« We are atypic », un site internet pour parler des différences invisibles…

Les parents de Cléo lancent un site internet « We are atypic », pour témoigner du handicap de leur fille autiste, mais plus globalement de la neuro-atypie : l’hyperactivité, le haut potentiel ou encore la dyspraxie, autant de particularités parfois invisibles, qui méritent d’être mieux connues.

Session devoirs pour Cléo. Ses parents Stéphanie et Olivier ont lancé un site internet "We are atypic" pour parler de leurs expériences liées à l'autisme de leur fille mais ont aussi envie de faire connaître tous les autres troubles invisibles.

 

Stéphanie et Olivier vivent à Combrit, dans le Finistère. Ils sont les parents de Cléo. La fillette de 9 ans est autiste. Derrière le mot, un quotidien pas toujours évident, soumis au regard des autres, à l’incompréhension et à la difficulté de trouver des ressources. Pour Cléo, les apprentissages prennent plus de temps, les codes sociaux ne tombent pas sous le sens pour elle.

Il faut s’adapter, prévoir à l’avance, lui dire ce qu’on va faire. Dès qu’il y a une surprise, ça ne passe pas. On essaie aussi d’adapter vis-à-vis des gens autour. Comme ce sont des troubles invisibles, les gens ne comprennent pas toujours son comportement.

Olivier, père de Cléo

Forts de leurs constats, ils ont créé un site internet « We are atypic », qu’ils veulent collaboratif, avec des échanges d’expériences et de savoirs (de particuliers ou de professionnels) autour de troubles souvent méconnus, invisibles, au-delà de leur propre cas. Ici, on parlera aussi bien de l’autisme, de dyslexie, de TDHA (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), de HPE (haut potentiel émotionnel).

Il y a beaucoup de défiance, d’idées reçues sur ces troubles qui nuisent à la construction de l’enfant et qui font ensuite des adultes en mal-être

Stéphanie, mère de Cléo

« S’appuyer sur notre histoire, pour que cela serve au plus grand nombre, c’est l’envie de notre famille », explique Stéphanie. Elle ajoute : « On a tendance à nous regarder comme si nos enfants étaient des sales gosses mal élevés ».

« Beaucoup de réponses nous manquaient » dit-elle alors qu’elle évoque la scolarité de Cléo, un parcours du combattant face à la méconnaissance des institutions. « Les difficultés de lecture, graphiques se voient, ce qui va moins se voir c’est le coût énergétique, la fatigue générée par Cléo si elle n’a pas d’adaptations. Elle y arrive et compense, mais cette fatigue doit être prise en compte. » 

Cléo se dit ravie du lancement de « We are atypic ». « Cela me permet d’exprimer mes émotions et c’est vraiment bien, car tous les gens peuvent savoir que j’ai des particularités. »

Source FR3.

Angers. Mère d’un jeune adulte autiste, elle milite pour que les familles soient mieux accompagnées…

Laurence Molières, institutrice près d’Angers (Maine-et-Loire), a connu beaucoup d’obstacles et de sacrifices pour accompagner au mieux son fils Léo, diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans et demi.

Aujourd’hui, le jeune homme de 23 ans, bac en poche, se destine à travailler dans la musique.

Léo, 23 ans, installé dans le fauteuil de la colocation où il devrait habiter à plein temps dans les prochaines semaines.

 

Les personnes autistes ou qui présentent des troubles du spectre autistiques (TSA) représentent 8 000 naissances chaque année en France. En Pays de la Loire, environ 500 personnes sont diagnostiquées chaque année. La journée du 2 avril est consacrée à la sensibilisation à l’autisme, une cause affichée comme une grande priorité par le gouvernement. Laurence Molières, institutrice dans la région d’Angers (Maine-et-Loire) et sa famille ont connu l’autisme avec leur fils Léo. Il a aujourd’hui 23 ans.

« Petit, il arrivait à répéter des mots entendus par ci, par là mais il y avait une absence totale de communication avec nous. Il se blessait beaucoup aussi, raconte Laurence. À l’époque, il a 3 ans et demi. « Je n’étais parfois pas capable d’expliquer les chutes de mon fils au médecin. Si bien qu’il soupçonnait des maltraitances. Il était à la limite du signalement. » Une situation d’une rare violence pour les parents.

L’entrée à l’école, « la chance de sa vie »

Mais la rencontre avec une pédopsychiatre et un médecin d’un centre médico-psychologique va changer la donne. « Il a toujours été accueilli avec bienveillance », souligne sa mère. Le diagnostic tombe, Léo est autiste. « La chance de sa vie ensuite, ça a été son admission à l’école par la directrice. Elle a accepté de le prendre en classe », poursuit-elle. Les progrès se manifestent.

Mais, après coup, Laurence exprime une certaine colère « pas envers les professionnels qui font de leur mieux », ni « à ceux à qui l’autisme fait peur ». Mais plutôt à l’abandon des parents face à l’état de leurs enfants. « Tant qu’on n’est pas dans une association de parents, il n’y a aucun référent. Léo fait partie de la génération d’autistes qui a essuyé tous les plâtres. Premiers à l’école, premiers au lycée. » Il réussit son baccalauréat scientifique et se destine à travailler en milieu adapté dans le monde de la musique.

« Le handicap a aussi un coût »

Pourtant, pour en arriver jusque-là, la famille de Laurence a fait des sacrifices. « Le handicap a aussi un coût, il ne faut pas l’oublier. Complètement à la charge des familles. Je n’aurais jamais pu me permettre de travailler à mi-temps », insiste Laurence. Dans les périodes du collège et du lycée, elle chiffre à 1 000 € par mois les dépenses liées au handicap de Léo.

Pour cette maman, « il faudrait que les familles puissent trouver des appuis pour faire le lien entre les professionnels. Sans qu’elles aient en permanence à anticiper pour l’avenir de leurs enfants ».

Une nouvelle étape vers l’autonomie

Aujourd’hui, Léo intègre progressivement – les week-ends seulement – une colocation à Angers (Maine-et-Loire). Il la partage avec trois autres jeunes adultes comme lui, qui ont besoin d’être guidés au quotidien.

Une nouvelle étape dans le parcours du jeune homme, qui lui permettra d’augmenter son autonomie et de construire sa vie en dehors du cocon familial.

Source OUEST FRANCE.

Autisme. Les deux mondes d’Emmanuelle, une collégienne de 12 ans..

Etre autiste dans l’univers du collège ou être l’ami d’un collégien autiste.

Pour un jeune de 12 ans, ces situations ne sont pas toujours simples à gérer.

Nous sommes allés dans le collège Fénelon-Notre-Dame à La Rochelle pour recueillir leurs témoignages.

La classe de 5e d'Emmanuelle

 

Si vous cherchez Emmanuelle, 12 ans, diagnostiquée comme ayant des traits autistiques, rendez-vous directement dans la salle du Centre de documentation et d’information de son collège. L’adolescente est un vrai rat de bibliothèque. Elle dévore les livres, ceux qui parlent de mythologie, de magie, de l’Histoire, des religions, tout ce qui présente un aspect ésotérique.

Assise à une table, son blouson rose pâle encore sur le dos, Emmanuelle me confie : « Chacun a son ange gardien, j’aimerais bien connaître le mien. Comme ça, si je le découvre, je pourrai lui montrer mon don et ne pas être mise à l’écart« . Cette phrase m’intrigue et je lui demande quel est son don. « Ah, c’est que je peux voir les esprits, je suis un peu celle qui a un lien avec l’autre monde mais je ne l’avoue jamais« .

Son autre monde

Je ne sais pas vraiment de quel monde Emmanuelle me parle, mais ce n’est pas à moi de le définir. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt comment ces mots sont perçus par les autres élèves. « Ça se passe bien mais parfois j’ai des ennemis. Ils ne comprennent pas mon lien avec l’autre monde. Ils font des petites réflexions, mais je les surmonte. Je sais qu’il faut toujours surmonter les épreuves« .

A plusieurs reprises, Emmanuelle me parle de son empathie très développée et de la compassion, qui la caractérisent.

« Je m’identifie beaucoup au chamanisme »

-Emmanuelle

Ses dilemmes historiques

Tout en feuilletant un livre, la jeune fille me fait part de l’un de ses dilemmes intérieurs : « J’ai des origines espagnoles et j’ai de la pitié pour les Aztèques. Je me dis, dois-je défendre les Aztèques même si je serais alors considérée comme une traitresse ? (vis à vis de ses très très lointains ancêtres conquistadors du 16e siècle). Ou bien, je suis celle qui assiste au massacre et je serais alors seule« . Emmanuelle conclue : « De toutes façons, je sais que c’est trop tard« .

Je la suis dans sa classe, où nous retrouvons les autres élèves. Ils sont en étude, le moment idéal pour les faire parler de leur copine « différente ». Mais c’était sans compter la spontanéité d’Emmanuelle.

Sa communication sans filtre

La jeune fille s’adresse soudain à l’un de ses camarades, Mathis, assis prés d’elle. « Vous voyez, Mathis a un fond extrêmement bon mais il a peur de le montrer. Il a un peu peur que tout le monde se moque de lui parce qu’il est trop sympa. Tu n’es pas profondément antipathique, tu as vraiment de l’empathie parfois » rajoute l’adolescente. Mathis ne s’attendait clairement pas à cette tirade et il se défend mal à l’aise : « Des fois je suis énervé, je la repousse mais je ne le fais pas exprès« .

Emmanuelle est prête à faire un tour complet de chaque élève, mais je préfère l’arrêter. Ses autres copines me parlent de sa gentillesse et effectivement on sent qu’elle a envie de défendre les opprimés, une forme de combattante. Elles avouent aussi être parfois déroutées par ses nombreuses questions et l’absence de tout filtre dans sa communication. Tous et toutes sont unanimes, l’imagination et la créativité d’Emmanuelle imprégnées par ses mondes et ses créatures fantastiques, les impressionnent.

Je quitte ces adolescents à regret. Ils m’ont parlé avec sincérité, en public, sans vraiment s’inquiéter du regard des autres. Preuve que la différence n’est pas tabou, au moins dans cette classe.

Source FRANCE BLEU.

Corrèze : Sophie Cluzel a été séduite par le dispositif d’inclusion des enfants autistes à l’école…

Sophie Cluzel était en Corrèze jeudi 1er Avril.

La secrétaire d’état chargée des Personnes handicapé est venue voir l’acion département en matière d’inclusion des personnes autistes, et en particulier pour les enfants.

Elle a ainsi pu se rendre compte à Brive de l’intérêt des classes d’autorégulation.

Sophie Cluzel a pu s'entretenir avec les intervenants de la classe d'autorégulation, ainsi qu'avec les enfants qui y sont accueillis

 

C’est un parent d’élève qui le dit : « c’est génial ». Et la ministre n’a pu qu’acquiescer. Sophie Cluzel, secrétaire État aux Personnes handicapées, dans son tour de France de l’inclusion des autistes, faisait halte en Corrèze ce jeudi pour voir de près ce que le département fait en matière d’accueil des enfants autistes dans les écoles.

Département pilote en la matière la Corrèze a ouvert en 2015 un classe dite d’autorégulation à l’école de Saint-Germain-les-Vergnes. Suivie il y a deux ans par l’école Michel-Peyramaure de Brive où la ministre s’est rendue. Une troisième classe ouvrira l’an prochain à Ussel. Le dispositif comprend également le collège d’Arsonval à Brive.

Des procédures mises en œuvre avec les enseignants

Les classes d’autorégulation permettent aux enfants, scolarisés en milieu ordinaire, de trouver en plus un accompagnement personnalisé. « L’idée est qu’ils arrivent à s’auto-réguler par eux-mêmes avec des stratégies d’accompagnement et des procédures que l’on met en lien avec les enseignants de la classe «  explique Caroline Tronque, responsable du dispositif à la Fondation Jacques-Chirac, partenaire de l’Éducation Nationale dans cette opération. Et d’ajouter : « les élèves qui sont accueillis ici ont un regard différent maintenant sur leur handicap ».

Ils ont déménagé exprès pour scolariser leur enfant à Brive

C’est la solution » souligne Sophie Cluzel qui n’a pas caché son admiration pour ce dispositif. Pourquoi c’est bien ? C’est parce que c’est l’ensemble de l’école, l’ensemble du collège qui est mobilisé avec des formations pour l’ensemble des enseignants. Et ça ne repose plus sur un seul enseignant, une seule AESH. c’est toute une équipe ». Un dispositif à essaimer au maximum conclut la ministre.

Ce que les parents souhaitent ardemment. Charles et sa femme en premier lieu. Faute de moyen d’accueil dans le Puy-de-Dôme où ils résidaient ils ont fait le choix de venir s’installer à Brive pour y scolariser leur petit Sami, « ça a été une chance incroyable pour nous parce que notre enfant a pu aller à l’école comme tous les autres et il a pu devenir et être traité comme un enfant ordinaire ».

Source FRANCE BLEU.

Ma vie d’autiste…

C’est l’histoire d’un mec… ou plutôt non C’est l’histoire d’un Asperger.

Mathieu Beaulieu découvre, à 32 ans, qu’il est autiste atteint du syndrome d’Asperger.

Mathieu Beaulieu a découvert à 32 ans qu'il était Asperger.

 

Des Nobel : Marie Curie, Albert Einstein, Bob Dylan. Des réalisateurs de cinéma : Alfred Hitchcock, Tim Burton, Steven Spielberg. Des visionnaires de l’innovation : Bill Gates, Steve Jobs, Mark Zuckerberg. Des musiciens : Ludwig Van Beethoven, Eminem, Wolfgang Amadeus Mozart. Leur point commun ? Ils sont Asperger.

« C’est l’histoire d’un Asperger » : une histoire singulière

Mathieu Beaulieu raconte son histoire dans son livre « C’est l’histoire d’un Asperger ». Il découvre par hasard grâce à sa femme qu’il est peut-être Asperger. Il consulte et il est effectivement diagnostiqué Asperger. Ce livre lui a permis de revisiter sa vie, en analysant des épisodes de sa vie familiale, intime et professionnelle. Il raconte son histoire pour partager son expérience et contribuer à changer le regard sur l’autisme.

Le syndrome Asperger

La syndrome Asperger n’est pas une maladie mentale, c’est un trouble autistique, un câblage neurologique différent. Les Asperger ont des difficultés dans leurs relations sociales, ils font beaucoup d’efforts pour aller vers les autres. Ils se caractérisent aussi par de grandes compétences et un sur-investissement dans une activité (la guitare et l’informatique pour Mathieu Beaulieu), jusqu’à l’épuisement.

La vie quotidienne d’un Asperger

Une personne qui est diagnostiquée Asperger se rassure dans la routine. Tout ce qui n’est pas prévu est source de stress. Le besoin de projection est très fort. La vie quotidienne d’une personne Asperger est faite d’habitudes, mais aussi de moments de grande fatigue suite à une succession d’efforts.

Prendre soin d’un Asperger

Mathieu Beaulieu apprend à mieux exprimer ses émotions et à se préparer mentalement aux imprévus. Mieux comprendre l’autisme aide à prendre en compte les besoins d’un proche Asperger pour l’accompagner au quotidien.

La neurodiversité peut-être une chance, à nous d’en faire une force.

Mathieu Beaulieu est membre de l’association nationale Collectif atypique pour mieux aider et faire comprendre les troubles autistiques.

  • « C’est l’histoire d’un Asperger » de Mathieu Beaulieu, en commande dans toutes les librairies et en audio-livre.

Source FRANCE BLEU.

L’autisme dans le monde professionnel… Vidéo à découvrir…

Vendredi 1er Avril, c’est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, un trouble qui touche 700 000 personnes en France. Comment les accompagner dans le monde du travail ?

Une journée pour mieux comprendre l'autisme

 

Depuis plusieurs années, les personnes autistes et leurs familles se mobilisent pour se faire connaître et réclamer de l’aide. Des actions efficaces puisqu’aujourd’hui, tout le monde connaît ce handicap. En revanche, il y a encore des progrès à faire dans le monde professionnel : seuls 5% des autistes ont un emploi.

Il est déjà difficile de trouver un travail quand tout va bien, mais quand on est handicapé, c’est mission impossible. Pourtant, ces personnes aussi ont besoin de travailler, comme tout le monde, et elles ont des compétences.

Comment accompagner les autistes dans le monde du travail et faire en sorte que cette inclusion professionnelle se passe bien pour tous ?

Source FRANCE BLEU.

 

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?…

HANDICAPTrois ans après le lancement de la Stratégie nationale pour l’autisme, « 20 Minutes » fait un premier bilan des plateformes censées faciliter le diagnostic des enfants entre 0 et 6 ans.

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?

 

  • Vendredi 2 Avril, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
  • L’occasion de revenir, trois ans après, sur l’ambitieuse Stratégie nationale pour l’autisme lancée par Emmanuel Macron, qui prévoyait une enveloppe de 344 millions d’euros sur cinq ans (2018-2022) pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge.
  • Une des mesures phares, la création d’une centaine de plateformes de coordination et d’accompagnement, vise à améliorer les dépistages chez les 0-6 ans. Non seulement de l’autisme, mais aussi des troubles du neuro-développement.

Petit retard, grosse angoisse. Quand leur enfant a du mal à s’exprimer, à répondre à son prénom, à regarder dans les yeux, beaucoup de parents s’interrogent : rien d’alarmant ? Un trouble du neurodéveloppement ? Un signe d’autisme ?

A l’occasion de la Journée de sensibilisation à l’autisme ce vendredi, 20 Minutes s’intéresse à l’une des mesures phares de la Stratégie nationale pour l’autisme annoncée il y a trois ans :  les plateformes de coordination et d’accompagnement, qui ont essaimé dans le pays pour favoriser un repérage précoce de ces troubles.

Un bilan élargi à tous les troubles du développement

Le gouvernement a créé 63 centres spécialisés pour que les enfants de 0 à 6 ans soient diagnostiqués le plus tôt possible et accompagnés au mieux. « On sait qu’il y a beaucoup d’errance thérapeutique. Or, entre 0 et 6 ans, les enfants ont une plasticité cérébrale qui va permettre, avec des méthodes adaptées, d’aider au développement, justifie Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme et neurodéveloppement. L’objectif, c’est d’arriver à 100 plateformes, soit une par département, en 2022. »

Comment ces plateformes fonctionnent-elles ? Quand un pédiatre, un généraliste, un médecin scolaire ou de PMI se demande si un enfant de moins de 6 ans connaît des troubles du développement, il peut contacter une des plateformes via un formulaire. « Ce document est étudié en commission médicale », explique Sylvie Tatard, responsable de la plateforme TND 22 à Trégueux, en Bretagne. Un médecin va prescrire un bilan, pour savoir si cet enfant est concerné par l’autisme, par un autre trouble du neurodéveloppement (TND), ou rien de tout ça. Puis valider, ou pas, l’entrée dans un forfait. C’est-à-dire que pendant dix-huit mois, les soins chez l’ergothérapeute et le psychomotricien sont remboursés à 100 %. C’est la plateforme, qui connaît le réseau sur le terrain, qui va adresser l’enfant aux professionnels, parfois sous contrat. « Elle offre une garantie de respect des bonnes pratiques, reprend Sylvie Tatard. On connaît le niveau de formation, l’orientation de chaque professionnel. Les bilans normés, c’est à la fois une garantie pour les familles et très utiles pour les médecins. »

Pour un diagnostic précoce

Problème pour certaines associations : ce repérage de tous les TND risque de « noyer » l’autisme, qui a ses spécificités. Mais d’autres enfants, qui seraient sans doute passés sous les radars, trouvent ainsi une réponse. « Dans les troubles de l’attention, on entend encore trop souvent “il est mal élevé”, regrette Delphine Sarrazin, coordinatrice de parcours sur cette plateforme. L’intérêt de prendre les TND dans leur globalité, c’est qu’on évite de mettre l’enfant dans une case. Ce qui change aussi, c’est qu’on est vraiment en amont. Et qu’on essaie d’éviter des situations de surhandicap. C’est un réel changement de paradigme. On ne dit plus : « on le laisse grandir ». Les troubles du neurodéveloppement, ce n’est pas comme la grippe, c’est plein de petits signes subtils. »

Au 1er mars 2021, 10.000 enfants avaient été adressés à ces plateformes, contre 150 en février 2020. Et 4.400 parcours de soins ont été mis en place et remboursés. Un coup de pouce bienvenu pour les familles, qui doivent débourser des fortunes pour régler le psychologue, l’ergothérapeute, l’éducateur… Mais ce forfait d’intervention précoce n’est assuré que dix-huit mois. « La difficulté, c’est l’après-plateforme », reconnaît Sylvie Tatard. Le ministère du Handicap souhaite rallonger ce délai et coordonner les parcours de la même manière pour les 7-12 ans.

Des associations très critiques

Du côté des associations, le son de cloche est beaucoup moins laudatif. « Sur le papier, c’était une excellente nouvelle, assure Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme et mère d’un enfant autiste. Le problème, c’est que les professionnels manquent. Sur Paris et les Hauts-de-Seine, il y a deux psychiatres spécialistes de l’autisme. On a toujours beaucoup d’attente…  » Pour elle, la réponse n’aurait pas dû être liée à l’âge. « Il aurait mieux valu mettre en place des plateformes pour toutes les personnes autistes de 0 à 25 ans, car les jeunes adultes aussi ont besoin d’accompagnement », plaide-t-elle.

Les associations pointent surtout un manque de moyens financiers. « Ce qu’on attendait, c’était le remboursement de toute la prise en charge, reprend Olivier Cattan. Quand vous êtes malade, les frais vous sont remboursés. » Dans l’autisme, seules les séances chez l’orthophoniste le sont (pour le moment). « On est deux coordinatrices pour suivre 700 enfants. Pour continuer à travailler comme on le souhaite, cela demande des moyens » , confirme Sylvie Tatard.

La place des familles en question

« Certaines plateformes essaient de bien faire, nuance Danièle Langloys, présidente d’Autisme France. Mais ce n’est pas le cas partout. » Pour construire ce réseau, le gouvernement s’est appuyé sur ce qu’on appelle la deuxième ligne : les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et les Centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP). « Des services notoirement incompétents sur la prise en charge de l’autisme, tempête Danièle Langloys. Deux enquêtes d’Autisme France et un rapport de l’ Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas) de 2018 montrent un respect des recommandations aléatoires. En France, rien n’est coordonné. Ainsi, le plan Autisme 3 [de 2013 à 2017] avait créé des équipes de diagnostic de proximité autisme dans beaucoup de départements, mais personne n’a pensé à faire coopérer ces unités. »

Autre critique : les plateformes lancées il y a trois ans « ne sont pas accessibles aux familles, c’est un problème », s’agace Danièle Langloys. Vérification faite, si les documents officiels prévoient en effet qu’un soignant oriente les parents vers les plateformes, certaines reçoivent les appels des proches. « La plateforme, ce n’est pas uniquement la coordination de soin, mais aussi du soutien aux familles, assure Sylvie Tatard. Qui sont souvent perdues car il existe plein de dispositifs, qui parfois se chevauchent. » Mais pour les deux associations contactées, si l’ambition semble la bonne, l’amélioration du repérage et de l’accompagnement des enfants autistes sur le terrain se fait encore attendre.

Source 20 MINUTES.

Autisme et handicap psychique. ApartTed au chevet des familles en difficulté en Seine-et-Marne…

L’association spécialisée dans la prise en charge de personnes atteintes de troubles autistiques ou de handicap psychique étend sa prise en charge.

Fama Amzil, la présidente de l’association, ici dans le logement d’inclusion de Saint-Fargeau-Ponthierry

 

Un accompagnement pour les familles qui n’ont plus de solution. Créée en 2017, l’association ApartTed, désormais basée à Saint-Fargeau-Ponthierry, est spécialisée dans l’accompagnement, l’information et la formation des personnes atteintes d’un handicap psychique ou de troubles autistiques.

Contrer l’errance thérapeutique

À l’origine, la présidente Fatma Amzil avait fondé son association pour guider les parents ayant des enfants atteints de TSA (Troubles du spectre autistique). Vendredi 2 avril se tient justement la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme et, hasard du calendrier, l’association seine-et-marnaise est justement en train d’étendre son champ d’action.

Maman de deux enfants autistes, la présidente a voulu créer une association pour aider les parents à s’orienter. « J’ai été confrontée à l’errance thérapeutique, confie-t-elle. Avec l’association ApartTed, je voulais donner une réponse claire aux parents et trouver des solutions pour les prises en charge. »

« Continuité avec le milieu ordinaire »

Actuellement, l’association accompagne une dizaine de personnes, mais compte se développer en Seine-et-Marne avec un message : « des alternatives existent en la matière. » Parmi les bénéficiaires possibles : des personnes en fin de progression à la sortie d’un IME (Institut médico-éducatif), en rupture de parcours, ou sortie d’un IMPro (Institut médico-professionnel).

« Ici, on sort du schéma médico-social préétabli, estime-t-elle. L’idée de l’association est de proposer une prise en charge individualisée et adaptée à chaque personne. On travaille avec les familles pour construire le parcours avec eux. »

Deux nouvelles structures à Champagne-sur-Seine et Saint-Pierre-lès-Nemours

L’association propose plusieurs modes d’accueil et d’accompagnement. Par exemple, un suivi d’aide à domicile, dès 4 ans. « On travaille au développement de l’autonomie et au maintien des acquis, liste Fatma Amzil. On propose aussi un soutien psychologique et on guide les parents. »

Des groupes de parole sont aussi proposés pour les aidants, proches et parents. En termes d’accueil, l’étape suivante est le logement d’inclusion, basé à Saint-Fargeau-Ponthierry.
« C’est comme un accueil de jour, explique-t-elle. Chaque personne est accompagnée dans un appartement, pour apprendre l’autonomie à son rythme, entourée par une équipe de professionnels. »

Accessible dès 16 ans, ce logement d’inclusion permet aux personnes d’évoluer en toute sécurité, mais dans un cadre autre que celui du cercle familial. Prochainement, l’association va également ouvrir deux accueils en logements partagés à Saint-Pierre-lès-Nemours et Champagne-sur-Seine. Structures qui accueilleront aussi des logements individuels.

Un mode de prise en charge déjà proposé à Saint-Fargeau-Ponthierry et dans lequel le bénéficiaire est épaulé en cas de besoin par l’association. « Notre idée est de proposer une continuité en milieu ordinaire, insiste Fatma Amzil. On adapte bien sûr chaque personne en fonction de sa situation. »

Recrutements

Pour répondre au mieux aux besoins, l’association lance également une campagne de recrutement avec plusieurs profils ciblés : auxiliaires de vie sociale, psychologue, orthophoniste, ergothérapeute et chef de service. Une manière d’anticiper la croissance de l’activité de l’association à travers le territoire.

Renseignements : ApartTed : info@apartted.com ou 09 86 66 66 02. Plus d’informations sur www.apartted.com
Source ACTU – LA RERUBLIQUE DE SEINE ET MARNE.

Une antenne d’Autisme Basse-Normandie dans l’Orne…

Créer des liens et rompre l’isolement, c’est l’objectif de l’association qui organise des permanences à Alençon (Orne), pour rassembler des adhérents.

De gauche à droite, Christine Mottin, Claire et Cyrille Launay encouragent les personnes touchées par l’autisme à les rejoindre.

 

Difficile de comptabiliser le nombre de familles touchées par l’autisme dans, l’Orne. Seize adhèrent déjà à l’association Autisme Basse-Normandie, dont le siège est à Caen. « Mais il y en a certainement plus d’une quarantaine », estime Claire Launay, cofondatrice de l’antenne ornaise. Les enfants et adultes souffrant du handicap ne sont pas répertoriés comme tel, que ce soit par la Maison départementale des personnes handicapées de l’Orne (MDPH), l’Agence régionale de santé (l’ARS) ou l’Éducation nationale. Il n’y a pas d’institut dédié. « Personne ne peut nous donner de chiffres exacts. »

Il y a différentes formes d’autisme, allant de la personne qui peut suivre un parcours éducatif ou professionnel traditionnel jusqu’à des troubles sévères handicapant le quotidien et empêchant de mener une vie ordinaire. « Tous ne sont pas toujours détectés. Il y a donc un réel besoin », poursuit Claire Launay.

D’autant que tout le monde « ne connaît pas forcément notre association, note Christine Mottin, vice-présidente suppléante régionale. Ou la distance avec Caen est un frein pour eux. Nous proposons donc d’être un relais local, comme il y en a un à Cherbourg. »

Que proposera l’antenne ornaise ?

Christine Mottin et Claire et Cyrille Launay, les cofondateurs locaux, espèrent « créer des liens et rompre l’isolement en étant à l’écoute ». Ils envisagent d’organiser des café-rencontres, des opérations de sensibilisations dans les établissements scolaires et des manifestations locales. « Nous sommes très motivés et avons plein de projets, assure Christine Mottin. Des dédicaces d’auteurs, des conférences, des épreuves sportives, etc. »

L’antenne pourra compter sur l’aide et l’expertise de l’association caennaise. Elle pourra également s’appuyer sur le Centre de ressource autisme bas-normand (CRA). Une structure médicale rattachée au CHU de Caen, avec des professionnels de santé spécialisés. « Ils peuvent venir à Alençon assurer des formations pour les familles, les aidants et les professionnels en lien avec l’autisme », précise Christine Mottin.

En se regroupant au sein de l’association, les fondateurs comptent bien peser face à l’Éducation nationale et à l’ARS pour l’ouverture de classes spécialisées. « Des structures existent dans d’autres départements, souligne Claire Launay. Mais isolées, les familles ignorent que ça existe et ne savent pas où placer leurs enfants. »

Comment rejoindre l’association ?

Des permanences sont proposées à partir du samedi 27 mars 2021, les samedis matin de 10 h à 12 h, à la Maison de la vie associative (MVA), 25, rue Demées, à Alençon. « Pour le moment, il s’agit d’un premier contact personnalisé afin de recenser les familles, explique Claire Launay. Il est donc nécessaire de prendre rendez-vous avant. »

D’autres jours ou horaires peuvent être convenus si besoin. « Plus il y aura de bénévoles actifs et plus nous pourrons élargir notre offre d’actions », insiste Cyrille Launay.

Source OUEST FRANCE.

Limoges : une équipe de scientifiques utilise l’intelligence artificielle pour détecter l’autisme dès la naissance…

Des spécialistes du CHU et de l’Université de Limoges participent à un projet de recherche utilisant l’intelligence artificielle pour détecter les premiers symptômes de l’autisme, dès la naissance de l’enfant.

Limoges : une équipe de scientifiques utilise l’intelligence artificielle pour détecter l’autisme dès la naissance

 

C’est une première mondiale. Des médecins et des chercheurs du CHU et de l’Université de Limoges viennent du publier dans la célèbre revue « Scientific Reports » les résultats d’une étude préliminaire sur la détection du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).

Menée pendant 3 ans en partenariats avec des spécialistes marseillais et parisiens, cette analyse jette les bases d’un processus d’identification des enfants susceptibles d’être diagnostiqués autistes, dès leurs naissances. 

« Il est possible d’identifier, grâce à ce programme d’intelligence artificielle, 95 % des bébés qui ne seront pas diagnostiqués plus tard avec des TSAs et 1 enfant sur 3 qui le sera, mais avec une précision de 75 %. »

Eric Lemonnier, Directeur du Centre Ressources Autisme (CRA) Limousin

Pour parvenir à de tels résultats, les services du CHU et de l’Université de Limoges ont analysé une batterie de données liées à la grossesse et à la naissance de 65 enfants autistes et 190 autres, nés entre 2012 et 2013 à l’Hôpital de la mère et de l’enfant de Limoges.

Au total, les médecins et les chercheurs ont analysé et croisé 120 données allant de la taille de croissance du fémur à la différence de température au fil des jours suivant la naissance. Une masse d’informations difficile à analyser seul.

Les Limougeauds ont donc fait appel aux services d’une Intelligence Artificielle basée à Marseille. Cette technologie basée sur le « Machine learning » a permis de traiter toutes les données et d’en sortir une première grille de lecture de l’autisme chez l’enfant.  

Une première étape majeure

Aujourd’hui, l’autisme n’est diagnostiqué qu’a partir de deux ans en moyenne chez l’enfant. Repérer la présence de TSA dès la naissance permettrait donc une meilleure prise en charge de ces troubles, avec des techniques psycho-éducatives adaptées. Les premières années étant déterminantes dans la maturation et les apprentissages implicites de l’enfant, comme le langage.

« J’espère que dans l’année nous pourrons réaliser des études sur 600 maternités afin de préciser nos résultats.

Dr Eric Lemonnier, Directeur du Centre Ressources Autisme (CRA) Limousin »

Mais il ne s’agit que d’une étude préliminaire qui doit être confirmée par des analyses supplémentaires, rappelle le Dr Lemonnier. Pour pouvoir affirmer ou infirmer ces résultats, les chercheurs et les médecins vont d’abord tenter de réaliser le même type d’analyse à une échelle plus large, dans d’autres maternités, en France et à l’étranger.

Enfin, la dernière étape consistera en une analyse en cours de grossesse sur un large échantillon des femmes enceintes. La route est donc encore longue, mais les progrès sont encourageants.

Source FR3..