Rapport sur les personnes âgées dépendantes : 175 mesures pour près de dix milliards d’euros…

Le rapport sur le grand âge remis ce jeudi au gouvernement prévoit 9,2 milliards de dépenses publiques supplémentaires par an d’ici 2030 pour faire face au vieillissement de la génération du baby boom et formule 175 propositions, dont voici les principales.

Rapport sur les personnes âgées dépendantes : 175 mesures pour près de dix milliards d'euros

Le président du haut-conseil de financement la Sécurité sociale, Dominique Libault, a remis ce jeudi au gouvernement, son rapport sur la dépendance, immense chantier qui doit faire l’objet d’une réforme fin 2019. Le rapport, élaboré à l’issue de plusieurs mois de concertation, émet une série de propositions visant à améliorer la prise en charge des personnes en perte d’autonomie.

Une priorité donnée au domicile

On prévoit 40 000 personnes âgées dépendantes de plus par an à compter de 2030, soit le double d’aujourd’hui (2,23 millions en 2050 contre 1,26 aujourd’hui). Le souhait majoritaire des Français est de rester chez eux, mais pour cela, il faut améliorer la qualité des services à domicile.

Le rapport propose d’instaurer un tarif plancher de 21 euros de l’heure, auquel s’ajouteraient 3 euros de subvention, et de négocier des hausses de salaires et de qualité de service par le biais de contrats d’objectifs et de moyens. Le coût de la réforme est estimé à 550 millions d’euros sur la base du nombre de bénéficiaires de 2018.

Un plan pour les métiers du grand âge 

La situation est critique: 63% des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) disent avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires, de développer l’apprentissage dans le secteur.

Il préconise d’augmenter progressivement de 25% le taux d’encadrement en Ehpad d’ici 2024, soit 80 000 postes de plus, pour un effort chiffré à 400 millions d’euros par an d’ici 2020 et 1,2 milliard en 2024.

Rénovation des Ehpad 

Trois milliards d’euros sur 10 ans doivent être consacrés à la rénovation des résidences autonomie et des Ehpad publics parfois vétustes, en privilégiant les transformations en petites unités d’une quinzaine de résidents.

Reste à charge et « bouclier autonomie » 

Les dépenses d’hébergement en établissement sont à la charge des familles, et le reste à payer après aides atteint 1 850 euros par mois pour la moitié des résidents.

Une nouvelle prestation, dégressive en fonction des ressources, aiderait les personnes à revenus modestes qui ne bénéficient pas de l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Elle serait de 300 euros par mois entre 1 000 et 1 600 euros de revenu, dégressive jusqu’à 50 euros pour les personnes disposant de plus de 3 200 euros de revenus.

Un « bouclier autonomie » serait activé dès lorsqu’une personne reste plus de quatre ans en Ehpad en situation de perte d’autonomie (15% des résidents), ce qui représenterait un gain moyen de 740 euros par mois.

L’ASH allouée par les départements serait réformée, avec des règles nationales pour les ressources et la suppression de l’obligation faite aux petits-enfants de contribuer aux frais.

Aider… les aidants 

3,9 millions de personnes apportent une aide régulière à un proche âgé. Le rapport préconise d’indemniser le congé de proche aidant (3 mois, non indemnisé actuellement) et de rendre obligatoire une négociation par branche pour concilier vie professionnelle et aide à un proche.

Un guichet unique 

Des « maisons des aînés et des aidants » seraient créées dans chaque département avec pour mission d’orienter et accompagner dans les démarches la personne âgée et de coordonner les interventions sociales et médicales.

Prévention 

L’espérance de vie des Français les place en tête de l’Europe, mais ce n’est pas le cas de l’espérance de vie en bonne santé : à 65 ans, une femme française peut espérer vivre encore près de 23,7 ans mais seulement 10,6 ans en bonne santé, contre 16,6 en Suède et 12,4 en Allemagne. Activité physique, nutrition, prévention des chutes permettent d’allonger la vie en bonne santé.

Rompre l’isolement 

Le service civique et bientôt le futur service national universel pourraient être mis à contribution pour rompre l’isolement des personnes âgées.

Financement 

Le rapport écarte l’option d’une assurance obligatoire privée, au profit de la solidarité nationale.

Il propose d’augmenter de 35% l’effort en faveur du grand âge d’ici 2030 (1,6% du PIB au lieu de 1,2% aujourd’hui), soit 9,2 milliards à trouver en plus des 23,7 milliards de dépense publique actuellement affectés à la dépendance.

Où les trouver? Le président du Haut conseil au financement de la protection sociale Dominique Libault préconise de profiter de la fin programmée de la CRDS (ou contribution pour le remboursement de la dette sociale), qui doit disparaître en 2024, pour la remplacer par « un nouveau prélèvement social pérenne » qui serait « en partie » affecté au financement de la perte d’autonomie.

Source OUEST FRANCE.

« Elles sont toujours en train de courir » : malgré les annonces d’embauches, la situation dans les Ehpad ne s’est pas vraiment améliorée…

Un an après l’annonce d’embauche dans les Ehpad, le personnel est toujours débordé. Leurs syndicats sont reçus  le jeudi 21.02.2019 à l’Élysée.

"Elles sont toujours en train de courir" : malgré les annonces d'embauches, la situation dans les Ehpad ne s'est pas vraiment améliorée. Une aide-soignante dans une chambre d\'un Ehpad. (Illustration). 

« Le matin, elles sont toujours en train de courir ». Les résidents de l’Ehpad de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) constatent, comme les dix syndicats de personnel, que la situation ne s’est pas améliorée, malgré une grève inédite l’an dernier et l’annonce par le gouvernement d’un plan au printemps dernier qui prévoyait la création de 20 000 postes supplémentaires.

Un an après, les représentants syndicaux seront reçus jeudi 21 février à 10 heures à l’Élysée. Ils vont demander à être reçus par Emmanuel Macron et vont remettre leurs doléances : plus de personnels dans les Ehpad publics, qui représentent environ la moitié des établissements, et des hausses de salaires.

La menace d’une nouvelle grève

Dans la chambre de son Ehpad, Renée Planchais a le sourire et le rire facile, mais cette dame âgée s’inquiète pour les aides-soignantes qui l’accompagnent au quotidien : « Elle me demande si ça va bien, mais moi je leur demande toujours ‘comment allez-vous aujourd’hui ?' », dit-elle. Souvent, Renée reçoit la même réponse. « C’est souvent la fatigue. Le matin, elles sont toujours en train de courir. Il y a énormément de travail ».  

« Il y a des fois où elles ont mal au dos, et elles s’arrêtent de travailler parce qu’elles n’en peuvent plus ». Renée Planchaisà franceinfo.

À 31 ans, Olivia Delaunay souffre de mal de dos et de fatigue. « C’est des grosses journées, c’est épuisant », raconte-t-elle. « C’est un rythme très soutenu et c’est vrai que des fois, on rentre à la maison après une journée longue et on n’a pas toujours l’énergie pour faire des taches qu’on devrait faire chez nous. Ne serait-ce que les courses à faire, j’en peux plus », lâche la jeune femme qui aime pourtant son travail.

Des temps de toilette réduit au minimum

Même si Olivia dit aimer son métier, elle n’en retire pas autant de satisfaction qu’elle le voudrait. « Une toilette qui devrait durer normalement 30 à 40 minutes, on est obligé de la faire en un quart d’heure, 20 minutes, parce qu’on n’a pas le temps et qu’il y en a d’autres qui attendent derrière », déplore-t-elle.

Les résidents ne vont pas avoir une douche tous les jours. Et on est obligé de le faire à leur place, alors qu’on est censé les stimuler pour qu’ils gardent un minimum d’autonomie.Olivia Delaunayà franceinfo

Olivia regrette que la réduction du temps de la toilette se fasse au détriment des résidents. « On n’a pas le temps de les laisser faire leur visage, ou nettoyer le haut, donc ils perdent en autonomie ».  

Dans cet Ehpad public, l’État fixe le nombre d’aides-soignantes et leur salaire. Lors du mouvement de protestation national il y a un an, Olivia avait fait grève mais depuis, rien n’a changé dans son quotidien. Il n’y a pas eu plus d’embauches et son salaire plafonne à 1 600 euros nets par mois. « C’est pas cher payé pour ce qu’on fait. On demanderait un peu plus, on n’a pas été augmenté depuis très longtemps », déclare la jeune femme.

« Nous voulons des choses concrètes »

Selon Pascal Champvert, président de l’AD-PA, l’association des directeurs d’Ehpad et de services à domicile, « nous n’avons pas vu depuis un an une seule création d’emploi », malgré l’annonce du gouvernement de recruter 20 0000 personnes. « Au contraire, ce que nous avons vu, c’est la suppression des emplois aidés », déplore Pascal Champvert qui fait partie de la délégation qui sera reçu à l’Élysée.

« Le président peut annoncer une grande loi, nous participons à ces réflexions, mais nous voulons des choses concrètes dès maintenant », martèle-t-il. Il faut plus « de personnel dans les établissements et les services à domicile. Il faut des garanties dès 2019 », assure Pascal Champvert.

Source FRANCE INFO.

 

Chiffre du jour : la France compte près de 11 millions d’aidants…

L’association des paralysés de France de Vaucluse organise ce jeudi une journée de formation pour les aidants familiaux, ces personnes qui viennent en aide à leur proche handicapé ou malade.

Ils seraient 11 millions en France, parfois sans le savoir. 

Chiffre du jour : la France compte près de 11 millions d'aidants . Photo d'illustration

Vous êtes peut être concerné, sans même le savoir. En France, 11 millions de personnes sont des aidants et beaucoup l’ignore. L’association des paralysés de France parle d’ailleurs de chiffre « invisibles » pour définir ces situations familiales souvent délicates. L’APF organise d’ailleurs une journée de formation ce jeudi, dans ses locaux boulevard Jules Ferry à Avignon, sur le thème « Être aidant : les répercussions familiales, sociales et professionnelles ».

Être aidant, c’est le fait de venir en aide, au quotidien ou régulièrement à un proche malade ou handicapé, en situation de dépendance. Le soigner, l’accompagner pour ses rendez-vous médicaux, lui faire ses courses, le ménage, parfois même l’accompagner 24h/24 pour lui permettre de mener une vie digne.

La majorité des aidants sont des aidantes

Cette situation concerne des conjoints, des enfants, des frères et sœurs, parfois même des amis. Leur rôle devient de plus en plus important dans une société où les maladies neuro-dégénératives comme Parkinson ou Alzheimer gagnent du terrain. La moitié de ces aidants travaille, en plus du temps qu’ils passent avec leur proche aidé et 74% sont des femmes.

De nombreuses associations militent pour une réelle prise en compte de ce statut, parce que l’immense majorité des aidants ont des difficultés à combiner leur rôle et leur activité professionnelle ou leur vie sociale et familiale. Et c’est sans compter le stress accru, les problèmes de santé délaissés ou les troubles du sommeil.

Source LE FIGARO.

Me reconnaître en tant qu’aidant ?…

La reconnaissance, en voilà une question essentielle ! Se reconnaître, être reconnu, se sentir reconnu… dans un quotidien d’aidant, ce n’est pas rien.

C’est peut-être même une condition pour cheminer avec la personne que l’on accompagne, avec son entourage, avec les professionnels de l’aide et des soins dans une situation équilibrée où chacun trouve sa juste place et son juste rôle.

Me reconnaître en tant qu’aidant ?. Photo illustration

Ce mot « aidant », est-il pour moi ?

« Aidant », un mot qui circule de plus en plus dans notre société, un mot dont il est fait divers usages… plus ou moins heureux !
Au début, on parlait souvent « d’aidants naturels », mais est-il naturel d’accompagner au quotidien un proche en difficulté de vie ? La réponse appartient à chacun ! Il n’est pas possible d’y répondre par oui ou par non et d’imposer cette réponse aux plusieurs millions de personnes qui sont en situation d’aidants en France.

La loi de l’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015 introduit elle dans le cadre légal français le terme de « proche aidant ». Une expression qui rappelle que les aidants sont d’abord et avant tout des proches et que l’enjeu est bien qu’ils puissent le rester, sans devenir des professionnels de substitution assignés à résidence d’aider !

Au-delà des critères objectifs de définition d’un aidant (lien de proximité avec la personne accompagnée, origine de la situation d’aide, nature, fréquence et durée de l’aide apportée), le linguiste Alain Rey met lui en lumière, dans une interview réalisée par l’Association Française des Aidants, qu’aider signifie « apporter de la joie ». Une définition qui nous reconnecte au sens premier du mot et qui dépasse la vision instrumentale dans laquelle on l’enferme parfois.

Quoiqu’il en soit, chacun est libre de s’approprier ou non ce mot « aidant », de l’apprécier ou non, de trouver qu’il fait écho ou non à son expérience personnelle, de souhaiter se présenter comme tel ou non. L’important est plutôt de savoir qu’il existe, ce qu’il signifie et ce qu’il permet.

Me reconnaître en tant qu’aidant, qu’est-ce que cela signifie ?

Là encore, il n’existe pas de définition univoque ou de mode d’emploi. Néanmoins, se reconnaître en tant qu’aidant peut être une invitation à :

Là encore, il n’existe pas de définition univoque ou de mode d’emploi. Néanmoins, se reconnaître en tant qu’aidant peut être une invitation à :

  • Avoir conscience de la contribution à l’humanité que l’on apporte lorsque l’on est aidant, et de la valeur de cette contribution.
  • Prendre la mesure de ce que cette expérience implique pour soi, dans la relation au proche accompagné, dans sa santé, dans son quotidien, dans la vie tout court. Car cette expérience est tout sauf anodine.
  • Réaliser que les droits, les dispositifs et les actions qui concernent les aidants peuvent s’adresser à soi et que, lorsqu’ils font sens pour nous et qu’ils nous sont accessibles, il nous est possible de les solliciter.
  • Signifier aux autres que l’on est en situation d’aidant. Le proche accompagné, l’entourage, professionnels de l’aide et du soin, les collègues de travail parfois, ne prennent pas toujours la mesure de ce que cela représente. Ils ne peuvent savoir à notre place la manière dont on le vit, les difficultés et les richesses que l’on rencontre dans ce quotidien. Il est essentiel de pouvoir le leur dire, leur redire, chaque fois que cela est nécessaire. D’autant que, partant d’une bonne intention, ils peuvent être tentés de nous dire quoi faire, quoi penser ou quoi ressentir. Mais l’injonction n’a pas valeur de reconnaissance ! Le mot « aidant » ne doit en aucun cas devenir une étiquette dans laquelle on nous enferme, car il existe autant de façon de vivre l’expérience d’accompagner un proche qu’il existe d’aidants… autrement dit au moins plusieurs millions !

La reconnaissance, un grand sujet donc, qui n’est pas seulement un but en soi mais aussi un chemin !

Source AIDONS LES NÔTRES.

Santé. 21 % des personnes âgées se font aider chez elles au quotidien…

Le taux de recours à une aide extérieure croît avec l’âge. Un cinquième des personnes de plus de 60 ans ont besoin d’une aide.

Cela atteint 40 % après 75 ans.

Santé. 21 % des personnes âgées se font aider chez elles au quotidien

Quelque 21 % des personnes de plus de 60 ans vivant chez elles se font aider pour des actes essentiels de la vie quotidienne, dont la moitié par des professionnels, selon une étude de la Drees publiée vendredi.

Sans surprise, le taux de recours à une aide extérieure croît avec l’âge : elle est inférieure à 10 % pour les plus « jeunes » (60 à 74 ans), le plus souvent les courses ou le ménage, mais dépasse les 40 % après 75 ans.

« Plus le niveau de dépendance augmente, moins l’aide de l’entourage uniquement suffit face à la multiplicité des difficultés rencontrées par le senior », observe le service statistique des ministères sociaux, qui a mené cette étude en 2015 en interrogeant environ 15 000 personnes.

Le niveau de dépendance change les besoins

Ainsi, parmi ceux qui se font aider, les plus autonomes (avec un degré de dépendance reconnu, ou « GIR », entre 5 et 6) sont 58 % à solliciter uniquement leur entourage familial ou amical, et 20 % à cumuler aide familiale et professionnelle.

En revanche, chez les plus dépendants (GIR 1 à 2), « une aide professionnelle devient nécessaire pour réaliser des actes de plus en plus complexes : toilette, habillage… », si bien que 77 % sont aidés à la fois par leurs proches et par des professionnels.

Le rôle important des enfants

Mais seuls 4 % ne sont assistés que par des professionnels, « ce qui est probablement révélateur de la difficulté du maintien à domicile des personnes les plus dépendantes sans aide de l’entourage », notent les auteurs de l’étude.

Chez les moins de 75 ans, 61 % des seniors aidés le sont au moins par leur conjoint, et 33 % au moins par leurs enfants. Chez les plus de 75 ans, les enfants deviennent les aidants familiaux principaux (à 63 %), devant le conjoint (29 %).

Source OUEST FRANCE.

Trop de précarité : Betty, AESH accompagnante d’élèves handicapés interpelle le président…

Les AESH, accompagnants d’élèves en situation de handicap sont 4000 en Bretagne.

Le rythme de travail souvent à temps partiel, les CDD renouvelables et le salaire indécent, Betty en a marre. 

Betty AESH depuis 2008 ne peut pas vivre correctement, elle touche un salaire de 725 euros. / © France 3 Bretagne

La Bretagne compte 4000 AESH, des accompagnants d’élèves en situation de handicap. Ces professionnels travaillent le plus souvent à temps partiel et pour des salaires très faibles. La précarité est renforcée par la signature de CDD renouvelables.

« C’est quoi le projet ? »

Mercredi 6 février à Rennes, ils manifestaient pour réclamer un meilleur traitement. Parmi eux, Betty, AESH depuis 2008 et qui ne parvient plus à vivre décemment et s’interroge sur les objectifs du gouvernement. « C’est complètement indécent d’avoir fait toute une campagne électorale en disant j’adore les handicapés, je vais m’en occuper correctement. Les personnes qui s’occupent d’eux, je vais leur donner les moyens de faire leur travail. Et puis on nous enlève 8 euros sur un salaire de 733 euros par mois. C’est extrêmement violent. »

« Est-ce que vous pensez que je mets du chauffage, chez moi ? » « Moi il faut que je crois en quelque chose ». 

Source FR3.

Aidants – Epouse de Philippe Croizon : « Quand on accompagne une personne handicapée, on est des invisibles »…!

Dans son livre « Ma vie pour deux » (éditions Arthaud), Suzana Sabino raconte son quotidien aux côtés de son héros, Philippe Croizon, amputé des quatre membres.

Une vie à deux faite de hauts et de bas, un témoignage fort qui interpelle sur la situation des aidants.

Aidants - Epouse de Philippe Croizon : "Quand on accompagne une personne handicapée, on est des invisibles"...!

Pendant des années, Philippe Croizon a présenté la chronique « Handicap » dans le Magazine de la santé. Amputé des quatre membres, cet aventurier de l’extrême a aussi relevé des défis fous : la traversée de la Manche à la nage en 2010, les quatre traversées pour relier les cinq continents à la nage en 2012 ou encore le Dakar en 2017. Mais aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, c’est sa compagne, Suzana Sabino, qui est sous le feu des projecteurs.

Auteure du livre « Ma vie pour deux » (ed. Arthaud), écrit avec la complicité d’Emmanuelle Dal Secco, Suzana Sabino raconte sa rencontre avec Philippe, le quotidien, parfois difficile, aux côtés de son héros ou encore les sacrifices pour lui permettre d’aller au bout de ses rêves… Mais ce livre est surtout pour elle un exutoire. Elle parle de façon libre et sans filtre de ses douleurs à elle, d’un quotidien qui ne lui laisse aucun répit, d’un amour parfois harassant.

Ce témoignage fort interpelle sur la situation des aidants, ces invisibles qui seraient onze millions en France. Dévoués sans relâche à un proche âgé ou handicapé, sans droits ni considération, ils renoncent souvent à eux-mêmes, au point de mettre parfois leur propre santé en danger. Ce sont des femmes et des hommes battants, profondément généreux qui méritent, eux aussi, d’être dans la lumière.

Suzana Sabino et Philippe Croizon étaient les invités du Magazine de la santé, ce mardi 5 février 2019. Retrouvez en vidéo l’intégralité de leur interview.

Livre :

  • Ma vie pour deux
    Dans l’ombre du héros, une femme

    Suzana Sabino, Philippe Croizon et Emmanuelle Dal Secco
    Ed. Arthaud, février 2019

Retrouvez en vidéo l’intégralité de leur interview.

Source France INFO.

Franche-Comté : le témoignage choc d’une aide-soignante…

Anne-Sophie Pelletier, leader des grévistes de l’Ehpad de Foucherans, en 2017, revient dans un ouvrage choc, publié ce mois-ci, sur la réalité de ce métier de soignant, à domicile comme en Ehpad.

Franche-Comté : le témoignage choc d’une aide-soignante. Illustration d'une maison de retraite.

C’est à un voyage en enfer que nous invite votre livre témoignage ?

« Il y a des moments sympas tout de même. Mais c’est un peu ça pour nos aînés et leurs familles car ils n’ont pas plus de poids que les soignants et se retrouvent pieds et poings liés face à un système fait de bon vouloir et de lenteurs administratives parce que derrière il n’y a pas de moyens mis en place. Un système à bout de souffle qui n’a bénéficié d’aucune politique d’anticipation. Pourtant, on savait que beaucoup de personnes âgées allaient arriver mais on les a laissées face au marché privé. Au point qu’aujourd’hui, beaucoup d’Ehpad publics qu’on a laissés se dégrader, ferment. »

Dès le départ, à domicile, vous constatez les limites d’un système répondant à une logique essentiellement comptable ?

« Pour 23 € de l’heure facturée et 7 € payés, ce système lie trois vies : celle des personnes âgées, celles de leur famille et celles des soignants. Des femmes, parce qu’on utilise la précarité féminine, en se disant qu’elles savent s’occuper des enfants, faire le ménage, donc elles sauront s’occuper des vieux, pas besoin de diplôme ou de formation pour leur apprendre à manipuler une personne par exemple. J’ai entendu Agnès Buzin dire que le maintien à domicile était le pivot de la fin de vie mais quels moyens met-elle derrière ? »

Vous alertez d’une situation en exposant une réalité crue, on sous-estime cette réalité ?

« Ce n’est pas une généralité mais une majorité. Tout ça est géré par les Agences régionales de santé (ARS) dont la logique est comptable. Je n’en veux pas aux Ehpad publics mais aux privés oui, parce qu’ils pourraient embaucher du personnel supplémentaire sur leurs fonds propres. Ce qui pourrait au passage justifier leurs tarifs plus élevés mais attaquerait les dividendes de leurs actionnaires. »

C’est uniquement une question de personnel ?

« Il faut que les soignants n’aient plus peur de parler car ce n’est pas une question d’organisation et de planning. Physiquement, ils n’en peuvent plus. D’ailleurs, les personnes qui sortent de formation ne suffisent pas à combler les besoins parce que les filles ne veulent plus aller travailler en Ehpad privés pour y être payées une misère. En France, on est à 0,26 soignant par résident alors qu’au Danemark ou en Suède, le reste à payer est dix fois inférieur, alors qu’ils sont quasiment à un soignant pour un résident. Il faut savoir ce que l’on veut. C’est une question de personnel mais c’est d’abord une question de dignité et de regard que l’on porte sur l’âge et la dépendance. Comme pour les personnes en situation de handicap, les personnes âgées dépendantes sont un pan de la société que l’on ne veut pas voir et qui bascule dans la catégorie des invisibles, des oubliés… »

Quand vous arrivez en Ehpad, après avoir travaillé à domicile, on a l’impression d’une clientèle soumise à un système qui maltraite ?

« Ce n’est même plus l’expression du désespoir, tout devient une habitude : de rarement voir la même personne s’occuper de vous, de ne recevoir que le minimum de soin dans un temps minimum, c’est ça qui est le plus triste dans cette histoire. C’est qu’on s’habitue. Et tout le monde est ancré dans ce système. Justement, notre mouvement de grève a été la prise de conscience que notre métier n’avait plus de sens. »

Justement, un de vos calicots clamait « Le soin c’est l’humain » que préconisez-vous ?

« La grève de Foucherans a déjà fait prendre conscience aux citoyens de toute une catégorie de soignants qui n’est ni docteur ni infirmière mais qui a une importance considérable parce qu’ils accompagnent dans les gestes de la vie quotidienne comme la toilette. Jusque-là, ils n’existaient pas. Pourtant, ils sont la pierre angulaire d’un bien être quotidien et les établissements ne tiennent que sur leur dévouement. Une meilleure prise en charge des personnes âgées ne peut passer que par une véritable politique publique de la vieillesse, un meilleur contrôle des établissements privés et une revalorisation salariale pour le personnel soignant. Il y a une urgence sociale, ce n’est plus le temps du rafistolage. On ne peut pas compter éternellement sur le voisin pour veiller, ni sur les familles qui se dispersent de plus en plus. »

Ces 117 jours de grève ont-ils été un échec ou une victoire ?

« Les deux, car les choses n’avancent pas assez vite et les personnes âgées n’ont par essence que peu de temps devant elles mais je pense sincèrement que la société a pris conscience que nos aînés ne sont pas bien pris en charge. Il ne faut pas oublier que les vieux, demain, c’est nous et après nous, nos enfants… »

Source EST REPUBLICAIN.

À Guéret, un atelier d’accompagnement pour les « aidants »…

Quand on aide au quotidien un proche malade, on est ce qu’on appelle un « aidant ». Une situation difficile, qui peut fatiguer ou déprimer.

La Mutualité Française organise donc des ateliers permettant aux aidants de se retrouver, de se livrer … et même de faire un peu de sport.

À Guéret, un atelier d'accompagnement pour les "aidants"

Guéret, France

« Je viens juste chercher un peu de détente … me vider la tête« , confie Chantal à la ronde, en introduction de l’atelier « Aidants, votre santé parlons-en ! » à la Mutualité Française de Guéret. En tout, ils sont huit aidants Creusois à s’être inscrits à cette première séance du mercredi 14 novembre.

« Ça arrive très brutalement, du jour au lendemain. Et on n’est pas du tout préparé à ça »

Chantal accompagne sa sœur trisomique depuis cinq ans. Martine est aux côtés de sa mère, atteinte d’Alzheimer. Tous et toutes ont un proche sur qui veiller, malade ou atteint d’un handicap. Une occupation à plein temps, quasiment non reconnue et non rémunérée. « Je n’ai plus d’énergie, je n’arrive plus à en puiser« , concède Chantal. Manque de sommeil, stress, isolement … les aidants peuvent vite pâtir de cette situation.

Le gros problème, « c’est qu’un aidant ignore souvent qu’il en est un« , ajoute son amie Martine. « Ça arrive très brutalement, du jour au lendemain. Et on n’est pas du tout préparé à ça. » Du coup, il faut s’adapter comme on peut. « On ne va pas laisser tomber un parent, un époux, comme ça ! On ne réfléchit même pas, en fait. On devient aidant, parce que ça nous semble normal. »

85% des aidants n’arrivent pas à prendre du temps pour eux

Du sport ? Un cinéma ? Même une petite sieste pour essayer de rattraper les (nombreuses) mauvaises nuits ? « Pas le temps« , répondent d’une même voix les huit participants. C’est d’ailleurs le cas de 85% des aidants en France, selon une étude réalisée par France Alzheimer.

Les animateurs profitent donc de la présence de tout le monde pour faire un petit exercice de gymnastique, en douceur : il s’agit de quelques petits gestes, faisables partout et par tout le monde, même à la maison !

Et le résultat est immédiat : « J’ai eu l’impression que ça faisait du bien à tout le monde. Pourtant, ce n’était que des petits mouvements, sur des chaises ! » savoure Martine en fin de séance. « C’est là qu’on se rend compte qu’on n’est pas seuls. »

Deux autres ateliers sont prévus, mercredi 21 novembre à la Mutualité Française et mercredi 28 novembre au centre communal d’action sociale (CCAS) de Guéret. Pour s’inscrire, il est nécessaire de contacter la Mutualité Française au 06 86 82 48 74 !

Source FRANCE BLEU.

Enfants handicapés : la ministre dénonce le «coup de pub» de Ruffin…

Le député LFI a vivement critiqué la majorité, qui a rejeté une proposition de loi sur l’accompagnement des élèves en situation de handicap. «Le texte n’apportait rien», selon la secrétaire d’État Sophie Cluzel.

Enfants handicapés : la ministre dénonce le «coup de pub» de Ruffin

La vidéo a été partagée des dizaines de milliers de fois sur Youtube. Jeudi soir, le député de la France insoumise François Ruffin a poussé un violent coup de gueule à l’Assemblée contre la majorité qui a retoqué une proposition de loi LR pour «l’inclusion des élèves en situation de handicap». Accusant les députés LaREM de voter comme des «Playmobil», il a scandé que ce vote leur collerait «à la peau comme une infamie».

Depuis, plusieurs députés de LaREM lui reprochent un «coup de com’» et sa façon de faire de la «politique spectacle». «C’est toujours facile de proposer n’importe quoi dans un projet de loi. Changer la vie des gens, c’est être dans l’action (…) pas la gesticulation», a notamment réagi le député Adrien Taquet sur RTL. Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a lui qualifié l’épisode de «lamentable». Mais c’est la secrétaire d’État en charge du handicap, Sophie Cluzel, qui a eu la réplique la plus tranchante. «Ne me parlez pas de M. Ruffin, je suis très en colère contre lui», a-t-elle explosé ce lundi matin sur RMC.

«Se faire de la publicité sur le dos des enfants handicapés, c’est scandaleux. C’est non seulement la ministre mais c’est la mère d’une enfant handicapée qui vous parle», a-t-elle enchaîné. «Le lendemain, il a fait sa vidéo en se vantant d’avoir fait son coup de pub: “Oui c’est un coup de pub, oui le travail législatif c’est de la foutaise”. Mais le handicap, c’est pas du cinéma, c’est sérieux.» «C’est plus La France insoumise c’est la France indigne. Se faire de la pub alors qu’il ne connaît rien au sujet, c’est un scandale et je suis vraiment écœurée», a poursuivi la ministre.

«Scandaleux, pour moi et le pays», réplique Ruffin

La proposition de loi de LR retoquée par la majorité prévoyait notamment un statut unique «d’accompagnant à l’inclusion scolaire», mieux rémunéré, pour les auxiliaires de vie scolaire (AVS) ou les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Elle visait aussi à «décloisonner» l’accompagnement entre scolaire et périscolaire. «Il n’y a rien d’innovant, le statut AESH nous l’avons déjà», a maintenu lundi la ministre. «Quand nous sommes arrivés au gouvernement, deux tiers des accompagnants étaient en contrats aidés, aujourd’hui seulement un tiers. Et en 2019 et 2020, ils seront tous en contrat AESH. La loi a été étudiée, elle n’apportait rien».

François Ruffin, lui, reproche au gouvernement d’avoir bloqué les débats. «Je leur ai dit, si jamais vous déposez une motion de rejet préalable, ça sera scandaleux, pour moi et le pays. Ça veut dire qu’on rejette le principe de débattre de la proposition. Et c’est ce qu’ils ont fait», a-t-il déploré ce lundi matin sur BFM-TV et RMC.

Source LE FIGARO.