Autisme. Des chercheurs espèrent obtenir des résultats avec un traitement contre le cholestérol…

Ils ont remarqué que 6,6 % des personnes atteintes d’autisme avaient également des taux anormaux de lipides, comme les triglycérides et le cholestérol.

6,6 % des personnes souffrant d’autisme sont atteintes de dyslipidémie, selon des chercheurs de Harvard. (Photo d’illustration)

Des chercheurs de Harvard aux États-Unis ont découvert que près de 7 % des personnes autistes aux États-Unis sont également atteintes de dyslipidémie. Il s’agit d’une anomalie du taux de gras, appelés lipides, dans le sang. C’est-à-dire une concentration trop importante de triglycérides et de LDL cholestérol. Ils ont publié le résultat de leurs travaux dans la revue scientifique  Nature Medicine , le 10 août.

Dans cette étude, les chercheurs ont tenté de superposer une multitude de données censées « permettre l’identification de sous-groupes de patients avec une physiologie partagée », expliquent-ils. Pour ce faire, ils ont choisi l’autisme : « En combinant des réclamations de soins de santé, des dossiers médicaux électroniques, des séquences de gênes familiaux entiers et un atlas des modèles d’expression génique des processus neurodéveloppementaux [le BrainSpan Atlas of the Developing Human Brain], nous avons identifié un sous-groupe de patients atteints d’autisme associé à la dyslipidémie », indique Yuan Luo, chercheur associé de l’étude et professeur de médecine préventive à l’université Northwestern de Chicago, dans l’Illinois.

Chez les parents aussi

L’étude montre également que les parents ayant des antécédents de dyslipidémie ont plus de probabilités d’avoir des enfants autistes : + 16 % chez les mères et + 13 % du côté des pères.

Ces résultats concordent avec d’autres qui ont montré l’impact des lipides sur les fonctions neuronales. En revanche, les chercheurs ne savent pas encore comment ces lipides peuvent avoir ces effets délétères sur le cerveau humain. D’autres recherches sont en cours en ce sens.

Les chercheurs espèrent que ces résultats vont leur permettre d’identifier des marqueurs biologiques pour permettre un dépistage précoce de l’autisme. « C’est important car actuellement, le diagnostic de l’autisme ne repose que sur les symptômes. Mais lorsque vous voyez ces symptômes, il est déjà trop tard », explique Yuan Luo.

« Utilité clinique immédiate »

Il estime d’ailleurs que ces résultats « pourraient être d’une utilité clinique immédiate ». L’équipe prévoit même « de les tester directement par de futures études, y compris des essais cliniques ».

Les chercheurs ont prévu de mesurer leurs effets sur les personnes autistes des médicaments utilisés contre l’hypercholestérolémie. Ils cherchent à savoir si ces derniers permettraient d’atténuer les traits autistiques, explique Spectrum .

Source OUEST FRANCE.

 

 

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