Exposition aux écrans… une cause de l’autisme, vraiment ?…

Environ 700 000 personnes en France sont concernées par les troubles du spectre de l’autisme (TSA). Le consensus est que les causes des TSA sont multifactorielles.

Canal Détox fait le point sur ce que l’on sait à l’heure actuelle et sur les enjeux de la recherche dans les années à venir.

Exposition aux écrans... une cause de l'autisme, vraiment ?...

 

Environ 700 000 personnes en France sont concernées par le trouble du spectre de l’autisme (TSA). Bien qu’hétérogènes dans leurs manifestations, ces troubles du neurodéveloppement se caractérisent généralement par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par un certain nombre d’anomalies comportementales (par exemple la répétition de comportements et de discours ou encore l’intolérance au changement).

Si les recherches scientifiques pour mieux comprendre le TSA ont largement progressé, en particulier au cours des vingt dernières années, les mécanismes biologiques impliqués et les causes de l’autisme restent encore mal compris. Décrit pour la première fois en 1943, « l’autisme typique » est aujourd’hui intégré à l’ensemble plus vaste, mais aussi plus hétérogène, du TSA. Si cela rend mieux compte de la diversité des situations, il est aussi plus difficile pour les chercheurs d’identifier les causes complexes pour des troubles aussi divers.

C’est dans ce contexte que de nombreuses théories infondées et de fausses informations sur les origines de l’autisme ont été largement diffusées. La plus connue est peut-être l’hypothèse que les vaccins – notamment le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) – seraient en cause. Celle-ci a toutefois largement été réfutée dans de nombreuses études.

Sur le plan épidémiologique par exemple, aucune des études menées sur de larges populations ne montre un lien entre la vaccination ROR et le TSA. Par ailleurs, il a été montré que la première étude qui a popularisé cette fausse information s’appuyait sur des données peu solides et mal interprétées.

Autres idées fausses, fréquemment répandues, notamment sur les réseaux sociaux mais aussi dans certains cabinets médicaux : le fait de visionner des écrans régulièrement ou encore le manque de chaleur affective de la part des parents pourraient expliquer le développement de TSA chez certains enfants. Là encore, ces théories ne sont pas fondées et les recherches menées sur le sujet ont été controversées.

Si l’exposition prolongée aux écrans chez les plus jeunes peut avoir des effets délétères sur le développement du langage ou de la concentration, il n’est en aucun cas la cause d’un TSA.

À l’heure actuelle, le consensus est que les causes du TSA sont multifactorielles. L’impact d’une vulnérabilité génétique, vraisemblablement multigénique a pu être mis en évidence dans différents travaux. Par ailleurs, des facteurs de risques environnementaux sont aujourd’hui étudiés et joueraient aussi un rôle, même s’il reste encore du travail pour bien les caractériser.

La recherche tente actuellement de mieux définir ces différents facteurs de risque et leur part dans le développement des troubles mais aussi de déterminer comment ils se combinent. Canal Détox fait le point sur ce que l’on sait à l’heure actuelle et sur les enjeux de la recherche dans les années à venir.

La part génétique : l’apport des travaux sur les jumeaux

Le TSA aurait une forte composante génétique : de nombreux gènes d’intérêt associés à une légère augmentation de risque ont été identifiés et on peut déjà noter que le fait d’être un garçon ou d’avoir des antécédents d’autisme dans la famille sont deux facteurs de risque connus.

Les premiers scientifiques à s’être intéressés aux causes génétiques de l’autisme ont tout d’abord constaté une prévalence accrue de ce trouble chez les apparentés à une personne autiste. La probabilité d’être autiste serait en effet multipliée par 3 chez les demi-frères et sœurs, par 10 chez les frères et sœurs, par 150 chez les jumeaux monozygotes, également appelés « vrais jumeaux ».

Ce sont toutefois les études sur les jumeaux qui ont le plus fait progresser les connaissances. C’est en 1977 que la première étude systématique et détaillée s’intéressant à des paires de jumeaux  dont au moins l’un des membres avait un TSA est publiée. Les chercheurs se sont alors intéressés à 11 paires de jumeaux monozygotes (les « vrais » jumeaux au patrimoine génétique identique) et à 10 paires de jumeaux dizygotes  (les « faux » jumeaux partageant la moitié de leurs gènes). Ces travaux ont montré que chez les jumeaux monozygotes, la probabilité que les deux enfants de la paire soient atteints d’un TSA était plus élevée. D’autres études sur les jumeaux sont ensuite venues consolider ces données, mais aucune n’est en mesure de quantifier précisément la part que jouent les facteurs génétiques dans le développement de l’autisme.

Il est aujourd’hui certain que la composante génétique de l’autisme est très importante, mais qu’un seul gène n’est pas la cause unique pour tous les cas. Les données actuelles indiquent que plus de 1000 gènes sont impliqués dans le TSA dont au moins 149 de manière récurrente. En outre, la vaste majorité d’entre eux sont également porteurs de variants pathogènes dans d’autres troubles neurodéveloppementaux.

En parallèle, de nombreux travaux explorent les origines génétiques de ces troubles selon des modèles multigéniques dans lesquels plusieurs gènes sont porteurs de variations nucléotidiques fréquentes dans la population générale et qui, individuellement, ne représentent qu’un risque mineur, mais qui pourraient agir de concert avec un effet cumulatif, pour augmenter la probabilité de développer un TSA. Cependant, à ce jour, aucune combinaison spécifique de variants génétiques à faible risque n’a été clairement mise en évidence, malgré l’analyse génétique de grandes cohortes internationales de familles avec TSA.

Des études d’imagerie médicale ont par ailleurs mis en évidence chez les personnes autistes des défauts de mise en place et d’organisation de certains réseaux cérébraux spécialisés, dédiés à la communication sociale et à la modulation du comportement en fonction de l’environnement et de ses changements. La biologie moléculaire a pour sa part identifié plusieurs centaines de gènes d’intérêt impliqués dans des processus biologiques divers, nombre d’entre eux participant précisément à la formation du système nerveux et des connexions synaptiques, ainsi qu’à la synthèse de substances chimiques indispensables au bon fonctionnement du cerveau.

Il est aujourd’hui certain que la composante génétique de l’autisme est très importante, mais qu’un seul gène n’est pas seul en cause. Les origines de ces troubles seraient plutôt à chercher du côté de plusieurs gènes qui individuellement ne représentent qu’un petit risque mais qui, soumis à des facteurs environnementaux spécifiques, pourraient agir de concert avec un effet cumulatif, pour augmenter la probabilité d’un TSA.

Des facteurs environnementaux à étudier de plus près

Si on sait que les vaccins ou les écrans ne sont pas en cause dans le développement de l’autisme, de nombreuses études ont été consacrées à la recherche de facteurs environnementaux.

Des facteurs de type infection virale ou exposition à certaines toxines pendant la grossesse ont parfois été mis en cause. Les scientifiques s’intéressent aux phénomènes neuro-inflammatoires qui pourraient être la conséquence d’infections virales ou de réactions à certains pathogènes pendant la grossesse. Cependant, ces risques sont difficiles à étudier et à quantifier et l’on ne sait pas dire quel type d’infection virale pourrait avoir un impact sur l’enfant pendant la grossesse et à quel moment. Des recherches ont souligné que plus de 60 % des femmes aux États-Unis connaissent un épisode infectieux au cours de leur grossesse, ce qui ne donne pas lieu dans la grande majorité des cas au développement d’un TSA chez l’enfant.

Des travaux ont par ailleurs montré que la prise de l’antiépileptique valporate pendant la grossesse est associée à un risque plus élevé d’autisme chez l’enfant. Les médicaments à base de valporate ne sont aujourd’hui prescrits en France aux femmes en âge de procréer que dans certains cas très stricts.

Enfin, de manière plus générale, la grande prématurité est davantage associée aux troubles du développement. Il s’agit donc d’un autre facteur de risque de TSA reconnu. On peut d’ailleurs noter que l’inflammation est un facteur fréquemment retrouvé chez les enfants prématurés, qui pourrait contribuer à la survenue accrue de TSA.

Une des priorités aujourd’hui est d’étudier les interactions entre les gènes et l’environnement pour mieux comprendre l’étiologie de l’autisme. De nombreuses recherches en cours, notamment à l’Inserm, visent enfin à comprendre la physiopathologie et la neurophysiologie de l’autisme. Il s’agit par exemple d’identifier des indices du fonctionnement cérébral qui sont caractéristiques de l’autisme, afin de mieux de mieux repérer les individus de manière précoce, avant que des difficultés de communication et d’adaptation n’émergent

Car si les recherches sur les causes du TSA doivent encore se poursuivre, il existe aujourd’hui un consensus : un diagnostic et une prise en charge précoces permettent d’améliorer la trajectoire de développement.

Pour plus d’informations, il est intéressant de se référer aux recommandations de la HAS.

Source PRESSE INSERM.

À Mers-les-Bains, de jeunes autistes tiennent une épicerie en plein cœur de la ville : « cela leur permet de s’ouvrir aux autres, d’avoir du lien »…

Depuis quelques mois, une nouvelle épicerie a vu le jour à Mers-les-bains dans la Somme. Sa particularité : ce sont des personnes atteintes d’autisme qui conseillent les clients et préparent certains produits.

Un moyen de les intégrer petit à petit à la vie sociale.

À Mers-les-Bains, Emma, atteinte d'autisme, accueille les clients dans l'épicerie bio et leur sert le café.

 

C’est une épicerie bio un peu particulière qui a vu le jour sur la place du Marché à Mers-les-Bains en octobre 2021. Ici, ce sont des personnes atteintes d’autisme qui conseillent les clients et assure le réapprovisionnement des produits.

Parmi eux, Ambroise et Emma. Tous les jours, les deux jeunes s’occupent de presque tout dans le magasin, encadré par des éducateurs et le gérant. Quand l’un vérifie les stocks, l’autre reçoit les clients. « Emma aime toujours savoir le prénom des personnes que l’on accueille à l’épicerie« , lance Michel Carreel, éducateur pour l’association Les Maisons de Vincent.

Depuis mars, ils vivent au-dessus de l’épicerie, à l’étage de l’ancien bâtiment de la poste. Cette maison de vie a été créée par l’association Les Maisons de Vincent et accueille 6 résidents depuis mars 2021. L’épicerie sert ainsi de lieu social pour ces personnes atteintes d’autisme.

Le lieu de vie et l'épicerie créés par l'association Les Maisons de Vincent dans l'ancien bâtiment de la poste à Mers-les-Bains dans la Somme.

« C’est un outil formidable qui est mis à notre disposition. C’est la vraie vie ici, il y a des gens qui rentrent, qui viennent à la rencontre de nos résidents et c’est l’un de leurs principaux objectifs : s’ouvrir aux autres, échanger, avoir du lien« , détaille Michel Carreel.

« C’est vraiment un beau projet, plein d’espoir« 

Cette épicerie, c’est également une opportunité d’emploi bénévole pour William, diagnostiqué autiste asperger léger il y a un an et demi seulement. Avant cela, ses expériences professionnelles ne se sont pas très bien passées. Ici, il se sent parfaitement intégré. « On se fait plaisir, on fait beaucoup de choses, on participe à la cuisine, on vend des produits locaux, les clients qui viennent ici sont toujours aimables. C’est un endroit qui nous permet de nous familiariser avec la vie sociale extérieure« , indique-t-il.

Tous les résidents évoluent sous le regard bienveillant de Pierre Bégot, le responsable du commerce. « Je suis très impressionné par leur évolution, confie-t-il. J’ai participé au projet depuis le début, je les ai vu arriver dans Les Maisons de Vincent en mars, et entre ce moment-là et aujourd’hui, c’est un vrai épanouissement notamment pour Emma par exemple, alors que quand elle est arrivée, elle criait, elle ne voulait pas rentrer dans la maison. Ambroise c’est pareil, on a découvert au fur et à mesure des activités, qu’il était passionné par la cuisine. C’est quelque chose qui lui plaît beaucoup. »

L’initiative séduit également les clients venus de Mers-les-Bains ou d’ailleurs comme Myriam : « je viens du Tréport, ici c’est mon point de chute, je viens prendre mon café, je fais quelques achats. Pour moi cette épicerie a un double sens, je suis très touchée, par ce qu’ils font. J’espère que cela va durer et que ce sera intéressant pour ces jeunes. C’est vraiment un beau projet, plein d’espoir. »

Source FR3.

La nouvelle éco : « Helpicto » à Toulouse aide ceux qui ne parlent pas à communiquer. Vidéo…

C’est en partant du classeur un peu usé d’Arthur, un jeune autiste toulousain de 16 ans qui ne parle pas, qu’Helpicto s’est développée.

Cette application permet de traduire les paroles en suites d’images.

Lauréate d’un prix, elle va être étendue dans une quarantaine de centres de soin. 

En utilisant des suites de pictogrammes, les personnes qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler sont désormais en capacité de communiquer, à l'aide d'images.

 

C’est une application toulousaine qui va sûrement changer la vie de nombreuses personnes, qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler. Helpicto, une application développée par Corpus Solutions, est une entreprise toulousaine basée à Montaudran.

L’idée est venue à Anthony Allebée et ses associés en rencontrant Arthur. Ce jeune Toulousain a 16 ans, il est autiste et « non verbal », il ne peut pas parler. Depuis des années, il utilise des pictogrammes, des images pour arriver à communiquer avec son entourage. Mais Arthur doit trouver celles qui lui conviennent dans un classeur en papier, un peu encombrant et surtout abîmé.

« Pour faciliter et fluidifier la communication d’Arthur avec son entourage », Corpus Solutions a mis au point Helpicto : ce traducteur de la voix à l’image permet ensuite à « la personne d’aller s’appuyer sur un clavier de pictogrammes pour construire une phrase et s’exprimer ». S’exprimer et même plus puisque qu’Helpicto s’appuie sur l’intelligence artificielle qui permet de détecter l’intention de la personne qui l’utilise.

Anthony Allebée donne un exemple : « Si je pose une question comme ‘est ce que tu as soif ?’, l’enfant peut venir répondre directement en tapotant à l’écran : oui ? non ? Et si je lui dit : ‘va te reposer pendant 10 minutes’, on va proposer une traduction graphique avec le temps qui passe pour lui permettre de bien comprendre ce que j’attends de lui. »

Jusqu’à 2,5% de la population mondiale concernée

L’idée est donc partie d’une structure associative basée à Toulouse, qui accompagne une trentaine de personnes concernées par les troubles du spectre de l’autisme. « on s’est rendu compte qu’Helpicto ne s’adressait pas uniquement à l’autisme, mais également à des personnes qui sont polyhandicapées, aphasiques, dysphasiques, déficientes intellectuelles, pour pouvoir exprimer des besoins, des émotions, pour pouvoir mieux comprendre le monde qui les entoure »
explique Anthony Allebée : « On peut s’adresser aussi à des personnes qui vivent avec un trouble du langage et qui ne sont pas en capacité de s’exprimer couramment, ou alors encore à des personnes qui sont aphasiques. » Les personnes aphasiques ont subi un accident cardio-vasculaire (AVC).

Autant de personnes qu’Helpicto peut aider. L’application est actuellement en train de se déployer dans une quarantaine d’établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, on est vraiment dans une phase de déploiement, dans une phase de promotion de notre outil et les retours sont vraiment très positifs », savoure Anthony Allebée. La traduction de la voix à l’image fonctionne aussi en anglais.

Source FRANCE BLEU.

Var : des balises GPS distribuées aux familles d’enfants autistes pour limiter les fugues…

C’est un problème peu connu du grand public : une majorité des enfants autistes font des fugues, de jour comme de nuit.

Pour répondre aux angoisses des parents, deux associations basées dans le Var et une entreprise spécialisée en balises GPS ont créé ‘Aladin ‘.

Un bracelet qui permet de géolocaliser son enfant et d’être alerté lorsqu’il sort du périmètre de sécurité.

Les balises GPS Aladin sont destinées à réduire les risques de fugue des personnes autistes

 

« Quand il était plus jeune, mon fils était très fugueur. Je devais sans cesse garder un œil sur lui dans les magasins et cacher les clefs de la porte la nuit « , nous explique Stéphanie Losilla, présidente de l’association Louis, Jules et Compagnie basée à Solliès-Toucas dans le Var.

« Ils n’ont pas conscience du danger »

Et son fils est loin d’être un cas isolé. Plus de la moitié des enfants autistes sont potentiellement amenés à faire des fugues. « Ils ne le font pas de manière consciente, ils ont une idée qui leur passe par la tête et ils le font, sans avoir conscience du danger« , nous explique-t-elle.

"Les enfants autistes n'ont pas conscience du danger quand ils fuguent" , Stéphanie Losilla présidente de Louis, Jules et Compagnie

C’est ainsi que Cassandra, 7 ans, a quitté son immeuble vers 4h du matin en pyjama, pour aller retrouver sa maman qu’elle croyait morte après un cauchemar.

« C’était un véritable choc« , nous explique sa grand-mère, Valérie Goujon présidente de l’Association Cassandra également impliquée dans le projet.

« Nous l’avons retrouvée après des heures de recherche dans les rues de Saint-Raphaël, en partie nu car elle avait fait pipi dans son pantalon, et ce grâce à la mobilisation des voisins et des pompiers, » se souvient cette maman encore attristée.

Deux ans plus tard, sa maman doit cette fois aller la chercher au commissariat de police après qu’elle ait à nouveau fugué en pleine nuit, et qu’elle ait été prise en charge par un chauffeur de taxi…

Pour ceux qui ne connaissent pas la maladie, c’est difficile à concevoir que des personne autistes, habituellement renfermées dans leur monde puissent s’échapper. « Ils peuvent fuir et être en même temps dans leur bulle« , nous explique Stéphanie Losilla de Louis, Jules et Compagnie.

« Le souci c’est qu’il n’ont pas la reconnaissance de l’espace. Ils n’ont pas non plus le réflexe de demander leur chemin, car ils ont des troubles relationnels et verbaux »

Stéphanie Losilla, présidente de Louis, Jules et Compagnie

Il y a deux ans à Draguignan, un adolescent de 16 ans a été retrouvé à quelques pas de chez lui, prostré sous un arbre depuis 72 heures, et l’été dernier c’est un enfant de 8 ans qui s’est échappé d’un centre aéré à La Garde.

Une balise pour les géolocaliser

Les fugues sont des expériences extrêmement stressantes pour les parents, « d’autant plus que les agents de sécurité ou les pompiers ne sont pas forcément formés pour entendre les enfants autistes. Comme ils sont hypersensibles et angoissés, ils peuvent facilement déclencher des réactions disproportionnées » nous confie une maman qui souhaite rester anonyme.

C’est pour éviter à de nombreux parents de vivre ces situations traumatisantes, que les deux femmes ont décidé de trouver des solutions de prévention. La rencontre avec Stéphane Brackez, concepteur de balises GPS innovantes à Draguignan dans le Var a été pour elles une révélation.

L’ingénieur a développé un produit innovant et particulièrement adapté.

Les deux association varoises Louis, Jule set Compagnie ainsi que l'Association Cassandra en pleine réflexion sur la balise GPS pour enfants autistes

« La balise a été réduite au minimum en terme de poids ( 25gr) et fait la taille d’une pièce de deux euros. Elle doit passer inaperçue pour l’enfant, et ne pas devenir soit un jouet, soit une source de stress supplémentaire.‘ nous explique Stéphane Brackez d‘Innovmobile. La balise GPS est enrobée dans du caoutchouc est placée dans un bracelet à la cheville de l’enfant, afin qu’il l’oublie.

Ainsi, l’enfant est géolocalisable avec une précision de 5 à 10 m, « sauf dans les bâtiments en béton, où la précision est plutôt d’une centaine de mètres » précise-t-il.

L’autre innovation, c’est de pouvoir définir un périmètre de sécurité que l’enfant ne peut pas dépasser sans déclencher une alarme sur le téléphone des parents, une sorte de barrière virtuelle qui se déplace en même temps que le téléphone si la famille est en balade.

500 balises GPS gratuites

Le coût de la balise Aladin a été comprimé : une trentaine d’euros seulement. L’association Louis Jules et Compagnie ainsi que l’Association Cassandra en ont commandé 500 pièces qu’elles financent grâce à des prix qu’elles ont gagné et un partenariat avec le Crédit Agricole de Draguignan.

Aucune subvention publique pour le moment. Une quinzaine sont déjà en test.

Une quarantaine de familles varoises ont ou vont pouvoir bénéficier de ce dispositif gratuitement.

Il suffira juste de payer l’abonnement mensuel d’une dizaine d’euros, car la balise est reliée par satellite. Les associations vont également en fournir à des institutions qui s’occupent d’enfants autistes et une association parisienne très engagée ‘All Inclusive’. Le reste sera fourni aux familles qui en feront la demande auprès des associations après avoir étudié leur dossier.

« Le but projet Aladin c’est vraiment de sauver des vies » s’enthousiasment Stéphanie Lousilla et Valérie Goujon, toutes deux persuadées qu’Aladin est un outil idéal pour soulager les parents, et les encadrants, et éviter bien des drames.

La balise Aladin, du nom du génie qui exauce les voeux, en porte bien en tout cas très son nom.

Source FR3.

 

Indre-et-Loire : les heures silencieuses se généralisent dans les centres commerciaux…

Chaque mardi de 14h à 16h, le centre commercial de l’Heure tranquille coupe la musique et baisse les lumières de ses magasins. Objectif : accueillir dans les meilleures conditions possibles les personnes atteintes de trouble autistique.

Une initiative qui a de plus en plus de succès en Touraine .

Maude et Marilène profitent des heures silencieuses aux deux lions, pour faire leurs courses en toute tranquillité, sans être sollicité par le bruit et la lumière.

 

Désormais, chaque mardi de 14h à 16h, le centre commercial de l’Heure tranquille à Tours propose d’éteindre la musique de sa galerie commerciale et de baisser les lumières de ses magasins pour plonger cet espace dans le plus grand silence. L’idée : pouvoir accueillir les personnes atteintes de trouble autistique ou de misophonie (forte sensibilité au bruit).

« Ça nous rend beaucoup plus zen « 

Déjà démocratisée dans plusieurs magasins, cette initiative est aussi profitable pour de nombreux Tourangeaux, à la recherche de calme et d’apaisement. « Ça nous rend beaucoup plus zen, surtout que dans ces moments difficiles, on est beaucoup plus réactif à ce qu’il y a autour. Un peu de zénitude ça fait du bien, et surtout de s’entendre parler« , insiste Sylvie, venue du Loir-et-Cher spécialement pour faire ses achats dans le silence.

Un bruit ambiant insupportable pour certains visiteurs

Plus d’annonce-micro, ou de musique intempestive, seul le bruit de la fontaine et des passants raisonnent dans le cœur du centre commercial. Un moment qui est aussi très appréciable pour Marilène, pour qui le bruit ambiant était devenu insupportable dans les magasins.  » Plusieurs fois, ça m’est arrivé d’entrer dans des boutiques et de leur dire que la musique était beaucoup trop forte. C’est quelque chose qui devient vraiment abrutissant et fatiguant. On arrive plus à se concentrer, et quand on est âgé ça devient encore pire« .

34 commerces sur 54 participent à l’opération

Du côté des commerçants, couper la musique pendant deux heures est quelque chose d’inhabituel voir surprenant, comme l’explique François, il est gérant du magasin Shoes It.  » Nous, dès l’ouverture jusqu’à la fermeture, c’est lumière et musique quasiment h24. Du coup, le fait de couper deux heures en pleine journée, c’est un changement d’habitude. Ça fait bizarre, mais c’est plaisant« , confie le vendeur.

Carrefour et Super-U en précurseur

Au total, 34 commerces sur les 53 de l’Heure tranquille participent à cette opération. Une opération déjà mise en place dans de nombreuses autres enseignes en particulier dans la grande distribution. Les magasins Carrefour du département proposent une heure silencieuse tous les lundis de 14h à 15h, idem pour le Super U de Joué-lès-Tours le mardi de 13h30 à 15h30.

« Il faudrait que ce soit étendu à une journée »

Cette initiative est un très bon point pour Nicolas Guillin, animateur du groupe d’entraide mutuel des autistes de Tours. Même si deux heures dans la journée ce n’est pas encore suffisant. « Quand il y a trop de sollicitations lumineuses et sonores, la personne atteinte de trouble autistique va être complètement déboussolée, ça peut entraîner des crises. La majorité des malades, vont donc fuir ces lieux. Pour que ce soit rassurant et qu’il n’y ai pas de calcul à faire, il faudrait que ce soit étendu à une journée« , propose l’animateur. Pour l’instant, le créneau à l’Heure tranquille restera hebdomadaire et d’une durée de deux heures.

Source FRANCE BLEU.

Manon Courtin transmet la guitare à des personnes handicapées au Pilier Rouge à Brest…

Une belle initiative en ce mois de janvier 2022, pour l’accès de la musique aux personnes en situation de handicap, avec des cours de musique donnés par une musicienne récemment installée en Finistère.

La guitariste Manon Courtin

 

La désormais Finistérienne Manon Courtin, chanteuse et guitariste venue du jazz (Iziak), des musiques traditionnelles latines et orientales (Quatuor Fawaz Baker), formée à Toulouse et récemment parisienne, propose aujourd’hui à Brest des cours de guitare à la MJC du Pilier Rouge (Rue Fleurus), adapté à tous.

Ce cours individuel pour enfant ou adulte a lieu le lundi pendant une 1/2 heure dans le créneau de 17h à 19h. Des séances adaptées qu’elle que soit le handicap : trouble de l’attention, autisme, DYS ou pour les malvoyants. Manon doit faire un vrai travail d’adaptation, un apprentissage basé sur l’écoute, la relation, les émotions. Une approche qu’elle a acquise auprès de l’association « Apte autisme », qui enseigne les arts aux personnes autistes.

Manon Courtin intervient aussi en ce mois de janvier et février auprès d’enfants en groupe, au sein de l’IME (Institut Médico-Educatif) Jean Perrin à Brest, dans le cadre du projet de l’association quimpéroise Aménote, créée avec des médecins, anesthésistes et musiciens, pour rendre la musique accessible à tous, comme c’est encore peu le cas dans les écoles de musique ou les conservatoires.

Source FRANCE BLEU.

La nouvelle éco : « Helpicto » à Toulouse aide ceux qui ne parlent pas à communiquer…

C’est en partant du classeur un peu usé d’Arthur, un jeune autiste toulousain de 16 ans qui ne parle pas, qu’Helpicto s’est développée.

Cette application permet de traduire les paroles en suites d’images.

Lauréate d’un prix, elle va être étendue dans une quarantaine de centres de soin. 

En utilisant des suites de pictogrammes, les personnes qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler sont désormais en capacité de communiquer, à l'aide d'images.

 

C’est une application toulousaine qui va sûrement changer la vie de nombreuses personnes, qui ont du mal ou qui ne peuvent pas parler. Helpicto, une application développée par Corpus Solutions, est une entreprise toulousaine basée à Montaudran.

L’idée est venue à Anthony Allebée et ses associés en rencontrant Arthur. Ce jeune Toulousain a 16 ans, il est autiste et « non verbal », il ne peut pas parler. Depuis des années, il utilise des pictogrammes, des images pour arriver à communiquer avec son entourage. Mais Arthur doit trouver celles qui lui conviennent dans un classeur en papier, un peu encombrant et surtout abîmé.

« Pour faciliter et fluidifier la communication d’Arthur avec son entourage », Corpus Solutions a mis au point Helpicto : ce traducteur de la voix à l’image permet ensuite à « la personne d’aller s’appuyer sur un clavier de pictogrammes pour construire une phrase et s’exprimer ». S’exprimer et même plus puisque qu’Helpicto s’appuie sur l’intelligence artificielle qui permet de détecter l’intention de la personne qui l’utilise.

Anthony Allebée donne un exemple : « Si je pose une question comme ‘est ce que tu as soif ?’, l’enfant peut venir répondre directement en tapotant à l’écran : oui ? non ? Et si je lui dit : ‘va te reposer pendant 10 minutes’, on va proposer une traduction graphique avec le temps qui passe pour lui permettre de bien comprendre ce que j’attends de lui. »

Jusqu’à 2,5% de la population mondiale concernée

L’idée est donc partie d’une structure associative basée à Toulouse, qui accompagne une trentaine de personnes concernées par les troubles du spectre de l’autisme. « On s’est rendu compte qu’Helpicto ne s’adressait pas uniquement à l’autisme mais également à des personnes qui sont polyhandicapées, c’est à dire des personnes qui sont non-verbaux, pour pouvoir exprimer des besoins, des émotions » explique Anthony Allebée : « On peut s’adresser aussi à des personnes qui vivent avec un trouble du langage et qui ne sont pas en capacité de s’exprimer couramment, ou alors encore à des personnes qui sont dysphasiques. » Les personnes dysphasiques ont subi un accident cardio-vasculaire.

Autant de personnes qu’Helpicto peut aider. L’application est actuellement en train de se déployer dans une quarantaine d’établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, on est vraiment dans une phase de déploiement, dans une phase de promotion de notre outil et les retours sont vraiment très positifs », savoure Anthony Allebée. La traduction de la voix à l’image fonctionne aussi en anglais.

Source FRANCE BLEU.

Au Havre, des cours de judo donnés aux porteurs de handicap ou atteints d’autisme…

Professeur de judo au dojo de Bléville, au Havre, Olivier Tredici vient d’obtenir les labels « sport & handicap » et « sport & autisme » du HAC Judo.

Au Havre, des cours de judo donnés aux porteurs de handicap ou atteints d’autisme

 

Olivier Tredici est un véritable passionné. Depuis dix ans qu’il enseigne le judo, il vient d’obtenir la double labellisation « sport & handicap » et « sport & autisme » du HAC Judo décernée par la commission Sport & Handicap de Seine-Maritime.

Formation spécifique

Conscient depuis longtemps de l’importance pour toute personne de pouvoir pratiquer un sport, il a été confronté chaque année à des demandes d’inscription d’enfants atteints de handicaps ou de troubles du spectre de l’autisme (TSA).

Afin de répondre au mieux à cette situation, de comprendre les différentes formes de handicaps et de savoir gérer les besoins individuels spécifiques de chaque enfant, ado ou adulte handicapé inscrit, il a suivi une formation individuelle au Centre ressources autisme Normandie Seine Eure (Cranse) depuis trois ans. Il a obtenu la certification Expertise d’enseignement judo et autisme en 2019.

Des cours dédiés

Le confinement qui a suivi n’a pas freiné son enthousiasme. Déterminé, il a réussi à poursuivre ses cours sur des créneaux dédiés aux publics handicapés à raison de quatre heures par semaine tant pour les enfants que pour les ados et les adultes. Selon les handicaps, les cours regroupent de deux à trois enfants jusqu’à une douzaine.

Des labels rassurants pour les parents

La labellisation du HAC Judo s’est opérée en deux phases : « sport et handicap », suivi de « sport et autisme ». Elle rassure les parents qui confient en toute quiétude leur enfant à un professeur formé, qui sait prendre en charge dans de bonnes conditions, les handicaps moteur, sensoriel ou autre. Les cours se déroulent au dojo de Bléville.

« Valorisation individuelle »

« Le judo vraiment pour tous, qui fait partie de la vie, c’est mon maître-mot », affirme Olivier Tredici qui confie utiliser « du matériel spécifique souvent fabriqué par mes soins pour une meilleure adaptation à chaque enfant. Je travaille à base de pictogrammes, de marquage au sol, de ballons et je joue beaucoup sur la valorisation individuelle. Il faut récompenser et mettre en valeur tout exercice réussi, c’est primordial. »

Informations : 06 21 04 35 85

Source PARIS NORMANDIE.

Autisme – EVREUX : qui veut jouer avec Lisandro ? Ses parents cherchent 35 bénévoles…

Lisandro est un petit garçon de six ans qui souffre de troubles autistiques.

Ses parents cherchent trente-cinq bénévoles pour jouer avec lui à Évreux.

Élise et Jean-Pierre veulent expérimenter la méthode 3 I pour permettre le développement de leur fils afin qu’il puisse aller à l’école.

Lisandro avec ses parents, Élise et Jean-Pierre

 

Lisandro, diagnostiqué autiste à l’âge de deux ans, n’est pas un autiste Asperger, « plutôt un autiste modéré à sévère, il est non verbal aujourd’hui mais il a une joie de vivre et est un peu chahuteur » explique sa mère Élise Perrier, qui veut, après plusieurs essais infructueux, tester la méthode 3 I, « une méthode développementale qui s’appuie sur l’interaction par le jeu ».

Les parents de Lisandro cherchent donc trente-cinq bénévoles pour se relayer auprès de leur fils, du lundi au dimanche, de 9H00 à 12h00 et de 14H00 à 18h30 par sessions d’une heure et demie. Et déjà les premiers bénévoles se manifestent, « une petite fille de quatre ans dont la meilleure amie est autiste et qui veut venir jouer avec Lisandro ou la grand-mère d’un enfant autiste dans le sud de la France » rapporte Élise Perrier qui estime que la diversité des profils, « c’est ce qui fait la richesse de la méthode, chacun apporte son expérience ».

La méthode 3 I aidera pas à pas Lisandro à sortir de sa bulle – Élise Perrier

Pour jouer avec Lisandro, dans sa future maison à Évreux où il emménagera avec ses parents d’ici fin janvier 2022, une salle de jeux avec toboggan, balançoire et trampoline, « tout ce qui faut pour permettre aux bénévoles d’être créatifs ». Les parents, « heureux et un peu inquiets de se lancer dans cette aventure », pourront aussi souffler un peu : « Lisandro dort très peu et on est soulagé d’avoir une grande famille qui va se former autour de lui parce que le handicap isole un peu » constate Élise.

Jeu et interaction pour la méthode 3 I

La méthode 3 I, développée par l’association Autisme Espoir Vers l’École, se décompose en trois phases : « Une première phase basée sur l’interaction pour que Lisandro imite les bénévoles, une deuxième avec la mise en place d’apprentissages et une troisième phase où l’enfant réintègre peu à peu l’école » précise Élise Perrier.

L’idée, c’est qu’il puisse rejoindre un cursus normal de scolarité – Elise Perrier

José Da Cunha, futur bénévole qui a déjà expérimenté la méthode 3 I avec Tommy, se souvient très bien de sa première rencontre avec le jeune autiste de neuf ans : « Panique totale ! » sourit-il, « on découvre un enfant, on a un certain nombre de choses à faire avec lui, mais on ne sait pas si on les fait bien ».

On a une bouée de sauvetage, une caméra dans la salle, qui nous permet ensuite de regarder ce qu’on a fait – José Da Cunha

Au fil des mois, « il y a des liens qui se créent, des complicités, des taquineries » assure José Da Cunha. Tommy a pu, grâce à la méthode, aller à l’école. Pour accompagner les bénévoles, « une psychologue va les former lors d’une session de trois heures et superviser tous les interactions avec des retours réguliers et des réunions sept fois par an » détaille Élise Perrier.

Si voulez faire partie des bénévoles pour aider Lisandro, vous pouvez contacter Élise Perrier au 06.72.66.58.06 ou par mail aidonslisandro@gmail.com.

Source FRANCE BLEU.

Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme…

Les policiers ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour maîtriser un jeune homme de 29 ans qui n’avait commis aucune infraction.

Paris : Une enquête ouverte après l’arrestation violente d’un jeune atteint d’autisme

 

  • Une enquête préliminaire pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte après l’interpellation violente début octobre d’un jeune autiste de 29 ans.
  • Les policiers, appelés par l’occupante d’un logement qui ne connaissait pas le jeune homme, ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique et d’un lanceur de balles de défense pour le maîtriser, alors qu’il n’avait commis aucune infraction.
  • La Préfecture de police indique qu’une enquête administrative a en outre été ouverte, confiée à l’IGPN, la police des polices.

Depuis le 3 octobre dernier, Eliott* n’est plus tout à fait le même. Interpellé brutalement par des policiers alors qu’il n’avait commis aucune infraction, le jeune autiste de 29 ans « est resté très marqué et réagit mal lorsqu’on lui parle de cette affaire », explique à 20 Minutes l’avocate de sa famille, Me Cosima Ouhioun. « Les infirmières qui le suivent dans le foyer médicalisé où il se trouve ont observé des répercussions psychologiques, il a eu dans les jours qui ont suivi un comportement différent de d’habitude », ajoute-t-elle.

Comme le raconte Libération, les faits sont survenus dans le 11e arrondissement de Paris, alors que le jeune homme revenait d’une sortie avec ses parents dans un jardin partagé situé à proximité du domicile familial. Elliot, qui avait décidé de rentrer, prend de l’avance sur eux. Dans le passage privatif où ses voisins ont l’habitude de le croiser, il se met à faire des allers-retours, à se taper la tête avec les mains, et semble vouloir entrer dans un immeuble sans en avoir le code. Intriguée, l’occupante d’un logement au rez-de-chaussée, qui ne le connaît pas, appelle la police.

« Il marchait simplement dans un passage privé »

« Selon son témoignage, cette dame avait avisé les policiers qu’il semblait un peu perdu. Lorsque les fonctionnaires sont arrivés, elle les aurait avertis que les moyens déployés semblaient manifestement disproportionnés par rapport à ce qu’elle leur avait rapporté au téléphone », poursuit Me Ouhioun. En effet, plusieurs agents font irruption dans la ruelle, s’avancent et crient sur Eliott, qui ne comprend pas ce qu’ils disent. Puis, ils lui tirent dessus avec un LBD (lanceur de balles de défense) et avec un pistolet à impulsion électrique, avant de l’immobiliser en l’écrasant et de le menotter.

L’avocate de sa famille s’étonne de cet usage des armes dites « de forces intermédiaires ». « Clairement, elles ont été dégainées beaucoup trop rapidement. Il n’avait commis aucune infraction. Il n’importunait personne, n’essayait pas de voler une mobylette… Il marchait simplement dans un passage privé. Les policiers n’avaient tellement rien à lui reprocher qu’ils ne l’ont pas placé en garde à vue. Il est juste parti à l’hôpital », souligne-t-elle. Bilan : des dents cassées, une plaie au menton ayant nécessité des points de suture et une petite intervention chirurgicale pour retirer l’hameçon du pistolet à impulsion électrique qui s’était logé dans le cou.

Deux enquêtes confiées à la police des polices

Après cette affaire, les parents d’Eliott ont déposé une plainte. Contacté par 20 Minutes, le parquet de Paris indique qu’une enquête judiciaire du chef de violences par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte le 18 novembre, confiée à l’IGPN, la police des polices. De son côté, la Préfecture de police fait savoir qu’une enquête administrative a également été diligentée. Pour Me Cosima Ouhioun, « cette affaire pose également la question de la formation des policiers face aux handicaps des personnes auprès desquelles ils interviennent ». « Ceux qui sont intervenus avaient été avisés que le jeune Eliott souffrait de troubles, mais ils n’ont pas su bien réagir. »

*Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.