Covid-19 : l’incompréhension d’un résident, isolé dans son Ehpad après un déjeuner chez son fils…

La crise sanitaire continue à être une épreuve pour les aînés hébergés en Ehpad.

Malgré les protocoles transmis aux familles des résidents de Rion, des Ombelles et de Foug, certains y perdent leur latin.

A ses dépends et bien que vacciné, Sam Vergne s’est vu placé à l’isolement à son retour d’un repas de famille.

Covid-19 : l’incompréhension d’un résident, isolé dans son Ehpad après un déjeuner chez son fils

 

« Je ne critique pas l’Ehpad, ce sont des amours. » Sam Vergne, en pleine possession de ses moyens à 93 printemps moins quelques semaines, n’a rien contre l’établissement de Foug où il est hébergé depuis novembre 2018. Seulement, son déjeuner dominical pris chez son fils à Domgermain lui a laissé comme un goût amer en bouche. A son retour, le vaillant nonagénaire s’est en effet vu consigner dans sa chambre, sans interaction possible avec les autres résidents et ce, « durant sept jours », lui a-t-on annoncé.

« Il m’a assuré qu’on ne l’avait pas prévenu à l’avance », détaille au téléphone l’un de ses trois fils, installé à Nice. « S’il avait su ce qui l’attendait, jamais il se serait sorti ! » Inquiet pour ce père « catastrophé » par la situation – et habituellement peu enclin à appeler à l’aide -, l’homme a voulu mettre en lumière une affaire ni claire pour l’intéressé, ni pour sa famille.

Un rescapé du virus

Car Sam Vergne a déjà contracté la Covid-19 en novembre 2020. Le virus l’a atteint au point de passer un mois aux urgences, mais ne l’a pas terrassé. « Il a même développé les anticorps », relève au passage son fils. Un premier médecin lui a conseillé d’attendre six mois après guérison pour se faire vacciner. Un second a annoncé trois mois. Moralité, Sam Vergne a reçu une première injection de Pzifer à l’Ehpad. Il pensait qu’une seule piqûre suffirait vu qu’il avait été déjà malade. Que nenni. Une seconde lui a été administrée ce jeudi 22 avril.

Pensant que les sorties étaient autorisées, le policier retraité s’en est donc allé déjeuner chez cet autre fils installé dans le Toulois… Et patatras, la nouvelle est tombée, alourdie, ce lundi, par l’annonce du décès d’un beau-frère. « Il ne pourra pas aller à l’enterrement », déplore le fils niçois qui craint aujourd’hui de voir son paternel sombrer. « C’est un homme de contact. Pour lui, c’est la punition. » Contacté, l’intéressé dit effectivement « ne rien comprendre » et affirme cash : « je suis catastrophé. Je ne sais pas si les gens peuvent se mettre à ma place. »

Joint ce lundi, le directeur de l’Ehpad, Hervé Pierrot, se veut rassurant. Le confinement de ce résident « très actif » sera levé mercredi soir. Soit à l’issue de la semaine réglementaire qui assure l’efficacité du vaccin. Le responsable est également formel : il pourra assister aux funérailles de son beau-frère. Pour cela, Sam Vergne devra se conformer à un test antigénique et portera un masque FFP2 le jour J. A son retour à l’Ehpad, point de mise à l’écart : le nonagénaire retrouvera sa liberté comme avant. Pour l’heure, si les contacts restent prohibés avec les autres pensionnaires, le retraité peut s’aérer sur un balcon. Et si l’ancien policier a prévu d’avancer dans l’écriture de ses mémoires, il doit surtout s’armer de patience.

Source EST REPUBLICAIN.

Covid à Alençon. Handicapé, son fils ne supporte plus les restrictions sanitaires…

Habitant près de La Ferté-Macé, Marie-Madeleine rend visite à Meddy chaque dimanche, à la MAS Les Passereaux à Alençon.

L’éloignement déchire la mère et le fils.

La retraitée souffre de l’éloignement de son fils, lourdement handicapé, qu’elle ne peut garder chez elle.

 

Quand la crise sanitaire s’ajoute à un lourd handicap, l’hospitalisation devient une prison difficile à supporter. Témoignage de Marie-Madeleine, qui voit son fils de 44 ans souffrir chaque semaine davantage.

« Meddy est hémiplégique et épileptique. Vers l’âge de 5 ans il a fait une mauvaise chute qui lui a occasionné un hématome au cerveau. Mal soigné, il souffre depuis de handicaps. Il a fréquenté en externe des établissements spécialisés jusqu’à ses 18 ans. Mais en 1996, j’ai eu un accident de voiture et suis restée dans le coma pendant deux ans. Comme j’étais seule à m’occuper de lui, il a été mis sous tutelle et placé au CPO (Centre psychothérapique de l’Orne), à Alençon (Orne). Il a beaucoup souffert durant cette période.

À présent, il est hospitalisé à la MAS (N.D.L.R. Maison d’accueil spécialisée pour adultes handicapés en situation de grande dépendance) Les Passereaux, rue Anne-Marie-Javouhey. Habitant à Magny-le-Désert, je voudrais qu’il vienne à la MAS de La Ferté-Macé, ouverte depuis deux ans. Mais on me dit qu’il n’y a pas de place. Et je ne peux faire aucune démarche par moi-même puisque Meddy est sous tutelle.

Des visites trop courtes

Je vais le voir chaque dimanche mais depuis un an et le début de la crise sanitaire, la situation se complique encore plus. Bien qu’il soit vacciné, je n’ai pas le droit de le prendre chez moi pour le week-end. À son retour, il devrait alors être isolé des autres pensionnaires durant huit jours. Il ne le supporterait pas.

Je n’ai droit qu’à trois quarts d’heure de visite. C’est bien trop peu compte tenu de la distance que je parcours à cause de mon lieu d’habitation. C’est épuisant moralement et physiquement, ça me coûte cher également. Suivant le personnel de service, on m’accorde parfois un peu plus de temps mais il arrive que je me fasse gronder parce que je le ramène en retard de notre balade dans le parc. En quoi cela gêne-t-il ? Il n’y a pas d’autres visiteurs.

Je n’ai plus non plus l’autorisation de lui apporter des friandises. « Rien ne doit rentrer de l’extérieur » me dit-on. Que ce soit des gâteaux ou nos vêtements, quelle différence ? On peut porter le virus sur nous. La première chose que Meddy me demande en arrivant ce sont ces gâteaux. Il n’a plus de plaisirs.

Il se blesse volontairement pour se révolter

Mon fils va mal. Il ne supporte plus cette situation. Lui qui était joyeux plus jeune, il est devenu triste. Il s’ennuie. Il ne comprend pas cette histoire de Covid. Il ne veut pas croire que ça dure encore et encore. Il écoute, se révolte, fait des colères. Il ne parle plus du tout et garde la tête dans les épaules. Dernièrement, il a trouvé comme défense de se blesser volontairement en se laissant tomber de son fauteuil. Les soignants me disent qu’il joue la comédie devant moi, qu’avec eux il n’est pas le même. Je ne peux pas le croire.

Malgré le confinement, j’y vais quand même. Je ne veux pas qu’il se sente abandonné. Pour lui, c’est pire qu’être prisonnier. Mais pour moi c’est hyper dur, je n’en peux plus. En France, les handicapés sont mal perçus. Quand on entend les témoignages de parents, on nous culpabilise.

Quand je le laisse le dimanche soir, Meddy est en pleurs. Moi, je suis mal, j’ai envie de tout casser. Je n’ai personne à qui parler, alors je me défoule sur Facebook. J’y déverse ma peine et ma colère. »

Source OUEST FRANCE.

Covid-19 : à quoi pourraient ressembler nos vacances d’été ?…

Après une année de confinement, couvre-feu et autres restrictions, il nous est enfin permis d’envisager nos vacances d’été.

Masque sur la plage, voyage en Europe, annulation des billets : à quoi doit-on se préparer ?

Covid-19 : à quoi pourraient ressembler nos vacances d'été ?

 

« On peut commencer à se projeter sur les vacances d’été. » C’est Thierry Breton, le commissaire européen en personne qui le dit. Interrogé par BFMTV ce dimanche, celui-ci a salué l’accélération de la vaccination partout en Europe et parlé du « pass sanitaire » qui sera déployé en Europe, normalement, au mois de juin. Sur CBS, Emmanuel Macron a quant à lui expliqué qu’une levée progressive des restrictions de voyage aurait lieu à partir du mois de mai.

Suffisamment de bonnes raisons pour rêver à quelques jours de repos au soleil pour cet été. Toutefois, autant l’accepter, les vacances complètement « normales », ce ne sera pas pour tout de suite.

On peut réserver ses vacances, malgré les inconnues

Les incertitudes persistent : le confinement court encore jusqu’au 2 mai en France et le pays, qui a passé la barre des 100 000 morts dus au Covid-19, est submergé par une troisième vague. Pour ceux qui auraient du mal à se projeter d’ici à 3 mois, les professionnels du tourisme ont choisi de s’adapter.

Dans les clubs de vacances et gîtes de France, les offres permettant aux clients d’annuler leurs séjours sans frais, ni justification ont été prolongées.

Du côté d’Airbnb, la plateforme qui permet de réserver un logement à un particulier, les hôtes ont été invités à proposer des conditions flexibles, ce qui permet le remboursement intégral d’une réservation en cas d’annulation.

Souplesse est également le maître-mot pour réserver ses billets de train, puisque l’on peut les échanger ou les rembourser sans frais jusqu’à 3 jours avant le départ. De même chez Air France, qui propose une flexibilité pour les changements de tickets et autres remboursements.

On peut privilégier les destinations européennes

Difficile toutefois de s’imaginer partir à l’autre du bout monde. « On aspire tous à avoir des vacances. Sans doute seront-elles, comme l’année dernière, en Europe, il faut se le dire », a ainsi déclaré Thierry Breton. Dans ce sens, un « pass sanitaire » doit être déployé au cours du mois de juin dans les pays européens, ce qui devrait permettre de justifier sa situation sanitaire (vacciné, immunisé, détenteur d’un test négatif…)

Certains pays européens ont déjà indiqué leurs conditions pour accueillir les touristes : obligation d’un test PCR négatif, d’une période d’isolement ou les deux. Pour se rendre en Croatie ou en Roumanie, il faut par exemple justifier d’un certificat de vaccination alors que pour un séjour en Espagne, seul un test PCR de moins de 72 heures est demandé. En Grèce, qui ouvre son territoire à partir du 14 mai, les touristes seront accueillis s’ils ont été vaccinés, s’ils ont des anticorps ou un test négatif en leur possession.

On peut profiter, comme en 2020, du territoire français

Des campings en Bretagne, des balades dans les Cévennes et des parasols plantés au bord de la Méditerranée… Cette année encore, les Français pourraient privilégier les séjours à l’intérieur du territoire. En 2020, indique Le Parisien, le Routard avait constaté une hausse de 30 % de ses ventes sur ses guides intérieurs. C’est dire le succès de notre Hexagone.

Cet été encore, les gestes barrières devraient encore être d’actualité : c’est-à-dire masques et distanciation. Si aujourd’hui, le port du masque n’est pas obligatoire sur toutes les plages, il est possible que les préfets actent la décision. Il y a un mois, Jean Castex avait laissé entrevoir le retour de quelques libertés estimant qu’il ne « s’agira sûrement pas de vacances complètement normales », mais qu’à la différence de l’été 2020, au cours de l’été 2021, « on aura vacciné, et donc on aura retrouvé une partie de notre liberté ». Pour l’heure, près de 12 millions de Français ont reçu une première dose de vaccin anti-covid. L’objectif du gouvernement est d’atteindre d’ici mi-juin les 30 millions.

Le vrai retour à la normale ? Pas pour tout de suite

Il faudra néanmoins attendre encore un peu pour retrouver nos vacances de l’ère « de la vie d’avant ». D’après une étude de l’Institut Pasteur, publiée le 6 avril, un retour complet à la normale ne serait envisageable qu’à l’automne 2021. Et encore, cela « dépendra de la couverture vaccinale atteinte dans les différents groupes d’âge et des caractéristiques de transmission du virus dominant ».

Quant à l’immunité collective ? Il faudrait que 90% de la population adulte soit vaccinée pour l’atteindre, indiquent encore les scientifiques.

Source EST REPUBLICAIN.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés…

À l’image de ce qu’ont vécu les personnes suivies par l’Adapei du Doubs, la crise sanitaire que le pays traverse depuis un an n’a pas été facile à vivre pour les personnes en situation de handicap.

Un public qui manque toujours de considération et de visibilité.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés

 

« Cette crise sanitaire nous a rappelé que l’inclusion des handicapées dans la société était loin d’être acquise. » Responsable de l’Atlas, une structure bisontine de l’Adapei 25 (association départementale de parents et d’amis de personnes handicapées mentales) qui s’occupe du temps libre de personnes handicapées intellectuelles, Romaric Vieille n’a pu que constater le mal-être et les difficultés de ces gens qu’ils côtoient au quotidien.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés

Au service L’Atlas, à Besançon, les personnes handicapées suivies par l’Adapei peuvent venir se ressourcer. Une structure indispensable pour maintenir du lien social, alors que certains travailleurs en Esat ont perdu leur activité professionnelle pendant la crise sanitaire. Photo ER /Ludovic LAUDE 

« La plupart des personnes que nous suivons, qui sont assez autonomes, ont mal vécu le premier confinement. Du jour au lendemain, leur vie sociale, s’est quasi arrêtée. Et ces personnes ont manqué d’informations claires et accessibles. »

Privés de travail

Exemple avec les attestations de sortie, que raconte Marilyne Jeannier, 42 ans, mère de famille bisontine suivie par l’Adapei : « L’an dernier, nous avons dû faire des attestations faciles à lire et à comprendre car celle de l’État n’était pas compréhensible pour de nombreuses personnes handicapées. » Souhaitant agir, Marilyne Jeannier a créé l’association « Droits devant 25 » en juin dernier, juste après le premier confinement.

Olivier Piard, un Bisontin de 55 ans, l’a aidée. Travaillant en Esat (établissement de service d’aide par le travail), lui aussi n’a pas bien vécu le confinement : « Ne pas aller au boulot pendant trois mois, ç’a été très dur », confirme ce Bisontin qui travaille en sous-traitance industrielle pour l’Adapei 25.

Il fallait maintenir un lien

« Certaines personnes suivies à l’Adapei vivent seules et pour eux, le travail en Esat représente un véritable lien social », enchaîne Thierry Del’Hozanne. Le directeur du pôle travail et insertion professionnelle de l’Adapei précise que les travailleurs handicapés qui œuvrent dans les Esat peuvent être des déficients intellectuels, ou des personnes ayant développé des troubles psychiques.

Lors de la fermeture des Esat, les structures accompagnantes ont mis en place des organisations pour maintenir le lien avec les travailleurs, mais aussi pour assurer la continuité de l’activité.Illustration à l’Adapei, les écoles étant fermées, la production de repas par la cuisine centrale de l’association est soudainement passée de 6 000 à 400 repas par jour.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés

L’Adapei 25 accueille 867 enfants et adolescents dans le Doubs. En tout, elle suit 3 600 personnes handicapées, polyhandicapés, autistes. Photo ER /Ludovic LAUDE

Un personnel obligé de s’adapter

« Malgré les difficultés, on a pu compter sur la capacité d’adaptation de nos personnels », ajoute Thierry Del’Hozanne. « Pour appeler le plus souvent possible nos bénéficiaires qui pouvaient souffrir d’une forme d’isolement, mais aussi afin de changer d’emploi au pied levé. »

Preuve que tous les employés de l’Adapei ont dû s’adapter : « Un jour, pendant le premier confinement, seuls 36 de nos 210 salariés bisontins occupaient leur poste d’origine », explique Thierry Del’Hozanne.

Inclusion

Des efforts ont été faits, mais les professionnels sont toujours unanimes : la prise en charge du handicap et de la déficience intellectuelle en France n’est pas assez développée.

Le directeur général de l’Adapei cite l’exemple de la vaccination  : « Les handicapés, notamment ceux que nous hébergeons, n’ont pas eu le même traitement que les résidents d’Ehpad qui ont bénéficié d’une campagne de vaccination », explique Franck Aigubelle. « Le parcours pour se faire vacciner est beaucoup plus dur pour les publics que nous aidons. Ce qui n’est pas juste au regard de leur handicap. »

Et Romaric Vieille de conclure sur la notion d’inclusion, si chère aux défenseurs de la prise en charge de la déficience mentale : « L’inclusion c’est très bien, mais pour y parvenir, il faut absolument que la société s’adapte aux personnes en situation de handicap. » Et pas l’inverse.

Doubs – Publics handicapés dans le Doubs : quelques repères

Un poulailler qui a fait mieux que résister

L’Adapei 25 est financée par le Département, l’agence régionale de santé (ARS) mais aussi par ses activités de production. Ses Esat proposent de la sous-traitance industrielle, des activités de blanchisserie, de préparation et livraison de repas et même de l’agroalimentaire. Si la plupart de ces activités ont vu leur chiffre d’affaires baisser durant le premier confinement, d’autres secteurs ont fait mieux que résister. C’est le cas du poulailler de Pelousey. « Certains clients ont eu des problèmes d’approvisionnement et ont été contents de nous acheter nos volailles produites localement », explique-t-il. « Notre activité a augmenté de 20 % en 2020. La difficulté a été de maintenir l’activité de l’abattoir en l’absence des 23 personnes handicapées qui le font tourner en temps normal, mais qui n’étaient pas là durant le premier confinement. »

Des masques produits à l’Esat de Pontarlier

C’est une nouveauté de 2021 : l’Esat de Pontarlier de l’Adapei produit des masques chirurgicaux. Le pôle enfance-adolescence en commande 150 000 par mois.

Fin de prises en charge

Durant cette période de crise sanitaire dure à vivre pour certains travailleurs d’Esat, il est arrivé que les troubles psychiques prennent le dessus. « Nous avons enregistré cinq arrêts de prise en charge en un an », regrette Thierry Del’Hozanne. Autant de personnes qui n’ont pas été en mesure de reprendre leur activité professionnelle après les différents arrêts d’activité liés à la crise de la Covid.

160 adultes handicapés suivis pendant le confinement

Dans la région de Besançon, l’Adapei fait travailler 350 personnes en Esat. Dès le 17 mars, les Esat ont fermé. Mais les services de l’association ont assuré un suivi par téléphone, ou à domicile, pour 160 personnes.

Des personnels éprouvés

« La crise sanitaire a été éprouvante pour les personnels qui ont beaucoup travaillé, et dont les emplois n’ont pas été valorisés comme ils le souhaitaient », résume Franck Aigubelle. Le directeur de l’Adapei 25 fait référence au mouvement du médico-social privé pour obtenir notamment les augmentations de salaires qui ont été accordées aux soignants de l’hôpital public , dans le cadre du Ségur de la Santé. Des revalorisations qu’ils n’ont pas obtenues.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : Une troisième dose de vaccin nécessaire pour les patients immunodéprimés…

Les personnes dialysées, greffées ou souffrant d’un cancer devront recevoir une troisième dose de vaccin anti-Covid pour être protégés efficacement du virus.

Coronavirus : Une troisième dose de vaccin nécessaire pour les patients immunodéprimés

 

  • Dans une note urgente adressée aux professionnels de santé vaccinateurs, la Direction générale de la santé préconise l’administration d’une troisième dose de vaccin anti-Covid pour les personnes immunodéprimées.
  • Les patients sous dialyse, ayant reçu une greffe d’organe ou qui sont atteints d’un cancer ont un système immunitaire plus faible.
  • Pour les protéger efficacement du coronavirus, deux doses de vaccin ne suffisent pas.

Une réponse immunitaire insuffisante après deux doses. Dimanche, la direction générale de la Santé (DGS) a adressé une note urgente à l’intention de tous les professionnels de santé vaccinateurs, pour les informer qu’une troisième dose de vaccin anti-Covid est désormais recommandée pour les patients immunodéprimés. Plusieurs études récemment publiées démontrent en effet que chez ces patients vulnérables, le protocole classique à deux injections ne suffit pas pour développer une immunité suffisamment protectrice face au coronavirus.

« Conformément à l’avis du 6 avril 2021 du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), l’injection d’une troisième dose de vaccin à ARN messager est nécessaire pour les personnes sévèrement immunodéprimées », indique la DGS. Une nouvelle accueillie avec soulagement par les associations de patients, mobilisées sur la question depuis plusieurs semaines.

Une troisième dose de vaccin à ARN messager

En pratique, seront éligibles à cette troisième dose les patients « transplantés d’organes solides, transplantés récents de moelle osseuse, les patients dialysés, ou encore atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur fort », précise la DGS. Elle prévoit en outre que « des recommandations seront ultérieurement émises concernant la nécessité d’une troisième dose pour les insuffisants rénaux chroniques non dialysés, les patients atteints de cancers et les patients atteints de maladies auto-immunes sous d’autres traitements immunosuppresseurs ».

L’application de cette nouvelle recommandation prévoit que « cette troisième injection doit intervenir quatre semaines au moins après la deuxième dose, ou dès que possible pour les personnes qui auraient déjà dépassé ce délai », ajoute la DGS, qui réserve spécifiquement pour cette population des doses de vaccin à ARN messager.

Des patients produisant une réponse immunitaire plus faible

Cette annonce était attendue par les associations de patients, qui réclamaient un schéma adapté aux plus vulnérables. « On a très vite observé que la réponse immunitaire était amoindrie chez les personnes greffées et dialysées, après la première injection, mais aussi après la seconde, rappelle Magali Léo, responsable du pôle plaidoyer de Renaloo, association de patients ayant des maladies rénales entraînant greffes et dialyses. Ce n’est pas surprenant, puisque la vaccination est souvent moins efficace sur cette population immunodéprimée. Mais c’est une vraie déconvenue pour ces personnes à haut risque de forme grave du Covid-19, qui se savent vulnérables et qui voient dans la vaccination l’espoir de revenir à une vie plus normale. L’annonce de cette efficacité vaccinale amoindrie les inquiète, eux qui sont nombreux à être dans une forme d’autoconfinement et d’enfermement depuis des mois ».

Ce nouveau schéma vaccinal « nécessite un accompagnement des patients immunodéprimés, car tous ceux et celles qui sont greffés ou dialysés ne savent pas forcément qu’ils ne sont pas protégés avec deux doses, qu’ils ont désormais une troisième injection à recevoir, et que la Haute autorité de santé (HAS) devrait prochainement ouvrir la vaccination à leurs proches, poursuit Magali Léo. On travaille avec l’Assurance maladie pour que l’information complète soit relayée aux patients, mais aussi à toutes les structures vaccinatrices ».

Des études observationnelles en cours

Côté recherche, « il y a une demande de clarification sur le niveau d’anticorps à atteindre par les patients immunodéprimés », observe André Le Tutour, coprésident de Transhépate, la Fédération nationale des malades et transplantés hépatiques. Car « les essais cliniques menés par les laboratoires ne comprennent pas de patients immunodéprimés sévères, greffés ou dialysés, qui en ont été exclus », regrette Magali Léo.

Résultat : « aujourd’hui, on n’a pas d’indication sur le niveau d’anticorps qui permet, chez les patients immunodéprimés, de neutraliser le risque de forme grave de coronavirus, ni sur la place de l’immunité cellulaire pour leur protection, précise-t-elle. Si les choses s’étaient passées différemment, peut-être aurait-on pu prévoir un vaccin ad hoc pour les personnes immunodéprimées sévères, peut-être plus dosé ou avec des adjuvants. Mais ce n’est pas le cas. Et on ne peut avoir de données qu’en vie réelle. Donc on attend les travaux du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), qui prévoit une sérologie après la deuxième et la troisième dose pour évaluer la réponse immunitaire induite. Ainsi, on sera bientôt en capacité de mesurer l’efficacité de cette troisième dose ». D’autant que « des patients intègrent aussi la cohorte COV-POPART de l’ANRS, ce qui permettra de collecter de précieuses données », espère André Le Tutour.

Un schéma encore plus renforcé ? Trop tôt pour le dire

Si les résultats de ces études l’exigeaient, « on pourrait aller vers un schéma encore plus renforcé pour une partie de cette population, avec des injections supplémentaires de vaccin, avance Magali Léo. Mais pour l’instant, il est bien trop tôt pour se prononcer. Ce qui est sûr, c’est que la France est pour l’heure le seul pays qui propose cette troisième dose ».

Greffé du foie il y a plusieurs années, André Le Tutour reste confiant : « Il ne faut pas s’alarmer. J’ai reçu mes deux premières injections, et désormais, je vais prendre rendez-vous pour la troisième. Non seulement je me sens protégé, mais en plus, je participe à l’immunité collective ».

Source FRANCE BLEU.

Quelles astuces pour ne pas faire du télétravail un enfer ? …

Face à la crise sanitaire majeure liée à la Covid-19, de nombreuses entreprises ont recours au télétravail. Objectif, réduire les déplacements et favoriser la distanciation sociale.

A condition que cela ne se fasse pas au détriment du confort du télétravailleur.

Quelles astuces pour ne pas faire du télétravail un enfer ?

 

Posté à la maison, nous sommes nombreux à négliger notre poste de travail et à faire de notre canapé et de notre table basse notre nouveau bureau. Si cette situation peut sembler plus confortable, elle ouvre la voie aux troubles musculo-squelettiques (TMS) et autres douleurs dorsales. Vous devez donc vous aménager un lieu de travail à part entière et adopter la bonne gestuelle.

Quel environnement ?

Idéalement, le poste de travail doit être placé dans une pièce lumineuse, avec l’écran disposé – autant que possible – à la perpendiculaire de la ou des fenêtres. Question de bon sens : l’éblouissement peut effectivement conduire à une situation de fatigue visuelle accrue. Enfin n’oubliez pas de reposer régulièrement vos yeux, prenez des pauses régulières (20 secondes toutes les 20 minutes) en regardant au loin. Le travail sur écran diminue l’amplitude et la fréquence du clignement, une des causes du syndrome de l’œil sec. N’hésitez donc pas à « forcer » ce clignement.

L’écran

Ne posez pas votre ordi portable sur les genoux mais sur un plan de travail. Le haut du moniteur doit se situer au niveau des yeux, à une distance confortable de lecture. Celle-ci correspond plus ou moins à la longueur du bras. Si vous travaillez sur un ordinateur portable, utilisez un rehausseur qui permet justement de placer le haut de l’écran à hauteur des yeux.

Votre posture générale

Les pieds doivent reposer à plat sur le sol de préférence. Voire sur un repose-pied lorsque le siège ou le plan de travail n’est pas réglable en hauteur et que vous n’êtes pas en mesure de poser vos pieds à plat. Lorsque vous utilisez le clavier, l’angle du coude est droit ou légèrement obtus. Les avant-bras sont proches du corps. Le dos, droit ou légèrement en arrière, soutenu par le dossier.

Fauteuil

Si vous le pouvez, privilégiez un fauteuil de bureau (et pas une chaise de la salle à manger qui aura vite fait de vous casser le dos). Son dossier et son assise doivent être réglables, au même titre que les accoudoirs (en hauteur). Ces derniers doivent être disposés afin de supporter les avant-bras sans soulever les épaules. L’assise doit également être profonde afin de vous donner la possibilité d’appuyer le bas du dos sans que le bord avant n’exerce de pression derrière les genoux.

Luttez contre l’isolement professionnel…

… sinon c’est la déprime assurée. Ayez des horaires de communication fixes avec vos collègues. Discuter est essentiel… Et permet de s’assurer que tout le monde va bien.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Valentin, Haïfa, Camille… Avoir 20 ans en cité universitaire à Nice à l’heure du Covid….

Avoir 20 ans en 2021… Une de nos équipes a passé plusieurs jours avec trois étudiants dans leur cité universitaire de Nice, dans les Alpes-Maritimes.

Ils ont accepté de nous faire partager leur quotidien marqué par l’épidémie de Covid.

Camille Erhart, Haïfa Guedri et  Valentin Pizzolorusso, trois étudiants de Nice.

 

Au pied de l’une des collines de Nice, coincée entre le campus de la faculté de droit et la voie rapide qui traverse la ville, la cité universitaire des Colinettes. En temps normal, 253 étudiants peuvent loger là-bas mais avec le Covid, c’est plus compliqué.

Certains des ces étudiants ont décidé de revenir chez leurs parents, la plupart sont restés. Nous avons rencontré trois voisins d’étage de cette cité des Colinettes et parmi eux, Valentin Pizzolorusso.

Cet étudiant en sport passe sa 4e année en « cité U ». Avec un large sourire, il nous ouvre la porte de son logement : 9 m2, une chambre standard, avec douche et toilettes incorporées.

Valentin Pizzolorusso dans sa chambre de la cité des Colinettes.

A 23 ans, il veut devenir boxeur professionnel. Même s’il a l’habitude d’évoluer entre les cordes du ring, Valentin Pizzolorusso est un peu groggy : il ne peut plus combattre. Avec le Covid, tout affrontement officiel est interdit, le jeune homme a seulement le droit de s’entraîner.

« La faculté m’a donné un statut de sportif de haut niveau qui fait que j’ai le droit de manquer des cours pour pouvoir m’entraîner mais seulement pour pouvoir m’entraîner.
Ça fait un an que je n’ai pas bossé (en combat). C’est super dur parce que là on s’entraîne dur, » reconnait-il.

« S’entraîner sans vraiment savoir quand est-ce que tu vas combattre, c’est dur, surtout si c’est pour passer professionnel. J’ai 23 ans et il faut que je me dépêche… »

précise Valentin Pizzolorusso.

La distance et le contact

« Dans la définition même du testament, il y a la révocabilité », la voix du professeur  de Camille Erhart résonne dans sa chambre de cité U. Elle aussi loge aux Colinettes, juste à côté de la faculté de droit où elle est inscrite en Master I de droit privé.

« C’est sûr que j’ai l’impression que l’on m’a volé un an de ma vie. Mais c’est un petit peu le cas pour tout le monde aussi

confie-t-elle quand on lui demande comment elle a vécu cette épidémie. »

Camille Erhart assiste à un cours de droit en visioconférence.

Même si elle est à quelques minutes à pied des amphithéâtres, depuis le premier confinement, presque tous ses cours sont en visioconférence. Une règle qui s’est un peu assouplie, Camille a droit aujourd’hui à un cours en amphithéâtre, une seule fois par semaine.

À l’intérieur, le nombre de personnes est limité, les étudiants sont espacés et le port du masque y est obligatoire. Prendre un café avec ses amis avant le cours, revenir sur les lieux de la faculté et surtout sortir de sa chambre, la jeune fille de 22 ans profite de ce moment éphémère qui était avant son quotidien.

« Moi je préfère venir ici, largement. C’est vrai que l’on retrouve plus le côté humain, on a un échange avec le professeur, on est aussi content de se retrouver entre nous donc c’est beaucoup plus agréable pour moi de suivre le cours en amphi ».

S’adapter pour tenir

Dans cette chambre de la cité universitaire des Colinettes, la poêle crépite. À l’intérieur, des légumes vont et viennent et dégagent un parfum qui change du riz ou des pâtes habituellement préparés par les étudiants. À la manœuvre, Haïfa Guedri profite de la chance que d’autres locataires n’ont pas, un coin cuisine dans sa studette de 13 m2.

Cette chance n’a pas vraiment souri à la jeune tunisienne qui a très mal vécu le 1er confinement. Pour elle, tout s’est arrêté, même les virements bancaires de sa famille.

Plus rien ne fonctionnait comme l’explique Haïfa Guedri :

« C’est inquiétant de voir que l’on a plus d’argent sur notre compte bancaire. C’est un stress de plus, le stress de la situation sanitaire, le stress du confinement… On peut pas sortir, on a peur, on ne savait pas c’était quoi ce virus. C’était étrange, on ne comprenait rien et en plus de ça, j’avais un blocage par rapport au virement bancaire… C’était vraiment très dur pour moi. »

Un an après, nous en sommes au 3e confinement et ça va beaucoup mieux pour Haïfa. Titulaire en Tunisie d’un diplôme de pharmacienne, elle se spécialise en France en ingénierie de la santé en master 2.

« Bonjour », Haïfa sort de la cité des Colinettes pour travailler. Le Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) lui a proposé de travailler quelques heures par semaine à l’accueil.

Parmi ses missions, appeler les étudiants des autres résidences et leur famille. La liste est longue et les appels s’enchaînent : « Oui, ma fille va très bien merci. Elle est à la résidence », répond la mère d’une étudiante de Nice.

Haïfa Guedri, étudiante tunisienne, échange avec sa mère qu'elle n'a pas vu depuis un an et demi lors d'un appel vidéo.

Quelqu’un à qui parler

Dans la cité universitaire des Colinettes, il y a toujours quelqu’un à qui parler. Un voisin de chambre qui passe ou du monde à l’accueil, c’est l’occasion d’engager une discussion.

Et pour ceux qui sont loin de leurs proches comme Haïfa Guedri il y a les appels vidéos. La nuit est tombée sur Nice, le couvre-feu empêche tout le monde de sortir et c’est à cette heure-ci que l’étudiante tunisienne prend des nouvelles de sa mère restée au pays.

« Ça va ? Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ? « , sa mère lui répond : »il y a eu beaucoup de vent, je suis restée à la maison ». Un échange banal entre un enfant et sa mère mais une discussion essentielle au bien-être quotidien de ces étudiants.
L’étudiante n’a pas vu sa mère depuis 1 an et demi, elle l’appelle tous les soirs :

– « Tu me manques toujours ma fille. »

– « Merci maman ».

L’appel est terminé. Ce soir Haïfa Guedri ne veut pas rester seule, elle a décidé d’inviter ses voisins à partager un repas dans la cuisine commune.

Valentin et Camille partagent avec Haïfa le repas qu'elle leur a préparé.

Poulet au menu pour le sportif Valentin Pizzolorusso et l’étudiante en droit Camille Erhart. « Je suis allé courir, il y avait du vent…. Je ne te raconte pas ». « Où ? Sur la promenade des Anglais ? » Un moment de partage au cours duquel chacun raconte sa journée.

Après le repas, le silence s’installe dans la cuisine, mais pas dans les couloirs. La musique de la Ligue des champions de football résonne, on entend le générique d’une série derrière une autre porte… Chacun rompt la solitude comme il peut.

Le jour s’est levé. Et cette fois-ci, une drôle de musique résonne partout dans la cité des Collinettes. Une batucada a été invitée et le rythme des percussions brésiliennes chasse un peu le ciel gris qui a recouvert Nice ce jour-là.

On voit des étudiants sourire, d’autres danser derrière leur fenêtre même si peu d’entre eux sont sortis dehors pour profiter du spectacle.

Une batucada fait résonner ses percussions dans la cité des Colinettes.

Un dôle de rythme

Camille Erhart va de temps en temps passer le week-end dans sa famille à Roubion, petit village de montagne des Alpes-Maritimes. Elle revient toujours aux Collinettes avec plaisir et l’année prochaine, elle y préparera le concours de l’École nationale de la magistrature.

De son côté, Valentin Pizzolorusso ne sait pas s’il restera en cité universitaire. Il espère pouvoir boxer très vite pour débuter sa carrière de sportif professionnel.

Haïfa Guedri est aussi dans l’incertitude. Elle a postulé dans de plusieurs laboratoires de recherches et attend des réponses.

Une chose est sûre, quand, plus tard tous les trois se souviendront de leurs 20 ans, ils n’oublieront pas leur cité des Collinettes et cette drôle d’ambiance qui y régnait. Ils n’oublieront pas non plus ces échanges et cette solidarité qui leur a permis de surmonter cette épreuve en plein cœur de leur jeunesse.

Source FR3.

 

Coronavirus : Peut-on gérer une crise sanitaire sans objectifs chiffrés ?…

Emmanuel Macron et le gouvernement ne donnent plus d’objectifs chiffrés après l’annonce de nouvelles mesures, ce qui n’est pas sans poser problème.

Coronavirus : Peut-on gérer une crise sanitaire sans objectifs chiffrés ?

 

  • Depuis les 5.000 cas par jour et les 3.000 personnes en réanimations, caps fixés lors du second confinement, plus aucun objectif chiffré concernant la pandémie de coronavirus n’est donné par le gouvernement.
  • Mardi, Emmanuel Macron a ajouté du flou autour des indicateurs sanitaires en révélant que la réouverture des écoles serait décidée indépendamment des chiffres de l’épidémie.
  • Cette navigation à vue est-elle dangereuse ?

Emmanuel Macron déclarait au Parisien : « Je n’ai pas conditionné la réouverture des maternelles et des écoles, puis des collèges et des lycées, à des indicateurs sanitaires. » Lors de l’annonce du troisième confinement la semaine dernière, déjà, le chef de l’Etat n’avait donné aucun objectif chiffré à atteindre pour lever les mesures de restrictions contre le coronavirus. Et ce contrairement au deuxième confinement, entre octobre et décembre 2020, où les limites de 5.000 cas par jour et de 3.000 personnes en réanimation avaient été données par le président.

Un objectif qui n’avait d’ailleurs pas été atteint. Certes, la France était repassée sous la barre des 3.000 patients en réanimation, mais elle ne s’était pas approchée des 5.000 cas par jour. Le deuxième confinement avait cependant été levé le 15 décembre, probablement pour « sauver » Noël et l’économie des achats de cadeaux, alors que la France tournait à environ 10.000 cas par jour.

La vaccination comme exception

Depuis cet échec, des objectifs chiffrés, il n’y en a plus. Les niveaux d’incidence (et les niveaux d’alerte correspondant) n’entraînent pas de mesure automatique. Aucun chiffre n’est requis pour prendre ou revenir sur une décision. La mortalité ou la saturation des hôpitaux ne sont commentées qu’en termes de hausse ou de baisse, jamais comme des paliers à ne pas dépasser. Seule la vaccination garde des objectifs fixes et indiqués : 10 millions de personnes vaccinées à la mi-avril, 20 millions à la mi-mai, et 30 millions fin juin. Cette politique sanitaire, sans limites précises, peut-elle au final être efficace ?

« Nous avons besoin d’objectifs car les mesures sont graduelles, elles doivent donc être utilisées dans des situations précises. C’est important de définir ces situations de manière claire et objectivable – avec des chiffres donc –, et les mesures correspondantes », plaide Hélène Rossinot, médecin spécialiste de la Santé Publique. Fixer la sortie du confinement à tel résultat, la réouverture des lieux non-essentiel à tel autre, c’est justifier pourquoi on prend telle ou telle décision. Difficile actuellement de savoir si une mesure fonctionne ou pas, tant on ne lui donne aucun but clairement identifiable, à part le très flou « diminuer la circulation du virus ».

De quoi faire bondir le chercheur en épidémiologie Michaël Rochoy : « On navigue à vue. On ne sait pas ce qui justifie telle action, pourquoi la fermeture des écoles a été décidée la semaine dernière et pas avant, ni ce qu’il faudra présenter comme bilan pour sortir du troisième confinement. »

Cap ou pas cap ?

C’est peut-être l’un des principaux effets de l’absence d’objectifs chiffrés dans la stratégie gouvernementale : l’absence de visibilité. Exemple avec l’interminable couvre-feu instauré dans le pays depuis des mois, et dont personne ne peut dire ce qui permettra de le lever. Michaël Rochoy : « Sans objectif à atteindre, on ne sait pas où l’on va ni quand ça s’arrête, et il y a ce sentiment d’un jour sans fin. Un objectif, c’est aussi une ligne d’arrivée. » Hélène Rossinot s’interroge elle sur l’adhésion de la population : « Sans objectif, il y a moins de motivation et moins de compréhension des mesures. »

Certains chiffres méritent certes d’être questionnés. « On peut remettre en question l’incidence ou le nombre de cas par jour, fixer des objectifs en termes de mortalité ou de réanimation, cela peut s’entendre, reprend Michaël Rochoy. Mais on ne peut pas composer sans indicateurs sanitaires ». D’autant que la France dispose de nombreux outils en la matière. Et le chercheur en épidémiologie de s’interroger : « A quoi sert de tester autant de personnes pour ne pas s’en servir ensuite comme point de référence ? »

S’émanciper du sanitaire

Cette navigation à vue semble faire écho à une séparation de plus en plus marquée entre Emmanuel Macron et la communauté scientifique. Tacles envers le Conseil scientifique, critiques contre les soignants, rappel que tout ne peut être dicté par le sanitaire… Michaël Rochoy ironise : « On sent une volonté de s’émanciper de la science, mais composer sans les données sanitaires dans une crise… sanitaire n’est peut-être pas l’idée du siècle. »

Hélène Rossinot rappelle : « Bien sûr qu’il y a d’autres facteurs à prendre en compte, mais c’est ridicule d’opposer sanitaire et économie ou sociale dans une telle crise. L’économie, de même que la santé mentale des Français, ira mieux quand on sera sortis de la crise. » Reste à savoir quand.

Source 20 MINUTES.

À 14 ans, il crée une appli pour faire l’appel en classe à distance, elle marche dans le monde entier…

Les élèves suivent-ils vraiment leurs cours virtuels ? Maxence Espagnet, un jeune Français aujourd’hui âgé de 15 ans, a trouvé un moyen pour aider les enseignants à s’en assurer.

 

Passionné d’informatique, cet adolescent de la région toulousaine a élaboré un programme qui permet de faire l’appel à distance.
Imaginée lors du premier confinement pour son père prof, l’application compte aujourd’hui 3 200 utilisateurs dans 110 pays.
À 14 ans, il crée une appli pour faire l’appel en classe à distance, elle marche dans le monde entier

 

Maxence Espagnet a su mettre à profit le premier confinement en France en 2020. L’adolescent, qui était alors âgé de 14 ans, a profité de cette période inédite pour concevoir un logiciel qui permet aux enseignants donnant leurs cours à distance de faire l’appel en ligne de leurs élèves. Un an après, son appli compte 3 200 utilisateurs dans 110 pays.

L’idée ? Elle lui a été inspirée par son père, lui-même professeur. Le jeune garçon, passionné d’informatique depuis l’âge de 7 ans, s’est chargé de la mettre en application. « Après avoir consulté ses élèves, mon père a choisi d’utiliser pour ses cours Discord, ce réseau social très connu des jeunes pour les jeux vidéo, raconte Maxence, qui est en seconde à Saint-Orens, à 15 minutes de Toulouse. C’est très bien fait. Tous les utilisateurs peuvent ajouter de nouvelles fonctionnalités ou programmes pour améliorer l’usage de ce réseau. Lors de ses cours, mon père regrettait de ne pas pouvoir savoir rapidement qui était présent ou non, et ainsi repérer les élèves en difficulté. Il m’a demandé de l’aide. »

200 heures de travail

Deux cents heures de travail plus tard, son bot, ce programme informatique indépendant qu’on peut ajouter à n’importe quel serveur, est prêt. Nommé Suivix, il fait le bonheur de son père et de quelques-uns de ses collègues.

« J’ai alors compris que cela pourrait aider beaucoup plus de monde que quelques professeurs de la région toulousaine. L’appli s’adresse d’ailleurs aussi aux chefs d’entreprise », précise l’adolescent, qui a installé son serveur dans le garage familial.

Il a alors décidé d’en faire la publicité sur des sites spécialisés. Le concept accessible en français et anglais séduit rapidement ses premiers utilisateurs, en France et au-delà des frontières hexagonales.

À 14 ans, il crée une appli pour faire l’appel en classe à distance, elle marche dans le monde entier

 

Soutenu par son département

Son projet est aussi repéré par le Conseil départemental de Haute-Garonne qui décide de le soutenir dans le cadre de son dispositif Initi’active Jeunesses. Un coup de pouce qui permet à Maxence Espagnet de faire connaître encore un peu plus son application.

La bourse qu’il a obtenue lui a permis aussi de créer un logo et de continuer d’améliorer les fonctionnalités de Suivix, un logiciel qu’il veut « le plus intuitif possible », dit-il. « Aujourd’hui, les utilisateurs peuvent savoir à l’instant T qui est là. Mon idée serait de leur permettre de savoir tout au long d’une session qui était présent ou absent. »

Un atout sur son CV

Le lycéen ne tire aucun bénéfice financier de son projet. L’application est totalement gratuite. Le jeune homme considère toutefois que ce logiciel qu’il a développé lui rapporte gros.

« J’envisage de faire carrière dans l’informatique. Design, montage vidéo, développement d’applications… Je ne sais pas encore dans quel domaine exactement, mais je sais que cette expérience m’a permis de progresser et me servira pour mon CV, explique-t-il avec lucidité. Elle me permettra de montrer ma progression dans ce domaine d’activité. »

Source OUEST FRANCE.

 

Handicap : Arthur Baucheron, la nouvelle star de TikTok…

Succès d’Arthur Baucheron, un jeune handicapé, sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok.

STAR DES RESEAUX SOCIAUX Lycéen bordelais, Arthur Baucheron connaît un succès incroyable avec son compte Tik Tok, qui cumule 670.000 abonnés et près de 40 millions de likes !

Il y répond aux questions sur son handicap, avec l’ambition de changer le regard des jeunes sur les personnes en fauteuil roulant.

Arthur Baucheron veut changer le regard des jeunes sur les personnes en fauteuil roulant.

 

  • Le compte TikTok d’Arthur Baucheron, lycéen bordelais de 17 ans, connaît un grand succès d’audience.
  • Il y explique sa vie en fauteuil roulant avec bonne humeur et dérision.
  • Son objectif est de changer le regard des jeunes sur les personnes en fauteuil roulant.

Sur le réseau social TikTok, Arthur Baucheron, lycéen bordelais de 17 ans, totalise presque 550.000 abonnés. Atteint d’une amyotrophie spinale de type 2, une maladie musculaire qui l’affaiblit beaucoup et l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant, il veut changer le regard, en particulier des jeunes, sur le handicap.

Comment as-tu commencé à faire des vidéos sur TikTok ?

De base, j’ai fait des vidéos pour me présenter sur TikTok fin mars, début avril et j’ai vu dans les commentaires beaucoup de questions sur mon handicap et la façon dont je le vivais. Pendant le confinement, je me suis dit que c’était l’opportunité d’y répondre sur TikTok et Instagram.

Aujourd’hui tu as 546.000 abonnés TikTok, ton compte a-t-il connu un succès immédiat ?

C’est dingue, je ne m’attendais pas du tout à un tel succès. Cela me fait plaisir, parce que j’ai des centaines de témoignages de jeunes qui me disent que je les ai aidés à changer leur regard sur les personnes en fauteuil. Il y a même des très jeunes qui m’écrivent et qui me disent qu’avant ils en avaient peur, qu’ils ne savaient pas comment les aborder et qu’ils pensaient que ces personnes-là vivaient chez elles, bloquées dans leur fauteuil ou dans leur lit. Je veux montrer qu’on peut être en fauteuil roulant, être jeune et profiter de sa vie, aimer sa vie.

Les vidéos du lycéen ont cartonné dès qu'il s'est lancé sur Tik Tok, pendant le confinement.

Te souviens-tu quelle vidéo a marqué ton premier carton d’audience ?

Dès que j’ai commencé, ça a pris, il y a directement eu beaucoup de vues. Mais la première vidéo qui a vraiment beaucoup fonctionné, c’est celle où j’explique comment je vais à la piscine. J’y détaille qu’on doit me prendre sous les bras et sous les cuisses et me déposer sur la première marche, je descends ensuite petit à petit.

Parmi mes premières vidéos celle où je montre comment je mets mes airpods a fait un million de vues, alors que c’est tout bête… Dans une autre, je réponds à un commentaire qui me demandait quelle vitesse je pouvais atteindre en fauteuil, et celle-là a dépassé le million de vues.

Connais-tu un peu le profil de tes abonnés ?

C’est un compte assez pédagogique donc il y a des adultes qui me suivent, comme des aides soignants par exemple, mais en majorité sur TikTok ce sont des jeunes, voire très jeunes, qui sont abonnés.

Comptes-tu te servir de cette petite notoriété ?

Je suis en contact avec la mairie de Bordeaux pour faire des petites opérations autour du handicap. Mon but c’est de changer le regard des jeunes sur le handicap, de montrer dans la bonne humeur qu’on peut kiffer sa vie, ne pas être triste.

Et plus tard que voudrais-tu faire professionnellement ?

J’aimerais bien travailler sur les réseaux sociaux ou dans la communication, community manager par exemple pour un média ça me plairait beaucoup.

Source 20 MINUTES.