Pays de la Loire. Après avoir été séduit, le jeune handicapé escroqué par deux femmes…

Diminué par son handicap, le jeune Mayennais croyait avoir trouvé l’amour sur internet.

Sa belle amoureuse et une complice l’ont littéralement plumé lors d’une « sortie shopping » (3 865 €).

Elles ont été condamnées ce jeudi 5 mars 2020 par le tribunal de Laval (Mayenne) à de la prison et à rembourser leur victime.

Pays de la Loire. Après avoir été séduit, le jeune handicapé escroqué par deux femmes

Une triste affaire d’abus de confiance sur personne vulnérable. Tout commence sur un site de rencontre. Un jeune homme, Mayennais, atteint d’une maladie dégénérative occasionnant des troubles cognitifs et physiques lie contact avec une femme qui répond au pseudonyme de Julia.

Une virée shopping à 3 865 €

Les échanges virtuels durent trois jours. Rendez-vous est pris pour une rencontre à Laval (Mayenne). La jeune femme, une Brétilienne, vient avec une amie, lavalloise. Le jeu de séduction s’engage. Tous les trois décident de faire une virée shopping à Rennes. La carte bleue chauffe : restaurant chic, achat de produits cosmétiques, téléphone portable, tablette iPad, des outils de bricolage, lunettes, deux pleins d’essence, des courses alimentaires et même un retrait bancaire. Mais c’est toujours le jeune homme qui paie, pour un montant total de 3 865 €. Les deux femmes en profitent, mais à parts inégales.

« Personnalité bancale »

« Le processus est bien rodé, fustige la substitut du procureur Stéphanie Perchaud, ces femmes avaient parfaitement conscience de la faiblesse de la victime. » Elle demande pour l’instigatrice Julia (absente à l’audience) deux ans de prison dont six mois avec sursis. Et pour sa complice, elle-même reconnue handicapée, huit mois avec sursis.

Me William Pineau, l’avocat de la principale prévenue plaidera avec brio « des troubles psychologiques majeurs et une personnalité bancale. » Pour lui, ces femmes « profitaient, seulement, du désir des hommes qui ne veulent pas être seuls. Comme des call-girls. C’est bien différent de l’abus de faiblesse. »

Insuffisant pour le tribunal qui condamnera les deux femmes à deux ans de prison dont huit mois avec sursis pour Julia, et huit mois de prison avec sursis pour sa complice. Toutes les deux doivent indemniser leur victime à hauteur de 5 165 €.

Source OUEST FRANCE.

Eure-et-Loir : une usine de Mamie Nova recrute 11 jeunes salariés autistes…

Chez Novandie, filiale du groupe Andros, de jeunes adultes souffrant de troubles autistiques sévères travaillent sur les lignes du site d’Auneau.

Une expérience pionnière.

 Auneau (Eure-et-Loir), le 3 mars. Sur le site de Novandie, les 11 salariés autistes sont encadrés par une spécialiste des troubles autistiques.

Sur son poste de travail, Jordan, la vingtaine, colle des « intercalaires » sur des cartons dans la bonne humeur. Très concentré sur sa tâche, il manifeste sa joie en chantant avec ardeur. Ce jeune homme fait partie des onze salariés atteints de syndromes autistiques sévères qui, depuis 2014, ont progressivement rejoint l’entreprise Novandie, filiale du groupe Andros à Auneau (Eure-et-Loir), spécialisée dans les produits laitiers comme les yaourts Mamie Nova. Autour de lui, sous le regard de leur encadrante spécialisée dans l’autisme, trois autres jeunes autistes s’attellent au « dé-sachage », tandis que Louis pèse scrupuleusement les seaux d’ingrédients. A l’autre bout de la chaîne de production, un groupe vérifie les produits.

Sélectionnés par l’association Vivre et travailler autrement, fondée en 2014 par Jean-François Dufresne, ancien directeur général d’Andros et lui-même père d’un enfant autiste, ces jeunes travaillent à mi-temps dans ce site agroalimentaire « avec une grande efficacité », se félicite Yenny Gorce, la directrice de cette association, qui espère intégrer un millier d’adultes autistes dans d’autres grandes entreprises d’ici trois ans. Une petite révolution. A l’heure actuelle, plus de 95 % des autistes en âge de travailler sont exclus de l’emploi.

Des salariés devenus indispensables

Sur le site pionnier d’Auneau, il a fallu adapter le cadre de travail à ces salariés un peu particuliers, qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Des codes couleurs guident leurs actions. Les espaces délimités par un cadre jaune leur indiquent ce qu’il leur reste à faire, tandis que les repères en vert marquent ce qui a déjà été accompli. En bleu, ce sont les déchets qu’il conviendra de ranger. Leur travail méticuleux les a rendus indispensables. A tel point que la plupart d’entre eux bénéficient aujourd’hui d’un CDI. « Quand ils sont en vacances, c’est un peu la panique. Ils ont mis de l’ordre dans ces tâches un peu rébarbatives et répétitives qu’ils réalisent mieux que n’importe qui », explique-t-elle.

Cet accompagnement ne se limite pas à cette intégration professionnelle. Après leur matinée de travail, ces jeunes salariés rejoignent la « maison du parc », un lieu de vie en grande partie financé par de grandes entreprises, telles que Servair, filiale d’Air France ou L’Oréal, qui suivent attentivement ce projet depuis le début.

Dans cet ancien corps de ferme du château d’Auneau, où séjournent huit d’entre eux, ils apprennent à vivre en autonomie, « en faisant leurs courses, la cuisine, le ménage, en s’occupant du poulailler et du potager de cette maison, qui a été conçue très différemment des habituels établissements médico-sociaux ». Yenny Gorce se dit impressionnée par les progrès réalisés par chacun d’eux, leur degré d’implication et d’épanouissement, qui a parfois valeur d’exemple pour les 250 autres salariés du site.

Source LE PARISIEN.

Nancy. Une femme condamnée à 16 ans de réclusion pour avoir tué son fils autiste…

Une femme de 42 ans était jugée par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour le meurtre de son fils autiste de 14 ans.

Elle souffrait d’une altération du discernement, selon les experts psychiatres.

Nancy. Une femme condamnée à 16 ans de réclusion pour avoir tué son fils autiste

Une femme de 42 ans a été condamnée jeudi 5 mars à 16 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour avoir mortellement poignardé son fils autiste de 14 ans en 2016 à Landres.

Les jurés sont allés au-delà des réquisitions de l’avocat général, Maxime Tebaa, qui avait réclamé douze ans à son encontre.

En revanche, la cour a retenu l’altération du discernement, comme l’avait demandé Maxime Tebaa.

Les faits (sont) très graves et l’accusée (a) une large part de responsabilité dans la création du contexte délétère dans lequel les faits ont été commis, mais son état psychologique (a) contribué à la commission des faits, a indiqué l’avocat général.

Tué à coups de couteau

L’accusée avait donné à son fils de 14 ans des médicaments, qu’il avait vomis, puis l’avait poignardé à six reprises dans le torse le 20 septembre 2016 en fin de journée.

Elle avait ensuite tenté de se suicider en se blessant avec un couteau, puis en avalant des détergents.

Elle avait passé la nuit à côté des cadavres de son fils et du chien, tué à coups de couteau, qu’elle lui avait offert un an auparavant. La mère de famille avait donné l’alerte le lendemain matin.

Son avocat, Me Gérard Kremser, avait plaidé l’acquittement, estimant que le discernement de sa cliente était aboli au moment des faits.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, [ma cliente] est très satisfaite de cette décision, elle voulait être condamnée, a-t-il réagi, précisant que sa cliente ne comptait pas faire appel.

Le discernement de la prévenue en question

Lors de l’instruction, un premier expert psychiatre avait conclu à l’abolition du discernement de la quadragénaire, qui souffrait d’une dépression sévère au moment des faits.

Mais une contre-expertise réalisée par deux psychiatres avait conclu à une simple altération du discernement. Les médecins avaient alors souligné qu’elle n’avait délibérément pas pris son traitement et qu’elle avait utilisé les médicaments pour tuer son fils.

La prévenue, divorcée et sans emploi, vivait seule dans l’appartement familial avec son fils autiste, pris en charge par un établissement en Belgique, depuis que sa fille aînée était partie vivre chez son père l’été précédent.

Son entourage avait souligné à la barre à quel point elle était isolée, ayant rompu tout contact depuis plusieurs années avec sa famille au moment des faits.

Source OUEST FRANCE.

Cognac : pour défendre les handicapés, la police dresse 53 PV pour stationnements gênants…

La police nationale et municipale se mobilise pour les droits des handicapés. Depuis le début de l’année, les agents ont verbalisé 53 fois des automobilistes mal garés.

Cognac : pour défendre les handicapés, la police dresse 53 PV pour stationnements gênants

Les automobilistes cognaçais respectent-ils les droits des handicapés ? Visiblement, ils s’en soucient peu, si l’on en croit la police..

Depuis le début de l’année, 53 PV ont été dressés pour du stationnement gênant, révèle le commissariat. Les agents de la police municipale et nationale sont particulièrement vigilants en ce moment.

Bientôt la fourrière ?

17 verbalisations ont été enregistrées en deux mois pour stationnement sur des places pour handicapés. Concernant le stationnement gênant (sur les trottoirs), on arrive à 34 PV en janvier et février. Ces infractions sont punies d’une amende de 135 euros.

Enfin, deux stationnements sur des passages protégés (les passages piétons, notamment) ont été relevés. Ces faits sont passibles d’une amende de 35 euros.

La police veut donc faire passer un message : le respect du code de la route n’est pas une option. Et les fonctionnaires pourraient se montrer moins cléments : si les infractions continuent, le recours à la fourrière pour enlever les véhicules en stationnement gênant est envisagé. Voilà les Cognaçais prévenus.

Source SUD OUEST.

L’hôpital ne lui renouvelle pas son contrat après l’annonce de son cancer…!

Une infirmière contractuelle de l’hôpital de Remiremont (Vosges) n’a pas été reconduite dans ses fonctions à la suite de l’annonce de sa maladie.

Malgré la mobilisation de son mari et du député local, l’établissement campe sur ses positions, légales.

L'hôpital ne lui renouvelle pas son contrat après l'annonce de son cancer...!

Pas prolongée à cause d’un cancer du sein ? L’hôpital de Remiremont, dans les Vosges, s’est séparé d’une infirmière contractuelle, en CDD depuis deux ans dans l’établissement, quelques jours après l’annonce de sa maladie, relate Vosges-Matin.

« On l’a appelée pour lui dire que compte tenu de son arrêt maladie, son contrat qui devait être renouvelé le 1er mars ne serait pas prolongé. Ils ne se sont pas cachés sur la raison, à savoir l’arrêt », a expliqué au quotidien son compagnon, Florent, scandalisé.

Malgré une lettre du député

« Ils m’ont dit de manière très froide que le fait de ne pas la reconduire, ce n’était pas illégal. Ce qui est vrai, a-t-il ajouté. Ils ont reconnu qu’ils n’avaient pas respecté le délai de prévenance. Ils devaient en effet lui notifier fin janvier que son contrat se terminait fin février. »

L’affaire a mobilisé jusqu’au député de la 3e circonscription des Vosges, Christophe Naegeln, qui a écrit une lettre au directeur de l’hôpital. « J’ai exposé des arguments d’humanité auxquels on m’a opposé des arguments organisationnels et financiers, a relaté l’élu. Je regrette ce manque d’empathie. »

Source EST REPUBLICAIN.

INQUIETANT – GendNotes : des données « politiques » dans les contrôles routiers ?… et plus grave !…

Les gendarmes disposent d’une nouvelle application. Ils pourront saisir données ethniques, religieuses, sexuelles, la santé ou politiques si elles sont « strictement nécessaires ».

 GendNotes : des données « politiques » dans les contrôles routiers ?

Qu’est-ce qu’une « nécessité absolue » ? Un décret publié le 20 février autorise aux gendarmes l’usage d’une « application mobile de prise de notes » baptisée GendNotes, disponible sur les smartphones et tablettes réservés aux forces de l’ordre. Cet outil, sorte de bloc-notes numérique – pourra être utilisé « à l’occasion d’actions de prévention, d’investigations ou d’interventions ».

Dans une section dite de notes libres, les militaires de gendarmerie pourront saisir des informations « relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle », précise le texte.

Ces données personnelles ne peuvent être collectées que si elles sont « strictement nécessaires, adéquates et non excessives au regard des finalités poursuivies », indique le décret pris par le Premier ministre Edouard Philippe. Elles seront conservées 3 mois (et jusqu’à un an).

Interprétations et inquiétudes

Avocats et associations ont fait part de leurs inquiétudes autour d’un « fichage » de la population. Car ce sera donc aux gendarmes de décider – par exemple en bord de route ou lors d’une manifestation – ce que sont ces informations « strictement nécessaires ».

« Certes, le texte limite l’enregistrement aux informations « nécessaires, adéquates et proportionnées », mais comme aucune cible n’est précisée, les gendarmes sont totalement maîtres de la décision et de l’interprétation des critères de nécessité » explique la pénaliste Virginie Gautron à nos confrères de CheckNews, l’organe de vérification de l’information de Libération.

D’autres autorités – gendarmes de la même unité, maire de la commune concernée, préfet – pourront avoir accès aux notes inscrites par les pandores. « Avec l’application mobile, les gendarmes vont être encore plus poussés à écrire des choses, à laisser des détails, parfois dans le feu de l’action avec aucun recul, donc ça augmente le risque d’erreur ou d’interprétation farfelue », commente Arthur Messaud, juriste à l’association La Quadrature du Net, au micro de France 2.

Autre motif d’inquiétude : le traitement des informations collectées. Le ministère de l’intérieur assure que les données sensibles saisies dans les « notes libres » ne seront pas croisées avec d’autres bases, comme le fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ).

Contacté par Libération, la place Beauvau assure que ces données ne seront collectées qu’à bon escient : « Il n’y a aucun fichage de la population, qu’il soit politique, religieux, syndical ou sur les orientations sexuelles. GendNotes est un outil qui permet la prise de notes dématérialisées (elle était jusqu’à présent manuscrite) des gendarmes dans le cadre de leurs interventions. Dans certains cas, la prétendue origine raciale, les croyances religieuses, etc. sont directement liées à l’intervention, les gendarmes doivent être spécifiquement autorisés à collecter ce type de données ».

Dans une délibération du 3 octobre dernier, la Commission nationale de l’informatique et des libertés – dont l’avis est consultatif – s’est dite favorable au dispositif, malgré quelques réserves, notamment autour de la conservation non-cryptée des données. Mais certaines associations devraient prochainement déposer des recours.

Vidéo, cliquez ici.

Source AUTO MOTO.

L’État laisse-t-il passer des milliards d’euros de fraude aux prestations sociales ?…

Selon le magistrat spécialisé Charles Prats, quelque 1,8 million de numéros de Sécurité sociale seraient basés sur des documents frauduleux, alimentant une escroquerie qui pourrait s’élever à plusieurs milliards d’euros chaque année.

L’administration assure au Figaro que le risque est maîtrisé.

Le chiffre de 14 milliards d'euros est avancé par Charles Prats. Le déficit budgétaire de l'État s'établissant à 67,8 milliards d'euros en 2017, la fraude représentait à elle seule 20% du trou budgétaire annuel.

Un «scandale d’État», rien de moins, selon le magistrat Charles Prats. Un non-problème, pour l’administration de la Sécurité sociale. Qui a raison? Le premier, ancien membre de la Délégation nationale de lutte contre la fraude, service rattaché à Bercy, affirme dans plusieurs médias (Europe1, RMC) que des comptes de sécurité sociale frauduleux permettent à des individus de prétendre aux aides sociales des différentes branches (maladie, vieillesse, famille) à une échelle massive. Une estimation de 14 milliards d’euros est avancée, presque le triple du déficit de la Sécurité sociale en 2017. La direction de la Sécurité sociale (DSS) et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) assurent de leur côté que le risque est entièrement maîtrisé, et qu’une fraude à cette échelle est impossible. Pourtant, la sénatrice UDI-UC Nathalie Goulet, qui s’est saisie du dossier au niveau parlementaire, dit se heurter à une fin de non-recevoir des gouvernements et majorités successives depuis plusieurs années sur le sujet, et évoque «un État dans l’État», qui préfère rester muet sur le dossier plutôt que d’avouer sa faute.

«Sésame, paye-moi»

Comment une telle faille serait-elle possible, selon le magistrat et la sénatrice? Pour un bénéficiaire né à l’étranger, la sécurité sociale attribue un numéro manuellement, sur la base de documents d’identité du pays de naissance. Or depuis une circulaire prise sous le gouvernement Jospin, les photocopies sont autorisées pour attester des documents d’identité. Un processus de contôle allégé qui aurait permis de nombreuses inscriptions frauduleuses, donnant ainsi accès à une part importante de l’univers des prestations sociales françaises. Des comptes sécu surnommés «Sésame, paye-moi» par Nathalie Goulet.

Mais combien seraient-ils exactement? Dans le bilan 2011 de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude, des policiers avaient travaillé sur un échantillon de 2056 dossiers sociaux, et identifié 10,4% de faux (selon Charles Prats, 80% des faux documents copiaient des papiers algériens, marocains, congolais et maliens).Par extrapolation, sur les 17,6 millions de comptes de Français nés à l’étranger, le nombre de dossiers frauduleux atteindrait donc 1,8 million. Ce vendredi, Charles Prats indique au Figaro avoir fourni au Sénat et à Nathalie Goulet les preuves que le chiffre a été présenté en cabinet ministériel, à l’époque de l’étude.

De là, et dans l’hypothèse où tous ces comptes servent activement une escroquerie, le magistrat avance une somme de 13 à 14 milliards d’euros, en prenant la moyenne des dépenses annuelles de sécurité sociale par compte (environ 7500 euros). Un chiffre qui donne surtout un ordre de grandeur: il pourrait être largement surestimé, par exemple si les fraudeurs tiraient des montants plus bas pour éviter d’être repérés, ou si les comptes étaient simplement erronés mais sans volonté d’arnaque aux aides sociales. Il pourrait également être sous-estimé: en février 2018, la CAF poursuivait un Algérien de 49 ans qui avait touché indûment plus de 32.000 euros d’allocations en deux ans et demi (soit 12.800 par an) en se prétendant Irakien, rapporte Les Nouvelles d’Alsace. Au passage, l’homme avait été relaxé, le tribunal de Strasbourg estimant qu’il n’avait pas commis de tromperie caractérisée, car «l’administration savait qu’il y avait une incertitude sur son identité».

Plusieurs amendements refusés

En 2011, le gouvernement de François Fillon et la majorité UMP avaient décidé d’avancer sur le sujet, en appuyant le principe d’un arrêt des versements, dès la constatation d’une pièce frauduleuse dans un dossier de sécurité sociale. Toutefois, l’alternance politique de 2012 avait tout annulé, aucun décret d’application n’ayant été pris pour la mesure. Depuis, Nathalie Goulet a échoué plusieurs fois à réintroduire le même type d’amendement, et a demandé la création d’une commission d’enquête en novembre 2017, sans plus de succès. La sénatrice déplore que l’État n’ait «absolument pas la culture de l’évaluation» et indique ne pas comprendre cette volonté d’éluder la question.

L’administration affirme que les comptes ont tous été contrôlés

Mais alors, des milliards partent-ils dans la nature chaque année à cause d’un simple laxisme de l’administration sur des documents d’identité? Contacté par le Figaro, le cabinet d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, nous redirige d’abord vers la Direction de la sécurité sociale (DSS). Pour cette dernière, les chiffres avancés sont «totalement faux», à commencer par le taux de fraude documentaire: «il y a huit ans, il y avait peut-être un sujet concernant la non-traçabilité» des documents servant à établir des comptes. Mais depuis, «différents niveaux de contrôle incluant des outils du ministère de l’Intérieur et des communications avec les consulats ont été mis en place» pour vérifier l’authenticité des documents des Français nés à l’étranger. À propos du stock d’identités frauduleuses, la DSS souligne qu’un audit sur les comptes étrangers a eu lieu et qu’ «environ 500.000 comptes à risque ont été écartés». Malgré des demandes répétées, Le Figaro attend toujours de recevoirles pièces justificatives. En 2016, seuls 2000 contrôles avaient eu lieu, selon la secrétaire d’État Ségolène Neuville, alors interrogée par Nathalie Goulet.

De son côté, la Cnav (la Caisse nationale d’assurance vieillesse) fait état d’échantillons avec des taux d’anomalie plus faibles constatés sur le flux de nouvelles inscriptions (600.000 dossiers par an): 6,3% en 2011, 5,44% en 2013, 4,23% en 2018. Et surtout, elle ne pose pas le problème du stock à risque dans les mêmes termes. Le service ne considère pas comme «fraude» à proprement parler les défauts relevés dans les documents: «une pièce d’identité de qualité moyenne ou non satisfaisante, relevée comme anomalie, ne veut absolument pas dire qu’il y a une volonté d’escroquerie». Renaud Villard, directeur de la Caisse, ajoute de même qu’«un numéro de Sécu n’ouvre pas de droit en soi. À chaque prestation, il y a une barrière à l’entrée avec d’autres justificatifs». Pour lui, si le chiffre d’1,8 million de comptes frauduleux était exact, «on trouverait tout le temps des cas d’abus. Mais il n’y a pas de risque financier sur l’existence d’un NIR (Numéro d’inscription au répertoire, qui est un moyen de dialogue entre services». Le responsable conclut qu’il y a «bien sûr des dossiers de fraude, mais absolument pas à l’échelle décrite».

Dernier détail, les deux administrations ne tiennent pas le même discours sur l’autorisation des photocopies: pour la DSS, celles-ci ne sont plus autorisées pour créer un compte, pour la Cnav, elles le sont lorsque le demandeur est «physiquement présent».

Pas de quoi dissiper les doutes aux yeux de Nathalie Goulet: «soit ils ont fait le ménage et c’est tant mieux, soit non, mais dans tous les cas un contrôle parlementaire est absolument nécessaire». Contactées par le Figaro, des sources parlementaires LaREM ne se prononcent pas sur le dossier. Une d’entre elles souligne que pour la majorité, le «non-recours» aux aides sociales est un problème aussi grave que la fraude, et assure que plusieurs mesures permettront bientôt de mieux lutter contre les détournements, notamment l’échange d’informations entre administrations, ainsi que le versement social unique, qui doit être mis en place l’année prochaine, et qui nécessitera le croisement des fichiers fiscaux et sociaux.

Source LE FIGARO.

 

Le magistrat Charles Prats évoque désormais une fraude sociale potentielle de 30 milliards d’euros…

Interrogé en commission d’enquête parlementaire, le magistrat a évoqué de nouveaux documents et s’est montré plus alarmiste que jamais….

Le magistrat aboutit au chiffre de 2,4 millions d'étrangers actifs en surnombre dans le système de la Sécurité sociale française.

«L’administration fait-elle la politique de l’autruche ?» C’est la question que se posait à haute voix le député Patrick Hetzel (LR), président de la commission d’enquête parlementaire sur la fraude aux prestations sociales, après l’audition de Charles Prats, mardi dernier. En cause, de nouveaux documents officiels à partir desquels le magistrat, qui a fait de l’estimation de la fraude sociale un cheval de bataille, calcule une perte potentielle de l’ordre de 30 milliards d’euros, bien loin des estimations de la Sécurité sociale, qui chiffre la fraude à quelques centaines de millions d’euros au maximum.

À l’appui de cette nouvelle démonstration, un document publié le 7 novembre dernier : la réponse des pouvoirs publics à une question posée par une précédente commission d’enquête parlementaire. À la rentrée, la députée Carole Grandjean (LREM ) et la sénatrice UDI Nathalie Goulet (UDI) avaient demandé au ministère des Solidarités et de la Santé le nombre de «NIR actifs», c’est-à-dire le nombre de comptes au format spécifique aux personnes nées à l’étranger, et capables de recevoir des prestations sociales (excluant donc les cartes désactivées).

Dans les pages du Journal Officiel de la République Française, l’administration concernée disait recenser 12.392.865 personnes nés à l’étranger «disposant d’un droit ouvert à recevoir au moins une prestation sociale». Et c’est sur la base de ce nouveau groupe d’assurés que Charles Prats relève une première incohérence : selon l’Insee, il existe 8,2 millions de personnes, immigrées ou non, nés à l’étranger en France. Pourquoi un tel écart?

En retranchant les retraités vivant à l’étranger (1,1 million) et les régimes spécifiques à la Polynésie et à la Nouvelle-Calédonie, le magistrat aboutit au chiffre de 2,4 millions de personnes nées à l’étranger actives en surnombre dans le système de la Sécurité sociale française. C’est en se basant sur une dépense moyenne nationale de 11.800 euros par NIR que le magistrat déclare que la fraude potentielle pourrait atteindre «30 milliards d’euros par an».

42% des bénéficiaires d’allocations familiales «nés à l’étranger»?

Dans le détail, d’autres incohérences surgissent, qui font douter le magistrat : sur les plus de 12 millions d’assurés nés à l’étranger selon le ministère, 86% auraient un droit ouvert aux prestations maladie, 43% seraient en situation de recevoir des prestations familiales et 33% auraient des droits à la retraite. En confrontant ces pourcentages aux statistiques sur les bénéficiaires d’aides sociales en France, cela ferait par exemple 42% des bénéficiaires d’allocations familiales qui seraient nés à l’étranger, ou encore un cinquième des retraités en France qui seraient nés à l’étranger… Des chiffres incohérents, selon le magistrat, sauf à imaginer des compte de sécu surnuméraires, support d’une fraude de grande échelle.

Contactée par Le Figaro, la direction de la Sécurité sociale renvoie à son communiqué du 13 février faisant état de 609.000 cartes Vitale en surnombre, et souligne que «cela ne signifie pas qu’il y a des fraudes ou de la consommation de soins avec ces cartes Vitale». En commission, le magistrat évoquait pourtant ce point : «quand on est dans la branche famille, c’est qu’on touche tous les mois… Même chose pour la branche vieillesse avec le versement d’une retraite». Affaire à suivre.

Charles Prats

⭕️12,4 millions de personnes nées à l’étranger ont des prestations sociales alors qu’elle ne sont que 8,2 millions selon l’INSEE… Finalement l’enjeu de sur les NIR c’est 30 milliards, pas 14‼️Je viens de donner les docs issus du Gvt à la commission d’enquêt.

Source LE FIGARO.

Handicap: ces pays où l’assistance sexuelle est encadrée, voire remboursée…

Pour rouvrir le débat en France, où la pratique est interdite car assimilée à de la prostitution, la secrétaire d’État aux personnes handicapées invoque la Suisse, le Danemark ou les Pays-Bas, pays où la pratique est légale voire remboursée par la sécurité sociale.

L’assistance sexuelle est principalement légale dans les pays où la prostitution l’est également. (Photo d’illustration).

L’assistance sexuelle pour les personnes handicapées s’invite une nouvelle fois dans le débat public. Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du premier ministre chargée des personnes handicapées, a saisi le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en ce sens. Un débat clos depuis 2013 lorsque le comité avait rendu un avis négatif, s’appuyant sur le «principe de non-utilisation marchande du corps humain». En effet, en France, la loi interdit l’activité des assistants sexuels puisque ces derniers sont rémunérés à la séance. Une pratique proche de la prostitution. Il ne s’agit pas «d’ouvrir un réseau de prostitution, cette question est totalement ridicule, à côté de la plaque. Ces assistants de vie sexuelle existent déjà en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse. Allons voir comment ont été formées ces personnes», a alors dit Sophie Cluzel sur Europe 1 et CNews.

La problématique a déjà été évoquée dans la convention des nations unies du 13 décembre 2006 relative aux droits des personnes handicapées. L’article 25 de cette convention précise notamment: «Les États Parties reconnaissent que les personnes handicapées ont le droit de jouir du meilleur état de santé possible sans discrimination. Ils prennent toutes les mesures pour leur assurer l’accès à des services de santé qui prennent en compte les sexospécifités.» Il est également précisé que les pays ayant ratifié cette convention doivent leur fournir «des services de santé gratuits ou d’un coût abordable couvrant la même gamme et de la même qualité que ceux offerts aux autres personnes, y compris des services de santé sexuelle et génésique et des programmes de santé publique communautaires».

Plusieurs pays voisins «ont d’ores et déjà encadré l’assistance sexuelle; cela, de différentes manières. Le statut des professionnels varie également selon la réglementation des États, mais tous insistent particulièrement sur le ‘recrutement’ et la formation des aidants», expliquait déjà François Vialla, directeur du Centre européen d’études et de recherche droit et santé, dans l’avis du CCNE de 2013.

• Pays-Bas

Les Pays-Bas ont été un des premiers pays à avoir proposé l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées, au début des années 1980. À noter que le système prostitutionnel hollandais est très permissif. L’association pour des Relations Alternatives SAR propose des prestations sexuelles depuis 1982. Les tarifs varient entre 85 et 100 euros l’heure. D’après l’association, 95% des demandes sont masculines.

Au Pays-Bas, l’assistance sexuelle est reconnue comme un soin. «Les prestations sont parfois remboursées par les assurances sociales des collectivités locales», expliquait François Vialla. Dans son ouvrage «handicaps et sexualités: le livre blanc» , Marcel Nuss explique aussi: «Dans certaines régions, les personnes handicapées peuvent toucher une allocation de la part des services sociaux pour ce type de prestations».

• Danemark

La prostitution est dépénalisée au Danemark, seules les organisations comme le proxénétisme et les maisons closes sont interdites. D’ailleurs, les travailleurs du sexe doivent s’inscrire en tant que travailleur indépendant et sont même susceptibles de payer des impôts à partir de 50.000 euros de revenus par an. Le versement d’une aide sociale, considérée comme une «indemnité de handicap» a également été mis en place pour permettre aux personnes handicapées d’obtenir les services d’une assistante sexuelle ou d’une prostituée.

• Belgique
Bien que l’on cite souvent en exemple la Belgique, l’assistance sexuelle y est certes pratiquée mais non réglementée. Les questions morales étant identiques à celles posées en France et concernant l’assimilation à la prostitution. La prostitution n’est pas interdite en Belgique et le pays a la même législation que le Danemark: le proxénétisme et les maisons closes sont interdits.

Dans un avis du Comité national d’éthique belge rendu en 2017, les membres estiment que «comme tout adulte majeur, la personne handicapée physique jouit en droit de sa pleine capacité d’exercice et peut dès lors consentir librement à toute pratique sexuelle qu’elle souhaite».

L’assistance sexuelle devrait ainsi «constituer une offre de service reconnue par les pouvoirs publics à travers un cadre réglementaire» mais ne devrait pas «faire l’objet d’un remboursement par les pouvoirs publics (via les mutuelles ou autres)».

• Suisse Romande

En Suisse Romande, les premières formations d’assistance sexuelle ont vu le jour en 2007 à l’initiative de l’association Sexualité et handicaps pluriels. La prostitution est légale et encadrée et «toute personne désirant exercer cette activité est libre de le faire et est considérée comme indépendante», précise Christine Fayet, secrétaire générale de l’association. Le métier d’assistant sexuel est, ainsi, assimilé à une activité prostitutionnelle. L’État ne prend absolument pas en charge les formations. Ces dernières sont données par des associations. Les formations sont ouvertes à tous et les profils sont variés: il s’agit parfois de prostituées, de professionnels de santé ou d’autres types de métiers.

• Allemagne

En Allemagne, la prostitution est légale et régulée. En 1995, un «service de contact corporel», nommé SENSIS, a été créé. En principe, tout le monde peut devenir assistant sexuel et plusieurs associations proposent des formations. L’institut pour l’autodétermination des personnes handicapées (ISBB) est notamment spécialisé. Selon les länder, certains actes sexuels réglementés de façon différente. «La plupart du temps, il s’agit de massages et de caresses et la pénétration est interdite», explique Julia Tabath, présidente de l’association Choose.

• États-Unis

Outre-Atlantique, l’assistance sexuelle est apparue dans les années 1970. Aux États-Unis, aucune loi n’interdit spécifiquement l’accompagnement sexuel bien que la prostitution soit tout de même considéré comme un délit dans la majorité des États.

Dans certains États, notamment en Californie où la prostitution est illégale, les assistants sexuels ont le statut de «sexual surrogates» (partenaire de substitution). L’activité est reconnue et un accompagnant sexuel peut même être proposé à une personne handicapée par son médecin ou son thérapeute.

Source LE FIGARO.


 

Film “De Gaulle“ : la trisomie de Clémence l’éloigne de l’école… Interview…

Âgée de 13 ans, Clémence, qui incarne la fille du général de Gaulle dans le film qui sort en salle le 4 mars, avec Lambert Wilson et Isabelle Carré, est déscolarisée depuis plusieurs mois.

Une situation que rencontrent beaucoup de familles d’enfants porteurs de handicaps, faute de places dans les structures adaptées.

Désemparée, sa mère, Agnès Hittin, a lancé un appel très relayé sur Facebook. Interview.

Comment s’est passé le tournage du film ?

C’était une très belle aventure. Une aventure familiale notamment puisque ses frères et sœurs ont joué les cousins d’Anne de Gaulle. Nous sommes partis tous ensemble sur les routes du tournage. Clémence a dû se dépasser car il n’était pas évident pour elle de faire des choses qu’on lui imposait. J’ai essayé de la rassurer au maximum. Elle a dû par exemple monter sur un poney à cru, le cheval était surexcité, je voyais qu’elle était tétanisée. Mais elle est très volontaire. Et puis il y avait beaucoup de monde, des figurants qui jouaient des soldats blessés, de la fumée, du bruit… Il a fallu qu’elle intègre tout ça. L’équipe du tournage a été très gentille, elle a été vraiment choyée. Les acteurs ont été assez exceptionnels. Ils se sont mis à sa portée. Elle en a retiré de la joie. Je crois que ça l’a amusée de devenir une petite starlette !

Les acteurs ont-ils été touchés par Clémence ?

Il y a eu des très beaux retours d’Isabelle Carré dans différentes interviews où elle parle de Clémence avec beaucoup de vérité. Rencontrer des enfants différents, cela apporte toujours quelque chose. De la spontanéité par exemple. Je pense que la présence de Clémence donne de la profondeur au film.

« Les enfants porteurs de trisomie 21 ont toute leur place au cinéma car ils ont beaucoup à offrir à la société. »

On ne voit pas souvent un enfant porteur de trisomie 21 au cinéma…

« Non. Et pourtant ils ont toute leur place car ils ont beaucoup à offrir à la société. »

Être maman d’une petite fille comme Clémence, cela signifie quoi ?

Je suis une maman comme les autres. Sa trisomie fait partie notre vie mais ça ne fait pas tout d’elle. Je suis presque fière qu’elle porte cette trisomie en elle car elle apporte une vraie richesse. Tout n’est pas si noir. Nous avons aussi des difficultés avec nos autres enfants ! Je n’ai jamais souffert du regard des autres.
J’ai tenu un journal intime pendant plusieurs années après la naissance de Clémence car j’avais envie et besoin de témoigner, de mettre en avant qu’avoir un enfant trisomique pouvait être source de joie et que la différence n’est pas obstacle au bonheur. J’ai donc tenu un blog (« Clémence, le bonheur dans tes yeux », à lire aujourd’hui sur une page Facebook). Une expérience dont j’ai témoigné sur France 2 il y a deux ans. J’ai eu beaucoup de retours de mamans, dont un que je n’oublierai jamais : elle avait le projet d’arrêter sa grossesse et elle a choisi finalement de garder l’enfant après m’avoir écouté. De ma petite expérience, je suis heureuse de pouvoir redonner confiance parce que c’est la peur qui entraine ce genre de démarche et de choix.

Vous êtes catholique. Est-ce que cela vous aide à vivre le handicap de votre fille ?

Forcément. Cela aide particulièrement. Dès le départ, j’ai pu accueillir. Il y a eu des larmes, oui. Mais ça nous a donné un certain souffle, ça nous a porté, ça nous a donné confiance. Et la confiance est la meilleure des armes.

Clémence est totalement déscolarisée depuis le mois de décembre. 

Vous avez lancé un appel le 26 février sur Facebook pour que Clémence puisse être scolarisée. Quelle est la situation de votre fille aujourd’hui ?

Clémence est totalement déscolarisée. Elle est à la maison depuis le mois de décembre. Elle avait auparavant fréquenté pendant sept ans dans l’association Aime la vie à Voisin-le-Bretonneux. C’est une petite école humaine, chrétienne, extraordinaire, créée par deux éducatrices, il y a 30 ans, qui accueille six enfants trisomiques et porteurs d’autres handicaps. Son organisation est très adaptée aux enfants trisomiques : enseignement le matin et des activités l’après-midi. Mais elle s’arrête aux 12 ans de l’enfant.
Lorsque l’on fréquente ce genre de structure, il est difficile de rejoindre ensuite dans une école classique. Les classes Ulis en collège, qui suivent les programmes classiques de l’Éducation nationale, ne sont pas adaptées pour Clémence. Elle n’a jamais fréquenté de grosse structure. Pour elle, ce serait source de souffrance d’être lâchée dans ce type d’établissement.
Nous avons contacté tous les Instituts médico-éducatifs (IME) autour de chez nous, sans succès. Nous avions trouvé une grande école privée hors contrat, mais ça s’est très mal passé. L’établissement nous a demandé de chercher une autre solution.

« Je ne suis pas institutrice, je suis maman ! Je n’ai pas les méthodes. »

Comment va Clémence ? Et vous, dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

Clémence va bien. Elle est très entourée, elle a un cadre familial solide et la chance d’avoir une maman qui ne travaille pas. Ce qui est douloureux pour elle, c’est de ne plus être en relation avec d’autres enfants. Elle a des frères et sœurs mais ce n’est pas pareil, ce ne sont pas des amis.
De mon côté, je ne me laisse pas démonter. J’essaie de ne pas lâcher le scolaire donc je lui donne quelques cours à partir des cahiers de son ancienne école. Mais je ne suis pas institutrice, je suis maman ! Je n’ai pas les méthodes. Je ne me sens pas de faire ça. Je le fais par amour pour ma fille mais ce n’est pas une solution. Néanmoins, je suis dans la confiance ; j’ai toujours fonctionné comme ça. Nous n’avons jamais eu de difficultés particulières avec Clémence, là c’est la première tuile. C’est difficile mais c’est peut-être le chemin qu’on doit suivre. D’autres parents le vivent. C’est fatigant parce qu’on s’inquiète beaucoup en tant que parent.

« Nous ne voulons pas un placement, mais un établissement où elle sera heureuse. »

Qu’est-ce qui est responsable de cette situation selon vous ?

C’est difficile de pointer quelque chose ou quelqu’un. Il manque des structures adaptées, surtout des petites structures. Les listes d’attente sont très longues. Tous les établissements ne conviennent pas aux enfants ou aux modes éducatifs des parents. L’insertion, proposée dans les classes Ulis, c’est génial quand ça marche, mais cela ne fonctionne pas pour tout le monde. On a contacté tous les IME autour de notre lieu de résidence. Nous en avons visité un avant les vacances, qui nous proposait une place, mais nous avons refusé car il n’était pas adapté pour Clémence. C’était tous des grands gaillards de 19 ans… Clémence est encore petite. Nous ne voulons pas un placement, mais un établissement où elle sera heureuse. Comme pour tous les enfants, en fait. Nous n’avons peut-être pas pris les choses assez en amont, mais on ne le sait pas en tant que parents ! Il faut s’y prendre au moins deux ans en avance. Nous continuons à chercher en élargissant notre champ de recherche.

Quelle serait la structure idéale pour Clémence ?

Un IME en petit effectif. Elle est effrayée quand il y a trop de monde. Elle n’aime pas le bruit. Ou bien une classe Ulis mais avec les bons éducateurs. Elle n’est pas très scolaire. Elle aime le sport, la musique, les activités manuelles, la cuisine… Si seulement il existait des établissements avec ce genre d’activités !

Source LA VIE.