Paris : une centaine d’accompagnants d’enfants en situation de handicap rassemblés à Solférino …

Pour dénoncer leurs mauvaises qualités de travail, ce mercredi après-midi, une centaine d’accompagnants d’enfants en situation de handicap se sont rassemblés devant le métro Solférino à Paris, sur un appel de l’intersyndical.

Ils dénoncent notamment des salaires trop faible.

Une centaine d'accompagnants d'enfants en situation de handicap rassemblé devant le métro Solférino ce mercredi après-midi

Devant le métro Solférino à Paris, une centaine d’accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH) se sont rassemblés, ce mercredi après-midi sur un appel de l’intersyndical, pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. Ils revendiquent des salaires trop bas. Ils touchent environ 700 euros par mois, pour 20 heures de travail et leurs heures supplémentaires ne sont pas payées.

Les AESH apprennent leur métier sur le tas

Une des principales revendications des accompagnants est l’absence totale de formations. « Il suffit de répondre à une annonce de pôle emploi et vous pouvez aller travailler » affirme Francette Popineau co-secrétaire général du syndicat SNUipp. Un manque de formation qui oblige les AESH à travailler en dehors de leurs heures de travail.

« Les accompagnants doivent regarder, chez eux, sur internet quel est le handicap de l’enfant, l’attitude a adopté … Tout ça est très rudimentaire » – Francinette Popineau, co-secrétaire général du syndicat SNUipp

Les AESH demandent la fin de la mutualisation

Depuis le début de l’année, la réforme PIAL, un pôle supposé faciliter le quotidien des accompagnants et favoriser l’apprentissage des enfants est un flop. Avant la rentrée les AESH ou encore AVS (auxiliaires de vie scolaire) s’occupaient en règle générale d’un seul enfant sur l’année. Maintenant ils sont amenés à s’occuper de plusieurs enfants en même temps et parfois seulement une heure dans la semaine avant qu’un autre prennent le relais le jour suivant… c’est ce qu’ils appellent la « mutualisation ». 

C’est un rythme fatiguant pour les accompagnants et ça déstabilise des enfants qui ont besoin de repères – déplore, Michelle une AESH.

Ils demandent également plus d’embauches pour un meilleur accompagnement des enfants.

Source FRANCE BLEU.

Auticonsult, l’entreprise qui valorise les compétences des autistes…

HandicapDepuis 2015, Auticonsult emploie et coache des consultants en informatique autistes, souvent discriminés. Une première en France.

L'équipe d'Auticonsult dans les locaux de l'entreprise, qui emploie 23 personnes autistes.

  • La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se tient du 18 au 24 novembre.
  • Le monde du travail est peu adapté aux personnes autistes, notamment les méthodes de recrutement.
  • Auticonsult compte 23 consultants autistes envoyés dans toute la France. Ils sont coachés par des experts, pour gérer le stress ou les interactions sociales.
  • Les entreprises sont elles aussi sensibilisées aux spécificités de l’autisme.

Du labeur, mais pas de sueur, ni d’agitation. A Courbevoie (Hauts-de-Seine), Auticonsult propose un cadre de travail aux antipodes des open spaces fourmillants, jusque dans ses équipes. Ici, tous les consultants informatiques sont atteints de trouble du spectre de l’autisme (TSA). « Il y a une vraie discrimination », remarque le président William Cunche, selon qui l’écrasante majorité des personnes autistes seraient sans emploi ou sous-employées.

Créée en 2015, l’entreprise en compte aujourd’hui 23, recrutées à Paris puis envoyées en mission à travers toute la France, voire à l’étranger. Pour Flora Thiébaut, la cofondatrice, les méthodes de recrutement actuelles sont inadaptées aux autistes, notamment l’entretien d’embauche. Elle prend l’exemple d’un consultant à qui le recruteur avait posé la question suivante : « Qu’est-ce qui fait de vous un meilleur candidat que les autres ? » Réponse de l’intéressé : « Je ne sais pas, je ne les connais pas. »

Leur franchise : une richesse

Une repartie pour le moins déstabilisante, qui pourrait être mal perçue par l’interlocuteur. « Les personnes autistes ne comprennent pas le second degré », observe William Cunche. Pour Catherine Yama, qui les accompagne sur le plan technique, leur franchise est au contraire une richesse. « S’ils ne comprennent pas ou ne savent pas, ils ne vont pas hésiter à le dire. Cela rend la communication plus simple. »

Riourik a rejoint la société il y a un peu plus d’un an, après cinq ans d’inactivité. Il apprécie de pouvoir travailler dans « de meilleures conditions, sans stigmatisation ». Avec une plus grande autonomie à la clé : « Avant, je dépendais de mes parents, aujourd’hui je vis seul », déclare-t-il derrière son écran d’ordinateur.

Un coaching personnalisé

Avec Cyrielle Grandclement, psychologue de formation, il apprend à gérer l’estime de soi, le stress et les interactions sociales. Chaque consultant est accompagné par un coach d’Auticonsult et par un référent au sein de l’organisation où il est envoyé en mission. L’entreprise de services numériques prévoit en outre des interventions de sensibilisation au sein des sociétés partenaires.

Source 20 MINUTES.

 

Sandrine, accompagnante d’élèves handicapés en Savoie : « C’est un beau métier mais on est maltraités. » …

Mouvement national ce mercredi des AESH – accompagnants d’élèves en situation de handicap.

A Chambéry, Sandrine dénonce le calvaire de ces précieuses aides à l’inclusion.

Sandrine, accompagnante d'élèves handicapés en Savoie : "C'est un beau métier mais on est maltraités."

Partout en France, il y aura ce mercredi des rassemblements. En désespoir de cause ? Pourtant la cause est noble. Accompagner les enfants qui sans cela seraient exclus du système scolaire. Depuis la récente réforme, leurs contrats sont sensés être consolidés – trois ans au lieu de un auparavant – , leurs conditions de travail améliorées… Dans les faits, beaucoup n’en peuvent plus à l’image de Sandrine, qui après six ans de bons et loyaux services va passer la main à la fin de l’année scolaire.

Actuellement, à l’école Simone Veil de Chambéry, où elle a le soutien de la direction et des collègues, Sandrine dispose de 22 heures pour s’occuper de trois enfants en CE1 et CE2. Deux enfants sont autistes et un a des accès de violences. Pour corser un peu plus la difficulté, deux enfants sont dans la même classe. Sandrine ne veut pas rentrer dans le détail des difficultés pour ne pas stigmatiser ces enfants. La principale violence, elle vient du manque de reconnaissance.

Sandrine aime son métier, Sandrine est à bout. Sandrine touche 636 euros par mois. 

Mal traitée. Mal considérée.

Sandrine : – Ce sont des enfants qui ont du mal à s’ouvrir, à avoir confiance. Il faut du temps, c’est à nous de nous adapter à leur handicap. Ils ne contrôlent pas tout. Il faut beaucoup de patience, énormément de patience.

France Bleu Pays de Savoie : – Sans votre aide, il se passe quoi pour ces enfants ? 

Ils sont livrés à eux-même. Les institutrices n’ont pas le temps de s’en occuper.

Vos petites et vos grandes victoires ?

Leur apprendre l’autonomie. Des petits pas. C’est pour la vie. Un de mes petits me disait : « Je veux rester longtemps dans l’école pour gagner de l’argent. » Je lui ai dit : « Pour être heureux aussi. » Je sors un peu du cadre. On les accompagne. On est dans l’humain. Il s’agit de les aider à se construire. C’est un beau métier.

Et pourtant, vous arrêtez à la fin de l’année.

Je me sens maltraitée. Mal considérée. Comme je ne veux pas devenir maltraitante, j’arrête. Essayez, vous, d’avoir l’esprit complètement ouvert, de rester calme, disponible quand vous vivez avec 636 euros par mois, que tout devient difficile dès le 10 ou le 15 du mois, et qu’il vous reste 150 euros pour vivre quand vous avez payé vos charges. Pour faire ce métier, il faut être en paix. Il y a aussi le mépris. Quand vous essayez de joindre quelqu’un à l’inspection d’académie, vous avez l’impression de déranger. Moi je demande qu’on nous donne les outils pour travailler, pas seulement l’argent. On n’est pas formés ! Pour s’occuper d’enfants handicapés.

« On nous donne pas les moyens de faire ce métier correctement »

Comment l’expliquez-vous, ce manque de considération ?

Pour moi, ça n’a pas de sens. Si ce n’est que nous avons affaire parfois à une société déshumanisée. Il faudrait qu’ils viennent dans les classes. Un jour, le psychologue scolaire est venu une heure. Il m’a dit  » Mais comment tu fais pour tenir ? Tu dois être rincée.  » J’étais contente que quelqu’un s’en rende compte. On a des enfants qui ne tiennent pas en place, qu’il faut canaliser, à qui il faut donner confiance, avec qui il faut répéter, répéter… tout le temps… tout le temps.

Les familles, les enfants et les enseignants ont tellement besoin de vous.

Oui, mais on ne nous donne pas les moyens de faire ce métier correctement. C’est un très beau métier. Il m’a beaucoup apporté sur le plan humain. D’ailleurs, toutes celles et tous ceux que je croise dans ma situation aiment ce métier, aiment les enfants. Et pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à démissionner.

Vous allez manifester ce mercredi devant l’inspection d’académie ?

Non, ça ne sert à rien. Ils n’écoutent pas. Je vais participer à des réunions avec les syndicats. Figurez-vous qu’on n’a même pas de véritable statut. On a juste des contrats qui arrangent l’administration. Ce sont des contrats qui nous tiennent en laisse. Je ne suis pas fonctionnaire, je ne cotise pas pour le chômage. Si je quitte mon emploi demain, je n’ai pas droit au chômage.

L’inclusion est pourtant mise en avant par le ministre de l’Education Nationale.

C’est bien beau les discours. Ils sont où les moyens pour l’école. Quels moyens on met ? Quand on demande à avoir des heures en plus, la personne référente nous dit : « Ben, non, on a déjà explosé le budget.  » Mais, nous , on n’en a pas vu la couleur, de ce budget. Il n’y a aucune évolution possible tant qu’on n’est pas reconnus. C’est dommage. C’est vraiment un très très beau métier.

Source FRANCE BLEU.

Trémoins : bien entouré, le petit Tom, autiste, continue de gagner en assurance …

Depuis 8 ans, à Trémoins, une vingtaine de bénévoles se relaient pour passer du temps avec Tom, 12 ans, atteint d’autisme.

Un accompagnement souhaité par sa mère et qui lui a permis de s’ouvrir aux autres.

Depuis 8 ans, une vingtaine de bénévoles se relaient pour passer du temps avec Tom, atteint d'autisme.

Trémoins, France

Un bel élan de solidarité, dans le village de Trémoins, au sud-ouest de Belfort. Depuis 8 ans maintenant, une vingtaine de bénévoles se relaient pour passer du temps avec Tom, un enfant autiste désormais âgé de 12 ans.

Il n’a jamais été vraiment scolarisé car il le supportait difficilement. Mais sa maman a voulu qu’il soit en tout cas entouré régulièrement de différentes personnes, pour l’ouvrir aux autres, pour le stimuler. Les bénévoles et Tom font ensemble des jeux, des exercices de lecture, des balades…

Tom suivra des cours au collège d’Héricourt à la rentrée 2020

Et il est vrai qu’avec le temps Tom s’est transformé, selon ses proches. Quand il avait 4 ans, Tom parlait  peu, il ne regardait pas les autres.

Etre entouré, chaque semaine, faire différentes activités, lui a fait beaucoup de bien, comme l’explique sa maman, Christelle : « Le langage a rapidement été en place, avec des mots très simples au début, puis des phrases entières. Ensuite au niveau du regard, il était très fuyant tout petit, notamment pour les photos. Maintenant dès que je demande à Tom d’être en photo, la première est directement réussie. »

La maman de Tom est d’ailleurs très reconnaissante envers les bénévoles : « C’est grâce à toute cette chaîne humaine que Tom en est là aujourd’hui. Grâce à ces gens d’horizons et d’âge différents, que Tom fait des prouesses chaque jour. », témoigne-t-elle.

Chaque semaine, les bénévoles et Tom font ensemble des jeux, des exercices de lecture, des balades....  - Radio France
Chaque semaine, les bénévoles et Tom font ensemble des jeux, des exercices de lecture, des balades…. © Radio France – Victorien Willaume

Simone passe du temps avec Tom depuis qu’il est tout petit : « Le premier mot qu’il m’a dit, c’était fraise, je m’en souviens. Après il était de plus en plus présent avec nous, il s’amusait et rigolait. », assure-t-elle.

En général, avec la bénévole, c’est bisous et câlins au programme, mais il y a aussi de la lecture : « Des fois il ne fait que des mots, mais là il a envie de tout lire, c’est formidable ! ». 

Maintenant que Tom communique plus facilement avec les autres, sa mère veut essayer de le rescolariser en partie. A la rentrée 2020 il va suivre des cours dans un collège d’Héricourt.

Source FRANCE BLEU

Portrait de membres d’une famille autiste alsacienne… Vidéo…

L’intégration d’autistes dans la société reste trop difficile….

Portrait de membres d'une famille autiste alsacienne... Vidéo.... En France, 700 000 personnes ont un trouble autistique, dont 100 000 enfants

Vous allez entendre le témoignage d’une famille d’Ungersheim : la maman vient d’apprendre qu’elle souffre du syndrome d’Asperger et l’un de ses enfants est lui aussi atteint d’autisme.
Un reportage de Stéphanie Mallauran, tourné par Éric Kleinhoffer et Nicolas Meyer, monté par Amin Ahmed.

Source FR3

Accompagner des personnes autistes vers l’emploi…

La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se déroule du 18 au 25 novembre.

Dans les Pays de la Loire, Pôle emploi expérimente un accompagnement des demandeurs d’emploi autistes par un « job coach », de la recherche d’emploi au maintien dans le poste.

Accompagner des personnes autistes vers l’emploi

Après sa licence d’histoire, Romain s’était accordé une pause. «Ces trois années avaient été éprouvantes physiquement et mentalement : la vie en ville, les transports, la foule, le rythme», raconte ce Vendéen de 22 ans, diagnostiqué autiste Asperger. Sa première entrée dans le monde du travail – des missions d’intérim dans l’agroalimentaire – s’est révélée encore plus difficile, en raison « des cadences, des tâches simultanées et du bruit ».

Un environnement calme et bienveillant

Grâce à un service inédit de Pôle emploi, il vient de décrocher un service civique dans une mairie, où il travaille pour le service communication et les archives, dans un environnement calme et bienveillant. «Cet accompagnement a été décisif pour l’obtention de mon emploi, salue-t-il. J’ai bénéficié d’un suivi régulier et de qualité qui m’a permis de m’adapter à mon poste. »

Depuis septembre 2018, Pôle emploi des Pays de la Loire expérimente un accompagnement spécifique des demandeurs d’emploi autistes (sans déficience intellectuelle) vers un poste en milieu ordinaire. Une idée née d’une proposition d’une salariée de l’agence régionale, mère d’un enfant autiste. « Notre ambition est de démontrer que ces personnes ont aussi droit à leur place dans le monde du travail», explique Yvonne Janneau, coordinatrice du projet, financé par Pôle emploi, l’Agefiph et l’État (1).

Des préjugés tenaces

Outre la formation de vingt conseillers en interne, Pôle emploi s’appuie depuis janvier sur des « jobs coachs » issus de trois associations partenaires (2). Ils sont mobilisables par les candidats, comme par les employeurs, qui peuvent par exemple organiser une réunion de sensibilisation de leurs salariés. Car les préjugés sur ce fonctionnement cognitif atypique sont encore tenaces. « Ce ne sont pas tous des génies de l’informatique, prévient Yvonne Janneau, mais des personnes pouvant effectuer tout type de métier, à condition qu’il soit compatible avec leurs modes d’interactions sociales. »

Cela nécessite certaines adaptations. Par exemple, remplacer l’entretien d’embauche par une mise en situation professionnelle. «Cet exercice de jeux de rôle peut être particulièrement déstabilisant », précise Manon Jeanneau, « job coach » à L’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Ladapt), qui, en cas de maintien de l’entretien, se propose d’accompagner les candidats. Elle est également à leurs côtés lors de la prise de poste, «car il y a énormément de nouvelles informations à ingurgiter».

Le besoin de bulles pour se ressourcer

Au quotidien, les aménagements peuvent aussi se traduire par la possibilité de ne pas répondre au téléphone (pour éviter d’avoir à gérer un imprévu), de ne pas participer aux réunions (ou ne pas y prendre la parole), de faire l’impasse sur les pauses-café avec les collègues ou de pouvoir manger seul à son bureau. «Ces personnes ne sont pas asociales mais ont besoin de bulles pour se ressourcer, poursuit-elle. S’adapter en permanence à nos normes est extrêmement fatigant. D’ailleurs, on leur conseille plutôt des postes à temps partiel. »

Assumer son handicap

À Pornic (Loire-Atlantique), le responsable du restaurant Marius, qui vient d’embaucher deux personnes autistes, a pris la mesure de ces besoins. «Pour mon serveur, avec qui le contact avec la clientèle demande beaucoup d’énergie, je prévois des pauses et des moments avec moi en cuisine», raconte Gildas Sibiril, qui a encouragé le jeune homme à assumer son handicap. «Aujourd’hui, il en parle aux clients qui le reçoivent très bien. Avant, il avait toujours caché son autisme et n’avait jamais tenu plus de deux mois au même endroit… »

De nombreux atouts

Au-delà des adaptations nécessaires, les conseillères mettent en avant les nombreux atouts de ces salariés : ponctualité, rigueur, fiabilité, souci de bien faire, honnêteté… « Ces personnes, qui ont souvent eu un parcours scolaire ou professionnel difficile, ont besoin d’être valorisées et d’avoir un retour sur leur travail », ajoute Manon Jeanneau. Ce que confirme Romain, qui a de nouveau confiance en ses compétences et se projette déjà vers l’avenir. « Je vais reprendre mes études à distance pour faire un master 1 et chercher des stages en entreprise pour devenir scénariste de jeux vidéo », prévoit-il.

Depuis 2018, 34 % des 73 personnes accompagnées ont retrouvé le chemin de l’emploi. Cette expérimentation doit prendre fin en décembre, mais tous espèrent qu’elle sera reconduite.

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Une stratégie interministérielle

La ministre du travail Muriel Pénicaud, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel et le secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics, Olivier Dussopt, doivent présenter ce lundi 18 novembre de nouvelles mesures pour favoriser l’emploi des personnes handicapées, après dix-huit mois de concertation. Un comité national de suivi et d’évaluation sera installé à cette occasion, qui sera chargé du suivi du plan interministériel. En 2018, le taux de chômage des personnes handicapées s’est établi à 18 %, soit un point de moins qu’en 2017, mais plus de deux fois le taux de chômage moyen.

(1) L’ARS et la DIRECTTE, avec le soutien du Centre ressources autisme (CRA) des Pays de la Loire.

(2) Ladapt, Alpha 49-job et Geist 53

Source LA CROIX.

Rennes. C’est quoi une entreprise inclusive ?…

Vendredi 8 novembre 2019, l’Union des entreprises d’Ille-et-Vilaine a récompensé cinq employeurs.

Ils sont considérés comme inclusifs.

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?

Un festival inclusif, une ville inclusive et désormais les trophées de l’entreprise inclusive, décernés par l’Union des entreprises. Le mot est à la mode et signifie l’idée de ne plus exclure ou d’ouvrir à tous. Voilà pour la forme. Sur le fond, cela traduit une évolution de la société qui regarde plus la réalité en face. Handicapés, étrangers, SDF, il reste beaucoup de monde à la porte et il est temps que cela change.

Une implication des équipes

Cinq sociétés du bassin rennais ont été récompensées vendredi soir. Elles ont toutes en commun d’avoir intégré dans les équipes des salariés dont la différence se voit ou pas. « Mais elle ne se ressent pas comme un poids mais comme une richesse », résume Rolf Beyer, directeur général de Bretagne Service Logistique qui emploie une douzaine de travailleurs handicapés.

De la formation

Les employeurs et responsables primés sont tous d’accord. Pour accueillir, il faut le soutien des salariés, mais aussi être bien entourés par l’extérieur. La Direction du travail en Ille-et-Vilaine, l’Agefiph qui orchestre l’insertion professionnelle, les aides financières, tous ces acteurs sont indispensables. L’entreprise Satel qui a pris en CAP alternance un réfugié afghan, apprécie aussi la formule du CFA de Saint-Grégoire qui a ouvert une classe spéciale.

De l’innovation

Le Rennais Learn & Go est parti des besoins des familles pour concevoir ses outils numériques. Les enfants et ceux qui ont des difficultés avec la langue française profitent d’innovations techniques pour apprendre, écrire, comprendre en dehors du système scolaire habituel. Sulky Burel de Châteaubourg a également créé sur mesure des formations pour développer son activité dans le monde agricole. Et au restaurant la Bottega Mathi, c’est l’invention qui est de mise chaque jour pour que les autistes s’épanouissent au travail.

Des cases

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, présente lors de cette remise de trophées, reconnaît qu’il faut parfois se contorsionner pour faire entrer des ronds dans des carrés, mais promet que les cases vont s’assouplir pour permettre à tous ceux qui sont motivés les moyens de voir leur projet se réaliser.

De l’art

EDF en Bretagne, l’un des partenaires de ces trophées de l’entreprise inclusive, a réalisé des films mettant en scène leurs salariés pour illustrer la différence. Le barrage a été tourné entre Saint-Malo et Dinard, au barrage de la Rance, plus grande usine marémotrice d’Europe :

Source OUEST FRANCE.

Austisme : les moments calmes dans les supermarchés se développent en régions…

Depuis quelques mois, des supermarchés modifient leur environnement sonore et visuel pour permettre aux personnes souffrant d’autisme de faire leurs courses sereinement.

Une initiative testée dans plusieurs régions qui a donné lieu à une proposition de loi.

A Wittenheim, dans le Haut-Rhin, les clients peuvent faire leurs courses sans musique et sans lumière agressive, une fois par semaine. / © France 3 Alsace/ B. Stemmer

Un supermarché sans néons et sans musique. Un rêve pour certains clients. Une réalité pour d’autres. Depuis un an, un supermarché de Vierzon, dans le Cher, instaure dans ses rayons une heure hebdomadaire de silence, avec lumière tamisée. Même le bip des caisses est réduit au minimum. Cette idée a vu le jour grâce à l’association Espoir pour mon futur de Vignoux-sur-Barangeon (Cher). Sa présidente, Christelle Berger, est maman d’une jeune fille autiste. Elle a pris contact avec la direction du supermarché, qui a tout de suite adhéré à sa proposition.

« Pouvoir donner à Christelle ce moment pour faire ses courses avec son enfant, dans un environnement serein pour elle, c’était tout à fait normal. »

Du calme pour tous

Les personnes qui souffrent d’autisme sont particulièrement sensibles aux bruits. D’où cette initiative qui profite également aux employés et autres clients ravis de faire leurs achats dans le calme.

Ce succès a incité l’enseigne Super U à étendre ce moment privilégié à deux heures hebdomadaires et à d’autres magasins. A Wittenheim dans le Haut-Rhin ou encore à Thourotte dans l’Oise, comme le montre ce reportage.

https://www.facebook.com/france3/videos/622212471602120/

A l’étranger aussi

Ce concept de supermarché silencieux, qui commence à se développer dans l’hexagone, est aussi testé depuis quelques mois à l’étranger. Au Pays-Bas ou encore en Nouvelle-Zélande.

Bientôt une loi ?

Toutes ces initiatives françaises ou étrangères ont interpellé Nadia Essayan. Cette députée du Cher, où le premier supermarché silencieux a été lancé, a déposé, en septembre dernier, une proposition de loi pour instaurer une heure silencieuse dans les supermarchés.

Nadia Essayan

« Et voilà, la proposition de loi est déposée ! L’idée est d’offrir un environnement plus adapté pour faire ses courses aux personnes qui souffrent du bruit et de la lumière.
Merci à Maud Lelou, alors stagiaire, qui y a contribué, à Isabelle Ouzet qui a mis en place cette expérimentation au sein de l’hypermarché dans lequel elle est responsable des ressources humaines, à Christelle Berger et son association Espoir Pour Mon Futur qui nous sensibilise aux difficultés au quotidien des personnes atteintes de troubles autistiques. »

Source FR3.

Bastia : les autistes, nouveaux talents de la boulangerie …

Face à la difficulté rencontrée par son fils, autiste, pour trouver du travail après son CAP cuisine, Jean-Christophe Pietri a décidé d’ouvrir à Bastia une boulangerie pour personnes en situation de handicap et au chômage de longue durée.

Une belle initiative qui pourrait servir d’exemple pour d’autres commerces.

Jean-Christophe Pietri dans sa boulangerie qui emploi des personnes handicapées.

Jean-Christophe Pietri, militant actif de l’association Espoir autisme Corse, est parti d’un constat : « beaucoup de dispositions sont mises en place pour les enfants autistes mais une fois l’âge adulte atteint, ils sont laissés à l’abandon. Aujourd’hui on ne se demande pas assez ce qu’ils deviennent après avoir quitté le système éducatif ».
Et il sait de quoi il parle Jean-Christophe qui a pu mesurer l’importance de ce phénomène avec son fils Florian 19 ans, lui même handicapé lourd.
Après son CAP cuisine, Florian a débuté une formation de pâtissier au CFA de Furiani Tout de suite après avoir obtenu son diplôme son père s’est posé la question de son employabilité.C’est à ce moment là qu’il a eu l’idée de reprendre la boulangerie délices et gourmandises située 5 boulevard Giraud.
Un lieu de toutes les chances, c’est ainsi que Jean-Christophe le qualifie.
 « Les propriétaires cherchaient un repreneur, je ne voulais pas qu’un commerce du centre-ville meurt. J’y ai vu une occasion de commencer cette expérience avec trois objectifs en tête : favoriser l’emploi de personnes handicapées, celles au chômage depuis une longue période mais aussi pour lutter contre la désertification du centre-ville et la promotion de jeunes talents. » 
En effet, la boulangerie accueille notamment  les créations du pâtissier Pierre-Olivier Gianotti et de Rémi Massoni, deux jeunes bastiais talentueux qui travaillent aux côtés de Florian, dans son apprentissage de la confection de gâteaux.

Des solutions pour intégrer les personnes autistes 
En Corse aucune entreprise privée n’emploie de personnes autistes pourtant elles sont pas moins de 3 500 sur l’île. Jean-Christophe Pietri déplore ce constat. Selon lui « Les personnes atteintes de troubles autistiques sont souvent plus rigoureuses et minutieuses. Elles ont des capacités importantes que les employeurs peuvent exploiter. » 

Cependant, les personnes atteintes de troubles autistiques doivent être accompagnées par un encadrant AMP (Aide médico-psychologique) ou un éducateur spécialisé c’est le « Jobcoaching ». Ces personnes viennent en aide pour prévenir les crises et encadrer les personnes en situation de handicap pour aménager le travail et rester avec elles  le temps qu’elles s’adaptent à leur nouvel environnement professionnel.

Cette initiative est soutenue par le SAMSAH (Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés) . Cependant, Jean-Christophe refuse toutes aides de l’Etat « Je veux montrer que l’on peut être viables en embauchant des personnes handicapées sans avoir besoins de subventions pour tenir la distance. »

Pour l’instant la boulangerie compte quatre employés, à terme Jean-Christophe souhaite que la moitié de son personnel soit autiste.
Une belle initiative qui pourrait – pourquoi pas ? –  servir de modèle à d’autres entreprises corses…

Bastia : les autistes, nouveaux talents de la boulangerie
Source CORSE NET INFO.

Témoignage – Une mère proche aidante de son fils autiste privée de la moitié de son allocation…!

Stéphanie Blandin a mis entre parenthèses sa vie professionnelle pour s’occuper de son fils autiste de 6 ans et demi.

Elle vient d’apprendre qu’elle va perdre la moitié de son allocation de proche aidant.

Stéphanie Blandin et son fils Raphaël, atteint d'autisme / © Olivier Flavien - France 3 Normandie

Raphaël, 6 ans, est atteint d’autisme et ne sait pas parler. Pour l’accompagner au quotidien, sa mère, Stéphanie Blandin, a mis entre parenthèses sa vie professionnelle.

« Je ne pouvais pas mettre mon fils en centre de loisirs ou à l’école puisqu’il n’était scolarisé que 12 heures. « – Stéphanie Blandin, mère de Raphaël

Cette année, Raphaël a intégré une structure spécialisée. Il y est accueilli quatre jours par semaine et bénéficie de soins sur place. Par conséquent, le département de l’Eure revoit les allocations de sa mère à la baisse. Le département considère que Stéphanie peut retourner travailler et qu’elle aura moins de frais à engager.
Les allocations de la mère de famille ont été divisées par deux. Alors qu’elle touchait l’équivalent de 1000€ par mois, Stéphanie Blandin ne perçoit désormais que 400€. Jusqu’en décembre prochain, elle est bloquée par son « congé proche aidant« , c’est-à-dire sans rémunération.

« On n’a pas voulu ce handicap. On veut le meilleur pour notre enfant. Mon fils me voyait pleurer tous les jours parce qu’il se demandait comment j’allais vivre. « – Stéphanie Blandin

Quand le handicap s’invite dans une famille, c’est loin d’être facile. Alors en plus de ça, nous n’avons pas besoin que les institutions vous ‘remettent le nez dans la merde, pardonnez-moi l’expression’. Madame Blandin est en pleine reconstruction et il y a cette décision de diviser vos allocations qui vous tombe dessus. On cherche encore à l’enfoncer ? – Georgio Loiseau, directeur de l’école « Le nid bleu » et président de l’association « L’oiseau bleu »

La mère de famille a déposé un recours qui sera examiné le 18 novembre prochain.

VIDÉO : Réaction de la députée de Seine-Maritime, LREM Annie Vidal, membre de la Commission des Affaires sociales

Source FR3.