Tourisme et Handicap : « La Grange à Marie », un gîte et des vacances pour tous…

Ils sont arrivés en début de semaine. Gilles, Françoise, Jean-Raymond, Marlène et Stéphanie sont les nouveaux hôtes de Yann Forrest. Handicapés moteur ou cérébral, ils sont accompagnés de trois animateurs, et sont venus passer quelques jours de vacances dans un petit gîte situé sur la commune de Quistinic dans le Morbihan, La Grange à Marie.

Ils sont arrivés en début de semaine. Gilles, Françoise, Jean-Raymond, Marlène et Stéphanie sont les nouveaux hôtes de Yann Forrest. Handicapés moteur ou cérébral, ils sont accompagnés de trois animateurs, et sont venus passer quelques jours de vacances dans un petit gîte situé sur la commune de Quistinic dans le Morbihan, La Grange à Marie.

Propriétaires du site, Yann et Nicole Forrest travaillent tous les deux dans le milieu du handicap. Lui est animateur spécialisé, elle, aide médico-psychologique au sein d’une maison d’accueil à Guéméné-sur-Scorff. Ce gîte est un projet mûri pendant de longues années, avec une évidence, qu’il soit ouvert à tous, valides et non-valides.

« Nous connaissons par notre expérience le manque cruel de structures réellement accessibles pour les groupes de personnes en situation de handicap. Et dans le même temps, il y a une demande de plus en plus importante des foyers de vie, de maisons d’accueil spécialisées, d’EHPAD aussi, qui pendant les vacances veulent proposer des petits séjours à leurs résidents », explique Yann Forrest.

Ouvert en avril 2015, La Grange à Marie (du nom de son ancienne propriétaire), a donc été entièrement réaménagé pour pouvoir accueillir 15 personnes, dont 6 à mobilité réduite.

Les chambres au rez-de-chaussée, les salles d’eau, la cuisine, la salle à manger, mais aussi les espaces extérieurs, un grand hangar équipés de jeux traditionnels et d’un coin repas et repos, la pelouse, une terrasse. Pour chacune des étapes du chantier, le couple s’est rapproché de l’association Tourisme et Handicap.

«Nous connaissions la très grande exigence de leur cahier des charges, mais nous voulions offrir un accueil de très grande qualité à notre clientèle. Et nous ne nous sommes pas limités à la seule construction. »

Pendant toute la durée du séjour, des lits médicalisés, des chaises pour la douche, ou des fauteuils roulants peuvent être loués. Du matériel adapté au handicap de chacune des personnes accueillies.

Tout un panel d’activités et de sorties sont aussi proposées. « Nous travaillons avec différents partenaires locaux en capacité d’offrir des animations accessibles à tous », précise Yann Forrest.

Ainsi, Gilles, Françoise, Jean-Raymond, Marlène et Stéphanie ont eu une semaine bien remplie. Balade en carriole tractée par un âne, atelier cuisine, atelier land’art, visite de musées, pique-nique à la plage. De vraies vacances dans un havre de paix labellisé Tourisme et Handicap en 2018 et qui ce mois de juin représentait la Bretagne lors des 5èmes Trophées du Tourisme Accessibles.

Une reconnaissance qui ne doit pas faire oublier que « La Grange à Marie » est un gîte ouvert à tous. « Notre structure ne doit surtout pas être exclusivement réservé aux personnes en situation de handicap, bien au contraire, défendent avec conviction ses propriétaires. C’est un lieu de rencontre, de partage, qui doit permettre de dissiper nos craintes, nos peurs ou nos appréhensions envers celui qu’on ne connaît pas. »

Handicap et Tourisme

Pour aller où vous voulez comme vous voulez, cliquez ici.

Source FRANCE BLEU.

Besançon : des ados polyhandicapés exposent leurs créations dans une galerie d’art… Vidéo…

Pendant 4 mois, des jeunes polyhandicapés résidants des « Hauts de Bregille » ont vécu l’aventure d’un grand projet de travail plastique accompagnés par des artistes de l’association Ecarts d’arts.

Les jeunes découvrent leurs créations au sein de la galerie bisontine. / © France 3 Franche-Comté : Jean-Luc Gantner

Pour une dizaine de jeunes gens résidents des Hauts de Bregille, c’était le grand projet de cette année 2019 : réussir le pari d’une grande exposition d’œuvres artistiques dans une galerie d’art à Besançon, habituellement réservée à des artistes professionnels. Un travail de longue haleine qui a mobilisé l’ensemble de l’équipe pédagogique et paramédicale de l’institution pendant plusieurs mois.

Ces jeunes sont pris en charge au sein des Hauts de Bregille » qui dépendent de l’association « Les Salins de Bregille » fondée par le Chanoine Mourot en 1917. L’institution gère principalement des activités sanitaires et sociales, et de rééducation visant à la reprise d’autonomie.

Peindre, dessiner, graver… Pour beaucoup de ces jeunes polyhandicapés, le projet consistait principalement à trouver dans la matière artistique, l’occasion d’éprouver leur place auprès de tous en proposant chacun ou collectivement des œuvres singulières leur ressemblant. Des jeunes habituellement privés de rapports avec l’offre culturelle et qui présentent des très grandes difficultés à communiquer à l’aide d’outils conventionnels, à commencer par la parole dont ils sont quasiment entièrement privés.

Un projet accompagné par l’association « Écarts d’arts »

Un travail effectué grâce à l’expérience d’une association, « Écarts d’arts* », spécialisée dans la conduite d’ateliers d’expérimentation artistique proposés y compris avec des personnes présentant des handicaps très importants et disposant d’une autonomie extrêmement restreinte. Deux artistes ; l’une graphiste et illustratrice, l’autre, plasticienne, Jade, ont assuré l’accompagnement des jeunes dans leur démarche créative laissant libre court à leur imagination. « Ils sont très inventifs, explique Jade, et de ce point de vue, ils ont beaucoup à nous dire ». Un sentiment que partage évidemment les éducateurs et tous les membres de l’équipe des « Hauts de Bregille » au contact des jeunes au quotidien. Eve, une ergothérapeute très impliquée dans ce projet voit dans cette expérimentation de montrer à tous le pouvoir sensible des ces jeunes dont on se détourne plus facilement que l’on cherche à les comprendre. « Ils débordent d’affection, et en passant du temps avec eux  réussissent à nous nous transformer ».

Des œuvres exposées la galerie Bertrand Hassoun à Besançon

Leur sensibilité… se retrouve forcément dans ces dizaines d’œuvres qui ont finalement trouvé leur place pour quelques jours dans une galerie d’art réputée à Besançon. « Mais l’objectif, rappelle l’ergothérapeute, était avant tout de faire travailler les jeunes sur leur conscience de soi et la présence de l’autre. Dans cette idée, la pratique de l’art peut apporter beaucoup à ses enfants ou à ces adolescents le plus souvent touchés par une forme d’autisme difficilement conciliable avec une pratique collective quelle qu’elle soit ».  Des jeunes et leurs œuvres qui ont fait sensation lors d’un vernissage où l’équipe des « Hauts de Bregille » a retrouvé le résultat de cette grande aventure, accroché sur les murs de la galerie aux côtés d’une exposition temporaire de Leonardo Vargas, un artiste colombien travaillant aujourd’hui à Strasbourg.

« Écarts d’arts »
40 rue de Vesoul 25000 Besançon
contact@ecartsdarts.com
+33 (0)9 62 21 44 54
+33 (0)6 85 86 80 56
http://ecartsdarts.com

« Galerie Bertrand Hassoun »
18 Rue de la Bibliothèque, 25000 Besançon

Source FR3.

Morbihan, les bains de mer accompagnés pour les personnes handicapées…

Seules quelques plages dans le Morbihan offrent une possibilité de baignade pour les personnes à mobilité réduite.

Il y a Ploemeur, près de Lorient.

Depuis le 1er juillet, la plage de Conleau, à Vannes et depuis 2003, Carnac, ville pionnière dans le département.

Morbihan, les bains de mer accompagnés pour les personnes handicapées. Le service fonctionne tous les jours depuis le 5 juillet - Radio France

A Carnac, sur la grande plage, il y a deux personnes pour aider à descendre et remonter la plage et pour la mise à l’eau. Il y a des sanitaires adaptés aux personnes handicapées. Et tout le matériel : notamment les « Tiralo », ces fauteuils avec lesquels on peut rouler sur le sable et rentrer dans l’eau.

Monique, en vacances à Carnac, encadrée des 2 aides, Agathe et Kerra

Les personnes qui souhaitent bénéficier de ce service n’ont pas à réserver. Elles se présentent à la plage, au poste de secours. Il y a des places de parking réservées et une signalétique adaptée.

Les fauteuils Tiralo et Hippocampe sur la plage de Carnac - Radio France

Les chiffres de fréquentation traduisent bien le besoin : en 2006, 26 personnes se sont baignées grâce à ce service à Carnac. En 2018 elles étaient 465 pour les 2 mois de juillet et août. Jusqu’à 25 personnes par jour peuvent se présenter et demander à bénéficier d’une aide à la baignade.

Vannes s’y est mise également depuis le début de cet été. Un tapis d’une quinzaine de mètres a été installé sur la plage de Conleau.

A Vannes, sur la plage de Conleau, un service d'aide à la baignade est également proposé depuis début juillet - Radio France

La ville a obtenu le label « Handiplage ». Pour Carnac, c’est le label « Tourisme et handicap ».

Le tapis fait 15 mètres de long - Radio France

La plage de Conleau, tout comme Carnac, offre également des sanitaires adaptés.

Source FRANCE BLEU.

Accessibilité des plages : la Corse a encore des progrès à faire…

Poser sa serviette sur le sable et aller piquer une tête dans l’eau…

Si pour nombre d’entre nous, ces actions sont des plus anodines en été, elles peuvent être un vrai casse-tête pour les personnes en situation de handicap.

La faute à un trop petit nombre de plages accessibles pour tous.

Le tiralo sert à transporter les personnes à mobilité réduite jusqu'à la mer / © Christian Giugliano

En matière d’aide aux personnes à mobilité réduite, la commune de Lucciana fait figure de bon élève. Celle-ci fait en effet partie du club très fermé des plages corses équipées de dispositifs qui rendent la baignade accessible à tous. 

Une « obligation morale » pour Jean-Baptiste Zamboni, conseiller municipal de la ville. L’élu a à coeur d’appliquer un « même niveau d’égalité pour toutes les personnes, valides ou non« .

Ainsi, le parking de la plage dispose de plusieurs places handicapées, et en 2014 a été inauguré un poste de secours.

Si ce dernier n’a pas été pensé spécialement pour les personnes en situation de handicap, les secouristes seraient en mesure d’aider au déplacement des personnes à mobilité réduite (PMR) sur les étendues de sable comme dans l’eau.

Mieux encore, depuis 2016, les personnes en fauteuil roulant de passage à la plage de Lucciana peuvent utiliser un tiralo, dont le passage sur le sable est facilité grâce au tapis d’accès également installé. Ce fauteuil amphibie leur permet de se baigner en toute sécurité.

Une démarche encore marginale

Les installations représentent un budget conséquent pour Lucciana : environ 20 000 euros par an sont défrayés pour le bon maintien du poste de secours, et 15 000 euros ont été nécessaires pour l’achat du tiralo et du tapis d’accès.

L’investissement va de soi pour Jean-Baptiste Zamboni, qui précise que la ville a intégralement avancé les frais pour les équipements.

Et pour les communes qui voudraient suivre l’exemple, mais qui seraient en mal de budget, l’élu l’affirme, il y a des solutions : « On peut faire appel à des financements régionaux, voire même de l’Etat, contacter des associations, avoir des subventions… Il y a beaucoup de pistes existantes. »

Oui mais voilà, la démarche de Lucciana pour améliorer l’accessibilité de sa plage reste encore très marginale. 

En 2016, l’association Handiplage estimait que seulement 10% des plages françaises étaient équipées pour les PMR. Si la situation tend à s’améliorer – leur nombre a doublé depuis 2012 -, il reste encore de grands progrès à faire.

En Corse, elles ne sont qu’une poignée à jouer le jeu, au grand regret de Pierre-Louis Alessandri, président de l’antenne bastiaise de l’association des paralysés de France.

«  La Corse est une terre d’accueil touristique, mais elle ne pense pas suffisamment à l’accueil des personnes handicapées« , souffle-t-il.

Difficulté des recherches

Un point de vue que partage Marie, 23 ans. La jeune femme est atteinte d’une maladie articulaire, qui lui impose aujourd’hui de se déplacer en fauteuil roulant.

L’été dernier, elle accompagne sa famille passer quelques semaines de vacances à Bonifacio. Mais à la grande déception de cette dernière, elle ne trouve aucune plage adaptée pour son handicap.

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir cherché, assure Marie. « On demandait aux gens, et personne ne semblait au courant. Pire, ils avaient l’air de penser que c’était de la folie. Ce qui est fou, c’est plutôt que rien ne soit prévu pour les gens comme moi ! »

Marie garde un goût amer de l’expérience.

« C’est un problème que je rencontre souvent, et dans la vie de tous les jours, pas seulement en Corse. Mais à chaque fois, c’est dur. C’est comme si on me faisait comprendre que je ne suis pas la bienvenue.« 

Pourtant, si elles ne sont pas nombreuses, des plages accessibles pour Marie, il en existe bien.

Les plages de U Fanale (Propriano), de Trottel (Ajaccio) ou encore de l’Arinella (Bastia sud) ont par exemple toutes trois été récompensées du label « Handiplage », qui distingue les espaces suffisamment équipés pour l’accueil de personnes à mobilité réduite.

Quand on lui en parle, Marie s’étonne. « Je n’en ai entendu nulle part ! Pourtant, on a contacté des mairies. »

Manque de communication 

Marie n’est pas seule à dénoncer un manque de communication général sur l’accessibilité en Corse.

Maxime Jungling se déplace également en fauteuil roulant. Et pour planifier son voyage sur la terre de beauté, le touriste belge a d’abord cherché des informations du côté des sites d’offices de tourismes.

Sans succès. « On a dû se renseigner sur Internet, sur des blogs de personnes dans la même situation que moi. »

Comment faire, alors, pour améliorer la communication autour de dispositifs existants ?

Pour Eric Valery, fondateur de l’association Cap Corse Handicap, la solution viendrait peut-être d’un regroupement global des informations à échelle de la Corse : « Ce qui serait intéressant, c’est que chaque intercommunalité puisse recenser leur activité pour l’accessibilité, et le donne ensuite en information globale à l’agence du tourisme Corse. Elle pourrait ensuite diffuser l’information dans toute l’Europe. »

Avant de parvenir à en informer toute l’Europe, Jean-Baptiste Zamboni, élu de la plage de Lucciana, ne serait pas contre un peu de bouche-à-oreille à échelle départementale.

« Beaucoup de gens ignorent les dispositifs que nous avons mis en place. Et du coup des personnes concernées ne viennent pas forcément.« 

La plage de Lucciana ne dispose pour l’instant ni du label Handiplage, ni du Pavillon bleu – qui distingue également les plages accessibles -.

En cause, l’absence d’espaces sanitaires et de toilettes aux normes pour les PMR. « C’est en réflexion, promet Jean-Baptiste Zamboni. On aimerait bien les installer, mais ça demande du temps, il faut penser au budget, et réussir à coordoner tous les opérateurs pour tout mettre en place. Mais c’est quelque chose qu’on voudrait faire, évidemment. »

Accessibilité pour tous : que dit la loi ?

Plus qu’un acquit de conscience, l’accessibilité des lieux publics aux personnes à mobilité réduite est surtout obligatoire. La loi du 11 février 2005, également appelée « Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » indique ainsi que tout ERP (établissement recevant du public) doit être accessible depuis le 1er janvier 2015.

Et ce, y compris pour les personnes en situation de handicap, quel qu’en soit la nature.

En cas de non-respect de la loi, l’addition peut être salée : des sanctions jusqu’à 225 000 euros d’amende peuvent être appliqués, et l’établissement peut même être fermé sur décision judiciaire.

Dans le cas particulier des plages, chaque commune est libre de décider des dipositions qu’elle souhaite (ou non) mettre en place.

Source FRANCE 3.

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d’Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées…

Samedi 6 juillet, au concert d’Angèle aux Eurocks, le podium aménagé pour les personnes à mobilité réduite était trop petit pour accueillir toutes les personnes en situation de handicap.

Sylvie, Jérôme, Mathieu ont vécu un moment inoubliable.

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d'Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées. © France 3 Franche-Comté : Sophie Courageot

Deux heures avant le début du concert d’Angèle, nous les croisons seuls à l’ombre sous le chapiteau de la Greenroom. Sylvie, Jérôme, et Mathieu savourent le temps avec leurs accompagnateurs. S’il y a un concert qu’ils ne veulent pas rater aujourd’hui c’est celui de la blonde et pétillante belge Angèle.

« Tout, il faudrait tout oublier
Pour y croire, il faudrait tout oublier
On joue, mais là, j’ai trop joué
Ce bonheur, si je le veux, je l’aurai »

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d'Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées. © France 3 Franche-Comté : Sophie Courageot

Ce bonheur, Sylvie Crelier le vit chaque année aux Eurockéennes. « Pendant 12 ans, j’ai vécu le festival sur mes deux jambes. Depuis mon amputation, je viens en fauteuil roulant, cela fait 7 ans » nous explique-t-elle dans une joie communicative. « Etre aux Eurockéennes, c’est être au pays des Bisounours pendant 4 jours. On est aidés, on se sent comme tout le monde » confie-t-elle. Son ange gardien sur ce festival c’est Calogera Davico, médecin rééducateur à l’association des Paralysés de France et la MDPH. « Sans accompagnateur, venir au festival ne serait pas possible, notamment en raison des pentes du terrain des Eurockéennes » explique Sylvie.

Sylvie a profité des concerts durant 4 jours. Avec un moment magique lors du concert d’Alpha Blondy. « Avec mon fauteuil, j’ai pu me faufiler à travers la sécurité et approcher Alpha Blondy ! » se réjouit-il encore hallucinée par ce moment fort. Résultat un petit selfie souvenir dans son smartphone.
Jérôme lui aussi attend avec impatience le début du concert d’Angèle. Il vit en fauteuil ses 11e eurockéennes. « J’ai connu quand ce n’était pas du tout « all access ». Là c’est top. On est accompagné, il y a une super équipe. C’est génial, c’est un moment où l’on s’épanouit, où l’on vit comme les autres. On n’en a pas souvent l’occasion » lance Jérôme tout sourire.

Mathieu 17 ans lui vient pour la première fois en fauteuil. Accompagné par un membre de sa famille. Un problème à une cheville l’empêche de se déplacer normalement. « On m’a proposé de passer par ce dispositif d’accompagnement, sinon j’aurais du prendre des béquilles » explique le jeune homme qui a fait d’incroyables rencontres parmi les personnes à mobilité réduite présentes sur le festival. Lui le jeune valide a beaucoup appris à leurs côtés. « L’ambiance avec eux, c’est génial, il n’ont peur de rien, et ils vivent tout à fond, c’est génial ! » ajoute-t-il.

Eurockéennes 2019 : Vivre le concert d'Angèle en fauteuil roulant, le grand bonheur des personnes handicapées. © France 3 Franche-Comté : Sophie Courageot

Car pour suivre Sylvie et Jérôme, il faut être en forme. Sylvie passe par le « all access », le stand d’accueil pour les personnes handicapées. Et c’est parti pour un tour en joelette pour visiter le site à hauteur d’un humain debout.

300 bracelets « all access » sont distribués chaque jour au festival des Eurockéennes, pour les personnes en situation de handicap et leurs familles ou accompagnateurs.

Nous croisons au bar Yannick Calley, référent « all access » et président fondateur du comité départemental handisport. « La présence de ce dispositif « all access » a changé beaucoup de choses pour les personnes à mobilité réduite. Les festivaliers n’ont plus besoin de venir avec trois ou quatre copains pour les aider. D’une année sur l’autre, ils nous appellent pour dire je reviens… ici on les aide à se déplacer de scène en scène, à aller manger, à aller aux toilettes » explique Yannick. Un coin repos leur est réservé avec des toilettes aménagées aux situations de handicap.

Pendant les quatre jours de festival, la frontière entre valide et handicapés s’estompe. « Tout ce petit monde transparaît l’esprit des Eurockéennes, l’entraide, la solidarité, le partage… certains jeunes proposent de nous aider, ce n’est pas le cas parfois dans la vie de tous les jours » explique Calogera l’accompagnatrice de Sylvie. Sylvie qui dans quelques heures retrouvera sa vie quotidienne rythmée des cours de cyclo-danse. Pour continuer à bouger en musique avec son fauteuil.

Le concert d’Angèle commence. Sylvie et Jérôme arrivent malgré tout à trouver une dernière place sur le podium des personnes à mobilité réduite. Nous les laissons à leurs sourires. Et à la musique qui comme le chante Adèle, va leur faire un peu « tout oublier ». Le fauteuil n’existe plus le temps du concert. « S’éclater autant que les valides ça n’a pas pas de prix » conclut Sylvie.

Source FR3.

On a testé le “subpac”, le sac à dos pour profiter d’un concert quand on est sourd, proposé par le Festival Clin d’Oeil…

Jusqu’au 7 juillet, à Reims, le Festival International des arts en langue des signes propose aux sourds et malentendants d’assister à ses concerts avec un subpac, un système qui accentue les vibrations du son.

A terme, ce dispositif pourrait être proposé dans d’autres festivals de la région.

Le "subpac", sorte de harnais immersif, permet d'accentuer les vibrations d'un concert / © Johanna Albrecht / France 3 Champagne-Ardenne

Deux bretelles, une plaque qui rappelle les protections dorsales des motards, un boîtier accroché sur le côté, et une sangle pour fixer le tout. A mi-chemin entre le gilet et le harnais, difficile de décrire à qui n’en a jamais vu, à quoi ressemble un subpac. Inventé en 2013, ce dispositif est à la fois utilisé par des gamers pour accentuer leur expérience de jeu, et des sourds et malentendants pour assister à des concerts. Une technologie que le Festival Clin d’œil, festival international des arts en langue des signes à Reims, propose à ses visiteurs de tester.

On ressent les vibrations de la musique, c’est une manière de participer pleinement au concert
– David de Kayzer, directeur du festival Clin d’œil

Des vibrations qui traversent le corps

Un peu déstabilisant, il n’existe pas vraiment d’équivalent à ce dispositif, le subpac s’enfile comme un gilet. Une fois les sangles réglées, il se fait rapidement oublier. La partie dorsale, où se trouve le plus gros de la technologie, se loge contre la colonne vertébrale. Avec sa batterie, l’ensemble du harnais pèse à peine plus de 2kg. Mais l’ensemble est capable d’envoyer des vibrations très fortes.

Une trentaine de "Subpac" comme celui-ci sont proposés sur Clin d'oeil / © Johanna Albrecht / France 3 Champagne-Ardenne

Le boîtier sur la gauche permet à la fois de traduire les sons environnants, ou envoyés via une prise audio, en vibrations et de régler le « volume« , l’intensité des vibrations. Dans le cadre du festival, la régie son se charge d’envoyer en simultané à tous les gilets mis en circulation, la musique jouée sur scène au même moment.

« J’adore ! » agiles, les mains de David de Kayzer enchaînent les signes. Lorsqu’on lui demande son avis sur ce gilet immersif, ses traits s’éclairent « c’est une manière de vivre pleinement un concert ». Fondateur du festival et lui-même sourd, il assiste depuis longtemps à des concerts. D’ordinaire, comme de nombreux sourds, il se place au premier rang, devant les enceintes, pour ressentir les vibrations de la musique. Ou, comme il le signe, pour « entendre ».

« Parfois, la musique n’est pas très forte, quand il ne faut pas déranger le voisinage par exemple. Les gilets, ça permet d’entendre quand même les vibrations. »
– David de Kayzer, directeur du festival Clin d’œil

Autre point fort du subpac, il permet aux personnes sourdes et malentendantes de se déplacer pendant un concert. « On entendra quand même » explique-t-il, ravit, « ça nous permet d’emporter la musique avec nous ».

Généraliser l’accès au gilet immersif

Pour cette neuvième édition, la première avec des gilets immersifs, l’organisation s’est procurée 30 subpacs. Une goutte d’eau, quand on sait que le festival enregistre en quatre jours plus de 15.000 entrées. Mais le dispositif coûte cher : 30.000 euros pour cette année, financés par le ministère de Culture, un partenaire privé, et avec une réduction du fabriquant.

Cinésourds, l’association derrière Clin d’œil, réfléchit à une manière de prêter ces gilets à d’autres festivals le reste de l’année. « Comme ça, on pourra avoir un peu plus d’accessibilité ailleurs pour les personnes malentendantes » expose David de Kayzer « sur un gros festival, on pourrait toucher une vingtaine de sourds ». Dans les tiroirs, des discussions avec la Magnifique Society et le Cabaret Vert.

Vivre la musique

Car les personnes sourdes et malentendantes sont de plus en plus nombreuses à participer à des concerts, à profiter de la musique, et parfois même, à en créer. « Le monde du son c’est de moins en moins restreint, il y a de plus en plus d’ouverture et de possibilité » témoigne David de Kayzer « il y a des gens qui à 30 ou 40 ans, commencent à aimer la musique ».Les évolutions technologiques, comme le subpac, mais aussi les logiciels et l’informatique multiplient les opportunités et les moyens de créer.

On est toujours sourds, ça ne change pas, mais on a de plus en plus d’options pour ressentir, aimer et vivre avec la musique et du son au quotidien. On commence petit à petit à l’apprivoiser
– David de Kayzer, directeur du festival Clin d’œil

D’ailleurs, à Clin d’œil, de nombreux artistes sourds se produisent chaque année. Des chanteurs, qui signent leurs textes pendant des morceaux, comme Signmark, ou même des compositeurs comme Sean Forbes

Sur sa chaîne Youtube, l’artiste sourd Sean Forbes joue sur les préjuggés

Ouvert à tous, entendants compris, le festival se vit comme un « laboratoire » des manières dont les sourds et malentendants, dont les niveaux de perceptions des sons peuvent être très variés, vivent la musique. En face d’une grande scène, autour desquels des vidéos diffusent des textes en langue des signes, un dancefloor vibrant permet de compléter l’expérience. « On a beaucoup de jeux de lumières, on essaie de faire en sorte que ce soit raccord avec la musique » ajoute David de Kayzer.

Un peu plus loin, deux containers fermés proposent une expérience unique: « Crazyland« , un lieu confiné où le son est poussé à l’extrême. Mais ça, « ça n’est pas pour les entendants, il ne vaut mieux pas y aller » confie, avec beaucoup de malice dans le regard, le directeur de ce festival unique en France.

Dans ces deux containers, une expérience musicale intense, et interdite aux entendants / © Johanna Albrecht / France 3 Champagne-Ardenne
Dans ces deux containers, une expérience musicale intense, et interdite aux entendants / © Johanna Albrecht / France 3 Champagne-Ardenne

Besançon – Le Croisic à vélo : quand le défi sportif rapproche personnes handicapées et valides…

De Besançon, dans le Doubs, au Croisic, en Loire-Atlantique, il y a 1000 kilomètres.

Ce sera le voyage et l’exploit d’une vingtaine de cyclistes, valides et handicapés.

Ce dimanche 30 juin, une vingtaine de cyclistes valides et handicapés se sont retrouvés pour une entraînement. Dans un mois ils entameront un défi : 1000 kilomètres en deux semaines, de Besançon au Croisic, en Bretagne. / © R. Advocat

Sur un tandem, Daniel raconte à Jacques, qui est aveugle, le paysage autour d’eux. Sur un autre, Jean-Baptiste rappelle régulièrement à Aurélien de boire. Parce qu’il fait très chaud ce matin, sur l’Eurovélo route 6, à Besançon, le long du Doubs.

Au programme du jour, une trentaine de kilomètres, jusqu’à Baume-les-Dames. C’est un petit entraînement, pour parfaire la coordination pilote-passager des tandems. Pour mieux se connaître aussi, même si l’amitié et la solidarité sont de la partie depuis le début.

Tout est partie de l’association Handisport Pontarlier Morteau Maîche. Avec l’appui d’une autre structure, bretonne celle-là, les bénévoles ont imaginé un défi : rejoindre Le Croisic, en Bretagne, depuis Besançon, au mois d’août. L’opération s’appelle BLC 1000 bornes.

Monter dans le véhicule d’assistance ? Jamais !

« A chaque fois qu’on fait un entraînement et qu’il y en a un qui a un coup de barre, on lui propose de monter dans le véhicule d’assistance. A chaque fois, la réponse c’est jamais ! Voilà, c’est se dépasser… et du coup, nous aussi on se dépasse !« , explique Jean-Baptiste Poulain, un des bénévoles de l’association.

A un mois du départ, tout est quasiment prêt. Après un an de travail de préparation. Il a fallu rechercher des subventions et des aides auprès d’entreprises, d’associations, et des communes étapes. Et aussi trouver les hébergements adaptés, des campings pour la plupart. Car le chemin est encore long avant que le sport et les loisirs soient facilement accessibles à tous les handicapés.

Source FR3.

A Dijon, bientôt un télescope adapté pour les personnes en fauteuil roulant…

La Société Astronomique de Bourgogne lance un appel aux dons pour financer l’achat d’un télescope spécial pour les personnes en fauteuil roulant.

La SAB espère pouvoir en disposer à temps pour la prochaine Nuit des Étoiles début août.

A Dijon, bientôt un télescope adapté pour les personnes en fauteuil roulant

La prochaine Nuit des Étoiles début août à Dijon devrait être accessible aux personnes en fauteuil roulant. La Société Astronomique de Bourgogne veut acheter un télescope spécialement adapté pour pouvoir être utilisé par ce public. Car l’observation du ciel n’est pas possible avec le matériel ordinaire, explique Éric Chariot, président de la Société Astronomique de Bourgogne : « on ne peut absolument pas approcher un fauteuil d’un télescope. Il y a le trépied qui gêne, déjà, et quand on veut pointer par exemple un objet au zénith, le tube est complètement relevé, et on est obligé de prendre un escabeau. Donc, ce n’est absolument pas possible en fauteuil ».

Une frustration pour les utilisateurs handicapés

Olivier Bertat, président de l’association Envie d’Aller Plus Loin Avec Mon Handicap, avait déjà essayé de participer à une séance d’observation organisée par la SAB, et ce n’était pas simple : « j’avais déjà essayé avec ma compagne, et c’est vrai que pour avoir accès à un télescope classique, il faut quelqu’un qui puisse se tenir un peu debout, et qu’on l’aide à se tenir debout. Il y a une frustration, du fait que les personnes valides peuvent voir quelque chose, utiliser un appareil, alors que les personnes en fauteuil n’y ont pas accès ». Il attend donc impatiemment le nouveau télescope annoncé.

Un télescope modifié tout spécialement

Son trépied est remplacé par un système à colonne qui déjà permet d’approcher un fauteuil au plus près de l’appareil. Celui-ci est en outre doté d’un oculaire qui se présente sous forme d’un long tube, à la bonne hauteur quelle que soit l’inclinaison du tube optique du télescope. Éric Chariot y voit un autre avantage : les enfants pourront eux aussi profiter d’un oculaire à leur hauteur. Mais ce matériel est cher. Il en coûtera 7000 euros, alors qu’un télescope non adapté de puissance équivalente ne vaut que 500 euros. Néanmoins le financement participatif en ligne est en bonne voie. Pour y contribuer, connectez-vous au site https://grainesdactions.fr

Source FRANCE BLEU.

Au Mans, les enfants en fauteuil roulant pourront bientôt faire du trampoline au parc…

Une aire de jeu va être installée dans quelques mois au jardin de Tessé, en centre-ville du Mans.

Inclusive, elle permettra aux enfants porteurs de handicap d’en profiter, avec notamment un trampoline accessible en fauteuil roulant.

Voilà à quoi va ressembler le trampoline accessible aux fauteuils roulants qui sera installé au jardin de Tessé, au Mans (photo transmise par le groupe des élus communistes)

C’était une demande de longue date des usagers du jardin de Tessé, en centre-ville : une aire de jeux pour les enfants. Elle va bientôt voir le jour, avec aussi le souci d’accueillir ensemble tous les enfants, valides et handicapés. Un trampoline accessible en fauteuil roulant y sera notamment installé, ainsi que d’autres équipements sécurisés, comme une balançoire conçue pour être utilisée par des enfants qui ne peuvent pas tenir assis sans aide.

Début des travaux fin 2019

« C’est un trampoline de plain pied », explique Sophie Moisy, conseillère municipale déléguée au handicap, « qui peut donc être utilisé par tout le monde. Nous y travaillons depuis longtemps et toutes les aires de jeu nouvelles ou rénovées seront désormais équipées de ce type de matériel. Par exemple, un tourniquet dans lequel on peut inclure un fauteuil roulant ». Plusieurs villes françaises ont déjà installé des aires de jeu inclusives.

Source FRANCE BLEU.

Des lames de joie au Meeting Stanislas Grand Nancy…

Des enfants amputés au départ de la dernière course de la compétition : un 100 m qu’ils n’oublieront jamais.

Grâce au travail d’Entraide, une association Touloise, ils sont équipés de lames.

Les clubs Rotary de Nancy leur donnent un coup de pouce depuis deux ans.

Des lames de joie au Meeting Stanislas Grand Nancy

Bilal Michelet est à 2 secondes seulement d’Usain Bolt. Mais avec une jambe en moins ! Ce jeune athlète au départ du dernier 100 m du Meeting Stanislas samedi dernier, aux côtés de Maud, Thomas et d’autres gamins, qui comme lui, ont surmonté leur handicap pour vivre leur enfance pleinement.

Lui et Charly, 10 ans, ont reçu une « lame de piste » toute neuve. Après quelques réglages, ils se sont élancés sur la piste du stade Raymond-Petit, celle que foulera l’élite de l’athlétisme ce samedi. Les progrès sont tels qu’ils peuvent éprouver les mêmes sensations que n’importe quel athlète. Mais le miracle technologique coûte une petite fortune. Entre 8 000 et 20 000 € la pièce !

Fabricants et prothésistes

« Un enfant en pleine croissance doit les changer tous les ans. Quand on est amputé des deux membres, ça revient à 200 000 euros », explique Jean-Luc Clémençon, orthoprothésiste en poste à l’IRR (Institut régional de réadaptation). C’est lui qui s’est mis à courir dans tous les sens et à frapper à toutes les portes, il y a six ans, pour rendre ces lames abordables. Si ces enfants et ces ados peuvent aujourd’hui courir à grandes enjambées, c’est parce qu’une chaîne de solidarité s’est constituée grâce à son entêtement. Il y a d’abord eu les fabricants qui ont accepté de céder le matériel avec une ristourne de 40 % ! Les prothésistes ont pris le relais en le montant gratuitement. Depuis deux ans, les dix clubs Rotary de Nancy et Rotoract sont entrés dans la course en organisant des ventes au marché Saint-Nicolas de Nancy qui ont rapporté 7 000 € cette année, et permis l’achat d’une lame de piste et d’un « genou » que Bilal et Maud utiliseront le temps qu’il faudra. Avant de les rendre quand ils auront grandi pour qu’un autre enfant en profite. Pascal Thiébaut, l’ancien champion et président du Meeting Stanislas, n’a pas hésité à inscrire la course au programme de la compétition. 12 secondes et quelques de pur bonheur.

Source EST REPUBLICAIN.