Les femmes qui ont des enfants vivent plus longtemps…

D’après une vaste étude européenne, le fait d’avoir eu au moins un enfant réduit le risque de mortalité des femmes de 20 %.

L’âge des premières règles, l’allaitement et la contraception orale influencent aussi l’espérance de vie des femmes.

Des facteurs hormonaux sont en jeu.

Les femmes ayant au moins un enfant possèdent un risque de mortalité moins élevé que celles qui n'en ont pas eu. © oksankash, shutterstock

Des études scientifiques sont régulièrement conduites chez les femmes pour déterminer les liens unissant certaines causes de décès à tel ou tel facteur hormonal ou reproductif. Il a ainsi été montré que la contraception hormonale orale peut sensiblement augmenter le risque de cancer du sein et de l’endomètre. Pour autant, les facteurs hormonaux et reproductifs étant liés (exemple : seules les femmes ayant eu une grossesse peuvent allaiter), il était intéressant de rapprocher ces différents facteurs et de dresser un bilan de leur influence globale sur le risque de décès des femmes, toutes causes confondues, après avoir pris en compte l’influence de déterminants de santé comme l’indice de masse corporelle (IMC), l’activité physique, le tabac ou encore le niveau d’éducation.

C’est ce à quoi s’est attachée la dernière publication issue de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Cette cohorte réunit plus de 500.000 adultes issus d’une dizaine de pays européens, dont 366.000 femmes âgées de 27 à 70 ans au moment de leur inclusion (entre 1992 et 2000). La France y est représentée par la cohorte Inserm E3N (Étude Épidémiologique auprès des femmes de la MGEN, la Mutuelle générale éducation nationale), qui comprend 100.000 femmes suivies depuis plus de 25 ans.

Allaitement, contraception et premières règles influencent la mortalité

Les chercheurs ont compilé les données relatives aux femmes décédées depuis leur inclusion, soit 14.383 d’entre elles (dont 5.938 de cancer et 2.404 de maladie cardiovasculaire), afin de les comparer à celles des femmes encore en vie. Il est ainsi apparu que le risque de décès des femmes ayant eu au moins un enfant était de 20 % inférieur à celui des femmes qui n’en n’avaient pas eu. Celui des femmes ayant allaité, pris la pilule (pour les non ou ex-fumeuses) ou eu leurs règles après 15 ans étaient d’environ 10 % inférieur par rapport à celles qui respectivement n’avaient pas allaité, pas pris de contraceptif oral ou eu leurs règles avant 12 ans. Ces facteurs jouent tous dans le même sens, que l’on s’intéresse à la mortalité globale, la mortalité par cancer ou par maladie cardiovasculaire.

Françoise Clavel-Chapelon, qui dirige l’étude E3N, explique : « L’objectif de l’étude EPIC était initialement d’étudier l’impact de l’alimentation sur le cancer et celui de E3N concernait initialement le cancer du sein. Mais ces cohortes permettent le recueil d’un nombre de paramètres si élevé qu’elles sont exploitées de façon plus large dans un second temps. EPIC, tout comme E3N, a une puissance statistique très importante, du fait du nombre de participants. On peut ainsi en tirer de véritables enseignements sur le risque à long terme de différentes pathologies, en lien avec des paramètres de vie ou de santé ». Ces résultats seront utiles pour améliorer la promotion et la prévention en santé destinées à la population féminine, même si certains de ces facteurs ne sont pas modifiables.

Ces résultats paraissent dans BMC Medicine.

Source FUTURA SANTE.

L’hôpital ne lui renouvelle pas son contrat après l’annonce de son cancer…!

Une infirmière contractuelle de l’hôpital de Remiremont (Vosges) n’a pas été reconduite dans ses fonctions à la suite de l’annonce de sa maladie.

Malgré la mobilisation de son mari et du député local, l’établissement campe sur ses positions, légales.

L'hôpital ne lui renouvelle pas son contrat après l'annonce de son cancer...!

Pas prolongée à cause d’un cancer du sein ? L’hôpital de Remiremont, dans les Vosges, s’est séparé d’une infirmière contractuelle, en CDD depuis deux ans dans l’établissement, quelques jours après l’annonce de sa maladie, relate Vosges-Matin.

« On l’a appelée pour lui dire que compte tenu de son arrêt maladie, son contrat qui devait être renouvelé le 1er mars ne serait pas prolongé. Ils ne se sont pas cachés sur la raison, à savoir l’arrêt », a expliqué au quotidien son compagnon, Florent, scandalisé.

Malgré une lettre du député

« Ils m’ont dit de manière très froide que le fait de ne pas la reconduire, ce n’était pas illégal. Ce qui est vrai, a-t-il ajouté. Ils ont reconnu qu’ils n’avaient pas respecté le délai de prévenance. Ils devaient en effet lui notifier fin janvier que son contrat se terminait fin février. »

L’affaire a mobilisé jusqu’au député de la 3e circonscription des Vosges, Christophe Naegeln, qui a écrit une lettre au directeur de l’hôpital. « J’ai exposé des arguments d’humanité auxquels on m’a opposé des arguments organisationnels et financiers, a relaté l’élu. Je regrette ce manque d’empathie. »

Source EST REPUBLICAIN.

Le dépistage précoce du cancer du poumon par simple prise de sang expérimenté dans les Alpes-Maritimes…

Développée par le CHU de Nice, cette technique de dépistage sanguin peut aider le diagnostic dans une pathologie pour laquelle le scanner ne suffit pas toujours.

Le professeur Paul Hofman (CHU de Nice) a dirigé l'étude sur le dépistage précoce du cancer du poumon par prise de sang

  • En novembre 2014, le Professeur Paul Hofman et son équipe du CHU de Nice découvrent la présence dans le sang des « sentinelles », des cellules tumorales circulantes.
  • Les résultats d’une étude menée auprès de 638 patients seront publiés dans les prochains jours dans la revue scientifique The Lancet. Elle avait pour but de tester une méthode de dépistage précoce du cancer du poumon par simple prise de sang.
  • Le corps médical souhaite désormais intégrer cette technique dans la « routine hospitalière ».

Il a fait plus de 33.117 victimes en France en 2018. Parmi tous les cancers, celui du poumon est le plus meurtrier chez les hommes (22.761 décès) et le deuxième chez les femmes (10.356 décès), d’après l’Institut national du cancer.

Pour lutter contre ce fléau, le professeur Paul Hofman et son équipe du CHU de Nice ont mis au point une technique de dépistage précoce par simple prise de sang. Révélée en 2014 dans la revue scientifique américaine Plos One, cette « première mondiale » avait fait le buzz. Cinq patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) présentaient, avant toute détection des symptômes par imagerie, des cellules cancéreuses circulantes dites « sentinelles », et tous avaient déclenché un cancer, soit 100 % de sensibilité au test. Restait alors à expérimenter cette méthode sur un panel plus représentatif.

Un test réalisé auprès de 638 patients

C’est désormais chose faite, comme l’a annoncé le Pr Paul Hofman ce lundi 24 février. Dans le cadre du projet Air, 638 personnes à risque (fumeurs ou ex-fumeurs ayant consommé un paquet par jour pendant trente ans, ou deux paquets par jour pendant quinze ans), souffrant d’une BPCO, ont été examinées par un médecin pour connaître leurs habitudes. Un scanner thoracique, associé à une prise de sang, a ensuite été réalisé tous les ans, pendant trois ans.

Si le Pr Paul Hofman reste muet sur les résultats de l’étude qui feront l’objet d’une publication dans la revue scientifique The Lancet dans les prochains jours, il détaille l’intérêt d’allier prise de sang et scanner : « Sur une image, on voit des taches mais on ne sait pas si les nodules sont cancéreux ou non. Tout l’intérêt de la prise de sang est de permettre au chirurgien thoracique d’être sûr que ce qu’il va opérer correspond vraiment à un cancer, et non à une autre lésion, ce qui est extrêmement fréquent. Il faut savoir que le scanner thoracique donne 30 % de faux positifs. »

L’intelligence artificielle en renfort

L’équipe du CHU de Nice souhaite désormais rendre son dépistage opérationnel au quotidien. Et face à la concurrence chinoise ou américaine, le temps presse. Pour cela, le projet Da Capo a été lancé avec les médecins de famille, les pneumologues hospitaliers et libéraux, les chirurgiens et les radiologues. Un de ses buts est de mettre en œuvre une plateforme numérique à visée nationale dont la version bêta sera testée dans les Alpes-Maritimes.

En parallèle, deux volets de recherche sont développés. Le premier porte sur la recherche de biomarqueurs lors du dépistage sanguin. « On pourra, en fonction de ce qu’on trouve dans le sang définir une thérapie ciblée pour un patient atteint d’un cancer du poumon. C’est la preuve que l’on peut apporter ce que l’on fait dans un laboratoire de recherche au lit du patient », fait remarquer le Pr Paul Hofman.

Le second volet est basé sur l’apport d’une intelligence artificielle (IA) développée par des mathématiciens  du centre Inria de Sophia-Antipolis. « Quand on se fait détecter une anomalie sur un scanner du thorax, il faut environ trois à neuf mois pour qu’on sache in fine si c’est un cancer, une lésion bénigne ou autre chose. Si ça se trouve avec l’IA, on ira beaucoup plus vite », détaille le Professeur Charles-Hugo Marquette.

Les professeurs Charles-Hugo Marquette (3e à g.) et Paul Hofman (en noir au centre) dirigent les recherches d'application du test sanguin de dépistage du cancer du poumon

Être accessible à tous

Un dernier combat reste à mener pour l’équipe du CHU. « Afin que ce test soit accessible à tous et ne dépende pas des moyens financiers des patients », le corps médical souhaite que sa méthode de dépistage soit prise en charge par la Sécurité sociale. Une démarche que le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti entend défendre politiquement.

Source 20 MINUTES.

Cancers pédiatriques dans le Haut-Jura : la piste du radon ?…

Après la découverte d’un nombre anormalement élevé de cas de cancer chez des enfants dans plusieurs communes du Haut-Jura, une enquête épidémiologique est en cours pour trouver des explications.

Des mesures d’exposition au radon, gaz naturel radioactif cancérogène, vont être réalisées.

Un service d'oncologie pédiatrique (photo d'illustration)

Une enquête épidémiologique a été lancée par l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté (Agence Régionale de Santé) après la découverte d’un nombre anormalement élevé de cas de cancers pédiatriques dans plusieurs communes du Haut-Jura. C’est une famille concernée par l’un des cas qui a donné l’alerte, et les investigations ont été confiées à Santé Publique France, l’agence nationale de santé publique. Un périmètre d’enquête a été établi, il couvre quatre communes jurassiennes: Les Rousses, Longchaumois, Morez et Prémanon.  13 cas d’enfants atteints de cancer de toute nature y ont été recensés entre 2011 et 2019. 

Un questionnaire adressé aux familles

Un questionnaire va être adressé aux parents par courrier pour recueillir un maximum d’informations . « Il s’agit d’un outil épidémiologique qui va nous permettre en croisant les réponses, d’identifier potentiellement un ou plusieurs facteurs de risque qui seraient communs aux enfants malades« , précise Olivier Retel, responsable de Santé Publique France en Bourgogne-Franche-Comté, « nous recherchons des facteurs de risque spécifiques au périmètre, et sur lesquels on pourrait agir localement« . Les épidémiologistes pourront organiser par la suite des entretiens avec chaque famille pour compléter ou préciser des réponses.

L’équipe de Santé Publique France a également commencé une analyse cartographique pour certaines expositions environnementales suspectées d’être à risque vis à vis des cancers pédiatriques. L’objectif est de repérer dans le périmètre les potentielles sources d’exposition à risque, comme par exemple les lignes à haute tension, les stations d’essence, la pollution atmosphérique.

Des mesures d’exposition au radon, un gaz cancérogène

Mais l’enquête s’intéresse également à la présence éventuelle de radon. Des dosimètres ont été distribués pour réaliser au domicile des familles concernées des mesures d’exposition à ce gaz naturel radioactif cancérogène. Le radon provient de la désintégration de l’uranium naturellement  présent dans le sol et dans les roches. Dans l’air extérieur, il se dilue rapidement, mais dans des espaces clos comme les bâtiments, sa concentration peut devenir élevée et est susceptible de provoquer des cancers. Cette campagne de mesures va se dérouler de mars à avril. En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon après le tabac et avant l’amiante. 

Source FRANCE BLEU.

Après leur formation initiale en Haute-Vienne, place aux essais cliniques pour les chiens détecteurs de cancer…

Les essais cliniques viennent de commencer pour les chiens formés à détecter le cancer du sein, dans le cadre du projet KDOG.

Initié par l’institut Curie, à Paris, le projet repose notamment sur des malinois initialement formés à Magnac-Laval, en Haute-Vienne.

Les malinois Nykios et Thor ont été les deux premiers chiens formés, en Haute-Vienne, à détecter l'odeur du cancer du sein.

Le projet KDOG entame une nouvelle phase cruciale avec ses chiens dressés pour détecter le cancer du sein. Quatre ans après le début de ce projet initié par l’institut Curie à Paris, la phase d’essais cliniques vient d’être lancé en ce début d’année 2020. Parmi les chiens qui y participent, trois ont été formés à Magnac-Laval dans le nord de la Haute-Vienne, par l’entreprise ITDC. Grâce à leur flair, ils ont déjà réussi haut la patte la phase de pré-tests et le but est donc de confirmer les résultats à plus grande échelle.

450 femmes vont participer à l’essai clinique

Pour Aurélie Thuleau, chef de projet KDOG à l’institut Curie, l’une des stars de ce projet c’est Nykios, un malinois dont France Bleu Limousin avait suivi un entraînement en 2016. A l’époque, le taux de réussite était de 90% en moyenne, dès la première tentative. Un seuil qu’il va falloir confirmer avec les 450 femmes qui accepteront de participer à cet essai clinique mené sur deux ans. Des patientes et des femmes en bonne santé qui ne rencontreront jamais les chiens, puisqu’il suffit aux femmes de porter une lingette durant plusieurs heures avant de la soumettre au flair des animaux.

Une méthode simple et indolore, pour augmenter le dépistage

Si les essais cliniques sont concluants, le but sera, à terme, de proposer un dépistage à la fois simple et indolore, qui soit donc davantage suivi que les campagnes proposées actuellement pour faire une mammographie. Il serait aussi plus précoce, plus rapide et moins cher. Si ça marche, ça intéressera également les pays à faibles ressources, qui n’ont pas accès aux systèmes d’imagerie médicale.

C’est donc un immense espoir qui repose sur les chiens déjà formés en Haute-Vienne et sur leurs congénères qui ont à leur tour commencé leur entraînement dans un nouveau centre. Tous s’entraînent désormais dans un centre cinophile basé Champvoisy, dans la Marne. C’est aussi là que sont envoyées les lingettes en provenance de l’institut Curie et des autres centres désormais associés au projet, comme par exemple les CHU de Nantes et de Valenciennes.

Source FRANCE BLEU.

Des massages ludiques pour soulager les enfants atteints de cancers et leurs parents…

A l’occasion de la Journée internationale des cancers pédiatriques, zoom sur une nouvelle pratique qui s’invite à l’hôpital : des « massages magiques » qui améliorent le bien-être des enfants et de leurs parents.

Des massages ludiques pour soulager les enfants atteints de cancers et leurs parents

  • Le samedi 15 février, c’était la Journée internationale du cancer de l’enfant.
  • Une vingtaine d’hôpitaux français forment désormais les parents d’enfants malades à des « massages magiques ».
  • Ce jeu gratuit encourage les parents et les soignants à s’occuper des enfants avant, après ou pendant des soins douloureux, pour leur redonner le sourire.

Le petit escargot, la balançoire, le cœur sur la main… Voilà des mots qu’on associe rarement au cancer d’un enfant. Depuis quelques mois pourtant, certains services d’oncologie pédiatrique forment les parents à des massages répondant à ces doux noms. A l’occasion de la journée internationale du cancer de l’enfant,20 Minutes s’intéresse à ce concept de « massage magique ».

C’est quoi, ces massages ?

Depuis 2019, la Fondation La Roche-Posay développe cet outil à disposition des enfants atteints de cancer et de leurs familles, en partenariat avec Childhood Cancer International. Sept professionnelles (des infirmières, une socio-esthéticienne, une puéricultrice, une danseuse, une psychomotricienne et une kinésithérapeute) ont mêlé leurs savoirs pour accoucher d’un jeu qui invite petits et grands à se servir du toucher pour mieux se reconnecter. Concrètement, ce jeu de société, baptisé les « Massages magiques », propose des gestes à réaliser à l’hôpital par les infirmières ou à la maison par les parents sur un enfant malade. « Beaucoup de publications scientifiques montrent que le massage régulier peut aider à limiter la douleur et à soulager les effets secondaires pendant un cancer », assure Perrine Marec Berard, pédiatre et oncologue à l ’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique (IHOPe) à Lyon.

Illustration d'un massage spécial pour les enfants atteints de cancer.

Enzo, atteint d’une leucémie à 12 ans, a été l’un des premiers à tester. « Pendant un an, j’avais une chimiothérapie soit à l’hôpital Debré (Paris), soit à Mantes-la-Jolie (Yvelines) », explique l’adolescent de 14 ans. C’est dans ce deuxième hôpital qu’il croise la route et les mains d’Isabelle Landault, infirmière puéricultrice, qui le masse après chaque chimiothérapie. « Il était très anxieux, très nauséeux, et très demandeur de ces moments de répit, qui lui permettaient de relâcher toutes les tensions », explique l’infirmière, qui a participé à l’élaboration du jeu.

Pendant qu’Isabelle masse un bras, la mère d’Enzo s’occupe du deuxième, pour que peu à peu, elle prenne le pli et puisse le masser à la maison. « Souvent, elle me massait le soir avant une chimiothérapie pour m’aider à m’endormir, raconte Enzo. Les noms qu’on avait donnés aux différents gestes, « bracelet », « plumes », c’était ludique, pour qu’on s’en souvienne facilement. » Et Enzo en a profité pour apprendre à masser sa mère.

Quelles précautions prendre ?

Enzo a désormais fini ses traitements et le jeu a hérité de ces noms imagés. Au total, les professionnelles ont imaginé 25 gestuelles douces. C’est l’enfant malade qui choisit le menu : la durée du massage, quelle partie du corps et quelles gestuelles. « Il va d’autant plus prendre plaisir que c’est lui qui décide », assure l’infirmière. Surtout à un moment où il est l’objet de soins et peu le sujet de choix. Au dos des cartes, la gestuelle est expliquée par écrit et sous forme de dessin, pour que tous puissent comprendre, quelle que soit l’origine de la famille et l’âge du patient.

Illustration du jeu

Masser un enfant atteint d’un cancer nécessite des précautions. Il ne faut jamais toucher la zone tumorale, des cicatrices, la zone du cathéter. Surtout, il faut que ce soit le bon moment pour l’enfant et son parent. « On ne peut pas détendre l’un sans l’autre, et il faut prendre en compte la fatigue du jeune malade, poursuit Isabelle Landault. En oncologie, on n’a pas le droit de masser avec des pressions, toujours avec un effleurage ». Et l’infirmière d’expliquer le rituel. « L’idéal, c’est de commencer par prendre trois grandes respirations ensemble, pour entrer dans la bulle de cocooning. Puis de répéter chaque gestuelle trois fois. Mais il y a des enfants, comme Enzo, pour qui cela pourrait durer à l’infini ». Ce moment peut se dérouler pendant les soins, afin de détourner l’attention. Car moins le jeune patient sera tendu, mieux il supportera ses traitements.

Un soulagement pour les parents

L’infirmière est persuadée que cette pratique – où le parent formé, et non le soignant, s’occupe de son enfant – soulage les proches. « Quand on annonce une maladie aussi grave qu’un cancer, c’est un bouleversement total, souligne-t-elle. Les parents se sentent souvent démunis, impuissants. » Car la maladie va dicter le planning de l’enfant, transbahuté entre hôpitaux, cabinets médicaux, chimio et examens, et grignoter les temps de jeu et de complicité. « Le parent ne va plus oser toucher son enfant par peur de lui faire mal. De son côté, l’enfant qui souffre n’accepte pas forcément aussi bien qu’avant le toucher. » Or, on sait aujourd’hui combien les caresses sont indispensables pour grandir correctement.

Selon une étude de la Fondation La Roche Posay, 68 % des parents d’enfants atteints d’un cancer expriment un besoin d’aide pour communiquer et/ou pour rentrer en contact physiquement avec lui. En proposant de prendre ce temps, les professionnelles de santé espèrent recréer du lien et de la joie. Car quand les fourmis font des chatouilles et quand le jeu raconte l’histoire d’un petit lapin sur un trampoline, le rire s’invite dans un quotidien lourd. « Les parents d’une fille de 5 ans m’ont expliqué qu’ils finissaient par oublier la maladie pendant ces massages, ils se sentaient indispensables », témoigne l’infirmière.

Une vingtaine d’hôpitaux en France a déjà adopté ces massages originaux. Et des structures pédiatriques russes, américaines et brésiliennes veulent le tester. « C’est le signe que les oncologues pédiatriques sont de plus en plus sensibilisés aux techniques non médicamenteuses », se réjouit la pédiatre et oncologue. Si ce jeu, gratuit et téléchargeable sur Internet, s’adresse en priorité aux familles touchées par les cancers pédiatriques, il peut se décliner pour d’autres pathologies, notamment psychiatriques. Et Isabelle Landault de s’amuser : « c’est réalisable pour tout le monde. J’ai une fille de 16 ans, elle a servi de cobaye et elle a apprécié… »

Source 20 MINUTES.

 

Signaux d’alerte, diagnostic, traitement…5 choses à savoir sur le cancer colorectal…

Les cancers du côlon et du rectum touchent environ 43.000 personnes chaque année.

Signaux d’alerte, diagnostic, traitement...5 choses à savoir sur le cancer colorectal

En 2018, 43.246 nouveaux cas de cancers du côlon et du rectum se sont déclarés, plaçant cette maladie au troisième rang des cancers en France. Selon l’Institut national du cancer (INCa), le nombre de cancers colorectaux devrait atteindre 45.000 nouveaux cas annuels en 2020. «La plupart du temps, tout commence par l’apparition de polypes sur les parois internes du côlon ou du rectum, précise le Pr Frédéric Bretagnol, médecin en chirurgie viscérale et digestive à l’hôpital Beaujon à Clichy. D’abord bénins, ils se transforment, quelquefois au bout de dix ans, en polypes cancéreux.»

Nul ne sait expliquer, pour l’instant, pourquoi ces excroissances charnues, baptisées polypes adénomateux, dégénèrent. Mais plus ils sont détectés tôt, plus efficace est la prise en charge. La France a mis en place un programme national de dépistage à partir de 50 ans, dans le but de réduire la mortalité (17.000 décès chaque année). Seuls 30 % des Français de 50 à 74 ans y participent et c’est une perte de chance.

Aujourd’hui, la survie des patients atteints de cancer colorectal est de 63 %. Elle est de 63 % à cinq ans et de 52 % à dix ans. Pourtant, lorsque ce cancer est pris en charge suffisamment tôt, «on obtient jusqu’à 90 % de guérison», insiste le Pr Michel Ducreux, chef du service d’oncologie digestive à l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif.

1. Quels facteurs de risque?

Trop d’alcool et de viande rouge, alimentation trop grasse, tabagisme, sédentarité, surpoids ou obésité: certains facteurs de risque sont évitables. D’autres sont, en revanche, inéluctables, tel un antécédent personnel de cancer ou de polypes au niveau du côlon, ou des antécédents familiaux de cancers colorectaux (parents, frères et sœurs).

Les personnes souffrant de la maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique (inflammations chroniques du système digestif) ont aussi un risque augmenté. Enfin, les patients atteints du syndrome de Lynch ou de polypose adénomateuse familiale (présence de milliers de polypes), dus à des mutations génétiques spécifiques, ont un risque très élevé, de l’ordre de 80 à 100 %, de souffrir d’un cancer colorectal.

2. Quels signaux d’alerte?

Des épisodes prolongés de diarrhée ou de constipation, des ballonnements, douleurs abdominales, une fatigue inexpliquée, une perte de poids et la présence de sang dans les selles, doivent amener à consulter son généraliste. Ils ne sont pas spécifiques au cancer du côlon, mais le médecin s’en assurera en prescrivant une coloscopie, qui consiste à introduire une sonde via l’anus pour examiner tout le côlon ainsi que le rectum, à la recherche de polypes. Souvent pratiquée sous anesthésie générale, elle nécessite une préparation assez contraignante: suivre un régime sans fibre et boire deux fois deux litres d’un liquide laxatif salé pour nettoyer complètement le côlon.

Des épisodes prolongés de diarrhée ou de constipation, des ballonnements, une fatigue inexpliquée, une perte de poids et la présence de sang dans les selles, doivent amener à consulter son généraliste

Le Figaro

En l’absence de symptômes, des coloscopies de surveillance sont prescrites aux personnes à risque moyen (antécédents personnels et familiaux, maladies de Crohn, rectocolite hémorragique) ou élevé (syndrome de Lynch).

Mais tout le monde est invité au dépistage à partir de l’âge de 50 ans. Le test immunologique, qui a remplacé l’Hémoccult, permet de repérer 70 à 80 % des cas. Il consiste à rechercher du sang occulte dans les selles. Cinq pour cent des tests se révèlent positifs et nécessitent un examen complémentaire pour savoir s’il s’agit d’un cancer (une fois sur deux environ).

3. Comment se fait le diagnostic?

«La coloscopie est l’examen de référence pour diagnostiquer un cancer du côlon», précise le Pr Frédéric Bretagnol. Il permet de détecter des polypes avant qu’ils ne deviennent cancéreux ou des lésions de très petites tailles qui peuvent être retirées. En cas de lésions plus importantes, on prélève une partie de la tumeur pour l’analyser (biopsie). Si elle se révèle cancéreuse, l’examen est complété pour évaluer l’étendue du cancer.

«Le scanner thoraco-abdo-pelvien nous aide à préciser l’extension et la localisation de la tumeur, ainsi que la présence d’éventuelles métastases dans le foie et les poumons», explique le chirurgien. Un dosage sanguin de l’antigène carcino-embryonnaire (ACE) est aussi utile: l’augmentation de cette protéine indique la présence de cellules cancéreuses localisées ou de métastases.

Pour le cancer du rectum, deux autres examens d’imagerie médicale sont proposés pour un bon diagnostic. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) rectale et une échographie endorectale déterminent le stade de la tumeur. «Ces deux examens permettent d’évaluer le degré d’infiltration de la tumeur dans la paroi ainsi que la présence de ganglions suspects, précise le Pr Frédéric Bretagnol. Ils sont donc précieux pour établir ensuite la stratégie thérapeutique la plus adaptée.»

4. Quels traitements?

Ils ont beaucoup évolué avec les progrès de la chirurgie et de la chimiothérapie et le développement des thérapies ciblées pour traiter les stades métastatiques. «Le premier traitement reste chirurgical et consiste à enlever la partie du côlon où se trouve la tumeur», précise le Pr Michel Ducreu. Suivant la localisation de la tumeur, l’intervention se fait soit par laparotomie (en ouvrant l’abdomen), soit par cœlioscopie (ventre fermé). Le chirurgien effectue plusieurs incisions pour y insérer une caméra et les instruments chirurgicaux.

«Le premier traitement reste chirurgical et consiste à enlever la partie du côlon où se trouve la tumeur.»

Pr Michel Ducreu, chef du service d’oncologie digestive à l’institut Gustave-Roussy

Si les examens préopératoires ont signalé la présence de métastases, un traitement par chimiothérapie néo-adjuvante (c’est-à-dire avant l’intervention chirurgicale) est proposé afin de les faire régresser. Puis, l’opération est programmée. Pour les cancers localisés, la chirurgie peut suffire. Mais si la tumeur est agressive, si des ganglions sont atteints ou en cas de métastases, les médecins préconisent un traitement par chimiothérapie (5-fluoro-uracile, irinotécan, capécitabine, oxaliplatine…) combinée parfois à une immunothérapie comprenant des anticorps monoclonaux, des médicaments qui freinent la croissance de la tumeur en l’empêchant de se développer (bévacizumab, cétuximab, panitumumab).

En cas de cancer du rectum, la stratégie thérapeutique n’est pas tout à fait la même. «Une radiothérapie associée à une chimiothérapie est proposée pendant un mois, la radiothérapie potentialisant les effets de la chimiothérapie, explique le Pr Bretagnol. Puis nous attendons trois mois avant de passer à la chirurgie. Pour les patients, ce délai est souvent incompréhensible, mais il est capital: la radiochimiothérapie fait fondre la tumeur, il est donc important d’attendre qu’elle ait donné le maximum de ses effets avant d’opérer.»

Une fois la partie atteinte enlevée, le chirurgien procède à une anastomose ou abouchage: il reconnecte la partie du rectum qui a été conservée au côlon. Quand la cicatrice est très près de l’anus et que les selles ne peuvent plus être évacuées par les voies naturelles, une stomie temporaire est pratiquée: l’intestin est relié directement à la peau de l’abdomen, et les matières fécales s’écoulent dans une poche fixée sur le ventre.

Même si la majorité de ces stomies sont désormais provisoires, elles restent traumatisantes pour beaucoup de patients. Des stomathérapeutes, infirmières spécialisées dans l’aide des patients ayant une stomie, sont présentes dans certains services hospitaliers.

5. Quel suivi?

Après l’intervention, les examens anatomopathologiques permettent de s’assurer que tout le cancer a bien été enlevé. Un prélèvement du tissu lymphatique autour de la tumeur (curage ganglionnaire) vérifie la présence de cellules tumorales dans les ganglions. Si c’est le cas, même si elles ont été enlevées lors de l’intervention, une chimiothérapie adjuvante (deux cures par mois pendant six mois) est proposée.

Les patients sont ensuite surveillés tous les trois mois pendant deux ans, tous les six mois pendant trois ans, puis tous les ans. Objectif: accompagner les patients dans leur vie quotidienne (alimentation, soucis digestifs) mais aussi dépister une éventuelle récidive.

Source LE FIGARO.

Le vaccin contre le cancer du sein a éliminé le cancer chez le premier patient humain…

Avec près de 59 000 cas recensés en France et 17 millions de nouveaux cas dans le monde en 2018, le cancer du sein ne cesse d’intriguer les scientifiques qui exploitent continuellement de nouvelles pistes de traitement.

Aux Etats-Unis, c’est à la Mayo Clinic que des chercheurs annoncent avoir établi une avancée majeure: un vaccin susceptible de combattre les cellules cancéreuses.

le vaccin contre le cancer du sein a liminé le cancer chez le premier patient humain

Dans le cadre d’un traitement expérimental, ces derniers auraient obtenu des résultats favorables sur une femme atteinte du cancer du sein.

Cet essai clinique a été relayé par First Coast News, Fox News ainsi que le magazine Forbes.

En Floride, Lee Mercker, une femme atteinte du cancer du sein, a été la première à participer à un essai de ce type. Les cellules cancéreuses ne s’étaient pas encore propagées dans son corps. Ainsi, son cancer était encore au stade 0.

Un vaccin pour combattre le cancer du sein

vaccin pour combattre le cancer

Dans un reportage de la chaîne First Coast News, Lee explique le déroulement et les résultats de cette expérience. Les médecins auraient proposé à la femme trois options : une tumorectomie, consistant à enlever une partie du sein où se situe la tumeur, une mastectomie, consistant à retirer la totalité du sein ou encore un essai clinique. Lee Mercker a alors choisi de participer à l’expérience en espérant que le vaccin puisse être efficace, mais elle devait tout de même subir une mastectomie par la suite pour que les scientifiques puissent s’assurer des résultats.

« C’est la seule façon que nous avons de savoir que tout a été retiré correctement », déclare le docteur Saranya Chumsri, chercheur oncologue, en ajoutant que le vaccin “est censé stimuler la réponse immunitaire du patient afin que ses anticorps agissent pour combattre la maladie”.

cellules du cancer

Dans le cas de Lee Mercker, cette procédure aurait produit des résultats positifs. Le Dr Chumsri ajoute même que des résultats encourageant auraient été observés sur des patients à des stades plus avancés de la maladie.

Des essais au stade embryonnaire

Selon Keith Knutson, chercheur à la Mayo Clinic,  “il y a des chances que ce vaccin soit disponible dans environ 8 ans”, de quoi redonner de l’espoir à toutes celles qui souffrent du cancer du sein. Néanmoins, l’expert rappelle tout de même à Forbes que les essais cliniques sont encore au stade préliminaire et que le vaccin est toujours en cours de développement. En effet, la prudence reste de mise et des recherches plus approfondies sont nécessaires pour valider l’efficacité de ce traitement.

Selon le Dr Knutson, il faudrait au moins 3 années de plus avant d’atteindre la phase 3 de cet essai, un stade plus avancé de la recherche pour tester son efficacité sur un nombre plus important de patients. S’il se montre optimiste quant aux résultats déjà obtenus, il n’en est pas moins conscient du travail qui les attend. Pour convaincre la FDA, l’administration américaine chargée des mandats pour autoriser la commercialisation de nouveaux médicaments, “des essais rigoureux et solides doivent encore être menés pour confirmer la validité de ces résultats”.

Le cancer du sein : les symptômes à identifier

À l’instar des autres cancers, celui du sein peut se développer sournoisement sans qu’aucun symptôme ne se manifeste. Néanmoins, certains signaux d’alerte doivent être pris au sérieux et inciter à consulter au plus vite :

  • Une grosseur semblable à une boule qui apparaît au niveau du sein ou de l’aisselle
  • Un changement de la forme du sein
  • Des écoulements inhabituels qui se manifestent au niveau du mamelon
  • Un changement de la texture ou de la couleur de la peau au niveau du sein ou de l’aréole.

Lorsque le cancer se développe ou se propage dans le corps, d’autres symptômes peuvent se manifester :

  • Une douleur aux os
  • Une perte de poids inexpliquée
  • Un manque d’appétit
  • Des nausées
  • Un essoufflement
  • Une toux
  • Un jaunissement de la peau
  • Des maux de tête
  • Des troubles de la vision
  • Une faiblesse musculaire

Par ailleurs, une détection précoce maximise les chances de guérison. De ce fait, l’Institut National du Cancer conseille de mettre en place certaines actions :

  • Effectuer un examen clinique des seins tous les ans pour les femmes de plus de 25 ans
  • Consulter un médecin si des changements apparaissent au niveau des seins
  • Faire une mammographie tous les deux ans pour les femmes âgées entre 50 et 74 ans.
  • Si une femme a des antécédents médicaux ou familiaux qui augmentent les risques de cancer du sein, un suivi médical peut lui être nécessaire.

Source SANTE PLUS MAG.

Nantes : une start-up propose une intelligence artificielle pour aider à diagnostiquer le cancer du sein…

La petite start-up Hera-Mi a bien poussé, elle vient d’avoir une certification et peut maintenant commercialiser son algorithme.

Son intelligence artificielle apporte un diagnostic radiologique dans la détection du cancer du sein, un deuxième avis pour aider le radiologue.

Hera-Mi / Une radiologue devant des examens de mammographie avec Breast-SlimView / © Société Hera-Mi

Hera Mi, c’est le nom de cette start-up nantaise, Hera (Déesse de la femme) et MI (pour Medical Imaging), elle est née en avril 2017.

Accompagnée par l’Incubateur Centrale-Audencia-Ensa, la Région Pays de la Loire et Atlanpole depuis l’origine, Hera-MI est également membre du pôle de compétitivité Atlanpole Biotherapies.

Elle a été soutenue par l’écosystème régional : la Région Pays de la Loire, Pays France, les technopoles, la CCI, Airbus et Total. Puis la start-up a fait une levée de fonds d’un million d’euros et a pu obtenir des financements et des aides ministérielles.

« En France, on a vraiment un soutien régional et un soutien au niveau national pour justement aller vers l’innovation », affirme Sylvie Davila, présidente et fondatrice de Hera-Mi. « Ils financent énormément l’innovation par les subventions et sans ces aides, on n’arriverait pas à aller au bout de notre développement. »

Actuellement, douze personnes travaillent majoritairement en recherche et développement autour d’une I.A. (intelligence artificielle) afin de diagnostiquer un cancer du sein.

Cette I.A. porte le nom de Breast-Slim View, elle apprend en Machine Learning (apprentissage supervisé) et en Deep Learning (apprentissage non supervisé), en analysant de très gros volumes d’imagerie médicale, des examens de mammographie. L’I.A. se construit et augmente sa performance de façon autonome.

I.A. et médecin

L’algorythme de Breast-SlimView basé sur l’I.A. détecte et supprime automatiquement toutes les zones physiologiques normales du sein (vaisseaux, tissu glandulaire, muscles, graisse, glande mammaire …) et les remplace par de la graisse artificielle afin d’offrir une image plus simple pour permettre au radiologue de visualiser en un coup d’œil les zones potentiellement suspectes.

Dans le cas de diagnostic d’un cancer du sein, les radiologues sont confrontés actuellement à une augmentation d’images par examen ainsi qu’une augmentation d’informations sur ces images, cela s’explique par une meilleure définition des clichés et la réalisation de mammographies en 3D qui génère environ 60 images par examen. Le radiologue doit maintenant gérer énormément d’informations.

« Il y a trop d’informations à analyser par le radiologue qui se retrouve avec un stress qui est lié à une quantité d’informations qu’il doit gérer avec l’œil humain, c’est pas évident, explique Sylvie Davila, il a peur de se tromper et peur de passer à côté d’un signal. En sachant que le radiologue est un humain. Dans la journée le matin, il va être frais, donc il va bien se concentrer. En fin d’après-midi, quand il aura vu 40 examens (soit 40×60=24000 images) , il sera nettement moins vigilant. Le logiciel lui, que ce soit le matin, l’après-midi ou le soir, il va pouvoir être performant.  Quel que soit le moment de la journée, le radiologue va pouvoir s’appuyer sur ce logiciel, qui lui, n’a pas de baisse de vigilance. »

Le diagnostic est fait par le médecin, c’est obligatoire

« L’objectif de notre intelligence artificielle n’est pas de remplacer le radiologue, ni de  faire un diagnostic à la place du radiologue » poursuit Sylvie Davila. « Notre logiciel va proposer une seule image supplémentaire, qui va être allégée et va afficher uniquement le cancer (…) et cette image-là va être affichée sur l’écran d’interprétation du radiologue à côté des images originelles. Le radiologue va valider ce qu’a proposé le logiciel(…) et à la fin c’est le radiologue qui fait son diagnostic final en s’appuyant sur l’expertise du logiciel. C’est un peu un second avis pour le radiologue, l’I.A. sera une alerte pour lui si ce médecin n’a pas vu une lésion, il va la regarder de façon plus précise, lui permettant ainsi de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. »

Quel est l’objectif ?

L’objectif est principalement d’augmenter le taux de survie des patients par un diagnostic plus précoce et l’aide apportée au radiologue afin d’éviter les erreurs. Il faudra attendre au moins deux ans afin d’obtenir des chiffres sur la performance de cette I.A.

Pourquoi s’occuper du cancer du sein ?

« C’est le type de cancer où il y a le plus de verrous technologiques, donc moins de concurrents par rapport à tout ce qui est maladie neurodégénératives ou tumeur du cerveau. Le sein est un organe hautement déformable ce qui fait que c’est très compliqué de faire travailler une I.A. par rapport à un cerveau où il a des repères avec la boite crânienne qui est rigide ».

Pour Sylvie Davila, présidente et fondatrice de Hera-Mi : « L’objectif d’une start-up innovante, c’est d’aller vers l’innovation et de l’innovation avec beaucoup de verrous technologiques. Dans le cancer du sein, on sait que le taux de survie va dépendre de la précocité du dépistage. On sait que si un cancer est détecté suffisamment tôt, le taux de survie est de 99 % . Alors que si on le détecte un peu plus tard, c’est un cancer métastasé et le taux de survie est de 26 %. »

Validation et commercialisation

La start-up Hera-Mi vient d’avoir la certification européenne CE de développement des mammographies en 2D et 3D de son logiciel. Un certificat dispositif médical nécessaire pour la commercialisation de son I.A.

C’est la seule société en France à proposer ce service, les patients vont pouvoir en bénéficier dès 2020. Hera-Mi va créer une filiale aux Etats-Unis pour l’export.

Une autre société propose ce type d’I.A., c’est Google qui vient de l’annoncer il y a quelques jours.

La start-up va concentrer son activité sur le cancer du sein pendant cinq ans afin de rajouter de la performance et des nouvelles fonctionnalités en parallèle, puis va aller vers de nouveaux types de cancer comme le cancer de la prostate, le cancer digestif et peut-être le cancer du poumon.

La petite start-up se développe, elle va lancer une nouvelle levée de fonds de 2 millions d’euros en 2021.

Qu’est-ce qu’un dispositif médical ?

Un dispositif médical correspond à tout instrument, appareil, équipement, matière, produit (à l’exception des produits d’origine humaine) y compris les accessoires et logiciels, utilisé seul ou en association, à des fins médicales chez l’homme, et dont l’action principale voulue n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques, immunologiques ou métaboliques.
Le marché des dispositifs médicaux est très vaste et le secteur très innovant. Le tissu industriel est multiple et diversifié, comprenant à la fois de grandes multinationales et de toutes petites PME.
Il comporte plus de 20 000 types de produits, allant des consommables à usage unique ou réutilisables (pansements, compresses…), aux implants (prothèses mammaires, stimulateurs cardiaques…) en passant par les équipements (lits médicaux…), les réactifs et automates de biologie médicale. (Source ANSM)

Source FR3.

Cancer du sein : « Je ne voulais pas vivre avec la peur »…!

Isabelle Fumery est ambassadrice de l’association Geneticancer.

Porteuse d’un gène mutant comme la plupart des femmes de sa famille, elle a choisi la mastectomie face au risque important de développer un cancer du sein.

Cancer du sein : « Je ne voulais pas vivre avec la peur »

« Madame sans gêne », derrière la boutade qui barre le dos du blouson de l’association se cache un grand traumatisme pour une femme. Isabelle Fumery est ambassadrice régionale de Geneticancer , une association de lutte contre les cancers génétiques et/ou héréditaires créée, en 2016, par Lætitia Mendes. Ce qui se traduit principalement par le cancer du sein provoqué par une mutation génétique.

Hécatombe familiale

« Il y a eu une hécatombe parmi les femmes de ma famille, ma grand-mère maternelle, la sœur jumelle de ma maman… Quand une autre de mes tantes a fait sa troisième rechute, il m’a été proposé de me faire dépister. À l’époque, j’étais enceinte de ma deuxième fille et je n’avais pas envie de penser à ça. J’ai attendu deux ans… » Bingo, Isabelle est porteuse du gène BRCA2, qui fait monter chez elle les risques de développer un cancer du sein à 80 %. « Sur le coup, cela m’a abattue, mais je suis plutôt du genre à voir le verre à moitié plein, alors je me suis dit que c’était déjà une chance de le savoir ! »

Une « bombe à retardement »

Âgée de 35 ans, Isabelle Fumery est préparatrice en pharmacie au CHRU de Besançon. « Professionnellement, j’ai préparé des chimios pendant des années, alors, par respect pour les femmes de ma famille, pour ne pas faire subir ça à mes filles et mon mari, très vite, j’ai décidé d’enlever cette bombe à retardement. »

« Une décision très intime »

Sa décision de faire procéder à une double mastectomie , soit l’ablation des glandes mammaires suivie d’une reconstruction par l’installation d’une prothèse sous le muscle, la jeune femme l’a mûrie auprès d’ambassadrices de Geneticancer. « Elles m’ont accompagnée dans ma démarche et beaucoup aidée car en oncogénétique, on ne vous le conseille pas d’emblée. C’est posé comme une possibilité à côté du suivi mais avec beaucoup de recul car c’est une décision très intime. Moi, je ne suis pas joueuse, je ne voulais pas vivre avec la peur ni accepter la fatalité ! »

Le deuil de sa poitrine

L’opération s’est déroulée, en mars dernier, et « même avec les complications qui ont suivi, je ne regrette rien », affirme Isabelle, qui prévient : « J’ai bien le sentiment de ne pas être toutes les femmes. Est-ce parce que je viens du monde médical ? Je ne me suis pas trop appesantie sur moi-même. Je ne m’en laisse pas le droit. Mais ce n’est pas une partie de plaisir, il faut faire le deuil de sa poitrine. C’est tout le symbole de la féminité, de la maternité et j’ai la chance de l’avoir su ni trop tôt, ni trop tard… Faire ce choix quand on a 25 ans, que l’on n’a pas encore d’enfant ou quand la maladie est déjà déclarée n’est certainement pas la même chose. »

Soutenue par son mari, Isabelle Fumery a franchi le pas de cette mutilation prophylactique, dont le principe a été médiatisé voici quelques années par l’actrice Angelina Jolie , non sans hésitation. Elle souhaite donc désormais faire partager son expérience aux femmes dans le même cas qu’elle, à travers l’association Geneticancer. Elle animera un groupe de parole le 17 février, à 18 h, à la Maison des familles du CHRU Jean-Minjoz.

Source EST REPUBLICAIN.