Handi’chiens victime du confinement : “On a des chiens qui auraient pu être remis à des enfants mais c’est impossible”…

Handi’Chiens forme des chiens d’assistance et d’accompagnement social qui partagent le quotidien de personnes malades ou handicapées.

Mais le confinement a fragilisé cette association créée à Alençon en 1989.

L’argent des donateurs se fait rare.

Plus de 1000 chiens d'assistance viennent actuellement en aide à des personnes malades ou handicapées dans toute la France. / © PHOTOPQR/LE PARISIEN

Les chiens aboient de nouveau. Le centre de formation a repris vie, presque normalement. Les éducateurs inculquent aux labradors et aux golden retriver les trucs du métier d’assistant ou d’accompagnant social.

« On essaye de réorganiser les formations. La difficulté, c’est qu’on nous ne pouvons pas faire de rassemblement. On ne peut pas prendre le risque de mettre ensemble des personnes qui ont une santé fragile, » explique Marie Wattiau, l’intervenante en médiation animale de l’association Handi’Chiens à Alençon.

Les stages de passation qui permettent la rencontre entre l’animal et son nouveau maître ne peuvent donc pas se tenir. « On a des chiens qui auraient pu être remis à des enfants atteints de myopathie. C’est impossible aujourd’hui ». Les remises aux bénéficiaires initialement prévues en mai et en juin sont reportées à plus tard.

Le confinement a joué un sale tour à l’association. Handi’Chiens compte quatre centres de formation en France et un établissement destiné aux éducateurs. Pendant plus de deux mois, toute l’activité s’est arrêtée. Le personnel a été placé en chômage partiel. Les chiens sont retournés dans les familles d’accueil. Leur formation dans les centres a été interrompue. « C’est certain que le travail des chiens en a pâti, » déplore Marie Wattiau. Ils ont repris leur apprentissage le 4 mai.

15 000 euros pour former un chien

Plus ennuyeux encore, l’épidémie qui a paralysé le pays a aussi contribué à gréver les budgets. « Beaucoup d’événements organisés à notre profit ont été annulés partout en France, explique Sophie Mary, la directrice du centre d’Alençon. Des lotos, des ventes de fleurs, des cross dans des écoles. Dans le nord, un Lion’s Club organise chaque année un vente d’oeuvres d’art qui nous rapporte 30 000 euros. C’est annulé, et ils ne peuvent pas reporter ». En temps normal, l’association bénéficie aussi de la générosité des donateurs. « Mais c’est bien naturel en ce moment, beaucoup reportent leur effort sur la recherche médicale ».

Handi’Chiens n’a pas encore chiffré les pertes. Mais la situation est assez critique. « Si on n’arrive pas à compenser le manque à gagner au second semestre, le risque, c’est qu’on soit obligé de faire encore appel à du chômage partiel, mais cette fois pour des raisons financières. » Personne au sein de l’association ne veut se résoudre à cette extrémité.

« Moins d’argent, c’est moins de chiens formés, et donc moins de personnes aidées. Aujourd’hui, le délai d’attente pour les bénéficiaires est déjà de deux ans… »
Sophie Mary, directrice du centre Handi’Choiens à Alençon

Handi’Chiens redoute les conséquences de ce trou d’air. « Aujourd’hui, nous achetons les chiots qui seront opérationnels d’ici deux ans. Un chien formé coûte 15 000 euros, et c’est un principe, il est remis gratuitement au bénéficiaire, souligne la directrice. Il faut compter les frais vétérinaires, la nourriture, les frais de déplacement des familles d’accueil qui les hebergent chez eux pendant un an et demi, et la formation qui dure six mois dans les centres. » L’association a donc entrepris de rappeler un à un ses donateurs réguliers en espérant pouvoir compter sur leur générosité. « Parce que la finalité de tout ce travail, c’est le sourire de nos bénéficiaires ».

Handi'Chiens

Handi’Chiens recherche aussi des bénévoles, des volontaires. « Ce n’est pas le travail qui manque, insiste Marie Wattiau. On a toujours besoin pour entretenir les espaces verts, bricoler, fabriquer des jouets en bois pour les chiens. On cherche des gens qui ont du temps et du coeur » Et ce temps donné n’a pas de prix.

Source FR3.

Le confinement raconté par les lycéens devant leurs bureaux …

Ils reprendront peut-être le chemin du lycée en juin. Comment les lycéens vivent-ils leur confinement et imaginent-ils l’après ?

Témoignages d’un groupe d’élèves franc-comtois en seconde, dans le cadre de notre partenariat avec les rectorats de Besançon et Nancy-Metz.

Le confinement raconté par les lycéens devant leurs bureaux

Un groupe d’élèves de seconde franc-comtois racontent le confinement depuis leur bureau : « De la fenêtre de mon bureau, je vois l’insouciance des enfants qui courent dans les prairies.

De la fenêtre de mon bureau, je vois la nature qui reprend petit à petit ses droits, les oiseaux qui chantent à toute heure.”

De la fenêtre de mon bureau, il pleut des pétales de cerisier.

“De la fenêtre de mon bureau, je vois une rue vide, vide car les gens ont certainement peur pour eux et même leurs proches. Certainement des gens qui comprennent le risque de mettre un pied dehors pour une raison inutile.

De la fenêtre de mon bureau, je vois encore des personnes insouciantes de la gravité du virus qui profitent de se balader sous ce grand soleil.

De la fenêtre de mon bureau, je devine l’enfer de la maladie dans un lieu qui jusqu’à il y a peu n’était que paix.

De la fenêtre de mon bureau, je vois mon quartier sans rires d’enfants jouant dans les rues. C’est comme si le temps s’arrêtait quelques instants jusqu’à ce que je voie des personnes courir et se promener, juste devant chez moi.

De la fenêtre de mon bureau, je vois mon jardin. Je vois une vie qui se ralentit, et des gens qui s’inquiètent. Je vois une crise qui dure, et une fin de confinement qui risque d’être compliquée.

De la fenêtre de mon bureau, je vois des gens qui se confinent, qui limitent la propagation du virus, pour éviter de remplir les hôpitaux qui manquent de matériel. De la fenêtre de mon bureau, je devine la difficulté du personnel soignant à gérer cette crise. De la fenêtre de mon bureau, je rêve de revoir mes amis, de reprendre une vie normale.

De la fenêtre de mon bureau je devine une crise sanitaire, qui aura des conséquences sur l’économie mondiale.

De la fenêtre de mon bureau, je vois les rues vides, à l’exception de quelques voitures qui passent. On aperçoit tout juste quelques coureurs et des passants promenant leurs chiens. Les oiseaux chantonnent et j’aperçois quelques arbres qui fleurissent et d’autres d’un vert éclatant.

De la fenêtre de mon bureau, je vois un monde qui se remet en question et qui, s’il ne change pas après cette épreuve, aura au moins pris conscience qu’il n’est pas infaillible.

De la fenêtre de mon bureau, je vois le soleil perçant qui inonde toute la ville de sa lumière. Sous ce soleil se cachent de bien tristes nouvelles… alors acceptons ce qui est, laissons aller ce qui était et ayons confiance en ce qui sera.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : “on se transforme en kiné, orthophoniste, ou autre quand on est parent d’enfant handicapé”…

Emmanuel Macron l’a annoncé, la sortie du confinement est reportée au 11 mai. Quatre longues semaines de plus notamment pour les parents d’enfants ou d’adultes handicapés.

Plus de structures pour accueillir les personnes, plus non plus de soignants à domicile, une situation très difficile à vivre.

Chloé en confinement chez ses parents ne dispose plus du suivi habituel des auxiliaires de vie et autre kiné / © Sonia Cardoner

Les témoignages sur les réseaux sociaux se multiplient. Certains parents désespèrent. En effet depuis le début du confinement, toutes les structures de jour accueillant enfants et adultes handicapés sont closes. Les aidants se retrouvent enfermés avec leurs enfants sans possibilité non plus de faire le suivi des soins médicaux type kiné ou orthophoniste. Isabelle poste ainsi son désarroi sur le page du collectif handi actif France :« Moi, j’ai l’impression d’avoir régressé au stade zéro. A peine un appel de la kiné pour dire que si Jeanne est bien installée dans son siège coque, et verticalisée une fois par jour, on est au top… Ça me pose questions. Heureusement il y a les libéraux (osteo et psychomot) qui sont présentés virtuellement. Mais, moi, je méga-sature… Je comprends pourquoi il est essentiel qu’autant de pros interviennent auprès de ma fille. Tout réunir en une seule personne est trop lourd. Désolée, je crois que j’ai une baisse de régime ».

Tenir malgré tout

Sonia Cardoner, habitante de Plobsheim dans le Bas-Rhin et maman de Chloé 20 ans, en fauteuil roulant, atteinte d’une infirmité motrice et cérébrale, corrobore. « Avant le confinement, une auxiliaire de vie venait quatre jours par semaine pour s’occuper de Chloé qui est à la maison depuis l’an dernier. Ma fille bénéficiait aussi d’un accueil dans un Institut d’éducation motrice (IME) trois jours par mois et recevait la visite d’un kiné trois fois par semaine, un service indispensable sinon ses muscles lui font mal et depuis un mois plus rien! »

Heureusement, Sonia, très impliquée dans le milieu du handicap, est responsable du centre de ressources enfance-jeunesse et handicap pour l’association Jeunesse en plein air (JPA67). « Grâce à cela j’ai eu vent de l’existence d’une plateforme « tous mobilisés » que j’ai contactée et qui m’a permis d’obtenir une AVS deux fois dans la semaine, elle a d’ailleurs commencé ce matin. Le problème c’est vraiment aussi le manque de communication sur les dispositifs existant », déplore-t-elle. Et de conclure dans un souffle « à l’extérieur ça va, mais à l’intérieur, je suis bouffée, je ne peux pas me permettre de m’écrouler ».

Une audioconférence pour faire remonter les initiatives locales

Consciente de ces problématiques et notamment du risque pour certains de se retrouver complètement isolés, Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapés, a participé mardi 14 avril à une audioconférence avec tous les professionnels départementaux du Bas-Rhin concernés par la question : le conseil départemental, l’Agence régionale de la santé (ARS), la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), l’Adapei et les associations. « L’objectif de cette réunion est de capitaliser sur les améliorations possibles, détecter les personnes en rupture, nous sommes vraiment en mode réponse appropriée pour tous et faire remonter les initiatives locales », explique-t-elle avant de surtout écouter les remontées des acteurs de terrain.

Vers une simplification des démarches administratives ?

Des choses ont déjà été faites : une plateforme nationale d’aides pour orienter les personnes a été créée, les droits et prestations sont prolongés automatiquement de six mois sans aucune démarche à effectuer. Frédéric Bierry, le président du Bas-Rhin de préciser aussi la mise en place d’une ligne téléphonique via la MDPH pour apporter des réponses, une ligne qui précise-t-il reçoit environ une centaine d’appels par jour et qui permet de traiter les situations d’urgence. « On se rend compte que beaucoup sont stressés par les démarches administratives, ne peut-on pas comme pour les prestations, prolonger de six mois la validité des justificatifs de domicile et des certificats médicaux, et simplifier aussi l’indemnisation transport? », interroge-t-il ainsi Sophie Cluzel, qui promet de faire remonter les demandes.

Sentiment d’abandon et fragilité psychologique

Arnaud Marchand, le tout nouveau président d’Adapei Alsace, confirme la fragilité psychologique des personnes : handicapés, aidants et soignants. « Nous avons mis en place des cellules de soutien pour nos résidents mais aussi pour nos salariés », indique-t-il. « Nous avons environ 2.000 personnes en externat que nous essayons de suivre, nous appelons en moyenne deux fois par semaine chaque personne et en cas de besoin nous faisons des visites à domicile, plus de 200 depuis le début du confinement. Mais il faut savoir que beaucoup ne veulent pas de visites par crainte de la contagion et c’est normal ».

Pour tenter justement de faire face à la multiplication de ces détresses psychologiques, les plateformes d’accompagnement et de répit sont plus que jamais en première ligne. « Les familles ressentent un sentiment intense d’isolement et d’abandon notamment avec l’arrêt des soins quotidiens, l’absence aussi de matériel de protection pour eux, les aidants », analyse Maxime Lallemant, psychologue pour la plateforme les Madeleines de Strasbourg. « Nous réfléchissons à rouvrir l’accueil de jour sous condition et accueillir deux à quatre personnes par jour pour que les familles puissent souffler. Nous allons aussi passer chez les personnes dont nous sommes sans nouvelle depuis le début du confinement ».

Un suivi scolaire difficile

Quant au suivi scolaire, l’inquiétude est là encore générale. L’inspection académique, présente également à cette audioconférence, assure faire de son mieux pour que la continuité ait lieu, avec du soutien scolaire, des coups de téléphone aux familles deux fois par semaine. Il y a le stress aussi lié à la rentrée. « Nous réfléchissons pour automatiser aussi la reconduction des auxiliaires de vie (AVS), celle des places dans les Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) ou en enseignement externalisé pour enlever cette angoisse de l’inconnu aux familles », précise Sophie Cluzel. « C’est vrai qu’on se sent abandonnés, témoigne encore Sonia Cardoner, la maman de Chloé. Il faut tenir jusqu’au 11 mai et imaginez si Chloé fait partie des profils qui doivent rester confinés au-delà?! Je préfère ne pas y penser ». 7

Source FR3.

Coronavirus. Enfants et adultes handicapés : « Ne pas perturber le quotidien »…

Malgré le confinement lié au coronavirus, les services à domicile de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) Sarthe-Mayenne fonctionnent toujours.

L’objectif : bouleverser le moins possible le quotidien des personnes accompagnées.

Coronavirus. Enfants et adultes handicapés : « Ne pas perturber le quotidien »

Trois questions à Noura Djeridi, de la Direction de l’accompagnement, vie sociale et formation à l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) Sarthe-Mayenne.

Quels sont les effets du confinement sur le fonctionnement des services à domicile de l’Apajh ?

Chacune des personnes (environ 170 adultes et 130 enfants) (1) que l’Apajh accompagne à domicile (2) en Sarthe et en Mayenne a été appelée dès le début du confinement, pour convenir avec elles de rendez-vous téléphoniques et pour évaluer leurs besoins le plus précisément possible

Ensuite, tout est tricoté main, on fait du cas par cas. Il va y avoir des personnes appelées plusieurs fois par jour, quand pour d’autres ce sera une fois par semaine. Des collègues se rendent également sur place quand c’est nécessaire.

Nous organisons aussi des drives, pour que leur quotidien de celles et ceux qui ne peuvent se déplacer en supermarché ne soit pas perturbé.

Comment les personnes accompagnées vivent-elles cette situation particulière ?

Au démarrage, il y a eu un vent de panique chez les personnes qui ne s’imaginaient pas être enfermées chez elles et qui ne se représentaient pas la situation de manière concrète. Nous-mêmes étions dans le flou.

L’ensemble de l’équipe des psychologues a donc été mobilisé très vite pour évacuer un certain nombre de questionnements et rassurer les personnes prises en charge.

Au bout de 15 jours, nous avons identifié quelques situations sur la corde raide. Au final, la plupart de ces cas ont été résolus sans que l’on ait recours au signalement ou au placement dans un centre d’accueil spécialisé.

Et pour les travailleurs de l’Apajh ?

Le plus dur c’est de gérer vie familiale et vie professionnelle. Nous sommes majoritairement en télétravail.

Pour communiquer, nous faisons deux conférences téléphoniques par jour. Cela permet de suivre le travail de chacun mais aussi de se serrer les coudes. J’ajoute qu’aucun d’entre nous ne s’est fait porter pâle.

(1) Les familles et proches des personnes en situation de handicap ne sont pas prises en compte dans ce comptage, même lorsqu’ils sont domiciliés avec la personne accompagnée par l’Apajh.

(2) Tels que les dispositifs Sessad (services d’éducation spéciale et de soins à domicile) et SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale).

Source OUEST FRANCE.

Handicap : « Tous mobilisés » aide les parents. Cette plateforme vient en aide aux familles d’enfants souffrant de handicap…

Cette plateforme vient en aide aux familles d’enfants souffrant de handicap.

Un soutien précieux tant le confinement peut tourner à l’épreuve de force.

 Handicap : « Tous mobilisés » aide les parents. Cette plateforme vient en aide aux familles d’enfants souffrant de handicap.

La plateforme « Tous mobilisés » vient en aide aux familles qui ont un ou des enfants en situation de handicap. Un soutien d’autant plus utile en cette période de confinement dû au coronavirus.

 Au bout de 24 heures de confinement, j’ai tout de suite saisi que la situation serait ingérable.  Caroline Alin n’est pourtant pas femme à se laisser facilement déborder. Cette mère d’un garçon de 11 ans, Keziah, atteint d’un autisme sévère, vit seule avec lui, dans un logement de 30 m2, dans les Hauts-de-Seine. À la suite d’un déménagement – le transfert de dossier n’étant pas automatique d’un département à l’autre – son fils n’était plus scolarisé et vit en permanence avec elle depuis un an et demi.

Pour autant, grâce à l’aide de professionnels, Keziah parvenait à sortir trois heures par jour. Et Caroline réussissait à télétravailler deux jours par semaine tout en s’occupant de son association Acacia new horizon, prônant un accompagnement personnalisé des enfants autistes.

« Je ne gérais que les crises »

Mais là, avec le confinement et sans l’aide des grands-parents qui ne pouvaient plus se déplacer,  je ne gérais que les crises. Je n’avais le temps de rien. Tout ce qu’il avait appris pour son quotidien, il a fallu le désapprendre. Et lui apprendre un autre rythme. Forcément, ses troubles se sont multipliés ».

Caroline Alin a donc rapidement fait appel à la plateforme  Tous mobilisés  qui vient en aide aux parents d’enfants handicapés.  Elle a été très réactive. Au début, ces personnes m’ont appelée deux à trois fois par jour pour connaître mes besoins, m’ont mis en relation avec les bons réseaux.  Cette mère a ainsi pu bénéficier d’une aide à domicile (qu’elle finance) deux fois deux heures par semaine. Une psychologue l’appelle également chaque jour pour l’aider à mettre en place un planning, des ateliers, mais aussi pour l’écouter.

Visioconférences quotidiennes

En deux semaines,  Tous mobilisés  a ainsi reçu les appels de 3 200 familles. Cinquante-cinq volontaires (bénévoles et salariés) tentent d’apporter des solutions aux difficultés rencontrées, les établissements médico-sociaux ayant fermé, même s’ils essaient eux aussi de maintenir un lien avec les familles.  On aide parfois pour simplement faire les courses de ces familles. Mais on a aussi mis en place deux visioconférences quotidiennes. Elles sont animées par des professionnels et des familles s’y retrouvent pour échanger sur ce qu’elles vivent », précise Laurent Thomas, délégué général de la Fondation grandir ensemble qui a créé cette plateforme d’entraide.

 Tous mobilisés  est soutenue par la secrétaire d’État en charge des personnes handicapées, qui vient d’annoncer des solutions de répit pour les familles. Mais aussi par le footballeur de l’équipe de France, Corentin Tolisso, qui devrait participer à des visioconférences avec les enfants.

Renseignements sur grandir-ensemble.com

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus et handicap : “coco le virus”, ce clip touchant pour dédramatiser et responsabiliser à l’heure de l’épidémie… Vidéo.

Pour supporter le confinement et montrer leur vigilance, les résidents et le personnel soignant du Foyer d’accueil médicalisé « La maison des Isles », en Isère, ont réalisé un clip vidéo contre le virus.

Une vraie bouffée d’oxygène pour les familles des personnes handicapées.

Coronavirus et handicap : “coco le virus”, ce clip touchant pour dédramatiser et responsabiliser à l'heure de l'épidémie

Pas question pour les résidents et les soignants de La maison des Isles de laisser la moindre chance au Covid-19 d’entrer dans leur établissement isérois.

Pour garder le moral et montrer leur mobilisation aux familles désormais interdites de visite, ils ont réalisé un clip vidéo assez désopilant.

Comme les EHPAD, les foyers d’accueil médicalisés doivent trouver des parades au confinement pour tromper l’ennui et préserver le lien avec les familles. Alors, le personnel de La maison des Isles, qui héberge une cinquantaine de résidents atteints de déficience moteur, a décidé de réaliser un clip vidéo qui a mis tout le monde à contribution.

La vidéo comique est tournée en vitesse accélérée, à la manière de Benny Hill, dont elle reprend la bande originale. Et c’est un policier anglais qui d’ailleurs, fait respecter les distances entre résidents en fauteuil à coups de sifflet. Interdit aussi le trafic de gel entre résidents !

Pour les parents des pensionnaires, voir ainsi le confinement tourné en dérision est un vrai remède contre l’angoisse provoquée par l’éloignement.

Françoise Turchet, mère d’une fille infirme moteur cérébral, témoigne : « on ne pouvait pas rêver mieux comme message d’espoir. L’équipe de soignants permet à nos enfants de ne pas perdre pied, de garder le sourire. À nous, les parents, ils montrent les sourires, le courage, l’inventivité et l’amour de l’autre. »

Le tournage de la vidéo, et notamment le Flash Mob final, a mobilisé tout le monde : « les répétitions de la chorégraphie ont permis d’élaborer un vrai projet pédagogique qui nous a occupés durant deux petites semaines, explique la directrice de l’établissement, Nadège Régent. Ainsi, nous avons pu dédramatiser le confinement et dire aux familles que ça va bien, que l’on fait tout pour maintenir le virus à distance. »

À ce jour, personne n’a été touché par le coronavirus à la Maison des Isles. Une communauté qui prépare une nouvelle performance loufoque pour la prochaine gazette hebdomadaire destinée aux familles.

Source FR3.

« Il ne suffit pas d’envoyer des exercices pour qu’un élève autiste s’en saisisse »…!

Conseiller technique ASH (adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés) auprès du recteur d’académie, Julien Roche orchestre le suivi scolaire à distance des quelque 10 000 élèves concernés sur les quatre départements comtois. Interview.

« Il ne suffit pas d’envoyer des exercices pour qu’un élève autiste s’en saisisse »

Dans quelle mesure la difficulté de la continuité pédagogique est-elle accrue s’agissant des quelque 10 000 élèves handicapés qui relèvent de l’adaptation scolaire dans l’académie de Besançon ?

Il y a déjà le statut d’élève qui était pour certains à consolider en permanence dans la relation éducative. Cette relation pédagogique étant mise à mal par la distance, le suivi éducatif est rendu plus complexe. Sans compter les difficultés d’autonomie vis-à-vis de l’outil numérique. Il ne suffit pas d’envoyer des exercices pour qu’un élève autiste puisse s’en saisir ou qu’un élève non-lecteur en situation de handicap puisse accéder aux apprentissages.

Vous venez d’évoquer l’autisme. Y a-t-il des pathologies particulièrement pénalisées par ce confinement ?

La prégnance est plus forte pour tous ceux qui souffrent de troubles psychiques, les élèves débordants du point de vue du comportement pour qui la période de confinement peut être plus difficile encore à vivre. Et tous ceux qui sont des élèves en situation de décrochage scolaire potentiel. Les principaux obstacles étant le manque d’équipements numériques, le manque d’autonomie dans l’utilisation de ces outils, et parfois aussi le manque d’accompagnement familial.

Quels sont les moyens mobilisés et comment le lien est-il maintenu avec ces élèves handicapés ?

Nous avons accentué notre stratégie et notre accompagnement des équipes enseignantes sur deux aspects fondamentaux : savoir ce qu’il se passe derrière l’écran et l’envoi de documents, afin d’accompagner au mieux les familles dans le suivi du travail ; et surtout un maintien du lien avec chaque élève. Avec une mobilisation des équipes sur tous les outils à disposition : le téléphone à raison d’un contact avec chaque famille une à deux fois par semaine. Selon les lieux de l’académie, ce sont les enseignants, enseignants spécialisés, avec l’appui des accompagnants scolaires. L’objectif premier étant que ces élèves soient toujours dans un statut d’élève. Il s’agit de briser l’isolement. Et ce lien qui perdure entre les enseignants et les élèves en situation de handicap est très apprécié des familles.

Une initiative emblématique en la matière ?

Nous avons conduit ces quinze derniers jours une expérimentation avec une équipe d’enseignants pour essayer de reconstruire des lieux collectifs par le biais d’audioconférences. Il s’agissait de donner rendez-vous aux élèves sur trois temps hebdomadaires, en début, milieu et fin de semaine. Le but étant de rompre l’isolement et faire en sorte que les élèves ne soient symboliquement pas exclus d’un processus collectif. On a vu fleurir beaucoup de ressources pédagogiques, il y a des choses formidables… mais le maintien coûte que coûte d’un lien symbolique collectif et, osons le mot, affectif avec des équipes enseignantes, préfigure d’un bon retour à l’école quand le moment sera venu. La préconisation est vraiment de maintenir le lien. Encore plus pour eux que pour d’autres élèves. C’est comme cela que l’on arrivera à construire l’après.

Source EST REPUBLICAIN.

Covid-19 : les personnes hospitalisées sont âgées de 9 à 101 ans …

Comme le souligne l’Agence régionale de santé dans son point quotidien, toutes les classes d’âges sont touchées par le Covid-19 en Bourgogne Franche-Comté.

Covid-19 : les personnes hospitalisées sont âgées de 9 à 101 ans

Selon le point quotidien établi dimanche soir par l’Agence régionale de santé (ARS), le Covid-19 était responsable à ce jour de 1 120 hospitalisations dans notre région, dont 275 admissions en réanimation. On dénombrait précisément 341 décès à l’hôpital et 224 en établissements médico-sociaux alors que 942 patients sont sortis d’hospitalisation.

Le nombre de patients admis à l’hôpital continue d’augmenter mais celui de patients admis en réanimation augmente plus faiblement que les jours précédents , probablement en raison des effets du confinement.

20 % des personnes hospitalisées ont moins de 60 ans

Une étude de la cellule régionale de Santé Publique France est aussi venue préciser l’incidence de la maladie par classe d’âge dans notre région. Au 2 avril, l’âge des personnes hospitalisées s’établit ainsi entre 9 et 101 ans, avec une médiane à 73 ans. 20 % des hospitalisations concernent des personnes âgées de moins de 60 ans et 60 % des personnes de 70 ans et plus.

Un adolescent de 13 ans en réanimation

L’âge des personnes hospitalisées en réanimation varie entre 13 et 97 ans avec une médiane à 68 ans. 75 % des hospitalisations en réanimation touchent des personnes âgées de 60 ans et plus.

Les personnes décédées ont entre 38 et 98 ans (médiane : 82,5 ans). 87 % des décès impliquent des personnes âgées de plus de 70 ans. Et 4 % des personnes décédées ont moins de 60 ans.

Pour autant, les sorties d’hospitalisation concernent tout le monde. 35 % concernent des personnes âgées de 70 ans et plus et 45 % des personnes de moins de 60 ans.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : Emmanuel Macron annonce un aménagement du confinement pour les personnes autistes…

Un formulaire d’attestation adapté spécialement leur permettra de « sortir un peu plus souvent ».

Le président de la République a fait cette annonce jeudi, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.

Un enfant autiste suit un cours dispensé par une enseignante spécialisée, en octobre 2019 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 2 avril, un aménagement des règles de confinement pour les personnes autistes, en les autorisant à sortir « un peu plus souvent » pour se rendre sur les lieux qu’elles fréquentent habituellement. A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le chef de l’Etat a adressé un message vidéo aux autistes et à leurs accompagnants, qui connaissent une période « difficile » avec la crise du coronavirus.

« Depuis le confinement qui a débuté le 16 mars, vos habitudes ont changé et vous êtes peut-être un peu perdus », déclare Emmanuel Macron. « Vous aviez l’habitude d’aller travailler ou d’étudier tous les jours quelque part, et du jour au lendemain tout cela n’était plus possible. (…) Vous aviez l’habitude de sortir de chez vous quand vous le vouliez, et du jour au lendemain, vous avez dû rester chez vous ».

Une nouvelle attestation spécialement adaptée

« Je sais que vous ne voulez qu’une seule chose : qu’on vous rende votre vie d’avant », ajoute Emmanuel Macron, car « pour certains d’entre vous, rester enfermé chez soi est une épreuve » qui « fait parfois monter une angoisse », « dure pour vous et pour vos proches ». Il précise qu’un formulaire d’attestation adapté spécialement pour eux et leurs accompagnants leur permettra de « sortir un peu plus souvent », tout en leur demandant de continuer à respecter les gestes barrières.

Dans un communiqué publié mardi, le Collectif Handicaps, qui regroupe plusieurs associations d’aide aux autistes, s’alarmait de l’impact du confinement, qui « plonge des personnes et leurs familles dans un total isolement, de profondes difficultés voire des mises en danger ».

A l’occasion de cette Journée mondiale, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, participera jeudi à 17 heures à un Facebook Live sur le sujet avec Claire Compagnon, déléguée interministérielle chargée de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’autisme, selon l’Elysée.

 

Confinement. Le Mans : Handicap : « l’isolement on connaît »…!

Comment le confinement dû à l’épidémie de Covid-19 est-il vécu par les personnes handicapées ?

Des familles mancelles témoignent de réalités diverses.

Confinement. Le Mans : Handicap : « l’isolement on connaît »

Louve et ses enfants autistes

Louve, 36 ans, est maman de deux enfants autistes à haut niveau, dont le petit est proche du syndrome d’Asperger et est épileptique.

Elle confie que pour ses enfants cette déscolarisation « est une vraie aubaine ».

Louve assure qu’ils « ont compris la raison, mais ne s’expriment pas ».

Toujours est-il, « le stress est à zéro. À la maison on range les pictos école, pédopsychiatre, psychologue, psychomotricienne, orthophoniste, tramway, taxi… Quant aux codes sociaux, on aura peut-être à tout retravailler, car ce n’est pas facile à entretenir, ainsi confinés ».

Le fait de devoir « rester à la maison » pour suivre la consigne nationale ne perturbe pas la maman. « C’est quelque chose que j’ai souvent entendu : l’enseignant n’est pas là, restez à la maison ; on fait une sortie scolaire qui risque d’être anxiogène, restez à la maison ; après cette crise (ndlr : de l’enfant), il semble qu’il serait mieux que vous restiez à la maison… Alors bon, là qu’on me dise « il y a un virus dehors, restez à la maison », on n’est pas plus perturbé que ça. Les familles avec handicap, l’isolement, on connaît ! »

Par précaution, Fanny s’isole de ses enfants

Fanny, 46 ans, est immunodéficiente et atteinte d’une maladie génétique neuromusculaire. Pour elle, le confinement est une nécessité vitale. « Je suis confinée pour me protéger. Avec mes filles, on se parle derrière les portes. Elles comprennent mais je vois qu’elles ont peur. » Du fait de son immunodéficience, tout est compliqué. Confinée dans une pièce, avec un WC réservé pour elle dans la maison. « Je ne mets pas les pieds en dehors de ces deux pièces » dit la jeune femme.

Le moment des repas s’avère une porte ouverte au virus et demande des précautions. « Mes filles mettent un masque se désinfectent et me tendent la nourriture à bout de bras. » La toilette s’avère encore plus compliquée. « J’ai un lavabo dans mes toilettes. Je fais avec. Pour la salle de bains, elle est désinfectée avant chacun de mes passages. Le plus dur, c’est le zéro contact avec mes petites. Ça c’est un peu chaud mais bon, pas le choix. Mon médecin a été catégorique ».

Néanmoins Fanny garde le moral et s’énerve contre les gens qui diffusent « des messages de fin du monde. Je trouve ça criminel. Une personne seule, fragile, peut faire une attaque de panique et se retrouver en détresse respiratoire. »

Maryam : « Une vraie prison pour moi »

Maryam, 69 ans, en cécité, vit mal l’isolement. « Ne pouvant lire ou aller sur ordinateur ou regarder la télé du fait de mon handicap visuel, ce confinement est une vraie prison pour moi. D’autant plus que les radios ne parlent plus que de cela. Je n’ai plus de visites, alors je téléphone et attends qu’on me téléphone. Je suis terrorisée, j’ai peur de mourir seule chez moi. » Pour Maryam, les courses sont également compliquées, ne pouvant y aller seule, elle doit passer par un commissionnaire.

Mais les aides étant payées au temps, et les files d’attente dans les magasins étant longues, faire des courses devient ainsi un problème avec sa petite retraite. « Comme il ne reste plus de produits d’entrée de prix, je suis déjà obligée de devoir prendre des marques qui sont plus chères, mais là, je dois aussi payer plus pour la personne qui me fait mes courses. Je ne sais pas comment je vais pouvoir faire si ça dure, je ne pourrai pas financièrement. »

Stan est serein

Stan, 24 ans, dyslexique et dyspraxique, usager en ESAT (Établissement et service d’aide par le travail) est quant à lui serein. « Je regarde la télé, et joue à la console, et puis je suis sur Facebook aussi, et on rigole bien. Je me suis fait plein de nouveaux amis. C’est comme les vacances, sauf que je ne peux pas mettre mon maillot de bain. Mais je m’ennuie aussi. J’espère que ça ne va pas durer longtemps. »

Dans cette période difficile, notons que la mission Handicap de la municipalité du Mans reste joignable du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h au 02 43 74 51 70, par mail, ou via les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

Source OUEST FRANCE.