Paris : Transports gratuits ou demi-tarif pour l’accompagnateur d’un voyageur handicapé sur le réseau Ile-de-France Mobilités…

Ce jeudi est la journée internationale des personnes. Ile-de-France Mobilités va voter la gratuité ou le tarif réduit pour les accompagnateurs de voyageurs handicapés. La grille tarifaire doit également être harmonisée.

Paris : Transports gratuits ou demi-tarif pour l'accompagnateur d'un voyageur handicapé sur le réseau Ile-de-France Mobilités.

Des transports franciliens plus accessibles. Ile-de-France Mobilités va voter le 9 décembre une mesure améliorant les conditions de transport des personnes à mobilité réduite. Désormais le voyage de leurs accompagnateurs sera gratuit ou à demi-tarif. Une harmonisation des tarifs pour les voyageurs handicapés va également être mise en place sur son réseau de bus, métro, train, tram. Selon Ile-de-France Mobilités, « le nombre de bénéficiaires de ces mesures est estimé à 20.000 pour les accompagnateurs et entre 150.000 et 200.000 pour les détenteurs d’une carte de mobilité inclusion​ pour l’Ile-de-France ».

Grille tarifaire pour les personnes à mobilité réduite et leurs accompagnants sur le réseau Ile-de-France Mobilités.

Jusqu’à présent les titulaires d’une carte ONAC (délivrée par l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre) et les Franciliens porteurs d’une carte d’invalidité avec mention Cécité bénéficiaient selon les cas de réductions sur les tickets et billets ou de la gratuité pour eux-mêmes voire pour leur accompagnateur.

Des conditions identiques pour les voyageurs non-franciliens

Ile-de-France Mobilités a fait le choix de simplifier son offre et d’étendre son dispositif aux visiteurs de passage. Désormais, « les accompagnateurs des titulaires d’une carte mobilité inclusion bénéficient d’une réduction de 50 % sur les produits tarifaires payés au voyage sur l’ensemble du réseau », indique IDFM à 20 Minutes. L’ensemble du réseau est gratuit pour les accompagnateurs des titulaires d’une carte mobilité inclusion avec la mention « Invalidité » et la sur-mention « Besoin d’accompagnement ».

Pour les voyageurs non-franciliens et leurs accompagnateurs, bénéficiant d’une carte délivrée par l’ONAC, une carte d’invalidité ou une carte mobilité inclusion portant la mention « Cécité », Ile-de-France Mobilités leur donne un accès au réseau « aux mêmes tarifs que les voyageurs franciliens ».

Source 2 MINUTES.

 

 

Toulouse : Il reprochait à la SNCF de le faire voyager dans des conditions indignes, un usager handicapé perd son combat…

JUSTICE L’étudiant en fauteuil de 28 ans veut continuer à se battre pour l’accessibilité, partout.

Toulouse : Il reprochait à la SNCF de le faire voyager dans des conditions indignes, un usager handicapé perd son combat

Il raconte des trajets en train entre Toulouse et Paris qui virent au cauchemar parce que la porte des toilettes n’est pas assez large pour son fauteuil. Kévin Fermine, qui reprochait à la SNCF de le faire voyager « dans des conditions indignes », est presque arrivé au bout de son combat judiciaire. Et il n’a pas tourné en sa faveur. La Cour de cassation​ a annulé lundi la décision de la Cour d’appel de Toulouse qui avait condamné la compagnie ferroviaire à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à l’étudiant de 28 ans.

« Cette décision, rendue par la plus haute juridiction française, ne fait que renforcer mon sentiment que dans ce pays les personnes handicapées sont considérées comme des citoyens de seconde zone », a réagi le fervent militant pour l’accessibilité.

« Une défaite qui cache une grande victoire »

Son avocat, Pascal Nakache, est plus optimiste : « C’est une défaite apparente qui cache une grande victoire », assure-t-il, affirmant que « la Cour de cassation dit également que la SNCF ne peut se prévaloir d’aucun délai pour mettre en accessibilité [aux personnes handicapées] ses trains ».

Kévin Fermine n’entend pas abandonner sa lutte. Il ira « s’il le faut, devant la Cour européenne des droits de l’Homme ».

Source 20 MINUTES.

Sur la route, des postes d’appel d’urgence mettent en danger les personnes handicapées…

Pour les personnes à mobilité réduite, la majorité des zones d’arrêt d’urgence ne permettent pas de se mettre en sécurité. Des solutions existent pourtant.

Et ce, depuis 1996.

Henri Tendron, Paul Bahuaud et Pierre Grenon, de l’association Orthopédie sans frontières, dénoncent les postes d’appel d’urgence dangereux pour les personnes handicapées.

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ou du moins celle qui l’a poussé à nous avertir. Cet après-midi d’octobre, Henri Tendron est fâché lorsqu’il nous montre ce qu’il qualifie d’« aberration ». Depuis près de trente ans, ce militant infatigable de la sécurité routière traque les aménagements dangereux.

Dans son viseur aujourd’hui : la zone d’arrêt d’urgence nouvellement construite sur le périphérique nord de Nantes. L’été dernier, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) des Pays de la Loire a finalisé les travaux d’élargissement du périphérique entre la porte d’Orvault et la porte de Rennes. (La Dreal des Pays de la Loire n’a pas eu le temps de nous répondre dans les délais de publication de l’article.)

Impossible de franchir la barrière

Avec deux amis d’Orthopédie sans frontières (OSF), une association humanitaire qui envoie du matériel orthopédique médical dans une trentaine de pays, il nous a invités à venir constater le problème par nous-même. « La zone d’arrêt d’urgence n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite » , dénonce le retraité.

En effet, tout du long de l’aménagement, un mur à hauteur de taille a été bâti. Parfait pour se placer derrière à l’abri en attendant la dépanneuse lorsqu’on est valide… Mais impossible à franchir en fauteuil roulant. « Sauf qu’il y a des personnes en fauteuil qui conduisent seules. Comment doivent-elles faire pour se mettre en sécurité ? » interroge Paul Bahuaud, membre d’OSF.

« Les aires d’autoroutes sont bien équipées mais ce n’est pas le cas des postes d’appel d’urgence (PAU) » , explique Pierre Grenon, président d’OSF. Car le problème n’est pas spécifique à cet aménagement nantais. Au contraire. Une grande partie des PAU de France ne sont pas accessibles.

« La plupart des postes construits avant 1996 »

Pourtant, depuis 1996, le Service d’études techniques des routes et autoroutes explique dans son guide technique d’implantation des postes d’appel d’urgence comment les rendre accessibles aux personnes handicapées.

L’un des principaux exploitants autoroutiers, Vinci Autoroutes, justifie cela par le fait que la plupart des postes ont été construits avant 1996. « Au fur et à mesure qu’on retravaille sur la chaussée et l’autoroute, on remet aux normes les bornes sur ces sections-là. Toutes les bornes installées depuis 1996 le sont selon les normes que vous avez mentionnées [celles du guide technique du Setra, NDLR] », assure Vinci Autoroutes.

Pourtant, il suffit d’utiliser l’outil Street View de Google Maps pour se rendre compte que ce n’est pas le cas. L’autoroute A87 qui relie Angers à La Roche-sur-Yon en passant par Cholet a été inaugurée en 2002. Elle compte de nombreux PAU non accessibles. Plus récente encore, dans le Loiret, la liaison entre l’autoroute A6 à Courtenay et l’autoroute A10 à Artenay a été réalisée en 2009. De nouveau, on peut constater que de nombreux postes ne sont pas aux normes.

« Ça fait des années que j’écris à plusieurs instances mais rien ne bouge, déplore Henri Tendron. Va-t-on attendre un drame pour faire évoluer les choses ? »

Source OUEST FRANCE.

En fauteuil avec son chien, on la fait descendre du bus à Lorient…

Alors qu’elle était à bord d’un bus de la CTRL, ce jeudi, avec son chien d’assistance, une Lorientaise atteinte d’un lourd handicap a été sommée, par le conducteur, de museler son animal ou de descendre du véhicule, contrairement à la réglementation en vigueur.

Auregan Sevellec a été contrainte de descendre d’un bus au motif que son chien ne portait pas de muselière. Mais en tant que chien d’assistance, Gitane en était bel et bien dispensée.

« J’avais pris le bus une demi-heure avant sans aucun souci », raconte Auregan Sevellec. À 26 ans, cette étudiante lorientaise est atteinte d’une maladie rare qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant, avec Gitane, son chien d’assistance. Mais ce jeudi, peu avant 13 h, alors que la jeune femme est installée à bord d’un second bus, à l’arrêt place Alsace-Lorraine, le conducteur lui demande de museler son chien. « J’ai expliqué qu’il s’agissait d’un handichien, précise-t-elle. Le conducteur a alors téléphoné à la CTRL pour se renseigner avant de me répéter que je devais museler Gitane ou descendre du bus ». Auregan choisit donc, de dépit, la seconde option et termine son trajet en fauteuil.

« Je prends les transports en commun avec mon chien depuis sept ans, c’est la première fois que cela m’arrive, confie-t-elle. Pour ne pas nuire à l’image des handichiens, j’ai préféré descendre ». Contrariée, Auregan Sevellec a choisi de ne pas porter plainte mais toutefois d’écrire à la CTRL et de témoigner « pour que cela ne se reproduise pas ».

La CTRL s’excuse

La loi impose à tous les chiens une muselière à bord des transports en commun à l’exception des chiens d’assistance pour personnes malvoyantes ou à mobilité réduite. En conformité avec la législation, le règlement de la CTRL autorisait donc Auregan Sevellec à monter à bord avec son chien non muselé. Dans sa réponse au mail de protestation de la jeune femme, la CTRL s’excuse : « Après vérification auprès du service concerné, il apparait que le conducteur du véhicule a lancé un appel radio à son responsable afin de savoir si votre chien pouvait monter à bord. Le conducteur n’a pas précisé à l’opérateur qu’il s’agissait d’un handichien. Ce dernier lui a donc, conformément à notre règlement intérieur, indiqué que les chiens ne peuvent être acceptés à bord si ceux-ci ne sont pas muselés. Nous regrettons cet incident et nous nous excusons pour la gêne occasionnée ».

Mieux informer pour éviter la confusion

Auregan Sevellec ne conserve pas de rancune de cet incident mais souhaite un meilleur niveau d’information sur le sujet pour éviter les situations confuses : « Mon intention n’est pas de critiquer le conducteur qui a cru appliquer le règlement, mais d’informer les professionnels ainsi que les passagers, qui ont assisté à ce refus, de la réglementation sur les chiens d’assistance. De plus, cinq chiots sont en formation dans le pays de Lorient et devraient circuler dans les bus avec des dresseurs qui ne sont pas atteints de handicap, il faut éviter les quiproquos ».

Source LE TELEGRAMME.

Ezymob, une appli pour guider les personnes en situation de handicap visuel dans les transports en commun …

Se déplacer dans les transports en commun peut s’avérer être un véritable parcours du combattant pour les personnes déficientes visuelles.

Trois jeunes ingénieurs ont mis l’intelligence artificielle au service du développement d’Ezymob, une application qui a vocation à guider les personnes en situation de handicap visuel lors de leurs déplacements.

Sortir de chez soi, marcher jusqu’à la gare la plus proche, valider son titre de transport, monter sur le quai, prendre le bon train, trouver une place assise ou encore s’arrêter au bon arrêt, le tout en évitant la foule… Une simple routine pour la majorité des personnes, et pourtant une véritable épreuve pour les 1,7 million de personnes atteintes d’un trouble de la vision en France.

Camille Maldjian, Robin Le Gal et Julien Mirval, trois jeunes ingénieurs ont développé, depuis un an et demi, Ezymob, une application utilisant l’intelligence artificielle afin de « permettre la mobilité et l’autonomie des personnes déficientes visuelles. » L’idée : favoriser le déplacement des personnes en situation de handicap visuel dans les transports en commun, et ce, grâce à une application, actuellement en phase de test, qui à terme les guidera.

Une application gratuite pour les utilisateurs

« C’est une application qui va comprendre toutes les étapes d’un trajet en transports en commun », explique Camille Maldjian, chargée du développement de la startup. Une fois sorti de chez lui, l’utilisateur n’a qu’à lancer son application qui va le guider jusqu’à la gare, puis sur le bon quai. Une fois que le train arrive, l’application détectera, tel un scanner, l’emplacement de la porte qui sera indiqué par un signal sonore ou une vibration. Même fonctionnement pour détecter les sièges libres.

À terme, Ezymob va également vocaliser les arrêts et accompagner l’utilisateur lors de ses correspondances comme le démontre la jeune ingénieure : « On l’appelle assistant personnel complet car chaque utilisateur va pouvoir personnaliser son application selon ses besoins ». L’application est gratuite pour les utilisateurs. Ezymob souhaitait en effet que son modèle économique soit compatible avec ses valeurs : « On ne voulait pas faire payer les personnes déficientes visuelles. Nos clients sont donc les opérateurs de transport et les agglomérations. »

Une version test en janvier 2021

L’application, qui n’a pour l’instant été développée que pour le réseau de transport parisien, est toujours en phase de test. Au début, les opérateurs et agglomérations devaient financer, dès septembre 2020, les essais de l’application sur leur réseau, avant de pouvoir contracter une licence annuelle leur permettant de mettre l’application à disposition des utilisateurs. Les démarches ont été reportées à cause de la crise sanitaire : « L’aspect d’accessibilité est toujours important pour eux, mais pour l’instant il passe au second plan ». À situation exceptionnelle, stratégie exceptionnelle. La startup a dû s’adapter aux imprévus.

Dès janvier 2021, l’application sera disponible en téléchargement pour que les utilisateurs puissent la tester directement : « Le but est de tester la solution à grande échelle et démontrer (aux opérateurs) qu’elle est utile et utilisée pour les personnes déficientes visuelles. »

Ezymob s’est également associée au cabinet de conseil en handicap Kouide pour développer Gamino, une plateforme digitale de sensibilisation des collaborateurs au handicap en entreprise.

Source Carenews.

L’Ile-de-France étend son aide pour l’achat d’un vélo pour les personnes handicapées…

MOBILITE Les tandems, triporteurs ou autres dispositifs de troisième roue électrique permettant le transport de personnes handicapées vont bénéficier d’une aide financière de la région Ile-de-France.

La région Ile-de-France étend son dispositif d’aide à l’achat en faveur du vélo, en se tournant vers l’inclusivité. Ile-de-France Mobilités qui propose déjà une aide à l’achat de 50% du prix du vélo, avec un plafond de 500 euros, a en effet décidé d’élargir le dispositif de subventionnement à d’autres catégories de vélos « afin de prendre en compte l’ensemble des situations de handicap », indique-t-on au sein de la collectivité.

Cette aide à l’achat va concerner des nouveaux types de vélos : les tandems permettant de circuler avec une personne en situation de handicap, les vélos triporteurs permettant de transporter une personne en fauteuil roulant, et le dispositif de troisième roue électrique.

55.000 demandes d’aide d’achat depuis février

L’aide à l’achat pour ces nouveaux vélos sera opérationnel dès ce lundi et concerne les vélos achetés à compter du 1er juillet 2020. Elle consiste en une aide à hauteur de 50 % du prix du vélo après déduction des aides locales ou de la Sécurité sociale, plafonnée à 50 %.

La région indique avoir reçu 55.000 demandes d’aide d’achat pour un vélo entre février et le 21 septembre 2021, « environ la moitié ont été validées », est-il annoncé. Pour 2021, le budget prévu par IDFM est de 300 millions d’euros.

Source 20 MINUTES.

Pays de Quimperlé. Tourisme et handicap : se former pour accueillir tous les publics…

L’office de tourisme Quimperlé Terre Océane organisait lundi 28 septembre, au Domaine de la Porte Neuve à Riec-sur-Bélon, une journée d’information sur la marque nationale Tourisme et Handicap (T & H).

De la théorie et de la pratique… Pour les prestataires du tourisme, du Pays de Quimperlé, soucieux du bien accueillir des personnes en situation de handicap.

Cette journée de sensibilisation avait pour thème l’accessibilité des personnes en situation de handicap et s’adressait particulièrement aux acteurs du secteur touristique et culturel du Pays de Quimperlé, membres adhérents de l’Office.

Vingt-deux professionnels ont répondu présent, principalement des propriétaires de gîtes, de campings et guides touristiques.

L’objectif visé est de les accompagner pour les aider à obtenir la marque Tourisme & Handicap, seule marque d’État attribuée aux professionnels du tourisme qui s’engagent dans une démarche de qualité ciblée sur l’accessibilité aux loisirs et aux vacances pour tous, développe Géraldine Buiatti, conseillère en séjour.

Du personnel formé

L’office Terre Océane a obtenu la marque en janvier 2020 après avoir adapté ses locaux à l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, avec la prise en compte des quatre familles de handicaps, visuel, mental, moteur et auditif.

L’ensemble du personnel (onze) a été formé et nos outils d’informations ont été adaptés à l’exemple des documents en caractères agrandis ou consultables en écriture braille, comptoirs abaissés ou boucles magnétiques pour amplifier les sons… Nos cinq bureaux d’accueil sont aujourd’hui les ambassadeurs de la marque engagée auprès des professionnels du tourisme », complète Géraldine Buiatti.

Une journée informative et constructive

Après les informations techniques et administratives du matin, un déjeuner pris à l’aveugle en binômes était proposé, pour mettre les volontaires en situation de mal ou non voyance.

L’après-midi était consacré aux exercices pratiques sur le terrain et dans les locaux adaptés mis à disposition par Anne Cadou, responsable du Domaine de la Porte Neuve. Mais aussi des mises en situation de handicap et atelier de communication non verbale, jeux de mimes, etc. Le tout grâce à Sophie Papin, formatrice et auditrice qualité tourisme.

Pour nous prestataires, c’est important de consolider nos connaissances. Nous nous devons d’accueillir tous les publics avec des installations adaptées à tous. Quelques idées reçues sont tombées. J’ai découvert des choses aujourd’hui, la langue des signes, le télétexte, des nouveaux outils, etc., témoigne Annaïk Le Roy, gestionnaire du camping le Kergariou situé dans la commune de Clohars-Carnoët.

Source OUEST FRANCE.

Impossible d’obtenir des test PCR de moins de 72h, les voyageurs pris en otage par des délais trop longs…!

« Moi, le tout compris, c’est fini ! », Kevin, 34 ans, doit partir en Martinique mi-octobre : impossible de reporter ou d’annuler sans tout perdre ou presque.

Un stress absolu et pas de vacances, notamment à cause des tests PCR de moins de 72h irréalisables.

Etes-vous certains de pouvoir réaliser un test PCR COVID et obtenir un résultat en moins de 72H, aujourd'hui ? mission quasi impossible en Normandie, aucune certitude, gros risque, stress et parfois grosses pertes d'argent pour les voyageurs.

« C’est le rêve d’une vie qui s’écroule ! », explique Kévin Moreau, un habitant de Besny-sur-Mer, tout près de Caen. Un sentiment d’injustice le tiraille depuis une semaine, depuis qu’il voit sur les images des journaux télévisés des gens agglutinés aux comptoir des compagnies aériennes pour embarquer vers les DOM-TOM, alors qu’ils attendent encore des résultats de tests Covid-PCR qui n’arrivent pas dans leurs boites mail, au moment prévu.
« J’ai réalisé tout seul devant ma télé que la galère s’annonçait pour nous alors que ce voyage (ndlr : il part le 20 octobre prochain en Martinique) c’est le rêve de toute une vie, et des économies sur plusieurs années pour mes parents. »

J’ai téléphoné à tous les laboratoires du Calvados : aucun ne peut s’engager ni à me donner un rendez vous 72 heures avant mon départ- un samedi à 14H- et encore moins de me fournir le résultat en 48Heures. Et c’est partout pareil alors je fais comment ?

Kévin Moreau, voyageur vers la Martinique

Une semaine qu’il retourne la situation dans tous les sens. Sans résultats.

Des tests de moins de 72H: un mirage?

Dans 4 semaines, le 20 octobre, il doit donc s’envoler d’Orly pour Fort de France avec la compagnie Corsair. Ce voyage tout compris, acheté chez Carrefour Voyages en décembre dernier, à une époque ou le Covid n’existait pas, ne prévoit pas la clause « annulation crise sanitaire. Le remboursement total n’est plus possible depuis le 14 septembre (fin de validation des demandes imposé par décret). Certes, selon les conditions générales de vente,  il peut encore tout annuler, jusqu »à 22 jours avant le jour J. « Mais Carrefour Voyages m’explique que je perds alors 50% de la somme totale soit 1600 euros. »

Je ne m’imagine pas annoncer à ma mère qui est auxilliaire de vie et qui gagne 1200 euros par mois péniblement qu’elle va perdre 1600 euros, comme ça, d’un coup. C’est des années d’économie pour eux et c’était le premier grand voyage de leur vie. Sans vous raconter notre vie, c’est aussi offrir à mon beau-père, son mari, un retour sur ses origines. Il n’y est jamais allé, faute d’argent. Le ciel nous tombe sur la tête!

Kévin Moreau, voyageur pour la Martinique

Aucune dérogation : ce test doit être de 72H maximum, heure pour heure, à l’embarquement

Depuis le 10 juillet dernier, un protocole sanitaire très strict est mis en place pour accéder aux territoires d’Outre-Mer. Et dans beaucoup de pays du monde entier. Seul les Maldives viennent d’alléger leurs obligations.

C’est deveu un véritable cauchemar pour les voyageurs. Il faut se présenter à l’embarquement avec « Un test RT-PCR de détection du Covid-19 réalisé 72h avant « , comme l’indique la compagnie Corsair sur son site internet.

Pour cela, très officiellement, Corsair annonce un partenariat avec un groupe privé regroupant 850 laboratoires.
Une réalité qui a été efficace jusque mi-août. Depuis l’engorgement est tel dans les labos, que le partenariat n’a plus de sens. Il faut ,en plus, avoir acheté son billet d’avion chez Corsair, en direct, et pas dans un packaging de voyagiste.

 » Effectivement, on teste les gens qui voyagent avec nous, avec billlet acheté en direct mais ils ne sont même plus prioritaires depuis la priorisation pour les personnels de santé et les gens avec symptômes et ordonnances. C’est une règle fixée par le ministère de la Santé et les ARS. Impossible donc pour nos clients de prendre rendez-vous. Même sous les tentes que nous avons installées à Orly, il n’y a absolulent rien de garanti et l’attente est très très longue », confie la direction du siège de la compagnie Corsair.

Dans l'organisation de la priorisation voulue par le gouvernement, les voyageurs ne sont absolument pas recensés. Et quand on sait qu'actuellement même les prioritaires attendent 5 jours, voire plus, pour recevoir le mail et le résultat du test PCR....tout devient compliqué

Dans l’organisation de la priorisation voulue par le gouvernement, les voyageurs ne sont absolument pas recensés. Et quand on sait qu’actuellement même les prioritaires attendent 5 jours, voire plus, pour recevoir le mail et le résultat du test PCR….tout devient compliqué© ARS Normandie
La DGS, la direction  générale de la Santé à Paris, nous précise également qu’aucun voyageur muni d’un titre de voyage ne peut, depuis cette mi-septembre, être considéré comme prioritaire pour un résultat en 48H dans un laboratoire ou au CHU, ni même pour un rendez-vous de prélèvement.
Sachant que les test en drive, à Caen par exemple, est désormais limités à 100 doses par jour pour maîtriser l’engorgement en aval : les chances pour Kévin se réduisent encore un peu plus et toujours aucune perspective rassurante.« D’ici mi-octobre, je peine à croire que ça va aller en s’améliorant. Les chiffres augmentent chaque semaine et la grippe va bien se rajouter là-dessus. »Corsaire confirme également que leur situation est encore plus compliquée avec ce voyage en « tout compris » vendu par un voyagiste : il  sera impossible pour Kévin s’il est bloqué à attendre son mail du laboratoire, d’embarquer dans un prochain vol, sans frais. Cette formule, là aussi, n’est proposée qu’aux achats en direct.

En résumé, si on lâche tout maintenant, on perd 1600 euros et si on prend le risque d’essayer et que nous n’avons finalement pas la preuve d’un test négatif en notre possession au comptoir de l’aéroport, on perd tout : soit 3200 euros ! Entre me couper une jambe ou un bras, je ne sais plus!

Kévin Moreau, voyageur vers la Martinique

Cette situation ubuesque vécue par des milliers de voyageurs qui veulent rejoindre les Antille ou la Réunion s’est donc aggravée ces derniers jours avec le délai des 72 H devenu un mythe.

D’autres destinations ( notamment en Afrique) sont concernées.

Des élus des Dom-Tom s’en sont émus à l’Assemblée nationale pour que la réglementation évolue, que les délais s’allongent. Même si au niveau médical, on se doute qu’ils perdront alors tout leur sens.L’incohérence commence à énerver beaucoup de monde, certains se rappellent de l’affaire des masques et des dossiers sensibles du printemps, en pleine crise sanitaire.

Le stress monte partout chez les voyageurs…et voyagistes

Moi je dois partir en février aux Antilles, j’ai engagé de l’argent dans ce voyage et quand je vois la situation aujourd’hui, je ne suis pas tranquille. Dois-je annuler? Vais-je perdre de l’argent ? La semaine dernière, une personne qui travaille dans un laboratoire de Caen me racontait que des clients ont perdu 15000 euros, comme ça. D’autres pètent les plombs dans les files d’attente dans une crise de panique.

Pierre-Marie, futur voyageur pour les Antilles

Les agences de voyage sont en première ligne. Un réseau d’agences français a lancé une pétition en ligne pour faire évoluer la réglementation  : « PCR moins de 72 h : le nouveau crash test des voyages ? »

Tout ça va nous plonger encore plus dans la crise. C’est franchement dissuasif pour tous ceux qui veulent voyager. Je suis ouverte deux heures par jour et ne gère plus que des annulations. J’ai vendu 2 voyages pour Noël, une catastrophe. On ne voit plus personne sauf pour des problèmes de remboursement. C’est un manque de cohésion total ce délai de 72H qui ne correspond à rien de réel sur le terrain. Du coup, les gens s’imagine qu’on se fait du beurre en gardant leur argent mais c’est dingue ! Notre secteur ne se remettra jamais du Covid si on ne nous facilite pas un peu les choses.

Anne-Claire ,directrice d’une agence de voyage indépendante en Normandie

Acheter son billet en direct c’est différent ?

Même si les agences de voyage s’en défendent en mettant en avant les conditions générales de vente et la responsabilité de l’acheteur, il y a tout de même une différence entre acheter une formule tout compris où on ne maîtrise pas les négociations entre la compagnie aérienne, l’hôtel et les loueurs de voiture.

Les compagnies aériennes sont très conciliantes sur les reports quand le billet a été acheté en direct sur leur site ou à leur comptoir.

 » Nous reportons jusqu’en décémbre 2021 les voyages de cet automne mais si le billet a été acheté en direct« , affirme Corsair. Des accords sont passés avec certains voyagistes, également. Mais comment le client peut avoir cette information ?

Du côté de Carrefour Voyages, notre demande d’information sur les possibilités de report sans frais de tels voyages  sont encore à l’étude.
Mais, la solution doit-elle venir des voyagistes ? Beaucoup se retournent vers le gouvernement et pointent un cafouillage administratif qui rouvre les cicatrices de débats douloureux, notamment sur le port du masque.

 

Source FR3.

Tourisme et handicap : « On s’est aperçu qu’on pouvait, du jour au lendemain, être soi-même légèrement handicapé »…

Pascal et Marie Lyne Folleau ont adapté leur hôtel dès les années 2000 aux touristes handicapés.

Parce qu’ils ont eux-mêmes vécu quelques mois à mobilité réduite, ils ont saisi l’importance d’accueillir tous types de clients.

Marie Lyne et Pascal Folleau, les propriétaires du gîte de l'Arcombelle, à Montigny-le-Roi en Haute-Marne, août 2020

Le roulis des voitures et les passages de camions rythment les journées et les nuits du gîte de l’Arcombelle. Au centre de tout et au milieu de nulle part, Montigny-le-Roy est situé sur l’axe Metz-Nancy-Dijon, à proximité de l’autoroute et des gares de Chaumont, Langres et Dijon. Une place rêvée pour tous les touristes qui descendent ou remontent de vacances. Plus qu’un emplacement géographique stratégique, l’Arcombelle affiche dans un coin de la réception un autre atout : une plaque bleu et jaune, marque du label tourisme et handicap.

Une certification qui en dit long sur l’accueil que réservent Marie Lyne et Pascal Folleau à leurs clients. Pour elle Lyne, accueillir, c’est avant-tout aider. Aider des touristes qui arrivent à vélo de la gare de Langres, à une heure de trajet en voiture de Montigny. « Mettez les vélos dans le monospace », leur dit-elle alors. Une évidence pour la quinquagénaire. « Ils étaient gênés mais à mes yeux, c’est normal de le faire. » Sans surcoût, on a trouvé peu d’établissements qui acceptent de tels services.

Accueillir, c’est aider et accompagner

Naturellement, quand il a fallu adapter l’établissement aux normes de la loi de 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, Marie Lyne a suivi une formation d’apprentissage de la langue des signes. « J’ai que cinq niveaux sur vingt-cinq, avance-t-elle, comme pour s’excuser d’avoir perdu de l’entraînement. On n’a que peu de clients sourds ou mal-entendants, je ne pratique plus beaucoup. » Idem quand il a fallu s’adapter aux aveugles et mal-voyants. La Haut-Marnaise s’équipe de lunettes spéciales qui reproduisent le handicap. « Je vous dis pas combien de temps il a fallu pour monter les escaliers », se souvient la gérante dans un rire, mimant la scène les bras tendus devant elle. Désormais, une rampe en inox et des lampes ont été installées pour réfléchir la lumière, un moyen de rendre la rampe visible aux déficients visuels. Les murs sont rouges et les portes vertes cerclées de marron afin de créer de forts contrastes.

« Tant qu’on n’a pas le nez dans le handicap, tant qu’on ne se met pas en condition, on ne peut pas comprendre ce qui est bon ou non pour bien les accueillir. »

Marie Lyne Folleau, gîte de l’Arcombelle.

Pascal défend une vision légèrement différente. Selon lui, l’accueil des personnes handicapées est dans l’accompagnement. « Un sourire, un bonjour pour commencer, pas besoin de trop en faire. Ce qu’ils veulent, c’est être traités comme tous les autres clients », assure-t-il. Accompagner les clients, bien sûr, mais lui aussi a su se laisser guider. « Il faut accepter de faire venir quelqu’un qui vous dise que vous avez tort », tranche le gérant. Quand il a initié les travaux, il a fait venir un spécialiste. « Il est arrivé et a détaillé tout ce qui n’allait pas. J’ai mis mon égo de côté, j’ai écouté et j’ai pris des notes. »

Quand nous avons demandé à l’office du tourisme du département quel était la personne la plus avancée dans cette démarche, la réponse a fusé, visiblement évidente : Pascal Folleau. Il faut dire que son gîte est le premier de Champagne-Ardenne à avoir obtenu la certification, en 2007. Et ce n’est pas seulement la loi de 2005 qui a forcé la main du Haut-Marnais, mais un concours de circonstances.

Le gîte de l'Arcombelle compte 23 chambres, dont deux adaptées aux handicaps moteur, mental, visuel et auditif

Le gîte de l’Arcombelle compte 23 chambres, dont deux adaptées aux handicaps moteur, mental, visuel et auditif

Des entorses et des aides publiques

Le déclic a eu lieu quand lui et son épouse ont souffert de blessures handicapantes. « J’étais convaincu de devoir le faire car moi-même j’ai été par deux fois légèrement handicapé, se souvient-il. J’ai eu des entorses à la cheville, des entorses aux genoux et quand on a des entorses, ce n’est pas facile de monter les escaliers. » Un manque de mobilité qui lui a donné du temps pour se renseigner. Les genoux de Marie Lyne ont également montré quelques faiblesses, à tel point qu’elle est équipée de prothèses.

« Les personnes handicapées, ce ne sont pas que le mal-entendants ou les malvoyants. Les personnes qui rentrent du ski et qui ont une attèle, elles sont bien contentes d’avoir la chambre dite handicapé ou même rien que l’ascenseur. Il est bienvenu pour tout le monde. »

Marie Lyne Folleau, gîte de l’Arcombelle.

Le couple n’est pas le seul à dresser ce constat. Chaque année, l’association tourisme et handicaps estime que 17 à 18 millions de Français pourraient avoir besoin d’un logement adapté des suites d’une blessure ou d’un handicap passager. Un chiffre qui englobe également les personnes âgées, les femmes enceintes, les blessés de retour du ski.

Le label tourisme et handicap est plus exigeant dans son attribution que la loi 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

Le label tourisme et handicap est plus exigeant dans son attribution que la loi 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

Quand Pascal Folleau a fait installer un ascenseur dans son établissement, il s’est vite rendu compte qu’il allait faire des heureux. Pas seulement pour les personnes à mobilité réduite, mais pour son personnel. « Les femmes de chambre l’utilisent tous les jours, leur travail est moins pénible. Sans compter pour les personnes âgées ou les commerciaux qui arrivent chargés, avec des sacs et des valises. »

Les blessures des Folleau n’ont pas été leurs seules motivations. Pascal le concède, les subventions publiques de l’époque ont joué un rôle capital dans son choix. Son plus gros investissement, l’ascenseur, a été financé à 90% par des subventions. « Chez Pascal Folleau, à l’époque, les aides étaient conséquentes. Une mise aux normes ça coûte de l’argent et cela demande du temps pour les travaux et monter les dossiers, appuie Emmanuel Mosini, chargé du label tourisme et handicap en Haute-Marne. À l’époque, il fallait être volontaire. » Justement, troisième élément de la recette de l’Arcombelle : un technicien que Pascal employait dans les années 2000, capable de « tout faire », des travaux au montage de dossiers complexes.

Au même moment, peu de gérants d’établissements se bousculent pour se plier aux nouvelles législations en vigueur. Pas seulement à cause des aspects techniques, mais aussi psychologiques qui freinent les entrepreneurs. « Il est question de sensibilité et de développement durable, au même titre que l’écologie, tout le monde n’a pas cette fibre ou cette sensibilité », explique Emmanuel Mosini.

Ce n’est pas forcément dans leur parcours de vie. C’est la même chose pour l’écologie, certains ne sont pas encore convaincus. Cela ne fait pas partie de leurs priorités.

Emmanuel Mosini, chargé du label tourisme et handicap en Haute-Marne.

Le Guide Tourisme et Handicap de la Haute-Marne

Au fil du temps, Pascal, Marie Lyne et Emmanuel ont essuyé les mêmes remarques. « Trop cher », « pas assez de clients handicapés », « de la paperasse en plus »… En tant que représentant des Logis de France, « M. Folleau », comme s’amuse à l’appeler son épouse, tente de répandre la bonne parole. « Je leur dis : ce n’est pas seulement pour les clients, mais pour votre personnel. À la fin, tout le monde bénéficie des aménagements », assène-t-il. De son côté, Emmanuel Mosini s’évertue lui aussi à défendre la cause du handicap, « un combat de très longue haleine. En 2005, certains patrons ont été obligés de faire des dérogations pour pouvoir prolonger l’activité car trop peu d’établissements étaient aux normes. »

Tous le reconnaissent, les choses vont dans le bon sens. « Mais il faut sans arrêt rappeler les évidences : c’est que le handicap et l’accessibilité, c’est une question de dignité. On doit tout faire pour leur permettre d’avoir une vie standard : aller où ils veulent comme ils le veulent. Comment tolère-t-on que des gens restent au bord de la route ? C’est une question de droits. C’est de l’humanité, de la dignité. Il faut toujours être vigilant et lutter pour faire avancer les choses. » Des rappels constants pour que l’accueil ne soit jamais conditionné à un fauteuil, des lunettes, une maladie. En tout, 18 musées, gîtes, hôtels et restaurants hauts-marnais sont labellisés tourisme et handicap.

Source FR3.

 

Handicap : après le confinement, l’ambitieux chantier de l’accessibilité des gares reprend en Île-de-France…

Stoppés net par le confinement, les chantiers de mise en accessibilité des gares ont repris en région parisienne. Objectif fixé par Île-de-France Mobilités : 60% du réseau ferré francilien accessibles aux personnes à mobilité réduite à l’horizon 2024.

Un calendrier ambitieux au regard des chantiers.

La construction d'un passage souterrain, sous les voies ferrées de la gare SNCF de Saint-Denis / L'Île-Saint-Denis, en juin 2020.

Aux abords de la gare de Saint-Denis, une vaste structure de béton et d’acier est en cours d’assemblage. De loin, on dirait un immeuble en train de sortir de terre. En réalité, il s’agit du futur passage souterrain géant destiné à faciliter la circulation des voyageurs dans l’une des dix gares les plus fréquentées d’Île-de-France.

Un ouvrage, qui sera « rippé« , c’est-à-dire glissé, en quelques heures seulement, sous les voies ferrées à la fin de l’été 2020. Colossale entreprise, à l’image du programme de mise en accessibilité des gares d’Île-de-France : 268 gares, SNCF et RATP confondues, devront être accessibles aux personnes à mobilité réduite pour les Jeux olympiques de Paris. Soit une gare à livrer toutes les trois semaines, d’ici 2024.

La construction en plein air du futur passage souterrain de la gare de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, en juin 2020.

A Saint-Denis, le souterrain de 10 mètres de large est l’un des nombreux ouvrages sur ce chantier de modernisation de la gare de Saint-Denis / L’Île-Saint-Denis. Avec 90.000 voyageurs quotidiens, il s’agit d’un nœud essentiel de correspondance entre les lignes H du Transilien et le RER D. Sans compter les Thalys, Eurostar et autres TGV qui traversent la gare chaque jour.

Problème récurrent dans les gares d’Île-de-France : la hauteur des quais, inadaptée au matériel roulant, comme par exemple les rames de type « Francilien ». « Aujourd’hui, le quai est bas. Notre objectif est de rehausser le quai de 30 à 40 centimètres de façon à ce qu’il arrive à la bonne hauteur« , explique Jimmy Thibault, directeur d’opérations chez SNCF Réseau.

Objectif : 60% du réseau ferré accessible pour les Jeux olympiques de 2024

Epidémie de Covid-19 oblige, les travaux ont toutefois été interrompus durant le premier mois du confinement. A l’heure de la reprise, la feuille de route reste bien remplie : rendre 60% du réseau ferré accessibles aux personnes en situation de handicap, d’ici les Jeux olympiques de Paris 2024. Une obligation faite par Île-de-France Mobilités, l’autorité régulatrice des transports en région parisienne, moyennant une enveloppe de 1,4 milliard d’euros.

La SNCF doit ainsi aménager 209 gares, « soit 95% du trafic voyageurs« , explique Martine Berçot, directrice adjointe du programme accessiblité SNCF Île-de-France. Installation d’ascenseurs et d’escaliers mécaniques, parvis inclinés, quais rehaussés, passages élargis… Entre 2009 et 2019, « 107 gares ont été mises en accessibilité« , précise Martine Berçot, une soixantaine de gares SNCF étant en chantier cette année.

« Dans beaucoup de gares, les travaux principaux ont été menés en un an ou deux. Mais pour obtenir l’ouverture des ascenseurs, il faut attendre plusieurs mois, voire plusieurs années ! »

Marc Pélissier, FNAUT

Des aménagements pourtant pas toujours satisfaisants pour les usagers des transports. « Dans beaucoup de gares, les travaux principaux ont été menés en un an ou deux. Mais pour obtenir l’ouverture des ascenseurs, il faut attendre plusieurs mois, voire plusieurs années !« , déplore Marc Pélissier, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) Île-de-France.

C’est le cas le long du RER C, à la gare de Javel, dont les ascenseurs restent bloqués par des barrières de chantier, malgré la fin des travaux de mise en accessibilité prévue initialement… en 2018. Ou encore, à la gare du Pont de l’Alma : là aussi, la date de « mise en service des ascenseurs reste inconnue« , remarque la FNAUT.

« Il y a eu un temps de retard sur la mise en œuvre du financement. Il est désormais acquis« , poursuit Marc Pélissier. « Par contre, les travaux se trouvent en simultané avec d’autres besoins tout aussi urgents, comme la régénération du réseau, l’interconnexion avec le Grand Paris, etc. SNCF Réseau a énormément à faire« , reconnaît-il. Des retards de calendrier scrutés de près par Île-de-France Mobilités, qui n’hésite pas à rappeler SNCF Réseau à ses obligations.

A la gare de Saint-Denis, sur la ligne H du Transilien, les quais seront rehaussés de 30 à 40 centimètres pour permettre l'accès des utilisateurs de fauteuils roulants.

4 Franciliens sur 10 en situation de mobilité réduite

L’enjeu est en effet de taille pour la région parisienne. Selon une étude réalisée en 2014 par Île-de-France Mobilités, si 4,7% des Franciliens ont un handicap reconnu, quatre habitants de la région parisienne sur dix sont en réalité « en situation de mobilité réduite un jour donné« . Il peut s’agir de personnes en situation de handicap, de femmes enceintes, ou de voyageurs transportant un bagage encombrant.

« Il y a des gares qui sont impossibles à aménager. L’APF l’envisage. Mais on demande que les gares qui peuvent l’être le soient« , explique Pierre-Emmanuel Robert, de l’APF France handicap, qui cite en exemple les aménagements « bien pensés » récents de la gare Luxembourg sur le RER B.

« Qu’est-ce qui explique le niveau insuffisant d’accessibilité en France en 2020 ? C’est une question que je me pose depuis longtemps. »

Pierre-Emmanuel Robert, APF France handicap

Reste un constat pour l’Association des paralysés de France : « L’inertie générale de la société« , lorsqu’il s’agit de handicap. « Qu’est-ce qui explique le niveau insuffisant d’accessibilité en France en 2020 ? C’est une question que je me pose depuis longtemps« , analyse Pierre-Emmanuel Robert. Loi handicap de 2005, schéma directeur d’accessibilité dans les transports franciliens de 2015… Entre les textes et la mise en oeuvre, il reste un long trajet à accomplir.

Source FR3.