Var : des balises GPS distribuées aux familles d’enfants autistes pour limiter les fugues…

C’est un problème peu connu du grand public : une majorité des enfants autistes font des fugues, de jour comme de nuit.

Pour répondre aux angoisses des parents, deux associations basées dans le Var et une entreprise spécialisée en balises GPS ont créé ‘Aladin ‘.

Un bracelet qui permet de géolocaliser son enfant et d’être alerté lorsqu’il sort du périmètre de sécurité.

Les balises GPS Aladin sont destinées à réduire les risques de fugue des personnes autistes

 

« Quand il était plus jeune, mon fils était très fugueur. Je devais sans cesse garder un œil sur lui dans les magasins et cacher les clefs de la porte la nuit « , nous explique Stéphanie Losilla, présidente de l’association Louis, Jules et Compagnie basée à Solliès-Toucas dans le Var.

« Ils n’ont pas conscience du danger »

Et son fils est loin d’être un cas isolé. Plus de la moitié des enfants autistes sont potentiellement amenés à faire des fugues. « Ils ne le font pas de manière consciente, ils ont une idée qui leur passe par la tête et ils le font, sans avoir conscience du danger« , nous explique-t-elle.

"Les enfants autistes n'ont pas conscience du danger quand ils fuguent" , Stéphanie Losilla présidente de Louis, Jules et Compagnie

C’est ainsi que Cassandra, 7 ans, a quitté son immeuble vers 4h du matin en pyjama, pour aller retrouver sa maman qu’elle croyait morte après un cauchemar.

« C’était un véritable choc« , nous explique sa grand-mère, Valérie Goujon présidente de l’Association Cassandra également impliquée dans le projet.

« Nous l’avons retrouvée après des heures de recherche dans les rues de Saint-Raphaël, en partie nu car elle avait fait pipi dans son pantalon, et ce grâce à la mobilisation des voisins et des pompiers, » se souvient cette maman encore attristée.

Deux ans plus tard, sa maman doit cette fois aller la chercher au commissariat de police après qu’elle ait à nouveau fugué en pleine nuit, et qu’elle ait été prise en charge par un chauffeur de taxi…

Pour ceux qui ne connaissent pas la maladie, c’est difficile à concevoir que des personne autistes, habituellement renfermées dans leur monde puissent s’échapper. « Ils peuvent fuir et être en même temps dans leur bulle« , nous explique Stéphanie Losilla de Louis, Jules et Compagnie.

« Le souci c’est qu’il n’ont pas la reconnaissance de l’espace. Ils n’ont pas non plus le réflexe de demander leur chemin, car ils ont des troubles relationnels et verbaux »

Stéphanie Losilla, présidente de Louis, Jules et Compagnie

Il y a deux ans à Draguignan, un adolescent de 16 ans a été retrouvé à quelques pas de chez lui, prostré sous un arbre depuis 72 heures, et l’été dernier c’est un enfant de 8 ans qui s’est échappé d’un centre aéré à La Garde.

Une balise pour les géolocaliser

Les fugues sont des expériences extrêmement stressantes pour les parents, « d’autant plus que les agents de sécurité ou les pompiers ne sont pas forcément formés pour entendre les enfants autistes. Comme ils sont hypersensibles et angoissés, ils peuvent facilement déclencher des réactions disproportionnées » nous confie une maman qui souhaite rester anonyme.

C’est pour éviter à de nombreux parents de vivre ces situations traumatisantes, que les deux femmes ont décidé de trouver des solutions de prévention. La rencontre avec Stéphane Brackez, concepteur de balises GPS innovantes à Draguignan dans le Var a été pour elles une révélation.

L’ingénieur a développé un produit innovant et particulièrement adapté.

Les deux association varoises Louis, Jule set Compagnie ainsi que l'Association Cassandra en pleine réflexion sur la balise GPS pour enfants autistes

« La balise a été réduite au minimum en terme de poids ( 25gr) et fait la taille d’une pièce de deux euros. Elle doit passer inaperçue pour l’enfant, et ne pas devenir soit un jouet, soit une source de stress supplémentaire.‘ nous explique Stéphane Brackez d‘Innovmobile. La balise GPS est enrobée dans du caoutchouc est placée dans un bracelet à la cheville de l’enfant, afin qu’il l’oublie.

Ainsi, l’enfant est géolocalisable avec une précision de 5 à 10 m, « sauf dans les bâtiments en béton, où la précision est plutôt d’une centaine de mètres » précise-t-il.

L’autre innovation, c’est de pouvoir définir un périmètre de sécurité que l’enfant ne peut pas dépasser sans déclencher une alarme sur le téléphone des parents, une sorte de barrière virtuelle qui se déplace en même temps que le téléphone si la famille est en balade.

500 balises GPS gratuites

Le coût de la balise Aladin a été comprimé : une trentaine d’euros seulement. L’association Louis Jules et Compagnie ainsi que l’Association Cassandra en ont commandé 500 pièces qu’elles financent grâce à des prix qu’elles ont gagné et un partenariat avec le Crédit Agricole de Draguignan.

Aucune subvention publique pour le moment. Une quinzaine sont déjà en test.

Une quarantaine de familles varoises ont ou vont pouvoir bénéficier de ce dispositif gratuitement.

Il suffira juste de payer l’abonnement mensuel d’une dizaine d’euros, car la balise est reliée par satellite. Les associations vont également en fournir à des institutions qui s’occupent d’enfants autistes et une association parisienne très engagée ‘All Inclusive’. Le reste sera fourni aux familles qui en feront la demande auprès des associations après avoir étudié leur dossier.

« Le but projet Aladin c’est vraiment de sauver des vies » s’enthousiasment Stéphanie Lousilla et Valérie Goujon, toutes deux persuadées qu’Aladin est un outil idéal pour soulager les parents, et les encadrants, et éviter bien des drames.

La balise Aladin, du nom du génie qui exauce les voeux, en porte bien en tout cas très son nom.

Source FR3.

 

Indre-et-Loire : les heures silencieuses se généralisent dans les centres commerciaux…

Chaque mardi de 14h à 16h, le centre commercial de l’Heure tranquille coupe la musique et baisse les lumières de ses magasins. Objectif : accueillir dans les meilleures conditions possibles les personnes atteintes de trouble autistique.

Une initiative qui a de plus en plus de succès en Touraine .

Maude et Marilène profitent des heures silencieuses aux deux lions, pour faire leurs courses en toute tranquillité, sans être sollicité par le bruit et la lumière.

 

Désormais, chaque mardi de 14h à 16h, le centre commercial de l’Heure tranquille à Tours propose d’éteindre la musique de sa galerie commerciale et de baisser les lumières de ses magasins pour plonger cet espace dans le plus grand silence. L’idée : pouvoir accueillir les personnes atteintes de trouble autistique ou de misophonie (forte sensibilité au bruit).

« Ça nous rend beaucoup plus zen « 

Déjà démocratisée dans plusieurs magasins, cette initiative est aussi profitable pour de nombreux Tourangeaux, à la recherche de calme et d’apaisement. « Ça nous rend beaucoup plus zen, surtout que dans ces moments difficiles, on est beaucoup plus réactif à ce qu’il y a autour. Un peu de zénitude ça fait du bien, et surtout de s’entendre parler« , insiste Sylvie, venue du Loir-et-Cher spécialement pour faire ses achats dans le silence.

Un bruit ambiant insupportable pour certains visiteurs

Plus d’annonce-micro, ou de musique intempestive, seul le bruit de la fontaine et des passants raisonnent dans le cœur du centre commercial. Un moment qui est aussi très appréciable pour Marilène, pour qui le bruit ambiant était devenu insupportable dans les magasins.  » Plusieurs fois, ça m’est arrivé d’entrer dans des boutiques et de leur dire que la musique était beaucoup trop forte. C’est quelque chose qui devient vraiment abrutissant et fatiguant. On arrive plus à se concentrer, et quand on est âgé ça devient encore pire« .

34 commerces sur 54 participent à l’opération

Du côté des commerçants, couper la musique pendant deux heures est quelque chose d’inhabituel voir surprenant, comme l’explique François, il est gérant du magasin Shoes It.  » Nous, dès l’ouverture jusqu’à la fermeture, c’est lumière et musique quasiment h24. Du coup, le fait de couper deux heures en pleine journée, c’est un changement d’habitude. Ça fait bizarre, mais c’est plaisant« , confie le vendeur.

Carrefour et Super-U en précurseur

Au total, 34 commerces sur les 53 de l’Heure tranquille participent à cette opération. Une opération déjà mise en place dans de nombreuses autres enseignes en particulier dans la grande distribution. Les magasins Carrefour du département proposent une heure silencieuse tous les lundis de 14h à 15h, idem pour le Super U de Joué-lès-Tours le mardi de 13h30 à 15h30.

« Il faudrait que ce soit étendu à une journée »

Cette initiative est un très bon point pour Nicolas Guillin, animateur du groupe d’entraide mutuel des autistes de Tours. Même si deux heures dans la journée ce n’est pas encore suffisant. « Quand il y a trop de sollicitations lumineuses et sonores, la personne atteinte de trouble autistique va être complètement déboussolée, ça peut entraîner des crises. La majorité des malades, vont donc fuir ces lieux. Pour que ce soit rassurant et qu’il n’y ai pas de calcul à faire, il faudrait que ce soit étendu à une journée« , propose l’animateur. Pour l’instant, le créneau à l’Heure tranquille restera hebdomadaire et d’une durée de deux heures.

Source FRANCE BLEU.

Manon Courtin transmet la guitare à des personnes handicapées au Pilier Rouge à Brest…

Une belle initiative en ce mois de janvier 2022, pour l’accès de la musique aux personnes en situation de handicap, avec des cours de musique donnés par une musicienne récemment installée en Finistère.

La guitariste Manon Courtin

 

La désormais Finistérienne Manon Courtin, chanteuse et guitariste venue du jazz (Iziak), des musiques traditionnelles latines et orientales (Quatuor Fawaz Baker), formée à Toulouse et récemment parisienne, propose aujourd’hui à Brest des cours de guitare à la MJC du Pilier Rouge (Rue Fleurus), adapté à tous.

Ce cours individuel pour enfant ou adulte a lieu le lundi pendant une 1/2 heure dans le créneau de 17h à 19h. Des séances adaptées qu’elle que soit le handicap : trouble de l’attention, autisme, DYS ou pour les malvoyants. Manon doit faire un vrai travail d’adaptation, un apprentissage basé sur l’écoute, la relation, les émotions. Une approche qu’elle a acquise auprès de l’association « Apte autisme », qui enseigne les arts aux personnes autistes.

Manon Courtin intervient aussi en ce mois de janvier et février auprès d’enfants en groupe, au sein de l’IME (Institut Médico-Educatif) Jean Perrin à Brest, dans le cadre du projet de l’association quimpéroise Aménote, créée avec des médecins, anesthésistes et musiciens, pour rendre la musique accessible à tous, comme c’est encore peu le cas dans les écoles de musique ou les conservatoires.

Source FRANCE BLEU.

La nouvelle éco : « Helpicto » à Toulouse aide ceux qui ne parlent pas à communiquer…

C’est en partant du classeur un peu usé d’Arthur, un jeune autiste toulousain de 16 ans qui ne parle pas, qu’Helpicto s’est développée.

Cette application permet de traduire les paroles en suites d’images.

Lauréate d’un prix, elle va être étendue dans une quarantaine de centres de soin. 

En utilisant des suites de pictogrammes, les personnes qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler sont désormais en capacité de communiquer, à l'aide d'images.

 

C’est une application toulousaine qui va sûrement changer la vie de nombreuses personnes, qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler. Helpicto, une application développée par Corpus Solutions, est une entreprise toulousaine basée à Montaudran.

L’idée est venue à Anthony Allebée et ses associés en rencontrant Arthur. Ce jeune Toulousain a 16 ans, il est autiste et « non verbal », il ne peut pas parler. Depuis des années, il utilise des pictogrammes, des images pour arriver à communiquer avec son entourage. Mais Arthur doit trouver celles qui lui conviennent dans un classeur en papier, un peu encombrant et surtout abîmé.

« Pour faciliter et fluidifier la communication d’Arthur avec son entourage », Corpus Solutions a mis au point Helpicto : ce traducteur de la voix à l’image permet ensuite à « la personne d’aller s’appuyer sur un clavier de pictogrammes pour construire une phrase et s’exprimer ». S’exprimer et même plus puisque qu’Helpicto s’appuie sur l’intelligence artificielle qui permet de détecter l’intention de la personne qui l’utilise.

Anthony Allebée donne un exemple : « Si je pose une question comme ‘est ce que tu as soif ?’, l’enfant peut venir répondre directement en tapotant à l’écran : oui ? non ? Et si je lui dit : ‘va te reposer pendant 10 minutes’, on va proposer une traduction graphique avec le temps qui passe pour lui permettre de bien comprendre ce que j’attends de lui. »

Jusqu’à 2,5% de la population mondiale concernée

L’idée est donc partie d’une structure associative basée à Toulouse, qui accompagne une trentaine de personnes concernées par les troubles du spectre de l’autisme. « On s’est rendu compte qu’Helpicto ne s’adressait pas uniquement à l’autisme mais également à des personnes qui sont polyhandicapées, c’est à dire des personnes qui sont non-verbaux, pour pouvoir exprimer des besoins, des émotions » explique Anthony Allebée : « On peut s’adresser aussi à des personnes qui vivent avec un trouble du langage et qui ne sont pas en capacité de s’exprimer couramment, ou alors encore à des personnes qui sont dysphasiques. » Les personnes dysphasiques ont subi un accident cardio-vasculaire.

Autant de personnes qu’Helpicto peut aider. L’application est actuellement en train de se déployer dans une quarantaine d’établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, on est vraiment dans une phase de déploiement, dans une phase de promotion de notre outil et les retours sont vraiment très positifs », savoure Anthony Allebée. La traduction de la voix à l’image fonctionne aussi en anglais.

Source FRANCE BLEU.

Au Havre, des cours de judo donnés aux porteurs de handicap ou atteints d’autisme…

Professeur de judo au dojo de Bléville, au Havre, Olivier Tredici vient d’obtenir les labels « sport & handicap » et « sport & autisme » du HAC Judo.

Au Havre, des cours de judo donnés aux porteurs de handicap ou atteints d’autisme

 

Olivier Tredici est un véritable passionné. Depuis dix ans qu’il enseigne le judo, il vient d’obtenir la double labellisation « sport & handicap » et « sport & autisme » du HAC Judo décernée par la commission Sport & Handicap de Seine-Maritime.

Formation spécifique

Conscient depuis longtemps de l’importance pour toute personne de pouvoir pratiquer un sport, il a été confronté chaque année à des demandes d’inscription d’enfants atteints de handicaps ou de troubles du spectre de l’autisme (TSA).

Afin de répondre au mieux à cette situation, de comprendre les différentes formes de handicaps et de savoir gérer les besoins individuels spécifiques de chaque enfant, ado ou adulte handicapé inscrit, il a suivi une formation individuelle au Centre ressources autisme Normandie Seine Eure (Cranse) depuis trois ans. Il a obtenu la certification Expertise d’enseignement judo et autisme en 2019.

Des cours dédiés

Le confinement qui a suivi n’a pas freiné son enthousiasme. Déterminé, il a réussi à poursuivre ses cours sur des créneaux dédiés aux publics handicapés à raison de quatre heures par semaine tant pour les enfants que pour les ados et les adultes. Selon les handicaps, les cours regroupent de deux à trois enfants jusqu’à une douzaine.

Des labels rassurants pour les parents

La labellisation du HAC Judo s’est opérée en deux phases : « sport et handicap », suivi de « sport et autisme ». Elle rassure les parents qui confient en toute quiétude leur enfant à un professeur formé, qui sait prendre en charge dans de bonnes conditions, les handicaps moteur, sensoriel ou autre. Les cours se déroulent au dojo de Bléville.

« Valorisation individuelle »

« Le judo vraiment pour tous, qui fait partie de la vie, c’est mon maître-mot », affirme Olivier Tredici qui confie utiliser « du matériel spécifique souvent fabriqué par mes soins pour une meilleure adaptation à chaque enfant. Je travaille à base de pictogrammes, de marquage au sol, de ballons et je joue beaucoup sur la valorisation individuelle. Il faut récompenser et mettre en valeur tout exercice réussi, c’est primordial. »

Informations : 06 21 04 35 85

Source PARIS NORMANDIE.

Autisme – EVREUX : qui veut jouer avec Lisandro ? Ses parents cherchent 35 bénévoles…

Lisandro est un petit garçon de six ans qui souffre de troubles autistiques.

Ses parents cherchent trente-cinq bénévoles pour jouer avec lui à Évreux.

Élise et Jean-Pierre veulent expérimenter la méthode 3 I pour permettre le développement de leur fils afin qu’il puisse aller à l’école.

Lisandro avec ses parents, Élise et Jean-Pierre

 

Lisandro, diagnostiqué autiste à l’âge de deux ans, n’est pas un autiste Asperger, « plutôt un autiste modéré à sévère, il est non verbal aujourd’hui mais il a une joie de vivre et est un peu chahuteur » explique sa mère Élise Perrier, qui veut, après plusieurs essais infructueux, tester la méthode 3 I, « une méthode développementale qui s’appuie sur l’interaction par le jeu ».

Les parents de Lisandro cherchent donc trente-cinq bénévoles pour se relayer auprès de leur fils, du lundi au dimanche, de 9H00 à 12h00 et de 14H00 à 18h30 par sessions d’une heure et demie. Et déjà les premiers bénévoles se manifestent, « une petite fille de quatre ans dont la meilleure amie est autiste et qui veut venir jouer avec Lisandro ou la grand-mère d’un enfant autiste dans le sud de la France » rapporte Élise Perrier qui estime que la diversité des profils, « c’est ce qui fait la richesse de la méthode, chacun apporte son expérience ».

La méthode 3 I aidera pas à pas Lisandro à sortir de sa bulle – Élise Perrier

Pour jouer avec Lisandro, dans sa future maison à Évreux où il emménagera avec ses parents d’ici fin janvier 2022, une salle de jeux avec toboggan, balançoire et trampoline, « tout ce qui faut pour permettre aux bénévoles d’être créatifs ». Les parents, « heureux et un peu inquiets de se lancer dans cette aventure », pourront aussi souffler un peu : « Lisandro dort très peu et on est soulagé d’avoir une grande famille qui va se former autour de lui parce que le handicap isole un peu » constate Élise.

Jeu et interaction pour la méthode 3 I

La méthode 3 I, développée par l’association Autisme Espoir Vers l’École, se décompose en trois phases : « Une première phase basée sur l’interaction pour que Lisandro imite les bénévoles, une deuxième avec la mise en place d’apprentissages et une troisième phase où l’enfant réintègre peu à peu l’école » précise Élise Perrier.

L’idée, c’est qu’il puisse rejoindre un cursus normal de scolarité – Elise Perrier

José Da Cunha, futur bénévole qui a déjà expérimenté la méthode 3 I avec Tommy, se souvient très bien de sa première rencontre avec le jeune autiste de neuf ans : « Panique totale ! » sourit-il, « on découvre un enfant, on a un certain nombre de choses à faire avec lui, mais on ne sait pas si on les fait bien ».

On a une bouée de sauvetage, une caméra dans la salle, qui nous permet ensuite de regarder ce qu’on a fait – José Da Cunha

Au fil des mois, « il y a des liens qui se créent, des complicités, des taquineries » assure José Da Cunha. Tommy a pu, grâce à la méthode, aller à l’école. Pour accompagner les bénévoles, « une psychologue va les former lors d’une session de trois heures et superviser tous les interactions avec des retours réguliers et des réunions sept fois par an » détaille Élise Perrier.

Si voulez faire partie des bénévoles pour aider Lisandro, vous pouvez contacter Élise Perrier au 06.72.66.58.06 ou par mail aidonslisandro@gmail.com.

Source FRANCE BLEU.

Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme…

Les policiers ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour maîtriser un jeune homme de 29 ans qui n’avait commis aucune infraction.

Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme

 

  • Une enquête préliminaire pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte après l’interpellation violente début octobre d’un jeune autiste de 29 ans.
  • Les policiers, appelés par l’occupante d’un logement qui ne connaissait pas le jeune homme, ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour le maîtriser, alors qu’il n’avait commis aucune infraction.
  • La Préfecture de police indique qu’une enquête administrative a en outre été ouverte, confiée à l’IGPN, la police des polices.

Depuis le 3 octobre dernier, Eliott* n’est plus tout à fait le même. Interpellé brutalement par des policiers alors qu’il n’avait commis aucune infraction, le jeune autiste de 29 ans « est resté très marqué et réagit mal lorsqu’on lui parle de cette affaire », explique à 20 Minutes l’avocate de sa famille, Me Cosima Ouhioun. « Les infirmières qui le suivent dans le foyer médicalisé où il se trouve ont observé des répercussions psychologiques, il a eu dans les jours qui ont suivi un comportement différent de d’habitude », ajoute-t-elle.

Comme le raconte Libération, les faits sont survenus dans le 11e arrondissement de Paris, alors que le jeune homme revenait d’une sortie avec ses parents dans un jardin partagé situé à proximité du domicile familial. Elliot, qui avait décidé de rentrer, prend de l’avance sur eux. Dans le passage privatif où ses voisins ont l’habitude de le croiser, il se met à faire des allers-retours, à se taper la tête avec les mains, et semble vouloir entrer dans un immeuble sans en avoir le code. Intriguée, l’occupante d’un logement au rez-de-chaussée, qui ne le connaît pas, appelle la police.

« Il marchait simplement dans un passage privé »

« Selon son témoignage, cette dame avait avisé les policiers qu’il semblait un peu perdu. Lorsque les fonctionnaires sont arrivés, elle les aurait avertis que les moyens déployés semblaient manifestement disproportionnés par rapport à ce qu’elle leur avait rapporté au téléphone », poursuit Me Ouhioun. En effet, plusieurs agents font irruption dans la ruelle, s’avancent et crient sur Eliott, qui ne comprend pas ce qu’ils disent. Puis, ils lui tirent dessus avec un LBD (lanceur de balles de défense) et avec un pistolet à impulsion électrique, avant de l’immobiliser en l’écrasant et de le menotter.

L’avocate de sa famille s’étonne de cet usage des armes dites « de forces intermédiaires ». « Clairement, elles ont été dégainées beaucoup trop rapidement. Il n’avait commis aucune infraction. Il n’importunait personne, n’essayait pas de voler une mobylette… Il marchait simplement dans un passage privé. Les policiers n’avaient tellement rien à lui reprocher qu’ils ne l’ont pas placé en garde à vue. Il est juste parti à l’hôpital », souligne-t-elle. Bilan : des dents cassées, une plaie au menton ayant nécessité des points de suture et une petite intervention chirurgicale pour retirer l’hameçon du pistolet à impulsion électrique qui s’était logé dans le cou.

Deux enquêtes confiées à la police des polices

Après cette affaire, les parents d’Eliott ont déposé une plainte. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris indique qu’une enquête judiciaire du chef de violences par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte le 18 novembre, confiée à l’IGPN, la police des polices. De son côté, la Préfecture de police fait savoir qu’une enquête administrative a également été diligentée. Pour Me Cosima Ouhioun, « cette affaire pose également la question de la formation des policiers face aux handicaps des personnes auprès desquelles ils interviennent ». « Ceux qui sont intervenus avaient été avisés que le jeune Eliott souffrait de troubles, mais ils n’ont pas su bien réagir. »

*Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.

Autisme : une dizaine de supermarchés de Bordeaux proposent des heures silencieuses…

Depuis avril, les supermarchés du groupe Carrefour réservent des créneaux pour que les personnes atteintes d’autisme puissent faire leurs courses en toute sérénité.

L’opération baptisée « Les heures silencieuses » se déroule dans une dizaine de magasins bordelais.

Pendant les heures silencieuses,  les 2 tiers des néons ainsi que les hauts parleurs sont coupés.

 

Le rituel est le même tous les lundis dans les supermarchés du groupe Carrefour participant à l’opération. A 14 heures précises, les 2 tiers des néons s’éteignent automatiquement, les hauts parleurs sont coupés et les opérations de nettoyage suspendues. Cette opération baptisée « Les heures silencieuses » vise à améliorer le bien-être des personnes atteintes de troubles autistiques.

De multiples sources de stress à gérer

En effet, les enfants ou adultes autistes, ont une sensibilité aux stimuli extérieurs ultra-développée. Les lumières vives, les néons qui clignotent ou encore la musique et les annonces au micro s’avèrent être pour ces personnes un véritable enfer. « Rajouter à cela la foule à gérer souvent importante dans ces grands magasins, et le simple fait de sortir faire ses courses devient ingérable » explique Marie-Céline Jarretou, présidente du Collectif Alter Z’Egaux elle-même maman d’un enfant autiste.

Suite à l’adoption de la loi sur le handicap en janvier dernier, certaines enseignes de supermarchés comme le groupe Carrefour, ont donc décidé d’instaurer cette heure silencieuse, une fois par semaine, dans leurs magasins. Ainsi, dans  1240 supermarchés du groupe, tous les lundis entre 14h et 15h, les clients peuvent venir faire leurs courses dans cette ambiance tamisée et silencieuse.

Un bien être collectif

L’initiative a de suite soulevé l’enthousiasme des salariés du groupe selon la directrice du Carrefour Market de Bordeaux Bastide Inès Bonafi. « Cela n’est pas du tout compliqué à mettre en place concrètement, et l’ambiance générale s’en ressent » poursuit-elle. Confirmation avec l’un de ses salariés hôte d’accueil: « C’est vrai que travailler toute la journée avec de la musique, c’est parfois un peu fatigant » explique Romain Forestier. « Au début, les clients nous demandent un peu ce qu’il se passe mais ensuite, ils sont ravis. Certains viennent même maintenant faire leurs courses pendant cette heure-là pour profiter de cette ambiance de calme« .

Le groupe Carrefour réfléchit désormais à élargir cette expérience à d’autres créneaux horaires dans les prochains mois.

Source FRANCE BLEU.

Bourges : les familles d’autistes réclament de nouvelles structures d’accueil…

Une cinquantaine de parents ou proches d’autistes ont manifesté ce mardi matin à Bourges, devant la délégation de l’ARS (Agence Régionale de Santé). Un rassemblement à l’initiative de Sesame Autisme. 

Les familles souhaitent pouvoir souffler par moments.

 

L’association réclame depuis 2017 l’ouverture de nouvelles structures dans le Cher pour une prise en charge spécifique des autistes. Il n’y a que 5 places autisme actuellement en maison d’accueil spécialisée. Il faudrait aussi créer un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH), spécifique autisme.

Les parents ont manifesté devant l'ARS à Bourges

Les pouvoirs publics ont prévu de nouvelles places dans un centre géré par APF France Handicap mais Sesame Autisme estime que ce Samsah doit relever d’une association spécialisée dans l’autisme, tant la prise en charge de ce handicap est spécifique. L’engament avait été pris en 2017 de créer un SAMSAH par département mais pour l’instant il n’y en a qu’en Indre-et-Loire et en Eure-et-Loir.

Valérie est la maman d’un jeune homme, autiste de 19 ans, à St-Doulchard. . Elle a participé à ce rassemblement. Valérie se sent abandonnée et aimerait pouvoir souffler davantage  :  » C’est comme si j’avais un enfant de 5 ans dans un corps d’adulte. Le matin, c’est une heure et demie pour qu’il soit prêt, le soir presque deux heures avant de pouvoir passer à table. Il faut respecter tout un rituel. Parfois, c’est juste horrible quand Julien se sent bousculé dans ses repères. Son frère est parti à Bruxelles ; moi, je pars en formation trois jours par mois. Cela le perturbe énormément. Durant deux semaines en septembre et une semaine en ocotbre, il mangeait, et il recarachait presque tout. Julien a beaucoup maigri.

Nous parents, on est sans arrêt désemparés. Il faut que cela bourge. Il nous a été dit que les parents devaient arrêter de travailler pour s’occuper de leurs jeunes adultes autistes. Ce n’est pas entendable ! C’est juste impossible. J’ai vu pendant le confinement ce que cela a donné. Les occuper à la maison pendant plus d’un mois, ce n’était pas possible. Mon fils prenait le téléphone la nuit, il appelait les pompiers. C’était du grand n’importe quoi. Il faut pouvoir les placer dans des structures adaptées à leur handicap.  »

Source FRANCE BLEU.

Éducation : une classe élémentaire pour jeunes élèves autistes inaugurée à Biguglia …

Lancée officiellement le 8 novembre, une classe de huit élèves âgés de 6 à 11 ans de l’école élémentaire Simone-Peretti à Biguglia est la première de Haute-Corse à faire partie d’une unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA).

Une classe de huit élèves d'unité d’Enseignement en Élémentaire Autisme (UEEA) à l'école élémentaire Simone-Peretti de Biguglia.

 

Celle-ci a été inaugurée, mardi 25 novembre, par plusieurs représentants institutionnels et partenaires de l’initiative.

Une nouvelle structure d’accueil pour accompagner et intégrer des élèves en situation de handicap en milieu scolaire ordinaire. Huit élèves de cycle 2 allant du CP au CE2 et âgés de 6 à 11 ans avec un diagnostic d’autisme reconnu font désormais partie de l’école élémentaire Simone-Peretti à Biguglia. L’inauguration par des institutionnels a eu lieu, mardi, en la présence du personnel pédagogique et médico-social.

Une première au niveau élémentaire sur la Haute-Corse, une deuxième dans la région avec une autre classe à Ajaccio, pour des enfants pouvant venir de tout le département. Un accompagnement à la fois sur le plan psycho-éducatif, pédagogique et thérapeutique dans des locaux modernes et adaptés.

Une structure aménagée et qui s’inscrit donc dans une approche « neuro-développementale » pour des élèves n’ayant pas suffisamment acquis d’autonomie, de langage et qui peuvent présenter des difficultés « substantielles » dans leurs relations sociales, la communication ou le comportement.

Accroître la scolarisation des élèves handicapés dans les milieux « ordinaires »

Suivie par une équipe pluridisciplinaire avec des professionnels venant de l’Éducation nationale, cette classe est issue d’un long processus de développement et de réflexion auprès des différents partenaires. « On poursuit le développement d’unités d’enseignement en élémentaire qui est un enjeu majeur au niveau de l’Éducation nationale. Nous essayons d’accompagner au mieux les élèves handicapés avec un service autour de l’école inclusive dans chaque département et des pôles inclusifs d’accompagnements locaux (PIAL) », explique Bruno Benazech, directeur académique des services de l’Éducation nationale de Haute-Corse.

Dans le même sens, l’Agence régionale de santé de Corse a mis en avant la coopération des professionnels de l’Éducation nationale et du médico-social avec l’Adapei de Haute-Corse. Pour sa directrice Marie-Hélène Lecenne, « cette externalisation et ce modèle d’accompagnement entre l’équipe pédagogique et les spécialistes médico-sociaux représentent ce qu’il faut développer à l’avenir pour tous les enfants en situation de handicap. Cela va dans le sens de l’inclusion des enfants en milieu scolaire ordinaire ».

Un suivi scolaire continu à développer dans le futur

Un projet déjà mis en place dans d’autres départements de la métropole et qui permet à des enfants autistes de suivre une scolarisation à plein temps, y compris les temps de récréation et de restauration. Une victoire pour Véronique Cuvillier-Lugarini, présidente de l’association Eveil, qui se félicite d’avoir « réalisé en co-construction ce challenge qui n’était pas gagné d’avance. Tout cela dans le but de satisfaire des familles jusque-là dans le désespoir de voir leurs enfants sans aucun espoir ni avenir ».

Un chantier de l’inclusion sociale des personnes handicapés dans le milieu scolaire qui est « encore vaste mais qui prouve que la création de cette unité d’enseignement peut aboutir à de grandes avancées dans le futur », a déclaré Marcelle Nutti, référente départementale pour les troubles du spectre de l’autisme. 

Avant d’ajouter que ces « deux mondes de l’Education nationale et du médico-social peuvent fonctionner ensemble. L’essentiel étant de sensibiliser et former du personnel à la prise en charge des troubles du spectre de l’autisme ».

Un suivi scolaire qui entend s’élargir désormais avec les mêmes moyens à disposition dans le milieu secondaire et l’enseignement supérieur.

Le renforcement de l’offre de scolarisation adaptée s’inscrit donc dans l’idée de pouvoir réinsérer pleinement les élèves au sein de leurs classes de référence. Des objectifs et de nouvelles perspectives « qui ont besoin de se mettre en place de manière plus importante dans le temps pour ne plus laisser d’élèves avec un diagnostic d’autisme dans l’impasse » pour Geneviève Paoli, directrice de l’école Simone-Peretti.

Source FR3.