Coronavirus : pourquoi l’Allemagne semble-t-elle mieux gérer l’épidémie que la France ?…

Franceinfo a comparé la situation française avec celle de notre voisin outre-Rhin autour de trois critères : la politique sanitaire, l’état du système hospitalier et le financement de la recherche.

Coronavirus : pourquoi l'Allemagne semble-t-elle mieux gérer l'épidémie que la France ?

Alors que le Covid-19 sévit en Europe depuis bientôt deux mois, l’Allemagne affiche un taux de mortalité bien plus faible que ses voisins. Selon le dernier bilan de l’Institut Robert-Koch (RKI), du vendredi 3 avril, 1 017 Allemands sont morts du virus, pour 79 696 cas recensés (soit un taux de mortalité de 1,3%). Dans le même temps, la France affiche un bilan bien plus lourd avec 4 503 morts à l’hôpital pour 59 105 cas recensés (soit 7,6% de mortalité), selon les données rendues publiques le 2 avril.

De plus, les hôpitaux allemands sont encore loin d’être saturés. A tel point que, depuis la mi-mars, plusieurs dizaines de malades de la région Grand Est sont transférés par l’armée allemande vers les hôpitaux des régions frontalières, comme la Sarre ou la Rhénanie-Palatinat. L’Allemagne fait figure de modèle dans sa prise en charge de l’épidémie. Stratégie sanitaire, systèmes hospitaliers et avancée de la recherche : franceinfo a identifié trois domaines de comparaison entre les deux pays pour savoir où se situe l’Hexagone par rapport à son voisin.

Deux stratégies sanitaires très différentes

En Allemagne. Le pays a commencé très tôt à faire tester ses habitants. « Les tests sont le pilier de la stratégie allemande », analyse Laurent Desbonnets, correspondant de France Télévisions outre-Rhin. Dès le premier cas avéré en Bavière, à la mi-janvier, une politique massive de dépistage a été mise en place, à l’initiative de l’Institut Robert-Koch, établissement de référence pour la recherche appliquée et la santé publique en Allemagne. « Le gouvernement s’appuie sur les laboratoires indépendants, disséminés sur le territoire. Dès janvier, il leur a communiqué à chacun le modèle pour réaliser le test », décrit Laurent Desbonnets.

« Je crois que l’Allemagne a très rapidement pris conscience du début de l’épidémie. Nous l’avons fait deux ou trois semaines plus tôt que certains de nos voisins. Nous y sommes arrivés parce que nous avons énormément diagnostiqué, beaucoup testé », explique le professeur Christian Drosten, directeur de l’Institut de virologie de la Charité à Berlin, à l’hebdomadaire Die Zeit (en allemand). 

Chaque semaine, entre 300 000 et 500 000 personnes sont testées en Allemagne. Et le gouvernement d’Angela Merkel ne compte pas s’arrêter là : un document du ministère de l’Intérieur, révélé le week-end dernier par plusieurs médias, prescrit une stratégie inspirée de la Corée du Sud, avec pas moins de 200 000 tests par jour. Les tests ciblent principalement deux catégories de personnes : celles qui présentent des symptômes de la maladie (même bénins) et toutes celles qui ont été en contact avec des malades.

Ces tests sont réalisés dans les centres hospitaliers et chez les généralistes, parfois aussi directement sur les patients installés dans leur véhicule. L’objectif ? Isoler les malades le plus vite possible.« N’importe qui testé positif se retrouve strictement confiné », explique Laurent Desbonnets. Car en Allemagne, il n’y a pas de confinement strict, même si, dans les faits, les règles sont presque les mêmes qu’en France : seuls les commerces de première nécessité sont ouverts, et les déplacements sont drastiquement limités. « Le fait que l’on identifie autant de personnes infectées nous permet de limiter leurs contacts, donc de limiter le nombre de morts », explique le professeur Thomas Schulz, médecin à l’institut de virologie de Hanovre (Allemagne), interrogé par franceinfo.

En France. Côté français, le rythme de dépistage n’a rien à voir avec celui de l’Allemagne, ce qui suscite l’indignation d’une partie du corps médical. Cela s’explique notamment par le manque de tests nasaux PCR, qui permettent une détection immédiate du virus, car ceux-ci sont majoritairement produits à l’étranger. « On est totalement incapables de tester à très grande échelle parce qu’il n’y a pas d’industrie de biologie moléculaire en France », explique Michel Bendahan, pharmacien biologiste, à L’Opinion (article abonnés).

Pour rationner les kits de dépistage, les tests n’étaient pratiqués jusque récemment qu’en cas de symptômes graves, sur les personnes ayant été en « contact étroit » avec un cas confirmé ou ayant voyagé dans une « zone d’exposition à risque », comme l’expliquait Le Parisien, mi-mars. Mais le 16 mars, l’OMS a appelé les Etats à dépister massivement tous les cas suspects, obligeant la France à revoir sa doctrine. Les autorités sanitaires réalisaient alors 10 000 tests par jour. Le 24 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré que la France allait « démultiplier le nombre de tests sur le territoire », ce qu’il a répété quatre jours plus tard, affirmant vouloir parvenir à 30 000 tests quotidiens d’ici « une grosse semaine ». Puis ce chiffre devrait être porté à « 50 000 fin avril », a précisé le ministre, « 60 000 en mai et 100 000 en juin ». Des « drive-tests » ont d’ores et déjà été mis en place depuis la fin de la semaine dernière dans plusieurs villes.

Des dépenses de santé plus élevées outre-Rhin

En Allemagne. « Nous avons peut-être le meilleur système de santé au monde », a déclaré Angela Merkel dans son discours télévisé, mercredi 18 mars. Il est vrai que l’Allemagne est particulièrement bien dotée en soins intensifs, avec 28 000 lits, selon le ministre allemand de la Santé. Cela représente 6 lits pour 1 000 habitants, soit l’un des taux les plus élevés des pays de l’OCDE. Au total, 25 000 sont équipés d’une assistance respiratoire. Il faut dire que les principaux fabricants mondiaux de respirateurs, Draeger et Löwenstein, sont implantés outre-Rhin.

Comme l’explique franceinfo dans cet article, l’Allemagne fait également partie des Etats les mieux dotés de l’OCDE en lits pour « soins aigus », c’est-à-dire les lits d’hôpitaux régulièrement entretenus et dotés de personnel (hors psychiatrie et soins de longue durée). Le système allemand possède 6,02 lits pour 1 000 habitants et talonne ainsi la Corée du Sud et le Japon.

Mais la pandémie révèle tout de même certaines faiblesses du système hospitalier allemand. « Ces derniers mois, certains lits de soins intensifs ont été fermés parce qu’il n’y avait pas assez de personnel » compétent disponible, a récemment décrit Reinhard Busse, spécialiste en économie de la santé à l’Université technique de Berlin. Depuis plusieurs années, quelque 17 000 postes d’infirmier ne sont pas pourvus. La situation est telle que nombre d’établissements, dont le grand CHU berlinois de La Charité, ont dû appeler à l’aide étudiants en médecine ou retraités du secteur.

Autre difficulté majeure dans un pays à la population vieillissante : le départ d’une grande partie des 200 000 aides-soignantes à domicile polonaises, ukrainiennes ou des pays baltes qui portent quotidiennement assistance à des personnes âgées, dont le nombre est estimé entre 300 000 et 500 000. Des départs qui font craindre un nouveau désastre sanitaire.

En France. Si le système hospitalier français est réputé comme l’un des plus performants en Europe, la vague épidémique survient alors que l’hôpital public traverse une crise sociale sans précédent depuis plus d’un an, mettant en tension des services qui fonctionnaient déjà à flux tendu.

Le nombre de lits disponibles est un indicateur intéressant pour situer la France par rapport à ses voisins. L’Hexagone est ainsi un peu en dessous de la moyenne des 35 pays « développés » membres de l’OCDE, avec 3,1 lits pour 1 000 habitants, soit moitié moins que l’Allemagne, selon les données d’Eurostat. Un chiffre en baisse de près de 10% sur dix ans, en raison du développement des opérations en ambulatoire (sans nuit à l’hôpital) et de réductions budgétaires.

Confronté à une surcharge des services de réanimation, le gouvernement souhaite augmenter le nombre de lits, « pour atteindre un objectif de 14 000 à 14 500 lits de réanimation sur tout le territoire national », a indiqué Olivier Véran, samedi 28 mars,  contre 5 000 lits actuellement. En Ile-de-France, la situation est de plus en plus tendue : sur 1 500 places dans les services de réanimation de la région parisienne, 1 300 sont actuellement occupées. Par endroits, comme en Seine-Saint-Denis, les hôpitaux sont déjà saturés.

Les statistiques 2019 de l’OCDE indiquent que la France se place en troisième position mondiale pour les dépenses de santé calculées par rapport au pourcentage du produit intérieur brut. Mais elle tombe à la douzième place lorsqu’on rapporte ces dépenses au nombre d’habitants. « En 2018, selon l’OCDE, les dépenses de santé par habitant représentaient 5 847 dollars (5 200 euros) en Allemagne, 4 931 dollars (4 300 euros) en France », relève Le Monde diplomatique (article abonnés).

Un budget recherche en augmentation en France… mais pas à la hauteur de l’Allemagne

En Allemagne. Si le pays a été si réactif dans sa politique de dépistage, c’est aussi parce qu’on doit la découverte du premier test mondial de détection du Covid-19 à l’un de ses ressortissants, le scientifique Olfert Landt, et son équipe de chercheurs. Le 17 janvier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) officialisait la validation de ce test, avant même le protocole chinois (approuvé le 24 janvier). Fin février, Olfert Landt affirmait à CNN (article en anglais) avoir produit 4 millions de tests.

L’Allemagne est l’un des leaders de l’OCDE en matière de dépenses dans le domaine de la recherche. Et le ministère allemand de la Recherche compte accélérer les choses. Il a déclaré vouloir débloquer 150 millions d’euros pour soutenir la mise en place d’un réseau permettant d’améliorer les échanges entre laboratoires et hôpitaux universitaires. Ce réseau aura aussi pour mission de compiler des données sur tous les patients atteints du Covid-19 afin d’avoir une vue d’ensemble de leurs antécédents médicaux et de leur constitution, et d’aider à concevoir un vaccin.

En France. Le budget 2020 de la recherche en France a été « sanctuarisé », c’est-à-dire qu’il n’a pas baissé par rapport à l’année précédente. Il atteint 25,49 milliards d’euros, soit 500 millions d’euros de plus que l’an dernier. Déjà, en 2019, le budget était en hausse. « Ces augmentations sont par définition positives, mais beaucoup de rapports ont rappelé qu’une nation comme la France, pour se comparer et se maintenir par rapport à ses voisins, devrait faire un effort bien plus considérable », explique David Larousserie, journaliste scientifique au Monde, sur France Culture.

Par rapport à l’Allemagne, les dépenses de recherche, publiques et privées confondues, sont vraiment différentes. Plus de 90 milliards d’euros par an [en Allemagne], 50 milliards en France.David Larousserie, journaliste au « Monde »Sur France Culture

Un constat partagé par Samuel Alizon, directeur de recherche sur les maladies infectieuses au CNRS. « Le financement de la recherche et du développement en France est risible par rapport à l’Allemagne », affirme-t-il à franceinfo. Il pilote depuis peu les recherches sur un modèle prédictif, qui consiste à explorer les différents scénarios de sortie du confinement. « Les Britanniques ont fait beaucoup de modélisations de l’après-confinement. En France, rien n’a été lancé. On s’y est donc mis avec mon équipe, début mars, alors que ce n’est pas notre cœur de métier », déplore le chercheur.

« Désormais, quand un virus émerge, on demande aux chercheurs de se mobiliser en urgence et de trouver une solution pour le lendemain. Or, la science ne marche pas comme cela. Cela prend du temps et de la réflexion », renchérit Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus, dans une interview donnée au Monde (article abonnés). Le scientifique dénonce « le temps perdu » sur la recherche concernant le Covid-19 à cause d’une baisse des investissements. Ses études sur les coronavirus ont débuté en 2002, quelques mois avant que l’épidémie de Sras n’émerge en Chine. Mais, comme l’explique LCI, qui cite Bruno Canard, les crédits ont fondu au fur et à mesure que cette épidémie se retirait de l’actualité, dès l’été 2003.

Source FRANCE INFO.

Coronavirus: un choc économique mondial résumé en sept chiffres… Le monde confronté à sa pire crise depuis 1945 !

L’épidémie a de lourdes conséquences sur l’économie et l’emploi dans le monde entier.

Alors que les compagnies aériennes ont presque cessé leur activité, le business de la livraison de repas explose.

Entre les deux, le pétrole chute ainsi que les prévisions de croissance. 

Le monde confronté à sa pire crise depuis 1945

Coronavirus : des conseils aux séniors pour bien vivre le confinement et rester en forme…

Le confinement pour les séniors peut avoir des conséquences physiques et mentales fâcheuses. Quels conseils de spécialistes pour les éviter ?

Coronavirus : des conseils aux séniors pour bien vivre le confinement et rester en forme. Sport à domicile

Comme tous les Français, Gérard S., Parisien de 82 ans, est en confinement depuis plusieurs jours. Veuf, il vit seul. Lui qui a l’habitude de se rendre à la salle de sport tous les jours, et de se balader dans Paris, ne sort plus désormais que pour se ravitailler à l’heure de moindre affluence. « Je sais que je suis la cible du virusalors je fais très attention », témoigne-t-il soucieux. Seulement voilà, si le confinement est une nécessité absolue pour protéger les personnes les plus fragiles. « Il peut entrainer également des conséquences fâcheuses sur la santé physique et mentale de nos aînés », expose Gaël Chetelat, directrice de recherche à l’Inserm qui dirige l’étude européenne Silver Santé Study dont le but est d’identifier les facteurs déterminants de la santé mentale et du bien-être des seniors. Tout d’abord, l’isolement peut, retarder les secours : « Si d’ordinaire ces personnes reçoivent des visites (famille, voisins, aide-ménagère…etc) qui aujourd’hui ne viennent plus, il y a un risque de passer à côté d’une chute ou d’une pathologie, expose Gaël Chetelat. C’est pourquoi il faut que les personnes âgées aient absolument un référent à qui demander de l’aide par téléphone, au cas où. »

Se lever toutes les heures 

Mais le confinement, c’est aussi la restriction des déplacements. « Sur le plan physique, les principaux risques du confinement sont liés à l’inactivité physique et à la sédentarité, qui entraînent une diminution  de la masse musculaire et des capacités cardio-respiratoires », assure ainsi Lucile Bigot, docteure en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), responsable scientifique et technique au sein de la société Mooven qui propose de l’activité physique par Visio conférence. Or pour assurer les tâches de la vie quotidienne, « les capacités musculaires et cardiorespiratoires sont essentielles tout au long de la journée car elles permettent de se lever, d’attraper un paquet dans le placard, de se baisser pour ramasser un objet… Si on ne maintient pas une activité physique régulière, la diminution de ces fonctions engendre petit à petit le désengagement dans les tâches quotidiennes jusqu’à entrainer une perte réelle d’autonomie ».

Lucile Bigot est  très claire sur ce point : « Pour éviter cela, il faut sortir et marcher si possible au moins 30 minutes par jour à bonne allure ». Mais en cette période où les déplacements extérieurs sont limités « il faut absolument penser à se lever au minimum toutes les 1h à 1h30, et mobiliser les grands groupes musculaires, c’est-à-dire les bras, les jambes, et réaliser de petits exercices quelques minutes ». Gérard S. a  réservé un coin de son appartement, pour y installer une serviette au sol et y faire des mouvements de gymnastique, conscient qu’« il faut se faire une routine pour garder la motivation » 

Avoir une activité physique dynamique

Pour aider les personnes confinées à faire de l’exercice à domicile, le ministère des Sports recommande, lui aussi, « une pratique minimale d’activités physiques dynamiques est recommandée, correspondant à 1 heure par jour pour les enfants et les adolescents, et à 30 minutes par jour pour les adultes. » Tout en conseillant toutefois, de « ne pas pratiquer d’activité physique si vous avez de la fièvre (en cas de température supérieure ou égale à 38°C). » Le ministère renvoie également sur des applications gratuites, Be Sport (disponible sur Apple Store et Google Play), My Coach : application Activiti (bientôt disponible sur Apple Store et Google Play) Goove app (web-application disponible sans téléchargement). Selon un communiqué du ministère, « ces applications qui ont déjà conventionné avec de nombreuses fédérations sportives ainsi qu’avec le Comité National Olympique et Sportif Français, s’engagent à proposer gratuitement, dans les jours à venir, aux Françaises et aux Françaises leurs contenus conçus par des professionnels du sport, mais également de la santé et de l’activité physique adaptée. »

Gérer son stress

Autre conséquence possible de l’isolement : l’angoisse et le stress. « La solitude et la situation sanitaire anxiogène peuvent générer un sentiment d’angoisse chez des personnes âgées, assure Gaël Chetelat. Il est donc important qu’elles aient des contacts autres que les nouvelles alarmantes de la radio et la télévision, pour relativiser. Sinon il y a un risque de dépression, lié à un sentiment de solitude, d’abandon. » Pour vaincre ce sentiment qui peut être délétère pour la santé dans la population générale, il faut vaincre l’isolement social. Et pour cela, les moyens de communication actuels sont un atout formidable.  » Il faut que les gens s’organisent, pour prendre contact quotidiennement. Si possible faire des groupes What’s app, skype, pour se retrouver tous les jours et discuter, assure Gaël Chetelat. Gérard S. qui parle à ses filles au téléphone ou par skype le reconnaît, il est anxieux. « Cette situation, totalement inconnue pour moi, me fait penser tout le temps à la mort, ça me fait du bien d’en parler. »

« Les contacts sont cruciaux dans cette crise, renchérit Christophe Haag, chercheur en psychologie sociale, auteur de La contagion émotionnelleCar en plus de la contagion du virus il y a la contagion de la peur.  Et chez nos aînés cela fait courir le risque d’hypertension, de hausse de la glycémie, etc. il y a donc un grand enjeu pour faire baisser l’angoisse. » Le chercheur conseille la lecture, le soin des animaux domestiques, mais aussi « ouvrir des albums photos pour se remémorer des souvenirs et activer des émotions positives« avec, surtout, « la mise en place d’une routine régulière pour garder un rythme ». Gaël Chetelat recommande, en plus, la pratique de la méditation « particulièrement bien adaptée au fait de rester chez soi » et dont les bénéfices sont multiples (lire dossier Sciences et Avenir). En 2017, une première étude de son équipe a montré que le cerveau d’expert en méditation avait un meilleur métabolisme que celui de témoins.

Bien s’alimenter 

La spécialiste pointe enfin l’alimentation. « Il est bénéfique de privilégier une alimentation de type méditerranéen (riche en fruits, en légumes, poisson, huile d’olive, céréales complètes, légumes secs, noix, fromage frais ou yaourt, viandes maigres) qui a montré ses bénéfices pour améliorer les fonctions cognitives et cardio-vasculaires ». Et la chercheuse de conclure « n’oubliez pas de vous faire plaisir aussi. Avec le stress on peut avoir particulièrement envie de chocolat et il ne faut pas culpabiliser pour cela ! ».

Source SCIENCES AVENIR.

Coronavirus. 88 % de fréquentation en moins dans les commerces : Google Maps mesure le confinement… Chute vertigineuse !

Google met à disposition des données issues des mouvements des utilisateurs de son application de géolocalisation Google Maps dans 131 pays.

En France, la chute de fréquentation des lieux de travail, de loisir ou de transport est vertigineuse.

Coronavirus. 88 % de fréquentation en moins dans les commerces : Google Maps mesure le confinement

Google publie à partir de ce vendredi des statistiques issues des données de localisation de ses utilisateurs dans le monde, afin d’aider les pouvoirs publics à évaluer l’efficacité des mesures de distanciation sociale contre le Covid-19.

Téléchargeables sur un site dédié pour plus de 131 pays dont la France, ces rapports doivent révéler les tendances générales des mouvements de personnes au fil du temps et par zone géographique, dans différentes catégories d’endroits tels que les lieux de loisirs, les commerces d’alimentation, les pharmacies, les parcs, les stations de transport en commun, les lieux de travail et de résidence, selon un article sur un blog du géant américain.

Nous afficherons les tendances sur plusieurs semaines sous forme d’une augmentation ou diminution du pourcentage des visites, et non d’un nombre absolu, précise l’article signé par la directrice des produits géographiques de Google (dont Maps) Jen Fitzpatrick et la médecin en chef de Google Health Karen DeSalvo. Les informations les plus récentes dateront de 48 à 72 heures.

Nous espérons que ces rapports aideront (les responsables de la santé publique) à prendre des décisions sur la façon de gérer la pandémie de Covid-19. Par exemple, ces informations pourraient aider les responsables à comprendre les changements de tendances dans les déplacements essentiels, ce qui pourrait les amener à faire de nouvelles recommandations concernant les horaires d’ouverture ou les offres de services de livraison, explique Google.

Une baisse de 88 % dans les commerces

Selon les données diffusées pour la France au 29 mars, les effets du confinement sautent aux yeux. La fréquentation des lieux de loisirs et de consommation (commerces, restaurants, cinémas, etc…) – fermés depuis le 15 mars – a chuté de 88 %.

De même, la fréquentation des lieux de transports publics (tramway, métro, gares…) a chuté de 87 %.

Et alors que près de 4 millions de salariés sont en chômage partiel et que d’autres télé travaillent, la baisse de fréquentation des lieux de travail est de 56 %.

Données agrégées et anonymisées

Comme la détection d’embouteillages ou la mesure de la fréquentation des commerces sur Google Maps, ces rapports utilisent les données agrégées et anonymisées des utilisateurs Google ayant activé l’historique des positions, qui peut être supprimé ou interrompu dans les paramètres du compte.

Pour protéger la vie privée des personnes, aucune information personnellement identifiable, comme l’emplacement, les contacts ou les mouvements d’une personne, n’est mise à disposition, écrit Google.

Pour empêcher toute tentative d’identification d’une personne au sein de l’ensemble de données, l’entreprise a mis en œuvre une technique statistique appelée confidentialité différentielle qui ajoute du bruit dans les données brutes tout en conservant des statistiques proches de la réalité.

Différents projets technologiques ont été lancés dans le monde pour lutter contre l’épidémie, notamment le recours aux données de localisation des opérateurs télécoms pour prévoir la propagation du virus et tracer le parcours des personnes malades, ou à des applications mobiles pour alerter les utilisateurs s’ils ont croisé la route de personnes contaminées.

Source OUEST FRANCE.

« On fait attention à tout comportement inhabituel » : la difficile lutte contre le Covid-19 dans les centres d’accueil des personnes déficientes intellectuellement…

À l’institut Saint-André de Cernay, qui accueille des personnes déficientes intellectuellement dans le Haut-Rhin.

La lutte contre l’épidémie de Covid-19 sont compliqués par les pathologies des résidents, la grande majorité d’entre eux n’ayant pas accès au langage verbal, il leur est souvent impossible de dire s’ils se sentent mal.

"On fait attention à tout comportement inhabituel" : la difficile lutte contre le Covid-19 dans les centres d'accueil des personnes déficientes intellectuellement. L.'institut Saint-André à Cernay (Haut-Rhin).

La crise du coronavirus Covid-19 rend de plus en plus difficile l’accompagnement des patients dans les établissements médico-sociaux comme celui de la maison d’accueil spécialisée de l’institut Saint-André de Cernay. Situé dans le Haut-Rhin, l’institut accueille, de jour comme de nuit, 115 résidents déficients intellectuels sévères à profonds. Des adultes souvent polyhandicapés qui ont besoin d’une aide dans l’ensemble des actes de la vie quotidienne. Cet établissement a dû isoler plusieurs résidents après le décès d’un des leurs des suites du Covid-19.

Rien que pour obtenir des masques, l’institut Saint-André de Cernay a dû faire appel à la solidarité. « Ce sont des familles, des gens qui habitent dans le coin qui ont entendu l’appel aux dons, explique Caroline Dietrich, la directrice. C’est effectivement de la débrouille, on fait ce qu’on peut pour compenser ce que nous vivons actuellement. »

Des difficultés liées au manque de matériel, de tests notamment, qui ont conduit cette maison d’accueil spécialisée à mettre des résidents à l’écart sans savoir précisément de quoi ils sont atteints. « Ces tests, on ne les voit pas arriver, déplore Caroline Dietrich. Alors dans le doute, on met en place des confinements. »

Au-delà du handicap dont elles sont porteuses, les personnes que nous accueillons ont souvent des fragilités en plus, notamment sur le plan respiratoire. Caroline Dietrichà franceinfo

Le problème est que la grande majorité des résidents n’a pas accès au langage verbal et il est souvent impossible pour eux de dire s’ils se sentent mal. C’est donc l’observation des professionnels qui permet d’identifier les cas suspects. Marie Springer est aide-soignante et Carine Datung éducatrice spécialisée. « On est encore plus observatrices que d’habitude. On fait attention au moindre comportement inhabituelOn remarque très rapidement quand quelque chose ne va pas », explique la première. « Quelqu’un qui est d’ordinaire très actif qui s’arrête de bouger, par exemple. Ou qui dort alors que ce n’est pas l’heure de sa sieste… Là, c’est clair qu’on va agir », complète sa collègue.

30% des effectifs en arrêt pour maladie

Il y a désormais sept résidents totalement isolés des autres. Pour les lever, les nourrir ou les vêtir, ces professionnels ont donc besoin d’un équipement complet. De renforts aussi, car 30% des effectifs est en arrêt maladie. Aussi, des volontaires d’autres établissements de l’association Adèle de Glaubitz, qui gère cet institut Saint-André de Cernay, sont arrivés il y a deux semaines. « C’est ce qui nous aide aujourd’hui à garder un peu d’humanité avec les gens qu’on accueille« , explique la directrice de l’établissement. Et encore, elle estime avoir de la chance : ici, les résidents sont sereins, ce qui n’est pas le cas d’autres établissements où le confinement génère d’importants troubles du comportement.

Source FRANCE INFO.

Le coronavirus transmissible par postillons jusqu’à 8 mètres ?…

Certains patients, même guéris, excrètent encore du virus, mais tous ne sont pas forcément encore contagieux dans ce cas.

Un laborantin en train de réaliser des analyses sur des tests de dépistage du Coronavirus.

  • En France, le pic de l’épidémie de coronavirus n’a pas encore été franchi et les pouvoirs publics tentent d’augmenter leurs capacités de dépistage pour mieux cartographier la propagation de la maladie sur le territoire.
  • Dans le même temps, certains patients continueraient à excréter du virus une fois guéris, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont encore contagieux. Et nombre d’entre eux seraient aujourd’hui immunisés contre le Covid-19.
  • Cette immunité peut-elle suffire à protéger toute la population ? Face à ces questions, émerge l’hypothèse d’un déconfinement en plusieurs étapes.

Chaque jour, des milliers de nouvelles contaminations à travers la planète. La moitié de l’humanité tenue au confinement pour freiner la propagation du coronavirus. Des dizaines de milliers de victimes. Et heureusement, de nombreux patients qui guérissent. Mais aujourd’hui, alors que la date de la fin du confinement n’est toujours pas connue, puisqu’il pourrait être reconduit, de nombreuses questions demeurent face à un virus sur lequel planchent des milliers de chercheurs dans le monde, pour comprendre ses mécanismes et mettre au point non seulement un traitement pour en guérir, mais aussi un vaccin pour s’en prémunir.

On sait qu’il est particulièrement contagieux, et que chaque personne infectée peut en contaminer trois autres à son tour en moyenne, d’où l’importance de respecter le confinement et d’accomplir les gestes barrières de distanciation sociale et d’hygiène des mains. Mais combien de temps est-on contagieux ? Devient-on ensuite immunisé contre le virus ? Peut-on le contracter à nouveau ? Et quelle évolution l’épidémie suivra-t-elle à la levée du confinement ?

Combien de temps une personne infectée est-elle contagieuse ?

Début mars, la très sérieuse revue scientifique américaine The Lancet publiait une étude sur la contagiosité du Covid-19, établissant qu’il avait une très haute et très longue contagiosité. Ces travaux ont été menés par des médecins chinois qui ont suivi durant plusieurs semaines, en décembre et janvier, 191 patients Covid-19 dans deux hôpitaux de Wuhan, en Chine. Ils ont constaté qu’après la guérison clinique, près d’un tiers des malades continuait à excréter du virus. Les médecins ont constaté chez les patients observés que la durée d’excrétion virale variait de 8 à 37 jours après l’apparition des premiers symptômes. De quoi en déduire qu’ils étaient contagieux plusieurs semaines, même après la guérison ?

« Depuis un mois, notre façon d’appréhender la situation et de réagir a évolué : on ne suit plus l’excrétion virale des patients, tempère le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et médecin référent de crise Covid-19. Les tests de dépistage sont très sensibles, on peut trouver des traces d’ARN viral, même de manière transitoire, jusqu’à un mois après la contamination, mais cela ne signifie pas que le virus excrété est encore vivant. Ce n’est donc pas parce que le test est positif que le patient est contaminant. De même, un test PCR – réalisé avec un écouvillon dans le nez – peut être négatif parce que le virus est profondément logé dans les poumons et n’est plus présent dans les voies respiratoires hautes. Ici, le test peut être négatif chez un patient qui est pourtant contagieux ».

C’est pourquoi le Haut comité à la santé publique a clarifié le protocole de prise en charge des patients infectés dans un avis rendu le 16 mars dernier. « Les critères cliniques de levée de ce confinement sont une disparition de la fièvre et d’une éventuelle dyspnée [un essoufflement] à partir du 8e jour après le début des symptômes. Il est également recommandé de porter un masque pendant sept jours après cette guérison en cas de contact avec une personne à risque ». En clair, « on considère que si 8 jours après leur apparition, les symptômes de la maladie disparaissent, alors le patient n’est plus considéré comme contagieux, explique le Dr Davido. Un délai que l’on porte à 10 jours pour les patients immunodéprimés », jugés plus fragiles en raison de leur déficit immunitaire.

Est-il possible de contracter le Covid-19 deux fois ?

Çà et là, sont rapportés des cas de patients Covid-19 cliniquement guéris développant de nouveau les symptômes de la maladie. Le Covid-19 peut-il donc se « réveiller » ou peut-on le contracter deux fois ?

« Les cas particuliers de patients infectés, guéris cliniquement et qui développent à nouveau les symptômes, devraient être à nouveau dépistés. Mais a priori, ils ne la développent pas une seconde fois : cela peut être dû à un autre virus saisonnier classique, ou encore être une conséquence d’une forme sévère de coronavirus, qui peut provoquer dans un deuxième temps une surinfection pulmonaire, détaille le Dr Davido. A priori, on ne peut pas attraper deux fois le Covid-19, sauf si on est immunodéprimé ».

Comment être sûr que les patients infectés ne sont plus contagieux ?

La question ne se pose pas totalement pour l’instant, « dans la mesure où tout le monde est confiné et appelé à respecter les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale », rappelle l’infectiologue. Mais elle va revenir comme un boomerang au moment de la levée du confinement, dans quelques semaines. Et là, la réponse résidera peut-être dans la stratégie adoptée par Hong Kong : le dépistage massif. « La méthode serait peut-être de faire pratiquer des PCR quantitatives, pour avoir des valeurs absolues sur lesquels se fonder, avance le Dr Davido. Mais à ce jour, on ne pratique pas de PCR de contrôle, notamment en raison du manque de réactif nécessaire pour réaliser les dépistages ».

La prochaine étape sera alors de « disposer en nombre conséquent de tests de dépistage rapide, que l’on pratique d’une simple piqûre au bout du doigt, de la même manière que l’on mesure la glycémie chez les personnes diabétiques, décrit-il. Ce test rapide sanguin permettra de détecter la présence d’anticorps dans le sang, et ainsi voir si on est immunisé ou non contre la maladie ».

Une immunité collective face au coronavirus est-elle possible ?

C’est la « stratégie » sur laquelle le Premier ministre britannique Boris Johnson – aujourd’hui infecté par le Covid-19 – a un temps misé : ne pas mettre en place de mesures de confinement et laisser les royaux sujets contracter le coronavirus en masse afin de développer une immunité collective. Un pari risqué sur lequel il est finalement revenu, adoptant, comme la France et de nombreux autres pays, une mise sous cloche de la population pour casser la chaîne de progression du coronavirus. Mais avant que le confinement ne montre ses effets, l’épidémie progresse. Une progression qui pose la question et soulève l’espoir d’une immunité collective développée dans les prochaines semaines. « Ça, on pourra le savoir quand au moins 60 % de la population aura contracté le virus. Or, tout l’enjeu des mesures de confinement est justement d’éviter une propagation massive de l’épidémie », relève le Dr Benjamin Davido.

Pour l’heure, les tests sanguins pratiqués sur un grand nombre de patients « révèlent la présence d’anticorps, indique le Dr Davido. Mais on sait encore peu de choses sur ce point : si une personne contaminée guérit et développe des anticorps, on ignore aujourd’hui combien de temps dure cette immunité. Un mois, un an, toute la vie ? On n’en a aucune idée. Et cette question de l’immunité va soulever beaucoup d’autres questions sur les conditions de levée du confinement, afin d’éviter la très redoutée deuxième vague du virus. Plutôt qu’une levée générale du confinement, peut-être que la voie d’un confinement dégradé, variable selon différents critères, pourrait être privilégiée ». Une hypothèse confirmée par le gouvernement. « Il est probable que nous ne nous acheminions pas vers un déconfinement général et absolu pour tout le monde, a déclaré mercredi soir le Premier ministre Edouard Philippe, auditionné par la mission d’information de l’Assemblée nationale. Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l’opportunité, la faisabilité d’un déconfinement qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de tests, en fonction, qui sait, de classes d’âge », a-t-il poursuivi. Avant de prévenir : « C’est un combat long, difficile, qui impliquera de mauvaises nouvelles, des déceptions ».

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Emmanuel Macron annonce un aménagement du confinement pour les personnes autistes…

Un formulaire d’attestation adapté spécialement leur permettra de « sortir un peu plus souvent ».

Le président de la République a fait cette annonce jeudi, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.

Un enfant autiste suit un cours dispensé par une enseignante spécialisée, en octobre 2019 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 2 avril, un aménagement des règles de confinement pour les personnes autistes, en les autorisant à sortir « un peu plus souvent » pour se rendre sur les lieux qu’elles fréquentent habituellement. A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le chef de l’Etat a adressé un message vidéo aux autistes et à leurs accompagnants, qui connaissent une période « difficile » avec la crise du coronavirus.

« Depuis le confinement qui a débuté le 16 mars, vos habitudes ont changé et vous êtes peut-être un peu perdus », déclare Emmanuel Macron. « Vous aviez l’habitude d’aller travailler ou d’étudier tous les jours quelque part, et du jour au lendemain tout cela n’était plus possible. (…) Vous aviez l’habitude de sortir de chez vous quand vous le vouliez, et du jour au lendemain, vous avez dû rester chez vous ».

Une nouvelle attestation spécialement adaptée

« Je sais que vous ne voulez qu’une seule chose : qu’on vous rende votre vie d’avant », ajoute Emmanuel Macron, car « pour certains d’entre vous, rester enfermé chez soi est une épreuve » qui « fait parfois monter une angoisse », « dure pour vous et pour vos proches ». Il précise qu’un formulaire d’attestation adapté spécialement pour eux et leurs accompagnants leur permettra de « sortir un peu plus souvent », tout en leur demandant de continuer à respecter les gestes barrières.

Dans un communiqué publié mardi, le Collectif Handicaps, qui regroupe plusieurs associations d’aide aux autistes, s’alarmait de l’impact du confinement, qui « plonge des personnes et leurs familles dans un total isolement, de profondes difficultés voire des mises en danger ».

A l’occasion de cette Journée mondiale, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, participera jeudi à 17 heures à un Facebook Live sur le sujet avec Claire Compagnon, déléguée interministérielle chargée de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’autisme, selon l’Elysée.

 

Coronavirus : Est-on contagieux ou immunisé une fois guéri, et peut-on contracter deux fois le Covid-19 ?…

Certains patients, même guéris, excrètent encore du virus, mais tous ne sont pas forcément encore contagieux dans ce cas.

Un laborantin en train de réaliser des analyses sur des tests de dépistage du Coronavirus.

  • En France, le pic de l’épidémie de coronavirus n’a pas encore été franchi et les pouvoirs publics tentent d’augmenter leurs capacités de dépistage pour mieux cartographier la propagation de la maladie sur le territoire.
  • Dans le même temps, certains patients continueraient à excréter du virus une fois guéris, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont encore contagieux. Et nombre d’entre eux seraient aujourd’hui immunisés contre le Covid-19.
  • Cette immunité peut-elle suffire à protéger toute la population ? Face à ces questions, émerge l’hypothèse d’un déconfinement en plusieurs étapes.

Chaque jour, des milliers de nouvelles contaminations à travers la planète. La moitié de l’humanité tenue au confinement pour freiner la propagation du coronavirus. Des dizaines de milliers de victimes. Et heureusement, de nombreux patients qui guérissent. Mais aujourd’hui, alors que la date de la fin du confinement n’est toujours pas connue, puisqu’il pourrait être reconduit, de nombreuses questions demeurent face à un virus sur lequel planchent des milliers de chercheurs dans le monde, pour comprendre ses mécanismes et mettre au point non seulement un traitement pour en guérir, mais aussi un vaccin pour s’en prémunir.

On sait qu’il est particulièrement contagieux, et que chaque personne infectée peut en contaminer trois autres à son tour en moyenne, d’où l’importance de respecter le confinement et d’accomplir les gestes barrières de distanciation sociale et d’hygiène des mains. Mais combien de temps est-on contagieux ? Devient-on ensuite immunisé contre le virus ? Peut-on le contracter à nouveau ? Et quelle évolution l’épidémie suivra-t-elle à la levée du confinement ?

Combien de temps une personne infectée est-elle contagieuse ?

Début mars, la très sérieuse revue scientifique américaine The Lancet publiait une étude sur la contagiosité du Covid-19, établissant qu’il avait une très haute et très longue contagiosité. Ces travaux ont été menés par des médecins chinois qui ont suivi durant plusieurs semaines, en décembre et janvier, 191 patients Covid-19 dans deux hôpitaux de Wuhan, en Chine. Ils ont constaté qu’après la guérison clinique, près d’un tiers des malades continuait à excréter du virus. Les médecins ont constaté chez les patients observés que la durée d’excrétion virale variait de 8 à 37 jours après l’apparition des premiers symptômes. De quoi en déduire qu’ils étaient contagieux plusieurs semaines, même après la guérison ?

« Depuis un mois, notre façon d’appréhender la situation et de réagir a évolué : on ne suit plus l’excrétion virale des patients, tempère le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et médecin référent de crise Covid-19. Les tests de dépistage sont très sensibles, on peut trouver des traces d’ARN viral, même de manière transitoire, jusqu’à un mois après la contamination, mais cela ne signifie pas que le virus excrété est encore vivant. Ce n’est donc pas parce que le test est positif que le patient est contaminant. De même, un test PCR – réalisé avec un écouvillon dans le nez – peut être négatif parce que le virus est profondément logé dans les poumons et n’est plus présent dans les voies respiratoires hautes. Ici, le test peut être négatif chez un patient qui est pourtant contagieux ».

C’est pourquoi le Haut comité à la santé publique a clarifié le protocole de prise en charge des patients infectés dans un avis rendu le 16 mars dernier. « Les critères cliniques de levée de ce confinement sont une disparition de la fièvre et d’une éventuelle dyspnée [un essoufflement] à partir du 8e jour après le début des symptômes. Il est également recommandé de porter un masque pendant sept jours après cette guérison en cas de contact avec une personne à risque ». En clair, « on considère que si 8 jours après leur apparition, les symptômes de la maladie disparaissent, alors le patient n’est plus considéré comme contagieux, explique le Dr Davido. Un délai que l’on porte à 10 jours pour les patients immunodéprimés », jugés plus fragiles en raison de leur déficit immunitaire.

Est-il possible de contracter le Covid-19 deux fois ?

Çà et là, sont rapportés des cas de patients Covid-19 cliniquement guéris développant de nouveau les symptômes de la maladie. Le Covid-19 peut-il donc se « réveiller » ou peut-on le contracter deux fois ?

« Les cas particuliers de patients infectés, guéris cliniquement et qui développent à nouveau les symptômes, devraient être à nouveau dépistés. Mais a priori, ils ne la développent pas une seconde fois : cela peut être dû à un autre virus saisonnier classique, ou encore être une conséquence d’une forme sévère de coronavirus, qui peut provoquer dans un deuxième temps une surinfection pulmonaire, détaille le Dr Davido. A priori, on ne peut pas attraper deux fois le Covid-19, sauf si on est immunodéprimé ».

Comment être sûr que les patients infectés ne sont plus contagieux ?

La question ne se pose pas totalement pour l’instant, « dans la mesure où tout le monde est confiné et appelé à respecter les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale », rappelle l’infectiologue. Mais elle va revenir comme un boomerang au moment de la levée du confinement, dans quelques semaines. Et là, la réponse résidera peut-être dans la stratégie adoptée par Hong Kong : le dépistage massif. « La méthode serait peut-être de faire pratiquer des PCR quantitatives, pour avoir des valeurs absolues sur lesquels se fonder, avance le Dr Davido. Mais à ce jour, on ne pratique pas de PCR de contrôle, notamment en raison du manque de réactif nécessaire pour réaliser les dépistages ».

La prochaine étape sera alors de « disposer en nombre conséquent de tests de dépistage rapide, que l’on pratique d’une simple piqûre au bout du doigt, de la même manière que l’on mesure la glycémie chez les personnes diabétiques, décrit-il. Ce test rapide sanguin permettra de détecter la présence d’anticorps dans le sang, et ainsi voir si on est immunisé ou non contre la maladie ».

Une immunité collective face au coronavirus est-elle possible ?

C’est la « stratégie » sur laquelle le Premier ministre britannique Boris Johnson – aujourd’hui infecté par le Covid-19 – a un temps misé : ne pas mettre en place de mesures de confinement et laisser les royaux sujets contracter le coronavirus en masse afin de développer une immunité collective. Un pari risqué sur lequel il est finalement revenu, adoptant, comme la France et de nombreux autres pays, une mise sous cloche de la population pour casser la chaîne de progression du coronavirus. Mais avant que le confinement ne montre ses effets, l’épidémie progresse. Une progression qui pose la question et soulève l’espoir d’une immunité collective développée dans les prochaines semaines. « Ça, on pourra le savoir quand au moins 60 % de la population aura contracté le virus. Or, tout l’enjeu des mesures de confinement est justement d’éviter une propagation massive de l’épidémie », relève le Dr Benjamin Davido.

Pour l’heure, les tests sanguins pratiqués sur un grand nombre de patients « révèlent la présence d’anticorps, indique le Dr Davido. Mais on sait encore peu de choses sur ce point : si une personne contaminée guérit et développe des anticorps, on ignore aujourd’hui combien de temps dure cette immunité. Un mois, un an, toute la vie ? On n’en a aucune idée. Et cette question de l’immunité va soulever beaucoup d’autres questions sur les conditions de levée du confinement, afin d’éviter la très redoutée deuxième vague du virus. Plutôt qu’une levée générale du confinement, peut-être que la voie d’un confinement dégradé, variable selon différents critères, pourrait être privilégiée ». Une hypothèse confirmée par le gouvernement. « Il est probable que nous ne nous acheminions pas vers un déconfinement général et absolu pour tout le monde, a déclaré mercredi soir le Premier ministre Edouard Philippe, auditionné par la mission d’information de l’Assemblée nationale. Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l’opportunité, la faisabilité d’un déconfinement qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de tests, en fonction, qui sait, de classes d’âge », a-t-il poursuivi. Avant de prévenir : « C’est un combat long, difficile, qui impliquera de mauvaises nouvelles, des déceptions ».

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : pour les immigrés, la peur de ne pas être enterré au pays…!!!!

A cause du confinement et des mesures sanitaires prises pour les funérailles, les immigrés craignent, en cas de décès, de ne pouvoir être rapatriés dans leur pays d’origine pour y reposer.

Coronavirus : pour les immigrés, la peur de ne pas être enterré au pays

Les rôles s’inversent. La crise sanitaire pousse des enfants à surveiller les parents. Des appels à foison. Pas le droit de mettre un orteil dehors. Le fichu virus fout les jetons. La semaine passée, un pote au téléphone détaillait sa routine entre ses gosses qui tournent en rond dans son petit appartement et le contact régulier avec ses vieux qui vivent à quelques rues de chez lui : ils guettent en boucle les chaînes d’infos en attendant la fin de l’isolement. Au milieu de la discussion, il a lâché une phrase étrange : «Toi tu as de la chance, au pire ils sont là-bas.»

Une situation parmi des millions : mes parents vivent en France mais ils sont actuellement à Mostaganem, en Algérie. Des petites vacances habituelles. Ils multiplient les allers-retours au fil des saisons. Depuis la fermeture des frontières, ils ne bougent plus de leur maison. Confinés très loin des enfants et des petits enfants. Pas simple. Selon mon pote, les miens sont mieux lotis que les siens. J’ai tiqué un petit moment : «Au pire ?» Puis son argument a éclairé ses dires : «Tu imagines si demain il arrive un truc à mes parents, ça voudrait dire qu’ils ne seront pas enterrés au Maroc mais en France.» Inimaginable pour lui et les siens. Ils sont des milliers dans ce cas.

Dernier voyage

Le contexte : le coronavirus ne laisse personne en paix. Les enterrements n’échappent pas aux mesures sanitaires : cérémonies restreintes à vingt personnes, soins de conservation des corps interdits pour les morts de l’ennemi invisible, crémations à la chaîne dans les zones les plus touchées et quasi-impossibilité pour les décédés étrangers d’effectuer l’ultime voyage sur leur terre, notamment en raison de la suspension des liaisons aériennes (1). Le coronavirus arrache des vies. Il empêche également ceux qui respirent toujours de faire le deuil. Un vrai monstre.

Une réalité : dans beaucoup familles, la question de l’enterrement arrive tôt ou tard. Une sorte de passage obligatoire entre deux générations. Des consignes précises sur le lieu et le déroulé de la cérémonie. A l’inverse, chez de nombreux étrangers originaires d’Afrique ou d’ailleurs la question ne se pose (presque) jamais. Tout le monde connaît la fin de l’histoire. La grande majorité des immigrés désirent rentrer au pays une fois que la partie s’achève. Un dernier voyage en avion pour prendre place dans le cimetière du village.

La fin est souvent identique mais les histoires sont différentes. Chaque immigré a la sienne. Il y a celui qui est venu seul pour turbiner avant de faire venir sa famille. Il y a également celui qui a trouvé l’amour ici ou celui qui a laissé sa lignée là-bas. Sans oublier celui qui a fui la guerre. Une pensée forte pour toutes les femmes. Celles qui sont venues seules à l’aventure ou avec leur époux. Les exemples sont multiples comme leur rapport à la France. Certains ont une seule nationalité – alors qu’ils pourraient demander le passeport bleu blanc rouge. D’autres ont les deux.

Bousille

Un jour, un retraité nous confiait avec un petit sourire : «Au départ on vient, on se dit on travaille un peu, on se fait de l’argent après on rentre. Ensuite on fonde une famille donc on se dit qu’on rentrera lorsqu’on sera à la retraite. Puis une fois à la retraite, ce n’est pas facile de laisser les enfants et les petits enfants donc on fait les allers-retours. C’est pour ça que beaucoup de gens comme moi sont restés locataires en France, c’est une erreur, on a tous préféré construire des maisons au bled parce qu’on pensait rentrer alors qu’on passe plus de temps ici.»

Un paradoxe : les anciens construisent des grandes maisons au pays qui pour beaucoup restent vides. Elles sont occupées par un membre de la famille (et ça se termine souvent en embrouille) ou un gardien. Les gosses, eux, passent une tête de temps en temps. Pas suffisamment pour les daronnes et les darons. Beaucoup craignent que leur édifice, qui a mis le temps d’une vie à voir le jour, tombe en ruine après leur départ pour l’autre monde. Un spécialiste des quartiers nous a envoyé un mail tard dans la nuit de lundi : «L’une des choses qui ramène la jeune génération au pays de leurs ancêtres sera la tombe des parents. Inconsciemment, c’est la mort qui finit par lier des fils d’immigrés à leur terre d’origine.»

Le retraité a également évoqué les habitudes : la balade au marché et les discussions sur son terroir d’origine avec d’autres anciens. Pas simple de tirer une grande page du jour au lendemain. Pas évident de rentrer au pays et de réapprendre à vivre au quotidien avec des frères et des cousins que l’on a côtoyé le temps des congés payés. Par contre, l’enterrement au pays met tout le monde d’accord. Un soir, en Algérie, une vieille dame glissait au moment de dire au revoir à un de ses frères qui regagnait la France : «Vous êtes fatigants les immigrés, un beau jour le téléphone sonne et on vient vous récupérer en pleurant à l’aéroport.» La mort n’a jamais été simple à vivre. Et le coronavirus a décidé d’aggraver les choses. Il bousille tout sur son passage comme si le pire n’était pas suffisant.

(1) Le 18 mars, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) conseillait aux fidèles de «renoncer, dans la mesure du possible, au rapatriement du corps».

Source LIBERATION.

Face aux agressions, des gardes du corps pour les soignants à l’hôpital Lariboisière…!

Dans le Xe arrondissement de Paris, le personnel était de plus en plus fréquemment pris à partie sur le trajet entre les transports et l’établissement hospitalier.

Face aux agressions, des gardes du corps pour les soignants à l'hôpital Lariboisière...!

PARIS – Des mots, des insultes et parfois pire. Depuis le milieu du mois de mars, dans le Xe arrondissement de Paris, le confinement mis en place face à l’épidémie de coronavirus a eu des conséquences aussi inattendues que désagréables pour le personnel de l’hôpital Lariboisière.

Comme le rapporte – Reportage Vidéo : BFMTV ce mercredi 1er avril, les agressions physiques et verbales contre les soignants se sont effectivement multipliées ces derniers jours, des individus mal intentionnés profitant de l’absence de foule pour s’en prendre aux rares personnes qui circulent dans la rue.

Alors comme le montrent nos confrères, la direction de l’hôpital a dû prendre des mesures pour rassurer son personnel et lui permettre de se rendre normalement sur son lieu de travail.

Ainsi, des gardes du corps ont été embauché et raccompagnent jusqu’aux gares et stations de métro alentour, toutes les vingt minutes entre 18 et 22 heures, les soignants qui le demandent.

En plus de rassurer le personnel, cette initiative permet d’ailleurs aux nouveaux employés de l’hôpital de se rendre utiles en cette période de crise. “Ils ne sont pas venus au travail pour subir ce genre de choses après leur service”, explique l’un des vigiles à BFM au sujet de ceux qu’il protège désormais quotidiennement. “Et pour nous, ça fait plaisir de contribuer à aider les autres pendant qu’ils travaillent pour aider les plus malades.”

Source HUFFPOST.