Atteint de handicap, Perceval cherche désespérément un travail : « J’ai envie de me sentir utile »…

Entre Rennes et Nantes, cet ancien animateur périscolaire, victime de dyspraxie et de la maladie de Little, espère redonner du sens à sa vie après un an et demi sans travailler.

Perceval, place Sainte-Anne, à Rennes, ce jeudi 19 août

 

Il n’a pas travaillé depuis février 2020. « Un an et demi sans activité, et avec les confinements successifs, c’est très long », glisse Perceval. Ce jeune homme de 27 ans, atteint d’un handicap moteur et d’un handicap invisible, est lassé par cette inertie et ce sentiment de tourner en rond.

Faire de la maladie une force

En cette mi-août 2021, il a décidé de lancer une bouteille à la mer en publiant un message sur Facebook, dans lequel il indique chercher un travail. Originaire du Finistère, domicilié à Nantes et ayant des attaches à Rennes, il est prêt à s’exiler partout en Bretagne pour décrocher un job.

« J’ai envie de me sentir utile, d’avoir un but dans la vie. Ne pas vivre uniquement avec mon allocation adulte handicapé que je préfère laisser à ceux qui sont plus lourdement handicapés que moi. »

Perceval

Atteint de deux handicaps depuis toujours, il tente de faire de sa maladie une force, pour montrer aux autres qu’il est capable de se surpasser. Mais il doit lutter contre des troubles qui ne facilitent en rien son quotidien.

Gros problèmes d’organisation et de concentration

Déjà, la maladie de Little (ou diplégie spastique), qui paralyse ses deux membres inférieurs. « Je peux marcher un tout petit peu. Mais je dois surtout me déplacer avec mon fauteuil roulant. »

Et la dyspraxie, qui provoque de gros problèmes d’organisation et de concentration. « Je perds du temps dans toutes les tâches que je réalise et je me fatigue très vite. » C’est d’ailleurs ce qui lui coûté son dernier boulot.

« Je travaillais en tant qu’animateur périscolaire et ma responsable m’a indiqué que ma maladie était incompatible avec les enfants. Avec du recul, je la comprends : je suis souvent dans la Lune, et il faut être au taquet, tant mentalement que physiquement, pour gérer des petits. »

Perceval

La dyspraxie, c’est quoi ?

Maladie invisible, la dyspraxie est une perturbation de la capacité à effectuer certains gestes et activités volontaires. Ce trouble des apprentissages résulte d’un dysfonctionnement de la commande cérébrale des mouvements. Deux types de symptômes ont été identifiés :
– Les troubles visuospatiaux : problème d’organisation, de concentration, de repérage dans l’espace…
-Les troubles moteurs : difficulté à coordonner les gestes pour dessiner, écrire, s’habiller, utiliser un instrument…
On estime que 5 à 7% des enfants de 5-11 ans sont concernés par cette maladie.

Regard gêné des autres

Perceval admet que ses collègues ont souvent été là pour pallier ses défaillances. Pourtant, depuis l’obtention de son BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) en 2017 et les quelques expériences qu’il a eues avec les jeunes, il a trouvé chez ces derniers un véritable sens et beaucoup de bien-être.

Et surtout, les enfants ne perçoivent pas son handicap avec l’œil parfois gêné des adultes : « Ils sont cash et authentiques, me posent des questions quand ils voient le fauteuil. Avec eux, je ne ressens pas cette forme de pitié, de peur, que peuvent avoir certains en me regardant. »

Source ACTU RENNES.

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