui ont des troubles moteurs, une déficience auditive ou visuelle (…), soit potentiellement 12 millions de personnes en France. Certains de nos clients ne savaient pas allumer un ordinateur par exemple et aujourd’hui ils nous envoient des mails, font des appels visio avec leurs proches… J’ai vraiment l’impression que nous sommes utiles, que nous leur apportons quelque chose », se félicite le fondateur, qui constate une dynamique positive : alors qu’en juin 2021, cette jeune pousse comptait une trentaine de clients, elle accompagne aujourd’hui plus de 120 personnes. « En 2022, notre objectif est de poursuivre notre forte croissance et de recruter des formateurs dans toute la France pour être encore plus réactifs. Nous voulons aussi accompagner davantage les entreprises dans la gestion des travailleurs handicapés », espère-t-il.

Croissance prometteuse

Alors qu’il a démarré seul avec 5 000 euros, Valentin explique qu’en 2021, son entreprise est déjà rentable. Elle emploie 8 personnes en tout, et a réalisé un chiffre d’affaires de 100 000 euros pour sa première année d’activité. Et la course au développement semble bien lancée : « on voudrait recruter 7 personnes avant le mois d’avril, des formateurs, mais aussi des professionnels du marketing ou de la communication, pour se faire connaître », prévoit-il. Le financement des outils et formations proposés sont en partie pris en charge par divers organismes (comme le Compte Professionnel de Formation), ce qui facilite son développement. Une entreprise est née, et la petite soeur de Valentin a maintenant un outil adapté pour naviguer sur internet…

Source FR3.

Affaire Orpea : Comment revaloriser le métier d’aide-soignant en Ehpad ?…

PREMIERE LIGNE – Les aides-soignants en Ehpad veulent profiter de la crise pour mettre en lumière leurs conditions de travail.

Affaire Orpea : Comment revaloriser le métier d'aide-soignant en Ehpad ?

 

  • L’enquête de Victor Castanet dans son livre « Les Fossoyeurs » bouscule le monde des Ehpad et dévoile les conditions de travail souvent difficiles des aides-soignants qui y travaillent.
  • Toute la corporation s’accorde sur le manque d’effectifs dans les maisons de retraite, conduisant à un travail réalisé dans l’urgence, au détriment des patients, mais aussi des professionnels.
  • Les aides-soignants souffrent également de l’image peu valorisée de la profession auprès du grand public.

Le scandale soulevé par le livre Les Fossoyeurs sera-t-il salvateur ? La convocation ce mardi de Philippe Charrier, nouveau PDG du groupe Orpea, en remplacement de Yves Le Masne (limogé dimanche), par Brigitte Bourguignon, sera peut-être la première étape d’une remise en cause globale. Parmi les acteurs concernés, les aides-soignants espèrent voir leur métier revalorisé. A plus d’un titre.

« Dans toute cette histoire, il ne faudra pas oublier la souffrance des personnels qui vivent ça au quotidien », a écrit sur Twitter Nathalie, aide-soignante dans une maison de retraite en Vendée. Si elle se sent « soulagée » que l’affaire fasse autant de bruit dans les médias, elle craint de voir le statut des aides-soignants mis sous le tapis, étouffé par les autres volets de l’affaire : « Parce que nous aussi, on en bave », insiste-t-elle.

Le manque d’effectif, à la base de tous les problèmes

Paule*, aide-soignante dans un Ehpad privé « similaire à Orpea », attend aussi beaucoup de cette mise en lumière : « C’est très simple, nous manquons de bras. C’est à la base de la majorité de nos problèmes. » Les repas servis froids, les soins parfois expédiés, les patients qui attendent des heures avec une couche souillée, la maltraitance… Pour l’aide-soignante la solution est de recruter : « Ce qui nous manque, c’est du temps, parce qu’on doit s’occuper de trop de patients à la fois, donc il faut tout faire très rapidement et devoir hiérarchiser les priorités. »

Un constat partagé par Denis Fischer, vice-président de la Fédération nationale des associations d’Aides-soignants (Fnaas) : « Le ratio personnel/patients est bien trop faible pour prodiguer une qualité de soins optimale. » Pour rétablir des effectifs en conformité avec les besoins du secteur, Pascal Champvert, président de l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées (AD-PA) demande le recrutement d’au moins deux aides-soignants par établissement, soit 40.000 personnes : « C’est au gouvernement de décider de cela. Pourquoi ne pas proposer des formations adaptées aux personnels de ménage qui pour beaucoup seraient ravis de le faire ? Et ensuite relancer une grande campagne de formation ? ».

Dans son rapport « Après la crise COVID, quelles solutions pour l’EHPAD de demain ? », voté le 18 janvier dernier, l’académie nationale de médecine tire la même conclusion en préconisant de « tendre vers un même ratio de personnel soignant quel que soit le type d’Ehpad » que dans le secteur sanitaire ou les missions sont moins larges et les charges moins lourdes. Autre problème : la difficulté à utiliser certains équipements. Lèves-personnes, verticalisateurs, draps de glisse… Le matériel existe pourtant pour faciliter la vie du personnel : « Mais c’est du matériel qui demande du temps à l’utilisation, et parfois d’être deux », ajoute le professionnel. Deux options souvent indisponibles pour les personnels.

Une souffrance physique et psychique pour les aides-soignants

Les conséquences de ce manque de moyens sont multiples pour les aides-soignants. Physiquement, la tâche est usante : « On court toute la journée et on se casse le dos à replacer des patients seuls », raconte Paule, qui ne compte plus les troubles musculosquelettiques parmi ses collègues. A ce rythme infernal s’ajoutent les congés trop souvent annulés pour combler une absence.

Mais le pire, ce sont les conséquences sur le moral. Outre la « gestion des ressources humaines paternaliste » et « le mauvais partage d’informations entre les différents membres de l’équipe soignante » en raison d’absence de relève, mis en avant par l’Académie de médecine, les aides-soignants souffrent de la considération portée à leur travail. La leur en premier lieu. « C’est difficile de voir la détresse des patients et de ne pouvoir y répondre tous les jours. Quand ils demandent du temps, de l’affection, ou juste de la dignité. Et qu’on ne peut s’attarder parce qu’on est débordé… Parfois on se demande comment on peut accepter ça. On perd un peu de notre humanité », commente Nathalie avec des trémolos dans la voix.

Redorer l’image du métier

Cette perte de sens, Paule la vit aussi régulièrement, dans les yeux des autres. Son mari a beau lui rappeler qu’elle fait un métier noble, son sentiment n’est pas toujours celui-ci à la fin de la journée. Elle, qui a choisi cette voie parce qu’elle « aimait s’occuper des autres », a parfois honte de ce qu’elle fait. « Ce qu’on vit tous les jours, la manière dont nous sommes traités par la hiérarchie, par les familles des patients… Ce n’est pas tous les jours, mais c’est assez souvent pour qu’on en souffre. »

Pire, les difficultés auxquelles font face les personnels soignants en Ehpad ne sont même pas bien récompensées financièrement. Denis Fischer aimerait que ce point soit maintenant abordé pour soutenir les personnels, mais aussi pour rendre le métier plus attractif. Une revalorisation de 183 euros net par mois a bien été mise en place en 2020 dans le cadre du Ségur de la santé, mais les salaires proposés restent modestes au regard de la mission qui est confiée.

Une mission très mal connue du grand public selon Denis Fischer : « Quand on parle d’une infirmière, les gens identifient rapidement son rôle. Pour les aides-soignants, le travail n’est pas toujours compris. On limite souvent cela à du “nursing” (Les soins d’hygiène-NDLR). » Aussi, la FNAAS rappelle le rôle prépondérant des aides-soignants dans les soins thérapeutiques, dans toutes les activités qui permettent de maintenir le niveau d’autonomie des personnes âgées. Pour cela, Denis Fischer préconise des campagnes d’information sur le métier, pour faire comprendre la formation, le rôle social et l’importance des aides-soignants.

*Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.

 

Vous avez des problèmes de mémoire depuis la pandémie? C’est normal (et ça s’explique)…

Dans un contexte stressant comme celui de la crise sanitaire, la mémoire perd pied.

Vous avez des problèmes de mémoire depuis la pandémie? C'est normal (et ça s'explique)...

 

En repensant à tout ce qui s’est passé ces derniers mois, il est possible que certaines informations vous échappent. Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas un cas isolé! Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les repères sont chamboulés et vos pertes de mémoire partielles en sont le résultat.

La mémoire est une immensité de connexions utiles à notre vie quotidienne. Chaque jour, nous apportons une quantité faramineuse d’informations au cerveau. Mais en réalité, ce dernier n’enregistre pas tout. Créer un souvenir est une faculté qui demande beaucoup d’énergie. Si une information n’est pas assez récurrente ou d’actualité, votre tête s’en débarrassera rapidement.

Le cerveau possède une multitude de facettes et la pandémie en a affaibli trois en particulier.

Vous êtes moins attentifs

La mémoire fonctionne de manière quantitative: plus vous pensez à quelque chose, plus vous êtes en mesure de vous en rappeler. Bien qu’elle paraisse être un roc, la mémoire est en réalité très émotive. De facto, la crise sanitaire a été –et est toujours– un nid d’anxiété. Penser à la maladie en permanence et craindre de nouvelles restrictions chaque semaine sont bien loin des habitudes ancrées dans notre cerveau, même si cette situation dure depuis deux ans maintenant.

L’anxiété a tendance à rendre difficile notre concentration. Au travail ou dans la vie personnelle, la plupart des gens n’arrivent plus à tenir de longues conversations ou à rester «focus» sur de longues périodes. De nombreuses personnes ressentent, depuis le début de la crise et du télétravail, une sorte de détachement dans la sphère professionnelle. Ce climat anxiogène a d’ailleurs poussé certains vers des addictions, ce qui a davantage détérioré leur niveau d’attention.

La routine vous écrase

Vos journées semblent interminables, votre quotidien devient monotone? Vos vacances sont souvent gâchées par un voyage annulé ou un cas de Covid positif? Les misères de la pandémie ne cessent de s’abattre sur vous et votre cerveau commence à en avoir marre.

En télétravail, votre vie se déroule dans un seul et même lieu. Il n’y a plus d’espaces distinctifs pour séparer vie privée et vie pro. Malheureusement pour votre mémoire, se souvenir d’une information est plus facile lorsque les environnements sont multiples. De plus, vous n’assimilez plus les nouvelles têtes car dans la majeure partie des cas, vos rencontres opportunes se font masquées. Il est alors plus difficile pour votre cerveau d’enregistrer un visage quand il n’en voit que la moitié.

L’implication, en option

Depuis le début de la crise sanitaire, bon nombre de personnes ont perdu l’intérêt pour les petites choses du quotidien. Regarder une série, par exemple, est beaucoup moins attractif qu’avant et il peut vous arriver –encore une fois, vous n’êtes pas le seul– de binge-watcher sans être concentré.

Mais cette activité faite à moitié indique à votre cerveau qu’elle n’est pas importante à mémoriser. Il est donc fortement probable qu’après deux ou trois épisodes, vous n’ayez plus aucun souvenir de ce qui s’est passé au tout premier. La clef pour retrouver une implication du cerveau digne de ce nom serait de mieux répartir nos moments de concentration, en s’intéressant à une activité à la fois.

Source SLATE.

 

Covid-19: fin du télétravail obligatoire, fin du masque à l’extérieur… La France lève certaines restrictions…

Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de coronavirus dans le monde.

Le port du masque en extérieur n'est plus obligatoire.

 

La France lève certaines restrictions sanitaires, Pfizer veut une autorisation pour un vaccin infantile, et le Québec renonce à taxer les non-vaccinés … Le Figaro fait le point ce mercredi 2 février sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.

416.896 nouveaux cas, la France lève certaines restrictions

À partir de ce mercredi, le port du masque n’est plus obligatoire en extérieur, les jauges dans les lieux recevant du public assis (stades, établissements culturels…) sont abandonnées et le télétravail n’est plus imposé, mais seulement recommandé. À la faveur du nouveau passe vaccinal, qui a remplacé fin janvier l’ancien passe sanitaire, «nous pourrons courant février lever la plupart des restrictions prises pour freiner l’épidémie», avait promis fin janvier le premier ministre, Jean Castex.

Pourtant, l’épidémie continue de sévir. 382 personnes sont mortes du Covid ce mardi, selon le bilan de Santé publique France. 32.894 patients sont actuellement hospitalisés, dont 3917 arrivés ces dernières 24 heures. 3751 malades sont traités en services de soins critiques – 454 d’entre eux le sont depuis la veille. 416.896 nouveaux cas ont été détectés.

Le gouvernement n’a pas conditionné la levée de ces restrictions à l’évolution de la situation sanitaire. «Nous devons rester vigilants, car la pression hospitalière reste élevée», relève Emmanuel Macron dans un entretien à La Voix du Nord mise en ligne mardi soir. «Ceux qui pensent qu’on en aurait fini avec l’épidémie, c’est faux», souligne-t-il.

Pfizer demande une autorisation pour son vaccin pour les moins de cinq ans

Pfizer a lancé le processus visant à demander l’autorisation en urgence de son vaccin contre le Covid-19 pour les enfants âgés de six mois à 4 ans aux États-Unis, a annoncé mardi le géant pharmaceutique.

En cas d’autorisation par l’Agence américaine des médicaments (FDA), le vaccin deviendrait le premier disponible aux États-Unis pour cette tranche d’âge.

L’OMS juge prématuré de crier victoire

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti mardi qu’il était trop tôt pour que les pays crient victoire face au Covid-19 ou abandonnent leurs tentatives d’enrayer la transmission du virus. Son appel à la prudence survient alors que certains pays envisagent le retour à la vie d’avant. «Plus de transmission signifie plus de décès», a affirmé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

La montagne de déchets médicaux liés au Covid-19 pose des risques pour la santé et l’environnement, a indiqué par ailleurs l’OMS, qui appelle à prendre des mesures pour réduire notamment l’utilisation des gants.

Le Québec renonce à taxer les non-vaccinés

Le Québec a annoncé mardi l’abandon de la «contribution santé», cette taxe pour les non-vaccinés présentée plus tôt ce mois-ci, suscitant de vives réactions dans la province canadienne francophone.

Inquiet de voir sa population se diviser, le premier ministre québécois François Legault a décidé de faire marche arrière sur son projet de loi à un moment où, dit-il, «on voit la grogne grandir de jour en jour».

Catalogne : réouverture des discothèques

Les discothèques et autres établissements d’activité nocturne pourront rouvrir le 11 février en Catalogne, après quasiment deux mois de fermeture, a annoncé mardi le gouvernement de cette région.

Portugal : le premier ministre positif

Le Premier ministre socialiste portugais Antonio Costa a été testé positif mardi, deux jours après sa victoire aux élections législatives, a annoncé son cabinet.

Un sous-variant d’Omicron dans 57 pays (OMS)

Un sous-variant de la souche du coronavirus Omicron qui, selon certaines études, pourrait être plus contagieux que la version originale, a été détecté dans 57 pays, a annoncé mardi l’OMS.

Omicron, qui se propage et mute rapidement, est devenu le variant dominant dans le monde depuis qu’il a été détecté pour la première fois en Afrique australe il y a dix semaines.

Plus de 5,67 millions de morts

La pandémie a fait officiellement au moins 5.671.154 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP mardi à 11H00 GMT. Les États-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de décès (890.356), devant le Brésil (628.067), l’Inde (496.242) et la Russie (332.012).

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui qui est officiellement établi.

Le FIGARO.

 

Pass vaccinal : voici tout ce qui va changer dès lundi. Quel contrôle ? Quelles sanctions ?….

Le Conseil constitutionnel a validé vendredi la plupart des dispositions du texte de loi instaurant le pass vaccinal.

Le dispositif entrera donc bien en vigueur lundi et remplacera l’actuel pass sanitaire.

On vous explique tout ce qui va changer.

Pass vaccinal : voici tout ce qui va changer dès lundi

 

La dernière étape a été validée. Le Conseil constitutionnel, saisi par les oppositions qui ont dénoncé une atteinte aux libertés fondamentales, a donné son feu vert vendredi à la plupart des dispositions du projet de loi instaurant le pass vaccinal pour remplacer le pass sanitaire.

Le texte, adopté définitivement dimanche par le Parlement, va être promulgué et le dispositif entrera en vigueur dès ce lundi 24 janvier, a confirmé le Premier ministre Jean Castex. Le chef du gouvernement avait annoncé cette date d’instauration jeudi soir, soulignant que le pass vaccinal devrait permettre de « lever la plupart des restrictions prises » pour lutter contre la vague épidémique liée au variant Omicron du Covid-19. Mais comment va fonctionner concrètement ce pass vaccinal ? On vous explique tout.

Le test négatif ne suffit plus

Dès lundi, un test négatif au Covid (PCR ou antigénique) de moins de 24 heures ne suffira plus pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels et aux transports publics interrégionaux. Il faudra justifier d’un statut vaccinal complet (deux doses de vaccin ainsi qu’une dose de rappel si la dernière injection remonte à plus de sept mois) ou avoir contracté le Covid il y a moins de six mois.

Le pass vaccinal ne s’appliquera qu’aux personnes à partir de 16 ans. Les mineurs de 12 à 15 ans resteront soumis à l’obligation de présenter l’actuel pass sanitaire, gardant donc la possibilité de présenter un test négatif pour accéder aux lieux publics.

Quelles exceptions ?

Le test négatif sera toujours suffisant pour accéder aux hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite. Dans le cas des transports, une exception au pass vaccinal est également prévue pour « motif impérieux d’ordre familial ou de santé » – un proche mourant par exemple. Il faudra toutefois présenter un test négatif.

L’actuel pass sanitaire pourra en outre être maintenu pour une durée limitée dans certains territoires sur décision du préfet, comme « par exemple en cas de faible vaccination de la population comme en outre-mer », précise le site officiel Vie publique.

Enfin, en vue notamment de l’élection présidentielle, le Conseil constitutionnel a censuré la possibilité pour les organisateurs de meetings politiques de demander un pass sanitaire aux participants. Les organisateurs pourront cependant prendre « toutes mesures de précaution sanitaire utiles, telles que la limitation du nombre de participants, la distribution de masques ou l’aération des salles ».

Un « pass vaccinal transitoire » pour les non-vaccinés

Jean Castex a annoncé par ailleurs jeudi soir des mesures spécifiques pour les non-vaccinés, pour les inciter un peu plus à franchir le pas. Le pass vaccinal leur sera accessible dès la première dose de vaccin d’ici le 15 février, à condition qu’ils fassent leur deuxième injection un mois plus tard. Dans l’intervalle, ils devront présenter un test négatif pour avoir accès aux lieux où le sésame est exigé.

Pass vaccinal : voici tout ce qui va changer dès lundi

Quels contrôles ?

Les restaurateurs ou gérants d’établissements publics, comme les cinémas, pourront procéder à des contrôles d’identité en cas de doute sur le détenteur du pass. La présentation d’un document officiel avec une photographie suffira, comme la carte vitale. Les papiers d’identité ne seront pas obligatoires.

Le Conseil constitutionnel n’a pas retoqué cette mesure, estimant  qu’il ne s’agit pas d’un contrôle de police administrative. « Le refus de la personne de produire » un document officiel comportant sa photo « ne peut avoir pour autre conséquence que l’impossibilité pour elle d’accéder à ce lieu », a-t-il appuyé. Mais le Conseil constitutionnel a émis « une réserve d’interprétation » : la vérification ne pourra se fonder que « sur des critères excluant toute discrimination » entre les personnes.

Quelles sanctions ?

Le fait de ne pas avoir de pass vaccinal n’entraînera pas d’amendes. L’utilisation d’un faux pass reste en revanche punie et les sanctions sont même renforcées par la loi. Utiliser un faux pass ou transmettre son pass à autrui sera désormais puni d’une amende forfaitaire de 1 000 €, contre 135 € actuellement. L’absence de contrôle du pass par l’exploitant de l’établissement recevant du public sera aussi punie dès le premier manquement d’une amende de 1 000 €, alors que le droit ne permettait jusque-là la répression qu’à partir du 3e manquement dans une période de 45 jours.

Enfin, les acheteurs et vendeurs de faux pass risqueront 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Tout comme les détenteurs de plusieurs pass.

Les entreprises ne jouant pas le jeu du télétravail pourront aussi être sanctionnées d’une amende administrative allant jusqu’à 500 euros par salarié, dans la limite de 50 000 euros.

Un pass vaccinal jusqu’à quand ?

Le texte adopté au Parlement prévoit une application possible du pass vaccinal jusqu’au 31 juillet. Le Conseil constitutionnel ont indiqué que les mesures concernant le pass « doivent être strictement proportionnées aux risques sanitaires » et « il y est mis fin sans délai lorsqu’elles ne sont plus nécessaires ».

Attention à la désactivation

Pour rappel, depuis le samedi 15 janvier, il faut pouvoir justifier d’une dose de rappel faite dans les sept mois maximum suivant la deuxième injection pour conserver un pass valide. Pour savoir quand effectuer votre dose de rappel et connaître la date de fin de validité de votre pass, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Assurance maladie : monrappelvaccincovid.ameli.fr.

Selon les derniers chiffres de ce vendredi, 33,4 millions de Français ont reçu une dose de rappel. 53 764 805 personnes ont reçu au moins une injection (soit 79,7 % de la population totale) et 52 437 130 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 77,8 % de la population totale).

Source LE DAUPHINE LIBERE.

Coronavirus à Marseille : A la Timone, des enfants malades placés à l’isolement dans une unité spécialisée…

Face au nombre important d’enfants de tout âge atteint du coronavirus, les hôpitaux de Marseille s’organisent, et ont ouvert une unité spéciale.

Coronavirus à Marseille : A la Timone, des enfants malades placés à l’isolement dans une unité spécialisée

 

« Salut Rayane ! Repose-toi bien. » Le petit garçon longe aux côtés de sa maman ​les couloirs de l’hôpital de la Timone, à Marseille, et pousse enfin la porte qui le relie au monde extérieur. Pour lui et sa mère, le temps a paru un peu long, enfermés pendant près de six jours dans ces quelques mètres carrés.

Une semaine plus tôt, Rayane, testé positif, avait dû être hospitalisé et placé à l’isolement dans cette unité spéciale dédiée aux enfants atteints du coronavirus et d’autres maladies chroniques, allant du handicap à l’épilepsie. Et pour cause, selon le professeur Brigitte Chabrol, cheffe du service pédiatrie et neuropédiatrie à l’hôpital d’enfants de la Timone, « une infection au Covid-19 chez ces enfants entraînent une décompensation de leurs maladies sous-jacentes. »

Des enfants de 0 à 18 ans

Depuis la mi-décembre, une zone spéciale de l’hôpital, pouvant accueillir six enfants et leurs parents, à l’isolement, a ainsi été aménagée au sixième étage. Au bout du couloir, Alizée cajole sa petite Maëlys, intubée dans un lit à barreau. La maman et son bébé, atteinte d’une maladie génétique, sont arrivés la veille dans cette unité. « Elle avait une forte fièvre, et le paracétamol ne faisait pas effet, raconte Alizée. Le papa a visiblement attrapé le Covid en même temps que sa troisième dose, et on pense qu’il lui a refilé, ainsi qu’à moi. On ne croise personne pourtant. On sort très peu, comme elle est handicapée… »

Afin de limiter les risques de propagation du virus, les parents qui accompagnent leurs enfants sont également placés à l’isolement aux côtés de leur petit, le temps de l’hospitalisation. « Et on désinfecte après chaque sortie », rapporte Vanessa, l’une des infirmières de ce service. Pour prendre en charge les jeunes patients, âgés de 0 à 18 ans, les soignants revêtent une blouse spécifique, qu’ils enlèvent chaque fois qu’ils quittent la chambre. L’ensemble du matériel de soin reste également dans ce petit couloir, afin d’éviter de contaminer le reste du service pédiatrique.

245 enfants en un an

Il faut dire que, depuis maintenant plusieurs mois, la Timone fait face à un flux important de jeunes enfants malades du coronavirus. En 2020, 75 enfants avaient été hospitalisés après avoir été infectés par le Covid-19. Un an plus tard, ils sont 245. Et jusqu’à 14 enfants en même temps ont été pris en charge dans les différentes unités de l’hôpital pédiatrique. « On trouve parmi ces enfants, des nouveau-nés qui n’ont même pas quinze jours de vie, et qui présentent des difficultés pour manger et de la fièvre, liste le professeur Chabrol. On a aussi des enfants de tout âge, porteurs de maladies chroniques. Et enfin des enfants qui ont des complications, porteurs du syndrome dit Pims. »

Cette maladie, appelée également syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, correspond à une complication du Covid-19 qui survient chez l’enfant quatre à six semaines après l’infection. « Elle se manifeste par une forte fièvre et parfois, une atteinte cardiaque et des douleurs abdominales, précise le professeur Chabrol. Et on est la région la plus touchée après l’Île-de-France. » Alors que la vaccination des enfants patine, la médecin en appelle aux parents. « Il faut arrêter la circulation du virus, estime le professeur Charbol. Donc il faut vacciner enfant comme adulte. Pour l’instant, on n’a eu quasiment aucun Pims chez des enfants vaccinés. »

Source 20 MINUTES.

Personnes âgées : Face à la hausse des cas de maltraitance, des bénévoles à l’écoute « pour soulager » les souffrances…

Au dernier semestre 2021, le 3977, numéro national de lutte contre les maltraitances envers les personnes âgées, a enregistré une hausse de 22 % des signalements.

Mais le sujet rencontre peu d’écho.

Personnes âgées : Face à la hausse des cas de maltraitance, des bénévoles à l’écoute « pour soulager » les souffrances...

 

  • En France, le numéro 3977 permet de signaler des faits de maltraitance commis à l’encontre de personnes âgées et d’adultes en situation de handicap.
  • Après une baisse des signalements enregistrés en 2020 dans un contexte d’épidémie de Covid-19 et de confinement, la plateforme a noté une hausse constante des appels en 2021.
  • Physiques, psychologiques ou financières, ces maltraitances à l’égard des personnes en situation de vulnérabilité nécessitent, selon les acteurs du secteur, une réponse politique d’ampleur.

Autour de la table, les réglisses passent de main en main. Malgré le froid et le regain de l’épidémie de Covid-19, Claude, Renée, Isabelle, Nadine et sept autres bénévoles de l’association Alma Paris ont fait le déplacement pour la première réunion d’équipe de 2022. Anciens médecin, psychologue, juriste ou assistantes sociales, ces membres de l’équipe écoutent et orientent les personnes âgées ou en situation de handicap victimes de maltraitances.

Un accompagnement qui s’est intensifié depuis l’apparition du coronavirus au printemps 2020. Rattachée au niveau départemental à la plateforme d’écoute nationale, le 3977, Alma Paris a géré près de 460 dossiers l’année passée, un chiffre en hausse constante depuis trois ans. La tendance est la même à l’échelle nationale, puisqu’au dernier semestre 2021, les signalements de maltraitance à l’encontre des seniors ont  augmenté de 22 % sur ce numéro dédié.

Des maltraitances « mal connues »

En dépit de ce constat, la question de la maltraitance des personnes âgées est passée sous les radars de l’opinion et des responsables politiques, estiment les acteurs du secteur. « Au début de l’épidémie de Covid-19, les pouvoirs publics ont eu un discours de prévention très fort sur les violences faites aux enfants et aux femmes mais la thématique des violences faites aux personnes âgées a été totalement absente. On sent bien que ça n’est pas perçu comme une priorité depuis le début du quinquennat », analyse Pierre Czernichow, le président de la Fédération 3977. Dans les locaux parisiens d’Alma, Claude Lepresle, qui préside la structure, peine à cacher son « irritation » : « Dès le premier confinement, on est monté au créneau auprès de l’adjoint à la maire de Paris pour dire que ça suffisait et que les vieux aussi, ça existait ! »

« Mal connues », selon Pierre Czernichow, les maltraitances à l’égard de nos aînés peuvent s’exercer de diverses façons. Psychologiques, physiques ou financières, ces violences se déroulent soit dans un cadre institutionnel au sein d’établissements médico-sociaux comme les Ehpad, soit dans le huis clos familial, au domicile des personnes âgées. Elles peuvent être le fait d’un proche mais aussi d’un aidant ou d’un professionnel. Les signalements, eux, émanent parfois de la victime directe mais ce sont majoritairement des tiers – un membre de la famille, un voisin ou un soignant – qui alertent.

« Par moments, on rencontre des impasses »

Les échanges entre les bénévoles d’Alma Paris témoignent de la complexité de ces situations. Répartis en binômes pluridisciplinaires, les membres de l’équipe tiennent des permanences et récupèrent les dossiers ouverts par la plateforme nationale après un premier appel au 3977. « En général, les dossiers sont traités directement par ces binômes. Mais par moments, on rencontre des impasses, on ne sait plus quoi proposer et ça nécessite de réfléchir tous ensemble aux suites à donner », explique Claude.

Au total ce lundi, neuf dossiers sont examinés par le groupe. « J’en ai trois », annonce Dominique, bénévole depuis 2019 à Alma. Une femme, âgée d’une cinquantaine d’années, a sollicité l’association car on lui interdit de rendre visite à son père. Agé de 78 ans, victime d’une rupture d’anévrisme et plongé dans le coma pendant trois semaines, il serait, selon l’appelante « sous l’emprise » de sa belle-fille et de sa nouvelle épouse. « Là, le problème, effectivement, c’est le droit de visite. Elle peut écrire au procureur ou faire appel à un avocat. Mais s’il y a une mise sous tutelle, ça va prendre un an, facile. Peut-être qu’une médiation par un autre membre de la famille pourrait aider ? », interroge Isabelle, juriste de formation.

Des interventions rares

Chargés d’orienter et d’aider les proches inquiets ou les victimes, les bénévoles d’Alma n’ont pas vocation à se substituer aux services sociaux ou à la justice. Mais certaines situations graves nécessitent l’intervention de l’association. « On a eu des nouvelles de Madame C. », lance Claude. « Comme vous le savez, c’est une pharmacienne qui nous a téléphoné pour nous dire qu’une de ses clientes était frappée par son fils, qu’elle avait remarqué des bleus sur ses poignets et sur ses bras », ajoute le président de l’association.

À l’occasion d’une venue dans l’officine, exceptionnellement seule et sans son fils, cette dame âgée s’était confiée à sa pharmacienne. « On lui a dit qu’en tant que professionnelle de santé, elle devait faire un signalement au procureur de la République. On l’a relancé cinq fois, mais elle n’a rien fait. Donc on a pris notre plume pour écrire directement au procureur qui a nommé un médecin pour une expertise avec une demande de mise sous protection », poursuit-il.

« On a fait tout ce qu’on avait à faire ! »

« Nous, on a fait tout ce qu’on avait à faire ! C’est à la justice maintenant de trouver une solution pour que ce fils arrête de taper sur sa mère », s’agace Marie-Françoise, qui a géré le dossier. Problème, le procureur aurait sommé le médecin expert de réaliser une évaluation cognitive de la victime. « C’est un peu rude. Cette dame va peut-être se retrouver sous curatelle alors qu’elle n’a rien demandé et qu’il y a des suspicions de maltraitances ! », s’inquiète Isabelle.

Soumises au secret de l’enquête, les autorités judiciaires ne communiquent pas à l’association les avancées de leurs investigations diligentées après un signalement. « On ne sait pas si le procureur a ouvert une enquête de police en parallèle à l’encontre du fils ? », demande Renée, psychologue à la retraite. « Non », regrette Claude. « C’est frustrant », confie Christiane, la fondatrice et « vétérante » de l’association. Marie-Françoise, directrice d’Ehpad pendant douze ans, elle, s’y est résolue : « Je me dis que si on a déjà pu apporter une écoute, un soutien, soulager les gens qui nous appellent, c’est déjà beaucoup ».

Source 20 MINUTES.