Avancée capitale sur le front d’Alzheimer ? Des scientifiques mettent au point un traitement qui pourrait permettre de faire reculer la maladie…

Les premiers essais d’un nouveau « médicament », le LMTX, montrent en tout cas que les chercheurs sont sur la bonne voie.

Selon les études test de Phase III relatives au LMTX, (inhibition des agrégats de protéine tau) destiné aux patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, les résultats seraient encourageants. Que peut-on raisonnablement attendre de ce médicament ? S’agit- il d’un espoir sérieux pour les malades ? 

André Nieoullon : Les critiques méthodologiques de cet essai clinique sont hélas trop nombreuses pour qu’en l’état il soit possible de se faire une idée de l’espoir que pourrait susciter un tel traitement, hélas. De fait, les essais cliniques des médicaments dits « de Phase III » sont sur le principe menés sur de larges populations de patients, en vue de comparer l’efficacité thérapeutique de la molécule testée à un traitement de référence, s’il existe, ou à un placébo. Ces essais sont généralement largement multicentriques et conduits « en double aveugle », c’est-à-dire sans que le patient et l’équipe médicale sache ce que prend réellement le malade.

Clairement, dans cet essai particulier, si l’aspect double aveugle et placébo est respecté, le nombre de patients concernés est beaucoup trop faible (une cinquantaine) pour pourvoir conclure.

L’article publié la semaine dernière dans le Journal of Alzheimer’s Disease sous l’égide de la Société TauRx Therapeutics Ltd reproduit les résultats d’une étude précédente de 2016 publiée dans The Lancet, suggérant que le LMTX, un produit considéré comme pouvant agir dans le cerveau des patients pour détruire les agrégats d’une protéine particulière, la protéine Tau, administré pendant plusieurs mois, avait pour effet d’améliorer l’état cognitif des malades et de réduire l’atrophie cérébrale résultant de la maladie neurodégénérative chez des patients souffrant de formes « légères à modérées » de la maladie d’Alzheimer.

Pour bien comprendre, il faut se souvenir que la maladie d’Alzheimer fait partie d’un ensemble de maladies neurodégénératives incluant la maladie et des syndromes apparentés dont l’origine est encore totalement inconnue et affectant dans notre pays environ 1 million de personnes, le plus souvent âgées de plus de 65 ans, le principal facteur de risque de la maladie étant considéré comme étant de fait l’avancée en âge. Ces maladies se traduisent conventionnellement par des troubles de la mémoire s’aggravant progressivement, qui affectent plus généralement l’ensemble de la sphère cognitive et se traduisent par une dégradation majeure, notamment des repères spatio-temporaux (schématiquement : Où suis-je ? Quel jour sommes-nous ? Qui êtes-vous ? Qui suis-je ?), sur une dizaine d’années environ, avant la disparition du malade. A ce jour il n’existe aucun traitement de la maladie d’Alzheimer et des syndromes apparentés en dépit de molécules susceptibles d’efficacité modérée au plan symptomatique chez certaines patients, notamment en rapport avec le renforcement des fonctions cholinergiques cérébrales dont on sait qu’elles sont essentielles pour un bon fonctionnement cérébral (traitements anticholinergiques)….
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Source ATLANTICO.
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