Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »…

Le ministre de la Santé a justifié le reconfinement d’une partie du pays par la rapidité de la propagation de cette nouvelle souche du virus

Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »

Une nouvelle souche du coronavirus « hors de contrôle ». C’est ainsi que le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a justifié le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre. « Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire, est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. Et d’ajouter : « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé. »

Le gouvernement du conservateur Boris Johnson a annoncé samedi soir le reconfinement de Londres, du sud-est de l’Angleterre et d’une partie de l’est, contraignant plus de 16 millions d’habitants à rester chez eux et à renoncer aux retrouvailles de Noël. Les commerces non essentiels ont fermé et tous les déplacements en dehors de ces zones, placées sous le niveau d’alerte le plus élevé, que ce soit pour aller ailleurs au Royaume-Uni ou à l’étranger, sont interdits. Les pubs, restaurants et musées y étaient déjà fermés depuis mercredi.

Une propagation plus rapide

« C’est un énorme défi jusqu’à ce que nous ayons déployé le vaccin pour protéger les gens. C’est ce à quoi nous serons confrontés au cours des deux prochains mois », a prévenu Matt Hancock. Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation plus rapide de la nouvelle souche, « jusqu’à 70 % » selon le Premier ministre Boris Johnson.

De précédentes mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été observées et signalées dans le monde. Le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, avait indiqué samedi que cette nouvelle variante, en plus de se propager rapidement, devenait aussi la forme « dominante », ayant entraîné « une très forte hausse » des hospitalisations en décembre. Elle serait apparue mi-septembre à Londres ou dans le Kent (sud-est), selon lui.

Source 20 MINUTES

Coronavirus : La France doit-elle s’inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?…

La France et de nombreux pays, ont mis en quarantaine le Royaume-Uni où circule un variant du coronavirus, suspecté de rendre le Covid-19 plus contagieux.

Coronavirus : La France doit-elle s'inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?

  • Des frontières qui se ferment, un baromètre de l’angoisse qui augmente… L’apparition d’une nouvelle souche du Covid-19 au Royaume-Uni a provoqué un certain chaos en Europe à quelques jours de Noël.
  • En effet, il est soupçonné de rendre le coronavirus plus contagieux, en revanche il n’y a pas d’alerte sur une augmentation des cas graves et de la mortalité. L’Organisation mondiale de la Santé a rassuré lundi soir : la nouvelle variante du virus « n’est pas hors de contrôle ».
  • La France a suspendu ses liaisons terrestres et aériennes avec le Royaume-Uni depuis dimanche soir. Mais cela suffira-t-il à éviter l’arrivée sur le territoire de ce variant ? « 20 Minutes » fait le point.

La liste des pays qui suspendent leurs vols vers ou depuis le Royaume-Uni s’allonge ce lundi. Après la France et l’Allemagne, dimanche, le reste de l’Europe et du monde met en quarantaine le Royaume-Uni, où un nouveau variant du coronavirus a été détecté ces derniers jours. Le président de la République Emmanuel Macron a appelé lundi à « redoubler de vigilance » après une « mutation problématique » du coronavirus qui a justifié la suspension pour 48 heures de toutes les arrivées en provenance du sol britannique. Si la communauté scientifique a encore peu de certitudes sur ce variant et ses conséquences, l’inquiétude est de mise. 20 Minutes vous explique pourquoi.

Pourquoi ce variant inquiète tant ?

Ce n’est pas la première fois qu’on observe que le coronavirus évolue. « C’est normal qu’il y ait des variants, puisque le virus a tendance à muter, nuance Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’  Institut Pasteur. Un virus ARN est composé d’une séquence d’environ 30.000 lettres. Quand il entre dans une cellule, il va faire de nouvelles copies de cette séquence grâce à une enzyme. De temps en temps, cette enzyme peut faire des erreurs. » La plupart du temps, cette mutation désavantage le coronavirus. « Si elle produit un avantage sélectif, ce dernier virus sera sélectionné, car il peut se multiplier plus efficacement que le virus parental, reprend le virologue. C’est un phénomène qui arrive souvent et qui montre la capacité d’adaptation du virus à son hôte. »

Ce variant venu de Grande-Bretagne peut inquiéter pour plusieurs raisons. « Au Royaume-Uni, il a été observé une progression rapide de la part de ce variant parmi les virus séquencés », relève Florence Debarre, chercheuse au CNRS et spécialiste de la modélisation en épidémiologie. Est-ce dû au hasard ? A des événements super-propagateurs ? Ou le signe que ce variant rend le coronavirus plus contagieux ?

« Pour le moment, on a seulement des études épidémiologiques, balbutiantes, qui montrent qu’il se propage vite », nuance le virologue. Les autorités britanniques ont en tout cas signalé au reste du monde que ces mutations pourraient rendre le coronavirus plus contagieux. Une hypothèse que des études en laboratoire doivent venir infirmer ou confirmer. « Il faut purifier le virus pour voir comment il se comporte, souligne le virologue. « On a des suspicions, mais pas de preuve, insiste Florence Debarre. On sait en revanche que ce variant est caractérisé non par une, mais par une vingtaine de mutations. Un nombre plus élevé que les autres variants qu’on observe. » « Et que ces mutations concernent la protéïne spicule [aussi appelée la protéine Spike, qui agit comme une clef pour entrer dans la cellule], reprend Olivier Schwartz. Il y a donc un risque de contagiosité accrue, mais ces mutations n’ont pas l’air d’avoir un effet sur la gravité de la maladie. » Ni sur la mortalité. « Nous n’avons pas encore assez de données pour dire si ce variant aurait un effet sur la sévérité de la maladie », complète Florence Debarre.

Est-ce que ce virus mutant est déjà en France ?

Interrogé lundi matin sur Europe 1, Olivier Véran a souligné que « sur ces derniers jours, 500 souches virales ont été identifiées et analysées en génétique, ce variant n’a pas été retrouvé ». En effet, certains tests PCR en France peuvent identifié ce variant. « Pour l’instant, il n’a pas été détecté en France », nous confirme le ministère des Solidarités et de la Santé ce lundi soir. On sait toutefois qu’il circule beaucoup au Royaume-Uni et qu’ un cas a été détecté en Italie dimanche. Deux pays frontaliers de la France. Autant dire qu’il serait assez surprenant que notre pays ne repère pas ce variant sur son territoire, en dépit des vols suspendus dimanche soir. Le ministre a d’ailleurs prévenu : « Il est tout à fait possible que le virus circule en France. »

Quelle stratégie la France peut-elle adopter pour limiter ses conséquences ?

Sur le plan matériel, pour le moment donc, toutes les personnes en provenance du Royaume-Uni ne peuvent rejoindre la France et devraient sans doute à l’avenir faire un test PCR. Mardi, l’Union européenne doit tenter d’harmoniser les mesures décidées par les Etats membres pour empêcher les arrivées depuis le Royaume-Uni. Des mesures discutées au niveau des experts vont être soumises mardi aux ambassadeurs des Etats membres. Ils devront s’entendre sur leur durée et se coordonner sur leur ampleur. « Il appartient à l’Union européenne d’établir une ligne de conduite sans quoi un patient anglais pourrait très bien rejoindre la France en passant par la Belgique », illustre l’entourage du ministre de la Santé. Par ailleurs, les Centres nationaux de référence redoublent de vigilance pour identifier si ce variant se retrouve dans le séquençage des virus en circulation à partir des tests PCR. »

Si cette vigilance se révélait insuffisante, la stratégie « tester, tracer, isoler » reste d’actualité. La ou les personnes infectées seraient isolées avec le plus grand soin. La bonne nouvelle, c’est que les gestes barrières fonctionnent toujours contre ce variant du coronavirus. « Il ne faut pas être alarmiste, mais continuer à surveiller et à prendre des précautions », rassure Olivier Schwartz. L’attention, les moyens pour en apprendre plus sur ce variant et la communication entre les pays sont décuplés aujourd’hui. Ce variant fait l’objet d’un suivi au Royaume-Uni. « Des appels en faveur d’une surveillance de ce variant émanent également du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », précise Florence Debarre.

Quel impact éventuel sur les traitements et vaccins ?

Ce lundi, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé le vaccin de Pfizer et BioNTech. Une décision qui ouvre la voie à une campagne de vaccination avant la fin de l’année dans l’Union européenne. Problème, comme pour Moderna, ce vaccin s’appuie sur une nouvelle technique dite à ARN messager. Son principe ? Au lieu d’injecter le virus atténué ou désactivé, on va injecter un ARN messager codant pour la protéïne Spike, celle qui est présente à la surface du coronavirus SARS-CoV-2. Or, si cette protéine évolue énormément, est-ce que notre système immunitaire, malgré le vaccin, sera encore capable de la reconnaître ? « Seul un petit bout de la protéine Spike serait modifié par ce variant, les autres parties restent les mêmes », rassure Florence Debarre, qui participe au site Adioscorona. Le régulateur européen des médicaments a déclaré lundi qu’il n’existait « aucune preuve » permettant de dire que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protégerait pas contre une nouvelle souche du coronavirus, constatée principalement au Royaume-Uni.

Olivier Véran s’est montré tout aussi rassurant sur la question des tests comme des vaccins, ce lundi sur Europe 1. « A priori, le (test) PCR reste tout aussi performant pour diagnostiquer ce variant du virus et les anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent ne ciblent pas cette zone mutée du virus. Donc, a priori, il n’y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficaces ».

Même questionnement sur les traitements. « Certains, comme celui utilisé par Donald Trump, sont fondés sur des anticorps monoclonaux qui se fixent sur la protéine Spike, explique Olivier Schwartz de l’ Institut Pasteur. Il faudra voir si ce genre de traitements restent toujours actifs contre ce variant ou s’ils ne reconnaissent pas cette protéine modifiée. »

Source 20 MINUTES.

Ailes de cristal : Accessrec facilite l’accès aux plages et aux loisirs des personnes handicapées…

Accessrec à Anthelupt est un exemple de la capacité d’imagination et de diversification que peuvent déployer les entrepreneurs.

Ailes de cristal : Accessrec facilite l’accès aux plages et aux loisirs des personnes handicapées

Comment une structure de cinq salariés située dans petite commune du Lunévillois, s’est-elle spécialisée dans les solutions d’accessibilité aux plages pour les personnes handicapées ?  ». « Pourquoi pas » répond Yannick Ragon, directeur.

Le métier premier est la production fruitière et principalement celle de la mirabelle. Mais un marché dominé par les gros producteurs a fragilisé l’entreprise familiale.

Yannick Ragon et l’un de ses frères vivant aux États-Unis réfléchissent et se lancent sur le créneau peu exploité de l’accessibilité aux espaces extérieurs, dont les places et les zones de loisirs. Ils montent un atelier et multiplient depuis les innovations, dont les cheminements en polyester et en bois pour franchir l’obstacle du sable en bord de mer, le fauteuil flottant ou encore le vestiaire en bois pour se changer sur les plages. Aujourd’hui 60 % des produits développés partent à l’export aux États-Unis, en Israël. Yannick Ragon revient de Saint-Raphaël qui veut améliorer l’accessibilité de ses plages. La ville balnéaire a trouvé son bonheur à Anthelupt.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Abus sexuels présumés sur des enfants autistes à Voiron : les familles demandent la réouverture de l’enquête…

Il y a 5 ans, 10 familles d’enfants autistes ont porté plainte contre 3 éducateurs d’un institut spécialisé de Voiron pour abus sexuels.

La justice a classé l’affaire mais les parents ont demandé la réouverture de l’enquête lors d’une audience mardi 8 décembre.

Les faits se seraient produits à l'institut médico-éducatif de Voiron, en Isère.

 

Le couperet était tombé en avril dernier. La justice avait classé sans suite cette affaire de soupçons d’abus sexuels sur enfants handicapés, évoquant un manque d’éléments matériels et la fragilité de la parole des enfants.

Pourtant, les dix familles qui avaient porté plainte contre trois éducateurs de l’institut médico-éducatif des Nivéoles, à Voiron, restaient intimement convaincues que leurs enfants avaient bien été victimes d’abus sexuels. Avec leurs mots, ces derniers avaient dénoncé des viols ou des agressions sexuelles commises par certains éducateurs entre 2012 et 2015 dans l’établissement où ils étaient pris en charge. « Pour les familles c’est une douleur immense, souligne leur avocat Bertrand Sayn. Ils ont constaté les agressions sur leurs enfants et la justice n’a pas été capable d’identifier les auteurs. On ne désespère pas que cela soit fait et c’est pour cela qu’on demande la réouverture de cette enquête« .

Une enquête « pas assez fouillée »

Le 8 décembre, soit sept mois après l’annonce du non-lieu, les parents ont obtenu une audience à la cour d’appel de Grenoble. Leur avocat a notamment dénoncé un prétendu manque de rigueur de l’enquête : « Le parquet n’a pas été suffisamment à l’affût de ses enquêteurs. Les investigations nécessaires n’ont pas été réalisées dans le cadre de l’instruction, ajoute Bertrand Sayn. Toutes les familles sont persuadées qu’au moins l’un des trois éducateurs est directement concerné au regard des paroles de l’enfant qui l’ont nommément visé et au regard des antécédents de l’intéressé. On a un faisceau d’indices important ». En effet, au moment de l’instruction, l’un des trois salariés du centre des Nivéoles avait été mis en examen pour détention d’images pédo-pornographiques.

Durant l’audience, le parquet général s’est prononcé lui aussi en faveur du supplément d’information demandée par les parties civiles. « Au cours des débats, tous les points ont été abordés de manière contradictoire, estime Céline Astolfe, avocate de la Fondation pour l’enfance. Nous avons bon espoir que le dossier soit renvoyé au juge d’instruction  pour poursuivre l’information et faire tout ce qui n’a pas été fait depuis le début de cette affaire ».

« La parole des enfants handicapés est une parole qui compte »

Au-delà de la réouverture de l’enquête, les avocats souhaitent aussi que cette audience permette de mieux prendre en compte la parole des enfants handicapés. « Le handicap, c’est une difficulté pour les enquêteurs, reconnaît Bertrand Sayn. Il faut qu’ils soient armés pour y faire face. La parole des enfants handicapés est une parole qui compte et c’est ça qu’il faut retenir de cette affaire« .

De son côté, l’avocate de la défense n’a pas souhaité s’exprimer. La décision sur la réouverture de l’affaire a été mise en délibéré au 28 janvier.

Source FR3.

CÔTE-D’OR : Le Handijob du MEDEF 21 change le regard sur le handicap en entreprise…

HANDIJOB : succès renouvelé malgré des conditions particulières.

CÔTE-D'OR : Le Handijob du MEDEF 21 change le regard sur le handicap en entreprise...

 

La crise sanitaire n’aura pas eu le dernier mot. L’enjeu de l’emploi des personnes en situation de handicap, complexifié par la situation économique du pays, a d’autant plus motivé le Medef Côte-d’Or et l’Agefiph Bourgogne-Franche-Comté, partenaire historique, à maintenir l’événement. Après quelques adaptations, ce forum de l’emploi a pu se tenir en privilégiant le distanciel au maximum et a permis de réaliser 98 entretiens.

Un événement maintenu malgré la crise sanitaire

Alors que les forums et autres événements ont majoritairement été reportés voire annulés, le Medef Côte-d’Or, l’Agefiph Bourgogne-Franche-Comté et les partenaires de l’emploi (Pôle Emploi, Cap Emploi, LADAPT et la Mission Locale de Dijon) ont souhaité unanimement maintenir cette 13ème édition du HANDIJOB. En jeu, l’emploi des personnes en situation de handicap qui subissent de plein fouet la situation économique et la perte de vitesse des opportunités de recrutement.

L’événement avait donc d’autant plus de sens et c’est avec cette conviction que l’ensemble des partenaires ont déployé un format exceptionnel, privilégiant le distanciel dès lors que toutes les conditions numériques étaient réunies.

L’ensemble des entretiens ont été étalés sur deux semaines, entre le 20 novembre et le 04 décembre, afin d’accompagner chaque candidat et chaque recruteur dans ce format inédit respectueux de l’ensemble des protocoles sanitaires maîtrisés par les entreprises et les institutions pour garantir la santé de tous.

Une mobilisation soutenue des recruteurs

Le changement de format et la situation complexe que vivent les entreprises n’aura pas atteint la mobilisation des recruteurs qui ont ouvert près de 90 postes aux personnes en situation de handicap. Et avec les 61 candidats embarqués dans l’événement par l’intermédiaire de Pôle Emploi, Cap Emploi et la Mission Locale de Dijon, ce sont 110 positionnements qui ont été traités ! Et le taux de participation de 82% est un indicateur soulignant la mobilisation de la quasi-totalité des candidats qui ont montré de formidables capacités d’adaptation.

Le handicap en entreprise : changer de regard

Ces capacités d’adaptation des candidats en situation de handicap est un message fort. Alors que le Medef Côte-d’Or s’est davantage engagé cette année dans l’accompagnement des entreprises pour l’insertion des handicapés dans leurs structures, HANDIJOB a permis d’en apporter la preuve. La réforme de OETH (Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés) a été l’occasion de prendre la parole sur ce sujet qui n’est pas forcément une priorité pour les entreprises.

Démystifier l’accueil d’une personne handicapée, rappeler que plus de 80% des handicaps sont invisibles et que des solutions concrètes existent : ce furent les messages passés à travers des réunions d’information adressées aux entreprises. Et les témoignages le prouvent : un recrutement réussi passe par la motivation du candidat à s’insérer dans la vie active, à être force de proposition quant aux besoins liés à son handicap, et par la capacité du recruteur à se  concentrer en premier lieu sur les compétences du salarié.

Source INFOS DIJON.

Handicap : L’écriture inclusive est-elle vraiment inclusive ?…

Un vœu présenté ce mercredi en Conseil de Paris par l’opposition demande « que la Mairie renonce totalement à l’usage de l’écriture inclusive », mettant en avant les difficultés de lecture pour les personnes en situation de handicap.

 

Handicap : L’écriture inclusive est-elle vraiment inclusive ?

 

  • Ce mercredi, l’opposition présentera un vœu au Conseil de Paris pour demander que l’écriture inclusive soit bannie de la Mairie.
  • Selon les opposants à l’écriture inclusive, « cette pratique est discriminante pour les personnes souffrant de handicap », particulièrement les personnes déficientes visuelles ayant besoin de logiciels pour la décrypter.
  • Toutes les associations et collectifs de personnes en situation de handicap ne sont cependant pas réfractaires à l’écriture inclusive qui, par ailleurs, ne se limite pas au point médian.

Elle a fait couler beaucoup d’encre depuis trois ans, et ça ne s’arrête pas. Les opposantes et opposants à l’écriture inclusive sont bien décidés à stopper son usage à la Mairie de Paris, arguant du fait que « cette pratique est discriminante pour les personnes souffrant de handicap », particulièrement celles qui sont déficientes visuelles et ont besoin de logiciels pour la décrypter.

Le groupe Changer Paris s’apprête à déposer, ce mercredi, un vœu en Conseil de Paris. Objectif : que la Mairie « renonce totalement à l’usage de l’écriture inclusive, afin de respecter les principes fondamentaux d’accessibilité et d’égalité des droits. »

Dans leur argumentaire, les élus et élues Les Républicains et Indépendants mettent en avant le fait que l’Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP) a cet été interpellé l’Association des maires de France ainsi que la nouvelle Défenseure des droits. Ils rappellent aussi les propos de la secrétaire d’Etat au Handicap, Sophie Cluzel, qui a dénoncé une « régression pour l’accessibilité universelle contraire à tous les efforts en Falc [Facile à lire et à comprendre]. » Enfin, ils estiment que les personnes en situation de handicap s’opposent à l’écriture inclusive.

Des handiféministes dénoncent une « récupération du handicap »

La vérité est un peu plus complexe que cela. Il est vrai que certaines associations, comme la Fédération des aveugles de France, se sont élevées contre l’écriture inclusive. « Pour nous, personnes aveugles, cette soi-disant langue inclusive est proprement indéchiffrable par nos lecteurs d’écrans », énonçait un communiqué en 2017. Selon ce texte, avec l’écriture inclusive, le texte devient « illisible, incompréhensible, en particulier par ceux qui éprouvent quelques difficultés avec cette même langue, les dyslexiques par exemple. »

Cependant, ce communiqué est critiqué par des associations et collectifs de personnes en situation de handicap et féministes. Il « fait fi de toute une littérature scientifique sur la question », contre-attaque par exemple le réseau d’études handiféministes, un collectif de chercheurs et chercheuses à la pointe sur le sujet qui entend « dénoncer la récupération du handicap pour justifier des positions anti écriture inclusive » : « Il existe assurément des handi-e-x-s [voir notre encadré 20 secondes de contexte] qui défendent l’écriture inclusive. »

L’écriture inclusive ne se réduit pas au point médian

Pour le réseau d’études handiféministes, le problème n’est pas tant l’écriture inclusive que les logiciels de synthèse : « De fait, lire un point médian avec un lecteur d’écran est, à l’heure actuelle, quelque chose de désagréable, voire d’incompréhensible. Mais si les programmateurices [voir notre encadré 20 secondes de contexte] travaillaient à modifier cela, il n’y aurait plus de problème », estime le collectif, qui préfère « condamner le sexisme qui préside à la programmation des logiciels, plutôt que l’antisexisme qui motive l’usage de l’écriture inclusive ». Autre argument : il est actuellement possible d’intervenir dans le terminal des logiciels « pour modifier la verbalisation du point médian », explique le collectif. Option alternative : utiliser des traits d’union, « parfaitement lisibles par des lecteurs d’écran ».

Par ailleurs, l’écriture inclusive ne se réduit pas au point médian, contrairement à ce que suggère le vœu du groupe LR. « Les quatre “piliers” du langage égalitaire sont vieux de plusieurs siècles et conformes au fonctionnement de la langue française : 1. Nommer les femmes au féminin ; 2. Nommer les femmes aussi quand on parle de populations mixtes ; 3. user des accords traditionnels en cas de pluralité de noms à accorder avec un adjectif ou un participe (accord de proximité, accord au choix) et non pas la règle qui veut que “le masculin l’emporte sur le féminin” ; 3. Bannir le mot homme de toutes les expressions où l’on veut désigner l’espèce humaine », témoigne Eliane Viennot, spécialiste d’écriture égalitaire et historienne des relations de pouvoir entre les sexes.

Contactée par 20 Minutes, Nelly Garnier, porte-parole du groupe Changer Paris, ne se dit pas opposée à doubler les mots, comme dans l’expression « Françaises, Français », mais seulement à une utilisation abondante du point médian, « type cher·e·s lecteur·rices·s », dit-elle. Sauf que cette utilisation n’est pas même recommandée par le Haut Conseil à l’Égalité femmes-hommes (HCE), qui inspire la communication de la Mairie de Paris. « On simplifie et on fait confiance à l’usage. Cela ne rend pas plus difficile l’usage de la langue et l’impact sur la visibilité des femmes est extraordinaire », confirme à 20 Minutes Brigitte Grésy, la présidente du HCE.

Défaut de normalisation des pratiques

Pour Benjamin Moron Puech, enseignant – chercheur en droit très actif sur ces questions, le problème ne vient pas tant de l’écriture égalitaire en elle-même, mais du fait qu’on ne se donne pas les moyens de la généraliser, alors que toutes les études prouvent qu’elle a un impact significatif sur les représentations sexistes. « Je vous invite, en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive », avait recommandé le Premier ministre, en novembre 2017, contredisant les règles du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, pourtant placé sous son égide. « Le problème provient d’un défaut de normalisation des pratiques d’écriture d’inclusive, le gouvernement jouant la discorde entre d’un côté les normes du HCE, les normes de l’Académie française et ses propres normes issues de la circulaire de 2017. C’est cette contradiction des normes au niveau étatique, ainsi que le défaut d’enseignement qui est avant tout responsable des difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap », plaide-t-il.

Ces arguments ne convainquent pas Vincent Michel, président de la Fédération des aveugles et amblyopes de France : « Cette écriture avec “les étudiant” bidule “e” bidule “s” c’est pénible à lire et c’est pénible pour le rédiger. Et pourtant je suis un grand partisan de l’égalité des sexes et de l’égalité tout court. Quand je m’adresse à une assemblée je dis « madame, monsieur » et même je dis « mademoiselle » car je trouve ça tellement beau. »

Pas de quoi faire changer d’avis l’adjointe à la Maire de Paris en charge de l’Egalité femmes-hommes Hélène Bidard, qui va appeler à rejeter le vœu tel qu’il est écrit, avec son collègue Jacques Galvani, en charge du handicap : « Ce n’est pas le fait de visibiliser les femmes qui est compliqué, c’est le Français. Et ce n’est pas une langue morte. La langue évolue avec l’égalité qui progresse. »

Source 20 MINUTES.

À l’école du handicap, l’inclusion de tous les élèves…

Jeudi 3 décembre dernier était la Journée internationale des personnes handicapées.

L’occasion de faire le point sur la scolarisation des quelque 6 700 élèves en situation de handicap dans les premier et second degré au sein de l’académie de Besançon.

À l’école du handicap, l’inclusion de tous les élèves

 

« Le principe est que l’école accueille sans aucune distinction, et heureusement ! C’est l’article 111-1 du Code de l’Éducation », indique Julien Roche, conseiller technique ASH (adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés ) après du recteur d’académie. En visite à l’école des Vieilles-Perrières, à Besançon, il est escorté de Valérie Boucard, inspectrice ASH (en charge de la scolarisation des élèves handicapés) et de Marie Dietsch-Volkringer, conseillère pédagogique, pour présenter un exemple d’inclusion.

Pour l’heure, l’Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) qui accueille huit enfants sourds – dont un est toutefois en permanence dans sa classe d’inclusion de CM1 – vient de passer du français aux mathématiques.

12% des effectifs cette année

« Sur les quelque 6 700 enfants porteurs de handicaps scolarisés dans l’académie, 70 % ont des handicaps invisibles », soulignent les représentants du rectorat. « Sachant que les effectifs sont évolutifs, nous avons des rectifications tous les mois, la tendance étant à la hausse : + 12 % cette année, contre + 9 % les années précédentes, en raison notamment d’une progression des droits liée au contexte sanitaire. »

La moitié des élèves ont une accompagnante

Parmi ces 6 700 élèves, 3 200 sont en scolarisation individuelle dans les premier et second degrés, c’est-à-dire en classe ordinaire, avec ou sans accompagnement d’AESH (accompagnant des élèves en situations de handicap). Environ 2 000 autres bénéficient du dispositif Ulis, qui constitue un appui ponctuel dans leur journée ou leur semaine, avec un enseignant spécialisé, en plus de leur scolarisation dans leur classe ordinaire de référence. Sachant que sur ces 5 200 élèves en tout, 2 600, soit la moitié, sont accompagnés d’un AESH, ou plutôt d’une AESH, la profession étant féminine à 95 %.

À l’école du handicap, l’inclusion de tous les élèves

Sur-mesure

« Il y a aussi 1 500 élèves en établissements spécialisés, médico-social ou sanitaire, mais qui peuvent être également scolarisés, avec des personnels médico-sociaux et des enseignants spécialisés », ajoute Julien Roche. « Plus des scolarités partagées où les élèves font des allers-retours entre établissements scolaires et spécialisés. »

Du sur-mesure, autrement dit ? « C’est toute la logique de l’évolution de la prise en compte des élèves en situation de handicap », atteste Valérie Boucard. « C’est à nous de faire en sorte que le parcours soit le plus adapté possible à la situation de l’élève. Et cela vaut aussi pour les enfants malades, ou allophones, ou intellectuellement précoces, ou en milieu carcéral … Bref, l’école inclusive, concerne non seulement élèves en situation de handicap mais tous ceux qui ont besoin d’un accompagnement particulier. »
Source EST REPUBLICAIN.

La bonne manière de mesurer le handicap … Vidéo…

L’avocat Jacques-Antoine Preziosi, du cabinet marseillais Preziosi-Ceccaldi-Albenois, aborde la difficulté et les différentes nécessités pour bien mesurer le handicap d’une personne.

 

La bonne manière de mesurer le handicap ...

 

Le handicap n’est pas toujours bien compris. Pourtant, il est aujourd’hui défini par deux textes très précis : un premier de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dénommé la « CIF », pour « Classification Internationale du Fonctionnement » du handicap et de la santé, qui a ensuite été repris dans un deuxième texte avec la loi française Handicap, en date du 11 février 2005. « Ces deux textes ont la même approche de la définition du handicap. Ils expliquent qu’il s’agit d’une atteinte au fonctionnement d’un individu dans son environnement », explique Jacques-Antoine Preziosi, avocat au sein du cabinet Preziosi-Ceccaldi-Albenois, basé à Marseille et spécialisé en droit des victimes.

« Le fonctionnement comporte deux parties. Les activités, tout d’abord, qui concernent les actes de la vie quotidienne : se lever, se laver, se déplacer, faire ses courses, son ménage… Et il y a un second volet, à savoir la participation, c’est-à-dire la dimension sociétale du handicap, qui concerne la vie professionnelle, affective, associative, ou encore les loisirs. Pour bien mesurer le handicap, il y a une absolue nécessité de rapprocher ces deux volets », affirme Jacques-Antoine Preziosi.

Le spécialiste insiste également sur la dimension « environnementale » du handicap. « On prend toujours l’exemple d’une fille de 20 ans, paraplégique, à Marseille ou à Paris, et qui ne va pas vivre le même handicap qu’une jeune fille à Kaboul, car l’environnement est complètement différent, que ce soit sur le plan social, économique, politique, culturel… Cette dimension est essentielle et doit être mesurée à l’aune du fait que le handicap peut être produit ou réduit par la cité. »

Une mesure objective, pédagogique et didactique

De ce fait, peut se poser la question de comment et par qui cette dimension du handicap doit-elle être mesurée ? À cette question, Jacques-Antoine Preziosi explique que « ce doit être mesuré par des médecins, certes, qui vont décrire l’atteinte au corps, l’atteinte aussi au psychisme, mais aussi par des « spécialistes de la compensation ». Ce sont des médecins rééducateurs exerçant dans des centres de rééducation. Aujourd’hui, des ergothérapeutes, experts auprès des cours d’appel, sont très souvent désignés par les tribunaux. Ils vont se rendre au domicile de la personne en situation de handicap, et vont observer et mesurer le handicap dans son environnement, c’est-à-dire sur le ou les lieux de vie de la personne concernée. Par ailleurs, ces experts de l’étude de l’environnement vont mettre ces gens en situation, mais également « en difficulté ». Cela va permettre d’avoir une approche du handicap et une mesure objective, pédagogique et didactique pour pouvoir donner un éclairage complet », souligne Jacques-Antoine Preziosi qui, dans une prochaine vidéo, évoquera les rapports « de force » entre victime et assureur.

Source LA PROVENCE.

Handicap : de jeunes atteints de trisomie 21 bientôt salariés d’un restaurant à Albi…

Changer le regard sur le handicap et mieux reconnaître les compétences de chacun.

C’est un des objectifs du restaurant « Le grain de sel » qui ouvrira à Albi le 1er mai prochain.

Un restaurant dont l’équipe sera en partie composée de jeunes gens porteurs de trisomie 21.

Handicap : de jeunes atteints de trisomie 21 bientôt salariés d’un restaurant à Albi

Au menu, des macarons au chocolat et autres douceurs. A la manœuvre, des apprentis cuisiniers venus s’exercer auprès du chef Bruno Besson, du restaurant la Taverne. Car dans quelques mois, un restaurant dont ils seront les salariés va voir le jour à Albi. « Le grain de sel » est un restaurant inclusif, conçu pour permettre à ces jeunes, tous porteurs de la trisomie 21, d’exercer un emploi et d’être payés pour cela.

« J’adore la cuisine, je suis heureuse, c’est très important pour moi, explique Lucinda Fages, jeune femme trisomique et future salariée du restaurant. Et elle s’empresse d’ajouter « je me plais ici ».

La maman de Lucinda, acquiesce et sourit derrière son masque. « Lucinda s’épanouit en cuisine. Surtout, Armande Fages tient à saluer cette initiative porteuse de sens pour des jeunes comme sa fille. C’est important de l’amener vers l’autonomie et un milieu ouvert au contact des personnes. Accepter des jeunes comme ça, c’est génial et c’est ce qui manque pour leur avenir car dans le milieu ordinaire, il n’y en a pas beaucoup qui en veulent (des personnes porteuses de trisomie 21) ».

Bérengère Alventosa, la mère d’Antonio, présente elle aussi aux côtés de son fils, espère que de telles initiatives pourront faire changer les mentalités et le regard posé sur ces jeunes handicapés :

« Ca permet aux autres de voir qu’ils peuvent faire beaucoup de choses. Nous on le sait, mais il faut que les autres s’aperçoivent aussi de ce qu’ils peuvent faire naturellement. »

Sur les réseaux sociaux, les futurs salariés du restaurant inclusif albigeois communiquent et cherchent à convaincre.

Une aventure humaine

Et ce n’est pas le chef cuisinier Bruno Bresson qui dira le contraire, bluffé de ce qu’il peut voir ce matin-là. C’est un public que je ne connaissais pas. C’est des gens qui sont capables de travailler dans une cuisine. Le fait d’ouvrir un restaurant, justement, c’est pour permettre à ces jeunes-là de s’exprimer.

C’est tout le propos de ce projet. Offrir une place en milieu ordinaire à ces jeunes et donc reconnaître leurs compétences. Si ils sont considérés comme aptes à travailler, ils sont bien souvent dirigés vers des Etablissements d’Aide par le Travail ou des entreprises adaptées.

« Un contrat et un salaire comme tout le monde » 

« Notre but est d’offrir aux personnes porteuses de Trisomie 21 la possibilité de travailler en milieu ordinaire, comme un salarié classique, avec un contrat de travail et une fiche de paie chaque mois », explique Florence Battisti, membre de l’association Citoyens21 Albi qui porte le projet. Cette orthophoniste travaille avec des personnes atteintes de trisomie 21 depuis 23 ans. Le « Grain de sel » s’est inspiré de restaurants inclusifs créés à Nantes et Mulhouse. De belles réussites, car la restauration qui s’articule autour de tâches simples et régulières est bien adaptée aux personnes trisomiques.

Un rythme adapté

Les salariés handicapés bénéficieront de conditions de travail adaptées, que ce soit en salle ou en cuisine, précise Florence Battisti. « On fera à la carte, en fonction de leurs envies, de leurs possibilités, de leur fatigue. Ce restaurant doit aider à changer le regard des visiteurs sur le handicap. »

« Notre volonté au final est de faire tomber les barrières, de créer du lien social.  »

Florence Battisti, membre de l’association Citoyens21 Albi, porteuse du projet

Le restaurant ouvrira officiellement à la clientèle le 1er mai. En attendant, un financement participatif est lancé pour équiper les futures cuisines de ce projet ambitieux et solidaire.

En images le reportage de Pascale Lagorce et Rémy Carayon

Source FR3.

PORTRAIT. Depuis son fauteuil, Philousports chambre les sportifs…

Sur Twitter, il s’amuse à brocarder le monde du sport.

Avec 250 000 abonnés, son compte est l’un des plus en vue du réseau social.

Son propriétaire Philippe, 49 ans, vit en fauteuil roulant.

Atteint de myopathie, Philippe, alias Philousports, est relié par trachéotomie à un appareil de respiration artificielle. Depuis sa chambre au Cap Corse, il alimente son compte Twitter, suivi par plus de 250 000 personnes.

 

De rares rayons de soleil percent les nuages épais. Ils traversent la fenêtre d’une chambre à Pietracorbara, au Cap Corse. Elle appartient à un homme de 49 ans, « enfin 17 dans la tête et 100 dans les jambes ». Dix-sept ans pour la légèreté de son compte Twitter : @Philousports, suivi par plus de 250 000 personnes. Cent ans, pour sa maladie.

Une voix à la Dark Vador

Philippe (il ne souhaite pas rendre public son nom complet) est myélopathe, une pathologie génétique qui abîme la gaine de sa moelle épinière. Sur un fauteuil depuis ses 9 ans, il est relié par trachéotomie à un appareil de respiration artificielle.

Pour lui, chaque mot est une douleur. Il les distille par poignée de quatre ou cinq. Sa voix est faible, basse, enrouée, roque, gutturale, quasi métallique, mais aussi chantante, provençale, pénétrante, profonde. Il la décrit comme celle de « Dark Vador ». Certes, mais Dark Vador avec l’accent de Provence alors, celui qui sent le soleil, les oliviers et la mer Méditerranée.

« Je dormais sur la canapé du salon »

C’est à Marseille, dans le quartier populaire de la Rose Sauvagine, que Philippe vient au monde. Il n’a pas 10 ans lorsque son père, auquel il s’identifie tant, décède. Sa mère boit. Beaucoup. Trop. Il lui arrive de rouer son fils de coups. « Je me sentais coupable alors que j’étais victime. » L’enfance de Philou est ponctuée de manques. « En Normandie (où il a déménagé à 9 ans), je dormais dans le canapé du salon. » Aujourd’hui, il rattrape le temps perdu dans sa chambre.

Entrer dans ce lieu, c’est découvrir un musée d’une quinzaine de mètres carrés, où se mêlent deux univers. Il y a le sport, passion viscérale. Les maillots et ballons trônent par dizaines. Les crampons jaune fluo du footballeur belge Michy Batshuayi, offerts lors de son passage à l’Olympique de Marseille, attirent l’œil.

L’épopée de l’OM

Ce club a fait basculer l’existence de Philippe. En 1993, il habite dans un appartement à Aubagne. Avec le voisin du dessus, Jean-François, la vingtaine également, ils regardent l’épopée de l’OM jusqu’au sacre en Ligue des champions. « Puis, nous sommes allés au stade Vélodrome ensemble. »

Le courant passe aussi avec Laurence, la compagne de Jean-François. À la fin des années 1990, le couple attend une petite fille. Il cherche un toit plus grand. Et décide d’y accueillir Philippe, alors seul, après le départ de sa sœur. « Une évidence », selon ces gens simples, merveilleusement simples.

« Je crois au destin »

Ils déménagent ensemble au Cap Corse en 2014 et forment une « famille ». Jean-François le dit : « Philippe est comme un frère. » Ciara, sa fille, ajoute : « Je peux lui dire des choses que je ne dirais pas à mes parents. »

L’autre univers du sanctuaire de Philippe est celui des jeux vidéo, incarnés par les portraits de héros virtuels, telle Zelda. « Mon premier amour », sourit Philippe, casquette Bugs Bunny sur le crâne. Jusqu’à ses 40 ans, il était un geek, accro à la console, « programmé pour toucher 950 € par mois d’aides ». En avril 2011, le réseau Playstation est piraté. Philippe s’inscrit sur Twitter, à la recherche d’informations. « J’ouvre la page et je me dis : « C’est quoi ce bordel ? » ».

« Twitter, une petite drogue »

Depuis, @philousports a apprivoisé le double visage « bienveillant » et « impitoyable » du réseau social. Devant sa TV de 163 cm de long, interpeller, vanner, raconter, en 280 caractères, est devenu comme « une petite drogue ».

En 2020, Philou a surtout disserté sur l’OM et le coronavirus, mais a aussi fait profiter ses fidèles de ses partenariats avec PMU ou Boulanger, et lancé un appel aux dons pour le Téléthon. Avec auto-dérision, toujours. Un exemple parmi des dizaines : « Mon atout séduction ? Faire zéro minute d’attente à Disney. »

Quasi quinqua, Philou incarne le « tonton bienveillant » de cette « famille » virtuelle. Elle le lui rend bien. En 2016, Philou tweete son ras-le-bol face aux démarches pour obtenir un fauteuil électrique. Avec Lawrence Leenhardt, journaliste à L’Équipe, il lance une cagnotte en ligne. « Ça paiera une roue », lui dit-il alors.

Il y repense, aujourd’hui. Ses yeux bleu-gris brillent : « En quatre jours, il y avait 15 000 €… Magique ! Mais je n’ai pas compris. Pourquoi moi ? ! » Le syndrome de l’imposteur. « Je ne comprends pas que… les gens puissent m’aimer, en fait. »

« Dans les moments noirs, je me reboote »

Un tourment moral qui se mêle à une souffrance physique continue, liée à sa maladie. Quand la douleur est trop intense, Philou ferme Twitter. « Dans les moments vraiment noirs, je me reboote. » Reboote ? « Je débranche mon appareil respiratoire. Trente secondes, une minute. Quand je le remets, la première inspiration fait du bien… Un shoot de vie. »

Cette détresse passagère de Philippe, Philousports ne l’aborde jamais sur Twitter. « Si je le dis, je vais perdre mon temps, et je n’en ai pas beaucoup. Je crois au karma, au destin. Si, dans ma vie, je suis handicapé, il y a une raison… » Laquelle ? «  Montrer aux jeunes handicapés qu’ils peuvent réussir. »

De rares rayons de soleil percent les nuages épais. Ils traversent la fenêtre d’une chambre à Pietracorbara, au Cap Corse. Elle appartient à un homme de 49 ans, « enfin 17 dans la tête et 100 dans les jambes ». Dix-sept ans pour la légèreté de son compte Twitter : @Philousports, suivi par plus de 250 000 personnes. Cent ans, pour sa maladie.

Une voix à la Dark Vador

Philippe (il ne souhaite pas rendre public son nom complet) est myélopathe, une pathologie génétique qui abîme la gaine de sa moelle épinière. Sur un fauteuil depuis ses 9 ans, il est relié par trachéotomie à un appareil de respiration artificielle.

Pour lui, chaque mot est une douleur. Il les distille par poignée de quatre ou cinq. Sa voix est faible, basse, enrouée, roque, gutturale, quasi métallique, mais aussi chantante, provençale, pénétrante, profonde. Il la décrit comme celle de « Dark Vador ». Certes, mais Dark Vador avec l’accent de Provence alors, celui qui sent le soleil, les oliviers et la mer Méditerranée.

« Je dormais sur la canapé du salon »

C’est à Marseille, dans le quartier populaire de la Rose Sauvagine, que Philippe vient au monde. Il n’a pas 10 ans lorsque son père, auquel il s’identifie tant, décède. Sa mère boit. Beaucoup. Trop. Il lui arrive de rouer son fils de coups. « Je me sentais coupable alors que j’étais victime. » L’enfance de Philou est ponctuée de manques. « En Normandie (où il a déménagé à 9 ans), je dormais dans le canapé du salon. » Aujourd’hui, il rattrape le temps perdu dans sa chambre.

Entrer dans ce lieu, c’est découvrir un musée d’une quinzaine de mètres carrés, où se mêlent deux univers. Il y a le sport, passion viscérale. Les maillots et ballons trônent par dizaines. Les crampons jaune fluo du footballeur belge Michy Batshuayi, offerts lors de son passage à l’Olympique de Marseille, attirent l’œil.

L’épopée de l’OM

Ce club a fait basculer l’existence de Philippe. En 1993, il habite dans un appartement à Aubagne. Avec le voisin du dessus, Jean-François, la vingtaine également, ils regardent l’épopée de l’OM jusqu’au sacre en Ligue des champions. « Puis, nous sommes allés au stade Vélodrome ensemble. »

Le courant passe aussi avec Laurence, la compagne de Jean-François. À la fin des années 1990, le couple attend une petite fille. Il cherche un toit plus grand. Et décide d’y accueillir Philippe, alors seul, après le départ de sa sœur. « Une évidence », selon ces gens simples, merveilleusement simples.

« Je crois au destin »

Ils déménagent ensemble au Cap Corse en 2014 et forment une « famille ». Jean-François le dit : « Philippe est comme un frère. » Ciara, sa fille, ajoute : « Je peux lui dire des choses que je ne dirais pas à mes parents. »

L’autre univers du sanctuaire de Philippe est celui des jeux vidéo, incarnés par les portraits de héros virtuels, telle Zelda. « Mon premier amour », sourit Philippe, casquette Bugs Bunny sur le crâne. Jusqu’à ses 40 ans, il était un geek, accro à la console, « programmé pour toucher 950 € par mois d’aides ». En avril 2011, le réseau Playstation est piraté. Philippe s’inscrit sur Twitter, à la recherche d’informations. « J’ouvre la page et je me dis : « C’est quoi ce bordel ? » ».

« Twitter, une petite drogue »

Depuis, @philousports a apprivoisé le double visage « bienveillant » et « impitoyable » du réseau social. Devant sa TV de 163 cm de long, interpeller, vanner, raconter, en 280 caractères, est devenu comme « une petite drogue ».

En 2020, Philou a surtout disserté sur l’OM et le coronavirus, mais a aussi fait profiter ses fidèles de ses partenariats avec PMU ou Boulanger, et lancé un appel aux dons pour le Téléthon. Avec auto-dérision, toujours. Un exemple parmi des dizaines : « Mon atout séduction ? Faire zéro minute d’attente à Disney. »

Quasi quinqua, Philou incarne le « tonton bienveillant » de cette « famille » virtuelle. Elle le lui rend bien. En 2016, Philou tweete son ras-le-bol face aux démarches pour obtenir un fauteuil électrique. Avec Lawrence Leenhardt, journaliste à L’Équipe, il lance une cagnotte en ligne. « Ça paiera une roue », lui dit-il alors.

Il y repense, aujourd’hui. Ses yeux bleu-gris brillent : « En quatre jours, il y avait 15 000 €… Magique ! Mais je n’ai pas compris. Pourquoi moi ? ! » Le syndrome de l’imposteur. « Je ne comprends pas que… les gens puissent m’aimer, en fait. »

« Dans les moments noirs, je me reboote »

Un tourment moral qui se mêle à une souffrance physique continue, liée à sa maladie. Quand la douleur est trop intense, Philou ferme Twitter. « Dans les moments vraiment noirs, je me reboote. » Reboote ? « Je débranche mon appareil respiratoire. Trente secondes, une minute. Quand je le remets, la première inspiration fait du bien… Un shoot de vie. »

Cette détresse passagère de Philippe, Philousports ne l’aborde jamais sur Twitter. « Si je le dis, je vais perdre mon temps, et je n’en ai pas beaucoup. Je crois au karma, au destin. Si, dans ma vie, je suis handicapé, il y a une raison… » Laquelle ? «  Montrer aux jeunes handicapés qu’ils peuvent réussir. »

Source OUEST FRANCE.