Marseille : lanceuse d’alerte sur le traitement des résidents en EHPAD, Hella Kherief sort son livre… Glaçant ! Vidéo…

Aide-soignante dans un EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Marseille, Hella Kherief dénonce la façon dont on y traite les résidents.

Licenciée après s’être exprimée dans les médias, elle sort un livre… glaçant. 

Hella Kherief, aide-soignante, donneuse d'alerte et auteur d'un livre / © Gaëlle Carra / France 3 Provence-Alpes

Libérer la parole, dénoncer la maltraitance dont sont victimes les personnes âgées dans les EHPAD, c’est ce qu’à fait Hella Kherief. Etre aide-soignante en maison de retraite était sa vocation. Elle a été licenciée après avoir osé témoigner de la dérive d’un sytème.

Une logique comptable

Au lieu d’abandonner, elle persiste et sort un livre dans lequel sont rassemblés son témoignage mais aussi ceux d’autres aides-soignants et de plusieurs familles. Le livre pointe la logique comptable, voire la recherche de profits, qui gouverne les établissements privés.

« Comme si elle n’était plus de ce monde »

 » On ne peut plus discuter avec les gens, prendre le temps, on a toujours l’impression de devoir (…) mettre la personne à cet endroit-là, la faire manger, ne plus lui demander son avis », raconte Hella Kherief. « Comme si elle n’était plus de ce monde, alors que ça n’est pas parce qu’elle est en EHPAD qu’elle n’existe plus, qu’elle n’a plus de sentiments. »

Le livre s’intitule « Le scandale des EHPAD » (Hugo-doc). L’aide-soignante y dénonce le manque de personnel, les résidents gavés d’anxyolitiques pour qu’ils se tiennent tranquilles ou encore le nombre de couches limité chaque jour.

« La situation est très urgente parce qu’on est dans un papy-boom énorme. Il va s’accentuer dans les années à venir », alerte Hella, « Il faut réagir maintenant si on veut avoir la chance plus tard d’être dans de bons EHPAD. »

Inscrite sur la liste noire des EHPAD

Aujourd’hui, l’aide-soigante fait des vacations dans un hôpital privé à Marseille. Le contact des personnes âgées lui manque mais elle est désormais sur liste noire, et ne retrouve pas de travail en EHPAD.

Sour FR3.

« Hors Normes » : le duo Toledano-Nakache fait la clôture du Festival de Cannes avec son film sur la prise en charge de l’autisme…

Les réalisateurs d' »Intouchables » font la clôture du 72e Festival de Cannes avec leur nouveau long-métrage « Hors normes ».

Un film sur des associations venant en aide à de jeunes autistes.

Affiche de Hors Normes

La 72e éfition du Festival de Cannes s’est achevé samedi 25 mai. Cette année, le festival instaure pour la première fois une « dernière séance », un film de clôture inédit. Et c’est Hors Normes, le nouveau long-métrage du duo Eric Toledano-Olivier Nakache qui a été choisi.

Après le phénomène Intouchables il y a huit ans, ils s’attaquent une nouvelle fois à un sujet autour du handicap : l’autisme. Et en choisissant de braquer leurs caméras sur deux personnages réels, responsables d’associations très investies pour aider les autistes et les jeunes issus de milieux difficiles, incarnés par Vincent Cassel et Reda Kateb, ils ont tout juste. Hors Normes est un film plein d’humanité, d’espoir, d’humour, sur des héros du quotidien.

Il arrivera en salles le 23 octobre.

Source FRANCE INFO.

Dérives dans un foyer pour handicapés à Pithiviers dans le Loiret…

Que se passe-t-il aux Cèdres, le foyer d’hébergement pour personnes déficientes intellectuelles à Pithiviers ?

L’ambiance est très lourde depuis plusieurs semaines. Des faits de maltraitance verbale ont été dénoncés par une partie des salariés.

Foyer les Cèdres - Pithiviers

Insultes, propos déplacés, moqueries, c’est l’ambiance depuis quelques semaines aux Cèdres, un établissement qui accueille 23 personnes handicapées mentales. Dans ce foyer d’hébergement, les personnes en situation de handicap sont accueillies, hébergées et accompagnées tout au long des différentes étapes de leur vie avec l’objectif de les insérer socialement et professionnellement, soit en milieu ordinaire de travail soit en milieu de travail protégé. La structure est gérée par une association : l’AFPAI, Association Familiale de Parents d’Adultes Inadaptés.

Plusieurs salariés ont décidé de témoigner mais ils ont souhaité le faire dans un anonymat total « par peur de représailles ». Tous parlent d’un profond malaise et nous ont confié ce qu’ils ont vu ou entendu.

Insultes, propos déplacés, moqueries

Dernièrement, un résident est venu en pleurs confier sa peine à un salarié. Alors qu’il vient de découvrir que ses provisions de nourriture ont disparu, il s’entend dire par son éducateur : « Il ne faut pas en faire tout un plat ».
Un autre salarié rapporte qu’il a entendu le même éducateur, nous l’appellerons « Hervé », parler d’une résidente (qui marche avec une canne) dans les termes suivants : « Elle a la chance d’avoir de gros seins et un gros cul, ça lui permet d’avoir l’équilibre ».
Un autre résident se serait confié à un salarié et lui aurait dit : « Hervé me ment, je n’ai plus confiance en lui ». 
Une autre fois, c’est un employé qui entend toujours ce même éducateur se moquer ouvertement du handicap d’un résident, en l’imitant et le traitant de « gogol ».

« Hervé » aurait également tenu des propos insultants à l’égard de ses collègues : « De toute façon, c’est une grosse conne ».
Cet autre salarié s’est entendu dire : « Tu fais comme je te le dis. C’est moi qui décide et c’est comme ça : tu écoutes, t’es un moins que rien ».

Quand « Hervé » assure le créneau horaire matinal (de 7h à 9h) et alors qu’il est le seul éducateur en poste à ce moment-là, il ne réveille pas les résidents. Du coup, ceux-ci ne déjeunent pas. Résultat : une résidente a récemment fait un malaise sur son lieu de travail. Elle a raconté à un salarié qu’elle s’était sentie mal car elle n’avait pas eu le temps de s’alimenter. Cette mésaventure serait arrivée à d’autres usagers du foyer.

Les exemples sont nombreux et le malaise… palpable : en racontant ce qu’ils ont entendu, les salariés de ce foyer veulent dénoncer une situation qu’ils estiment invivable et pointent du doigt le comportement de ce même éducateur : pour eux, il est régulièrement violent, verbalement, avec des résidents. L’homme aurait deux visages et deux comportements : l’un avec les résidents et l’autre, bien différent, avec sa hiérarchie.

De la violence physique aussi

La violence ne serait pas que verbale : les résidents sont aussi malmenés physiquement : dernièrement l’un d’entre eux a été bousculé, attrapé par l’épaule par « Hervé » puis collé au mur et emmené ainsi au bureau des éducateurs. Des cris ont ausi été entendus.

Toujours selon plusieurs salariés, les résidents subissent mais n’osent pas se plaindre : ils ont peur de « Hervé » qui travaille depuis plusieurs années au sein de la structure.

Les salariés ont parlé du malaise général au directeur de l’établissement. Celui-ci s’est révélé impuissant à agir, pas franchement soutenu par sa hiérarchie. Il est actuellement en arrêt maladie.

Les salariés affirment que Ingrid Haentjens, la directrice générale de l’association AFPAI, leur a tenu les propos suivants : « il faut régler cette histoire en interne. »

Contactée par téléphone, Ingrid Haentjens, se dit bien « embêtée ». Elle est consciente de la mauvaise ambiance qui règne au sein de l’établissement. Elle indique qu’elle a bien dit aux salariés « qu’ils doivent se serrer les coudes et travailler ensemble ». Elle sait qu’il y a des problèmes entre les salariés ; elle parle même de « clans ». La chef du service lui a bien rapporté des propos qui auraient été entendus mais elle affirme que personne n’est venu se plaindre de quoi que ce soit. Elle ne veut se baser sur des « on-dit » et « souhaite démêler le vrai du faux ».

Pourtant, il semblerait qu’elle a bien été alertée et ce, à de multiples reprises. Elle nous a pourtant affirmé :

« Je ne m’explique pas pourquoi les salariés ne sont pas venus vers moi pour me parler. Je travaille ici depuis de nombreuses années. Les résidents qui me connaissent bien, ne m’ont rien dit, ni leurs familles d’ailleurs. Il n’est pas question de laisser les usagers dans une situation délicate. La priorité est d’assurer leur avenir. « 

En accord avec la présidente de l’association, elle souhaite mettre en place un audit, elle a fait appel à un cabinet extérieur, pour tenter de régler les problèmes sans tout étaler sur la place publique, craignant manifestement que la réputation du centre en pâtisse.
Dans un premier temps, la direction de l’association organise une réunion d’échanges et d’information ce lundi 27 mai pour présenter la démarche d’audit engagée : « Audit de bien-être au travail ».

Par ailleurs, les salariés ont alerté l’ARS (Agence Régionale de Santé), la médecine du travail et l’Inspection du travail. Pour l’heure, leurs courriers sont restés sans réponse.

L’Association Familiale de Parents d’Adultes Inadaptés

L’Afpai des Cèdres est une véritable institution à Pithiviers. Elle a été créée en 1970, sous le régime «association de loi 1901».
Sur le site de l’association, on peut lire les objectifs de la mission :

► Garantir l’accueil et l’hébergement de la personne handicapée et lui procurer des conditions de vie agréable
► Aider chaque personne à maintenir et/ou développer ses capacités d’autonomie dans la vie quotidienne
► Lui permettre de s’épanouir et de développer ses potentialités intellectuelles, affectives et relationnelles
► Favoriser son intégration sociale au sens large
► Garantir sa protection physique et morale
► Favoriser le maintien de ses liens familiaux
► Un projet personnalisé, élaboré avec l’usager et réajusté régulièrement, permet de cerner les besoins, les attentes et d’accompagner l’évolution de la personne accueillie. Un accompagnement stimulant et personnalisé est effectué par une équipe pluridisciplinaire.

Source FR3.

Breteuil : des soins esthétiques pour soulager les douleurs…

Depuis le mois de février, une socioesthéticienne intervient à l’Institut médical rééducation et réadaptation pour apporter des soins esthétiques aux patients, mais pas seulement.

« On va faire un gommage et un masque », prévient Laetitia Rieutord. Avec des pinceaux, cette socioesthéticienne étale d’abord délicatement de la crème sur le visage de Nathalie. « On sent que vous avez la peau sèche », chuchote-elle. « Pourtant, j’en bois de la flotte, mais cela doit être les antibiotiques », répond la patiente, atteinte de la maladie de Lyme depuis 12 ans.

Cette ancienne responsable de magasin de 46 ans est arrivée à l’Institut médical rééducation et réadaptation de Breteuil au début du mois d’avril, après avoir passé deux mois en fauteuil roulant.

« Comme dans une bulle »

« J’avais une paralysie de mon bras droit et ma jambe gauche. Ça s’est arrangé mais il faut que je réapprenne à marcher », soupire-t-elle. Et entre les séances de kiné et l’ergothérapeute, elle profite de la présence d’une socioesthéticienne. « La maladie, ça abîme le corps quand même », lâche-t-elle. Alors, dans le salon improvisé, Nathalie se sent comme dans « une petite bulle ».

Depuis le mois de février, Laeticia Rieutord accueille chaque lundi de nombreux patients dans ce centre de rééducation. Ici, les soins esthétiques ont un double rôle : créer une relation avec la personne suivie et soulager les douleurs ou les anxiétés.

« C’est une approche complètement différente par rapport à ce que je faisais en institut », raconte cette ancienne esthéticienne de 35 ans, qui explique avoir eu un déclic quand sa grand-mère a eu le cancer du sein. Alors, elle a décidé de se former au Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Tours, qui propose des cours d’esthétique à option humanitaire et sociale.

Mémoire et estime de soi

« On apprend comment prendre en charge un patient, détaille-t-elle. On doit être beaucoup plus à l’écoute et on a des objectifs à mettre en place avec l’équipe médicale. » Pour une personne atteinte d’Alzheimer, la professionnelle va ainsi travailler sur les senteurs afin de faire travailler la mémoire. « Lorsque j’interviens dans le foyer de l’Aide sociale à l’enfance de Grandvilliers, j’accentue sur l’estime de soi », complète-t-elle.

Du côté des soignants, l’arrivée de la socioesthéticienne est saluée. « Comme ils ont tous une maladie avec un handicap, le schéma corporel est complètement modifié, constate Delphine Capronnier, spécialiste en médecine physique. Il faut d’abord les réconcilier avec leur corps avant de l’embellir, c’est essentiel. ».

Source LE PARISIEN.

Burn-out et suicides de soignants: combien de drames avant un plan de prévention?…

Le Dr Éric Henry, Président de l’association Soins aux Professionnels de Santé, dresse un bilan alarmant de l’état psychologique des professionnels de la santé.

Burn-out et suicides de soignants: combien de drames avant un plan de prévention ?

Qu’ils soient aides-soignant(e)s, infirmier(e)s, psychologues, médecins, le quotidien des professionnels de santé est marqué par des conditions de travail favorisant leur isolement, des contraintes administratives réduisant la part consacrée au soin, mais aussi par le sentiment persistant d’un travail empêché au détriment de la santé des Français. Ne nous étonnons pas qu’ils soient parmi les populations les plus touchées par les troubles du sommeil, l’épuisement émotionnel et les conduites addictives…

La santé de nos soignants est un enjeu de société pour lequel il n’existe aujourd’hui que peu de réponses des pouvoirs publics. Ainsi, le projet de loi de santé présenté à l’Assemblée nationale ne comporte aucun volet de prévention des risques liés à la dégradation de l’activité des soignants. Quelle réponse apporter aux professionnels en souffrance?

Que ce soit dans leur cabinet ou au sein d’un service hospitalier, la qualité de vie au travail des professionnels de santé s’est considérablement dégradée. Agressivité, harcèlement, concurrence malsaine… En réalité, les soignants ne soignent plus, ils remplissent des rapports, suivent des procédures toujours plus contraignantes et respectent des cahiers des charges déconnectés du terrain.

Ce détachement de l’activité soignante entraîne une perte de repère et crée chez eux une frustration propice au développement de l’épuisement émotionnel. Conséquence: un soignant sur deux est ou a été concerné par le burn-out au cours de sa carrière ; en cause, le sentiment d’être empêché d’exercer librement. Certains se tournent vers des paradis artificiels pour échapper à leurs conditions (14 % des professionnels de santé ont des conduites addictives).

Pathologies du surmenage et pathologies de la solitude

Les risques sont de deux ordres. D’un côté, les pathologies du surmenage, c’est-à-dire les décompensations physiques, et somatiques – quand elles surviennent, les manifestations sont violentes et pénalisent leurs collègues, leur famille. De l’autre, les pathologies de la solitude que sont le syndrome de stress post-traumatique, la paranoïa situationnelle ou encore le suicide. À ce titre, un quart des soignants ont déjà eu des idées suicidaires du fait de leur travail au cours de leur carrière.

Les premiers signes annonciateurs d’un futur épuisement sont observables directement sur les lieux d’exercice. Troubles de l’alimentation et du sommeil, management toxique, pressions psychiques, cadences imposées, restructurations, refus d’entendre ou de prendre en compte les besoins du terrain… Autant de facteurs qui, sans prévenir, installent pernicieusement et durablement le burn-out chez le soignant. Les répercussions sur leur activité peuvent être dramatiques. Un soignant sur deux pense d’ailleurs que la dégradation de la qualité des soins prodigués par des professionnels de santé en souffrance psychologique pourrait mettre en danger la vie du patient. Et la récurrence de ces comportements peut, dans les cas les plus dramatiques, conduire l’individu jusqu’au suicide.

Lorsque la souffrance d’un professionnel est repérée, il doit être pris en charge et accompagné. Aujourd’hui, ce réflexe n’est que trop rare, par manque de temps mais aussi par méconnaissance des réseaux vers lesquels s’adresser. Des organisations de psychologues formés à détecter et orienter les soignants en souffrance existent, mais l’information n’est pas suffisamment diffusée par les organisations professionnelles.

«La souffrance des professionnels en santé est inodore, incolore, mais pourtant réelle»

Docteur Éric Henry

La souffrance des professionnels en santé est inodore, incolore, mais pourtant réelle. Pour lutter efficacement contre leur enfermement professionnel et l’emprise qu’il exerce sur leur condition psychique, et repérer les cas de souffrance silencieuse, il est nécessaire de mettre en place des actions de prévention. Cela passe par des formations dédiées qui, au même titre que les formations scientifiques prévues par le projet de loi de santé, permettront d’introduire un suivi de connaissances liées au repérage des professionnels en souffrance et à leur orientation dans le parcours de soins.

En plus de donner à chaque praticien l’opportunité de réaliser une introspection sur sa condition personnelle, ces formations leur apprendront à devenir des vigies pour identifier leurs collègues nécessitant une prise en charge rapide et efficace. Ainsi, l’existence d’une organisation sanitaire de qualité leur étant dédiée offrirait aux professionnels de santé la possibilité de préserver leur santé, parfois même de leur sauver la vie, tout en garantissant la santé de la population générale.

(1) Trois études réalisées par l’association Soins pour les professionnels en santé (SPS) en 2017: Suicide et professionnels de santé ; Symptômes et comportements associés aux troubles du sommeil chez les soignants(par le réseau Morphée) ; État de santé des médecins généralistes (en partenariat avec Vidal). (2) Enquête de l’association SPS menée avec Stéthos sur «Les souffrances des professionnels de santé» en 2015.

Source LE FIGARO.

Fin de vie: 7 questions pour tout savoir sur les directives anticipées…

QUESTIONS/RÉPONSES – Les directives anticipées permettent d’exprimer ses volontés concernant les décisions médicales à prendre au moment de sa fin de vie.

On fait le point sur leur fonctionnement.

Fin de vie: 7 questions pour tout savoir sur les directives anticipées

Les derniers rebondissements de l’affaire Vincent Lambert, ce patient tétraplégique en état végétatif depuis 2008, ont remis sur le devant de la scène les directives anticipées. Depuis 2005, la loi Leonetti permet à toute personne majeure de mettre par écrit ses volontés concernant la prise en charge médicale dont elle souhaite bénéficier pour sa fin de vie. Ce dispositif, qui vise à faire connaître vos décisions dans le cas où vous ne seriez plus en mesure de les exprimer, est encore mal connu de la population. Actuellement, seuls 13% des Français ont rédigé leurs directives anticipées. Sur quelles situations portent-elles? Où et comment les rédiger? Comment les faire connaître? Le Figaro fait le point.

1. À quoi servent les directives anticipées?

Il s’agit d’un document écrit dont le but est d’exprimer vos souhaits concernant les décisions médicales à prendre lorsque vous serez en fin de vie. Cette démarche n’est évidemment pas obligatoire, mais elle permet de faire connaître vos volontés dans le cas où vous auriez perdu définitivement conscience ou dans l’incapacité de vous exprimer, comme cela peut arriver après un accident ou à l’issue d’une maladie grave. Vos directives anticipées permettront alors aux médecins et à vos proches de connaître vos volontés. Et comme le veut la loi, ils auront alors l’obligation de les respecter. «Bien sûr, envisager à l’avance cette situation est difficile, voire angoissant. Mais il est important d’y réfléchir», souligne le ministère de la Santé dans un document mis en ligne.

2. Sur quoi portent ces directives?

L’idée est de dire si vous voulez être maintenu en vie ou non, et à quelles conditions.

Il existe deux modèles de directives anticipées, selon que vous soyez actuellement en bonne santé ou atteint d’une maladie grave et incurable. Dans les deux cas, les questions portent sur les traitements ou les actes médicaux qui vous seront prodigués, ceux que vous souhaitez limiter ou arrêter. L’idée est de dire si vous voulez être maintenu en vie ou non, et à quelles conditions. Par exemple: souhaitez-vous être mis sous respiration artificielle? Subir une intervention chirurgicale, être transféré en réanimation? Être nourri artificiellement? Voulez-vous être soulagé de vos souffrances même si cela a pour effet de mener au décès?

Il existe également un troisième document qui permet d’exprimer ses craintes, ses attentes ou ses convictions. Par exemple, le lieu où l’on souhaite finir ses jours. En revanche, ces volontés n’étant pas de nature médicale, elles n’ont pas de caractère obligatoire.

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3. Où et comment les rédiger?

Les directives anticipées doivent être rédigées sur papier, daté et signé. Un modèle peut être imprimé sur le site internet www.service-public.fr. Si vous n’êtes pas en capacité d’écrire seul(e) vos volontés, il est possible de faire appel à deux témoins, dont votre personne de confiance, pour les rédiger à votre place.

4. Comment les faire connaître?

Face à un malade qui n’est plus capable d’exprimer ses volontés, les médecins doivent chercher à savoir s’il a rédigé des directives anticipées. Vos directives anticipées doivent donc être facilement accessibles. Plusieurs possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez les conserver chez vous et informer votre médecin et/ou vos proches de l’endroit où elles se trouvent. Vous pouvez aussi choisir d’avoir avec vous une indication de leur lieu de conservation.

Si vous avez un dossier médical partagé, vous pouvez y faire enregistrer vos directives anticipées car elles seront facilement consultables en cas de besoin. Sinon, vous pouvez les confier à votre médecin qui les conservera dans le dossier qu’il a constitué à votre nom. Dans le cas où vous seriez hospitalisé ou admis dans un établissement pour personnes âgées, vous pouvez confier vos directives à cet hôpital ou à cet établissement.

Enfin, vous pouvez également confier vos directives à votre «personne de confiance», à un membre de votre famille ou à un proche qui témoignera de vos volontés en votre nom si vous ne pouvez plus vous exprimer. Cette personne sera consultée en premier si vous n’avez pas rédigé de directives anticipées ou si celles-ci sont difficilement accessibles au moment opportun.

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5. Combien de temps sont-elles valables?

Les directives anticipées peuvent être rédigées à tout âge à partir de 18 ans. Leur validité est illimitée et vous pouvez à tout moment les modifier ou les annuler. En présence de plusieurs directives anticipées, le document le plus récent fera foi. Pour éviter la confusion, mieux vaut détruire les anciennes versions.

6. Sont-elles prises en compte dans tous les cas?

Les médecins ont l’obligation de suivre vos volontés sauf dans l’une des deux situations suivantes: en cas d’urgence vitale ou lorsque les directives «apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale». Dans le premier cas, le médecin peut décider de ne pas mettre en œuvre vos directives pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation. Dans le second cas, le médecin doit rendre sa décision à l’issue d’une procédure collégiale inscrite dans le dossier médical. La décision de refus devra alors être transmise à la personne de confiance ou, à défaut, à la famille ou aux proches.

7. Que se passe-t-il si vous n’avez pas rédigé de directives anticipées?

Dans ce cas, le médecin doit recueillir le témoignage de la personne de confiance du patient ou, à défaut, de sa famille ou de ses proches.

Source LE FIGARO.

TEMOIGNAGE – Francis, 70 ans, malade d’Alzheimer depuis 4 ans…

Le Village Alzheimer à Dax ouvrira début 2020. Les 120 bénévoles sont en train d’être recrutés.

Ces bénévoles, comme tout l’entourage, sont très importants pour les malades atteints le maladie d’Alzheimer.

France Bleu Gascogne a rencontré Francis, 70 ans, malade d’Alzheimer depuis 4 ans.

Francis, 70 ans, est atteint de la maladie d'Alzheimer depuis 4 ans

Le Village Alzheimer à Dax ouvrira début 2020. Les 120 bénévoles sont entrain d’être recrutés. Ces bénévoles, comme tout l’entourage, sont très importants pour les malades atteint d’un Alzheimer. Ce vendredi, notre Témoin de l’actu s’appelle Francis. Il a 70 ans et vit à Magescq. Francis est malade d’Alzheimer depuis 4 ans. Il témoigne.

France Bleu Gascogne : Dans votre quotidien, il y a votre compagne. Elle vous aide beaucoup ?

Francis : Tout à fait. Elle m’aide au quotidien, pour aller voir un médecin par exemple. On ne reste pas forcément sur Dax, on peut être amené à se déplacer sur Bayonne.

Tout seul vous n’y arrivez pas ?

Je pense que j’y arriverai, mais j’aurais toujours ce stress qui me contrarie. Seul, c’est toujours plus compliqué.

Comment vous envisagez la suite ?

Honnêtement, je n’ai pas trop pensé à l’avenir, même si je sais un peu de quoi il sera fait. Mon souhait à moi est de rester le plus longtemps possible à la maison, où j’ai mes repères. La limite bien sûr c’est l’acceptabilité de ma compagne à supporter mon déficit d’indépendance. C’est sûr qu’à un moment ce ne sera plus possible. Je l’ai vécu avec mes parents. Mon père et ma mère sont restés chez eux jusqu’au bout, je me suis occupé d’eux et c’était très lourd.

Que vous apportent les associations ?

Elles sont fondamentales pour deux raisons : leur présence nous rassure, dans un premier temps, et ensuite elles nous aident mentalement. On se sent beaucoup libres d’exister. C’est ça qui est important. On n’est pas seuls donc on fait encore des choses. On va en faire des conneries, c’est sur, mais on sera encadrés donc rassurés. On pourra vivre encore un petit peu.

Pourquoi vous venez ici, à l’association France Alzheimer ? 

Je viens ici pour la convivialité. Ça fait du bien de pouvoir échanger et de vivre un moment agréable. Ici on fait plein de choses : certains peuvent cuisiner, d’autres taper le carton, ou jouer à la pétanque. Le problème c’est que notre maladie nous isole. On se rend bien compte qu’on a des difficultés donc on s’isole presque un peu soi-même. On n’arrive plus à suivre une conversation. Quand on discute avec trois ou quatre personnes, on ne parle plus, on ne fait qu’écouter. Impossible d’intervenir car on a toujours un temps de retard, ou on répond à l’envers. C’est terrible. Dès que ça va trop vite, on perd les éléments de compréhension. On ne peut plus être vraiment dans la société, qui elle est toujours à fond.

Source FRANCE BLEU.

Sclérose en plaques : parler des handicaps invisibles…

À l’occasion de la journée mondiale de la Sclérose en plaques (SEP), une journée d’échanges est programmée ce samedi 25 mai près de Toulouse.

La « Maison de la SEP » réunira des patients, leurs proches et des professionnels de santé pour échanger, notamment sur la fatigue chronique que génère la maladie. 

La fatigue chronique, un handicap invisible généré par la sclérose en plaques.

Souvent méconnue, la sclérose en plaques touche plus de 100 000 personnes en France, dont 75 % de femmes, essentiellement jeunes (l’âge moyen de début de la maladie se situe entre 25 et 35 ans). Cette maladie du système nerveux central, dite auto-immune, peut se manifester de manière très diverse selon les individus : vertiges, troubles de la marche, troubles cognitifs, troubles visuels, handicaps, etc. Dans la majorité des cas, les patients porteurs de la sclérose en plaques déclarent souffrir d’une fatigue chronique. Ce point-là sera notamment abordé lors de l’étape toulousaine de la « Maison de la SEP », samedi 25 mai, à Blagnac (Radisson Blu Hotel Toulouse Airport) de 9 h 30 à 16 h 30.

« Il y a encore beaucoup trop d’incompréhensions autour de la douleur et de la fatigue chronique »

« Cette année, nous axons nos interventions sur le handicap invisible car, si les médicaments actuels permettent de diminuer la fréquence des poussées, ils agissent rarement sur les symptômes dits invisibles. La sclérose en plaques génère une fatigue chronique chez 75 % de nos patients qui oblige à réorganiser sa vie. Il faut en alerter les employeurs et les médecins du travail. La douleur, qui se manifeste par des sensations de brûlures, de fourmillements, d’oppression, peut également altérer la qualité de vie. Enfin, les troubles cognitifs comme les difficultés de concentration ou le ralentissement du traitement de l’information constituent des gênes très subtiles mais qui peuvent générer des difficultés professionnelles. Mettre un mot sur tout ça permet le dialogue car il y a encore beaucoup trop d’incompréhensions autour de la douleur et un long chemin à parcourir sur le plan de l’insertion professionnelle », souligne le Dr Claude Mekies, président du Pôle maladies neurodégénératives d’Occitanie, organisateur de l’événement.

À l’occasion de la Maison de la SEP, les participants pourront découvrir les stratégies adaptatives à mettre en place face à la fatigue et aux douleurs : activité physique adaptée, sophrologie, yoga, etc. « Pour améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la sclérose en plaques, il faut améliorer leur bien-être physique, professionnel et personnel », conclut le Dr Mekies.

Source LA DEPÊCHE.

Personnes handicapées : davantage de contrats pérennes en 2018…

84 000 personnes handicapées ont signé un contrat de travail ou ont créé leur entreprise dans le cadre d’un accompagnement par Cap emploi en 2018.

L’insertion a notamment augmenté dans le secteur privé.

84 000 personnes handicapées ont signé un contrat de travail ou se sont insérées dans l'emploi en créant une entreprise en 2018 dans le cadre d'un accompagnement par Cap emploi.

Quelque 84 000 personnes handicapées ont signé un contrat de travail ou se sont insérées dans l’emploi en créant une entreprise en 2018 dans le cadre d’un accompagnement par Cap emploi, a annoncé jeudi l’organisme spécialisé, qui se félicite d’une « pérennisation des emplois ».

L’insertion a plus particulièrement augmenté dans le secteur privé, selon le baromètre d’activité annuel de Cap emploi (le réseau national d’organismes de placement spécialisé pour personnes handicapées et employeurs), qui dispose de 98 agences sur l’ensemble du territoire et accompagne environ 200 000 personnes.

Plus de 16 000 CDI signés

A contrario, le baromètre note une baisse du nombre de contrats dans le secteur public en lien avec l’arrêt des contrats aidés en 2018. Plus de 16 000 contrats à durée indéterminée ont été signés en 2018, soit une hausse de 2,3 % en un an. Tous « contrats confondus », la situation stagne (+0,2 %).

L’organisme a également enregistré son taux le plus important de créations d’activités, avec une hausse de 16,8 % par rapport à 2017. « La création d’entreprises peut être une niche pour les personnes handicapées, cela leur permet de créer leur emploi sur mesure et d’être accompagnées », explique Marlène Cappelle, déléguée générale chez Cap Emploi.

Les difficultés d’insertion professionnelle des personnes handicapées restent essentiellement liées à leur niveau de formation, équivalent en moyenne à un « niveau CAP ou BEP ».

Privilégier une « approche compétences »

Pour Cap emploi, le « levier » privilégié est celui d’une « approche compétences », notamment via le développement des « périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) » qui favorisent la « rencontre » avec les employeurs, ou encore les contrats « Parcours emploi compétences », des CDD ayant pour objectif une « montée en compétences des personnes ».

Sur les plus de 13 000 PMSMP effectuées en 2018, 20 % ont abouti à la signature d’un contrat. Une expérimentation est par ailleurs menée dans quatre agences Pôle emploi du département du Rhône, depuis octobre 2018, où ont été déployés des conseillers Cap emploi.

Un rapprochement entre les deux organismes est prévu par le gouvernement pour mettre en place une offre de services commune à tous les chômeurs et un lieu unique d’accueil.

Cap emploi pourrait apporter son « expertise » pour la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), « l’information sur les obligations d’emploi » des entreprises et les « aides et mesures spécifiques » dont peuvent bénéficier les demandeurs d’emplois handicapés, estime Mme Cappelle.

Source OUEST FRANCE.

Seine-Maritime: une famille porte plainte contre un Ehpad après le décès d’un proche…

Une famille a porté plainte contre une maison de retraite de Seine-Maritime après le décès d’un homme de 89 ans le 5 mai, accusant l’établissement d’avoir maltraité et négligé leur proche, a appris l’AFP jeudi auprès de la famille, confirmant une information de RTL.

Seine-Maritime: une famille porte plainte contre un Ehpad après le décès d'un proche . Photo d'illustration

«Mon père est mort de la gangrène, de dénutrition, de déshydratation et de douleur par défaut de soins. C’était une personne vulnérable et l’établissement de Grugny (Seine-Maritime) ne l’a pas accompagné», indique Isabelle Tessier, l’une des filles de l’octogénaire décédé, dans une plainte transmise au procureur de la République de Rouen que l’AFP a pu consulter. Sollicité pour confirmer la réception de la plainte, le parquet de Rouen n’a pas donné suite dans l’immédiat. Contactées à leur tour par l’AFP, la direction de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Grugny et son avocate n’ont pas souhaité s’exprimer.

«L’Ehpad de Grugny ne doit pas être un mouroir pour personnes dépendantes et vulnérables. Mon papa avait plus que jamais besoin de soins, d’attention, d’être assisté, rassuré et protégé, il a eu tout le contraire», dénonce Isabelle Tessier dans sa plainte envoyée le 10 mai. Cette femme de 54 ans s’appuie, entre autres, sur un rapport d’experts commandé par le tribunal administratif de Rouen. Dans ce document, que l’AFP a pu consulter, un professeur de médecine interne, Pierre-Yves Hatron, pointe «certains manquements lors de la prise en charge médicale de M. Tessier». Notamment un «retard de prise en charge (d’un) ulcère artériel qui incombe à l’établissement de Grugny». Celui-ci «a été à l’origine d’une perte de chance d’éviter le décès du patient. On estime cette perte de chance d’éviter le décès du patient à 10 à 15%», détaille l’expert. Un manquement également «dans la surveillance de l’état d’hydratation de Monsieur Tessier et dans sa prise en charge». «Cette déshydratation globale a sans aucun doute participé à l’altération de l’état général du patient et son décès», souligne cet expert qui pointe aussi «un manquement dans la prise en charge de la douleur de M. Tessier, altérant la qualité de sa fin de vie».

Source LE FIGARO.