Poitiers : des salariés d’une association protestent contre les masques périmés…

Une cinquantaine de salariés de l’Association pour la Promotion des Personnes Sourdes Aveugles et Sourdaveugles (APSA) a manifesté à Poitiers devant le siège de la structure pour dénoncer la mise à disposition de masques périmés.

Poitiers : des salariés d’une association protestent contre les masques périmés. © Romain Burot - France Télévisions

Ils sont une cinquantaine à avoir répondu au préavis de grève déposé par le syndicat SUD devant le siège de l’APSA 86 (l’Association pour la Promotion des Personnes Sourdes Aveugles et Sourdaveugles) à Poitiers. Ces salariés de cette structure qui emploie 450 personnes au sein de 13 établissements pour enfants et adultes fustigent la gestion de la crise sanitaire par leur direction.

Le 25 mai dernier, les employés reçoivent des masques après la détection d’une personne suspectée d’avoir contracté le Covid-19. Parmi les masques, des modèles chirurgicaux périmés depuis janvier 2019 et des masques FFP2 périmés depuis… 2007.

« Ce qui nous mobilise en tant que travailleurs sociaux, c’est la mise à disposition très tardive de masques pour pouvoir faire notre travail d’accompagnement avec les personnes en situation de handicap sensoriel. Nous avons attendu longtemps pour en avoir. Maintenant que nous en possédons, nous nous rendons compte qu’ils sont périmés. Avec un masque FFP2, une employée a même ressenti une gêne et a eu de la toux. La barre de mousse était totalement détériorée » déplore Isabelle Blanchet, déléguée SUD APSA 86.

De son côté, la direction de l’APSA 86 rejette la faute sur l’ARS (Agence Régionale de Santé) : « Nous avons toujours tout mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos résidents et nos salariés durant la crise du Covid-19. Tous les masques chirurgicaux qui ont été distribués ont fait l’objet d’un contrôle de conformité en liaison avec l’ARS qui en a autorisé la distribution. »

Mais l’origine de la colère des manifestants ne vient pas que des masques. Le syndicat SUD dénonce aussi une politique managériale répressive ainsi qu’une répression syndicale. « Le directeur général de l’APSA a mis en procédure de licenciement la directrice du pôle adulte sans raison. Quant au dialogue avec les syndicats, il y a un manque de respect à notre égard, comme la mise à disposition de locaux vétustes » fustige la syndicaliste Isabelle Blanchet. Sur ces dernières accusations, la direction n’a pas souhaité réagir.

Cette manifestation masquée a porté ses fruits : le syndicat a obtenu une audience avec le directeur général et le président de l’association mercredi prochain.

Source FR3.

Une Youtubeuse se sépare de son enfant autiste adopté il y a trois ans et suscite l’indignation…

Dans une vidéo de sept minutes, le couple adoptif revient sur cette étape douloureuse de leur vie.

Un acte qui fait polémique sur la toile.

La vidéo a atteint près de trois millions de vues en trois jours

  • La Youtubeuse américaine Myka Stauffer et son mari ont adopté un petit garçon autiste il y a trois ans.
  • Le couple a annoncé avoir donné son fils à une autre famille, se sentant dans l’incapacité de subvenir à ses besoins médicaux.
  • Sur les réseaux sociaux, les critiques pleuvent et accusent la Youtubeuse d’avoir profité de cette adoption pour gagner en notoriété.

« C’est de loin la vidéo la plus difficile que nous ayons jamais eue à faire. » C’est avec ces mots que commence un discours de plus sept minutes publié sur la chaîne de Myka Stauffer. Cette vidéaste américaine, suivie par plus de 700.000 personnes sur YouTube, a posté le 26 mai une vidéo qui suscite la controverse. Accompagnée de son mari, la mère de famille explique avoir dû « trouver une nouvelle famille » à leur fils, adopté trois ans auparavant en Chine.

D’après les parents, le petit Huxley avait souffert d’une tumeur au cerveau et d’une attaque cérébrale in utero. « Avec l’adoption internationale, il y a parfois des inconnues et des choses qui ne sont pas transparentes dans les fichiers. Une fois que Huxley est rentré, il y avait beaucoup plus de besoins spéciaux que nous ne le savions et on ne nous l’a pas dit », commente James, le mari de la Youtubeuse.

En pleurs, Myka et James expliquent que le petit garçon autiste avait besoin d’un soutien médical adapté après avoir passé plusieurs évaluations. « Aujourd’hui, il est heureux, il va très bien, sa nouvelle maman est une professionnelle médicale et elle lui correspond très bien », précisent-ils.

Entre 1 % et 5 % d’enfants « réadoptés » aux Etats-Unis

Cumulant près de trois millions de vues, la vidéo suscite de vives réactions sur le Web. Dans des tweets partagés des dizaines de milliers de fois, certains internautes s’en prennent à la mère de famille, accusée d’avoir adopté Huxley uniquement pour entretenir sa notoriété sur Internet.

L’adoption du petit garçon a été un véritable fil conducteur sur la chaîne YouTube de la maman, habituée à poster des moments de sa vie de famille sur le Net. Au total, 27 vidéos ayant pour thème « le chemin vers l’adoption » ont été postées depuis le 6 juillet 2016. Pendant plusieurs années, Myka Stauffer a donc raconté le processus d’adoption de Huxley, ainsi que les différentes étapes de sa nouvelle vie.

Aux Etats-Unis, cette affaire soulève un problème inhérent au système d’adoption américain : le « rehoming ». D’après une étude menée outre-Atlantique, entre un et cinq pourcents des enfants adoptés l’ont déjà été une fois dans le passé. Un business lucratif se crée alors sur Internet, les bambins devenant de simples marchandises publiées sur des sites de petites annonces.

Source 20 MINUTES.

VIDÉO. Déconfinement : des familles retrouvent leurs enfants handicapés placés en Belgique après trois mois sans se voir…

3000 enfants et adultes handicapés des Hauts-de-France sont accueillis dans des structures belges en Wallonie.

Avec la fermeture des frontières, ils n’ont pas pu se voir pendant trois mois.

Depuis deux semaines, l’heure est aux retrouvailles, chargées en émotions.

Vanessa n'avait pas vu ses parents depuis trois mois. / © FRANCE 3 HDF

« En tant que maman c’est très difficile d’être coupée de ses enfants, même si elle est adulte maintenant« , s’émeut la mère de Vanessa. La jeune femme est pensionnaire d’une maison d’accueil spécialisée à Vaulx près de Tournai, où elle vit avec 36 Français, tous en situation de handicap.

Mesures sanitaires obligent, les week-ends en famille ont tous été suspendus au début du mois mars. Depuis le week-end dernier, les parents vivant de l’autre côté de la frontière peuvent récupérer leurs enfants pour quelques heures de bonheur ensemble.

Aucun cas de coronavirus depuis le début de l’épidémie

Cet assouplissement des règles sanitaires a été possible après que tous les résidents de la maison spécialisée ont été testés négatifs au coronavirus. Le port du masque des parents est obligatoire et ils se sont engagés à signaler toute suspicion de Covid-19 dans leur entourage 15 jours avant et après les visites.

Parmi les six personnes à rentrer voir leur famille ce week-end, Kristina retrouve sa maman. « Embrasser ma fille maintenant ce n’est pas possible mais bientôt j’espère« , témoigne-t-elle, tout de même très heureuse de la revoir.

Si tout se passe bien, le centre prévoit de rétablir de droit de visite sur place dès la semaine prochaine.

Source FR3.

Retour à l’école des élèves handicapés : “On m’a demandé de laver les roues du fauteuil de ma fille”…

La rentrée post-confinement concerne aussi les élèves en situation de handicap, considérés comme prioritaires par le gouvernement.

En réalité, le retour à l’école n’est pas toujours si simple.

Illustrations en Ille-et-Vilaine avec Titouan et Clara*.

Titouan, 11 ans, porte un masque en classe, sur les recommandations de son médecin rééducateur

« Il s’adapte, même si c’est un peu frustrant. » Estelle est la mère de Titouan, âgé de 11 ans. Atteint d’un handicap moteur, en fauteuil roulant électrique, il va à l’école de Courtoisville, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Comme ses camarades, il a fait la rentrée après deux mois de confinement, une rentrée bienvenue pour lui mais aussi pour ses parents qui avaient besoin de reprendre le travail. « On a eu beaucoup d’échanges avec les enseignants et la direction pendant le confinement, pour préparer le retour. » 

Un peu plus isolé que d’habitude

Habituellement, Titouan partage son temps. Le matin, il reste dans la classe ULIS (unités localisées pour l’inclusion) puis l’après-midi il rejoint celle des CM2. Pas de gros changements dans cette organisation depuis le 12 mai, sauf que les déplacements sont limités : « Titouan reste dans la classe ULIS toute la journée car les élèves sont peu nombreux à avoir repris le chemin de l’école. Il est pris en charge par l’institutrice spécialisée et son auxiliaire de vie scolaire (AVS, désormais appelés AESH) le matin. L’après-midi, c’est l’institutrice de CM2 qui lui donne du travail à faire mais physiquement, il reste en classe ULIS. » « Il voit moins ses camarades du coup » explique Estelle.

Titouan porte un masque à l'école par précaution / © DR

Pour les récréations, elles ont désormais lieu par petits groupes, pas forcément avec les copains de Titouan. « Ce n’est pas facile de les voir et de ne pas pouvoir leur parler. Comme pour tous les enfants, c’est aussi embêtant de ne pas aller et venir où l’on veut dans la cour, pour se défouler. » 

Titouan passe au final beaucoup de temps avec Marine, son AVS et se retrouve un peu plus isolé que d’habitude. « A la cantine, il mange avec son AVS car personne à droite et à gauche, ni en face. La communication est plus limitée du coup. »

Alors que le port du masque n’est pas obligatoire à l’école primaire, Titouan en met un, sur les conseils de son médecin rééducateur. Il lui tient chaud. « C’est contraignant mais il le garde », souligne Estelle.

Titouan appréhende son nouveau quotidien, pas toujours évident. Estelle se souvient : « Lorsqu’il est revenu de l’école le 12 mai, Titouan était vraiment déçu et triste de cette journée passée. Il ne voulait plus y retourner. Il n’a pas retrouvé « l’école d’avant »Malgré tout, la direction de l’école, les institutrices et l’AESH mettent tout en œuvre pour que tout se passe au mieux. C’est une situation compliquée pour tout le monde et chacun fait comme il peut. » 

Marine, l’AESH, connaît Titouan depuis sept ans. Pour elle aussi cette rentrée a été particulière. « On a eu une réunion avec tout le personnel. J’avais des appréhensions les premiers jours. On se demandait où on allait… » « Avec Titouan, on est en contact très proche : je porte une blouse de protection, un masque. Je mets des gants dans certaines situations. On se lave les mains régulièrement. Je lave les miennes et ensuite je l’aide à laver les siennes. On passe des coups de lingettes sur son ordinateur. » 

« La directrice m’a demandé de laver les roues du fauteuil à chaque entrée dans l’école »

Sandrine est la maman de quatre enfants, dont Clara * une petite fille de 7 ans, handicapée moteur et se déplaçant en fauteuil manuel. Scolarisée en CP en Ille-et-Vilaine, un auxiliaire de vie scolaire l’accompagne, comme Titouan, pour les gestes du quotidien, toute la journée. Pour elle, après le confinement, pas de retour à l’école. « La direction m’a appelée au dernier moment et m’a demandé de laver mon véhicule à chaque fois que je dépose ma fille, de laver son fauteuil et ses roues, son ordinateur, son matériel etc… » Sandrine s’interroge : « Est-ce qu’on demande aux autres enfants de laver leurs semelles de chaussures ? » Elle remarque que la situation sanitaire accentue des relations déjà complexes avec la direction qui « cherche constamment la petite bête depuis deux ans. »

Du côté de l’auxiliaire de vie, elle n’a pas eu de contact avec lui pour une éventuelle reprise. Là aussi, elle aurait aimé en savoir plus notamment sur l’adaptation des gestes barrières. « Avec ma fille, pour l’aider il faut forcément la toucher, la porter. » Faute de mieux, elle continue donc d’assurer elle-même l’enseignement auprès de ses enfants, avec l’aide de la maîtresse. La rentrée de septembre reste floue, Sandrine n’a aucune idée des conditions dans laquelle elle va se dérouler. Pour le moment, on lui a seulement parlé de « classe virtuelle ».

Des consignes et du matériel de protection

Le rectorat n’est pas en mesure de préciser des chiffres, sur le retour à l’école des élèves en situation de handicap car « chaque cas est particulier. » Cette reprise fait l’objet d’une organisation dédiée, depuis le 11 mai jusqu’au 2 juin.

« Les élèves en situation de handicap font partie des élèves prioritaires pour reprendre leur scolarité en école ou établissment » précise-t-on. Le rectorat ajoute : « Les parents et responsables légaux d’élèves en situation de handicap sont informés des dispositions prises pour favoriser un retour à l’école ou en collège par l’intermédiaire des enseignants référents. »

« Des moyens spécifiques de protection des personnels sont prévus compte tenu de la difficulté pour certains élèves en situation de handicap de respecter la distanciation physique. Pour l’aide humaine portant sur les gestes de la vie quotidienne une dotation spécifique en gants, gel désinfectant, visières ou lunettes de protection est mise en place. »

Les chiffres sur la scolarité des élèves en situation de handicap en Bretagne

Selon le rectorat et à la rentrée 2019, l’académie de Rennes comptait 17 454 élèves scolarisés dans les écoles et établissements publics et privés relevant du ministère de l’Éducation nationale : 8 998 dans le premier degré et 8 456 dans le second degré. Selon les situations, la scolarisation peut se dérouler sans aide spécifique (humaine ou matérielle) ou avec des aménagements lorsque les besoins de l’élève l’exigent.

L’académie de Rennes compte actuellement 11 476 AESH. Les élèves présentant des besoins plus importants sont scolarisés avec l’appui d’unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS). Ces dispositifs sont encadrés par un enseignant spécialisé et bénéficient d’un accompagnant des élèves en situation de handicap-collectif. 188 ULIS-école, 129 ULIS-collège, 38 ULIS-lycée professionnel sont en place dans l’académie de Rennes.

Lors des annonces sur la phase 2 du déconfinement, Jean-Michel Blanquer a réaffirmé l’engagement du gouvernement sur la scolarité des élèves en situation de handicap. Il a annoncé que 100 % des ULIS seraient ouvertes la semaine prochaine.

*Le prénom a été modifié

Source FR3.

Documentaire. “Ferplay” : quand le handisport offre une nouvelle vie à des victimes d’accidents de la vie…

« Ferplay », un film documentaire de Lucie Mizzi et Marion Dupuis qui évoque trois histoires extraordinaires.

Des jeunes fauchés dans leur vide de valide et qui ont du repartir de zéro.

L’occasion d’évoquer le handicap et le sport sous un angle positif.

Ferplay, un documentaire de Lucie Mizzi et Marion Dupuis / © Tandem Image

ls s’appellent Raphaël, Tojo et Geoffrey. Trois personnes fauchées en pleine ascension vers l’objectif de vie qu’ils s’étaient fixé et qui ont su repartir de zéro. Trois personnes qui se sont découvertes sportifs. Ensemble, nous parlons sans tabou de ce que signifie aujourd’hui « être handicapé » avec tolérance, sans méfiance et pour appréhender le handicap par le biais du handisport.

Ce documentaire veut permettre de mieux appréhender le handisport et, plus globalement, le handicap, en suivant le quotidien de trois personnes, toutes nées valides mais aujourd’hui en situation de handicap. Avec humour, sans gêne ni tabou, ces sportifs ont accepté d’ouvrir les portes de leur intimité. Ils ont raconté leur reconstruction, leurs parcours, leurs envies, mais aussi leurs amours et leurs nouveaux projets de vie. Dans le Loir-et-Cher, à Cour-Cheverny, rencontre avec Raphaël Beaugillet, 28 ans, double champion de France 2017 du kilomètre sur piste et poursuite, en cyclisme en tandem. A Orléans, découvrons l’étoile montante du tennis fauteuil, Geoffrey Jasiak, 24 ans, ainsi qu’avec le club de basket fauteuil d’Orléans, qui mélange personnes en fauteuil et valides, dans lequel Tojo Rajohnson est le capitaine de l’équipe.

Le tandem avec Raphaël Beaugillet en Loir-et-Cher

Raphaël avait tout prévu avant de perdre la vue, il y a huit ans. À 20 ans, il jouait au foot et travaillait dans la maçonnerie. Il venait de passer son CAP puis un Brevet professionnel et bientôt il construirait sa maison de ses propres mains. Une vie toute tracée, tranquille, rythmée entre potes et famille près de sa ville d’origine, Cour-Cheverny.

Durant l’hiver 2009, alors qu’il est en classe un matin, il s’alarme quand il remarque qu’il ne voit quasiment plus d’un oeil, et bien qu’il mette cela sur le compte de la fatigue, il décide de consulter un ophtalmologiste. « Il s’est rendu compte que je ne voyais plus qu’à un 1/10e à l’oeil droit. Et puis le 14 juillet de la même année, j’étais au volant et je me suis rendu compte que je n’y voyais plus rien des deux yeux. » Le diagnostic des médecins est sans appel : il est atteint de la maladie de Leber, une maladie génétique. Pour Raphaël, c’est tout son monde qui s’écroule. Il est obligé d’abandonner sa vie professionnelle et les matchs de foot. Son moral flanche et il perd pied. Il se lance alors à fond dans le cyclisme pour évacuer sa colère accumulée. « J’avais besoin d’extérioriser. J’étais en colère contre tout, les autres et moi-même. Je me demandais « pourquoi moi ? ». Ce qui m’a beaucoup aidé pour le cyclisme, c’est le métier que je faisais avant. Comme ce n’était pas un métier facile, ça forge. Les hivers où il fait très froids, les étés où il fait très chaud… Bon, je dois admettre que c’est aussi dû à mon caractère. »

S’il n’y avait pas le sport, je ne sais pas ce que je ferai, dans le sens où je ne sais pas comment j’occuperai mes journées.

Un an seulement après, il débute avec succès la compétition sous les couleurs de l’ASH de Blois : en juin 2011, il devient champion de France 2e catégorie de cyclisme en tandem. En 2012, il arrache le titre de champion du monde. Depuis, il a décroché cinq fois consécutives le titre national et vise, en 2018, les championnats du monde car il fait partie du Top 10 des coureurs
internationaux.

À aujourd’hui 28 ans, le jeune homme explique voir comme s’il est « constamment dans le brouillard ». Raphaël peut compter sur le soutien indéfectible de sa mère, Martine, et ses amis. « J’habite juste derrière chez elle, mais c’est une coïncidence. Je vois beaucoup mes amis aussi qui m’accompagnent dès que j’en ai besoin. » Car pour aller faire ses courses, tant au supermarché qu’en entraînement, Raphaël doit toujours être conduit.

Pour pratiquer le cyclisme en tandem, Raphaël s’est entouré de deux pilotes, l’un pour la route, l’autre pour la piste, indispensables car comme il le dit lui-même, « les titres se gagnent à deux ». Si l’on félicite les handisportifs, on oublie souvent les personnes qui les accompagnent, avant, pendant et après la course. « Le tandem, c’est comme un couple ! Il faut qu’on soit homogènes, qu’on est le même coup de pédale, la même technique et le tout avec des pilotes non-professionnels, c’est la règle en cyclisme handisport. » Et c’est en effet ce qui complique parfois son parcours sportif. Difficile de trouver des pilotes volontaires, de motiver des amateurs à courir sous la pluie en plein hiver ou à sillonner les routes de France et d’Europe pour décrocher des titres qui ne rapportent pas d’argent.

Car pratiquer le tandem coûte entre 20 000 et 30 000 euros par an selon le nombre de compétitions effectuées. « Rien que le vélo, c’est 7 000 euros à peu près », souligne le cycliste. 13

Tête brûlée, Raphaël ne veut pas résumer sa vie au handicap. « Je suis un peu casse-cou. Je prends ma canne seulement quand je vais sur Paris ou dans les grandes villes pour être vu parce que mon handicap ne se voit pas forcément, si je puis dire ! Même quand je suis dans un endroit inconnu, je vais faire plus attention mais je ne vais pas tâtonner des pieds ou prendre quelqu’un au bras. Quand je la prends, les gens me remarquent et viennent à moi me proposer leur aide. »

Longtemps son futur a été un réel point d’interrogation. « J’ai mal été accompagné et conseillé. On me proposait surtout un travail d’accueil qu’avec une synthèse vocale. Mais être assis sur une chaise toute la journée, pour moi, ce n’est pas possible. » Après un parcours du combattant, il vient d’ouvrir son petit cabinet de masseur bien-être en auto-entrepreneur et aborde la vie plus sereinement.

Le tennis-fauteuil avec Geoffrey Jasiak à Orléans

Avec son bac en poche, Geoffrey décide d’intégrer la fac de Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) de La Rochelle. En août 2014, alors qu’il est employé saisonnier comme livreur du côté d’Angoulême, Geoffrey est victime d’un accident de la route. Un portique trop bas vient s’écraser sur la cabine de son petit fourgon, le laissant pour tétraplégique. « J’avais
les vertèbres en morceau, on m’a mis des broches pour me stabiliser, et on les a retirées l’an dernier. » Sur le moment, Geoffrey ne se rend pas compte que son pronostic vital est engagé et qu’il ne pourra surement plus jamais remarcher s’il s’en sort. « Deux mois et demi après mon accident, j’ai réussi à faire quelques mouvements encourageants. Ce n’était rien du tout mais déjà bon signe. Six mois après, j’ai enfin pu m’asseoir dans un fauteuil roulant, et retrouver une forme de mobilité ». Contre toute attente, il passe de la catégorie « tétra » à « para », avec un paralysie incomplète qui handicapera surtout sa jambe droite. « Un peu comme Grand Corps Malade si vous voulez », plaisante-il.

Sur les conseils de son kiné, Geoffrey veut se remettre au sport et fait des essais en basket et tennis fauteuil. « Avant, je faisais du tennis, du foot, de l’athlétisme, et tous les sports que l’on pratiquait en Staps. Alors me retrouver sans rien c’était très difficile pour moi et je voulais faire autre chose que du fauteuil de ville ». Poussé par son kiné, sur l’île de Ré, il rencontre Yann Maître, qui n’est autre que l’ancien entraîneur de l’équipe de France de paratennis.

Il m’a dit que j’avais du potentiel. C’était le premier, et celui qui m’a redonné de l’espoir. Enfin, je voyais que j’avais des possibilités d’évolution, une première depuis l’accident.

Geoffrey doit attendre un an avant de vraiment se lancer corps et âme dans le tennis fauteuil. « Stéphane Goudou, le vice-président de l’Académie de paratennis me proposait quatre entraînements par semaine, avec Fabien Goueffon, et Romain Simmonet à Orléans. » Du beau monde puisqu’il s’agit de l’actuel entraîneur de l’équipe de France de paratennis, mais aussi de tennis tout court à Orléans, ainsi que de son poulain. « J’ai accepté à une condition : que ma petite copine Solène puisse intégrer son master 2 en Staps à Orléans et vienne avec moi. » Depuis, le couple a adopté la ville de Jeanne-d’Arc.

Après l’accident, Solène et Geoffrey ont longuement discuté du nouveau handicap de ce dernier. A l’époque, il ne savait pas s’il pourrait se relever un jour. Aujourd’hui, il marche, « lentement quand même », avec une ou deux cannes, et se sert de son fauteuil pour les jours difficiles. « Je lui avais dit de partir, de continuer sans moi, mais elle a refusé de m’abandonner. Sans elle, c’est sûr que je ne serai pas là aujourd’hui », confesse le jeune tennisman.

Pour se mettre au niveau, Geoffrey enchaîne les heures d’entraînement. « Je ne m’attendais pas à une telle progression, aussi rapide, même si je dois encore améliorer mes déplacements en fauteuil pour gagner en rapidité et couverture du terrain, car je ne vis pas dedans tous les jours contrairement à d’autres sportifs. » En un an, Geoffrey est tout de même devenu 113e mondial en simple et 111e en double sur environ 650 joueurs classés (car tous ne le sont pas). Il a réussi à se hisser en deuxième série, atteignant presque les meilleures places françaises.

A 24 ans, Geoffrey peut aujourd’hui se déplacer seul, à pied ou à bord sa voiture adaptée munie de commandes au volant. Mais son combat quotidien reste la planification. « La gestion du temps, c’est le plus difficile. Pour en gagner, je dois prévoir mes journées, savoir si je serais longtemps hors de chez moi ou non, si j’ai besoin de mon fauteuil ou pas, etc. Prévoir et anticiper me permettent de me ménager. »

Après sa licence de Staps, qu’il a réussi à valider dans l’année qui a suivi l’accident, Geoffrey a passé un diplôme universitaire de préparateur physique. « Je ne suis pas entraîneur mais j’accompagne les sportifs en développant leurs qualités physiques, leur endurance, leur force ». Fraîchement lancé dans le monde du travail, il cherche aujourd’hui un contrat à mi-temps pour lui permettre de poursuivre ses entraînements intensifs.

Le basket-fauteuil avec Tojo Rajohnson à Orléans

Pour Tojo, raconter son accident, c’est presque raconter une vieille histoire qu’on aurait oublié depuis quelques années. Cela fait 17 ans que le doyen de nos protagonistes, âgé de 37 ans, vit avec sa paraplégie et a su l’apprivoiser. « On met au moins quatre ans à vivre pleinement son nouvel handicap. Même si aujourd’hui je n’y pense presque plus en réalité », déclare-t-il. Alors jeune étudiant en droit à Orléans tout droit débarqué de Madagascar, Tojo subit un accident de la route qui lui brise les vertèbres D11 et D12. « J’ai été rapatrié à la Réunion parce qu’à Madagascar, tu ne peux pas te faire soigner. » Contrairement à d’autres paraplégiques qui mettent presque un an à sortir de rééducation, Tojo a vite été « remis sur pieds », comme il le dit.

Pour rebondir, Tojo s’est directement retourné vers le sport qu’il pratique depuis son plus jeune âge : le basket. « Une des premières choses qui m’a inquiété à l’hôpital était de savoir comment (et pas si) je pourrais rejouer au basket. Déjà à l’hôpital, je rejouais ! » Il faut dire que le basket est la grande passion de Tojo qui avait un niveau plus qu’honorable étant jeune. « J’étais en sélection nationale quand je jouais en cadet et junior », lance-t-il fièrement.

Après trois mois de convalescence, Tojo rentre en France pour terminer sa rééducation et  retrouver Gaëlle, sa copine de l’époque. Loin de sa famille, c’est elle qui l’aide à rattraper son retard en cours et à s’adapter à sa nouvelle vie. « Je lui dois beaucoup, d’ailleurs c’est aussi pour ça que je l’ai épousée ! »

Après sa licence de droit en poche, Tojo n’arrive pas réellement à trouver sa vocation. « J’ai fait divers boulots, mais j’ai finalement trouvé celui que je voulais exercer. Depuis quatre ans, je suis donc instituteur et travaille à l’école publique de Châteauneuf-sur-Loire (à une trentaine de minutes d’Orléans), avec une classe de CE2-CM1. » Il l’avoue, ses débuts n’ont pas été simples. « Alors moi je les cumule : je suis étranger, handicapé, et en plus j’étais sans expérience ! Au départ, l’éducation nationale, le directeur et les parents d’élèves avaient quelques réticences. Ils se demandaient si j’allais avoir besoin d’un aménagement, s’il faudrait faire des changements… Si je n’allais pas les emmerder en somme. Mais depuis, tout se passe très bien ».

Chaque année, à la rentrée scolaire, il prend le temps de répondre aux questions des enfants, d’ordre bien plus pratique, telles que savoir comment il se déplace de son fauteuil à sa voiture ou à son lit. Avec les années, il s’est rendu compte que les enfants s’adaptent beaucoup plus vite que les adultes, et passent rapidement à autre chose sans l’appréhension des grandes personnes. « Ce
qui est super avec ce métier, c’est que je leur inculque une vision de la différence car ils prennent exemple sur leur professeur, ils se nourrissent de toi et donc tu deviens en quelque sorte leur modèle d’éducation ».

Depuis plusieurs années, Tojo pratique le basket avec l’équipe de Basket handi d’Orléans dont il est le capitaine. Ils étaient même montés en Nationale 1, mais sont redescendus en N2 la saison dernière. Ce club de basket fauteuil a la particularité de compter des valides au sein de l’équipe. Sur la dizaine de joueurs, trois le sont. Tous ensemble, ils s’entraînent une à deux fois par
semaine et partent en compétition du sud de la région Centre jusqu’à la frontière belge. « Le fauteuil n’est qu’une petite partie du handicap. Les gens se demandent comment on va aux toilettes, au lit, mais pour les paraplégiques, qui ont une santé plus fragile que les valides, le moindre petit pépin de santé nous ramène vite à réfléchir. »

Et le sport permet de s’entretenir, mais de tenir aussi.

Ce qui a renforcé le moral d’acier de Tojo, toujours jovial, c’est la naissance de son fils Mahéry, aujourd’hui âgé de quatre ans. « Chez les para, même si les nerfs sont touchés assez haut, par exemple au niveau du tronc, on se rend compte que les fonctions érectiles sont souvent préservées. Et donc, oui, nous pouvons faire l’amour et avoir des enfants », aborde-t-il sans tabou. A la venue de cette toute petite chose, Tojo s’est posé des questions. « Je me demandais comment j’allais pouvoir promener mon fils en poussette alors que je suis en fauteuil, comment j’allais faire pour le prendre dans mes bras ou le changer. Mais on ne renonce à rien, on s’adapte simplement sur tous les gestes quotidiens. Par exemple, j’ai trouvé une meilleur astuce pour l’attacher contre moi et qu’il ne bascule pas ». De sa paternité presque « normale », Tojo garde quelques frustrations concernant l’eau. « Il y a très peu de piscines adaptées pour les personnes en fauteuil et quand je vais me baigner avec lui, je ne peux pas le tenir et donc je risque de le couler. A la mer, c’est le même problème puisque le fauteuil ne peut pas aller jusque dans le sable. »

► « Ferplay », un documentaire de 52 minutes réalisé par Lucie Mizzi et Marion Dupuis, produit par Tandem Image et TV Tours. Première diffusion en 2019.

Source FR3.

À 20 ans, il rêve d’être le premier athlète atteint de trisomie à terminer un Ironman…

Atteint de trisomie 21, le jeune Américain Chris Nikic a pour objectif de terminer un Ironman.

Il serait alors le premier athlète avec ce handicap à venir à bout d’une épreuve de ce genre.
Un but qu’il compte bien atteindre, en refusant d’utiliser sa différence comme excuse.

Parfois, les rêves que l’on pense inaccessibles sont à portée de main. Quand on a une motivation profonde, ni le regard des autres ni les obstacles ne sauraient vous empêcher d’atteindre votre but.

Le jeune Américain Chris Nikic a un rêve, qui pourrait se concrétiser très bientôt. En novembre 2020, quand aux États-Unis, tous les yeux seront tournés vers les résultats de l’élection présidentielle, lui aura son esprit tourné vers Panama City Beach. Son objectif ? Un Ironman. Une course composée de 3,8 km de natation, 180,2 km de vélo et d’un marathon.

Chris Nikic a 20 ans et vit en Floride. Son objectif semble a priori banal. Mais ce jeune homme est atteint du syndrome de Down, plus connu en France sous le nom de trisomie 21. S’il atteint son objectif, Chris serait donc le premier athlète porteur de cette anomalie chromosomique à boucler une telle épreuve.

Son expérience de la vie lui sera utile pour atteindre son but, explique-t-il à USA Today : « Avoir le syndrome de Down signifie que je dois travailler plus dur que tout le monde, […] cela m’a aidé à être prêt pour un Ironman. »

Accomplir des objectifs avant ses 21 ans

Et pour cela, Chris Nikic s’inflige de lourdes charges de travail. Il s’entraîne quatre heures par jour, à raison de six jours par semaine. Et ce n’est pas la pandémie de coronavirus qui frappe le monde entier qui entame sa motivation. Même si les piscines et autres complexes sportifs ont dû fermer leurs portes.

Son premier objectif, le half-Ironman (la moitié d’un Ironman) de Panama City Beach, prévu en mai, a été reporté. Mais il ne s’est pas résigné pour autant. Le jeune homme a réalisé sa propre épreuve dans son État, l’Orlando Covid 70.3, qu’il a terminée. Un espoir qu’il souhaite transmettre : « Si vous connaissez une famille où quelqu’un a le syndrome de Down, s’il vous plaît, partagez ceci pour leur faire voir que tout est possible pour leurs enfants », a-t-il écrit sur son compte Instagram.

Lui sait où il veut aller. Il a d’ailleurs formulé plusieurs objectifs qu’il souhaite réaliser avant ses 21 ans. En plus des épreuves à Panama City Beach, il veut publier un livre, intitulé 1 % Better, comprenez « 1 % meilleur ». Un objectif « en cours », selon son site internet. Ce titre reflète sa philosophie, celle qu’il expose devant le public lors de conférences : comment être, chaque jour, 1 % meilleur que la veille pour atteindre ses objectifs. Une source de motivation qui l’aide lui-même, mais aussi d’autres personnes.

Quant au sport, il le pratique depuis de nombreuses années. Opéré du cœur à l’âge de 5 mois, Chris Nikic a intégré à l’âge de 9 ans le programme Special Olympics. Des compétitions faites pour les personnes ayant des déficiences mentales. Il a commencé par le golf, avant de se lancer également dans la natation, la course, le basket-ball, puis le triathlon.

« J’aime tous les événements sportifs, expliquait-il sur le site du programme. Plus que les événements en tant que tels, j’aime les interactions sociales qu’ils procurent : être avec des amis et aller danser quand c’est terminé. » Une proximité avec les gens qu’il confirme sur le site de l’équipe USA Triathlon qu’il a intégrée : « J’aime être auprès des gens et les encourager. »

« Je ne doute plus de mes rêves »

Véritable modèle pour certains, il dégage une énergie et une bonne humeur contagieuses. « Il apporte le soleil dans une pièce », résume Nik Nikic, son père, sur le site d’USA Triathlon.

Un père qui a mis du temps avant de voir ce dont son fils était capable, alors que sa fille avait, elle aussi, des prédispositions. « Ma fille était une athlète douée et je l’ai considérée comme telle alors que je traitais Chris comme quelqu’un de différent , confie-t-il à USA Today. Je ne lui ai pas donné la même chance qu’à sa sœur parce que je voulais le protéger. Mais, il y a deux ans, j’ai commencé à le traiter comme quelqu’un de doué. »

Pour le plus grand bien de son fils, qui ne veut pas se cacher derrière son handicap pour se trouver des excuses. « Je n’utilise pas ma condition comme excuse, martèle-t-il à USA Today. Au lieu de ça, je travaille plus dur. Mon père m’a dit : « Ne doute jamais de tes rêves, Chris. » […] Je n’en doute plus, maintenant. »

Handi’chiens victime du confinement : “On a des chiens qui auraient pu être remis à des enfants mais c’est impossible”…

Handi’Chiens forme des chiens d’assistance et d’accompagnement social qui partagent le quotidien de personnes malades ou handicapées.

Mais le confinement a fragilisé cette association créée à Alençon en 1989.

L’argent des donateurs se fait rare.

Plus de 1000 chiens d'assistance viennent actuellement en aide à des personnes malades ou handicapées dans toute la France. / © PHOTOPQR/LE PARISIEN

Les chiens aboient de nouveau. Le centre de formation a repris vie, presque normalement. Les éducateurs inculquent aux labradors et aux golden retriver les trucs du métier d’assistant ou d’accompagnant social.

« On essaye de réorganiser les formations. La difficulté, c’est qu’on nous ne pouvons pas faire de rassemblement. On ne peut pas prendre le risque de mettre ensemble des personnes qui ont une santé fragile, » explique Marie Wattiau, l’intervenante en médiation animale de l’association Handi’Chiens à Alençon.

Les stages de passation qui permettent la rencontre entre l’animal et son nouveau maître ne peuvent donc pas se tenir. « On a des chiens qui auraient pu être remis à des enfants atteints de myopathie. C’est impossible aujourd’hui ». Les remises aux bénéficiaires initialement prévues en mai et en juin sont reportées à plus tard.

Le confinement a joué un sale tour à l’association. Handi’Chiens compte quatre centres de formation en France et un établissement destiné aux éducateurs. Pendant plus de deux mois, toute l’activité s’est arrêtée. Le personnel a été placé en chômage partiel. Les chiens sont retournés dans les familles d’accueil. Leur formation dans les centres a été interrompue. « C’est certain que le travail des chiens en a pâti, » déplore Marie Wattiau. Ils ont repris leur apprentissage le 4 mai.

15 000 euros pour former un chien

Plus ennuyeux encore, l’épidémie qui a paralysé le pays a aussi contribué à gréver les budgets. « Beaucoup d’événements organisés à notre profit ont été annulés partout en France, explique Sophie Mary, la directrice du centre d’Alençon. Des lotos, des ventes de fleurs, des cross dans des écoles. Dans le nord, un Lion’s Club organise chaque année un vente d’oeuvres d’art qui nous rapporte 30 000 euros. C’est annulé, et ils ne peuvent pas reporter ». En temps normal, l’association bénéficie aussi de la générosité des donateurs. « Mais c’est bien naturel en ce moment, beaucoup reportent leur effort sur la recherche médicale ».

Handi’Chiens n’a pas encore chiffré les pertes. Mais la situation est assez critique. « Si on n’arrive pas à compenser le manque à gagner au second semestre, le risque, c’est qu’on soit obligé de faire encore appel à du chômage partiel, mais cette fois pour des raisons financières. » Personne au sein de l’association ne veut se résoudre à cette extrémité.

« Moins d’argent, c’est moins de chiens formés, et donc moins de personnes aidées. Aujourd’hui, le délai d’attente pour les bénéficiaires est déjà de deux ans… »
Sophie Mary, directrice du centre Handi’Choiens à Alençon

Handi’Chiens redoute les conséquences de ce trou d’air. « Aujourd’hui, nous achetons les chiots qui seront opérationnels d’ici deux ans. Un chien formé coûte 15 000 euros, et c’est un principe, il est remis gratuitement au bénéficiaire, souligne la directrice. Il faut compter les frais vétérinaires, la nourriture, les frais de déplacement des familles d’accueil qui les hebergent chez eux pendant un an et demi, et la formation qui dure six mois dans les centres. » L’association a donc entrepris de rappeler un à un ses donateurs réguliers en espérant pouvoir compter sur leur générosité. « Parce que la finalité de tout ce travail, c’est le sourire de nos bénéficiaires ».

Handi'Chiens

Handi’Chiens recherche aussi des bénévoles, des volontaires. « Ce n’est pas le travail qui manque, insiste Marie Wattiau. On a toujours besoin pour entretenir les espaces verts, bricoler, fabriquer des jouets en bois pour les chiens. On cherche des gens qui ont du temps et du coeur » Et ce temps donné n’a pas de prix.

Source FR3.

Ardennes : ouverture d’un centre de loisirs pour enfants en situation de handicap, un moment de répit pour les familles…

Ardennes : ouverture d’un centre de loisirs pour enfants en situation de handicap, un moment de répit pour les familles

La Fédération Familles rurales des Ardennes, la CAF, et des acteurs institutionnels et associatifs, ont ouvert, jusqu’au 28 août, à Villers-Semeuse, un centre de loisirs pour accueillir des enfants handicapés.

Les parents peuvent ainsi faire une pause et profiter d’un peu de répit.

Des conseillers techniques du handicap et des professionnels s'occupent des enfants pendant quelques heures, le temps pour les parents de faire une pause et de retrouver des moments pour eux. / © Daniel Samulczyk/ France Télévisions

Le centre de loisirs de la ville de Villers-Semeuse dans les Ardennes résonne à nouveau de cris d’enfants. Après le confinement des deux derniers mois, de petits locataires d’un jour sont accueillis dans ce lieu pour la première fois. Portés par la Fédération Familles Rurales des Ardennes et la CAF, un projet a vu le jour pour aider les familles avec un enfant en situation de handicap. « On prend le relais« , c’est la promesse de cette nouvelle structure mise en place jusqu’au 28 août.

Ardennes : ouverture d'un centre de loisirs pour enfants en situation de handicap, un moment de répit pour les familles

« Son école est fermée, on n’avait pas de solution d’accueil »

C’est une drôle de rentrée pour Giovani, Louna et Raphaël, cet après-midi. Ils ont, pour certains, des petits sacs d’écoliers accrochés sur leur dos, mais là où ils se dirigent, ce n’est pas leur école habituelle. Bien mieux. Ici, on va les laisser s’amuser, passer de bons moments avec des éducateurs à leurs dispositions, et sans les parents pour une fois.

Après une petite visite des salles avec les parents et la découverte des ateliers avec les enfants, le personnel spécialisé dans le handicap prend le relais. Cette bulle de sérénité, le temps d’un après-midi, est souvent synonyme de repos et de relâche pour les familles.

Des mesures sanitaires strictes sont à l'ordre du jour dans le centre de loisirs pour enfants, afin qu'ils profitent au mieux de la structure / © Daniel Samulczyk / France Télévisions

François, l’un des papas, est venu déposer Raphaël, 5 ans, moins quelques dents. Pour lui, cet endroit est vital pour faire le point et se décharger quelques instants.

« Moi, j’ai repris mon activité, je suis commerçant, tatoueur, à temps plein ! », rappelle François, le papa de Raphaël. Notre fils est scolarisé depuis cette année à l’Unité Maternelle Autistique de Donchery, c’est l’équivalent d’une grande section de maternelle, mais spécifique pour les enfants autistes. Son école est fermée pour cause de covid pour l’instant, donc on n’avait pas de solution d’accueil. Ça tombe très bien.

Pour Raphaël, on a vu qu’il avait besoin de socialisation, parce que le fait d’être en vase clos, qu’avec nous, ses parents, à terme, il y avait une sorte de petite régression, notamment sur le langage ».

Nous, ça nous permet de souffler un peu, parce que ce sont des journées qui peuvent être souvent longues. Pour ma compagne, ça lui permet d’avoir également un peu de répit, et un peu de temps libre pour faire tout simplement autre chose.
François Damiens, père du petit Raphaël

Le papa reprend son propos sur les bienfaits d’une telle structure en complément de la prise en charge habituelle de son fils.  » Pour des enfants comme Raphaël, le rythme est important. Les coupures de vacances trop longues peuvent ne pas convenir.

Le centre de loisirs fait le lien entre les parents et l'aide spécialisée proposée, tout en permettant la socialisation des enfants sous handicap / © Daniel Samulczyk / France Télévisions

Ça le stimule. Il peut développer un peu la parole, car avec nous, il y a une sorte de communication non-verbale qui s’installe. Il régresse un peu. Quand il est avec d’autres personnes, il va chercher à utiliser des mots, c’est très bénéfique à ce niveau-là. On va être sur deux à trois demi-journées par semaine avec Raphaël ».

« Un univers tout en jaune, pour qu’il soit bien ! »

Le petit Giovanni, cinq ans, est lui aussi accueilli cet après-midi. Sa famille l’a confié de 11 h à 15 h aux animatrices et à l’infirmière présente. Le petit garçon passe de bras en bras, mais tout a été pensé pour l’apaiser.
 » On savait que Giovanni aimait le jaune, on lui a donc fait tout un univers en jaune pour qu’il soit bien. On s’adapte aux besoins des enfants !  » nous confie une aide spécialisée à la table de jeux.

Des ateliers de cinq enfants maximum, pour plus d'attention, et une approche personnalisée pour chacun / © Daniel Samulczyk / France Télévisions

Des ateliers de cinq enfants maximum, pour plus d’attention, et une approche personnalisée pour chacun / © Daniel Samulczyk / France Télévisions

Ouvert aux petits ardennais, gratuit, et sans justificatif

Xavier Léger, le conseiller technique handicap du projet, affiche un large sourire depuis l’ouverture de son accueil. Cet après-midi, il fait la visite de tout le bâtiment, en expliquant chaque atelier aux familles qui arrivent. Rien ne doit freiner la démarche des couples ardennais demandeurs, l’administratif est simplifié au maximum. « Là, c’est le premier lieu de répit, gratuit et sans justificatif, jusqu’au 28 août. La structure est ouverte du lundi au vendredi, de 09 h à 17 h. On avait des familles qui étaient en attente de placement, il y a des listes quand on a un enfant handicapé. En quelque sorte, c’est un accueil périscolaire, mais à la journée. Pendant la période juillet-août ce lieu deviendra un accueil de vacances. Cinq places seront disponibles par jour pour les enfants handicapés ».

On accueille les enfants dans leur sixième année, jusqu’à leur 18ème année. Ce sont des enfants en situation de handicap, en cours de diagnostic ou non. Il faut juste remplir un dossier d’inscription, mais les familles n’ont aucun justificatif à donner. On s’adapte à leurs besoins. Le but étant d’être le plus ouvert possible, le plus flexible possible.
Xavier Leger, conseiller technique handicap

L’idée vient du dispositif handicap « Ondicap », qui existe maintenant depuis deux ans et demi et qui regroupe tout un panel d’acteurs. L’objectif de ce dispositif est d’inclure les enfants handicapés dans les lieux qu’on appelle « de droits communs », c’est-à-dire les crèches, ou les accueils de loisirs. Avec le confinement, tout a été remis en cause, accélérant du même coup la mobilisation des organismes ardennais pour offrir une solution de repli.

Le conseiller poursuit : «  On propose des activités artistiques et manuels, des activités sportives, culturelles avec de la musique. Ces animations seront adaptées au rythme de l’enfant, de ses compétences et de ses besoins. Dans le dossier d’inscription, on demande aux enfants ce qu’ils aiment faire, pour éviter les crises. L’avantage avec cette structure-là, c’est qu’on a un effectif maximum de cinq enfants, c’est très familial. Avant, lorsque que les parents avaient besoin d’un peu de répit, ils faisaient appel à leur famille uniquement. Ils n’avaient pas de solution. On voudrait que ce lieu de répit soit disponible toute l’année, garder cette souplesse administrative qui est la force de ce projet », conclut Xavier Leger, conseiller technique handicap.

Une animatrice, une infirmière et un moniteur-éducateur ont été embauchés en CDD jusqu’au 28 août, en attendant peut-être, de pouvoir pérenniser ce lieu d’accueil, voire d’en ouvrir d’autres.

Source FR3.

 

“Mon handicap, une chance à saisir !” Romain Claudet, miraculé, sort un livre témoignage…

Ce comtois, victime d’un terrible accident de la route à l’âge de 18 ans qui a failli le laisser à vie dans un état végétatif, a ému une conseillère en écriture.

Ils ont fait de ce parcours un livre, « pour donner espoir à tous ceux qui vivent avec le handicap ».

Christiane et Romain dédicaçant leur livre-témoignage / © DR

Quand on l’appelle sur son portable, Romain Claudet répond au quart de tour. Il y a de l’électricité dans l’air, aujourd’hui samedi. Christiane va venir lui apporter cet après-midi pour la première fois SON livre, celui qui raconte sa vie. Celui que cette conseillère en écriture a rédigé, à partir du témoignage du jeune homme de 24 ans.

C’est un duo un peu surprenant. Le jeune homme fougueux et la femme de lettres. Un duo né un peu comme un coup de foudre, mais pas réciproque. Christiane nous l’explique :

« J’ai vu un reportage consacré à Romain, l’histoire d’un jeune homme qui a bien failli ne plus parler et marcher après son terrible accident de la route, mais qui a su se relever, avec beaucoup de courage et de foi en la vie, allant même jusqu’à créer son entreprise de réinsertion de personnes handicapées. Cette histoire, je me suis dit qu’il ne fallait pas la laisser dormir dans un tiroir. »

C’est vrai que cette histoire est forte. Et c’est impressionnant de l’entendre de la bouche de Romain, avec ses difficultés d’élocution, mais avec cette énergie qui le caractérise.

« On m’avait dit que je ne remarcherai jamais, que je ne reparlerai jamais, que je ne prendrai jamais d’initiative. Après cet accident, je suis sorti avec une force et une rage de vaincre et de montrer à tout le monde que si, c’est possible », avance le jeune homme, qui a passé 3 mois et demi dans le coma et connu 8 mois et demi de rééducation.

Champion de trotinette freestyle avant l’accident, Romain aura réussi le tour de force de se reconstruire. Une fois remis sur pied, il se lancera même dans la création de sa propre entreprise de menuiserie, joliment nommée « Tout le monde en bois », embauchant des salariés atteints de handicap.

Voilà le reportage que nous avons consacré à l’époque à son histoire.

Portrait Romain Claudet

On vous parlait au début que le coup de foudre entre les deux n’aura pas été réciproque. En fait, Romain se méfiait de Christiane.

Car celle-ci, après l’avoir contacté via les réseaux sociaux, lui a proposé de prendre intégralement en charge les frais d’édition, c’est à dire 1200€. Ils se partageraient uniquement les recettes du livre.

« Il a trouvé cela suspect, que je ne lui demande pas de compensations pour raconter son histoire. Je lui ai répété que je voulais juste que ce livre sorte, que d’autres lisent ce destin qui aurait pu basculer définitivement dans les regrets et la tristesse mais qui donne de l’espoir ».

Quelques mois après sa proposition, Christiane recevra un appel de Romain lui demandant quand ils pouvaient se voir pour commencer l’écriture du livre. Il se verront quatre fois.

Elle habite Arçon, lui Frasne. Le confinement aura raison de leurs rencontres mais qu’importe, la fin de l’histoire s’écrira par téléphone.

« Je suis très fier de ce livre. Je ne l’ai pas encore lu, mais je le connaît par coeur, puisque j’ai puisé au fond de moi pour tout  raconter à Christiane. Certains vont dire que c’est pour me faire de la pub et de l’argent. Mais je n’ai pas besoin de ça, même si mon entreprise connaît des soucis à cause du Covid-19. Ce que je veux, c’est que par exemple les personnes malentendantes puissent lire mon livre. En fait, je voudrais qu’un jeune homme qui se retrouve sur un lit d’hôpital à cause d’un accident de la route m’aie comme exemple pour s’en sortir ».

Ce samedi, sur sa page Facebook, Romain a posté une courte vidéo, pour partager sa joie :

Ce roman, « Mon Handicap, une chance à saisir » est tiré à 250 exemplaires. Et il y a déjà 80 préventes ! Romain s’est juré de faire une dédicace et un mot personnalisé pour chaque acheteur, même si cela est rendu très compliqué avec ses séquelles.

Si tout va bien, il devrait commencer des conférences sur le thème de l’acceptation de soi et de son handicap. Un chapitre de plus dans la vie de ce personnage de roman.

Quant à Christiane, cet ouvrage sera forcément un peu à part dans la collection de sa petite maison d’édition, Arti’Plume. « D’habitude, ce sont les gens qui m’appellent, pour me confier l’histoire de leur famille, des poèmes ou de mettre en forme leurs recherches. Parfois, ils éditent juste quelques livres, pour donner à la famille. C’était la première fois que je faisais, moi, la démarche de solliciter quelqu’un, comme je l’ai fait avec Romain. Son envie de croquer la vie est tellement communicative, ça fait du bien ! »

Si vous souhaitez vous procurer le livre de Romain Claudet et Christiane Delphin, vous pouvez le trouver sur le site internet de la maison d’édition Arti’Plume.

Source FR3.
 

Discrimination : la mairie de Fleury-les-Aubrais refuse de réintégrer un agent handicapé malgré une décision de justice…

Après 8 ans de CDD au centre culturel de Fleury-les-Aubrais appelé La Passerelle, un ex-salarié fait reconnaitre son licenciement abusif.

Il estime qu’il a été discriminé en raison de son handicap. La municipalité n’accède pas à sa requête de réintégration et demande au juge une clarification.

Discrimination : la mairie de Fleury-les-Aubrais refuse de réintégrer un agent handicapé malgré une décision de justice. Fleury les Aubrais (Loiret) / © f3cvdl

Après un long combat pour faire reconnaître la discrimination, Léopold Petit entame maintenant un combat pour faire appliquer son droit. Un droit à retrouver sa carrière, un droit au travail, un droit à la dignité.
Après 8 ans à enchainer les contrats précaires comme agent du lieu culturel La Passerelle à Fleury-les-Aubrais, le programmateur culturel a commencé à avoir des soucis quand il a annoncé sa maladie, une Fibromyalgie. Douleur, fatigue et trouble du sommeil, les symptômes associés à cette maladie n’empêchent pas de travailler. D’ailleurs, ce n’est pas sa maladie qui est invoqué pour son licenciement, mais une soudaine insuffisance professionnelle.
Léopold Petit, n’a pas été dupe des motifs de son licenciement :

J’ai bien senti que l’on me reprochait d’être malade tout simplement. À partir du moment où j’ai avertie ma direction que j’étais atteint de fibromyalgie j’ai eu des rapports négatifs sur moi.

« Alors que pendant 8 ans, on m’a renouvelé mes contrats sans jamais me faire de reproche, tout allait très bien ».

Pourtant, l’avocat de la municipalité précise que le licenciement n’est pas du tout en raison du handicap de Léopold Petit et qu’il ne s’agit pas d’une discrimination. Un argument qui n’a pas convaincu monsieur Petit. « Je sombrais complétement. Je trouvais mon licenciement complètement injuste, vraiment injuste. J’étais dégouté de constater qu’une collectivité territoriale qui est censée montrer l’exemple sur l’intégration des gens en situation de handicap dans le monde du travail, en fait, nous évinçait. Je trouvais ça atroce, alors qu’on faisait tout pour accueillir le public en situation de handicap ».

La municipalité de Fleury-les-Aubrais refuse d’appliquer la décision du tribunal

Le défenseur des droits a été saisi. Il reconnaît le caractère discriminant de ce licenciement. De plus, après une longue procédure juridico-administrative, la cour d’appel administrative a annulé le licenciement. Dans son jugement, la cour ordonne également la réintégration de monsieur Petit. Fort de cette décision, le salarié abusivement licencié s’est donc tourné vers son employeur, la Mairie de Fleury-les-Aubrais, mais sans succès. Même s’il avoue ne pas être surpris, Léopold Petit doit désormais faire face au refus de la municipalité d’appliquer la décision du tribunal : « Je savais bien qu’ils allaient tout faire pour ne pas me réintégrer et ne pas payer les arriérés de salaires. Je savais que ça serait encore un combat pour faire valoir mes droits, comme ça a été un combat pour faire reconnaître qu’il y a discrimination ».

Défendu par l’avocat, Emmanuel Legrand, le salarié doublement malmené a décidé de médiatiser son affaire avec l’espoir d’obtenir la prise en compte de sa souffrance. Face au refus de la collectivité, la non-application du jugement a été signalé à la justice administrative et un procès au pénal est envisageable. Surpris de voir une collectivité ne pas prendre en compte la loi, le jugement d’annulation du licenciement, son avocat cherche une solution conciliante en vain pour le moment.
« Mon client est jeune, il a besoin de travailler. Sa maladie ne l’empêche pas de travailler. Si la Mairie de Fleury-les-Aubrais prend un arrêté de réintégration dans le cadre de l’emploi de Monsieur Petit, fin de l’histoire, le droit s’applique ». Dans son communiqué, la ville de Fleury-les-Aubrais, précise « La Cour n’a formulé aucune injonction à l’égard de la ville exigeant la titularisation immédiate. Le poste occupé jadis par Monsieur Petit a été suprimé« .

En écoutant, Léopold Petit revendiqué l’application du jugement, on sent bien que derrière c’est un homme blessé, meurtri qui se bat : « J’ai été victime de discrimination maintenant je veux réparation. Moi, j’ai donné 9 ans de ma vie à La Passerelle, j’étais très investi dans mon job. On m’a foutu dehors comme un malpropre, on m’a fait souffrir. Toute ma vie, mes projets se sont brisés avec cette affaire ». Si avec le temps passé, son retour à La Passerelle est compliqué, la loi prévoit un poste équivalent. « Je veux être titularisé comme c’était prévu, avoir un poste de travail. Je veux que la Mairie s’excuse, qu’on me rende mon dû et ma dignité de travailleur en appliquant le droit. C’est une fierté pour moi de retrouver un travail dans le service public »
Source FR3.