Les retraités seront-ils confinés jusqu’à la fin de l’année ?…

Limiter les contacts avec les personnes âgées.

Voici ce que préconise la présidente de la commission européenne, tant qu’il n’y a pas de vaccin.

Les retraités seront-ils confinés jusqu'à la fin de l'année ?

La pandémie de coronavirus va-t-elle priver les seniors de liberté jusqu’à la fin de l’année ? Le sort des personnes âgées est l’une des principales préoccupations des pays européens. Et selon Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, les contacts des personnes âgées avec leur environnement en Europe vont devoir être restreints jusqu’à  la fin de l’année, au moins.

« Sans vaccin il faut limiter autant que possible les contacts des seniors », notamment ceux vivant dans les maisons de retraite, a-t-elle déclaré au quotidien allemand Bild, paru ce dimanche 12 avril 2020, rapporte Cnews avec l’AFP.

1. Retraités confinés jusqu’à fin 2020 : « une question de vie ou de mort »

« Je sais que c’est difficile et que l’isolement pèse mais c’est une question de vie ou de mort, nous devons rester disciplinés et patients », a précisé Ursula von der Leyen.

Selon elle, les garder à domicile après la sortie du confinement, permettrait de maintenir leur sécurité et d’empêcher une deuxième vague de contamination du Covid-19 en Europe.

Et d’ajouter : « Les enfants et les jeunes jouiront plus tôt de davantage de liberté de mouvement que les personnes âgées et celles avec des antécédents médicaux. » La dirigeante allemande de l’exécutif européen, espère par ailleurs la création d’un vaccin par un laboratoire européen « vers la fin de l’année ».

L’objectif est de vacciner la population en masse : « Pour qu’on puisse ensuite rapidement vacciner, nous sommes déjà en discussion avec des fabricants sur des capacités de production mondiales », a-t-elle conclu.

Cette proposition est toutefois jugée inconcevable, par un représentant des retraités.

2. Seniors confinés jusqu’à la fin de l’année : « C’est choquant »

Même si le nombre de décès dans les maisons de retraite sont alarmants, y confiner les personnes âgées jusqu’en décembre 2020 est inconcevable, pour le président de l’union nationale des retraités et personnes âgées, Francisco Garcia.

Pour lui, la proposition de la présidente de la Commission européenne est « choquante parce que cela a un caractère, un peu, de ségrégation », déplore-t-il en direct du 13 Heures de France 2, ce lundi 13 avril.

Et de poursuivre : « Elle considère que les retraités et les personnes âgées sont des gens inutiles à l’économie, à la société et donc que l’on peut faire une séparation entre eux et le reste de la population pour le déconfinement. »

La présidente de la commission européenne peut-elle toutefois décider d’une telle application ?

3. Personnes âgées confinées jusqu’à la fin de l’année : une interprétation abusive ?

D’après le porte-parole de la Commission, Eric Mamer: « La présidente n’a pas décidé de sa propre initiative que les maisons de retraite devaient rester confinées jusqu’à la fin de l’année: ce n’est pas sa prérogative et ce n’est pas ce qu’elle dit. » Il estime toutefois que les déclarations d’Ursula von der Leyen relèvent du sens commun. « Cela semble d’une banalité absolue puisque ce sont des personnes à risque », analyse-t-il.

En revanche, conjuguer le sort des seniors à celui de l’obtention d’un vaccin est une décision politique, relevant de la compétence des gouvernements, rappelle le journal belge L’Echo.

Ce n’est en effet pas le rôle de la Commission. A la demande des chefs d’Etat et de gouvernement, elle doit toutefois réfléchir à une stratégie de sortie des mesures de confinement. La « feuille de route » d’Ursula von der Leyen doit être présentée dans les jours à venir.

Source PLANET.

Coronavirus : qui devra rester confiné après le 11 mai ?…

Emmanuel Macron a annoncé la fin du confinement au 11 mai, sauf pour les Français les plus fragiles.

Les scientifiques estiment qu’il devra être prolongé pour 18 millions de personnes.

Coronavirus : qui devra rester confiné après le 11 mai ?

La fin du confinement a une date, le 11 mai. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron aux Français lundi 13 avril, lors de sa quatrième allocution télévisée depuis le début de la crise sanitaire. Mis en place depuis le 17 mars dernier, le confinement a donc été prolongé une deuxième fois. Le discours du chef de l’Etat était très attendu alors que la question du déconfinement commence à se poser sérieusement dans le pays. Pourrons-nous tous sortir en même temps ? Les régions vont-elles être déconfinées en une seule fois ? La population va-t-elle être triée en fonction de son âge ? Tant de questions qui n’ont pas encore de réponses précises.

1. Confinement prolongé : 18 millions de Français concernés

Une chose est sûre, certains Français devront rester confinés au-delà de la date du 11 mai annoncée par Emmanuel Macron. En effet, il a demandé aux personnes « les plus vulnérables », « en situation de handicap sévère » ou « atteintes de maladies chroniques » de rester confinées chez elles au-delà de cette date donnée aux Français. Il a adressé cette même demande aux personnes âgées, sans donner de précisions sur l’âge.

Le sujet a été abordé une nouvelle fois mercredi 15 avril par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, interrogé devant la commission des lois du Sénat. Selon lui, 18 millions de personnes sont concernées par le prolongement du confinement au-delà du 11 mai. Il s’agit de personnes risquant « de développer une forme grave » du coronavirus Covid-19 et pour lesquelles le confinement « continuera », a-t-il ajouté. « Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif », a conclu Jean-François Delfraissy. Mais alors qui sont exactement ces 18 millions de Français considérés comme à risque par les scientifiques ? On fait le point.

2. Confinement prolongé : qui sera concerné après le 11 mai ?

Qui sont les Français susceptibles de développer une « forme grave » du Covid-19 selon les scientifiques ? Devant la commission des lois du Sénat, Jean-François Delfraissy a précisé qu’il s’agissait de 10 millions de Français « d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans« . Il a également évoqué les personnes ayant des affections de longue durée, peu importe leur âge, ainsi que « des sujets jaunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».

Le 14 mars dernier, le Haut Comité de santé publique indiquait déjà que ces différentes catégories de la population étaient plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie. Il évoquait également les patients avec des antécédents cardiovasculaires. Mais que va-t-il se passer le 11 mai pour le reste des Français ?

3. Confinement prolongé : que va-t-il se passer pour le reste de la population ?

Devant la commission des lois du Sénat, Jean-François Delfraissy a également évoqué la fin du confinement pour le reste des Français, qui ne sont pas considérés, a priori, comme à risque. Il a notamment précisé que ce déconfinement ne pourrait se faire que si l’ensemble des conditions sont réunies d’ici le 11 mai : « Je suis extrêmement clair : si on n’a pas les prérequis, il faut rester confinés ». « S’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours », a-t-il ajouté, rappelant, sans le dire, que la date du 11 mai est « un objectif » et non une promesse. Si un ralentissement de l’épidémie est bel et bien attendu dans les prochaines semaines, le Conseil scientifique table sur « 10 000 à 15 000 nouvelles contaminations » quotidiennes entre la moitié et la fin du mois de mai.

Source PLANET.

Marseille vraiment moins touchée par le coronavirus ?…

Le docteur Didier Raoult propose depuis plusieurs semaines, un traitement au coronavirus, à base d’hydroxychloroquine. La cité phocéenne semble ainsi compter moins de morts que le reste de la France.

Marseille vraiment moins touchée par le coronavirus ?

Le docteur Didier Raoult, infectiologue à l’IHU Méditerranée Infection, assure avoir trouvé un remède au coronavirus, via l’utilisation de la chloroquine, un médicament habituellement réservé aux traitements contre le paludisme. Cette méthode est-elle réellement efficace ? Et réduit-elle le nombre de morts à Marseille ? « On meurt moins du coronavirus à Marseille, et encore moins à l’IHU Méditerranée Infection » assurent en tout cas les équipes du professeur.

L’infectiologue de renom et ses équipes utilisent les statistiques régionales de mortalité, afin de prouver l’efficacité du traitement à base d’hydroxychloroquine, développé dans leur établissement. Ainsi, les chiffres de Santé Publique France, permettent de dégager une tendance.

1. Evaluation de mortalitée

Le magazine économique Capital indique que, le 31 mars 2020, l’IHU avait déjà administré le traitement à 1 283 malades du coronavirus. Selon les chiffres de l’établissement, un seul de ces patients, un homme de 84 ans, est décédé après avoir suivi le traitement pendant au moins trois jours.

Mais le magazine explique qu’il faudra attendre les résultats de l’essai clinique européen Discovery pour connaître précisément les effets de l’hydroxychloroquine sur le coronavirus. Toutefois les statistiques de Santé publique France permettent déjà de faire une première évaluation de la mortalité causée par le coronavirus dans la région. Les données de l’agence nationale de santé permettent au moins de comprendre les chiffres par département, en fonction des données hospitalières, remontées par les établissements locaux. Alors les départements proches de Marseille enregistrent-ils moins de morts ?

2. 1% des décès recensés dans le pays

Dans les Bouches-du-Rhône, troisième département le plus peuplé de France avec environ 2 millions d’habitants, 862 patients étaient hospitalisés le 31 mars 2020. Une grand part d’entre eux sont probablement hospitalisés à Marseille, écrit Capital.

Alors, selon les chiffres de Santé publique France, les autorités compétentes déploraient 47 décès dans le département à la même date, ce qui représente un taux de mortalité/hospitalisations de 5%. Et une part infime (1%) du total de 3 523 décès recensés dans le pays. Lorsque l’on compare ces chiffres avec le reste du territoire, la différence est plus que flagrante.

Paris, par exemple, qui est l’un des foyers majeurs de l’épidémie, dénombre 362 décès depuis le début de la crise pour 2 434 patients hospitalisés. Le taux de mortalité y est donc de 13%.

Capital détaille également les statistiques des départements voisins, qui parlent en faveur de Didier Raoult et de son équipe : la Seine-Saint-Denis affiche un taux de mortalité de 17%, le Val-de-Marne de 13% et le Val d’Oise, par exemple, de 20%. Le département qui connaît la mortalité la plus forte reste le Haut-Rhin, dans le Grand Est, avec un taux de 39%.

3. Un traitement critiqué

« Le département des Bouches-du-Rhône affiche donc bien l’un des plus faibles taux de mortalité de France, depuis le début de la pandémie« , assure Capital, au regard des chiffres exposés. Pourtant, de nombreux médecins et acteurs des médias continuent de critiquer vivement, le docteur Raoult et ses recherches.

Les effets secondaires indésirables de la chloroquine sont très nombreux « d’où la méfiance de certains médecins et scientifiques », explique Le Journal des Femmes Santé. De nausées et vomissements, à insomnies et dépressions, en passant par des troubles de la vue, le médicament n’est pas sans conséquences pour le patient. C’est pourquoi une partie du personnel du personnel soignant déconseille son utilisation. La chloroquine peut également causer des démangeaisons ou encore des douleurs locales, ainsi que des hypoglycémies et réactions allergiques.

Par ailleurs, y a-t-il un risque que le médicament, si utilisé pour soigner tous les patients victimes de Covid-19, viennent à manquer pour les personnes atteintes de paludisme qui utilisent ce traitement habituellement ? C’est en tout cas ce qu’explique Le Parisien, qui donne voix à des malades dont c’est le traitement standard. Ils souffrent du lupus.

Dans les colonnes de Marianne, le professeur Christian Perronne estime de son côté que « les tirs de barrage reçus par Didier Raoult sont aussi liés à des querelles d’égos ».

Source PLANET.

Foyer pour personnes handicapées : comment résidents et travailleurs sociaux vivent-ils le confinement ?…

Avec l’épidémie du Covid-19, de nombreux établissements et services d’aide par le travail (ESAT) dédiés aux personnes handicapées, tout comme les accueils de jour, ont fermé.

Les foyers d’hébergement, e ux, sont restés ouverts. À l’intérieur, le quotidien a bien changé depuis le 17 mars.

C'est l'heure du petit-déjeuner à la résidence Keriguy de Douarnenez, l'un des foyers gérés par l'association Kan Ar Mor / © PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Écouter, observer, capter un regard, une posture inhabituelle, limiter les montées d’angoisse, soulager les crises de paranoïa… Au quotidien, les professionnels médico-sociaux accompagnent les adultes souffrant de handicap mental ou psychique. La crise sanitaire met à mal un quotidien déjà difficile en temps normal. Dans les foyers, résidents comme professionnels, tout le monde s’adapte. Il faut maintenant tenir sur la durée.

Patrick et Romain ont choisi de rester au foyer

L’association « Kan Ar Mor », qui signifie le chant de la mer en breton, accompagne toute l’année 1000 personnes dans ses établissements finistériens. Parmi elles, 450 résident dans des foyers d’hébergement. Au début de l’épidémie, plus de cent sont rentrées chez elles. Installés dans l’une des structures de Quimper, Patrick* et Romain ont choisi de rester.

Hasard du calendrier, la veille du confinement, ils venaient tout juste de déménager dans des nouveaux studios individuels. Ils n’ont pas eu le temps de trouver leur marques, ce qui rend d’autant moins facile leur situation. Des repères, inévitablement, ils en ont perdu quelques-uns avec le confinement.

Leur quotidien a été bousculé. Sécurité sanitaire oblige, plus aucun repas n’est pris en commun. Les repas leur sont livrés par l’ESAT de Douarnenez, l’un des rares de l’association, avec ceux spécialisés en blanchisserie, qui n’ait pas fermé. Les autres ont été suspendus pour limiter les risques de contagion. Patrick et Romain entretenaient les espaces verts de plusieurs entreprises quimpéroises. Leur activité a stoppé net.

« On a l’impression que tout s’est arrêté, qu’on est dans un film »

En temps normal, le travail participe à leur équilibre. Patrick et Romain s’accrochent, jour après jour. Mais privés de leur activité professionnelle, leur quotidien a moins de sens. « On a l’impression que tout s’est arrêté, qu’on est dans un film » raconte Patrick. Protagonistes d’une histoire qu’ils n’ont pas choisie. Le scénario touche beaucoup de travailleurs. Mais lorsqu’on est sujet à des troubles psychotiques ou de comportement, le seuil de frustration est inférieur à la normale.

Au début, Patrick croyait que le virus s’attrapait dans l’air. Il en rêvait la nuit. Aujourd’hui, ça va mieux. Malgré sa vie chamboulée, le premier mois de confinement s’est bien passé. Sans travail, les résidents s’occupent comme ils peuvent. Patrick est artiste. Ce qu’il aime, c’est la sculpture ; activité qu’il a pourtant dû délaisser. « Ce n’est pas l’envie qui manque, mais le matériel. » Il n’a plus de fournitures pour ses créations. Sous curatelle, Patrick ne peut pas faire des achats en ligne. Il a hâte que les magasins rouvrent. D’un naturel plutôt contemplatif, il apprécie toutefois de se balader, sans but. Ce qui n’est pas le cas de son voisin, Romain.

« Je n’aime pas rester enfermé »

Moins bavard, le jeune résident de 31 ans confie qu’il ne vit pas très bien cette période. « Je n’aime pas rester enfermé. » Habitué à l’entretien de grands espaces, il n’a aujourd’hui que son petit carré de jardin à bichonner. Une bonne partie de son temps, il le passe devant la télévision.

Romain sort peu. Habituellement, il va en ville pour faire des achats. Mais sortir sans but, juste pour sortir, n’est guère motivant pour lui. Remis difficilement d’une blessure, il n’a pas pu reprendre le sport. Heureusement, à son  écoute, les personnels éducatifs sont là chaque jour. Romain se sent « plus rassuré » par leur présence.

« C’est un peu comme une famille »

Pour Patrick, qui souffre de ne pas voir ses proches, leur présence est une bouffée d’air. « Je trouve ça courageux que les éducateurs continuent à venir nous voir. Ils ont du mérite. C’est comme des proches qu’on voit tous les jours. C’est un peu comme une famille. De savoir qu’ils sont là pour nous, ça nous touche. Ils font des choses pour nous qu’ils ne font pas d’habitude. Chapeau ! » témoigne-t-il. Malgré la distance qu’impose l’entretien par téléphone, on sent l’émotion de Patrick.

« Les efforts sont faits dans les deux sens. Ils nous protègent aussi en respectant les consignes » ajoute, touché, Rémi, l’un des éducateurs spécialisés du foyer. La plupart des résidents font beaucoup d’efforts, même si tous n’ont pas la distance sociale. « Il faut leur rappeler qu’on ne peut pas être à 5 cm les uns des autres ! »

L’accompagnement social est précisément un métier de contact et de rencontre, alors que le confinement impose tout l’inverse : mettre de la distance ! Le travail d’éducateur a bien changé ces dernières semaines. Occupée à distribuer les repas, nettoyer, jardiner, faire des courses, l’équipe a eu inévitablement moins de temps à consacrer à l’éducatif. La philosophie ici c’est plutôt d’accompagner et non pas de faire à la place. Avec le confinement, « on est sur une forme de retour en arrière » déplore Rémi. Même le travail d’équipe a été perturbé.

« Ça va laisser des traces probablement. Pour les résidents, il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps. »

Mais passés l’urgence sanitaire des premières semaines et le stress lié à cette situation inconnue, l’état d’esprit est maintenant différent. Les travailleurs sociaux regardent vers l’avenir. « Il était temps qu’on retourne vers eux. On voit bien que la prestation de service, ce n’est pas suffisant. Il faut avoir une veille, être en soutien. On ne peut pas être que dans le sanitaire » explique Rémi. Une situation qui laissera probablement des traces. « Mais on s’adaptera. On ré-ajuste, on tricote des petites solutions, c’est le sens de notre métier : trouver des solutions aux problèmes » assure-t-il, confiant.

Aucun cas de Covid-19 au sein de l’association

À Pleyben, dans un autre foyer de l’association, une trentaine de résidents cohabite. Dans cet établissement, le fonctionnement est quasiment resté « normal », à effectif équivalent. Le fait qu’il n’y ait plus d’activité extérieure, les équipes sont beaucoup plus présentes, ce qui aide les résidents à supporter les contraintes. Pascal Letertre y travaille comme aide médico-psychologique. « On a tenu un bon mois mais un mois de plus, pour les résidents, ça va être de plus en plus compliqué. Même si les structures sont petites, les conflits sont inévitables. »

Anaïs aime sortir au bourg et dans les grands magasins. Elle commence à trouver le temps long mais trouve du réconfort dans les activités individuelles. Avec Pascal, elle suit un atelier de couture. Son masque est prêt pour la sortie de crise. Avec les encadrants du foyer, elle aime aussi dessiner, jouer et discuter. « On doit leur apporter des solutions. Cela passe par de l’écoute, un maximum d’écoute » déclare Pascal.

En atelier couture, Anaïs, résidente, coud un masque pour l'après-confinement. / © Kan Ar Mor

Certains résidents partent une fois par trimestre en séjours de rupture. Ces parenthèses, « des respirations nécessaires » ont toutes été annulées. Résultat, « certains commencent à tourner en rond. »

Malgré les contacts réguliers, le plus dur pour beaucoup est de ne pas voir leurs familles physiquement. Dans ce foyer, seuls cinq résidents sont rentrés chez eux. « Tout le monde n’a pas réalisé au départ que ce serait si long. Sinon beaucoup seraient rentrés. » Pour autant, la situation est loin d’être plus facile au domicile familial. Pour les enfants comme pour leurs parents.

Pascal Letertre, par ailleurs délégué syndical à Sud-Santé, estime primordial de « conserver le lien institution – résidents – familles ». Même s’il ne croit pas à un déconfinement dès le 11 mai, il faut déjà penser à l’après. Notamment pour celles et ceux qui ont auront passé deux mois chez eux. Le suivi des traitements aura-t-il été optimal ? Comment vont-ils vivre leur retour en structure ?

Au niveau sanitaire, alors que la fédération de l’action sociale déplorait le 6 avril dernier le manque de moyens de protection dans le secteur, ce n’est pas le cas à Kan Ar Mor. Le représentant syndical salue la réactivité de sa direction. « On a tout le matériel de protection nécessaire, masques et blouses. » Aujourd’hui, l’association ne compte aucun cas de Covid-19.

(*prénom d’emprunt)

Source FR3.

Des aides pour maintenir l’emploi des travailleurs handicapés pendant le confinement… Détail…

Pendant et après la crise sanitaire, les travailleurs en situation de handicap risquent d’être les premiers licenciés.

L’Agefiph, association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, débloque 23 millions d’euros pour favoriser le maintien de leur emploi. 

Des aides pour maintenir l'emploi des travailleurs handicapés pendant le confinement. Image d'illustration/ © Philippe Lavieille/ Le Parisien / Maxppp

Arnaud Lévêque est le délégué régional de l’Agefiph en Centre-Val de Loire. Il est très inquiet pour l’emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises privées.

« La plupart des personnes en situation de handicap travaillent dans des petites et moyennes entreprises. On craint que beaucoup de ces entreprises ne repartent pas après la crise. Quand on sait que le taux de chômage des travailleurs en situation de handicap était de 18% avant la crise. Ils ont deux fois plus de risques de rester demandeurs d’emploi.  » 

Les travailleurs en situation de handicap ont deux fois plus de risques de rester demandeurs d’emploi ou d’être licenciés pendant et après la crise sanitaire.

23 millions d’euros d’aide mobilisés

Face à la crise sanitaire et économique, l’Agefiph a décidé d’adapter son offre de financement pour soutenir les entreprises qui emploient des travailleurs en situation de handicap ainsi que les salariés pour favoriser le maintien de leur emploi.

Au niveau national, l’Agefiph mobilise 23 millions d’euros à travers 10 mesures exceptionnelles.

Qu’est-ce que l’Agefiph ?

L’Agefiph est l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées. À ce titre, elle gère le fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (FIPH).

Ce fonds est alimenté par les contributions versées par les entreprises de 20 salariés et plus n’atteignant pas le taux d’emploi légal de 6 % des travailleurs handicapés. Il permet de financer des aides, des prestations et des services mis en œuvre au quotidien sur le terrain, que ce soit pour accompagner les personnes handicapées ou les employeurs.

En région Centre-Val de Loire, 3285 entreprises sont assujetties à l’OETH ( Obligation d’emploi des travailleurs handicapés) . Elles ont versé en 2019 un peu plus de 9 millions d’euros.

Quelques exemples des mesures exceptionnelles pour faire face à la crise sanitaire

  • Un aide de 1000 euros pour favoriser le télétravail : « Si une entreprise privée est contrainte de prendre des mesures de télétravail, la personne en situation de handicap n’a peut-être pas l’équipement nécessaire chez elle. On va accorder une aide qui va jusqu’à 1000 euros pour que la personne poursuive son activité « , explique Arnaud Lévêque, le délégué régional de l’Agefiph en Centre Val-de-Loire
  • Un forfait de 200 euros par jour pour l’hébergement, les repas et les transports : « Certaines personnes travaillent dans des entreprises essentielles à la nation. C’est le cas notamment des salariés en grande distribution ou des agents de nettoyage. L’Agefiph leur propose 200 euros par jour pour financer leurs déplacements en voiture faute de transports en commun, leurs repas et leur hébergement s’ils doivent dormir à l’hôtel près de leur lieu de travail. « 
  • Un aide de 1500 euros pour les créateurs d’entreprise : « Beaucoup de travailleurs en situation de handicap ont créé leur entreprise, faute d’avoir trouvé un emploi adapté. Nous leur octroyons une aide de 1500 euros pour passer ce cap difficile s’ils ont créé leur activité dans les trois dernières années. »
  • 10 heures d’accompagnement pour la sortie de crise : « La sortie de crise sera difficile pour les créateurs d’entreprise. Nous leur offrons 10 heures d’accompagnement pour les aider à relancer ou à réorienter leur activité.«  
  • Une aide de 500 euros pour s’équiper en matériel informatique afin de poursuivre une formation : « Parmi les missions de l’Agefiph, la formation des personnes en situation de handicap est primordiale. Ceux qui avaient commencé une formation avant la pandémie pourront la poursuivre à distance. S’ils n’ont pas le matériel informatique nécessaire, nous débloquons une aide de 500 euros. » 
  • Le report du prélèvement de l’obligation d’emploi des personnes en situation de handicap. Normalement l’obligation d’emploi est prélevée au mois de mars. Il s’agit de ce que paient les entreprises privées de plus de 20 salariés qui emploient moins de 6% de travailleurs en situation de handicap. Le prélévement a été reporté au mois de juin. Cela représente 100 millions d’euros au niveau national chaque année avec 120 000 entreprises contribuantes.

Comment bénéficier de ces aides ? 

Pour bénéficier des aides, les entrepreneurs et les salariés peuvent contacter l’Agefiph par mail :

www.agefiph.fr
ou
centre@agefiph.asso.fr

Une cellule d’écoute psychologique pour les travailleurs en situation de handicap :

Depuis ce lundi 20 avril 2020, l’Agefiph a ouvert une cellule d’écoute psychologique pour les travailleurs en situation de handicap. «  Le confinement est un facteur de stress pour nos publics. Avec cette cellule d’écoute, ils peuvent parler à un psychologue clinicien spécialisé et solliciter une aide « , explique Arnaud Lévêque de l’Agefiph Centre Val-de-Loire.

Le numéro pour la cellule d’écoute de l’Agefiph est :
0800 11 10 09  du lundi au dimanche de 9 h à 18h.

Source FR3.

Bien plus qu’une pneumonie – Le Covid-19 «peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes»…

Des chercheurs zurichois ont analysé les tissus de personnes décédées du nouveau coronavirus.

Ils estiment qu’il s’agit d’une inflammation vasculaire systémique et non d’une pneumonie.

Bien plus qu’une pneumonie, la maladie COVID-19 est une inflammation vasculaire systémique, selon une étude de chercheurs zurichois. Cela explique pourquoi elle provoque autant de problèmes cardio-vasculaires et de défaillances d’organes vitaux.

Les premiers patients présentaient surtout des pneumonies difficiles à traiter, a indiqué l’Hôpital universitaire de Zurich (UZH) dans un communiqué. Puis, par la suite, les médecins ont constaté de plus en plus de cas de troubles cardio-vasculaires et de défaillances multiples d’organes sans lien apparent avec la pneumonie.

L’équipe de Zsuzsanna Varga à l’UZH a donc examiné au microscope des échantillons de tissus de patients décédés et constaté que l’inflammation touchait l’endothélium – la paroi interne des vaisseaux sanguins – de différents organes.

Le virus SARS-CoV-2 a pu être détecté dans l’endothélium lui-même, où il provoque la mort des cellules, puis des tissus et organes touchés. Les chercheurs en déduisent que le virus attaque le système immunitaire non pas par les poumons, mais directement par les récepteurs ACE2 présents dans l’endothélium, qui perd ainsi sa fonction protectrice.

Tous les organes touchés

«La maladie COVID-19 peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes», résume Frank Ruschitzka, directeur de la clinique de cardiologie de l’UZH, qui suggère désormais de baptiser ce tableau clinique «COVID-endothélite».

Il s’agit d’une inflammation systémique des vaisseaux sanguins pouvant toucher le cœur, le cerveau, les poumons, les reins ou encore le tube digestif. Elle entraîne de graves micro-perturbations de la circulation sanguine qui peuvent endommager le cœur ou provoquer des embolies pulmonaires, voire obstruer des vaisseaux sanguins dans le cerveau ou le système gastro-intestinal, souligne l’UZH.

Si l’endothélium des jeunes patients se défend bien, ce n’est pas le cas de celui des groupes à risque souffrant d’hypertension, de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, dont la caractéristique commune est une fonction endothéliale réduite.

Au niveau thérapeutique, cela signifie qu’il faut combattre la multiplication du virus et en même temps protéger et stabiliser le système vasculaire des patients, conclut le Pr Ruschitzka, cité dans le communiqué. Ces travaux sont publiés dans la revue médicale britannique «The Lancet». (ats/nxp).

Source LE MATIN.CH.

Coronavirus. Pour les visites dans les Ehpad, il faudra patienter quelques jours…

La plupart des établissements pour personnes âgées vont devoir s’organiser pour accueillir les proches des résidents. Ces visites seront très encadrées. 

Coronavirus. Pour les visites dans les Ehpad, il faudra patienter quelques jours

On ne rouvre pas les Ehpad à toutes les familles. Il ne faut pas que les gens se précipitent, insiste Florence Airnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, premier syndicat national des maisons de retraite privées. Depuis l’annonce du ministre de la Santé, dimanche, de rendre possible les visites des familles dans les établissements pour personnes âgées ou pour personnes souffrant de handicap dès ce lundi, plusieurs responsables ont été assaillis d’appels.

Si quelques établissements permettent déjà ces visites, pour beaucoup d’entre eux (il en existe environ 10 000 en France : Ehpad, résidences autonomie, unités de soins…), organiser le retour des familles va demander plusieurs jours. Il faut demander un peu de patience aux familles. Mais il faut que ces visites soient effectives à la fin de cette semaine, souhaite Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs pour personnes âgées).

Pour une minorité d’entre eux (environ 3 %), les plus touchés par le coronavirus, la direction de l’établissement doit être seule décisionnaire et doit pouvoir retarder cette ouverture si elle le juge nécessaire, prévient toutefois Florence Airnaiz-Maumé.

Les fédérations professionnelles étaient dans l’attente, hier soir, d’un protocole d’État fixant les règles à respecter pour recevoir les familles. Le plus simple est que les familles se manifestent par mail plutôt que par un appel , indique le Synerpa. Certaines situations devraient être prioritaires. Celle d’un couple physiquement séparé (l’un vivant à domicile, l’autre dans un Ehpad) par exemple.

« Besoin de renforts »

Une fois la demande acceptée, la visite qui aura lieu à une date et un horaire fixés à l’avance, devrait durer de trente minutes à une heure. Deux personnes majeures seront admises à venir. Elles devront probablement se soumettre à une prise de température, puis les familles devront être équipées : avec des surblouses, des masques… Elles seront accompagnées par un membre du personnel, préconise encore le Synerpa.

Entre le résident et ses proches, une distance de deux à trois mètres devra être respectée. Aucune embrassade ni aucun toucher ne seront possibles. Simplement des paroles, des regards qui devraient, espère-t-on dans les établissements, redonner un peu de vigueur aux résidents atteints de syndromes dépressifs ou de dénutrition. La rencontre devra avoir lieu dans une salle spécifique, voire à l’extérieur lorsque c’est possible. Après chaque visite, les fauteuils devront être désinfectés. Chaque établissement adaptera les protocoles, précise Pascal Champvert de l’AD-PA.

Avec de telles contraintes sanitaires, Florence Arnaiz-Maumé du Synerpa estime que chaque Ehpad ne pourra organiser plus de quatre à cinq visites par jour. Le personnel étant déjà très sollicité, nous demandons des renforts. Notamment que l’État autorise les bénévoles à revenir dans les établissements. Et un plan massif de recrutements de psychologues. Car sur cette longue durée, il va bien falloir soutenir les résidents, les personnels et les familles, insiste Pascal Champvert.

Source OUEST FRANCE.

TÉMOIGNAGE : « L’impression d’être dans une bulle » pour Françoise, confinée avec son mari atteint d’Alzheimer…

Le confinement imposé partout en France, en raison de l’épidémie de coronavirus, a augmenté les difficultés chez certains aidants familiaux.

Témoignage de Françoise, habitante des Hauts-de-Seine, confinée depuis plus d’un mois avec son mari atteint de la maladie d’Alzheimer.

"L'impression d'être dans une bulle" pour Françoise, confinée avec son mari atteint d'Alzheimer. Photo d'illustration

Ils sont plus de huit millions en France : les aidants familiaux qui prennent régulièrement soin d’un proche malade à la maison. Certains sont soutenus par des associations, des soignants mais à cause du coronavirus, ces aidants se retrouvent confinés 24h/24h avec ce père, cette mère, cet enfant ou conjoint malade. Beaucoup se sentent démunis et inquiets.

Huis clos avec son mari

C’est le cas de Françoise Ayral, qui vit à la Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine avec son mari, Jean-Marc. Ce dernier souffre de la maladie d’Alzheimer. Avant le confinement, il passait ses journées dans un accueil de jour, géré par une association. Mais l’accueil depuis un mois, l’accueil est fermé et depuis Françoise vit avec son conjoint, toute la journée, sans aucune visite d’ami ou de famille. « Je me sens très seule », nous confie-t-elle. « La vie sociale me manque car je reste enfermée avec un malade qui ne parle pas beaucoup, à l’écouter répéter des dizaines de fois dans la journée ce qu’il m’a déjà dit », sans se souvenir.

« Ça m’isole complètement »

Même si Jean-Marc est assez indépendant pour rester tout seul à la maison, Françoise n’en reste pas moins stressée quand elle doit sortir pour faire des courses dehors. Elle se presse pour rentrer le plus vite possible. « Si jamais il n’a plus la télé allumée, ou qu’une chaîne change, ça se passe mal, il peut y avoir une crise ». Et à la télé, impossible de choisir un bon film ou une bonne série pour Françoise car son mari, ancien médecin de profession, regarde en bouche les chaînes d’infos qui parlent du coronavirus. De quoi rendre la situation encore plus pesante et anxiogène pour elle.

Le risque d’aggraver la maladie

Mais surtout, Françoise se sent « démunie » face au risque de régression que ce confinement pourrait avoir sur son conjoint. « À l’accueil du jour, il avait beaucoup d’ateliers, d’interactions avec les membres de l’association. À la maison, mis à part la télévision, il n’y a plus aucune interaction sociale ». Moins de stimulation pour les malades d’Alzheimer, c’est le risque de faire avancer la maladie « vers des paliers où ils perdent encore un peu plus d’indépendance ». 

Source FRANCE BLEU.

“Je suis “confiné” depuis 19 ans dans mon fauteuil” : Témoignages de personnes en situation de handicap près de Toulouse… Vidéos.

Ils se prénomment Claire, Timothé et Christophe. Ces trois habitants de Haute-Garonne sont des personnes en situation de handicap.

Ils nous racontent comment ils vivent cette période de confinement.

Une période où se mélangent difficultés, incertitudes, entraide et nouvelles expériences.

“Je suis “confiné” depuis 19 ans dans mon fauteuil” : Témoignages de personnes en situation de handicap près de Toulouse. Image d'illustration / © AFP

Claire Richard, 38 ans, handicapée moteur, Toulouse (Haute-Garonne)

Pour Claire Richard, le début du confinement a été dur à vivre « Maintenant cela va bien », assure la Toulousaine de 38 ans. « Je me rends compte que je suis très bien équipée au niveau de mon ordinateur et bien logée. C’était difficile car tout le monde disait tout et son contraire et c’était dur de trouver les bonnes informations. »

Elle a ainsi contacté la plateforme de l’Etat dédiée au coronavirus sans qu’elle puisse être véritablement aidée. Conséquence : sans renseignements fiables, sa kinésithérapeute n’est pas intervenue durant plus d’un mois : « Si la kiné ne vient pas, je me raidis », décrit Claire Richard. « Je peux donc faire moins de chose et j’ai plus de douleurs ».

L’Etat a mis aussi longtemps à équiper les aides à domicile. Une situation loin d’être rassurante pour cette handicapée moteur. « J’avais l’impression que tout ce que j’avais mis en place pour mon bien comme le kiné, les aides à domicile, c’était comme du secondaire. Alors que, si les auxiliaires ne viennent pas, je ne peux pas m’habiller. Je ne peux manger que des conserves où il n’y a pas de viande. Heureusement que mes auxiliaires de vie ont pu finalement venir tous les jours ou tous les deux jours. » Des amis handicapés de Claire Richard n’ont pas eu cette « chance ».

La situation était devenue tellement compliquée qu’il lui a été demandé de rentrer chez ses parents. Inimaginable pour elle : « J’ai 38 ans. Rentrer chez eux, cela voulait dire passer deux trois mois chez mes parents qui ont 70 ans. C’était aussi les mettre en danger (à cause du coronavirus). Puis, j’habite à 300 kilomètres. Enfin, si je rentrais chez mes parents, je me mettais en arrêt maladie. » Une perspective qui pouvait mettre en difficulté l’association Univers Montagne Esprit Nature (association permettant la découverte de la montagne entre personnes valides et handicapées) pour qui Claire Richard travaille en tant qu’assistante administrative.

Ces longues semaines enfermées pèsent beaucoup à Claire Richard qui a l’habitude de beaucoup bouger. « Je me lève habituellement dès 6 heures du matin et je passe ma journée dehors. Ma vie est planifiée ». Alors pour le déconfinement, elle ne souhaite pas se projeter : « Je ne veux pas avoir beaucoup d’espoir parce que d’après moi, ils ne savent pas comment faire. Je n’y crois pas. Je n’y crois plus. J’aimerais retourner voir mes amis, ma famille. Les rencontres humaines me manquent. Mais ce qui est bien avec la situation actuelle, c’est qu’internet m’a permis de garder le lien, d’assister à des conférences et des entretiens en direct. Cela m’a fait me sentir véritablement à égalité avec les autres. »

Visionnez le témoignage complet en vidéo de Claire Richard :

Timothé Griseri, 19 ans, handicapé moteur, Fonsorbes (Haute-Garonne)

Timothé assure avoir « la chance d’être en famille » chez lui à Fonsorbes (Haute-Garonne) mais le jeune handicapé moteur de 19 ans reconnaît que le confinement « commence à être compliqué « . Avant le 17 mars, il avait le droit, trois fois par semaine, a des séances de kiné. Avec le confinement, le cabinet a fermé et Timothé et ses proches n’ont trouvé personne d’autre pour venir s’occuper de lui. Cette situation, Timothé affirme ne pas si mal la vivre. « Je suis confiné, si l’on peut dire, depuis 19 ans dans mon fauteuil« . Ce qui l’inquiète le plus c’est de savoir s’il pourra reprendre son activité au sein de la structure qui l’accueillait pour son service civique, et qui doit normalement se terminer au mois de mai.

Car Timothé n’a pas de cours en ligne. Il n’est plus inscrit dans aucun établissement.
Ce service civique, où il réalise des montages vidéos afin de sensibiliser sur la question du handicap dans les écoles, est une façon pour lui de se prouver qu’il  « peut y arriver mais aussi aux personnes qui étaient avec moi dans l’institution et qui me disaient que malheureusement : « tu finiras ta vie dans un foyer. »  »

Le confinement est venu stopper cet élan mais le jeune homme ne « perd pas ni espoir ni le moral. » Timothé Griser fait preuve d’un optimisme à toute épreuve.

Pour s’occuper, il est très actif sur les réseaux sociaux. Le jeune Fonsorbais gère son blog et sa page Facebook pour véhiculer une autre représentation de la question du handicap. « La différence fait encore peur. Je veux essayer de faire changer le regard sur les personnes en situation de handicap. Certains croient qu’avec un handicap, on ne peut rien faire. Ils pensent aussi que c’est contagieux. Ils se trompent : à travers ce Blog, je souhaite montrer qu’un désavantage peut être transformé en force et que l’on peut faire plein de choses malgré un handicap. »

En cette période de confinement, cela lui a permis de « garder le lien avec l’extérieur« . « Ce confinement, c’est une vraie thérapie pour moi. Le lien réel me manque énormément mais nous avons quand même la chance d’avoir internet et les réseaux sociaux. »

Visionnez le témoignage complet en vidéo de Timothé Griseri :

Christophe Kapfer, 48 ans, atteint d’une sclérose en plaques, Cugnaux (Haute-Garonne)

Ce confinement, Christophe Kapfer le vit, chez lui à Cugnaux (Haute-Garonne), presque comme un avantage. « Le quotidien s’est mis au ralenti et tout se fait un peu à mon niveau », explique ce développeur informatique de 48 ans atteint d’une sclérose en plaques. « C’est comme si je vivais le confinement en général. Les difficultés que je rencontre, l’ensemble des personnes le rencontre actuellement. » Les contraintes pour sortir de chez soi, les difficultés pour faire ses achats, les relations sociales à distance. La nécessité pour tous de devoir s’adapter.

Beaucoup d’entre eux ont ainsi découvert les drives pour réaliser leurs courses. Son kiné, obligé de fermer en raison du coronavirus, s’est lui-même rendu compte qu’il pouvait venir faire des séances à domicile.

De l’intérêt et de la solidarité sont également apparus : « Les gens viennent vers moi pour me proposer leur aide », raconte Christophe Kapfer. « Je reconnais que cela m’arrange beaucoup. Ce n’est pas le cas habituellement. » L’une de ses voisines lui fait ainsi une partie de ses courses. D’autres, spontanément, lui ont proposé leur aide au moindre besoin.

Côté télétravail, Christophe Kapfer était déjà paré. Il travaillait déjà trois jours par semaine chez lui. La fin du déconfinement apparaît à l’horizon mais Christophe Kapfer sait que, en tant que personne à risque, ses possibilités de sortir vont être repoussées. Le Toulousain a une certitude. Confinement ou non, il continuera à rester en relation avec ces nouveaux contacts nés de la crise du coronavirus.

Visionnez le témoignage complet en vidéo de Christophe Kapfer :

« J’ai beaucoup pleuré » : Juliette, infirmière à Thise dans un Ehpad décimé par le coronavirus ….

En pleine crise du coronavirus, Juliette Belot s’est démenée sans relâche depuis le début du mois de mars.

Elle a été confrontée à des malades, des décès et des familles endeuillées.

Mais cette crise sanitaire, n’a pas entaché son envie d’exercer ce métier qu’elle aime tant.

« J’ai beaucoup pleuré » : Juliette, infirmière à Thise dans un Ehpad décimé par le coronavirus

Elle fait partie de ceux que le président Macron a appelés « la première ligne ». Loin des discours, des considérations en tout genre, Juliette Belot âgée de 27 ans a été confronté à cette épidémie. Dans l’établissement où elle exerce en tant qu’infirmière, 26 personnes ont trouvé la mort, touchées par le coronavirus. « J’ai beaucoup pleuré », confie timidement la jeune femme, qui a enduré de longues journées de travail, dans ces instants pénibles.

Cette vocation, Juliette l’a développée très jeune. « Depuis toute petite je suis attirée par le domaine médical. Je ne me voyais pas faire de longues études et je me suis orientée vers le métier d’infirmière. » Le travail en équipe, l’accompagnement des personnes âgées, autant d’arguments qui l’orientent vers les séniors. « Je me sens bien avec cette population. »

Son diplôme en poche, elle est embauchée à l’Ehpad de Thise, en septembre 2016. Loin d’imaginer la crise sanitaire dans laquelle elle serait plongée, quatre ans plus tard. « L’année dernière on a fait face à la grippe. Nous avons réussi à gérer cet épisode sans qu’il n’y ait de décès. » Alors début mars, quand les premiers symptômes apparaissent, tous pensent être confrontés au retour de cette maladie. Il s’agit en fait du coronavirus. En quelques semaines, il va emporter 26 personnes, entre les murs de cette résidence.

« Quand on vit ce type d’évènement, on a besoin d’extérioriser »

« Ça été très dur. On s’attache à toutes ces personnes, c’est un peu notre deuxième famille. On fait des sorties ensemble, on sort acheter des vêtements. Voir partir toutes ces personnes d’un coup, c’est très compliqué. » Pour tenir, Juliette a pu compter sur le soutien infaillible de ses collègues et de ses proches. « On est une équipe soudée, très solidaire. Quand on vit ce type d’évènement, on a besoin d’extérioriser. »

Dans ce flux de mauvaises nouvelles, Juliette a parfois retrouvé le sourire. La joie de voir une personne guérie, tirée d’affaire. Et surtout, de ne voir aucun collègue partir, emporté par cette maladie. « Ça nous aurait anéantis… »

Après avoir traversé cet épisode, quand on demande à Juliette si elle regrette d’avoir choisi cette profession, elle est catégorique : « Non. Je savais qu’en étant infirmière il y aurait des périodes difficiles. Le plus dur c’est de se sentir impuissant. Mais quand on a des résidents qui passent ce cap, des familles qui nous remercient, ça nous réconforte. »

Juliette est l’une de ces héroïnes en blouses blanches, qui œuvrent chaque jour, pour la santé de tous.

Source EST REPUBLICAIN.