Vous êtes aidant : Quelle serait selon vous la solution prioritaire pour vous soulager au quotidien ?…

VOUS TEMOIGNEZAlors que l’essai « Aidants, ces invisibles » sort ce mercredi et que le gouvernement doit annoncer un plan pour les aidants à l’automne, « 20 Minutes » interroge ses lecteurs.

Vous êtes aidant : Quelle serait selon vous la solution prioritaire pour vous soulager au quotidien ?. Illustration d'une personne prenant soin d'une personne âgée.

Ils sont 11 millions à aider chaque jour un père dépendant, une épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, un enfant handicapé… Mais parfois s’ignorent. Ces Français, qui ont souvent arrêté de travailler, de sortir, de partir en vacances ou qui jonglent entre rendez-vous médicaux, soutien et boulot, s’épuisent en prenant soin au quotidien d’un proche. Alors que le gouvernement planche sur un plan pour les aidants, qui devrait être dévoilé à l’automne, un essai donne une vision très concrète et humaine de ces quotidiens hétérogènes, mais toujours compliqués. Hélène Rossinot, médecin spécialiste de santé publique, publie ce mercredi Aidants, ces invisibles*, où elle liste un certain nombre de défis et de solutions pour soulager ces millions de Français.

Quelles solutions pour aider les aidants ?

Les aidants seront de plus en plus nombreux avec le vieillissement de la population, l’explosion des maladies chroniques et le virage de l’ambulatoire. Cette médecin rappelle donc l’urgence de se pencher sur cette question taboue : aujourd’hui, 1 salarié sur 6 est un aidant… Et d’ici à dix ans, ce sera 1 sur 4. En juillet, le gouvernement a annoncé qu’il allait créer en 2020 un congé indemnisé pour les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé. Sans préciser ni la durée, ni le montant de l’indemnisation.

Si vous êtes aidant, quelle serait, selon vous, la mesure prioritaire à prendre dans ce plan ? Avez-vous été soulagé par une solution, et si oui, laquelle ? Faut-il créer un « congé proche aidant » indemnisé, et à quelle hauteur ? Aujourd’hui, le « droit au répit » permet à des aidants de personnes âgées dépendantes de toucher 500 euros par an pour trouver des solutions de remplacement pendant leur congé. Est-ce suffisant ? Faut-il créer un statut de « relayeur », ces personnes qui remplacent l’aidant pour que ce dernier puisse prendre quelques jours de vacances ?

* Aidants, ces invisibles, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 €.

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Source 20 MINUTES.

«Beaucoup d’aidants sont proches du burn-out» alerte un médecin…

Le Dr Géraldine Pouly prend en charge les aidants des personnes handicapées ou malades à la maison de répit, inaugurée en juin près de Lyon.

 «Beaucoup d’aidants sont proches du burn-out» alerte un médecin. Ouverte depuis neuf mois, la maison de répit de Tassin-la-Demi-Lune (Rhône) croule sous les demandes.

C’est à elle que les aidants se confient, à bout de souffle. Géraldine Pouly est médecin coordinatrice à la maison de répit, à Tassin-la-Demi-Lune (Rhône), près de Lyon. Une structure innovante qui prend en charge ces héros du quotidien, souvent épuisés à force de s’occuper d’un proche, handicapé ou malade.

Peut-on s’attendre à une explosion du nombre d’aidants ?

GÉRALDINE POULY. Oui, fatalement. Nous sommes déjà dans une situation d’urgence. Aujourd’hui, les séjours à l’hôpital sont de plus en plus courts alors que le nombre de patients vivant avec une maladie chronique ou un cancer ne cesse d’augmenter. Les aidants s’épuisent plus vite, plus longtemps, plus gravement. Certains sont même double aidants avec un époux malade et un enfant handicapé. Leur charge mentale est alors multipliée par deux.

Quelles sont les conséquences sur leur santé ?

Beaucoup sont proches du burn-out. Ils passent parfois 50 heures par semaine auprès de leur parent malade, âgé ou handicapé. La majorité a déjà réduit son temps de travail, d’autres ont dû quitter leur emploi. Les aidants sont concentrés sur l’autre, son alimentation, sa douleur, ses rendez-vous médicaux. Et ils finissent par s’oublier . Certains sont dans un état de fatigue tellement avancé qu’ils n’ont plus la force de se lever le matin. Ils vont jusqu’à faire hospitaliser leur proche qui n’en a pas besoin, juste pour se reposer. Forcément, on leur demande de courir un marathon sans fin au rythme d’un sprint. À un moment, le corps craque et s’écroule.

Comment les prenez-vous en charge ?

Avant leur séjour en maison de répit, une équipe mobile se rend d’abord à leur domicile pour voir leur quotidien d’aidant. Première chose, on leur demande de s’asseoir. Cela n’a l’air de rien mais leur rythme est tellement effréné qu’ils ne prennent jamais le temps de s’arrêter. Puis, on les questionne. Peu à peu, ils nous confient dormir quatre heures par nuit parce que leur fils handicapé se réveille sans cesse. Certains n’ont pas vu de médecin depuis des années, ont renoncé au sport et aux loisirs. Ils sont tellement envahis par leur tâche qu’ils oublient leurs propres besoins. On les aide à prendre conscience de leur situation, à trouver des solutions, à alléger leur vie.

Quelles décisions faut-il prendre au niveau national ?

Mon souhait le plus cher, c’est qu’une consultation dédiée aux aidants voit le jour. Il faudrait aussi créer une maison de répit par département. Des endroits où ils peuvent souffler. Je me souviens d’une femme âgée qui avait des troubles de l’équilibre et des malaises. Elle n’avait pas eu d’autre choix que d’aller aux urgences avec son fils handicapé car personne ne pouvait s’en occuper. La prévention est aussi primordiale. Plus les aidants touchent le fond, plus il est difficile de remonter la pente. Si on ne fait rien, on se retrouvera avec deux personnes malades au lieu d’une.

Source LE PARISIEN.

 

Durant l’été, des étudiants remplacent les aides à domicile auprès des personnes âgées…

Rencontre avec ces jeunes sélectionnés pour leurs qualités afin d’aider au mieux les personnes âgées.

Manon aidera les personnes âgées de Mont-Saint-Aignan durant son job d'été. / © F3Normandie

Le CCAS (centre communal d’action sociale) de Mont-Saint-Aignan près de Rouen propose des jobs d’été aux étudiants pour remplacer les agents sociaux chargés des personnes âgées.

Pendant les congés des aides à domicile, une dizaine d’étudiants va donc remplacer ces salariés. Ils sont embauchés par le CCAS. Sociologie, lettres, droit, staps, maths appliqués, élèves infirmières, tous un profil différent mais souhaitent mettre leur connaissance au service des personne âgée. Ces étudiants rempliront les mêmes fonctions qu’un agent social : aider à faire les courses, la toilette, le ménage toutes ces tâches qui deviennent compliquées pour les personnes âgées.

Si vous souhaitez postuler voici le contact CCAS, 57 rue Louis-Pasteur. Tél. 02 35 14 30 19.

L’exemple avec Manon, 20 ans étudiante infirmière. Durant cet été elle sera chargée d’accompagner et d’aider une quinzaine de personnes âgées de la commune.

Source FR3.

Les associations d’aide à domicile à la peine cet été…

Elles avaient lancé un cri d’alarme avant l’été… l’inéluctable est arrivé.

Faute de personnel en nombre, les associations d’aides à domicile ne parviennent pas à répondre à toutes les demandes pendant les vacances.

L'association Familles Rurales cherchent des candidats

La Châtre, France

Seule dans sa ferme, Marie*, 88 ans, l’avoue sans encombre : » Je ne pourrais pas me passer de mon aide à domicile ! Ou si, bien sûr, je pourrais, mais je ne ferais plus rien… Vous savez, je peine à marcher. Elle m’aide à faire le ménage, elle m’emmène faire les courses, elle m’accompagne chez le médecin. »

A côté d’elle, Nathalie acquiesce. Elle a bien conscience d’être indispensable pour chacune des personnes qu’elle visite quotidiennement, comme un dernier rempart avant l’entrée en institution. Pourtant, elle a les yeux rivés sur sa montre.

« Je dois voir 4 à 5 personnes par jour. Il y a les levées, les toilettes, s’assurer que les petits déjeuners et les médicaments sont pris, donner un petit coup de balais, et puis si on peut, aider à préparer les déjeuner. C’est chronométré… En plus, l’été, il faut prendre en charge une partie de la tournée des collègues en vacances… Ça rallonge le temps de travail, les kilomètres parcourus… Je suis encore plus fatiguée le soir ».

Aucun CV reçu cette année

L’association Familles Rurales qui emploie Nathalie a bien conscience du problème. Mais elle n’a pas de solution à y apporter : « _Nous aimerions recruter, mais cette année, nous n’avons reçu aucun CV_. Aucune candidature, déplore Alexandra Debout, en charge du secteur de la Châtre pour l’Association.  Alors nous sommes obligés de refuser des demandes. Ou alors, on bricole, on fait commencer les aides à domicile plus tôt, on rallonge les tournées. Mais les familles ne comprennent pas toujours qu’on doive lever les gens plus tôt ou beaucoup plus tard. Il faut bien un premier et un dernier… Ce n’est pas très satisfaisants pour nous non plus. »

Pourtant, l’association assure proposer des formations, assurer des temps plein pour ceux qui le souhaitent et payer au delà du SMIC. Seule exigence : que les candidats aient le permis de conduire. Mais cela ne suffit pas à attirer : « On souffre sans doute d’une image un peu difficile. Le métier est physique et il fait être disponible le matin, le midi et le soir ainsi qu’un weekend sur deux ou trois. Mais humainement, c’est vraiment très enrichissant ».

Vous pouvez adresser vos candidatures directement auprès de l’association Familles Rurales dans l’Indre.

Source FRANCE BLEU.

« Ce sont des gens que la société ne regarde plus » : on a suivi une aide à domicile au chevet de personnes dépendantes…

Edouard Philippe a promis, mercredi 12 juin, de présenter « des mesures favorisant le maintien à domicile » dans le prochain budget de la Sécu.

Les aides à domicile espèrent une revalorisation de leur profession.

Laura Léon nettoie la salle de bain d'une personne dont elle s'occupe, le 17 mai 2019, à La Ferté-Bernard (Sarthe).

Chaque camion qui passe plonge la cuisine dans l’obscurité. Affairé au-dessus de l’évier, Gilbert Piédalu ne prête guère attention à ces rayons de soleil branchés sur courant alternatif. D’un geste mécanique, l’ancien éleveur laitier saucissonne une baguette de pain dans un vieux seau. « Du pain perdu pour les poules et les lapins du jardin », explique-t-il poliment. Il a la tête ailleurs. Le sujet de ses tourments se trouve juste à côté, dans la petite salle de bains de sa maison de Cherré (Sarthe).

Sa femme, Paulette, 78 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Comme tous les matins, hors dimanches et fêtes, elle reçoit la visite d’une aide à domicile pour l’accompagner dans sa toilette. Le renfort de Laura Léon est bienvenu pour le mari de 84 ans, écrasé par la peine et un brin dépassé par les événements. « On accepte parfois mieux l’aide d’autrui, souligne-t-il. Quand c’est moi qui lui dis qu’elle a mis son maillot à l’envers, elle fait que rouspéter… »

Chaque jour, en France, des centaines de milliers de personnes dépendantes bénéficient de l’assistance de professionnels de l’aide à domicile. Ce secteur, d’une importance cruciale dans un pays vieillissant, est sous tension. « Les difficultés de recrutement sont considérables, les conditions de travail difficiles, l’absentéisme très élevé et les accidents du travail record », alerte le rapport de la « concertation grand âge et autonomie » rendu à la ministre de la Santé, fin mars, en vue d’une réforme à la fin de l’année. « Mais l’aide à domicile, c’est aussi un très beau métier », insiste Laura Léon, que nous avons suivie pendant une journée dans le secteur de La Ferté-Bernard.

Laver les corps, soigner les cœurs

Officiellement, l’intervention chez les Piédalu, programmée de 8 heures à 8h30, consiste en trois tâches : un change, une aide à la toilette et une aide à l’habillage. Laura Léon ne s’arrête pas à ce programme. « On est là pour aider des personnes, pas pour accomplir des tâches », résume-t-elle d’une voix décidée. Dans l’intimité de la salle de bains, la jeune femme de 31 ans, soigneusement maquillée, stimule son aînée, l’implique dans sa toilette, lui demande de se laver elle-même le visage. Maintenir un rapport au corps, plutôt que déposséder et infantiliser.

Si je fais tout à la place des gens, c’est plus facile et je gagne dix minutes. Mais je ne suis pas là pour ça. Laura Léon, aide à domicileà franceinfo

Après une formation de dix mois, Laura Léon a obtenu son diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale en 2014. Elle en a gardé « des valeurs » et un jargon. Quand elle aide Paulette Piédalu à enfiler son pull, elle fait « de l’éducation à l’habillage ». Quand elle discute avec elle, elle « relationne ». Elle a aussi un faible pour la « communication non verbale », qui lui permet de « relationner » avec les personnes privées de la parole.

Pendant la toilette, l’aide à domicile questionne la retraitée sur le jour de la semaine et prend des nouvelles de sa famille. « En faisant ça, je teste sa mémoire et je mesure son intérêt pour ses proches. » De retour dans la cuisine, la discussion s’oriente sur les peurs de la septuagénaire, persuadée que cette maison, qu’elle occupe depuis 24 ans, n’est pas la sienne. Il faut rassurer, ne pas brusquer. Parfois, rien ne sert de raccrocher à une réalité devenue trop angoissante.

Régulièrement aux prises avec Alzheimer, Laura Léon garde le souvenir d’une autre femme, en pleurs, qui l’avait un jour conduite dans sa chambre. « Elle me montre une gaufre, qu’elle a posée devant un homme en photo dans un magazine. Cette femme, pleine d’amour, pleure parce qu’il ne mange pas la gaufre. La confronter au réel serait trop violent. J’entre dans son jeu, en lui disant d’attendre un peu. En plus, l’homme de la photo sourit, il est content de cette attention. Rassurée, elle accepte d’aller s’habiller. J’en profite pour enlever la gaufre ; elle n’y prêtera plus attention. »

Un rythme « éreintant »

En apparence, l’ambiance est plus légère chez Marcel Patault. Cet habitant de Cherré, amateur de chasse et de pêche, accueille Laura Léon avec un beau sourire et un fond d’accordéon. « On prend un café ? » lance-t-il. « Pas question de changer nos habitudes ! » répond-elle, pour le plus grand plaisir de son hôte. Chaque semaine, l’ancien cultivateur de 87 ans fait appel à l’association ADMR de La Ferté-Bernard pour deux heures de ménage, prises en charge à 50%, qui lui coûtent 123 euros par mois.

« L’entretien ménager aide à prévenir les maladies », avance Laura Léon, en ajustant ses lunettes violettes. Marcel Patault, lui, y voit surtout un remède à la solitude. Ce n’est pas le vrombissement de l’aspirateur qui va l’empêcher de papoter. Sous son pull à col en V et sa chemise boutonnée jusqu’en haut se cache un « grand émotif », selon l’auxiliaire de vie sociale.

Le jovial octogénaire fond en larmes à l’évocation de sa femme de 86 ans, qui souffre de la maladie de Parkinson. La maison de retraite où elle vit depuis deux ans coûte 2 124 euros par mois, bien plus que la pension de 1 600 euros que se partage le couple. « Je suis en train de bouffer la cabane », se désespère le mari. Il dit avoir fini de puiser dans les économies de son épouse et n’avoir que de quoi « tenir deux ans et demi » avec les siennes. En mimant de se trancher la gorge, il prévient :

Moi, il faut pas m’enfermer en maison de retraite, plutôt avaler mon bulletin de naissance !Marcel Patault, retraitéà franceinfo

Durant sa formation, Laura Léon a passé un mois et demi dans une maison de retraite. « C’était du travail à la chaîne, chronométré, se souvient-elle. On entrait dans la chambre pour la toilette, on ouvrait les volets, la personne n’avait pas le temps de se réveiller, il n’y avait pas d’attention au bien-être. » Elle a trouvé son compte dans le secteur de l’aide à domicile, qui permet « plus d’écoute et de participation ».

Ces deux dernières années, la Sarthoise à la frange brune a pourtant connu des conditions de travail « horribles », avec des heures supplémentaires à la pelle, faute de personnel. « Ce n’était plus un plaisir, cela devenait éreintant, décrit-elle. On perdait en patience chez les gens, on devenait irritable. » Il y a quelques semaines, une embauche et le retour d’arrêt maladie d’une collègue ont permis de retrouver un rythme plus supportable. Ses journées s’étendent généralement de 8 heures à 19h15, avec un week-end travaillé sur deux.

Aide à domicile 24 h/24

Ce vendredi, le planning de Laura Léon prévoit une pause déjeuner de près de trois heures. L’occasion de se ressourcer à la maison ? Plus ou moins. Dans l’appartement qu’elle loue près de la gare de La Ferté-Bernard, l’aide à domicile retrouve son mari, Christopher. Cet ami d’enfance, qu’elle a épousé en 2012, est devenu chauffeur de car. Mais depuis qu’on lui a diagnostiqué des troubles bipolaires en 2017, il ne travaille plus.

Tout en préparant des pâtes au poulet et aux champignons, la tonique trentenaire aux cheveux bouclés s’enquiert du rendez-vous chez le psychologue de son époux, prévu l’après-midi. Epuisé, il ne s’y rendra pas et restera au lit. « Cette maladie est notamment marquée par des phases de fatigue intense, avec des angoisses et un repli sur soi », explique Laura Léon.

Chez elle, l’auxiliaire de vie sociale retrouve des problématiques connues. « Avec la maladie, les gens se renferment, ils développent une peur de l’extérieur et des regards, détaille-t-elle. On est là pour qu’ils osent à nouveau sortir et conservent un lien social. » Son expérience professionnelle l’aide à accompagner son mari, même si elle y « laisse des plumes ».

Dans le couple, on devient plus aidant que conjoint. Il ne faut pas trop déborder.Laura Léonà franceinfo

Et si elle faisait elle-même appel à une aide à domicile ? « Je n’ai jamais pensé à le demander, reconnaît-elle. Accepter une présence extérieure dans la maison serait difficile pour mon mari. » Au travail, elle a connu des aidants familiaux qui peinaient à « lâcher du lest ». « C’est vrai que ce sont souvent eux qui savent ce qui est le mieux pour le malade. On doit les rassurer, se montrer à l’écoute de leurs conseils. »

Jusqu’ici, Laura Léon n’a guère pu profiter de son temps partiel à 80%, qui devait lui permettre d’accompagner son mari. Cette année, avant l’embauche d’une nouvelle collègue, elle a déjà cumulé 75 heures supplémentaires en quatre mois. L’an dernier, elle avait fini sur un total de 120 heures sup’. « Du travail pour rien, car les heures payées en plus à la fin de l’année pèsent sur le calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH) de mon mari. Au final, on n’y gagne rien. » Aujourd’hui, le couple vit avec 750 euros d’AAH et 1 220 euros de salaire net par mois.

Former pour mieux accompagner

Il est 13h45, la journée de travail redémarre. Direction Boëssé-le-Sec, un village à une dizaine de kilomètres de La Ferté-Bernard. Laura Léon est attendue devant une maison, coincée entre une ligne de TER et une départementale sinueuse, où attend un taxi. Elle y retrouve un préadolescent, trisomique et sourd, de retour de sa matinée dans un institut médico-éducatif du Mans. Au programme, jusqu’à 17h30 : jeu sur les couleurs, piscine à balles, goûter, entretien de la chambre, mais aussi repassage, « pour soulager la mère et lui permettre, le week-end, d’avoir du temps pour ses autres enfants ».

Laura Léon se rend chez un de ses bénéficiaires, le 17 mai 2019, dans la Sarthe.
Laura Léon se rend chez un de ses bénéficiaires, le 17 mai 2019, dans la Sarthe. (YANN THOMPSON / FRANCEINFO)

Vient le moment de rentrer à La Ferté, pour une demi-heure auprès d’un homme atteint de la maladie de Parkinson. Il faut le changer, lui prodiguer une toilette intime, le mettre en pyjama et l’amener à son fauteuil pour le repas. « Il y a un gros travail de prévention des chutes avec lui », souligne Laura Léon.

Enfin, à quelques centaines de mètres de là, 45 minutes pour une toilette intime et une aide au déshabillage d’une femme dialysée, hémiplégique à la suite d’un AVC. Dans cet appartement enfumé, où elle vit avec l’un de ses fils, la bénéficiaire tient tête à Laura Léon. Bougonne, elle refuse de se lever de la chaise et zappe entre W9 et France 2. Plongé dans sa collection de vignettes Panini, son fiston, jeune adulte en surpoids, lève la tête et lui confisque la télécommande pour la convaincre de filer.

A chaque situation, l’auxiliaire doit s’adapter et improviser. Sérieuse avec les uns, taquine avec les autres.

On est comme des comédiens. D’une maison à l’autre, on ne va pas donner la même chose.Laura Léonà franceinfo

Mais jusqu’où donner ? « Madame Léon doit veiller à ne pas trop s’impliquer, pour garder du recul, souligne sa responsable de secteur, Samantha Eloy. A trop s’investir, on risque de vouloir tout résoudre soi-même, au lieu d’alerter et de faire intervenir d’autres acteurs. » Pour le reste, la salariée est saluée pour sa « très bonne analyse des situations », sa « compétence reconnue en matière d’accompagnement » et sa « participation » en interne. C’est aussi « une vraie bonne personne ressource », régulièrement appelée à encadrer de nouvelles recrues.

Ces qualités lui ont valu d’être intégrée à une « brigade » départementale de l’ADMR, qui vient ponctuellement en aide aux professionnelles confrontées à des difficultés. « Dans le cas d’un monsieur qui était très crispé lorsqu’il était transféré au lit, on s’est rendu compte que la salariée ne lui parlait pas, pas un mot, rapporte Laura Léon. Moi, je dis ce que je fais et les gens se détendent. Parfois, porter le regard sur eux suffit. Ce sont des gens souvent vieux, pas beaux, que la société ne regarde plus. »

Certaines salariées sont uniquement dans l’action, et pas dans le relationnel.Laura Léonà franceinfo

Mercredi 12 juin, le Premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé qu’un projet de loi réformant le secteur de la dépendance serait présenté « à la fin de l’année ». Avant cela, « des mesures favorisant le maintien à domicile » seront intégrées au prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Laura Léon réclame un vaste plan de formation. De nombreuses aides à domicile n’ont en effet aucune qualification, ce qui nuit à la qualité des services et génère des accidents de travail. La jeune Sarthoise souhaite aussi une revalorisation du métier, qui peine à susciter les vocations. « Une fois, trois jours après avoir signé un CDI, une fille est partie en disant qu’elle gagnait plus en restant chez elle. »

L’auxiliaire de vie sociale pense aussi aux allocations accordées aux personnes dépendantes, parfois trop maigres pour une bonne prise en charge. « Il faut plus de moyens, plus de matériel et plus de lien social », énumère-t-elle. Dans quelques années, c’est la question du maintien à domicile de ses propres parents qui risque de se poser. « Je ne les vois pas en maison de retraite », prévient-elle, alors que sa journée touche à sa fin. Il est 19h15 et le week-end débute. Le programme de Laura Léon est vite vu : elle travaille.

Source FRANCE BLEU.

Paris : pour les services d’aide à domicile, il existe enfin un comparateur…

Pour aider les personnes âgées et handicapées à s’orienter dans le maquis des services d’aide à domicile, la Ville lance ce mardi une plate-forme Internet, premier comparateur du genre à l’initiative d’une collectivité.

Courses, ménage, toilette, préparation des repas… Les personnes âgées en perte d’autonomie ou handicapées font souvent appel à des services d’aide à domicile pour pouvoir continuer à vivre chez elles. Ce ne sont pas les structures qui manquent. Plus de 200 sont référencées à Paris. Mais comment se repérer dans ce maquis et faire le meilleur choix ?

Une plate-forme pour faire son choix

Jusqu’à présent, les personnes concernées demandaient conseil à un professionnel de santé ou bien s’appuyaient sur le bouche-à-oreille. Désormais, une plate-forme Internet mise en place à l’échelle de la capitale par la mairie de Paris aidera aussi les personnes concernées à faire le meilleur choix. C’est la première du genre lancée par une collectivité.

Les utilisateurs découvriront le site monaideadomicile.paris.fr à partir de ce mardi. Ce comparateur des services d’aide à domicile parisiens devrait faciliter la vie de près de 20 000 personnes âgées et en situation de handicap (17 000 seniors et 1 300 handicapés).

« Malgré une offre pléthorique, les gens ne s’y retrouvent pas, faute d’informations centralisées. Cette plate-forme est une petite révolution », se félicite Galla Bridier, adjointe chargée des séniors et de l’autonomie.

Un accès gratuit sur Internet

Start-up de ville — dispositif visant à accompagner un nouveau projet de service numérique porté par un agent de la ville — est à l’origine de la création de cette innovation. L’accès à ce comparateur est gratuit pour les utilisateurs et les services référencés.

En un seul coup d’œil — à condition de posséder un ordinateur et de savoir surfer sur une plate-forme — le public concerné pourra prendre connaissance de l’offre, des différents tarifs, des périmètres d’intervention et surtout du taux de satisfaction attribué à chaque acteur.

Une avancée pour les familles aussi

« Ce taux est établi sur la base des résultats de l’enquête de satisfaction menée chaque année par la Ville de Paris et l’Assurance Retraite auprès de 8 000 clients de services d’aide à domicile », explique l’adjointe à la maire de Paris.

Une avancée aussi pour les familles et les aidants soucieux de préserver le maintien à domicile de leurs parents vieillissants ou d’un adulte handicapé.

Source LE PARISIEN.

Handicap: Aider les aidants….

Mieux accompagner les familles de personnes handicapées. C’est l’objectif des villages des aidants.

Un projet est en cours d’élaboration dans l’extrême sud.

Hugo, né grand prématuré, lors de sa séance quotidienne de kinésithérapie. / © Caroline Ferrer

8,3 millions de français accompagnent, et parfois vivent, avec un proche en situation de maladie et de handicap. On les appelle les aidants. Mais il est difficile d’imaginer, si l’on n’a jamais été confronté à une telle situation, ce que cela signifie vraiment, au quotidien. C’est ce que nous confie Marie Beretti, mère de la petite Leria, qui souffre d’un handicap mental trop sévère pour intégréer un institut médico-éducatif…

« On a plus de vie professionnelle, la vie sociale en général ça va avec, on ne peut pas faire de sortir, aller chez des amis c’est compliqué…On ne vit plus, on est en mode survie. »

C’est pour tenter de venir en aide, et parvenir à soulager, du mieux possible, les familles qui peinent à trouver de solutions que l’association Handicap Extrême-Sud veut créer un village d’aidants.
le projet est en cours d’élaboration.

Source FR3.

En Mayenne, une enquête révèle que plus de 70% des salariés des EHPAD souffrent de leurs conditions de travail…

Le syndicat Force Ouvrière a enquêté auprès du personnel des quatre maisons de retraite gérées par le centre hospitalier de Laval.

Les résultats de cette enquête viennent d’être rendus publics. Les agents des EHPAD sont à bout de souffle.

En Mayenne, une enquête révèle que plus de 70% des salariés des EHPAD souffrent de leurs conditions de travail. photo d'illustration

Le mal-être dans plusieurs maisons de retraite lavalloise. La situation se dégrade chaque jour, chaque mois, chaque année constate l’organisation syndicale, malgré les bonnes intentions ou les promesses politiques. Plus de 70% des salariés ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. Autant ou presque viennent à reculons ou par obligations.

Les principaux motifs d'insatisfation du personnel des EHPAD - Radio France

Quelques minutes pour un repas, une toilette, du stress en permanence, une ambiance parfois délétère, de l’agressivité, de la fatigue, un manque de considération, une pression de plus en plus forte de l’encadrement. Avec des conséquences sur l’état de santé des agents : insomnies, tendinites, lombalgies.

Épuisement physique et moral

L’an dernier, selon FO, des employés ont décidé d’arrêter leur activité pour « burn-out », épuisement physique et mental. Dans trois des quatre EHPAD, l’absentéisme a fortement augmenté, de 50% . Manque de moyens humains et matériels, ce n’est pas nouveau. Un chiffre illustre parfaitement cette pénurie : à la maison de retraite Jeanne Jugan, il y avait encore récemment seulement trois soignants la nuit pour surveiller 188 résidents. Un quatrième poste a été créé.

Force Ouvrière envisage désormais de réaliser une enquêté identique pour l’ensemble des EHPAD mayennais.

Source FRANCE BLEU.

Territoire de Belfort – Aide à domicile : « Nous allons faire face à un tsunami gériatrique ». D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé !…

La direction et le personnel de « Domicile 90 », qui s’occupent chaque jour de 1 600 personnes dans le département, tirent la sonnette d’alarme : sur la dégradation matérielle des conditions de prise en charge des personnes et sur ce qui arrive avec le vieillissement de la population.

D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé. Domicile 90 est déjà, dans le Territoire de Belfort, dans une activité sous tension.  Photo /DR

Les aides à domicile de l’association « Domicile 90 » sont formelles : ce n’est plus possible. Avec la réduction du temps des interventions pour chaque personne à domicile, elles estiment que les tâches ne peuvent pas, matériellement, être menées à bien. « Nous sommes passés, pour des raisons d’économies, à des demi-heures pour une intervention à domicile. Bientôt, ce sera un quart d’heure. Nous n’avons pas le temps de faire ce qui devrait être fait » soupire Andrée.

« On a l’impression de faire de la maltraitance. Faire une toilette, le petit-déjeuner, le lit en une demi-heure, ce n’est pas possible. On prépare le repas et on doit demander aux personnes âgées de se dépêcher de manger car nous n’avons pas le temps » ajoute Fatima.

« Clairement, on nous demande aujourd’hui de faire en 45 mn, ce qui était fait avant en une heure. On passe d’un domicile à l’autre, une bonne partie du temps sur la route » poursuit Sonia qui explique qu’une aide à domicile prend en charge dix personnes différentes, souvent dépendantes, dans sa journée.

Un accident du travail tous les deux jours

La difficulté du travail se lit dans les statistiques : il y a en moyenne, un accident du travail tous les deux jours parmi le personnel qui doit soulever des personnes impotentes sans forcément un lit médicalisé et se fait parfois mal dans ces manipulations.

La situation décrite par les aides-soignantes est proche avec un métier où l’écoute est essentielle, tout comme le soutien psychologique apporté.

« La frontière entre l’aide et le soin est de moins en moins marquée. Les aides à domicile font de plus en plus un travail d’aide-soignante » souligne Philippe Weber, le directeur de Domicile 90, qui déplore le fait que les statuts ne suivent pas.

L’aide à domicile, cependant, est un métier qui dispose de ses filières spécifiques. Aurore, 20 ans, s’y est engagée par vocation en faisant un bac pro spécifique. Salouah, 18 ans, savait ce qui l’attendait puisque sa mère fait ce métier depuis des années. Elle dit apprécier le fait de se sentir utile, même si c’est parfois dur. Floriane, aide-soignante, précise que son métier lui convient, même si elle aimerait qu’il soit davantage reconnu.

Métiers pas assez reconnus

Gladys, RH, reconnaît la difficulté de recruter. Aider son prochain, être bienveillant, professionnel, pour un salaire étalonné au SMIC, demande de la vocation. L’association doit faire des miracles, chaque année, pour réussir à boucler son budget. Le service est là, toutefois, dans le Territoire de Belfort : 1 600 personnes sont prises en charge. Dans 90 % des cas, le temps de la mise en place d’une nouvelle prise en charge est inférieur à deux jours. Des résultats exceptionnels.

Le Dr  Piotte, président d’une structure pilotée par des bénévoles, s’inquiète cependant de l’avenir : « Les personnes de plus de 85 ans auront triplé d’ici 2050. Nous allons faire face à un tsunami gériatrique. Déjà aujourd’hui, dans nombre de cas, si nous n’y allons pas, personne n’ira, aucun organisme privé ne se déplacera » dit-il. Au niveau national, il faudrait recruter 300 000 personnes. Domicile 90, justement, recrute : 78 nouveaux CDI ont été signés en 2018, à comparer avec les 110 CDI créés pendant la même période par PSA à Sochaux.

Un jour férié en moins ?

Dernièrement, une entrevue a été organisée avec le député LR du Territoire de Belfort, Ian Boucard. « La réponse doit être nationale. Nous savons qu’il y a 1,7 milliard d’€ à trouver. On peut les trouver » avance l’élu.

La députée LREM Aurore Bergé a une idée, qu’elle a lancée dans le Journal du dimanche : faire travailler un jour férié (le lundi de Pâques ?) comme journée de solidarité pour financer la dépendance et le grand âge. Un sondage Ifop, paru le 21 avril, tempère les choses : 54 % sont opposés à cette idée qui n’est approuvée que par 29 % parmi les ouvriers.

Source EST REPUBLICAIN.

Alpes-de-Haute-Provence : une peluche pour permettre aux enfants autistes d’exprimer leurs émotions…

Grâce à son unique œil, géant et interactif, la peluche Gloups émotions permet aux enfants, notamment autistes, d’exprimer ce qu’ils ressentent.

En s’inspirant de son expérience, une jeune maman a développé cette invention.

La poupée interactive Gloups émotions permet aux enfants en situation de handicap d'exprimer leurs émotions. / © France 3 Provence Alpes

En s’inspirant de son expérience, une jeune maman a développé une peluche pour permettre aux enfants, notamment autistes, d’exprimer ce qu’ils ressentent.

Devant l’œil de la peluche cyclope Gloups, les enfants peuvent faire défiler des jetons, correspondant à leurs émotions. Grâce à un système interactif, la peluche verbalise alors ce qu’ils ne parviennent pas à exprimer : « joie », « peur », « tristesse », etc.

Pour donner plus de précisions, l’enfant peut se saisir de petites cartes, qui détaillent qui est à l’origine de ces sentiments : « papa », « maman », « aidant », etc.

La peluche exprime des sentiments en fonction des jetons que l'on présente à son oeil. / © France 3 Provence-Alpes

Communication bienveillante

« Avant l’âge de quatre ans, les enfants ne savent pas verbaliser leurs émotions », précise la créatrice du Gloups émotions, Stéphanie Blanchet.

L’idée lui est venue face à son fils, atteint d’une maladie rare à l’âge de trois mois : « Quand mon fils est tombé malade, j’aurais voulu avoir cette peluche et l’aider à verbaliser ses besoins et savoir ce qu’il avait exactement », explique-t-elle. « J’aurais bien voulu l’aider à exprimer sa douleur autrement que par la colère ».

 « Avant l’âge de quatre ans, les enfants ne savent pas verbaliser leurs émotions. »

C’est en découvrant la communication bienveillante sur les émotions que Stéphanie Blanchet a développé l’idée d’une peluche interactive.

Pour les enfants en situation de handicap

Elle s’adapte aux enfants en situation de handicap, notamment les autistes, mais elle peut aussi être utilisée par les enfants en bas âge ou hospitalisés. Elle pourrait également servir aux malades d’Alzheimer.

Le prototype a enchanté l’association Cœur lavande, organisatrice des prochaines rencontres sur l’autisme à Digne-les-Bains du 25 au 28 avril 2019.

Une peluche commercialisée cet été

« Pendant des années en tant qu’éducatrice j’ai travaillé avec du matériel qui n’était pas à la portée de tout le monde« , raconte Clotilde Livolsi, de l’association Cœur lavande.

Avec Gloups émotions, la communication avec les jeunes enfants et les enfants en situation de handicap devient accessible à tous. « Ce qui m’a interpellée, c’est le fait que la peluche puisse rebondir sur les parents pour que les enfants puisse exprimer leurs émotions ou leurs douleurs dans des situations qui peuvent culpabiliser les parents », précise-t-elle.

Pour l’instant, le Gloups émotions est encore un prototype. La peluche devrait être commercialisée dès cet été.

Source FR3.