J’ai testé une combinaison qui vous met dans la peau d’une personne porteuse de handicap…

SENSIBILISATION Grâce à l’Adhap de Rosny-sous-Bois, notre journaliste s’est glissé dans le quotidien de certaines personnes en situation de handicap moteur.

 

J'ai testé une combinaison qui vous met dans la peau d'une personne porteuse de handicap

  • L’Adhap (aide à domicile, hygiène et assistance aux personnes) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) nous a fait endosser une combinaison dite de « vieillissement ».
  • Vue, ouïe et mobilité réduites… Cet outil de sensibilisation sert à faire éprouver l’entrave d’une maladie handicapante.
  • Du 16 au 22 novembre se tient la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap (SEEPH). 20 Minutes publie ce lundi 16 novembre un dossier spécial Inclusion consacré à l’insertion des personnes en situation de handicap en entreprise.

« Une fois que vous aurez mis la combinaison, on va vous faire monter un escalier, prendre un verre d’eau, manger, ou même vous faire marcher… Pour en parler faut essayer. » Yvan Guiraud, gérant de l’Adhap (aide à domicile, hygiène et assistance aux personnes) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) m’accueille ce lundi et annonce la couleur. Au programme : présentation et test d’une combinaison de vieillissement. « Elle a pas loin de 10 ans, mais elle traite 90 % du sujet. »

Le sujet ? Comprendre, ressentir, l’entrave que représente une maladie handicapante ou l’usure d’un corps de 80 voire 90 ans, dans le but de « sensibiliser notre personnel mais surtout les familles de nos clients et leurs proches aux effets du vieillissement ».
Une conversation à propos du Covid et des mesures gouvernementales plus tard, j’abandonne ma carcasse (relativement) neuve des années 1990 pour prendre place dans un vieux modèle type années 1930.

Une expérience saisissante

Et ça commence par la vue. Casque sur les yeux ma vision devient jaunâtre et surtout très limitée. Fermez un œil, retranchez la moitié du champ de vision qu’il vous reste. Voilà où j’en suis. On me met un casque sur les oreilles, des gants, un harnais, des genouillères et des coudières rigides. « Imaginez que vous souhaitiez aller chercher le pain », lance Yvan Guiraud. Là, je me retrouve dans une vraie situation de handicap. Impossible de replier les bras jusqu’au torse pour boutonner ma chemise, impossible de me pencher pour lacer des chaussures. Je me lance dans les escaliers. Je parviens à les monter, mais doucement.

Toujours aussi diminué, je décide de reprendre des forces et d’attaquer le petit-déjeuner : une madeleine et un verre d’eau. Je pose mes fesses tant bien que mal sur la chaise, attrape à deux mains ma boisson et… Quelle galère ! J’avance mon cou façon tortue pour boire et découpe ma madeleine comme je peux. Une fois à table, difficile d’entendre les autres personnes dans la pièce, je dois choisir entre fixer mon assiette, ma gauche ou ma droite.

Avant de rajeunir, Yvan Guiraud me fait essayer un dernier objet, des gants qui simulent les conséquences physiques de la maladie de Parkinson grâce à des impulsions électriques. Mes mains s’engourdissent, tremblent et me font mal. « Voilà ce que peut vivre une personne à qui, par exemple, on a oublié de donner son traitement quotidien. » Une dernière expérience saisissante avant de quitter les lieux, heureux d’avoir retrouvé toute ma santé.

Source 20 MINUTES.