Innovante, la Handibox permet de venir et participer facilement, pour n’importe quel événement culturel, pour tous les types de handicap et dans tous les domaines culturels : « Une solution qui vient lever les obstacles matériels à l’accès à la culture ».
« Une ville qui n’est pas capable d’accueillir ses habitants en situation de handicap est une ville elle-même en situation de handicap , commente Réza Salami, adjoint au maire à la culture. On doit se donner les moyens d’une politique inclusive. »
Alors, comment, « sans aucune exclusion » , favoriser l’accès à la culture des personnes en situation de handicap ? Grâce à cette première et « innovante » Handibox, « tous handicaps confondus » , conçue aussi bien pour les personnes non-voyantes, sourdes et malentendantes, que pour les personnes handicapées mentales et à mobilité réduite.
« Les citoyens sont tous égaux, certains ont des besoins différents, spécifiques, auxquels la Handibox répond, insiste Anne-Marie Kervern, aux droits des personnes en situation de handicap. L’idée, c’est que tout le monde soit autonome. »
Une personne sur quatre souffre d’un handicap
Conçue pour les événements en plein air, organisés sur l’espace public, la Handibox, testée en 2018 aux Jeudis du Port, sera mise à la disposition des associations. Elle contient un matériel impressionnant : un stand et un comptoir d’accueil, deux rampes d’accès, 10 casques auditifs, 10 boucles auditives mobiles, un micro-cravate, un émetteur mobile de poche, deux fauteuils roulants, 8 sièges-cannes, deux bornes sonores, deux gamelles pour les chiens d’aveugle, des gilets avec des logos « LSF » et « PMR », deux dictaphones numériques…
Son coût ? 40 000 €. Avec les salaires de ses concepteurs, sur deux ans de travail : 63 000 €. « À la hauteur de ses avantages, détaille Véronique Abaléa, chef du projet. Simple à utiliser, utile à tous, la Handibox permet de venir et participer facilement. »
Tout le monde pourra s’en servir. Et pas uniquement les 3 % de la population qui vit en fauteuil roulant. « Avec le vieillissement, en 2025, c’est inéluctable, 12 % de la population aura des problèmes de motricité, argumente Anne-Marie Kervern. Incapables de supporter la station debout le temps d’un concert, ces personnes apprécieront de se poser sur un siège-canne de la Handibox. »
Sensation de sécurité
De là à devenir universelle, comme la télécommande ? « Au départ inventée pour les tétraplégiques, la télécommande est utilisée aujourd’hui par 100 % des téléspectateurs, continue Anne-Marie Kervern. La Handibox trouvera facilement sa place dans une société où plus d’un Français sur quatre souffre d’une incapacité, d’une limitation d’activité ou d’un handicap. »
Sur les seuls problèmes d’audition, 16,9 % des Français de 18 à 80 ans, 8 millions de personnes, présentent une perte d’audition modérée ou importante qui nécessite une communication adaptée : appareil auditif, langues des signes… Alors Brest ville pionnière ?
« Quand, au handicap, se superpose une sensation d’insécurité, ça bloque toute envie de sortir de chez soi. Mais on peut, aussi, se retrouver très isolé en plein milieu d’une foule , juge Arnaud Le Deun, président de l’association Valentin Haüy, au service des aveugles et des malvoyants. Alors quand, à l’entrée d’un site comme les Jeudis du Port, une balise sonore nous guide vers un stand où nous sommes accueillis, c’est, sans aucun doute, une réelle amélioration. »
Source OUEST FRANCE.