BELFORT – La directrice du CCAS pointait au travail… puis rentrait chez elle…

Elle utilisait son badge pour laisser croire qu’elle était présente.

Sanctionnée par la Ville, elle a été rétrogradée peu avant son départ en retraite, décision qu’elle a contestée ce mardi devant le tribunal administratif.

La directrice du CCAS pointait au travail… puis rentrait chez elle

 

On me voit, on me voit plus. Cette directrice du CCAS, aujourd’hui en retraite, s’inspirait sans doute de Chantal Lauby dans le film « Mission Cléopâtre » pour se rendre au boulot… et disparaître aussitôt. En 2019, elle a en effet contourné à plusieurs reprises le système informatique mis en place quelque temps avant dans les services municipaux, permettant de renseigner l’administration sur la présence des employés sur leur lieu de travail. La cadre parvenait, à l’aide de son badge, à laisser croire qu’elle était à son poste alors qu’elle était absente.

Entourloupes pour lesquelles elle a été sanctionnée, le maire la rétrogradant d’un échelon, peu avant son départ à la retraite. C’est cette décision que l’ancienne fonctionnaire territoriale contestait devant le tribunal administratif de Besançon ce mardi, en estimant notamment que le système de badgeage avait été détourné de sa fonction initiale et dévolu à la seule « surveillance » des employés. Et que sa sanction, qui a eu des incidences sur le montant de sa pension, était disproportionnée.

« Chez le médecin »

Des arguments que le rapporteur public Gérard Poitreau n’a pas retenus, en estimant que le contrôle du temps de présence dans les services municipaux avait été institué de façon légale et concertée. « La requérante ne pouvait l’ignorer », a-t-il ajouté, avant de considérer que, s’agissant d’une cadre, « elle devait être exemplaire, notamment sur le respect de la présence au travail ». Il a demandé le rejet de sa requête.

La défense de l’ancienne directrice du CCAS n’a pas contesté les faits, mais a voulu éclairer la juridiction sur les raisons pour lesquelles sa cliente s’absentait : « Elle allait chez le médecin, car elle ressentait des douleurs », a-t-elle affirmé, avant de rappeler que « sa carrière de la fonctionnaire territoriale avait toujours été exemplaire. Elle était décrite comme quelqu’un d’investie. On a lourdement sanctionné une malade ».

La Ville de Belfort, par le biais de son avocat, a signalé pour sa part que « personne n’était au courant dans les services des largesses que la cadre s’octroyait. Elle s’est arrogé le droit de badger et de venir ou non au travail ». Doutant de sa « bonne foi », elle estime qu’il s’agit « d’un détournement manifeste des règles ». Le jugement a été mis en délibéré.

Source EST REPUBLICAIN.

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