Rapport sur les personnes âgées dépendantes : 175 mesures pour près de dix milliards d’euros…

Le rapport sur le grand âge remis ce jeudi au gouvernement prévoit 9,2 milliards de dépenses publiques supplémentaires par an d’ici 2030 pour faire face au vieillissement de la génération du baby boom et formule 175 propositions, dont voici les principales.

Rapport sur les personnes âgées dépendantes : 175 mesures pour près de dix milliards d'euros

Le président du haut-conseil de financement la Sécurité sociale, Dominique Libault, a remis ce jeudi au gouvernement, son rapport sur la dépendance, immense chantier qui doit faire l’objet d’une réforme fin 2019. Le rapport, élaboré à l’issue de plusieurs mois de concertation, émet une série de propositions visant à améliorer la prise en charge des personnes en perte d’autonomie.

Une priorité donnée au domicile

On prévoit 40 000 personnes âgées dépendantes de plus par an à compter de 2030, soit le double d’aujourd’hui (2,23 millions en 2050 contre 1,26 aujourd’hui). Le souhait majoritaire des Français est de rester chez eux, mais pour cela, il faut améliorer la qualité des services à domicile.

Le rapport propose d’instaurer un tarif plancher de 21 euros de l’heure, auquel s’ajouteraient 3 euros de subvention, et de négocier des hausses de salaires et de qualité de service par le biais de contrats d’objectifs et de moyens. Le coût de la réforme est estimé à 550 millions d’euros sur la base du nombre de bénéficiaires de 2018.

Un plan pour les métiers du grand âge 

La situation est critique: 63% des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires, de développer l’apprentissage dans le secteur.

Il préconise d’augmenter progressivement de 25% le taux d’encadrement en Ehpad d’ici 2024, soit 80 000 postes de plus, pour un effort chiffré à 400 millions d’euros par an d’ici 2020 et 1,2 milliard en 2024.

Rénovation des Ehpad 

Trois milliards d’euros sur 10 ans doivent être consacrés à la rénovation des résidences autonomie et des Ehpad publics parfois vétustes, en privilégiant les transformations en petites unités d’une quinzaine de résidents.

Reste à charge et « bouclier autonomie » 

Les dépenses d’hébergement en établissement sont à la charge des familles, et le reste à payer après aides atteint 1 850 euros par mois pour la moitié des résidents.

Une nouvelle prestation, dégressive en fonction des ressources, aiderait les personnes à revenus modestes qui ne bénéficient pas de l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Elle serait de 300 euros par mois entre 1 000 et 1 600 euros de revenu, dégressive jusqu’à 50 euros pour les personnes disposant de plus de 3 200 euros de revenus.

Un « bouclier autonomie » serait activé dès lorsqu’une personne reste plus de quatre ans en Ehpad en situation de perte d’autonomie (15% des résidents), ce qui représenterait un gain moyen de 740 euros par mois.

L’ASH allouée par les départements serait réformée, avec des règles nationales pour les ressources et la suppression de l’obligation faite aux petits-enfants de contribuer aux frais.

Aider… les aidants 

3,9 millions de personnes apportent une aide régulière à un proche âgé. Le rapport préconise d’indemniser le congé de proche aidant (3 mois, non indemnisé actuellement) et de rendre obligatoire une négociation par branche pour concilier vie professionnelle et aide à un proche.

Un guichet unique 

Des « maisons des aînés et des aidants » seraient créées dans chaque département avec pour mission d’orienter et accompagner dans les démarches la personne âgée et de coordonner les interventions sociales et médicales.

Prévention 

L’espérance de vie des Français les place en tête de l’Europe, mais ce n’est pas le cas de l’espérance de vie en bonne santé : à 65 ans, une femme française peut espérer vivre encore près de 23,7 ans mais seulement 10,6 ans en bonne santé, contre 16,6 en Suède et 12,4 en Allemagne. Activité physique, nutrition, prévention des chutes permettent d’allonger la vie en bonne santé.

Rompre l’isolement 

Le service civique et bientôt le futur service national universel pourraient être mis à contribution pour rompre l’isolement des personnes âgées.

Financement 

Le rapport écarte l’option d’une assurance obligatoire privée, au profit de la solidarité nationale.

Il propose d’augmenter de 35% l’effort en faveur du grand âge d’ici 2030 (1,6% du PIB au lieu de 1,2% aujourd’hui), soit 9,2 milliards à trouver en plus des 23,7 milliards de dépense publique actuellement affectés à la dépendance.

Où les trouver? Le président du Haut conseil au financement de la protection sociale Dominique Libault préconise de profiter de la fin programmée de la CRDS (ou contribution pour le remboursement de la dette sociale), qui doit disparaître en 2024, pour la remplacer par « un nouveau prélèvement social pérenne » qui serait « en partie » affecté au financement de la perte d’autonomie.

Source OUEST FRANCE.

Un aide-soignant d’un Ehpad jugé pour avoir violenté une nonagénaire…

Soupçonnant des maltraitances, la famille d’une vieille dame de 98 ans pensionnaire d’une maison de retraite à Arcueil a installé au début du mois de février une caméra qui a filmé des images accablantes.

Un aide-soignant d'un Ehpad jugé pour avoir violenté une nonagénaire

Des insultes: «Ferme ta gu****, vieille s*****, fais ch***». Des violences: une vieille dame giflée, agrippée par les cheveux, jetée sur son lit. L’affaire jugée ce vendredi après-midi au tribunal correctionnel de Créteil est particulièrement choquante. Un aide-soignant de 57 ans comparaît devant la justice pour avoir injurié et frappé, pendant les nuits des 5 et 7 février, une femme de 98 ans, pensionnaire de la maison de retraite dans laquelle il travaillait. Ce père de famille jusqu’ici sans histoire risque 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende.

En novembre 2016, Louise*, alors âgée de 96 ans, intègre l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) «La Maison du grand Cèdre», situé avenue Paul Vaillant-Couturier, à Arcueil (Val-de-Marne). Dans sa plaquette de présentation, la maison de retraite de 85 places gérée par le groupe Adef Résidences vante son action centrée sur «la qualité d’accompagnement des personnes âgées» et «leur bien-être au quotidien».

Pourtant, le temps passant, les proches de Louise commencent à s’inquiéter. La veuve présente des hématomes au visage et assure être maltraitée. La direction de la maison de retraite balaie ces craintes. «Il n’y a pas eu suffisamment de crédit accordé à la parole de la résidente et de sa famille», concède Me Yves Claisse, l’avocat d’Adef Résidences, qui assure que le médecin traitant de Louise n’avait pas non plus décelé de signaux laissant penser à une maltraitance, et que les ecchymoses sont courantes chez les personnes souffrant d’Alzheimer.

Le prévenu placé en détention provisoire

La famille décide alors de placer clandestinement une caméra de surveillance dans la chambre de Louise. Le 8 février, les équipes du matin de l’Ehpad retrouvent la vieille dame avec une jambe cassée, sans pourtant qu’aucun incident n’ait été signalé pendant la nuit. Louise est hospitalisée. Des questionnements voient le jour en interne, tandis que la famille de la vieille dame découvre, en visionnant les images de la caméra, que la nonagénaire est tombée de son lit, a appelé au secours en vain pendant une heure et a ensuite été violentée.

Dans la foulée, une plainte est déposée par la famille et l’établissement met à pied le salarié soupçonné d’être l’auteur de ces violences. «C’était un homme qui travaillait dans la maison depuis neuf ans, très apprécié de ses collègues, de sa hiérarchie et des familles des résidents. Cette agression est incompréhensible», déclare Me Claisse. Aujourd’hui, le quinquagénaire fait toujours partie des effectifs de l’entreprise: étant délégué syndical et représentant du personnel, son licenciement est soumis à l’autorisation de l’inspecteur du travail.

«Rien ne justifie une agression aussi sauvage dans un lieu qui devrait être un sanctuaire.»

Me Yves Claisse

Parallèlement, l’homme est placé en garde à vue le mercredi 13 février. Il commence par nier, avant de passer aux aveux lorsque la police lui montre les vidéos. Son procès, initialement prévu le vendredi 15 février, est renvoyé à la demande de son avocat. Le quinquagénaire est placé en détention provisoire dans l’attente de l’audience. Poursuivi pour «violences ayant entraîné plus de huit jours d’ITT sur personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge est connue de leur auteur», il encourt 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Face à lui ce vendredi, côté parties civiles, la famille de la victime – dont le conseil n’a pas répondu aux sollicitations du Figaro – ainsi que le groupe Adef Résidences. «L’idée n’est pas de se présenter comme une victime, même si les agissements de ce monsieur ont clairement porté atteinte à l’image de l’entreprise», précise Me Claisse. «Nous voulons faire passer le message que rien ne justifie une agression aussi sauvage dans un lieu qui devrait être un sanctuaire. Et rappeler que les salariés ne sont pas tous des agresseurs.»

* Le prénom a été modifié

Source LE FIGARO.

Alzheimer : des zones du cerveau s’atrophient avant l’apparition des premiers symptômes…

En analysant plusieurs milliers d’IRM de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, des chercheurs français et espagnols ont constaté une diminution du volume de deux zones-clés du cerveau, l’amygdale et l’hippocampe.

Et ce, des années avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie.

Alzheimer : des zones du cerveau s'atrophient avant l’apparition des premiers symptômes

Touchant près de 900 000 personnes en France, la maladie d’Alzheimer est la forme la plus courante de démence liée à l’âge. Encore incurable à l’heure actuelle, cette maladie neurodégénérative entraîne de manière lente, progressive et irréversible un dysfonctionnement, puis la mort des cellules nerveuses du cerveau.

De fait, le cerveau d’une personne touchée par la maladie d’Alzheimer est différent de celui du cerveau « sain » d’une personne âgée, non-touchée par la maladie. Mais à partir de quand peut-on observer une évolution différente entre le cerveau d’une personne malade et un cerveau ayant un vieillissement normal ?

C’est tout l’objet de l’étude menée conjointement par des chercheurs du CNRS, de l’École pratique des hautes études (EPHE) et de l’université de Valence (Espagne), et publiée dans la revue Scientific Reports.

Une atrophie de l’hippocampe avant 40 ans

Pour mieux comprendre comment et quand un cerveau touché par la maladie d’Alzheimer évolue différemment d’un cerveau au vieillissement normal, les chercheurs ont analysé plus de 4 000 IRM cérébrales. 2944 IRM étaient celles de témoins sains, âgés de quelques mois à 94 ans : leur analyse leur a permis d’établir un modèle « normal » de l’évolution cérébrale moyenne.

Ils ont ensuite comparé ce modèle à un modèle pathologique moyen, établir à partir des IRM de 1385 personnes âgées de plus de 55 ans et touchées par la maladie d’Alzheimer, et de 1 877 témoins jeunes.

Cette analyse leur a permis de mettre en évidence une divergence précoce des modèles pathologiques par rapport à la trajectoire normale de vieillissement. En effet, deux zones du cerveau semblent s’atrophier avant même l’apparition des premiers symptômes de la maladie : l’hippocampe, impliqué dans le processus de mémoire, et l’amygdale, qui est le centre où sont régies les émotions. La modification de l’hippocampe est constatée avant l’âge de 40 ans chez les sujets malades, et vers 40 ans pour l’amygdale.

Par ailleurs, les chercheurs ont découvert que des cavités du cerveau appelées ventricules latéraux avaient tendance à s’élargir de manière précoce chez les personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, par rapport aux sujets sains dont le cerveau vieillit normalement. Ces ventricules participent à la sécrétion et à la circulation du liquide céphalorachidien dans lequel baigne le système nerveux central. Toutefois, reconnaissent les chercheurs, cette découverte présente un intérêt plus limité que l’atrophie de l’hippocampe et de l’amygdale, car elle a aussi été observée chez les sujets sains plus âgés. Leur élargissement serait donc lié au vieillissement du cerveau, et non spécifiquement à la maladie d’Alzheimer.

Source POURQUOI DOCTEUR ?

Pétain souffrait-il de la maladie d’Alzheimer ? La théorie d’un médecin d’Amiens…

Dans un article paru dans La Revue de gériatrie, le professeur amiénois Jean-Marie Sérot relève un à un les signes qui pourraient attester que le maréchal Pétain souffrait d’une maladie neurodégénérative dès les années 1930

Une théorie qui ne pourra jamais être vérifiée, faute d’autopsie. 

Pétain souffrait-il de la maladie d'Alzheimer ?

Le maréchal Pétain était-il atteint de la maladie d’Alzheimer alors qu’il était à la tête du régime de Vichy ? Agé de 84 ans en 1940, la santé mentale déclinante du maréchal Pétain lors de la signature de l’armistice avec l’Allemagne nazie était connue des historiens.

Mais cette nouvelle théorie, soutenue dans un article publié dans le dernier numéro de La Revue de gériatrie par un médecin amiénois, et reprise par franceinfo, pourrait éclairer sous un jour nouveau cette douloureuse période de l’Histoire de France.

Premiers signes dès 1930

Spécialiste de la maladie d’Alzheimer, mais aussi passionné d’Histoire, Jean-Marie Sérot, professeur émérite en gériatrie à la retraite, est sûr à 95% de son hypothèse. Après la lecture médicale de plus d’une vingtaine d’ouvrages historiques sur cette figure incontournable et polémique, l’ancien gériatre du CHU d’Amiens, que nous avons contacté, est formel: « Philippe Pétain souffrait d’une affection neurodégénérative dont les premiers signes sont apparus dès 1930 ».

Seules les données anatomiques de l’autopsie, qui auraient pu vérifier son hypothèse, lui manquent Le médecin se base sur « un faisceau d’arguments énorme » et de témoignages recueillis notamment dans le livre Pétain (éd. Perrin), une biographie publiée en 2014 par l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon.

Il repère, à la fin de la vie du maréchal, de nombreuses « erreurs de jugement » et troubles du comportement« J’ai lu ce livre en tant que médecin. C’est là que j’ai repéré un certain nombre de choses qui m’ont fait dire que ce monsieur n’était pas bien« , explique-t-il.

« Il ne retient plus rien »

Il y a par exemple les témoignages de son entourage, qui, dès les années 1930, raconte que le maréchal « ne retient plus rien ». Ou celui de son officier d’ordonnance, en 1938, qui dit que l’homme « reste des heures dans son bureau sans rien faire » ou « qu’il est très, très vieux, que sa pensée n’embraye plus sur l’action ».

Puis, des divagations, comme lors de ce Conseil des ministres, en 1940. Il regrette alors l’absence de pigeons voyageurs pour compenser la mauvaise transmission radio. Mais aussi des « fautes graves », selon Jean-Marie Sérot. « Lorsqu’il est nommé président du conseil, le 17 juin 1940, il fait une grande déclaration dans laquelle il demande à l’état major de cesser les combats, deux jours avant l’armistice… »

À partir de 1949, les vrais problèmes de comportement que l’on retrouve chez les malades d’Alzheimer seront signalés : « Il joue avec ses selles », « tient des propos obscènes », ou encore « veut embrasser les religieuses ». Sénile, il meurt en captivité à l’île d’Yeu le 23 juillet 1951.

Maladie invisible

Autant d’indices qui mènent ce spécialiste à conclusion que Philippe Pétain souffrait d’Alzheimer. Une maladie très peu visible. « Le malade ne présente pas de signes cliniques, pas de trouble de la marche, ou de signe anormal, de diabète… «  Pétain gardera en effet un pas normal jusqu’à la fin de la guerre.

Très fréquente chez les vieillards, la maladie se traduit dans un premier temps par des troubles de la mémoire, et par des troubles du jugement, « sans que le patient n’ait conscience de son état », rappelle le médecin.

Pas une excuse

Loin d’une volonté d’excuser ou de réhabiliter l’ancien chef du régime de Vichy, le professeur pointe surtout du doigt « la nomination à la tête de la France d’un chef d’Etat malade, qui a dérapé complètement ». « Je ne veux pas porter de jugement sur ce qui s’est passé, mais seulement apporter une explication rationnelle sur certains comportements », explique le médecin, qui espère que d’autres se saisiront de cette hypothèse.

Source FR3.

Superbe Initiative : Manger avec les mains en EHPAD grâce à des étudiants de l’IUT d’Évreux…!

Des étudiants de l’IUT d’Évreux ont monté un projet original dans le cadre de leur 2e année de DUT Génie biologique option diététique : le projet Manger Mains, afin de lutter contre la dénutrition des personnes âgées en maison de retraite.

Ils ont testé leurs recettes à l’EHPAD Azémia.

Gazpacho, boulettes de boeuf, gratin de pâtes, quenelles de carottes et gâteau chocolat-ananas, c'est le menu concocté par les quatre étudiants de l'IUT d'Évreux

« Mange avec ta fourchette ! », combien de fois avons-nous entendu cette phrase enfant. À l’EHPAD Azémia à Évreux, juste une assiette et un verre, pas de couverts, manger avec les mains, c’est permis.  Quelques résidents ont pu tester, à l’heure du déjeuner, les recettes mises au point par Léna Troussicot, Océane Poulizac, Océane Élias et Matthieu Muller, étudiants en deuxième année DUT Génie biologique option diététique à l’ IUT d’Évreux.  « Un projet qui s’adresse en priorité à des personnes qui présentent des troubles neurodégénératifs, Alzheimer ou Parkinson », explique Matthieu, « elles n’arrivent plus à manger en toute autonomie ».

« Notre objectif, c’était aussi de veiller à l’apport en fibres et en protéines » – Matthieu Muller, étudiant en diététique.

À table, les étudiants ont cuisiné pour un régiment  - Radio France

Texture, grammage, apports nutritionnels, goût, pendant des mois, les quatre étudiants ont testé leurs recettes au laboratoire de l’IUT. Quand la bande des quatre est venue lui proposer son projet, Manon Josselin, la directrice de l’EHPAD Augustin Azémia, a tout de suite dit oui. « Les résidents ont parfois du mal à manger avec les couverts », détaille-t-elle, « soit parce qu’ils tremblent, soit parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils ont dans leurs assiettes ». Le projet « Manger Mains », qu’elle appelle à se développer dans le plus d’EHPAD possible, est la solution idéale :

« C’est ludique, c’est facile, quand on a des troubles, c’est des petites choses simples qui nous permettent de maintenir l’autonomie chez la personne âgée » – Manon Jocelyn, directrice de l’EHPAD Azémia.

À voir les résidents tendre leurs mains pour attraper qui une boulette de bœuf, qui une quenelle de carottes, on sent que le pari est gagné : « ça fait super plaisir de les voir manger » disent en chœur les étudiantes, et même si une des personnes âgées trouve que ça n’a pas beaucoup de goût, elle n’arrête pas de piocher dans le plat pour se resservir.

Finalement, elles ne sont pas mal ces boulettes  - Radio France

Manger avec les mains pour lutter contre la dénutrition et certains troubles

« Bon nombre de personnes qui rentrent en maison de retraite sont dénutries », constate Stéphanie Guilhem, L’infirmière coordinatrice , à l’EHPAD depuis onze ans, y voit une explication : des troubles d’apraxie (difficulté à réaliser et à coordonner certains mouvements du quotidien, comme tenir une fourchette) qui entraînent parfois un refus de s’alimenter, car ils ont peur du regard des autres quand ils mangent avec leurs mains.

Le projet de l’IUT nous renforce dans l’idée de proposer avec notre cuisinier des plats adaptés que les résidents pourront manger avec les doigts » – Stéphanie Guilhem, infirmière coordinatrice

Ce projet « Manger Mains » fonctionne tellement bien auprès des personnes âgées qu’il bluffe les aide-soignantes, qui au quotidien, assistent les résidents, comme Estelle : « la plupart du temps, ils sortent beaucoup plus rapidement de table, ou alors ils font des allers-retours ». Ce jour-là, pour ce déjeuner avec les mains, les cinq convives sont restés presque une heure à table ! En fait, ils ont retrouvé le plaisir de manger, mais pas seulement. Autour du gazpacho de tomates, la conversation s’engage sur de souvenirs de… salade de tomates : « moi je la faisais avec de l’oignon » dit une résidente, « moi avec de l’ail »  lui répond sa voisine.  « Manger, c’est donc aussi une façon de stimuler le communication » pour Stéphanie Guilhem et un moyen de valoriser les personnes âgées.

Source FRANCE BLEU.

« Elles sont toujours en train de courir » : malgré les annonces d’embauches, la situation dans les Ehpad ne s’est pas vraiment améliorée…

Un an après l’annonce d’embauche dans les Ehpad, le personnel est toujours débordé. Leurs syndicats sont reçus  le jeudi 21.02.2019 à l’Élysée.

"Elles sont toujours en train de courir" : malgré les annonces d'embauches, la situation dans les Ehpad ne s'est pas vraiment améliorée. Une aide-soignante dans une chambre d\'un Ehpad. (Illustration). 

« Le matin, elles sont toujours en train de courir ». Les résidents de l’Ehpad de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) constatent, comme les dix syndicats de personnel, que la situation ne s’est pas améliorée, malgré une grève inédite l’an dernier et l’annonce par le gouvernement d’un plan au printemps dernier qui prévoyait la création de 20 000 postes supplémentaires.

Un an après, les représentants syndicaux seront reçus jeudi 21 février à 10 heures à l’Élysée. Ils vont demander à être reçus par Emmanuel Macron et vont remettre leurs doléances : plus de personnels dans les Ehpad publics, qui représentent environ la moitié des établissements, et des hausses de salaires.

La menace d’une nouvelle grève

Dans la chambre de son Ehpad, Renée Planchais a le sourire et le rire facile, mais cette dame âgée s’inquiète pour les aides-soignantes qui l’accompagnent au quotidien : « Elle me demande si ça va bien, mais moi je leur demande toujours ‘comment allez-vous aujourd’hui ?' », dit-elle. Souvent, Renée reçoit la même réponse. « C’est souvent la fatigue. Le matin, elles sont toujours en train de courir. Il y a énormément de travail ».  

« Il y a des fois où elles ont mal au dos, et elles s’arrêtent de travailler parce qu’elles n’en peuvent plus ». Renée Planchaisà franceinfo.

À 31 ans, Olivia Delaunay souffre de mal de dos et de fatigue. « C’est des grosses journées, c’est épuisant », raconte-t-elle. « C’est un rythme très soutenu et c’est vrai que des fois, on rentre à la maison après une journée longue et on n’a pas toujours l’énergie pour faire des taches qu’on devrait faire chez nous. Ne serait-ce que les courses à faire, j’en peux plus », lâche la jeune femme qui aime pourtant son travail.

Des temps de toilette réduit au minimum

Même si Olivia dit aimer son métier, elle n’en retire pas autant de satisfaction qu’elle le voudrait. « Une toilette qui devrait durer normalement 30 à 40 minutes, on est obligé de la faire en un quart d’heure, 20 minutes, parce qu’on n’a pas le temps et qu’il y en a d’autres qui attendent derrière », déplore-t-elle.

Les résidents ne vont pas avoir une douche tous les jours. Et on est obligé de le faire à leur place, alors qu’on est censé les stimuler pour qu’ils gardent un minimum d’autonomie.Olivia Delaunayà franceinfo

Olivia regrette que la réduction du temps de la toilette se fasse au détriment des résidents. « On n’a pas le temps de les laisser faire leur visage, ou nettoyer le haut, donc ils perdent en autonomie ».  

Dans cet Ehpad public, l’État fixe le nombre d’aides-soignantes et leur salaire. Lors du mouvement de protestation national il y a un an, Olivia avait fait grève mais depuis, rien n’a changé dans son quotidien. Il n’y a pas eu plus d’embauches et son salaire plafonne à 1 600 euros nets par mois. « C’est pas cher payé pour ce qu’on fait. On demanderait un peu plus, on n’a pas été augmenté depuis très longtemps », déclare la jeune femme.

« Nous voulons des choses concrètes »

Selon Pascal Champvert, président de l’AD-PA, l’association des directeurs d’Ehpad et de services à domicile, « nous n’avons pas vu depuis un an une seule création d’emploi », malgré l’annonce du gouvernement de recruter 20 0000 personnes. « Au contraire, ce que nous avons vu, c’est la suppression des emplois aidés », déplore Pascal Champvert qui fait partie de la délégation qui sera reçu à l’Élysée.

« Le président peut annoncer une grande loi, nous participons à ces réflexions, mais nous voulons des choses concrètes dès maintenant », martèle-t-il. Il faut plus « de personnel dans les établissements et les services à domicile. Il faut des garanties dès 2019 », assure Pascal Champvert.

Source FRANCE INFO.

 

Alzheimer : le déremboursement des médicaments a eu des conséquences néfastes, selon une association…

Sept mois après l’entrée en vigueur de cette décision d’Agnès Buzyn, l’association France Alzheimer en tire un bilan très négatif.

Alzheimer : le déremboursement des médicaments a eu des conséquences néfastes, selon une association

Aggravation des symptômes après l’arrêt des traitements, augmentation des dépenses… La fin du remboursement des médicaments anti-Alzheimer, jugés inefficaces, a eu des conséquences néfastes pour les malades, a assuré jeudi 21 février l’association France Alzheimer, près de sept mois après l’entrée en vigueur de cette décision. Quatre médicaments (Aricept, Ebixa, Exelon et Reminyl) ne sont plus remboursés depuis le 1er août, alors qu’ils l’étaient auparavant à hauteur de 15%.

« Les familles sont démunies et cette décision dangereuse n’a fait qu’accroître leur détresse financière, psychologique et médicale. »

L’association France Alzheimer dans un communiqué.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait pris la décision du déremboursement sur la base d’une évaluation par la Haute Autorité de santé (HAS), qui avait jugé que tous ces médicaments avaient « un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge ». Elle pointait aussi « l’existence d’effets indésirables potentiellement graves ».

Une évaluation contestée par les associations. « Proches aidants comme personnes malades attestent de l’efficacité de ces médicaments et de l’effet catastrophique d’une interruption brutale du traitement », affirme France Alzheimer, qui se base sur une consultation de plus de 2 500 personnes (2 463 aidants et 84 malades). L’association ajoute qu’elle va financer « une étude clinique à hauteur de 200 000 euros » et espère pouvoir prouver ainsi l’efficacité du traitement.

Source FRANCE TV.

Une importante découverte réalisée à Toulouse pourrait permettre de ralentir la maladie d’Alzheimer…

Des chercheurs de Toulouse ont montré l’importance du débit sanguin dans les vaisseaux les plus fins du cerveau en début de maladie d’Alzheimer.

Avec des collègues américains, ils ont mis au point de nouvelles pistes de traitement.

Une importante découverte réalisée à Toulouse pourrait permettre de ralentir la maladie d'Alzheimer

C’est la plus fréquente des maladies neurodégénératives. Près d’un million de personnes sont aujourd’hui atteintes en France de la maladie d’Alzheimer.

Les espoirs de la piste sanguine :

Beaucoup de pistes ont été explorées ces dernières années par la recherche, mais aucun traitement n’existe pour guérir la maladie ou en ralentir l’évolution.

Face à cette impasse, c’est une voie de recherche alternative inattendue qui a été explorée à l’Institut de mécanique des fluides de l’Université de Toulouse III (CNRS/Paul Sabatier/INP Toulouse).

Après 5 ans recherches, il a été démontré dans un laboratoire de cet Institut l’importance du débit sanguin des très petits vaisseaux du cerveau dans les premières phases de la maladie d’Alzheimer. « Alors que depuis longtemps, souligne la chercheuse Sylvie Lorthois, qui a initié ce travail depuis plusieurs années,  la maladie d’Alzheimer est classée parmi les maladies neurodégénératives sans origine vasculaire ».

Les globules blancs, qui adhèrent aux parois veineuses, une des clefs pour vaincre la maladie

Avec leurs collègues de l’Université Cornell (Etats-Unis), les chercheurs toulousains ont montré chez des souris atteintes d’Alzheimer que des globules blancs, appelés neutrophiles, adhèrent sur les parois des capillaires du cortex cérébral jusqu’à bloquer localement le flux sanguin.

Contrairement à ce que les scientifiques pensaient jusqu’à présent, ils ont mis en évidence que cette obstruction, en provoquant une baisse du débit sanguin cérébral, est une des premières manifestations de la maladie (pertes de mémoire, difficultés à exécuter des tâches courantes).

Un anticorps porteur d’espoir

A la suite de cette découverte, les chercheurs ont administré un anticorps dirigé contre les neutrophiles, ce qui a permis une diminution du nombre de capillaires bloqués et donc, une augmentation immédiate du débit sanguin cérébral.

Ces effets se sont accompagnés d’une amélioration rapide des performances dans les tâches de mémoire à court terme chez les souris.

Démontré chez l’animal, ce mécanisme pourrait donc fournir une nouvelle piste thérapeutique afin d’améliorer la cognition chez les patient atteints d’Alzheimer.

Des simulations numériques montrent en effet un impact similaire d’occlusions capillaires sur le débit sanguin cérébral chez l’homme et chez la souris.

Ces résultats porteurs d’un grand espoir pour parvenir à ralentir la maladie d’Alzheimer, ont été publiés dans la revue Nature Neurosciences le 11 février 2019.

Source FR3.

Maladie d’Alzheimer : la mémoire pourrait être restaurée…!

On pensait les pertes de mémoire liées à la maladie d’Alzheimer irréversibles.

Mais des chercheurs américains, à la recherche de facteurs épigénétiques qui pourraient être impliqués dans l’apparition de tels déficits cognitifs, proposent aujourd’hui de s’intéresser à une nouvelle stratégie qui leur a permis de restaurer la mémoire de leurs souris.

Maladie d’Alzheimer : la mémoire pourrait être restaurée...

Troubles du comportement, troubles de la pensée et troubles de la mémoire. Ce sont les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Une maladie qui pourrait bientôt toucher un Français de plus de 65 ans sur quatre. Mais des travaux menés par une équipe de l’université de Buffalo (États-Unis) laissent penser qu’il pourrait être possible de restaurer la mémoire perdue des malades ayant atteint un stade avancé de la maladie. Les chercheurs comptent pour cela sur l’épigénétique.

Rappelons que chacun de nos gènes porte l’information nécessaire à la synthèse d’une ou plusieurs molécules. L’épigénétique est la science qui s’intéresse à des informations complémentaires qui vont définir comment ces gènes seront utilisés – ou non – par une cellule. Elle ne s’interroge pas relativement aux modifications de séquences d’ADN, seulement les modifications induites par notre environnement, au sens large du terme.

« Nous avons identifié les facteurs épigénétiques qui contribuent à la perte de mémoire. Nous avons également trouvé des moyens de les inverser temporairement dans un modèle animal », déclare Zhen Yan, professeur en physiologie et biophysique à l’université de Buffalo.

Une nouvelle approche de la maladie

Il était déjà connu que le déclin cognitif le plus spectaculaire – celui qui survient aux derniers stades de la maladie d’Alzheimer – est provoqué par une perte de récepteurs du glutamate. Ces récepteurs apparaissent essentiels à l’apprentissage et à la mémoire à court terme. Et les chercheurs de l’université de Buffalo ont découvert, sur un modèle animal et dans des tissus cérébraux relevés post-mortem sur des patients, que cette perte de récepteurs résulte d’un processus épigénétique appelé modification répressive de l’histone.

Or il se trouve que ce processus est contrôlé par des enzymes. Des enzymes qui ont été inhibées dans les souris de laboratoire. Résultat, celles-ci ont retrouvé leur mémoire de reconnaissance, leur mémoire spatiale et leur mémoire de travail« Une amélioration cognitive aussi spectaculaire nous a surpris. L’expression et la fonction des récepteurs du glutamate dans le cortex frontal ont été récupérées », raconte Zhen Yan. Pendant une semaine seulement.

Reste donc maintenant à développer des composés qui pénètrent plus efficacement dans le cerveau et dont l’action se révèlerait surtout plus durable. « Si de nombreux gènes dysrégulés par la maladie d’Alzheimer sont normalisés en ciblant des enzymes épigénétiques spécifiques, il sera possible de restaurer la fonction cognitive et le comportement des malades », conclut Zhen Yan.

  • Les pertes de mémoire comptent parmi les symptômes les plus connus de la maladie d’Alzheimer.
  • Des chercheurs ont identifié les facteurs épigénétiques qui contribuent à ces pertes de mémoire.
  • En inhibant des enzymes spécifiques, ils sont également parvenus à restaurer la mémoire de souris.
  • Reste à rendre ces résultats plus durables, car pour l’heure, la fonction cognitive des animaux de laboratoire n’a pu être retrouvée que pour une durée d’une semaine.

La perte de mémoire est réversible… chez la souris

Selon des chercheurs états-uniens, le déclin de la mémoire serait dû à la carence d’une protéine clé appelée RbAp48. Ce phénomène serait distinct de ce qui se passe lors de la maladie d’Alzheimer et, chez la souris, il a pu être inversé !

Article de Agnès Roux paru le 03/09/2013

Avec l’âge, la peau perd de son élasticité, les muscles s’atrophient et les os se fragilisent. Le cerveau, lui aussi, subit les outrages du temps, perdant peu à peu son dynamisme. Les personnes âgées ont souvent une mémoire paresseuse ;et enregistrent moins bien les informations.

La mémoire est une fonction cérébrale complexe et encore mal comprise par la communauté scientifique. Il en existe d’ailleurs plusieurs types : mémoire à long terme, mémoire de travail, mémoire sensorielle… De même, le cerveau ne possède pas un centre général de la mémoire. En fait, ce sont les renforcements de certaines connexions entre les neurones qui conduisent à la formation et à la consolidation des souvenirs. Certaines régions cérébrales, comme le cortex préfrontal, le cortex promoteur et le cortex occipital, jouent cependant un rôle important. L’hippocampe est également un carrefour indispensable à la formation des souvenirs.

Ce schéma du cerveau permet de localiser l'hippocampe (Hippocampus), profondément ancré dans l'encéphale. Cette zone du cerveau joue un rôle central dans la mémoire. © Looie496, Wikipédia, DP

Ce schéma du cerveau permet de localiser l’hippocampe (Hippocampus), profondément ancré dans l’encéphale. Cette zone du cerveau joue un rôle central dans la mémoire. © Looie496, Wikipédia,

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurologique qui conduit à la démence. Les troubles de la mémoire sont généralement les premiers signes de la maladie. Aux États-Unis, des chercheurs de l’université de Columbia viennent de montrer que l’usure des souvenirs est une fatalité naturelle liée à l’insuffisanse d’une protéine dans le cerveau. Avoir des trous de mémoire ne serait donc pas toujours le signe de la maladie d’Alzheimer. Leurs travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine.

Une carence en RbAp48 lors du vieillissement

Pour cette étude, les chercheurs ont débuté leur analyse chez l’Homme. Les huit participants à cette expérience avaient entre 33 et 38 ans, un âge qui, selon les auteurs, permet déjà d’observer les effets du temps au niveau cellulaire. Ils ont comparé l’expression des gènes de cellules du gyrus denté, une zone du cortex cérébral proche de l’hippocampe, à celle de cellules du cortex entorhinal, une structure du cerveau qui ne serait pas affecté par le vieillissement. Cette expérience avait pour but de mettre en évidence les gènes dont l’expression change avec les années.

La pêche a été bonne puisqu’ils ont identifié 17 candidats répondant à leurs exigences. Pour l’un d’entre eux, RbAp48, l’expression était très faible dans le gyrus denté par rapport au cortex entorhinal. Ce gène code pour une protéine impliquée dans l’acétylation des histones, des protéines essentielles à la structure et à la compaction de l’ADN. Les auteurs en ont conclu que le vieillissement des cellules du gyrus denté s’accompagnait d’une diminution de la synthèse de la protéine RbAp48.

Ce qui est vrai chez l’Homme est-il vrai chez la souris ? C’est en général la question inverse que les scientifiques se posent mais dans cette étude il a fallu faire le chemin inverse. Les chercheurs ont tout d’abord montré que chez les souris aussi, le vieillissement conduisait à une diminution de l’accumulation de RbAp48 dans le gyrus denté. Ils ont alors inhibé cette protéine dans le cerveau de jeunes souris et ont montré que cela induisait une baisse de la mémoire : les rongeurs avaient de moins bons scores au test du labyrinthe.

Des souris OGM qui retrouvent la mémoire

Dans un second temps, les scientifiques ont voulu voir ce qui se passerait dans le cas inverse, c’est-à-dire en augmentant la quantité de RbAp48 dans le gyrus denté de vieilles souris. Pour réaliser cette prouesse, ils ont transformé génétiquement les cellules nerveuses en utilisant un virus recombiné. Leurs résultats ont été à la hauteur de leurs espérances. « Les vieilles souris génétiquement modifiées sont devenues aussi fortes que les jeunes au test de mémoire ! » s’est enthousiasmé Elias Pavlopoulos, le principal auteur de l’étude. « Nous avons réussi à inverser les effets du temps chez la souris, rajoute Eric Kandel, le directeur de l’équipe et lauréat du prix Nobel de médecine en 2000, ce résultat montre que RbAp48 est une protéine essentielle au vieillissement. »

Contrairement à ce qui se produit au cours de la maladie d’Alzheimer, les scientifiques ont montré qu’il n’y avait pas de perte de neurones lors du vieillissement normal. « Cette étude est la première à montrer que la détérioration de la mémoire avec l’âge et la maladie d’Alzheimer sont des phénomènes distincts, expliquent les auteurs. La première est réversible et pourrait se traiter en augmentant la quantité de RbAp48, alors que la seconde est pour le moment incurable. »

Source FUTURA Santé.

« L’abandonner en maison de retraite, c’était un avant-goût de l’enfer », explique l’homme qui a tué sa femme malade…

L’octogénaire qui a tué son épouse malade d’Alzheimer avant de tenter de se suicider vendredi à Pérols a été mis en examen pour assassinat. Il a expliqué qu’ils voulaient partir tous les deux.

Elle lui avait demandé de ne jamais la laisser finir comme sa propre mère, aussi atteinte de la maladie.

"L'abandonner en maison de retraite, c'était un avant-goût de l'enfer", explique l'homme qui a tué sa femme malade (photo d'illustration)

L’homme qui a tué sa femme vendredi soir à Pérols avant de tenter de se suicider a été mis en examen pour assassinat et laissé sous contrôle judiciaire. Ce retraité de 84 ans a reconnu avoir étranglé son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer. Il ne supportait pas l’idée de la voir partir dans un établissement spécialisé. C’est ce qu’il a expliqué dans une lettre, mais aussi aux enquêteurs et à son avocate sur son lit d’hôpital. L’octogénaire, très affaibli, sera prochainement admis dans un établissement psychiatrique.

« Ils ne voulaient plus être un fardeau. »

Son avocate Iris Christol a rencontré un homme abattu : « Les trois dernières années ont été tellement dures, qu’il avait fini par accepter de la placer dans un établissement spécialisé, mais lors de sa dernière visite, même si le personnel était bienveillant, il a entendu ces hurlements qu’on entend dans ces maisons de retraite, entre gémissements, râles et la rage, et c’était pour lui un avant-goût de l’enfer. Et dans l’incapacité de s’occuper de la femme qu’il aimait depuis 58 ans, et incapable d’accepter qu’elle aille dans cet enfer là, il s’est résolu à ce qu’ils partent tous les deux. Il a d’ailleurs laissé un mot disant « Nous partons, merci de nous avoir donné tant de bonheur ». Ils ne voulaient plus être un fardeau, ils savaient vers quoi ils allaient et c’était pour lui impossible. »

« Ne me laisse jamais finir comme ma mère, dis-moi qu’on partira ensemble. »

En finir ensemble, tous les deux, c’était un choix de couple : « C’était une question très présente dans le couple, car la maman de la défunte avait elle-même fini sa vie avec la maladie d’Alzheimer, donc le couple avait soigné cette dame et avait vu l’enfer que ça avait été pour elle, la dégradation, jusqu’à la famille d’accueil où elle avait été placée dans ses derniers temps et où les choses avaient été épouvantables.

« L’angoisse de cette femme, décédée des mains de son époux, était de finir comme sa mère. Et elle n’a eu de cesse, à partir du moment ou sa mère s’est dégradée, de dire à son mari, « Ne me laisse jamais finir comme ça, et dis-moi qu’on partira ensemble, que je ne serai jamais sans toi. » C’est pour ça que cet homme a fini par se résoudre à alléger les souffrances de son épouse et à mettre fin à ses jours pour ne pas être sans elle. » 

Un drame quasiment similaire s’est joué lundi soir à Lattes : une femme de 75 ans a étranglé son mari de 83 ans avant de s’ouvrir les veines, elle est morte elle aussi. Elle a laissé une lettre pour expliquer son geste : ils étaient arrivés au bout de leur vie commune et venaient d’apprendre que Monsieur était atteint de la maladie Alzheimer lui aussi. Un couple bien connu dans la ville, très apprécié, avec une vie sociale bien remplie.

Source FRANCE BLEU.